(terminé) (Halloween) Victime ou coupable ?|| ft. Emma Swan

Victime ou coupable ?

Regina se réveilla avec un mal de crâne épouvantable. Elle ouvrit difficilement les yeux et tenta de se redresser. Visiblement, elle était par terre mais elle n’avait aucune idée d’où elle était ni de comment elle était arrivée là. La dernière chose dont elle se souvenait, c’était de s’être couchée dans son lit après une journée pareille à toutes les autres. L’obscurité régnait mais un éclair illumina tout à coup les lieux. Elle crut reconnaître un hall d’accueil. Plusieurs éclairs se succédèrent et le tonnerre retentit. Elle était bien dans l’entrée d’un hôtel mais il avait l’air très vieux et inoccupé. Elle parvint enfin à se mettre debout et retint un haut-le-cœur. Il y avait du sang partout, sur les murs, sur le plancher mais aussi sur ses vêtements et ses mains. Pourtant, elle ne trouva de blessure nulle part sur son corps. D’où venait donc ce sang ? Une frayeur la prit aux tripes. Est-ce que la Méchante Reine avait repris le dessus à son insu ?


Sur le bureau de l’accueil, elle trouva une liste de noms. L’un d’eux était barré de rouge, du sang aussi selon toute apparence, et elle ne parvint pas à le déchiffrer. A la lumière intermittente des éclairs, elle parvint à reconnaître son nom, et celui d’Emma. Tous les autres se brouillaient. Il lui faudrait les examiner sous une meilleure luminosité. Que s’était-il passé ici ? Si son nom était sur la liste, elle ne pouvait pas être responsable, non ? Est-ce qu’une ancienne connaissance de Storybrooke ou de la Forêt enchantée était après elles ? Pourquoi ne parvenait-elle à se souvenir de rien ? Et que pouvait-elle bien faire ici ? Elle ne se souvenait pas avoir jamais vu cet hôtel dans les quartiers de la ville qu’elle avait déjà traversés.


Elle se précipita vers la porte pour sortir et tenter de se repérer mais celle-ci lui résista. Elle repéra un clavier et un écran numérique. Quatre traits horizontaux signalaient qu’il lui faudrait sans doute entrer quatre chiffres pour déverrouiller la porte. Selon toutes les apparences, elle était enfermée là. Pourquoi ? Le coupable avait-il l’intention de revenir pour l’achever ? Et si le nom d’Emma était lui aussi écrit, est-ce que cela voulait dire qu’elle était aussi ici ? Était-elle au moins encore en vie ? Et tous les autres ? Malgré le peu d’envie qu’elle possédait de ce faire, elle décida de partir en exploration à travers la vieille bâtisse. Elle devait trouver un moyen de sortir de là !


Elle chercha en vain un quelconque objet qui pourrait lui servir d’arme avant de se souvenir qu’elle avait récupéré quelques-uns de ses pouvoirs dernièrement. Mais pourquoi ne s’en était-elle pas servi quand on l’avait enlevée pour l’amener ici ? Trop de questions se précipitaient dans son crâne meurtri. Elle gémit avant de prendre sur elle et de se redresser de toute sa taille. Il n’était pas né celui qui arriverait à se débarrasser d’elle ! Elle décida de commencer son exploration dans les étages et se dirigea vers le grand escalier central. Avec un peu de chance, elle tomberait peut-être aussi sur une salle de bain en état et pourrait se débarrasser de tout ce sang.

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Victime ou coupable ?

Regina commença son exploration par le dernier étage. Elle avait calculé que cela lui permettrait ainsi d’explorer la totalité de la bâtisse pour finir au rez-de-chaussée. Avec un peu de chance, elle aurait alors trouvé ce qui lui permettrait de sortir de ce bouge. Elle avait suffisamment recouvré ses esprits pour s’être souvenu que sa maîtrise des éléments était revenue et se servait donc d’une petite boule de feu pour éclairer son chemin. Elle visita chaque pièce sous les combles mais sans rien y trouver d’intéressant. Tout était recouvert de poussière, les quelques rares meubles étaient en pièces et elle ne trouva aucune salle d’eau. Dans la dernière pièce au fond d’un long couloir, elle crut un instant qu’elle pourrait faire quelques découvertes utiles puisqu’elle servait visiblement de réserve. En effet, elle lui permit de récupérer des serviettes de toilette ainsi que du savon et du shampoing. Mais, en dehors de ces petites nécessités, rien de plus et surtout pas de quoi lui permettre de quitter l’hôtel. Elle décida alors de descendre d’un étage.


Elle se trouvait visiblement là où étaient accueillis les hôtes de marque. Il n’y avait que peu de portes, séparées par une bonne distance à chaque fois. La première qu’elle franchit donna sur une suite de luxe. Elle se précipita donc vers ce qu’elle supposa être la salle de bain. Elle poussa un soupir de soulagement quand elle se rendit compte que l’eau n’avait pas été coupée. Restait le problème de trouver des vêtements à mettre à la place des siens. Elle n’allait tout de même pas se promener en peignoir dans ce lieu où un crime avait probablement été commis. Elle fouilla dans les placards. Rien, ils étaient vides. Elle passa en vitesse dans les autres suites de l’étage et finit par se dénicher une veste oubliée sur une chaise. Cela ne suffirait pas, elle devrait remettre son pantalon de tailleur et da chemise tâchées mais sa veste étant la plus imbibée des trois, cela la soulageait tout de même un peu. Elle se barricada dans la salle de bain et se dépêcha de se nettoyer. L’eau était glacée mais peu importait, elle commençait à avoir envie de s’arracher la peau à sentir tout ce sang séché qui la couvrait. Une fois propre, elle se dirigea à nouveau vers l’escalier central et le descendit vers ce qu’elle calcula comme le cinquième étage si elle se remémorait correctement ceux qu’elle avait montés avant de commencer son exploration.


Elle posa le pied sur la dernière marche quand un frisson lui hérissa la nuque. Elle n’était plus seule, elle le sentait. Quand une main se posa sur son épaule, elle retint un cri et la boule de feu qui servait à l’éclairer gonfla immédiatement. Elle se retourna, prête à incendier qui se trouvait là quand elle reconnut sa voix puis son visage à la lumière de la flamme.
- Miss Swan ? Que faites-vous ici ?
Elle remercia le destin de lui avoir permis de se laver avant de croiser la blonde. Qui sait ce qu’elle se serait permis de penser si elle l’avait vue couverte de sang des pieds à la tête. Non pas qu’elle en soit totalement débarrassée désormais mais on n’avait au moins plus l’impression qu’elle s’était baigné dans le sang de sa potentielle victime. En y pensant, elle n’avait pour l’instant visité que des pièces vides de toute âme et de toute trace de lutte ou de crime. Qu’en était-il d’Emma ?
- Avez-vous croisé qui que ce soit d’autre que nous ? Avez-vous une idée du pourquoi de notre présence en ces lieux ? Et d’un moyen d’en sortir, si possible ?

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Victime ou coupable ?

Regina sursauta en entendant Emma évoquer une pièce pleine de sang. Elle devait la voir ! Il y avait peut-être des éléments que son incapable d’ex-shériffe avaient raté. Et, surtout, elle avait besoin de vérifier si des choses lui revenaient en mémoire dans cette pièce, si elle était de près ou de loin responsable d’un crime qui aurait peut-être été commis en ce lieu. Parce que d’où pouvait provenir la quantité de sang qui la recouvrait ainsi que le plancher et les murs du hall d’accueil si ce n’est d’un assassinat ? A moins que ce ne soit une très mauvaise farce ? Dans ce cas, le ou la coupable avait intérêt à bien numéroter ses abattis parce qu’elle allait en faire une telle charpie qu’on aurait du mal à reconnaître un être humain après son passage entre ses mains ! Elle sentit la rage monter en elle et la tint en laisse de justesse. Il y avait trop d’ondes proches des ténèbres en ce moment en ville et cela avait un effet vraiment délétère sur sa maîtrise de celles qui l’habitaient.


- J’ai déjà fait l’étage sous les combles et celui des suites. Nous devrions passer celui-ci en revue avec autant d’exhaustivité. Quitte à revoir les pièces que vous avez déjà traversées. Nous devons être absolument sûres que rien ne nous échappe. La porte d’entrée est verrouillée et, d’après ce que j’ai pu constater, seul un code à quatre chiffres nous permettra de sortir d’ici.
Elle jeta ensuite un coup d’œil appuyé au pied-de-biche que la Sauveuse avait manqué de peu de lui décrocher dans le crâne.
- Et si vous pouviez vous abstenir d’avoir la dégaine trop rapide avec cet outil. Il serait dommage que vous assommiez quelqu’un qui serai susceptible de nous porter assistance pour quitter ces lieux si jamais nous venions à le croiser durant notre exploration. J’ai récupéré quelques-uns des mes pouvoirs, ils nous seront sûrement bien plus utiles que votre « adresse » légendaire…


Puis, sans même jeter un regard en arrière pour voir si Emma la suivait, elle entama son exploration du cinquième étage. Elle comptait y mettre encore plus de minutie après ce qu’elle venait d’apprendre sur la présence d’une pièce ensanglantée.

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Victime ou coupable ?

Regina haussa un sourcil dubitatif. Elle doutait fortement de l’assertion d’Emma de ne pas se soucier de sa sécurité vu le nombre de fois où elle lui avait porté assistance à Storybrooke, y compris au mépris de sa propre vie, dans les mines, juste avant qu’elles ne se retrouvent ici. Elle ne prit donc même pas la peine de relever ses paroles. Elle ralentit cependant quand celle-ci évoqua la pièce ensanglantée. Elle voulait en effet absolument la visiter. Ne serait-ce que pour s’assurer qu’elle n’était pas responsable de ce qui avait pu s’y dérouler. Avec ses pouvoirs de retour, au moins en partie, elle saurait identifier si elle s’en était servi ou non. Elle tint quand même à observer les pièces qui les séparaient de ce but. Elles se révélèrent aussi décevantes que celles des étages précédents.

Elle trouva l’idée de la Sauveuse stupide pour le code mais prit sur elle afin de faire preuve d’un tant soit peu de délicatesse à son égard.
- Cela m'étonnerait beaucoup qu’une personne qui a eu la capacité de nous transporter toutes les deux ici sans que nous nous en rendions compte encore moins que nous puissions nous défendre aurait été assez stupide pour utiliser un code aussi évident. Mais, si vous y tenez, Miss Swan, nous essayerons une fois que nous aurons tout explorer si nous n’avons rien trouvé d’ici là.

Enfin, elles entrèrent dans la fameuse pièce. La première chose que remarqua Regina fut le quantité de sang. Son passé de Méchante Reine lui donnait, hélas, une certaine connaissance de la quantité de sang que pouvait perdre un être humain avant d’y laisser sa vie. Force lui était de convenir que s’il n’y avait eu qu’une seule victime en ce lieu, il n’y avait aucune chance qu’elle en soit sortie en vie. Rien ne prouvait cependant que ce sang ne soit pas celui d’un animal. Les meubles étaient en miettes et des griffes ou des ongles semblaient avoir lacéré la tapisserie. A son grand soulagement, elle ne perçut aucune preuve qu’elle s’était servi de sa magie entre ces murs. Elle ne put s’empêcher de soupirer profondément avant de commencer à chercher d’autres preuves de ce qui avait pu se passer et, pourquoi pas, un moyen de sortir de cet hôtel.

Elle se servit de sa maîtrise de l’air pour dégager les débris d’ameublement sans avoir besoin d’y mettre les mains. Elle n’avait pas passer plusieurs dizaines de minutes à se décrasser sous l’eau froide pour se remettre du sang partout. Quand la majorité des débris eurent été mis de côté, elle remarqua une trace étrange sur le sol. Elle se rapprocha avec précaution car celle-ci se trouvait au milieu d’une flaque de sang conséquente. Il s’agissait d’un chiffre ou d’une lettre, un 5 ou un S, tracé à la main visiblement. Elle montra sa découverte à Emma qui était occupée à elle ne savait trop quoi de son côté.

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Victime ou coupable ?

Regina poussa un soupir d’agacement et fit apparaître un petit carnet et un crayon dans un état avancé de décrépitude qu’elle tendit à la Sauveuse qui faillit faire tomber la boîte qu’elle tenait dans sa précipitation pour s’en saisir.
- Allez-y, prenez des notes si vous avez peur d’oublier une lettre. Et, avant que vous ne me le demandiez, ce qui aurait tendance à me vexer parce que je me sers infiniment mieux de mon cerveau que vous, non, on ne peut pas se télétransporter hors d’ici, j’ai déjà essayé. Il doit y avoir des sorts de protection en place, interdisant de faire sortir ou entrer quoi et qui que ce soit d’ici.

Elle se saisit ensuite de la boite dans les mains d’Emma et l’observa sous toutes les coutures. Elle était plutôt belle, ancienne, avec des motifs en forme de volutes florales en argent sur un bois qui ressemblait fort à de l’ébène. Elle ne sentit pas spécialement d’énergie négative en émaner mais, n’ayant pas récupérer tous ses pouvoirs, elle n’aurait pu en jurer. Elle agita son poignet et le couvercle s’ouvrit. A l’intérieur se trouvait une clé et un papier sur lequel une énigme semblait être écrite, en pleins et déliés, comme les missives de la Forêt enchantée écrites à la vraie plume d’oie.

« Trois hommes entrent dans un hôtel. Deux y meurent durant la nuit. Combien reste-t-il d’hommes dans l’hôtel ? »

Bon, elle allait peut-être revenir sur le niveau intellectuel de celui qui les maintenait ici. Henry aurait pu résoudre cette énigme sans difficulté. En y réfléchissant, cela leur donnait un nouveau chiffre. Est-ce ainsi qu’elles parviendraient à sortir ? En trouvant dans l’hôtel abandonné les quatre chiffres nécessaires pour créer la combinaison ouvrant la porte d’entrée ? Si c’était cela, elles n’avaient qu’à prendre patience et continuer leur exploration minutieuse de tous les étages. Elle tendit l’énigme à la Sauveuse.
- Tenez, inscrivez le nouveau chiffre dans votre carnet à côté du premier qui doit définitivement être un 5 et pas un S. Nous devons continuer à fouiller ce lieu. Ce n’est qu’ainsi que nous aurons une chance de pouvoir sortir.

Et, sans plus attendre la blonde, elle sortit de la pièce ensanglantée. Elle était définitivement rassurée sur sa responsabilité. Jamais, même sous l’emprise du pire sort qui soit, elle n’aurait pu sortir une énigme aussi ridicule. S’il y avait eu des morts dans cet hôtel, ce qui restait à prouver en l’absence de cadavre, elle n’en était pas responsable.

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Victime ou coupable ?

Avant de quitter la pièce ensanglantée, Regina eut un petit sourire en entendant marmonner la Sauveuse quant à la stupidité de l’énigme sur laquelle elles étaient tombées. Elle avait beau la traiter régulièrement d’idiote, c’était plus dû à son inaptitude à se concentrer qu’à autre chose. Emma était loin d’être bête. Ce qui n’arrangeait d’ailleurs pas ses affaires la concernant. Autant elle aurait pu facilement ignorer son attirance pour elle si elle s’était avérée aussi crétine que sa mère, autant cela était rendu plus difficile par le fait qu’elle avait toujours été l’une des rares personnes capables de lui tenir tête sur un pied d’égalité. Ce qu’elle n’était pas loin d’admirer quand la blonde ne l’agaçait pas prodigieusement, ce qui arrivait heureusement fort rarement.

La pièce suivante était absolument vide, elle passa donc immédiatement à sa voisine. Elle tomba sur un lieu étrange dans un hôtel. Normalement, toutes les portes auraient dû donner sur une enfilade de chambres avec salle de bain attenante. Cette pièce là était envahies de portiques, de tables, et de paniers roulants. Bien sûr, il s’agissait d’une pièce réservée au service des étages. Curieux de l’avoir placée ici cependant. Elle se faufila à travers les différents éléments, jetant un coup d’œil rapide à chacun d’eux pour voir s’il dissimulait quoi que ce soit d’intéressant. Elle entendit vaguement Emma l’appeler mais ne s’en préoccupa guère, elle entrerait bien dans cette pièce à son tour.

Cependant, Regina ne put retenir un hoquet étouffé quand elle découvrit les corps de deux personnes dans une penderie mobile. Bien, voilà qui résolvait le mystère du sang à deux pièces de là et de comment les corps avaient été déplacés. Cela n’arrangeait pourtant pas leur affaire, il y avait bien un tueur, au moins, dans cet hôtel abandonné. Bien sûr, étant toutes deux pourvues de divers pouvoirs magiques, elles couraient beaucoup moins de risque que le commun des mortels. Elles n’en étaient pas pour autant immortelles et devraient se montrer encore plus prudentes dans la suite de leur exploration.

Reconnaissant les qualités de la Sauveuse dans son métier, même si elle avait parfois fait preuve de la plus grande mauvaise foi à ce sujet durant leurs nombreuses altercations, elle appela Emma pour que celle-ci la rejoigne et qu’elles puissent examiner ensemble les corps pour voir si un quelconque indice pouvait s’y trouver. Elle s’avoua aussi qu’elle n’avait pas forcément envie de replonger les mains dans le sang après les difficultés qu’elle avait eues à se débarbouiller de celui qui la couvrait à son réveil en ces lieux.

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Victime ou coupable ?

Regina écoutait Emma émettre des hypothèses sur le déplacement des deux corps d’une oreille distraite. Non que cela n’ait pas un intérêt certain de savoir qui avait pu les tuer. Ne serait-ce que pour tenter de se prémunir d’un tel sort. Mais elle avait remarqué des traces sur le bord d’un panier utilisé pour le linge sale. Alors qu’elle s’apprêtait à le signaler à Emma, celle-ci lui demanda comment elle était parvenue ici avec un air si suspicieux qu’il aurait fallu être la pire des demeurées que la Terre ait portées pour ne pas savoir immédiatement où elle voulait en venir.

- Miss Swan, dit-elle d’un ton si froid que la pièce en perdit de suite quelques degrés, je me suis réveillée ici sans savoir comment j’avais pu y être amenée. A moins d’être parfaitement stupide, vous n’êtes pas sans savoir, après des années de vie dans cette ville que des phénomènes de ce type s’y produisent régulièrement Quant à ces deux corps dans l’armoire, je ne les connaissais ni d’Eve ni d’Adam Et si vous me soupçonnez d’être d’une quelconque façon responsable de leur mort, pourriez-vous m’expliquer pourquoi je serais restée ici ? Sans prendre en compte la devinette de la pièce précédente, digne d’une enfant de première année de primaire. Je dois avouer que je préfèrerais presque que vous me croyiez coupable de deux meurtres que de la rédaction d’une ineptie pareille. Mais je ne tue plus depuis des années et vous feriez preuve d’une sacrée mauvaise foi en m’en croyant encore capable, surtout après la promesse faite à Henry ! Quant à savoir comment les corps ont été amenés ici, regardez un peu cette panière. Nul doute qu’elle a dû servir de moyen de transport. Ceci étant, je vous accorderais que, vue la corpulence d’une des victimes, il a dû falloir une certaine force physique ne serait-ce que pour le déposer dans la panière puis ensuite dans l’armoire.

La brune commençait à se lasser profondément de cette errance en ce lieu désaffecté, d’autant plus avec la Sauveuse comme seule compagnie. L’agacement que celle-ci avait fait naître en elle avec ses accusations fit qu’elle passa au-delà de son dégoût de remettre les mains dans le sang. Elle se mit à fouiller les poches de morts. Avec un peu de chance, ils auraient peut-être eux aussi trouvé des indices sur le moyen de sortir d’ici. Même si, de toute évidence, cela n’avait pas été assez vite pour échapper à ce qui trainait en ces lieux. Avec un cri de triomphe à peine retenu, elle sortit une feuille du cadavre le plus petit et la donna, triomphante, à Emma.

- Tenez, un chiffre de plus à inscrire dans le carnet. Cela nous en fait trois. Si, comme je l’espère, il s’agit de trouver les quatre chiffres qui permettent de créer le code d’ouverture de la porte d’entrée, il ne nous en reste donc plus qu’un. Alors je ne sais pas pour vous, mais j’ai bien envie de m’activer avant que ce qui a tué ces deux personnes ne s’avise que nous sommes là. Cela me semble un peu plus utile que de porter de stupides accusations de meurtre. D'autant que, si on s'aventure sur ce chemin, vous ne savez pas plus que moi comment vous êtes arrivées ici, que vous avez plus de force physique que moi et que vous apparteniez aux forces de l'ordre.

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Comme d’habitude quand Emma se retrouvait agacée, elle en venait aux vulgarités. Qu’un corps aussi délicat puisse abriter un esprit aussi fruste était d’une discordance certaine aux yeux de Regina. Ce n’était hélas ni la première ni la dernière fois que cette famille présenterait un visage qui ne soit pas en adéquation avec la personnalité qu’il abritait. Il n’y avait qu’à voir la mère de la blonde avec son petit air d’oie blanche pure et innocente. Il n’y avait bien qu’elle pour savoir ce qu’il dissimulait vraiment et ce n’était pas joli-joli. Au moins, si elle pouvait bien accorder une chose à Emma c’est qu’elle n’était pas mauvaise. Pénible, agaçante, aussi peu raffinée qu’un verre de bière en plein dîner de gala mais sa bonté n’était pas feinte. Regina avait fort bien perçu le compliment glissé au milieu de  la logorrhée de la blonde mais décida de l’ignorer. Bien sûr qu’elle était plus intelligente qu’elle, pas bien compliqué quand l’autre parti descendait des Charmant.

- A court de mots, comme d’habitude, miss Swan ? En ce qui me concerne, il m’importe assez peu de savoir ce que vous pensez de moi ou de la magie, nous avons une urgence un peu plus pressante que vos petits blocages. Contrairement à ce que vous estimez, la magie est parfaitement rationnelle. Il y a des règles bien précises pour qui veut en user ou s’y retrouve confronté. Bien sûr, comme vous n’y connaissez rien, il vous est plus facile de décréter qu’elle manque de toute logique plutôt que de reconnaître votre ignorance.

Quoique ravie de la découverte de ce troisième chiffre, Regina était loin de se montrer aussi enthousiaste que sa compagne. Elle n’avait aucune envie de passer des heures à tester toutes les combinaisons possibles avec leurs trois chiffres et n’importe lequel de ceux restants, à supposer que le quatrième soit différent des trois premiers.
- Mais bien sûr, miss Swan, allez-y, je vous laisse le plaisir de nous faire sortir. En espérant que vous ayez un coup de chance et que vous ne perdiez pas le fil de vos essais en cours de route…

Bien évidemment, cette idiote eut un coup de chance en faisant preuve de sa maladresse congénitale. En maugréant, Regina la suivit néanmoins. Elle avait hâte de sortir de là et, surtout, de pouvoir se prendre une douche bien chaude et bien longue. Elle sentait encore sur sa peau les traces de sang séché dont elle ignorait la provenance et cela lui donnait presque envie de s’écorcher vive. Elle ne prêta aucune attention aux tentatives de plaisanterie pitoyable de son vis-à-vis à part pour l’agacement qu’elles firent renaître.
- Vous tentez les combinaisons ou vous préférez perdre votre temps à des réparties pitoyables dans l’espoir de… De quoi d’ailleurs ? Seule vous le savez.

Quand le cadenas s’ouvrit et que la porte suivit, Regina bouscula presque la blonde pour sortit au plus vite de ce lieu maudit. Elle se moquait pas mal qu’il y ait eu des morts et qu’il aurait fallu alerter les autorités. Cette ville était bourrée de faits étranges de ce type. Il y a fort à parier que si elles revenaient le lendemain avec les forces de l’ordre, il n’y aurait plus rien de criminel dans l’hôtel. A supposer même qu’il soit encore là.
- Miss Swan, ce fut un plaisir dont je me serais bien passée, comme souvent en votre présence. Portez-vous bien. Je n’aurais sans doute pas la chance de ne pas vous recroiser puisque je me doute bien que vous souhaiterez que nous coordonnions nos efforts pour trouver Henry mais j’avoue que je m’en passerais volontiers dans un délai conséquent.

Sur ces mots, la brune eut vite fait de repérer un taxi dans lequel elle s’engouffra sans même se soucier de celle qu’elle laissait derrière elle sur le trottoir.

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