Depuis que j'étais ici, j'avais pu constater que les humains avaient des habitudes bien différentes de celles qui peuplaient mes souvenirs. Nous avions été préservés, sur l'Olympe, de toutes sortes de changements qu'il avait pu y avoir dans le monde... La période actuelle, j'avais pu m'en rendre compte, était l'une de ces périodes où les mortels jouaient avec leurs émotions... Et c'était au tour de la peur. Halloween était le moment idéal pour les mortels se déguiser, mendier des sucreries et regarder des daubes censées être effrayantes.
J'avais déjà regardé certains films d'Halloween. Et, très honnêtement, les mortels étaient d'un ennui... mortel. Entre les histoires de monstres velus, de buveurs de sang, de mangeurs d'hommes ou de créatures étranges sorties de nulle part, je retrouvais toujours un peu les mêmes choses. Des peurs primales, directement jaillies de la boîte de Pandore. Ridicule.
Ce soir, je tentais autre chose. The Blob était un film qui présentait une sorte de grosse boule rosâtre, venue d'une autre planète, qui engloutissait tout sur son passage : de la voiture à la mémé, en passant par le chien d'à côté et la star du lycée. Tout cela était drôle, en réalité, je ne savais pas trop pourquoi les mortels avaient peur de ce genre de trucs, mais soit... je ne cherchais plus à comprendre certains de leurs comportements.
Seulement voilà, ici, il se passait toujours des choses imprévues... Entre deux poignées de chips au paprika (une invention humaine qui m'avait convaincu), j'avais retourné la tête vers l'écran et puis POUF ! je n'étais plus dans mon salon. C'était aussi inattendu que bizarre... Mais il ne me fallut pas bien longtemps pour me rendre compte de ce que c'était : je me trouvais dans le film... le décor était assez reconnaissable, puisque je venais de voir la scène qui se déroulait un peu plus loin... Le Blob absorbait une voiture contenant une famille entière d'humains.
« Aussi bête que ridicule. »
Je n'étais pas dupe. Ce devait être une blague idote d'un de mes congénères. Une sorte d'escape game dans un monde de mortels, avec des mortels un peu louches et un univers d'un autre temps. Je n'avais pas grand-chose avec moi, à part ma poignée de chips, aussi la fourrais-je dans ma bouche avant d'envisager d'avancer dans cette ville. Un peu de marche, ce pouvait être une bonne idée. J'allais me promener par ici et résoudre les énigmes de mon facétieux collègue. Après ça, je pourrais lui faire faire ce que je voulais. Voilà, parfait.
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(c) princessecapricieuse
Dernière édition par Zeus Pantokrator le Lun 27 Mar - 13:24, édité 5 fois
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Mer 19 Oct - 23:46
Bad Movie
A force de passer toutes ses soirées seule chez elle, Regina était devenue une cinéphile avertie. Elle avait petit à petit vu à peu-près tout ce qu’il y avait à voir dans les genres qui l’intéressaient comme les documentaires, les films d’époque mais aussi bien d’autres, tels les films d’action, la science-fiction ou les comédies romantiques. Même si elle se serait laissée écorchée vive plutôt que d’avouer son penchant pour ces dernières. De guerre lasse, même si le genre ne la tentait pas trop, elle décida de tremper le pied dans les films d’horreur. En dehors de cela, il ne lui restait plus ou moins que les contes de fée pour lesquels elle se serait volontiers énucléée et percé les tympans avant de se mettre devant. Elle avait l’embarras du choix, apparemment le genre plaisait bien. Elle s’arrêta sur Destination finale, une vague histoire de jeunes gens poursuivis par la mort. Celle-ci ayant été une compagne une bonne partie de sa vie, elle était curieuse de voir comment elle apparaîtrait. Allaient-ils en faire un bon vieux squelette à l’ancienne, une voix désincarnée, une présence invisible ? Au moins, cela lui donnait un point d’intérêt pour se lancer.
Après quelques minutes, elle comprit que ce ne serait pas le film de sa vie mais, au moins, il ne lui demandait pas un effort intellectuel monumental et c’était reposant. L’absurdité de la mort de Tod dans la salle de bain la fit un peu ricaner. Elle avala une gorgée du vin rouge aux étonnantes notes d’épices qu’elle s’était ouvert pour la soirée. Quand elle redirigea ses yeux vers l’écran, elle se rendit compte qu’elle n’était plus chez elle mais dehors, dans une ville qui ressemblait étrangement à celle du film. Quand elle aperçut Alex et Claire se faufiler dans le funérarium qui se dressait devant elle, elle comprit qu’elle se trouvait dans le film. Elle poussa un grognement d’agacement. Cette fichue ville n’avait donc pas fini de lui pourrir la vie ? Elle tenta de se téléporter. Cela fonctionna mais uniquement dans le film. Elle se retrouva donc dans une rue de centre-ville, devant un café bien évidemment fermé pour la nuit. Il s’agissait peut-être du lieu d’une prochaine scène ? Peu importait en fait, elle souhaitait juste sortir de là. Mais comment ?
Elle capta un mouvement du coin de l’œil et ne dut qu’à des réflexes ancrés au plus profond durant toutes ces années où tant avaient voulu sa mort de ne pas se retrouver sous les roues d’un bus de nuit. Elle contempla les volutes pourpres de sa magie éparpillées au vent par le souffle laissé derrière lui par le véhicule. A être entrée dans le film, allait-elle devoir elle aussi échapper aux pièges tendus par la mort pour récupérer les âmes qu’elle estimait lui appartenir ? Elle soupira. C’était un degré moins ennuyeux que de se contenter de regarder le film mais à peine. Elle aperçut tout à coup une énorme boule rosâtre qui avançait au milieu de la route et engloutissait tout sur son passage. Pour le coup, elle resta interdite quelques instants. Qu’est-ce que ce truc venait faire ici ? Il semblait ne pas avoir sa place dans ce qu’elle était en train de visionner. Enfin, de vivre désormais. Elle finit son verre, qu’elle tenait toujours à la main, et le lança derrière elle. Elle sourit au bruit qu’il fit en s’écrasant au sol. Puisqu’elle était coincée dans un univers virtuel, pourquoi s’embarrasser des limites auxquelles elle se tenait tous les jours depuis des années ? La Méchante reine en elle se frotta les mains. La soirée se révélait pleine de promesses finalement.
Si l’environnement me semblait aussi fade, c’était sans doute parce qu’il l’était. Le monde humain actuel était doté de bien moins de couleurs et d’intensité que le monde d’antan. Et je sentais bien que c’était le cas ici, particulièrement. Mais si j’étais effectivement dans le film du Blob, c’était un peu normal… Obscurité, teintes verdâtres et terreuses, quelques lumières vacillantes de lanternes mises à part… L’atmosphère n’était pas terrible, je préférais mon bureau. Et de loin. Je n’avais jamais eu peur de l’obscurité ni du chaos, et la nuit, dans un film d’horreur, il ne se passait rien qui puisse me faire trembler d’effroi. J’étais dehors, témoin de ce que le gros blob, ce monstre sorti du brouillard, pouvait gober tout autour de lui. Il n’y avait pas de magie dans cet endroit, pas de sorcières ou de démons, juste des choses humaines, pas du tout effrayantes.
J’aperçus un commerce, fermé, bien sûr, devant lequel se trouvaient quelques citrouilles, creusées pour former des lanternes. Décoration de saison, propice à attirer les enfants qui partaient en quête de friandises. J’avançais vers ce café, puisque c’en était un, vu l’enseigne, et je pus percevoir un bruit de verre brisé. En tournant la tête dans cette direction, je pus me rendre compte que le Blob approchait tout de même de moi. A vitesse raisonnable, certes, mais il avait grossi depuis tout à l’heure… en effet, chaque objet ou être vivant qu’il ingérait semblait lui donner plus d’ampleur et plus de puissance. Cette créature était aussi incroyablement intéressante qu’elle était hideuse. Je ramassais une bouteille sur le sol, une qui devait avoir été jetée là par un quelconque mortel qui n’avait rien à faire de sa planète, et je la lançais vers le Blob, avant de me déplacer vers la porte du café. Fermée, bien sûr, mais un bon coup de coude dans la fenêtre me permit de déverrouiller l’entrée et de me faufiler. De l’intérieur, je pourrais observer le Blob et ses agissements…
Traverser le café pour ressortir par l’autre côté, c’était ça, l’idée. Et il était temps de le faire, car une flaque rose visqueuse venait de se glisser à l’intérieur, en passant sous la porte. Mon lancer de bouteille avait dû mettre cette chose en appétit. Je sautai par-dessus le comptoir pour rejoindre la porte de derrière et je me mis à courir une fois dehors, jetant parfois des regards par-dessus mon épaule… C’est de cette façon que je me pris un "obstacle", puisque je ne regardais pas devant moi. Si au moins j’avais mes pouvoirs, j’aurais pu sentir ce genre de choses et éviter les chocs du genre…
« Hey ! » Je me retournai instantanément pour faire face à ce contre quoi je venais de me cogner… Et ce fut là que je la vis. Une femme. Seule. Je ressentis comme un frisson, j’étais incapable de résister à la vue d’une femme. C’était dans ma nature. Était-elle un personnage du film que je n’avais pas encore vu apparaître jusqu’alors ? Ce n’était pas impossible, mais elle était bien mieux vêtue et semblait bien plus apte à survivre que Meg Penny et Brian Flagg. Au moins, le fait que nous soyons dans un endroit mis en quarantaine venait de gagner un peu d’intérêt à mes yeux.
« Pardonnez-moi, mais… la chose approche. » Le Blob était insensible à à peu près tout. Je n’étais pas encore arrivé à un moment du film où les personnages avaient une solution pour faire rétrécir le Blob ou pour le neutraliser. Ce n’était pas possible de s’en occuper réellement pour le moment.
« Il faut s’éloigner du café. » Le Blob était un glouton venu de l’espace, le genre de menace extra-terrestre dont nous n’avions jamais entendu parler dans l’Olympe et dont nous ignorions totalement l’existence alors. Dans toutes nos récits mythologiques, il n’y avait jamais eu de place pour les histoires d’extra-terrestres. C’était une réalité que je ne connaissais donc pas vraiment, mis à part ce que j’avais pu en voir dans des films ou des séries et ce que j’avais pu lire dans des bouquins.
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(c) princessecapricieuse
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Ven 21 Oct - 0:50
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Tranchant à nouveau le silence revenu, Regina entendit un bruit de verre brisé plus intense faire résonance à celui de son verre. Elle n’eut pas le temps de se retourner qu’une masse la percuta de tout son poids. Curieusement, elle ne ressentit aucune panique. Elle se retourna vers celui qui venait de faire une entrée plutôt fracassante. Ou plutôt une sortie puisqu’il paraissait venir du café situé derrière elle. Elle comprit sa précipitation quand elle entendit le plancher qui grinçait avec une intensité grandissante. Sous ses yeux amusés, le bâtiment se mit à grincer dans sa totalité, l’acier de ses poutrelles se plia dans un hurlement de condamné à mort avant de céder dans sa totalité et une nuée de poussière de plâtre. Quelques corbeaux posés sur le fronton s’envolèrent vers la pleine lune à coups d’ailes furieux et de croassements vexés avant de disparaître dans la nuit noire. L’ensemble était si outrageusement en adéquation avec cette période de l’année et le type de films dans lequel elle avait été emportée qu’elle ne put se retenir d’éclater de rire. Ce n’était pas celui démoniaque de la Méchante Reine mais il n’en était pas bien loin. Un étrange sentiment de nostalgie la prit au souvenir de tous les astuces du même genre dont elle abusait pour répandre la terreur parmi ses sujets.
Comprenant à son ton que le vieil homme qui l’avait percuté voulait attirer son attention, elle porta enfin les yeux sur lui. Il la mettait visiblement en garde contre l’énorme masse rose qui commençait à émerger des ruines fumantes du café. Elle avala les quelques Jack-o’-lanterns coiffées de chapeaux de sorcière qui avaient survécu à l’effondrement et continua inexorablement dans leur direction. Elle la regarda intriguée mais nullement effrayée. Elle n’avait aucun souvenir d’avoir jamais croisé ce type de créatures dans les grimoires du caveau de famille dissimulé sous les tombes du cimetière de Storybrooke. Pour autant, elle n’ignorait pas grand-chose de la multitude de monstres qui se dissimulait dans un monde ou un autre, à commencer par celui de la Forêt enchantée. Sachant, pour l’avoir déjà utilisé ce soir qu’elle possédait à nouveau son pouvoir de se téléporter, elle se souciait assez peu de leur proximité d’avec l’étonnante gelée rosâtre en mouvement. Comme son voisin semblait un peu plus inquiet, elle daigna enfin lui adresser la parole. - Ne vous inquiétez pas. Si la menace venait à se faire trop grande, je pourrais nous transporter ailleurs en un battement de cil.
Ce n’était pas tout mais elle commençait légèrement à s’ennuyer. Peut-être aurait-elle dû choisir le film avec les morts-vivants. Au moins, il y aurait un peu plus d’action. C’est alors que la toile qui servait de protection contre le soleil au-dessus de la terrasse du café se tendit brutalement. Le monstre rose avait commencé à l’engloutir. La tension fit jaillir les piquets qui la soutenait. Deux d’entre eux furent propulsés tels des javelots dans sa direction. Mince, elle en avait presque oublié son film et l’inexorable chasse effectuée par la mort pour récupérer son dû. D’un mouvement nonchalant du poignet, elle s’était déjà effacée dans un nuage de fumée violette pour se retrouver de l’autre côté de la rue. Les piquets s’enfoncèrent dans un mur proche avec un gémissement d’acier agonisant sans la blesser. La mort devrait trouver un autre moyen de mener à bien son prochain sacrifice. Ainsi qu’il le lui avait signalé, son compagnon d’infortune s’était éloigné du café et se trouvait à quelques pas d’elle. Elle n’appréciait que très moyennement le regard concupiscent qu’il portait sur elle. Cela ne lui rappelait que trop les années nauséeuses passées sous la coupe maritale de l’infect roi Léopold. Néanmoins, il ne paraissait posséder aucun don susceptible de présenter un quelconque danger pour sa sécurité. Cependant, rendue suspicieuse par le fait que sa téléportation ne semblait pas l’avoir ébranlé une seule seconde, elle se promit de le garder à l’œil. En attendant, ils étaient seuls en ce lieu et il disposait peut-être d’un moyen de sortir de là. - Au risque de vous paraître ne pas disposer de toute ma raison, puis-je vous demander comment vous vous êtes retrouvé ici et si vous connaissez un moyen de retourner à la réalité ?
La présence d’éléments un peu étranges ne me choquait pas vraiment. Ce qu’il fallait faire, c’était fuir le Blob, pour pouvoir avoir un peu plus de temps pour trouver comment l’affaiblir. Je n’étais pas certain qu’il y ait une réelle solution pour contrer cette chose. Après tout, j’avais plutôt tendance à déléguer ces tâches bassement terre à terre à mon cher frère, en temps normal… D’ailleurs, je restais persuadé qu’au fond il devait aimer ça.
« Je ne m’inquiète pas trop, merci. » J’avais connu et vécu bien pire, après tout, mais ça, une humaine ne pouvait pas savoir ce que c’était. Même si elle était peut-être effectivement capable de nous déplacer en un battement de cils.
Un regard vers le Blob qui commençait à engloutir des courges et des chapeaux de sorcières qui servaient de décorations et je pus observer une suite assez étrange d’événements mineurs : des piquets s’arrachant du sol et venir se planter dans le mur, tels les crocs d’un vampire dans un cou blanc tout frais. La femme cilla à peine, mais elle évita sans problème le piquet qui semblait la viser, comme s’il était doté d’une conscience propre ou d’une volonté particulière.
Nous nous éloignâmes quelque peu, laissant le Blob à sa digestion et, sous les hululements d’un hibou perdu dans la brume, il n’y eut bientôt plus que la lumière de la pleine lune pour nous éclairer. C’est dans ce contexte que la femme me posa une question aussi pertinente que judicieuse mais à laquelle je me sentais bien incapable de lui apporter la moindre petite réponse satisfaisante.
« Tout ce que je sais, c’est que j’ai lancé un film et que je me suis retrouvé dedans. » J’eus un léger haussement d’épaules, même si intégrer un film n’était pas dans mes projets de base pour la soirée, le côté amusement de la situation n’était pas absent pour autant. « Le seul problème à mes yeux, c’est que je n’ai aucune idée de comment les personnages du film vont neutraliser le Blob. » Forcément, puisque je n’avais pas vu la fin. Nous marchions d’un bon pas et, pourtant, les corps ensanglantés autour de nous formaient des obstacles qui ne nous avaient que légèrement ralentis. « Ce n’est pas vraiment le genre de film que je préfère, mais les mortels me donnent parfois l’impression d’avoir beaucoup d’imagination. Et je suis curieux. » Oui, je me justifiais de ce petit plaisir coupable qu’était la soirée film d’horreur. « Et vous, vous regardiez aussi quelque chose ? » Nous retrouver à l’intérieur d’un film, c’était une chose. Mais pour revenir à la réalité, il risquait fort d’y avoir des choses à faire, à l’instar des personnages de films, justement, pour déjouer les plans que le destin avait pour eux. « Mais j’imagine que si on survit jusqu’au lever du jour, nous verrons bien apparaître le mot « Fin » à un moment ou un autre. »
Je ne lui avais pas dévoilé qui j’étais, ni même ma nature. Par expérience, je savais que les humains avaient du mal à gérer ce genre de révélations. Je ne pouvais pas prendre le risque que ma comparse de déboire eût à souffrir d’une théophanie non programmée. Même si sa capacité à se téléporter faisait d’elle une humaine assez particulière, pour ne pas dire extraordinaire.
Au fur et à mesure de notre progression, je reconnus bientôt le décor du lieu d’où était sorti le Blob. Au départ, cette petite boule rose, pas plus grosse qu’un globe oculaire, s’était extirpée d’un trou creusé dans le sol par une météorite.
D’ailleurs, en parlant de météorite… Une lueur traversa le ciel, déchirant le bleu nuit pour se diriger, à toute vitesse, droit sur nous. « Vite ! il faut dégager d’ici ! » D’aucuns disaient qu’il fallait faire un vœu lorsque l’on voyait une étoile filante, mais là, j’étais plutôt d’avis qu’il nous fallait profiter du don de téléportation de cette dame pour pouvoir éviter de nous faire écraser. Je lui attrapais le poignet pour l’emmener et essayer de nous mettre en sécurité. Je pourrais peut-être repousser la roche extra-terrestre à l’aide de la foudre.
« Restez derrière moi. » Dans ma main droite, les premiers grésillements d’une lumière aveuglante naquirent et je dirigeai la paume vers la météorite, attendant qu’elle soit bien dans l’axe pour que je puisse lui balancer toute la puissance de la foudre. Le bruit du tonnerre se fit entendre et je lançais mon arme de prédilection vers l’énorme météorite qui nous menaçait. Une explosion. Un fracas sans nom. Des éclats en tous sens et le grondement d’un orage.
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(c) princessecapricieuse
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Sam 22 Oct - 23:44
Bad Movie
Bon, apparemment elle se retrouvait coincée avec un être qui n’était pas humain, si elle devait en croire sa remarque sur les mortels… Regina s’en moquait bien, elle n’avait eu que trop l’habitude de croiser toutes sortes d’êtres au cours de sa vie et ne les craignait pas vraiment. Elle avait appris à se méfier de certains, très puissants, tel Rumple, mais ils ne présentaient jamais autant de risques que la bêtise humaine. Libre à lui de considérer cela comme de l’imagination. Donc, il lui était arrivé la même chose qu’à elle et il n’en savait pas plus qu’elle pour en sortir. Ils n’étaient pas sortis d’affaire. A y bien réfléchir, sa réflexion quant à la fin du film pouvait présenter un certain intérêt. Mais faudrait-il qu’ils restent prisonniers pour la durée restante de leurs films respectifs ou pour la durée fictive des deux récits cinématographiques ? Elle râla contre un corps qui la fit trébucher avant de répondre à sa question sur ce qu’elle regardait. - Je regardais un film appelé Destination fatale. La mort y poursuit des jeunes gens qui auraient dû mourir au début du film. Il leur arrive des « accidents » qui rétablissent l’ordre des chose. A mon avis, les piquets volants étaient de cet ordre-là… Quand je pense que je n’avais encore jamais regardé ce type de films. J’aurais mieux fait de continuer à m’abstenir.
A ce moment-là, elle aperçut une lueur déchirer le ciel et se diriger droit sur eux, elle n’eut pas le temps de réagir que le vieil homme lui avait déjà saisi la main. Elle n’osa pas se téléporter, ne sachant trop ce que cela pourrait entraîner sur un non-humain. Après tout, il s’était montré plutôt aimable avec elle. Par contre, dès qu’il la lâcha pour diriger sa paume vers le ciel, elle se transporta hors de portée de ce qui semblait être une météorite. La Mort avait envie de faire les choses en grand ce soir visiblement. Elle observa les actions de son compagnon. Il semblait disposer d’une force non négligeable dans la maîtrise de la météo. C’était une capacité qu’elle maitrisait auparavant mais qui avait toujours été très demandeuse en énergie. Au fur et à mesure que le temps passait, elle sentait cependant sa magie se réveiller de plus en plus en elle. Et si la capacité de se téléporter n’était plus la seule dont elle disposait désormais ? Elle n’eut pas vraiment le temps de s’en inquiéter davantage. La météorite avait explosé en une multitude d’éclats dont l’un des plus gros se dirigeait droit sur elle. Instinctivement, elle leva les mains et projeta un vent d’une puissance conséquente vers les fragments qui s’éparpillèrent au loin.
Eh bien, visiblement, sa maîtrise des éléments était de retour. Juste pour le plaisir, elle s’amusa à créer une boule de feu au creux de sa main droite. Elle l’observa, le sourire aux lèvres. Cela avait toujours été sa marque de fabrique, en quelque sorte. La chose que tous lui attribuaient et craignaient. Elle sentit le regard de l’autre posé sur elle. Elle fit disparaître la boule d’un mouvement du poignet. Non qu’elle eut honte de ce qu’elle pouvait faire mais il était inutile qu’il la prenne pour une dérangée fascinée par le feu. Tiens, est-ce que les flammes pourraient fonctionner pour repousser, voire tuer, l’immonde limace rose ? C’était à tenter. Elle se dirigea donc vers la chose et lui envoya une belle fournaise dans la masse. Hélas, cela ne sembla faire que l’énerver puisqu’elle se mit à s’agiter de plus belle en se dirigeant vers elle avec plus de célérité qu’auparavant. Elle se téléporta donc à distance, à nouveau aux côtés de son compagnon d’infortune. - Bien, le feu ne semble pas lui causer beaucoup de dégâts. Est-ce que, par hasard, vous disposeriez d’autres trésors qui pourraient nous être utiles en dehors de votre capacité à maîtriser la météo ?
Si elle avait dû l’avouer, elle commençait à bien s’amuser. Le retour, même progressif, de ses pouvoirs la ravissait. De plus, dans ce monde qui ne pouvait qu’être fictif puisqu’au sein de deux fictions mêlées, elle réalisait qu’elle pouvait lâcher la bride à la Méchante Reine sans risque pour personne. Des années qu’elle la tenait sous laisse, c’était épuisant. Un nouveau sourire s’étira sur son visage. Tant que cela ne durait pas éternellement, elle comptait bien en profiter pleinement. Et si son voisin disposait d’autres joujoux, cela n’en serait que plus amusant.
Si les choses continuaient de la sorte, il était quasiment certain que les événements étranges allaient s’enchaîner et se déchaîner. On en était donc à nous rendre compte mutuellement de notre manque de chance.
« Sympathique… C’est aussi un de mes premiers films du genre. » Et sûrement aussi l’un de mes derniers. Je n’allais pas me lancer dans un marathon de ce genre de films, surtout pas après aujourd’hui. C’était une drôle d’habitude qu’avaient les humains, celle de se faire peur avec des histoires rocambolesques et impossibles. C’était quelque chose de moderne, sans doute, parce que je ne pouvais pas imaginer qu’à notre époque, enfin, celle dont je venais, c’était impossible. Il y avait déjà bien assez à faire avec les animaux légendaires surpuissants que certains humains essayaient de chasser pour se faire un nom… Le lion de Némée, le sanglier d’Erymanthe, le taureau crétois… Il y en avait pour tous les goûts.
Quant au déchirement du ciel, c’était bien mon domaine, alors j’avais géré. J’aurais aimé que cela puisse avoir l’air grandiose, mais mon acolyte de ce soir s’était éloignée et elle, de son côté, voulut se lancer dans un test avec du feu. Un feu qu’elle fit naître au cœur de sa main, comme sorti de nulle part. Comme je pouvais le faire avec la foudre. Aussi, quand elle revint à mes côtés et qu’elle évoqua le résultat de sa petite expérience avant de me poser une question assez personnelle. Ou assez gênante. Sur le moment, je ne savais pas trop comment interpréter cela. Alors, je ne le pris pas très bien. « Maîtriser la météo ? Je commande la foudre, madame, je ne suis pas un de ces prestidigitateurs ! » Elle ne savait pas à qui elle s’adressait, mais tout de même. La météo… Cela se saurait si j’avais simplement la capacité à faire pleuvoir ou à calmer la tempête. Non mais ! Mon égo avait besoin de flatteries et pas de ce genre de questions. Mais ce n’était sans doute pas me présenter sous mon meilleur jour si je faisais une scène. « Je récupère mes pouvoirs un peu à la fois, désolé que vous ne me rencontriez pas sous mon meilleur jour. » Cela dit, peut-être que je pouvais lui retourner la question également. « Vous avez d’autres capacités que la téléportation et la maîtrise du feu ? »
En cet instant précis, j’aurais beaucoup aimé pouvoir prouver à cette femme ce que je valais, ce dont j’étais vraiment capable et ce que mes pouvoirs pouvaient faire. Mon égide, mon immortalité, mes aptitudes à la métamorphose… tout cela aurait déjà eu plus d’impact que simplement un peu de foudre dans ma main. Oui, vraiment, j’aurais aimé pouvoir lui en mettre plein la vue.
Avec tout cela, j’avais peut-être un peu trop relâché mon attention par rapport au Blob… et quand je constatai que la chose rosâtre se dirigeait de nouveau droit sur nous, ce fut un véritable soupir de lassitude qui s’échappa de mes lèvres. « Nom de moi, il commence à m’énerver, cet extraterrestre ! » Le tonnerre gronda en même temps que mon énervement se manifestait.
Mais l’histoire du film de ma comparse était aussi en ligne de fond de cette soirée. Allais-je, moi aussi, devenir une cible pour la Mort ? Dans une telle situation, c’était aussi aberrant que de me voir comme un monsieur météo.
Le Blob avalait tout sur son passage, bientôt, un pylône électrique se brisa et un arc électrique se forma lorsque le câble toucha, au sol, une zone un peu trop humide. A nouveau, j’avançais la main pour que ma foudre prenne le dessus sur l’électricité. J’avais récemment découvert que ma gestion de la foudre me permettait, aussi, un certain usage de l’électrokinésie. Ce n’était pas ce que je maîtrisais le mieux, mais c’était une nouveauté qui me plaisait assez bien.
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(c) princessecapricieuse
Invité
Jeu 27 Oct - 11:40
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Regina rit intérieurement de l’air vexé de son compagnon quant à sa référence à la météo. En voilà un qui avait un ego aussi développé que le sien apparemment. A bien y réfléchir, il avait également une façon de se tenir et de communiquer qui n’était pas sans lui rappeler les siennes fut un temps. Tout cela réveilla sa curiosité quant à l’identité du personnage. Avec un peu de chance, elle connaîtrait son histoire et saurait un peu plus à quoi s’en tenir avec lui.
- Veuillez excuser ma méprise, mon cher. Si je connaissais votre identité, peut-être cela me permettrait-il d’éviter les impairs, glissa-t-elle donc avec un brin de séduction dans les yeux et la voix, la tête légèrement penchée sur le côté. Comme elle le percevait, il lui semblait de ceux qui considèrent que toute femme ne demande qu’à se laisser charmer. Etant donné qu’elle n’était pas loin de penser la même chose des hommes, voire de bon nombre de femmes, la concernant, pourquoi se gêner. Ce n’est pas comme s’ils risquaient de se revoir par la suite. S’ils avaient eu des cercles en commun, elle l’aurait déjà rencontré. Quoiqu’en y réfléchissant, elle avait plutôt vécu en recluse jusqu’à récemment. Peu importait après tout, au pire, elle n’avait jamais non plus eu aucun mal à se débarrasser d’un prétendant un peu trop collant.
- Et puisqu’il serait grand temps d’en venir aux présentations, je suis Regina Mills, une simple PDG dans ce monde. Mais je fus maire dans mon ancien monde et reine dans un autre en des temps encore plus reculés. ajouta-t-elle avec grandeur. Qu’il sache au moins qu’il n’avait pas affaire à une quelconque godiche du coin. Quoi que ses pouvoirs lui avaient déjà assuré quelque considération, elle s’en rendait compte. De là à tous les lui révéler, peut-être pas. D’autant qu’ils n’étaient pas encore tous de retour. Elle verrait au coup par coup si l’usage s’en révélait nécessaire durant cette nuit pour le moins peu ordinaire. Pour l’instant, il connaissait déjà les deux dont elle était certaine d’avoir retrouvé la maîtrise, elle s’en tiendrait donc là.
- Eh bien, il se pourrait que je dispose en effet d’autres pouvoirs que ceux-là, mais une femme se doit de garder un peu de mystère, ne trouvez-vous pas ? finit-elle en baissant la voix et battant des cils. Elle constata alors, elle aussi, que la gelée écœurante se rapprochait d’eux et que la Mort ne devait pas non plus être loin vu le danger en puissance que représentait l’union de l’eau et de l’électricité à leurs pieds. Elle admira l’agilité avec laquelle son comparse fit danser l’énergie électrique pour les écarter du danger. La Mort avait été à nouveau tenue à l’écart mais on ne pouvait pas en dire autant de la masse dégoûtante qui n’avait pas ralenti sa progression d’un iota face aux arcs d’énergie.
Quoiqu’elle se douta que cela ne ferait que la ralentir et non l’arrêter définitivement, elle était vraiment contente de retrouver ses pouvoirs et avait envie de continuer à s’amuser. Elle explora donc la terre sous le bitume fissuré pour en faire jaillir des racines à foison et, dans un ballet de mains alertes, s’en servit pour transformer la chose en un rôti géant et fort peu appétissant, il fallait bien l’avouer. - Voilà qui devrait nous laisser un peu de temps pour discuter et tenter de trouver un moyen de nous débarrasser définitivement de cette « chose.» Pour la Mort, si nous restons attentifs à ce qui nous entoure, elle ne m’est pas apparue très fine pour l’instant…
J’aimais que l’on me témoigne un minimum de reconnaissance. Sans cela, j’avais un peu tendance à ne pas me sentir assez bien considéré. Et j’avais une petite tendance à la susceptibilité ainsi qu’à la colère, alors, forcément, j’avais préféré rectifier les choses directement avec cette femme, pour ne pas me retrouver à devoir ensuite me justifier encore et encore. Marquer directement la limite, c’était une bonne manière de faire pour garder tout à la fois de la maîtrise et de la distance.
« C’est votre façon de me demander à qui vous avez l’honneur ? » Bien sûr, son regard et sa voix me semblèrent un instant plus suaves que tout ce qui pouvait y avoir dans le monde en ce moment précis, mais je n’étais pas sans savoir que ma chère et tendre épouse était toujours au courant de tout. « Enchanté de faire votre connaissance, Regina Mills. Je me prénomme Zeus. On m’a toujours donné de nombreux titres, mais pour ce monde, c’est un titre dont on ne m’avait jamais affublé qui est resté… "Pantokrator". Je dirige une société de holding dans ce monde… »
J’ignorais si les gens avaient, par ici, quelques connaissances de la langue hellène, la koinè, mais si ce n’était pas le cas, je considérais que ce n’était pas à moi de faire leur instruction sur le sujet. Elle avait été maire et reine, mais était désormais PDG. J’avais commandé au monde, aux humains et aux non humains… et j’étais désormais PDG également. Quant aux pouvoirs… sa réponse m’arracha un sourire. Bien sûr, le mystère rendait toujours les choses bien plus intenses et plus surprenantes. « En effet. Je vais suivre la même voie que vous, si vous me le permettez, cela pourrait rendre la situation plus intéressante. » Cultiver le mystère était une pratique tout à fait raisonnable. Je ne pouvais pas ignorer les battements de ses cils, mais nous n’étions pas ici pour batifoler… et puis, il y avait des dangers autour de nous…
Je pouvais échapper facilement au Blob et lui permettre, à elle aussi, de lui échapper, il ne suffirait pas de grand-chose… mais nous étions également des cibles de choix pour la Mort qui s’était lancée à la poursuite de Regina Mills. Mais peut-être aussi de moi, au fond…
Je la vis alors utiliser l’un de ses pouvoirs pour faire naître des plantes et des arbustes depuis des racines qui vinrent alors ralentir le Blob en faisant de lui une sorte de grillade. L’odeur, plus que nauséabonde, me sembla aussi pestilentielle que s’il y avait eu un cadavre en décomposition à cet endroit. Heureusement, nous profitions de ce moment pour nous éloigner encore, car il était hors de question de laisser cette puanteur nous envahir et imprégner nos vêtements. Les miens, en tout cas. « C’est une créature d’une autre planète… je pense qu’il nous faut retrouver le morceau de roche sur lequel elle est arrivée ici. Et le détruire. »
Par le feu, par la foudre ou par tout autre moyen. Il m’était arrivé, jadis, de faire disparaître des êtres de multiples façons, je pouvais bien imaginer une manière adaptée à cette chose. « On ne peut pas tuer la Mort, mais on peut la tromper. Si elle traque des humains, je peux nous transformer en animaux pour que nous puissions fuir suffisamment loin. »
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(c) princessecapricieuse
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Sam 12 Nov - 19:54
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Ainsi donc, elle avait pour compagnon le roi des dieux grecs, Zeus, le maître de tout. Intéressant. Autant qu’elle s’en souvienne, il était réputé pour avoir trompé sa femme un nombre de fois assez incalculable, semant des enfants de toute sorte aux quatre coins du monde et du ciel, et d’avoir un caractère plutôt soupe au lait, un peu comme tous les dieux grecs, il fallait bien le dire. Il ne devait pas avoir tous ses pouvoirs pour se retrouver ainsi coincé ici avec elle. Pour autant, il serait sans doute préférable de s’en faire un ami qu’un ennemi. Ceci prit en compte, elle ne s’inquiéta pas outre-mesure, vue la mère avec laquelle elle avait grandi, il était indéniable qu’elle possédait une certaine expertise dans la gestion des personnalités difficiles. Un gloussement lui échappa à cette réflexion. Tout ceci posé, il était sans doute préférable de se retrouver avec ce type de compagnon dans une aventure comme la leur.
- Votre proposition est tentante et il serait intéressant de voir si la Mort nous court toujours après sous une forme qui ne soit pas humaine. Par contre, si cela ne vous contrarie pas trop, je préfèrerais ne dépendre que de moi-même pour ma propre transformation. Votre réputation quant à l’usage de la métamorphose m’est en effet bien connue, ajouta-t-elle avec un sourire entendu. Elle n’était pas sûre d’avoir récupéré sa capacité à se transformer, elle réfléchit donc un petit sort insignifiant pour en avoir confirmation. Elle décida de remplacer ses talons aiguilles par des bottes. Bien sûr, celles-ci auraient toujours des talons, mais un peu plus larges. S’ils devaient passer une partie de la soirée à s’écarter du danger, elles lui seraient sans doute plus profitables. Le sort fonctionna sans peine, à son grand soulagement. Elle n’aurait que peu apprécié de perdre la face et, franchement, vue la progression de la soirée, plus elle aurait de cordes à son arc mieux ce serait.
Il lui restait donc à faire le bon choix quant à l’apparence à prendre. Il lui fallait prendre en compte l’extraterrestre, la Mort mais également son compagnon. Les dieux grecs étaient aussi réputés pour être versatiles et elle ne souhaitait pas se retrouver sous une forme qui la laisserait à sa merci. Prudence est mère de la sureté. Avec un petit sourire, elle prit l’apparence d’une panthère noire. Elle estima que la grâce et la couleur de cet animal lui correspondaient à merveille. A l’instant-même, un craquement assourdissant retendit et le trottoir se fissura à une vitesse inouïe dans leur direction. Elle poussa un grondement sourd et s’empressa de bondir rapidement sur un mur proche et, de là, rejoignit un toit. Elle vit le sol s’affaisser, entraînant avec lui du mobilier urbain et des voitures qui se retrouvèrent rapidement écrasés sous une avalanche de débris de bitume et de béton. Elle l’avait à nouveau échappé belle. Bien sûr, sous sa forme humaine, elle aurait pu se téléporter. Au moins, voilà prouvé que la Mort ne se laissait pas berner par leur apparence, leur essence restant la même. Elle reprit donc dans l’instant son apparence humaine et chercha des yeux son camarade d’aventures.
Fuir, ce n’était pas dans mes habitudes. J’avais toujours mené mes combats sans me retourner, sans agir comme un pleutre ou un couard. La peur n’était pas une émotion qui me parlait, c’était quelque chose que je ne connaissais pas vraiment. Alors, évidemment, les films d’horreur que les humains créaient n’avaient pas vraiment d’incidence sur moi… mais ici, vivre ça en direct, c’était plutôt étrange. Je ne me sentais pas à ma place, ici, c’était une certitude. Habituellement, la présence d’une femme à mes côtés était une excellente raison pour moi de faire en sorte que tout se passe pour le mieux. Habituellement, la présence d’une femme à mes côtés me donnait la force et la puissance pour me sortir de bien des situations, parfois inextricables. Habituellement, la présence d’une femme à mes côtés me poussait à me montrer sous mon meilleur jour… Mais aujourd’hui, c’était particulier. Je ne pouvais pas dire que la situation était déplorable, mais nous étions tout de même dans un contexte assez délicat. Et cette femme n’était pas une humaine comme les autres. Peut-être était-ce une chance que je me sois retrouvé ici avec cette humaine, puisqu’elle semblait posséder quelques capacités non négligeables, notamment en ce qui concernait la métamorphose. Mais sa manière de me parler ne comportait pas assez de déférence à mon égard, du moins c’était ce que je pensais.
« Ma réputation vous est bien connue ? » Elle faisait partie des personnes lettrées qui avaient un peu de culture, alors… ce n’était pas très courant par ici, du moins, je n’avais pas encore rencontré beaucoup de personnes qui connaissaient les récits de la mythologie.
J’aurais aimé discuter de tout cela et de toutes sortes d’autres choses avec elle, mais ce n’était pas du tout le moment. Et je n’étais pas non plus sûr de vouloir prendre le risque de voir ce que la Mort et le blob pourraient nous faire s’ils nous trouvaient là, en train de converser comme l’on ferait à la terrasse d’un café. Ma compagne d’infortune changea ses chaussures et je constatai alors qu’elle était, effectivement, dotée de pouvoirs. Les talons aiguilles étaient plus jolis que ces bottes, mais j’imaginais bien que ce choix revêtait d’un aspect plus pratique qu’esthétique. Regina Mills n’avait pas l’air d’être une idiote, après tout, elle avait dû envisager la question posément avant de prendre une décision qui s’imposait.
Après cela, ma comparse prit la forme féline d’une ombre sensuelle. Je ne pus m’empêcher de la regarder se mouvoir avec cette grâce et cette agilité propre aux grands félins… Mais je choisis le faucon, pour ma part, pour sa rapidité et pour la puissance de son bec. Bien que mon oiseau de prédilection soit un aigle, comme chacun savait. Voler… le rêve de tout humain… et pour moi, il ne s’agissait de rien de plus qu’une transformation qu’il m’avait plusieurs fois été donné de pratiquer. Je n’avais pas de difficulté pour voler, je ne manquais pas de pratique. Evitant donc, par la voie des airs, l’effondrement du sol et le mollusque extraterrestre qui tomba, lui, dans la gorge créée par le glissement de terrain, je m’étais éloigné en distance et en hauteur, de façon à pouvoir observer ce qui se passait. Mon œil perçant de rapace me permit de repérer où se trouvait ensuite l’humaine qui m’accompagnait, je la vis reprendre forme humaine et me dirigeais donc vers elle, retrouvant mon apparence au moment d’atterrir.
« Excellente idée d’utiliser la Mort pour nous débarrasser de la limace rose carnivore. Vous êtes très bonne en stratégie ! »
Il restait à espérer que le blob se retrouve écrasé sous les décombres suffisamment longuement pour que je puisse aller détruire la météorite et faire disparaitre ainsi son attache sur Terre. Mais pour la Mort, c’était une autre histoire… Je n’avais pas à la craindre personnellement, parce qu’elle ne pouvait rien contre moi, mais je ne pouvais pas laisser cette humaine se débrouiller seule avec la Mort.
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(c) princessecapricieuse
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Mer 28 Déc - 17:43
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Regina observa avec une satisfaction certaine l’infame masse rose disparaître dans la faille que la Mort avait créée pour se débarrasser d’eux. Un ennemi de moins, sans avoir eu besoin d’y faire quoi que ce soit, il y avait de quoi se réjouir. Restait néanmoins qu’il s’agissait du moins problématique des deux. Elle avait beau avoir retrouvé une grande partie de ses pouvoirs, elle n’en demeurait pas moins mortelle. Même si son pouvoir de guérison lui permettrait sans doute de soigner quelques blessures, il nécessitait trop d’énergie pour que cela soit une option viable à long terme. Elle se demanda si Zeus avait le même souci ou s’il possédait encore l’immortalité propre aux dieux.
Quand elle l’aperçut, sain et sauf, bien sûr, elle inclina brièvement la tête dans sa direction, reconnaissant sa valeur par ce geste. Elle se redressa ensuite avec un petit sourire. Il avait semblé étonné de ses connaissances à son sujet. En presque trente ans dans une ville où elle seule avait conscience de l’écoulement des jours, elle avait eu tout le loisir de s’instruire plus que le commun des mortels. Nonobstant le fait qu’en tant qu’ancienne reine et maire, elle avait de toute façon toujours mis un point d’honneur à en connaître le plus possible sur tous les dirigeants des mondes passés ou présents. Le savoir, c’est le pouvoir, n’est-ce pas ?
- Votre réputation ne m’est pas inconnue en effet. Et je vous remercie de votre compliment. Mais, même s’il est vrai que j’avais moi-même une certaine réputation en terme de stratégie, je dois reconnaître qu’en ce qui concerne la disparition de cette « chose », nous le devons plus à la chance qu’à mes capacités.
Elle marqua un temps d’arrêt, se demandant comment tourner la suite de la conversation. Elle n’avait pas envie de concéder quelque forme de supériorité que ce soit à Zeus, même si elle commençait à réaliser qu’il ne semblait lui vouloir aucun mal. Cela l’étonnait d’ailleurs quelque peu. Il n’entrait pas dans l’habitude des dieux grecs de frayer avec les mortels s’il n’y avait pas un intérêt caché derrière. La seule qu’elle avait jamais connue qui échappe à cette évidence était Artémis. Elle était droite comme personne et ses actions étaient toujours en adéquation avec ses pensées. Elle se demanda brusquement s’il était au courant de qui elle était pour sa fille. De ce qu’elle en savait, ils étaient plutôt brouillés. Ce qui lui semblait plutôt normal de la part de la déesse à la vue du comportement de son père avec les femmes. Et si, pour une fois, elle oubliait toutes ses habitudes de diplomate et se comportait comme son amie, en demandant franco au dieu ce qu’il en était ?
- Vous voudrez bien excuser ma franchise mais je ne peux m’empêcher de me demander pourquoi vous faites autant d’efforts pour échapper à la Mort. N’êtes-vous plus immortel ?
Voilà, au moins, la question était posée. Elle n’eut cependant pas vraiment le temps de s’intéresser à la réponse, leur vieille ennemie se manifestant de nouveau. La faille n’avait cessé de s’agrandir et menaçait désormais d’engloutir tout ce qui les entourait. Regina se téléporta un peu plus loin mais elle dut rapidement réitérer et ses forces commencèrent à s’affaiblir. Se projeter à travers l’espace demandait une grosse réserve d’énergie et on ne pouvait le faire indéfiniment sans un repos conséquent de temps à autre. Repos dont elle n’avait pu bénéficier plus de quelques minutes depuis le début de cette aventure. Elle s’affaissa légèrement après une dernière projection et sentit bien que cela serait sans doute la dernière qu’elle se permettrait jamais si une porte de secours autre ne se présentait pas très rapidement à eux.
J’avais l’impression d’être dans un jeu grandeur nature pour les êtres humains. Difficile de ne pas avoir le sentiment d’être extérieur à tout ceci tout en étant bien présent. N’était-ce pas étrange ? Si la masse rosâtre nous avait faussé compagnie, il était évident que ce n’était qu’une trêve relativement brève. Aucune créature de ce genre n’allait disparaître comme cela, en un clin d’œil, pour nous laisser en paix… ce genre de limace carnivore ne pouvait pas laisser tomber si rapidement et si simplement… c’était pourtant, selon toute apparence, le cas en cet instant. Il nous restait donc à nous débarrasser de la Mort…
Comment parvenir à piéger un être immatériel ? Certes, certaines présences pouvaient être perceptibles, mais je ne pouvais guère lui commander comme à Thanatos. C’eût été bien trop beau et trop facile, n’est-ce pas… Bref. Le moment de répit n’étant pas superflu, nous nous étions retrouvés, Mrs Mills et moi, à converser dans un lieu qui, nous l’espérions, était assez sûr pour quelque temps.
« Je ne compte jamais vraiment sur la chance. C’est une bien mauvaise amie… Restez sur vos gardes, j’ai la très nette impression que le blob pourrait très bien ressurgir à tout moment. »
Mieux valait faire preuve de prudence, encore et toujours. Je scrutais l’horizon, cherchant des phénomènes pouvant indiquer la présence de la Mort quelque part aux alentours. Je voulais trouver le moyen de la contrer, de l’envoyer voir ailleurs si nous y étions… mais pour cela, je manquais d’informations sur cette version de la Mort… Et ma compagne d’infortune m’interrogea sur mon propre rapport à la mort. J’eus un sourire en coin.
« Je ne mourrais jamais, c’est vrai… Mais cela ne m’a jamais empêché de vouloir me montrer galant ou preux. » Une façon très simple de lui faire comprendre que je ne la laisserais tout simplement pas se débrouiller seule dans une situation pareille. Que ce fût par galanterie, par courage ou pour toute autre raison, il était évident que je n’allais pas abandonner une dame en détresse, même si elle n’avait pas vraiment l’air désespérée.
Mais nous fûmes interrompus par la faille qui poursuivait son œuvre de destruction massive. La femme disparut, pour réapparaître plus loin. Elle réitéra l’opération tandis que je m’envolais vers elle. Quand elle s’affaissa, même si ce n’était pas complètement, je pris le parti de l’emporter moi-même. Je me changeai alors en un cheval blanc (aussi blanc que ma barbe et ma chevelure l'étaient) ailé, tel Pégase, pour lui intimer de monter sur mon dos. « Laissez-moi vous emmener. »
D’en haut, elle aurait sans doute une meilleure vue d’ensemble et pourrait peut-être trouver une solution possible pour l’ennemi de son film.
« Dites-moi, dans vos connaissances des mythes et des récits divers, auriez-vous, par hasard, eu vent d’une manière quelconque de vaincre la Mort ? Car il semble bien que cette Mort-ci n’obéira pas à un dieu grec… »
Il devait être étrange pour une mortelle de voir un cheval ailé, tout comme cela ne devait pas être tous les jours qu’elle entendait parler un animal. Mais je subodorais que Regina Mills n’était pas du genre à se formaliser pour si peu. Au loin, une zone me semblait moins sombre. Peut-être que nous y rendre pourrait nous donner une opportunité. La faille derrière nous, avec le blob à l’intérieur, cela devrait nous faire gagner un peu de terrain. « Si vous le permettez, je vous déposerai là-bas. »
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(c) princessecapricieuse
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Mer 18 Jan - 14:07
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Quoiqu’épuisée, Regina ne put s’empêcher de rire légèrement à la transformation de Zeus en cheval ailé. En parlant de symbolique, le cheval est un animal pour le moins chargé et elle est persuadée que le dieu du ciel ne l’a pas choisi par hasard. Pour elle, cependant, il a juste représenté sa seule évasion de l’enfer maternel. A tel point que, de tous les êtres vivants, celui qu’elle aimait plus que tout à la fin de son règne dans la Forêt enchantée était Rocinante. Elle a été une cavalière émérite durant des années et n’est pas perturbée le moins du monde que sa monture actuelle soit ailée et d’origine divine. Elle se dit même que si sa vie devait s’achever ici, dans un des pièges délirants de cette ville de malheur, elle éprouverait une certaine satisfaction à savoir qu’elle mourrait en cavalière. Un peu comme ces guerriers ravis de mourir l’épée à la main sur un champ de bataille.
- Il existe de nombreux contes et légendes racontant qu’on peut tromper la Mort. Certains lui ont échappé en mourant puis en ressuscitant, d’autres en devenant invisibles à sa perception, d’autres encore en lui fournissant une autre proie en échange… Mais nous ne sommes que deux ici, sans aucun objet magique à portée de main et… Regina se tut lentement, une idée germait petit à petit en elle. Chacun d’eux avait amené un monstre de leur film. Il n’était donc aucunement prévu que les deux se retrouvent l’un en face de l’autre. Déjà, la masse rose avait été la victime collatérale d’une attaque de la Mort contre eux. Il faudrait trouver un moyen d’en faire la cible principale. Soit elle était elle aussi invincible et leur combat durerait éternellement, les libérant ainsi tous deux. Soit elle ne l’était pas et il ne leur resterait au moins qu’un seul ennemi à combattre. Mais elle n’avait pas le moindre fichu début d’idée de comment parvenir à cela.
- Je n’ai aucune idée de comment se comporte cette espèce de boule de gelée géante quand elle avale une proie. Possède-t-elle des dents pour la broyer ? Un liquide digestif acide pour la liquéfier ? Idéalement, il faudrait que nous trouvions un moyen qu’elle nous absorbe sans nous tuer, évidemment, afin que la mort ne trouve plus qu’elle sur son chemin. J’ose espérer que si nous parvenons à les faire se retourner l’une contre l’autre, la ville considèrera que nous pouvons être libérés. Elle se retourna vers la faille. Là où la masse fuchsia avait été aspirée et vit qu’elle commençait à émerger à nouveau. La solution était peut-être là. Non dans une fuite incessante mais dans une observation minutieuse des deux forces en puissance afin de faire en sorte qu’elles les sauvent à leur insu. Il va sans dire que vu ce qu’elles étaient, ils auraient de gros risques d’y laisser des plumes, voire la vie, surtout elle. Pourtant s’il y a bien une chose que sa vie passée lui avait apprise, c’est que quand toute fuite était impossible et qu’une attaque frontale était vaine, il existait toujours une troisième voie. Il restait juste à trouver comment la mettre en œuvre…
Si la situation était aussi particulière que délicate, nous avions tout de même quelques ressources, Mrs Mills et moi, pour tenter d’avancer vers une porte de sortie digne de ce nom. Un petit vol sous forme de cheval ailé, la dame sur mon dos, et je l’avais emmenée un peu plus loin, afin de trouver une aire de repos, pour ainsi dire… Et puis nous en avions profité pour converser quelque peu, sur le sujet qui nous occupait essentiellement : la manière dont l’on pouvait tromper la Mort. Regina me parla de résurrection, mais je ne pensais pas pouvoir la voir mourir et la faire revivre ensuite… La rendre invisible ne m’était pas vraiment possible, parce que ce n’était pas tout à fait une métamorphose. Mais peut-être que nous pourrions trouver autre chose. Fournir une autre proie à la Mort, cela me semblait plutôt réalisable. Envoyer le Blob à la Mort… c’était sans doute bien mieux que tout ce que l’on pouvait imaginer. A moins que le Blob ne vienne gober la Mort, mais il aurait fallu, pour cela, que cette dernière soit matérialisée.
« J’ai plutôt eu l’impression que cette chose rose absorbe ses proies. Elle grossit à vue d’œil en fonction de ce qu’elle ingère… Comme si tout ce qui passe dans ce blob se transforme directement en sa chair.» C’était une créature qui avait un mode opératoire assez bien étudié… Elle attirait ses proies, les gobait et les digérait directement, ce qui le rendait plus gros et plus fort. Pouvait-on mettre la Mort et le Blob face à face dans un duel à mort ? Je n’en étais pas sûr. Mais si la Mort pouvait se faire ingérer et que par la suite il nous suffisait de détruire la météorite pour nous débarrasser du Blob… alors ce serait gagné.
« Parmi vos sorts… Pouvez-vous anthropomorphiser la Mort ? » Voir notre ennemi rendrait les choses bien plus faciles. « Le Blob avale tout, sans exception. Il serait plus aisé de le faire ingérer la Mort plutôt que de nous faire absorber… » Et surtout, je n’avais pas très envie de me retrouver dans l’estomac, sans doute gluant et malodorant, de cette créature de l’espace.
« Parce que j’ai du mal à trouver une idée valable pour utiliser l’absorption comme technique de survie… Je ne peux pas vous rendre immortelle, alors, à part en vous avalant moi-même avant de me faire gober, je ne sais pas…» J’avais déjà avalé des êtres vivants par le passé… Et si une mortelle était avalée par un dieu immortel, elle allait être protégée par mon immortalité, non ? Je n’avais pas mieux pour l’instant, en tout cas…
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(c) princessecapricieuse
Invité
Lun 20 Fév - 23:17
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Regina soupira, le roi des dieux ne manquait pas d’imagination non plus mais n’avait pas plus de solution radicale qu’elle-même. Son observation du « blob » rose, puisque c’est ainsi qu’il semblait falloir désigner l’immonde tas de gélatine, semblait adéquate. Toute tentative d’ingestion s’avérait donc extrêmement risquée, même à l’abri d’un champ de force car rien ne prouvait que le dit-champ résisterait une fois à l’intérieur. Et, une fois coincés en son sein, il serait trop tard s’ils se rendaient compte que celui-ci les absorbait. D’autant que le feu ne semblait nullement le déranger. Que ce soit ses flammes ou la foudre de Zeus, aucun des deux ne fonctionnerait donc pour les libérer.
Donner une forme humaine à la mort ? Oui, en soi, c’était une bonne idée mais en tant qu’entité immatérielle, il était impossible de savoir où elle se trouvait. A supposer même qu’elle se trouve quelque part. Et puis, Regina avait beau maîtriser la capacité à se transformer et à transformer les autres, de là à le faire sur la mort elle-même, il ne fallait pas exagérer. - J’ai bien peur que vous ne surestimiez mes capacités. Si je possède bien un don certain pour la métamorphose, il y a un gouffre entre transformer le visible en autre chose et donner une matérialité à la mort. Nous ne savons même pas si elle a une existence, immatérielle ou pas, dans la même dimension que nous…
La dernière proposition la fit réfléchir. Elle n’était pas franchement enthousiaste à l’idée de se faire « avaler » par un dieu qui avait une réputation comme la sienne auprès de la gente féminine. Cependant, potentiellement, l’idée méritait d’être discutée. - A supposer que j’accepte de me dissimuler en vous, aussi dérangeante que cette hypothèse me paraisse, avez-vous la certitude que votre immortalité me protègera également ? Parce que je dois avouer que même si mourir ne me tente pas outre mesure, mourir en vous ne me tente pas davantage. Il nous faudra également réfléchir à la forme que je pourrais prendre pour survivre dans votre corps. Ce serait un peu dommage que je sois rongée par vos sucs digestifs en tentant de me protéger de nos ennemis actuels. Avez-vous des sucs digestifs d’ailleurs ? Quelle est la physiologie d’un dieu ? Et comment comptez-vous me faire ressortir ensuite ? Je ne suis pas du tout tentée de suivre la voie naturelle.
Ce n’était sans doute pas le moment le plus propice à l’acquisition de nouvelles connaissances. Le blob avait achevé d’émerger de la faille dans laquelle la mort l’avait englouti. Et ils jouaient contre la montre en ce qui concernait cette dernière puisqu’ils ne disposaient d’aucun moyen de savoir quand, où ni comment elle allait frapper à nouveau. Et si elle tentait plutôt d’anthropomorphiser le blob ? Même si elle ignorait tout de la composition de la masse, cela valait le coup d’essayer. Il ne leur resterait alors plus qu’à se dissimuler pendant que la mort s’attaquerait au blob. Elle rassembla sa magie et la dirigea sur la masse qui avançait à nouveau vers eux. Sous l’impact, elle prit lentement mais sûrement une forme humaine. Par contre, elle conserva sa matière rose quelque peu translucide. Hélas, quand elle considéra que le processus était achevé et qu’elle mit fin au flux magique, la chose commença à dégouliner et reprit petit à petit son apparence initiale. - Bien, je crois que je ne vais pas avoir d’autre choix que de me résoudre à votre suggestion d’ingestion…
Pour tromper la Mort, j'estimais qu'il y avait plusieurs façons de faire, que je pouvais utiliser... Métamorphoser Mrs Mills en un être vivant qui n'intéresserait pas la Faucheuse, comme un insecte ou une plante. Ou bien, je pourrais peut-être essayer de négocier avec elle, grâce à mon statut de dieu suprême... je pouvais sans doute proposer un sacrifice ou un service en échange de la vie de Regina, ou même utiliser ma sagesse pour convaincre la Mort de lui accorder un délai supplémentaire... Restait la possibilité d'user d'un artefact magique ou de la ruse. Pour les artefacts, ce n'était pas vraiment ma spécialité. Mais comme ça avait l’air d’être un peu le domaine de Mrs Mills, elle avait plus de chance que moi de trouver une solution liée à cela…
Mais, contre toute attente, ma compagne d’infortune, après m’avoir fait état de quelques réflexions personnelles et des considérations quasiment philosophiques sur la matérialité de la Mort – en réalité, cela dépendait des cultures… dans mon existence, Hypnos et Thanatos, les deux frères, étaient liés à nous, les dieux… et je pouvais leur demander ou exiger d’eux certaines choses –, elle accepta, avec quelques réserves tout de même, que je l’ingurgite.
« Je ne peux pas répondre efficacement à vos questions, je ne me suis jamais demandé si j’avais des sucs gastriques… Vous pensez que je devrais passer des examens médicaux pour obtenir des réponses ? » Comme je n’avais jamais eu aucun souci de santé, comme je n’avais jamais eu besoin d’un docteur ou d’ersatz de médecine. « Il y a plusieurs possibilités… Vous pourriez prendre la forme d’une bactérie ou d’un parasite ? J’y suis, de toute manière, immunisé. Une fois en lieu sûr, vous pourrez quitter mon corps comme bon vous semble. » Je n’allais pas lui suggérer de ressortir par le sommet de mon crâne, comme Athéna, ou par ma cuisse, comme Dionysos. Mais peut-être qu’en éternuant, je pourrais l’évacuer par voie aérienne.
Regina Mills fit une dernière tentative pour transformer le Blob, mais cela s’avéra aussi infructueux que nos essais précédents. Alors, elle finit par se résoudre à accepter d’être ingérée. J’envoyais un éclair sur le Blob afin de gagner quelques instants. « Je vous laisse vous préparer. »
Bien sûr, la foudre n’avait pas de véritable impact sur la masse rosâtre. Mais il me sembla tout de même apercevoir plus qu’un tressaillement de cette matière. J’aurais aimé que ma puissance et mon autorité divines soient reconnues de façon universelle, pour que je puisse ordonner à la Mort et au Blob d’aller se faire voir chez les Hellènes, mais ici, cela ne fonctionnait pas comme cela. Malheureusement. Mon égide pourrait peut-être être une autre option intéressante, ce bouclier capable de tout arrêter, une fois que la Mort approcherait trop, je pourrais sans doute l’envoyer ad patres ou, au moins, chez mon frère, Hadès.
« Êtes-vous prête, Mrs Mills ? »
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(c) princessecapricieuse
Invité
Mer 15 Mar - 21:31
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Regina ne savait pas si elle aurait la capacité de se transformer en un être vivant aussi petit qu’une bactérie, encore moins si elle pourrait reprendre ensuite son apparence normale. Sous une forme animale, elle restait consciente d’elle-même et capable d’accéder à sa magie. Les mouvements de main étaient plus du folklore qu’autre chose, ils n’étaient pas réellement nécessaires pour en user. Mais qu’en serait-il de tout cela réduite à une taille invisible aux yeux humains et, surtout, dans une vie dépourvue de système nerveux central ? Pour tout avouer, elle n’éprouvait strictement aucune envie de tenter l’expérience et vivrait fort bien le fait de demeurer dans l’ignorance à ce sujet jusqu’à la fin de sa vie. Le souci étant que cette fin risquait d’arriver un peu plus vite que prévu s’ils ne faisaient rien de plus que ce qu’ils avaient fait jusqu’à maintenant pour tenter de s’en sortir.
Et puis, en dehors même de ses inquiétudes quant à se transformer en organisme microscopique, elle ne raffolait pas non plus de l’idée d’être ingurgitée par Zeus, aussi charmant et accommodant se soit-il montrer depuis le début de leur extravagante aventure. Elle surveillait la progression de la masse gélatineuse du coin de l’œil tout en pesant le pour et le contre et en essayant vainement de se creuser les méninges pour trouver une solution autre afin d’échapper à leur prison cinématographique. A court de tout, elle finit par se résoudre à l’inéluctable et ferma les yeux pour se concentrer sur sa transformation. Alors qu’elle visualisait la forme requise, elle crut percevoir une musique dans le lointain. Surprise, elle ouvrit les yeux et s’aperçut que tout avait disparu autour d’eux et qu’ils étaient cernés d’une obscurité impénétrable. Elle se tourna vers son compagnon d’infortune. - Ai-je raté quelque chose ? Sommes-nous morts sans que je m’en rende compte ? Je vous croyais immortel !
A ce moment-là, la musique se fit plus forte et ressemblait terriblement à la bande sonore du film dans lequel elle avait été projetée. Face à eux, un écran apparut petit à petit. Des noms y défilaient sans fin. Oh ! Leurs films étaient finis ! Il suffisait donc d’attendre la durée normale de projection ? Tout ça pour ça ? Bon sang, parfois, souvent, elle haïssait cette ville à un point difficilement exprimable. - Je crois pouvoir émettre l’hypothèse que la ville a fini de jouer avec nous pour ce soir. Je ne sais comment nous allons réintégrer le monde réel mais je suppose que cela se fera automatiquement à la fin du générique. Je ne sais si nous nous retrouverons dehors ensemble ou réexpédiés dans nos pénates, je me permets donc de vous dire que j’ai été ravie de faire votre connaissance et vous remercie de l’aide que vous m’avez apportée pour survivre à cette projection plutôt particulière. J’espère que nous aurons à nouveau l’occasion d’échanger, dans des circonstances un peu plus paisibles ceci dit.
Leurs adieux avaient à peine eu lieu que la fin du générique advint et qu’elle se retrouva chez elle, sur son canapé, devant son écran de télévision qui affichait désormais la liste de démarrage de sa vidéo. Elle se précipita sur la télécommande pour tout éteindre, on ne savait jamais ! Elle monta de suite se coucher, harassée par leur pérégrination filmique. Autant dire que sa nuit fut agitée et quelque peu envahie d’étranges masses roses et de mille et une façons de mourir accidentellement. Ce qui était sûr, c’est qu’on était jamais à court d’anecdotes abracadabrantes à raconter dans cette ville psychotique.
J’aurais sans doute pu métamorphoser ma compagne de mésaventure. Je savais bien, par expérience, que sur cette île, aucune métamorphose n’était durable et qu’il était fort possible que cela ne tienne que quelques heures maximum… mais en tant que gentleman, il me semblait évident qu’il était mieux que je laisse Mrs Mills décider elle-même de ce qu’elle préférer. Le libre arbitre, ça me semblait toujours très important.
Mais la surprise fut de taille. Inopinée, bien sûr, et tout à fait opportune : alors qu’elle allait sans doute se transformer d’un moment à l’autre, l’environnement autour de nous disparut, le temps d’un battement de paupières, et je fronçais les sourcils tandis que Regina remettait en question mon immortalité. Mais je n’eus guère le loisir de lui répondre, car une musique assez forte emplit l’atmosphère…
« C’était aussi simple que cela ? Eh bien… je suis ravi de ne pas avoir eu à vous ingérer, Mrs Mills, vous m’avez été fort sympathique. »
Nous avions trouvé une solution bien complexe alors que la simplicité était le cœur de la réponse. Patienter jusqu’à ce que le film soit fini… C’était tellement facile que nous n’y avions pas pensé. Est-ce que cela signifiait que sur cette île, nous pouvions nous préparer au pire et tomber sur le meilleur ? Ou l’inverse ? Jusqu’à présent, j’estimais avoir eu beaucoup de chance, mais il y avait forcément des situations où ce ne serait pas le cas.
« Le plaisir a été partagé, Mrs Mills. Je serais heureux de vous revoir dans un contexte un peu plus paisible. »
En un clin d'oeil, le décor changea à nouveau et je me retrouvais dans mon salon, face au grand écran où le générique de fin du film se déroulait comme si rien ne s'était passé. Etrange situation, étranges circonstances... Mais cette aventure m'avait tout de même montré que j'étais tout à fait capable de me comporter comme un gentleman, sans être obsédé par les formes d'une femme. Une façon de me prouver à moi-même que cette île avait tout de même cela de positif : j'avais un meilleur contrôle de mes pulsions et une meilleure maîtrise de moi-même depuis que j'étais ici.
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(Terminé ) ((halloween)) Bad movie || ft. Regina Mills
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