March of the witch hunters. [Tara & Willow]

March of the witch hunters

feat. Tara

Une simple promenade au cœur de la forêt. Un moment innocent de partage et de complicité. Voilà ce que devait être leur escapade du week-end, mais comme bien souvent dans cette ville, il faut accepter que vos plans initiaux se retrouvent bouleversés. Cette fois ne fera manifestement pas exception… Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, elle comprend seulement que l’atmosphère a changé. Elle flaire un danger réel, véritable, un sentiment glaçant et oppressant. Les chemins de forêt parfaitement validés ont été remplacés par une succession dense d’arbres aux troncs épais. Leurs tenues sont d’un autre siècle, cette végétation est d’un autre siècle. Willow tourne vers Tara un regard inquiet, mais dans un premier temps, elle ne dit rien, elle attend de comprendre ce qui lui arrive véritablement. C’est en même temps que sa moitié que Tara découvre la lueur lointaine de torches, accompagnée d’un brouhaha des plus hostiles.

« C’est un cauchemar, pas vrai ? Je suis en train de rêver, hein ? »

Mais Willow n’attend pas la confirmation de Tara pour savoir que, non, ce n’est pas un cauchemar. Tout ceci est réel, définitivement réel. Au loin, elle entend de plus en plus distinctement ce que scande la foule en colère. C’est une chasse aux sorcières qui se joue à quelques pas d’eux. Et les sorcières, eh bien… c’est elle… Eh merde… Willow réfléchit à toute vitesse. Elles doivent fuir le plus rapidement possible, mais pour aller où… Partir vers nulle part, c’est prendre le risque de se retrouver prises dans un autre piège.

« Pour aller où ? » demande Willow d’une voix qui trahit définitivement son état de panique actuel. Oui, il fait qu’elles partent, et elle consent à s’éloigner dans les recoins les plus obscurs de la forêt, mais elle redoute aussi qu’elles ne se perdent. « On ne va pas réussir à les fuir éternellement », souffle-t-elle tandis qu’elle s’inquiète de chaque bruit que ses pas font sur le sol, de chacun de ses propres murmures. « Tu ne crois pas qu’il faudrait… utiliser tes pouvoirs ? » dit-elle à voix très basse. « Ils nous prennent déjà pour des sorcières alors, fichu pour fichu », ajoute-t-elle en tentant de dédramatiser, mais avec difficulté.

A cet instant, Willow ignore qu’elle-même a retrouvé ses pouvoirs et pourrait être capable de l’assister peu importe ce qu’elles décideraient de planifier. Mais peuvent-elles vraiment espérer s’en sortir avec la magie ? Sauraient-elles estimer que ce serait l’utiliser à bon escient ? Sans oublier que le nombre de leurs opposants est tel qu’il est difficile d’imaginer qu’ils soient véritablement en mesure de faire quoi que ce soit.

March of the witch hunters

feat. Tara

L’absence de réponse de Tara au moment de demander si tout ceci ne serait pas qu’un cauchemar est plus éloquent que n’importe quel mot. Bien sûr, Willow le sait, que tout ça est forcément réel, qu’elle n’a pas pu l’inventer… ce n’est pas pour autant qu’elle se sent réconfortée par ce constat, c’est même tout l’inverse… Elle aurait voulu de tout cœur pouvoir se pincer et revenir chez elle, mais ce n’est pas la première fois qu’elle se retrouve confrontée à une scène qu’elle n’aurait pas voulu, ce n'est pas la première fois qu’elle doit faire face à une chose qu’elle n’aurait pas voulu… elle n’a pas d’autre choix que de l’accepter, en conséquence. Alors oui, toute cette situation est bien réelle, et elles doivent en prendre leur parti si elles veulent espérer en sortir indemnes.

Elles avancent à l’aveugle, sans véritablement savoir dans quelle direction se rendre, s’enfonçant toujours plus profondément dans ces bois sombres et épais. Elles peuvent parvenir à semer cette foule… peut-être… ou bien elles n’y parviendront pas et devront accepter l’idée de se retrouver attachées à un bûcher, livrées aux flammes… non, ne pas envisager le pire. Ne surtout pas envisager le pire. Elles doivent se concentrer sur le plus important. Elles doivent se concentrer sur le meilleur. Utiliser leur magie semble être la chose à faire, mais Tara le souligne avec raison, elle ne parviendra pas à tenir toute une foule en respect. Ceci dit, un sort de protection, ou un autre susceptible de les guider à travers la forêt, seront déjà les bienvenus.

« D’accord, il faut que tu fasses les deux. Un sort pour nous protéger, un autre pour les semer. »

Willow veut ajouter qu’elle s’en veut de ne lui être d’aucune utilité en la circonstance. Elle aurait voulu disposer d’armes efficaces pour les aider et les protéger, mais elle reste convaincue que ses pouvoirs seront inefficaces ici, comme ils l’ont été sur l’île, elle est sûre et certaine de ne pas avoir retrouvé sa magie et de ne pas pouvoir, par conséquent, s’en servir… elle a pourtant tort. Mais Tara semble l’entendre d’une autre oreille.

« Moi… ? Mais… » Elle pousse un soupir. « Bon, c'est vrai, on doit au moins tenter. »

Dissimulées derrière un large tronc d’arbre, Willow prend ses mains dans celles de Tara, peu convaincue de ce qui suivra. Quand elle tente une formule destinée à les guider et à leur permettre de suivre efficacement leurs ennemis, elle est néanmoins étonnée de voir immerger des feuillages qui couvrent le sol une chose voletante et lumineuse qui ressemble à s’y méprendre à une luciole. Qui s’éloigne comme pour leur indiquer un chemin.

« Bon d’accord, t’avais raison, ça a marché », souffle-t-elle, surprise et enthousiaste.

March of the witch hunters

feat. Tara

Willow sourit plus largement quand Tara la félicite. Au fond, elle ne peut pas être totalement sûre que ce soit une bonne chose. Peut-être que ce sont juste les circonstances, exceptionnelles, qui font que la jeune femme se retrouve soudainement capable de faire usage de ses compétences magiques… Peut-être que quand tout sera revenu à la normale – si tout doit finir par revenir à la normale –, Willow aura de nouveau perdu ses compétences, va savoir… Dans tous les cas, elles n’ont pas forcément le temps de s’en réjouir. Le plus important, pour le moment, c’est d’échapper à la foule furieuse qui a décidé, apparemment, d’avoir leur peau… Elles auront tout le temps de se féliciter de tout ceci plus tard, si tout ceci n’est pas seulement un écran de fumée, qui se dissipera bien vite par la suite.

En tous les cas, elles ont une piste, cette lumière violente, semblable à une luciole, semble daigner leur indiquer un chemin sûr, qui leur permettra, si ce n’est de rentrer chez elles, au moins de se retrouver en un lieu plus sûr, où leurs craintes s’en verront amoindries… C’est ce que la jeune sorcière espère de tout cœur, en tout cas, alors qu’elle serre la main dans la sienne et suit le mouvement. Et ça a l’air de fonctionner. Les cris de la foule paraissent plus lointains, mais ce n’est pas pour autant qu’elles doivent se croire tirées d’affaire, et elles le savent l’une comme l’autre. Cette situation échappe tout naturellement à leur compréhension, et pour cette raison, elles ne peuvent prétendre être en mesure de l’appréhender comme il se doit. Elles vont devoir faire preuve du plus grand self control si elles veulent véritablement se retirer de là en un morceau. Fort heureusement, la présence de l’une apparaît naturellement bénéfique à l’autre, et Willow a bon espoir que, tant qu’elles seront ensemble, elles parviendront bel et bien à se tirer de tous les mauvais pas possibles et imaginables.

Alors qu’elles semblent hors d’atteinte, et pouvoir parler un peu plus tranquillement sans qu’on ne leur tombe dessus, Tara lui assure être heureuse qu’elle ait retrouvé sa magie. Au fond, Willow se doutait qu’elle adopterait une telle attitude face au retour de ses pouvoirs, mais elle se sent tout de même rassurée. Tara a vu de Willow ses pires aspects, elle l’a regardée sombrée dans une addiction de plus en plus dangereuse à la magie, et de plus en plus sombre qui plus est, elle aurait pu lui souhaiter de ne plus jamais pouvoir s’en servir, mais ce serait évidemment mal connaître Tara… Tara, parfaite, toujours. Tara, que Willow aime si profondément.

« Je suis contente moi aussi… Mais j’ai un peu peur, également », confesse-t-elle en baissant le regard. « Je vais vraiment avoir besoin de toi pour… gérer tout ça… » Elle parvient à esquisser un fin sourire. « Enfin, si on arrive à s’en aller d’ici en un morceau, déjà… »

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feat. Tara

Un sourire encore discret mais sincère étire les lèvres de Willow quand Tara lui assure qu’elles s’en sortiront. Willow avait vraiment eu besoin de l’entendre, et ça lui fait un bien fou que d’avoir cette opportunité. La jeune femme se sent sincèrement rassurée aux côtés de sa petite amie. Toute cette situation a de quoi angoisser. Elles ne savent pas où elles sont ni pourquoi elles sont là, et pour en rajouter une couche, voilà que Willow doit se réapproprier ses pouvoirs, ce qui est naturellement une source d’angoisse toute logique pour elle, il y a de quoi perdre les pieds – et les pédales. Mais Tara lui assure que tout ira bien, et parce que Tara l’affirme, Willow décide de la croire sur parole est sans émettre le moindre doute complémentaire.

Tara ne nie pas sa peur, elle la comprend, et Willow devine qu’elle aussi doit se sentir inquiète, tout de même. Mais chaque fois qu’elle lui répète qu’elle est forte, elle se sent naturellement plus forte. C’est le pouvoir que Tara a sur elle. Quand Willow se regarde à travers les yeux de cette jeune femme exceptionnelle qui lui fait le don précieux de partager ses sentiments, la sorcière a l’impression qu’elle serait bel et bien capable de soulever des montagnes. D’autant que Tara ne dit rien qui ne soit faux, après tout. C’est vrai qu’elle est déjà parvenue à dépasser son addiction, et elle est définitivement dans un meilleur état mental que cette fois où elle avait sombré pour de bon… Elle peut vraiment parvenir à s’en tirer, c’est un fait.

« Je ne veux pas être la sorcière la plus puissante de cet univers », répond Willow avec un sourire amusé. « Mais la sorcière la plus sage, ça me semble pas mal », ajoute-t-elle en tournant son regard vers Tara afin de lui donner l’occasion de voir dans ses yeux qu’elle se sent vraiment apaisée par les paroles qu’elle lui adresse. Elle se sent reprendre en confiance, et c’est un véritable soulagement.

Elle ne dit rien et se concentre sur le chemin qui se trace pour elle à travers les bois. Les bruits de la foule sont étouffés jusqu’à disparaître… Cela réussit à être inquiétant et rassurant en même temps. Toujours est-il que Willow est convaincue qu’elles vont dans la bonne direction, et c’est là-dessus, au-delà de toute autre chose qu’elle fait le choix de se concentrer en cet instant, décidant que le reste ne saurait évidemment être qu’accessoire en comparaison.

Finalement, la luciole magique (Willow ne trouve pas de terme plus approprié pour la décrire les mène jusqu’à une clairière un peu trop surexposée, au milieu de laquelle se trouve une cabane perdue, littéralement, au milieu de nulle part.

« Si je m’écoute, on ne devrait vraiment pas aller frapper à la porte de la sorcière d’Hansel et Gretel, mais en même temps… Il doit bien y avoir une raison pour laquelle on est ici, pas vrai ? » fait-elle en adressant un regard interrogateur à sa petite amie. C’est une décision qu’elle ne prendra définitivement pas seule.

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feat. Tara

Willow adresse un tendre sourire à Tara quand cette dernière lui affirme que sorcière la plus sage qui existe serait un titre qui lui conviendrait très bien. La jeune femme en doute fortement mais elle n’a guère l’intention de contredire sa compagne pour autant. Bien au contraire, même. Elle n’a que trop besoin de se sentir épaulée et soutenue, elle ressent bien trop profondément l’envie d’être cette personne qu’elle ne se sent pas être encore, cette sorcière qui saura toujours utiliser ses pouvoirs à bon escient et ne fera que le bien avec, qu’elle préfère se sentir grisée par cette perspective que d’accepter l’idée que les choses puissent être bien plus complexes et lui causer, tôt ou tard, un tort immense, de ceux dont on ne se remet pas. De ceux dont on ne se remet jamais.

Elles n’ont de toute façon pas vraiment le temps de s’intéresser plus longuement à tout ceci : ce qui compte, ici et maintenant, c’est de sauver leur peau. Certes, elles semblent avoir trouvé un refuge, elles semblent en mesure de s’en sortir, mais Willow garde à l’esprit que tout ceci pourrait bien n’être qu’un piège, un leurre et rien d’autre, et à cette pensée, à celle qu’elles puissent encore être en danger, que Tara pourrait bien mourir sous ses yeux une fois encore, l’angoisse cède à une détermination sans borne : elle doit faire tout son possible pour la protéger, pour les protéger. Cette cabane qui pourrait leur être hostile a l’apparence d’un agréable et rassurant refuge, et c’est ainsi qu’elles l’observeront. C’est ainsi qu’elles l’apprécieront.

Tara est d’accord avec Willow. Certes, il semblerait mal avisé en n’importe quelle autre circonstance de trouver refuge ici, mais elles n’ont pas le choix. Elles doivent trouver de l’aide à tout prix. Quand Tara évoque la perspective qu’elles puissent joindre quelqu’un par téléphone, Willow est prise d’un doute vertigineux… Dans un contexte aussi moyenâgeux, elle était convaincue d’avoir changé d’époque, mais en réalité, elle ne sait rien sur rien, et c’est d’autant plus inquiétant. Elle ne saurait même plus dire si elles sont encore sur l’île ou dans une quelconque autre dimension alternative qui leur en ferait voir des vertes et des pas mûres.

« D’accord, on y va », affirme Willow qui cherche autant à donner du courage à Tara qu’à en rassembler pour elle-même.

Les deux pénètrent donc à l’intérieur de la cabane et là… rien ne se passe.

« Il y a quelqu’un ? » demande Willow qui cherche à y voir quelque chose dans la pénombre ambiante. La luciole qui les avait guidées jusqu’ici choisit ce moment pour se glisser à travers une interstice de la maisonnée et leur offrir une vision d’ensemble sur ce qui s’apparente finalement à un intérieur très modeste. Une chaise et deux tables en bois… Et c’est tout…

« Bon, il y a peut-être un indice ici, il faut qu’on trouve lequel. »

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feat. Tara

Toutes les deux, elles remuent la cabane de fond en comble, à la recherche d’un quelconque indice qui saura les rassurer, leur permettre de rentrer chez elle, ou au moins leur assurer que ce refuge ne se retournera pas contre elles… Selon toute vraisemblance, ce ne doit pas être le cas… La magie de Willow ne se serait pas retournée contre elles… Mais mieux vaut être trop prudent que pas assez, n’est-ce pas ? Alors Willow regarde autour d’elle, inspecte chaque pièce, chaque mur, chaque meuble… Elle ne trouve rien, aucun indice, mais elle a au moins la conviction qu’elle sont seules, ce qui est d’ores et déjà un premier et notable soulagement.

« Tu as raison, ça ne sert à rien de ressortir, et encore moins d’espérer retrouver notre chemin dans la nuit noire, avec des chasseurs de sorcières aux trousses », confirme la rouquine avec un fin sourire.

Elle ne peut en effet que donner raison au bon sens de sa petite amie. Il y a quelque chose de frustrant dans le fait de subir leur situation sans la comprendre, contraintes d’attendre sans réellement savoir pour quelle raison elles se sont retrouvées dans une telle situation pour commencer. Mais elles n’ont pas le choix.

« Qui sait, peut-être qu’au petit matin, on sera juste de retour chez nous », ajoute-t-elle avec un fin sourire.

Ce peut sembler naïf, ce n’est pourtant pas improbable. Pas sur cette île, en tout cas, où le destin semble constamment se jouer de ses habitants, prenant soin et plaisir à les plonger dans des situations toujours plus incompréhensibles et rocambolesques. Elles ne doivent pas miser totalement sur cette hypothèse, bien sûr. Mais elles doivent admettre que c’est une éventualité néanmoins. Et elle doit bien admettre que si ça pouvait être le cas, ça l’arrangerait quand même franchement.

« On va utiliser un sort de protection pour sécuriser cette cabane. » Ce sera mieux ainsi. De la sorte, elles pourront peut-être dormir sur leurs deux oreilles… Ou en tout cas éviter une catastrophe éventuelle, qui pourrait facilement être oubliées. « Et après… J’ai vu une théière et du thé », suggère-t-elle en haussant les épaules.

Siroter une tasse de thé au milieu de la tourmente, alors que des chasseurs de sorcières armés de torches et de fourches semblent déterminés à en découvre avec elles à l’extérieur. Autant s’amuser de cette situation plutôt que d’en faire un drame, pas vrai ? Après tout, il semblerait bien qu’elles soient parvenues à éviter le pire.

March of the witch hunters

feat. Tara

Willow ignore si, au lendemain, elles seront de retour chez elles, tranquillement dans leur lit. Espérer à chaque fois qu’une situation aussi troublante se produit qu’il leur suffit de fermer les yeux et de les ouvrir pour réaliser que tout ça n’était qu’une sorte de rêve étrange, c’est s’illusionner, et ça peut être dangereux. Mais ça reste une chose à prendre en considération. Dans tous les cas, si elles doivent passer la nuit ici, autant que ce soit à l’abri, dans une cabane confortable, plutôt que dehors, dans la nuit noire et en courant le risque que ces satanés chasseurs de sorcières ne se remettent à leur trousse. Peut-être est-ce parce que Willow vient tout juste de retrouver ses pouvoirs, toujours est-il qu’elle se sent particulièrement confiante, en cet instant. Elle n’a pas envie d’avoir peur. Elle veut conjurer cette peur.

Ce n’est peut-être pas le meilleur moment pour se préparer une bonne tasse de thé, bien sûr, mais en même temps, si elles partaient de ce raisonnement, ce n’est le bon moment pour rien, et Willow n’a pas envie de passer cette soirée à se ronger les ongles inutilement. Il est préférable qu’elles mettent à profit leur expertise et leurs connaissances et qu’elles gardent leur calme, c’est même le plus important.

Willow affiche un sourire amusé quand son « va pour la magie » arrive à ses oreilles avec tout ce qu’il comprend de sous-entendu. Il est vrai que pratiquer la magie ensemble a rarement eu pour conséquence de les rendre très sages… Ceci dit, elles ne seront définitivement pas trop de deux pour mettre tout ça en place. Willow hoche la tête quand Tara lui tend les mains et lui demande si elle est prête. Elle l’est. Ensemble, elles rassemblent tout ce qu’elles peuvent de puissance magique afin de protéger les lieux du mieux possible. Willow sent que ses compétences sont certes de retour, mais encore un peu faibles. Elles restent néanmoins suffisantes afin de les protéger convenablement et durablement.

Quand elles en ont fini, Willow se redresse, s’affaire à leur préparer ce fameux thé, et leur sert à toutes les deux deux tasses desquelles s’échappe un filet de fumée aussi délicieux que parfumé : de quoi vous mettre l’eau à la bouche.

« Maintenant, on a toute la nuit à tuer », remarque Willow entre deux agréables gorgées de thé, prenant bien son temps et adoptant un ton beaucoup trop innocent pour qu’il soit réellement pris au sérieux. « Je me demande bien ce qu’on pourrait faire… »

March of the witch hunters

feat. Tara

Willow adresse à Tara un sourire à la fois malicieux et entendu. En dépit des épreuves qu’elles ont traversé et de ce qu’elles ont manqué de vivre, elle ne se sent qu’heureuse et soulagée, à présent. Convaincue que tout danger est écarté, la seule chose qui l’intéresse à présent, c’est de passer du temps de qualité avec celle qui fait battre son cœur, et qui sait rendre chaque situation difficile et chaotique plus agréable et supportable. Oui, à elles deux, elles ne peuvent que passer la meilleure des nuits.

A présent qu’elles sont toutes les deux ensemble, sereines et tranquilles, loin de tout danger, elle parvient même à trouver un caractère… particulièrement agréable à cette situation. C’est que tout ne semble que doux, calme et plaisant, maintenant. Le feu crépite sous leurs yeux, le thé chaud leur réchauffe le cœur… et les déclarations de Tara achèvent d’apaiser son âme qui oublie toujours d’être tourmentée quand Tara se trouve à ses côtés, si admirative, si sincèrement amoureuse… plus que Willow n’estime l’avoir un jour mérité.

« Tu sais, je ne sais rien de ce que tu décris si tu n’étais pas là », répond Willow, touchée par les compliments de Willow. « Tu es ma force. Tu es ma détermination. Tu es ce qu’il y a de plus magique en moi. » Ce n’est pas une manière de parler. Elle le pense véritablement. « C’est moi qui suis chanceuse de t’avoir dans ma vie. »

Ou bien admettons qu’elles le sont l’une et l’autre, toutes les deux chanceuses d’avoir trouvé l’autre et de pouvoir apprécier cette compagnie si précieuse… et en même temps si fragile, elles le savent, à présent. Oui, Willow est terriblement chanceuse. Elle ne sait pas ce qu’elle ferait sans Tara… Tout ce qu’elle révèle de meilleur dans son caractère, elle le doit à Tara. Elle est la meilleure version d’elle-même grâce à elle, et elle ne lui sera jamais suffisamment reconnaissante pour cela. Willow ignore si elle est merveilleuse, mais elle aime l’idée qu’elles soient toutes les deux merveilleuses. Parce qu’elles seraient merveilleuses ensemble.

« Oh, je suis sûre qu’on a les mêmes idées, toi et moi », répond Willow, tout aussi taquine, quand Tara suggère qu’elle a bien quelques idées quant à la manière pour elles d’occuper le reste de leur nuit. Il ne faut pas être dupe. Elles sont évidemment, et comme à bien d’autres titres, sur la même longueur d’ondes.

Elle ne développe pas davantage son propos. Ce n’est évidemment pas nécessaire. Et une démonstration en bonne et due forme vaut toujours mieux que des milliers de mots. Alors elle laisse de côté sa tasse de thé pour de bon et écrase ses lèvres contre les siennes.