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DANS CE PETIT TABLEAU, TU TROUVERAS TOUS LES LIENS UTILES QUAND TU ES EN TRAIN DE RP.
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(Abandonné) Life catch us up | Amora

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Ven 14 Oct 2022 - 17:09


(Abandonné) Life catch us up | Amora 8ea02136bddbd11b65beeaf707d6036a2862c63e (Abandonné) Life catch us up | Amora Giphy
Life catch us up

"Tu dois le lui dire…"

La voix de Soren raisonne de façon lointaine à l’oreille du Skrull qui se découvre soudainement au volant d’une voiture aux vitres teintées, sur une route au trafic encombré. Son regard se pose sur ses mains, des mains épaisses, rugueuses, à l’aspect verdâtre. Les battements de son cœur s’accélèrent furieusement tandis qu’il contemple son reflet dans le rétroviseur avant du véhicule. Des années et des mois qu’il ne s’était plus vu ainsi, sous cette apparence. Ce moment, la musique émanant de l’autoradio, encombrant l’habitacle d’un fond sonore inapproprié à une conversation qui devrait semble-t-il être lourde de sens, tout ça lui est familier. Elle lui est familière. Son regard se pose sur elle, une autre Skrull, et il ressent un étrange sentiment de confiance et de chaleur. Il la connaît. Il a le sentiment de la connaître par cœur, et pourtant il ignore qui elle est.

"Talos… Talos tu m’écoutes ?"

Sa voix aussi est comme une mélodie familière, même son ton légèrement accusateur lui donne le sentiment de l’avoir presque toujours entendu. Elle le couve d’un regard à la fois tendre et réprobateur, et l’émotion étreint Talos sous une forme complexe et difficile à appréhender. Toutes les émotions à la fois se mélangent dans son esprit : l’appréhension, l’anxiété, l’incompréhension, et quelque chose qui ressemble malgré tout à de la tendresse. Il est heureux de la voir, il est heureux qu’elle soit à ses côtés, mais il ne sait pas qui elle est.

"Je t’écoute",  marmonne-t-il dans sa barbe inexistante comme pour se redonner une contenance, tout en fixant la route.

Il n’a pas la moindre idée de la direction qu’ils sont supposés prendre, il se laisse guider à travers la ville agitée par quelque chose qui ressemble à de l’instinct, ou presque comme la force de l’habitude. Il évite de faire que ses regards en direction de sa voisine, sur le siège passager, ne soient trop insistants ou appuyés, mais la tâche lui est rendue des plus difficiles par le sentiment de vertige qui se diffuse en lui petit à petit. Il a déjà vécu ça. Cet endroit, cette musique, cette voiture. Et cette Skrull à ses côtés. Il connaît son nom. Il connaît son visage par cœur. Il la connaît. Les souvenirs veulent affleurer à la surface de sa conscience mais n’osent pas encore franchir la barrière de son inconscient, il sent cette barrière se fissurer, sans être encore capable de voir ce qui se trouve de l’autre côté. Rappelle-toi, Talos… Qu’est-ce qu’il faisait avant d’assister à cette scène. Dans son esprit, tout est devenu flou, aussi flou qu’incompréhensible. Il a le vague souvenir d’une table de restaurant. Oui, c’est ça. Ils étaient en train de dîner. Ils étaient installés à une superbe table qu’Amora avait choisi avec le plus grand soin afin de célébrer leur anniversaire de mariage – un mariage à la date aussi factice que la cérémonie elle-même, inventée de toute pièce par Talos… la date, en revanche, avait un sens : c’était la date de leur première rencontre. Dans un autre monde. Dans ce monde ? C’est bien possible… mais tout est différent, pourtant. Et surtout, Amora n’est pas là. Comment se peut-il que…

"Tu dois lui expliquer. Et avant de dire que tout est sous contrôle, je te rappelle que…"
"Soren…"
"Quoi ?"

Elle s’appelle Soren. Ce nom lui est soudainement revenu, un peu brutalement, de façon assez inattendue, comme une lumière qu’on aurait allumée quelque part au creux de son esprit. Un nom qu’il a tant de fois prononcé, avec douceur, avec agacement, avec complicité, avec amour… Elle s’appelle Soren et elle est son épouse. Elle s’appelle Soren et il s’est battue pour la libérer de leurs ennemis Kree, il s’est battu pour elle. Pas seulement pour elle. Pour leur fille aussi. La nouvelle lui fait l’effet d’une gifle en plein visage. Il a une femme. Il a une fille. La part de souvenirs que son esprit avait pris le plus grand soin de refouler lui revient tout à coup, et c’est à la fois brutal et fulgurant. Il se remémore tout, tout ce que son esprit avait omis de lui transmettre de souvenirs, tout ce qu’il s’était bien gardé de se remémorer dans cette nouvelle vie qui lui offrait de négliger à sa guise celles qu’il était autrement tourmenté d’avoir délaissées, abandonnées. Mis devant le fait accompli, il se sent comme au bord du précipice. Il suffira d’un coup de vent pour qu’il bascule. Rien qu’un seul coup de vent…

"TALOS !"

Talos reprend ses esprits d’un seul coup. Il n’a pas le temps de comprendre la scène qui se joue sous ses yeux. C’est son corps qui réagit avant son esprit au moment de freiner plus que brutalement. Le couple bascule d’avant en arrière, mais le mal semble évité. La voiture s’est arrêtée à quelques centimètres seulement de la jeune femme qui a basculé en arrière par anticipation et non sous l’effet d’un choc quelconque. Ni une ni deux, Talos retire sa ceinture et se précipite en direction de la jeune femme concernée, sans penser à reprendre au passage l'apparence de Nick Fury.

"Tout va bien mad…"

Le souffle de Talos se coupe instantanément en même temps qu’il la reconnaît. Son cœur est à présent comme une bombe à retardement. Chaque battement comme un « tic » régulier jusqu’à l’explosion imminente.

"… Amora ?"


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Dim 23 Oct 2022 - 2:20



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“Karma is a cat. Purring in my lap 'cause it loves me. Flexing like a goddamn acrobat. Me and karma vibe like that. Ask me what I learned from all those years. Ask me what I earned from all those tears. Ask me why so many fade but I'm still here. 'Cause karma is the thunder. Rattling your ground. Karma's on your scent like a bounty hunter. Karma's gonna track you down. Step by step from town to town. Sweet like justice. Karma is a queen. Karma takes all my friends to the summit. Karma is the guy on the screen coming straight home to me.” (KARMA •• TAYLOR SWIFT)


(( 2024 ))   ▴   QUELQUE PART DANS LONDRES.


Ses derniers souvenirs sont obscurs. Sur cette île. La confusion qu’elle éprouve au moment de voir sa vue se brouiller, alors qu’elle se trouve attablée à une table d’un luxueux restaurant, trinquant joyeusement une coupe avec ce qui semble être son amant, est démesurée. Les murs du restaurant s’évanouissent brutalement, et se confondent en une myriade de couleurs sombres, angoissantes. Le visage de l’homme qui trinque en sa compagnie n’est désormais plus qu’une énorme tâche très colorée. Tout est flouté. Elle ferme les yeux quelques secondes, persuadée d’avoir un défaut temporaire de vision. Tout reviendra à la normale, une fois les paupières ouvertes. Amora plisse les yeux très fort. Aussi fort qu’elle en soit capable, avant de ressentir une douleur diffuse autour des yeux. Lorsqu’elle les rouvre, c’est le bruit familier des roues d’une voiture qui approche, d’une circulation lointaine, et de l’agitation urbaine qui l’interpelle. Amora cligne des yeux au moins quatre fois. Est-elle en pleine hallucination ? Elle éprouve la sensation d’être comme piégée dans une autre ville au bord d’une route quelconque, livrée à elle-même. Amora ne comprend pas. Amora se souvient pourtant de tout. Enfin. Tous ses souvenirs lui sont revenus, sous la forme de vagues déferlantes, dont aucune ne laisse son pauvre corps secoué de sueurs froides et de tremblements indemne. Amora se souvient enfin de sa véritable vie. Asgard, Thor, Loki, tous les autres. Tous ses combats. Toute sa vie. Elle se souvient de tout, malheureusement. Il n’y a rien de bien dans le fait de faire se rencontrer les souvenirs de toute une vie, faite de magie et de crimes, avec ceux d’une vie mondaine et insignifiante. Amora a le sentiment d’avoir perdu trois ans de sa vie. Ces trois dernières années, elle les a supportées dans l’obscurité la plus totale. Ce n’est pas réel, non. Sa vie sur cette île ne l’a jamais été. Ce qui est réel, c’est ce moment présent. Cette route déserte, quelques minutes avant qu’une grosse voiture ne surgisse au prochain carrefour. Amora, d’abord de profil, se met à lentement tourner son visage vers ces phares aveuglants et ce bruit de moteur terrifiant. Quelques secondes à peine avant l’impact entre elle et son corps encore chancelant. Elle s’approche à toute vitesse, Amora est bien incapable de quitter la route à présent. Aveuglée, son premier réflexe est de basculer en arrière, le plus loin possible, hors d’atteinte de la voiture. Amora se projette sur le côté, et en vient même à se cogner l’arrière de la tête contre l’une des dalles de pierre qui jonchent la ruelle sordide. Qui est donc ce malade qui a presque voulu la renverser par surprise ? La fureur d’Amora se lit dans son regard bleu lagune, étincelant de flammes. Elle déferlera sa colère d’un instant à l’autre, maintenant que… Maintenant que sa magie est revenue. Oui, elle est là. Amora la sent au plus profond de son être. La magie ancienne d’Asgard. Elle la sent frétiller dans la pulpe de ses doigts pâles, encore tremblants.

Alors qu’elle est sur le point de se redresser, une voix masculine et grave produit un écho bien familier dans ses oreilles. « Tout va bien mad… » L’homme semble être en état de choc. Parfait. Ils sont deux, à présent. Amora l’est, mais pour d’autres raisons. Elle est en colère. Très en colère. Elle veut retrouver ces souvenirs perdus, ce qu’il s’est exactement passé durant ces trois dernières années dans ce qui semble avoir été… un rêve psychédélique. Une île. Amora ne garde des dernières années que des flashs aveuglants, des images grossières et flous, comme un kaléidoscope. Amora est certaine d’avoir passé trois ans dans une autre ville, située au beau milieu d’une île au climat tropical. Une île au large des côtes américaines. Cette voix masculine éveille en elle quelque chose de chaud, et d’agréable. Des souvenirs bien ancrés. Des souvenirs auxquels se raccrocher. « …Amora ? » dit-il. Amora. Amora, oui, c’est son prénom. « Talos. » répond-elle, presque machinalement. Elle ne tremble pas, elle n’hésite pas. Amora est sûre d’elle. Ses souvenirs sont là. Talos ne porte aucun masque. Talos n’est pas à l’image de l’homme avec lequel elle fait tinter sa coupe de champagne, quelques heures plus tôt. Il n’est pas celui qu’elle a embrassé et négligemment caressé le genou, sous la table du restaurant, pour fêter leur « anniversaire de mariage ». Talos est différent. Il est réel. Cette peau rugueuse, d’un vert couleur pomme a de quoi effrayer les enfants. Amora ne l’est pas. Amora n’est plus emprisonnée dans cette identité fictive qui fut la sienne durant trois ans sur l’île. Elle sait qui il est. Qui il est vraiment. Un Skrull. Et elle, c’est une Asgardienne. Ils ne sont pas des terrestres, des humains. Ils ne l’ont jamais été. Ils se sont simplement leurrés.

Plus elle le regarde et plus tout lui semble aussi limpide que du cristal de roche. « C’est bien toi, n’est-ce pas. » souffle-t-elle, en formulant une interrogation qui ressemble plus à une affirmation prononcée avec froideur et condescendance. « Mon cher mari ? » ironise-t-elle, une fois face à lui, le corps toujours étendu sur la route. Amora laisse son dos reposer sur le bitume. Et là, elle se souvient de l’élément manquant. Lui. Talos. C’est lui. C’est lui qui manque au puzzle compliqué et encore confus de ses dernières années de vie. Ces années qui lui ont été enlevées. Amora est en colère. Intérieurement, elle bouillonne. Ses veines sont en feu. Maintenant que la vérité éclate enfin, elle brûle d’envie de venger pour l’affront qu’il lui a fait durant trois longues années. Trois longues années à ignorer sa véritable identité ou le potentiel dévastateur de sa magie, à s’enfermer dans une vie conjugale qu’elle a toujours profondément exécré. Il lui a tout pris. Elle lui prendra tout en retour. « Tu pensais vraiment me leurrer encore longtemps ? » Par cette question, elle lui fait comprendre que tout est maintenant parfaitement clair dans son esprit. Ses mensonges ne prendront plus. « Tu t’es bien amusé, je suppose ? C’est… une façon de te venger pour ce qu’il s’est passé à Triskelion ? » se moque-t-elle, avec hargne et arrogance. Amora se relève à la seconde pour lui tenir tête et le défier d’un regard glaçant. Nul doute ne subsiste quant à l’état psychotique dans lequel elle se trouve. Amora enrage littéralement. Tous ces mensonges lui pèsent au coeur et tous doivent être lavés de ses souillures. « Quel dommage, Talos, que je sois redevenue lucide et… que cette magie soit enfin mienne. » D’un claquement de doigt, l’air ambiant se fait plus froid et rapide, cinglant leurs chairs à chaque brise de vent. Le ciel bleu et dégagé se fait gris et presque pluvieux. Un orage gronde, bientôt. Et cet orage se trouve juste sous ses yeux. « Donne-moi une bonne raison de ne pas te punir ici et maintenant. » menace-t-elle en faisant un pas dans sa direction pour combler les centimètres qui leq séparent.

Sourcils froncés, menton levé et sourire en coin, Amora se sent enfin revivre. Puissante, sexy. Elle est de nouveau elle-même, pour une courte durée, mais cela, la sulfureuse Asgardienne l’ignore encore. La magie irradie des pores de sa peau, prête à s’échapper de sa bouteille pour avoir été bien trop longtemps en sommeil. « D’ailleurs, où est-ce que tu m’as emmenée ? » Elle l’accuse, persuadée que tout est encore un coup fourré de sa part. Craignant qu’il ne se montre peu coopératif, elle agite gracieusement sa main d’un coup sec, afin de provoquer une décharge d’énergie invisible mais redoutable. Concentrée sur le cou de son « mari », sa magie l’étrangle, mais tout en douceur. « Parle. » ordonne-t-elle d’une voix forte, mais étonnamment enjôleuse, même dans un moment aussi barbare. Amora le toise avec une intensité obscène dans le fond des yeux, sans jamais ciller, sans jamais détourner le regard. Elle le confronte, dans toute sa superbe. Elle le menace, avec élégance et féminité. Elle ne le violente pas de ses propres mains, la magie suffit amplement à l’étouffer au fil des secondes, si bien qu’il ne tient qu’à sa volonté de cruelle diablesse de desserrer son étreinte. Pendant ce temps, elle s’approche encore, et constate porter une robe un peu trop guindée pour l’occasion. Cette robe…  C’est la robe qu’elle a porté pour leur anniversaire. La robe de grand couturier qu’il lui a acheté. Chère, magnifique, presque taillée sur mesure pour ses courbes alléchantes. Argentée et faite de paillettes. « Pourquoi ? » crache-t-elle, bien plus troublée qu’elle ne désire vraiment le laisser paraître. Les manigances de Talos la dépassent, tout en l'impressionnant. Elle ne l'a jamais imaginé aussi... vicieux. Cela lui plait fortement, bien trop, à vrai dire. « Pourquoi m’avoir fait t’épouser ? Je te manquais à ce point, mon amour ? » Mon amour. C’est avec ironie et séduction qu’elle fait glisser le surnom qu'elle a bien souvent soufflé au cours de leurs ébats entre ses lèvres pulpeuses et maquillées d’un joli bois de rose. Amora a besoin de réponses pour savoir quoi faire de lui, maintenant qu’il ne lui sert plus, maintenant qu’il s’est bien moqué d’elle. C’est à son tour maintenant de lui retourner l’ascenseur. « C’est bien cela, pas vrai… ? » chuchote-t-elle en logeant ses lèvres dans le creux de son immense oreille légèrement pointue, dont elle mordille lentement le lobe, avant d'explorer du bout des lèvres la peau rugueuse de son cou, pour ensuite atteindre sa bouche très fine. Elle n’y dépose aucun baiser, se contentant simplement de rendre leur proximité physique plus que désirable aux yeux du Skrull. Proche de l'insupportable. Amora le connait par cœur. Elle sait exactement ce qui le fait trembler. « Dis-moi la vérité, toute la vérité… Oh et... Talos... Pas de mensonge, cette fois-ci. » l'avertit-elle avec une pointe d’autorité dans sa voix chaude, alors que son souffle fouette la peau dure du Skrull à la manière étrange d’une caresse dévouée. La paume de sa main remplace peu de temps après son souffle. « Si beau… sous ta véritable forme. Si impétueux… si fort et pourtant… si prévisible. » soupire-t-elle lascivement, en penchant son visage pour s’adresser au coin de sa bouche, sans jamais desserrer l’étreinte invisible de sa magie autour du cou du Skrull qui se fait toujours plus présente. « Mon amour n'est plus le terme approprié... Peut-être devrais-je t'appeler mon ours vert ? » rit-elle, terriblement sexy, même dans le sarcasme. Le bord de sa lèvre inférieure caresse les siennes dans une lente agonie, et dans le même temps, sa main vient cueillir avec fermeté l’une des joues de Talos, afin de savourer la dureté de l'épiderme verdâtre de sa véritable enveloppe corporelle. Un baiser. Juste un. Rapide, doux et très lent. Amora capture ses lèvres des siennes dans un chaste baiser, sans étreinte langoureuse ou mouvement trop passionné. Il ne le mérite pas et elle ne compte pas lui donner la satisfaction de lui être acquise aussi facilement. Il suppliera et à ce moment-là, probablement qu'elle consentira à l'envoûter une fois encore. Le briser, le détruire, le rendre complètement fou. Talos doit payer le prix de son audace. Elle goûte enfin sa vraie peau avec beau sourire carnassier qui prend davantage d'espace au fil des secondes. Le rire cristallin et moqueur qui retentit a ce petit quelque chose de brûlant. Amora ignore encore la présence de la femme de Talos restée dans la voiture, nul doute ne subsiste toutefois quant au fait que sa jalousie risque d'être à la hauteur de toute la passion qu'elle a éprouvé pour lui.



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Mar 8 Nov 2022 - 15:05


(Abandonné) Life catch us up | Amora 8ea02136bddbd11b65beeaf707d6036a2862c63e (Abandonné) Life catch us up | Amora Giphy
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Talos est dépassé par la situation. Dans son dos, dans l’habitacle de la voiture, il peut sentir le regard de Soren lui brûler l’échine, incapable de comprendre l’attention toute particulière qu’il adresse à cette jeune femme pour qui son cœur bat fort, si fort… trop fort. Quand elle prononce son nom, il comprend qu’elle le reconnaît. Elle le reconnaît complètement, pour tout ce qu’il est. Sous sa véritable apparence… Il n’a pas en face de lui cette épouse amnésique à qui il avait dissimulé leur passé commun pour vivre avec elle cette idylle autrement impossible. Amora est en pleine disposition de ses moyens… en pleine disposition de ses souvenirs. Et Amora est en colère, surtout. A juste titre… elle a tous les droits d’être en colère, oui, pour tous les mensonges de l’homme qui durant trois longues années a partagé sa vie en lui épargnant naturellement certains détails. Si pour certains, il les avait oubliés lui-même, pour d’autres, il s’était clairement arrangé avec la réalité… et maintenant, il est temps pour lui d’accuser les conséquences de ses actes. Cela aurait pu être une forme de mensonge de sa part. Après tout, elle aussi avait menti, elle aussi s’était joué de son esprit fragile, mais leurs motivations n’ont pourtant pas été la même. Talos n’a jamais souhaité se venger d’Amora… il aurait pu le vouloir… peut-être même l’aurait-il dû ? Mais ce n’a jamais été le cas. Non, Talos voulait seulement… s’offrir le droit, semble-t-il interdit, d’être heureux avec elle. Il n’a pas voulu se jouer d’elle, mais comment pourrait-elle l’interpréter autrement.

"Ce n’est pas ce que je…"

Talos n’a pas le temps d’en finir avec des explications qui ne suffiraient probablement pas à la convaincre quoi qu’il en soit. Il suffit à Amora d’un claquement de doigts pour que le fond de l’air se refroidisse, et pour qu’un orage gronde au-dessus de leurs têtes. Ainsi puissante, ainsi dangereuse, elle est impressionnante… Sa présence l’inquiète tout en même temps. Elle lui demande de parler, et une part de lui a envie de tout nier, une autre ne veut pas s’y résoudre… ce serait inutile, dans tous les cas, et il le sait.

"Je ne sais pas comment nous sommes arrivés ici, d’accord ? Je n’en ai aucune idée", se défend maladroitement Talos, désemparé par ces circonstances où le rêve incarné par Amora s’associe au pire de ses cauchemars.

Violente, vibrante de colère, elle lui demande des comptes. Pourquoi avoir joué à ce petit jeu avec elle ? Pour, précisément, ce qu’elle lui suggère. Oui, elle lui avait atrocement manqué. Oui, sa présence avait hanté chacune de ses pensées, oui, il n’était jamais parvenu à l’oublier. Parce qu’il l’aime, de toute son âme, même quand elle fait étalage de toute sa puissance et de toute sa cruauté. Elle l’attire dans son sillage, et il oublie tout, y compris la présence de son épouse légitime de l’autre côté de la vitre du véhicule, qui ne manque pas d’assister au pire spectacle qui puisse être au moment de voir les lèvres de cette inconnue se poser sur celles de son époux. Les caresses d’Amora sont un supplice pour Talos. Il l’aime si profondément, il se déteste tant pour tout le mal qu’il lui a fait subir.

"Je voulais…" Les larmes lui montent aux yeux. Les explications les plus sincères qu’il puisse lui accorder sont probablement les plus ridicules également. Il aurait voulu être capable d’autre chose. Il rêverait d’être quelqu’un d’autre. Un homme qui ne ferait pas souffrir sa première femme, un homme qui n’aurait pas besoin de mentir, de trahir, de prétendre pour s’obtenir le cœur de cette autre femme qu’il continue plus que tout au monde. "... Je voulais que tu m’aimes."

Cette réponse est aussi stupide qu’elle en a l’air. Elle est bel et bien sincère, pourtant. Il voulait croire que dans un autre monde, dans d’autres conditions… ses conditions, Amora saurait éprouver autre chose à son égard que du mépris et de la haine. Et il y avait cru… ces trois années avait été bâties sur un mensonge par trop impardonnable, mais durant ce temps, ils avaient été heureux… durant ce temps… Amora l’avait probablement aimée… ou en aura eu l’impression, tout du moins. Il ne doit les tristes erreurs auxquelles il se voit à présent confronté qu’à lui-même. Il n’a pas su se montrer à la hauteur… il était fou, pour commencer, de croire qu’il en serait capable.

"Talos ?"

Il peut entendre la voix de Soren dans son dos, mais cette dernière lui paraît terriblement lointaine, comme si tout en dehors de sa personne et de celle d’Amora était… brouillé, captif d’un autre espace-temps. Il avait oublié qu’elle était là. Il se retourne vers elle, troublé, et il peut constater ce mélange d’incompréhension et de douleur dans son regard. Talos est en train de tout perdre. Les deux femmes qu’il a aimées plus que tout au monde le haïssent, à présent. L’on récolte ce que l’on sème, il le sait. Il est à blâmer pour cette situation. Lui seul et personne d’autre.

"Retourne dans la voiture, Soren, tout va bien…"
"Non, Talos", réplique fermement Soren. "Tout ne va pas bien. Qui est cette femme ? Dis-moi ce qui se passe !"
"Retourne dans la voiture", répète Talos, désemparé, du ton le plus directif possible.

Son regard passe d’une épouse à l’autre, et il ne sait plus quoi faire. Il voudrait disparaître dans les tréfonds de la terre. Aucune explication satisfaisante ne saura justifier ses mensonges et ses multiples trahisons… Voilà qu’il perd tout, il perd tout après avoir cru tout avoir… Mentir ou dire la vérité ne change plus rien à présent… quoi qu’il advienne, il ne peut plus revenir en arrière, maintenant. Il est en train de tout perdre. Vraiment tout perdre. Sans distinction, sans espoir de rédemption.


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Jeu 23 Fév 2023 - 20:56



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“Karma is a cat. Purring in my lap 'cause it loves me. Flexing like a goddamn acrobat. Me and karma vibe like that. Ask me what I learned from all those years. Ask me what I earned from all those tears. Ask me why so many fade but I'm still here. 'Cause karma is the thunder. Rattling your ground. Karma's on your scent like a bounty hunter. Karma's gonna track you down. Step by step from town to town. Sweet like justice. Karma is a queen. Karma takes all my friends to the summit. Karma is the guy on the screen coming straight home to me.” (KARMA •• TAYLOR SWIFT)


(( 2024 ))   ▴   QUELQUE PART DANS LONDRES.


« Ce n’est pas ce que je… » bredouille Talos, à avant de s’interrompre sous la colère fulgurante de la sorcière Asgardienne. Elle ne le laisse pas parler. Elle ne veut pas le laisser parler. A cet instant précis, elle le hait plus que tout au monde. « Ce n’est que quoi, Talos ? » rétorque-t-elle avec fougue. Une vraie furie démoniaque. Ses beaux yeux bleu profond lancent des éclairs à l’intention de son « mari ». Que peut-il bien encore trouver comme explication pour légitimer un tel comportement, une pareille fourberie… « Dire que tu étais le plus gentil des deux. » fait-elle remarquer avec un cynisme désarçonnant, se moquant ouvertement de ses valeurs morales et de son pacifisme hypocrite. Elle roule les yeux au ciel, comme une tragédienne. Amora renforce sa prise avec sa magie autour du cou dur et verdâtre du Skrull. Elle veut le faire souffrir, dans sa chair, dans son sang, dans son cœur. Elle le détruira pour de bon. Elle ruinera toutes ses chances, comme il a ruiné les siennes de sensiblement régner sur cette île mystérieuse. Talos lui a enlevé le droit d’être qui elle est vraiment. Une puissante sorcière. Une séductrice indépendante. Une femme cruelle, qui ne se soucie pas des états d’âme et des sensibleries de ses amants. « Quel bel hypocrite tu es, bébé. » rit-elle froidement, quoiqu’un peu séductivement malgré tout. Elle ne peut s’empêcher de vouloir le séduire, tout en voulant le détruire. Finalement, n'est-ce pas là une solution de parvenir à ses fins ? Lui briser le cœur. C’est tout ce qu’il lui reste, désormais.

Talos a beau prétexter qu’il ignore comment ils en ont arrivé là, Amora ne le croit pas. Elle sent en lui des secrets. Il lui cache quelque chose. Amora essaie la télépathie, mais son don est curieusement brouillé, – cette réalité n’est donc pas suffisamment puissante pour lui faire recouvrir l’ensemble de ses pouvoirs ? Agacée, elle donne un coup de talon aiguille au sol. Capricieuse, la déesse Asgardienne doit défouler ses pulsions sur quelqu’un, ou sur quelque chose et vite. « Alors ? » Amora insiste, dans l’attente d’une explication en bonne et due forme. Une raison de ne pas l’électrifier sur place ou le transformer en statue de pierre. « Donne-moi une raison. » De me retenir. La meilleure des raisons. Talos semble défait, stupéfié mais également… charmé. Bien. Elle constate que ses émotions sont sincères. Il ne triche pas. Elle le sait, de toute manière. Ses pouvoirs mystiques maintenant retrouvés lui permettent de cerner les émotions et les sentiments des personnes qui se trouvent autour d’elle. Amora lit en Talos comme dans un livre ouvert. Avant même qu’il ne se déclare, elle devine ce qu’il s’apprête à lui dire. Elle le sait, mais elle veut tout de même qu’il le lui dise. Qu’il trouve le courage et l’humilité de se déclarer, pour mieux lui piétiner ce qui lui reste d’organe vital. Sans pitié.

« Je voulais… » Enfin, il le lui avoue de vive-voix. Il lui avoue ce qu’elle sait déjà, mais elle savoure cet instant précieux. Les déclarations d’amour de ses soupirants désespérés sont toujours savoureuses, – elles ont un goût de reviens-y. L’absence de réciprocité lui permet d’assurer sa domination, la possession complète de ses émotions pour servir ses aspirations. L’absence de réciprocité… Les larmes de Talos ne la laissent malheureusement pas insensible, quoiqu’elle puisse en dire ou en faire. Elles l’atteignent au plus profond de sa chair, mais Amora refuse d’y accorder la moindre importance. Elle se blinde, elle se protège. L’amour… d’un Skrull n’a que peu d’intérêt pour elle, à l’instant présent. Il a beau pleurer, elle s’en moque comme de son premier coup d’un soir. Il a beau l’implorer, elle ne fera rien. Elle ne lui rendra pas ses sentiments. Elle ne l’aimera pas. Elle… se leurre complètement. Le fait de se sentir aussi heurté par la présence de larmes au coin de ses beaux yeux jaunâtres trahit la véritable nature de ses sentiments. Amora est séduite par lui. Amora est brisée par lui. Amora l’aime, c’est une folie, mais elle l’aime. Et c’est parce qu’elle l’aime, qu’elle doit le briser. « ... Je voulais que tu m’aimes. » Au même moment, la belle sorcière incendiaire ferme les paupières. Elle le sait, mais… cela lui déchire le cœur d’entendre ces mots de sa bouche. Son palpitant s’emballe, mais Amora tente de réfréner ses ardeurs. Un léger rictus se meurt au coin de ses lèvres. Un sourire furtif. Un sourire… heureux. L’a-t-il perçu, avant qu’il ne disparaisse ? Amora se force de garder une expression impassible, aussi glaciale que les vents d’hiver de son pays natal. Les seules expressions qu’elle s’autorise à afficher devant lui sont la moquerie, le dédain et le charme, mais sur ce dernier point, c’est afin de mieux l’humilier en enfonçant le couteau dans la plaie encore sanguinolente.

« Ainsi donc, tu oses me le dire en face. » souffle l’Asgardienne d’une voix chaude, quelque peu moqueuse. Se moquer des sentiments de Talos c’est également se moquer de ceux qu’elle nourrit secrètement à son encontre. La meilleure des stratégies. S’il apprend qu’elle l’aime véritablement… cela ne peut qu’être une catastrophe. Amora refuse et a toujours refusé de limiter son potentiel dans les bras d’un seul partenaire. Le mariage est une hérésie, à son sens. « Je ne t’appartiens pas, tu t’es fourvoyé. » Il est temps qu’il comprenne ce que la vraie Amora est capable de faire. « Je ne t’ai jamais appartenu. » Mensonges. « Je ne t’appartiendrai jamais. » C’est déjà le cas. Son cœur est sien, mais son âme, son esprit brûle de demeurer aussi libre que l’air, et débarrassé de toutes contraintes. Les engagements, les responsabilités… très peu pour cette femme frivole et décomplexée. Elle n’a qu’un seul maître : elle. « Ce n’était qu’une illusion, Talos. Rien n’était vrai. » Mensonges, encore une fois. Tout était vrai. Ses caresses, ses baisers, ses mots d’amour. Malgré l’enchantement de l’île, Amora l’a sincèrement aimé. Son cœur n’a eu de cesse de battre en cœur avec celui de Talos. L’île lui a tout bonnement… brouillé sa véritable personnalité, mais ses sentiments n’ont jamais été trafiqués, contrairement à ce que Talos se persuade pour se préserver.

Alors que les choses ne peuvent empirer, voilà qu’une voix de femme vient perturber leurs retrouvailles. « Talos ? » Au même moment, Amora rompt le baiser qu’elle lui donne, comme pour lui rappeler qu’elle est son talon d’Achille. Une femme se tient tout près. Une autre Skrull, à en juger par l’apparence qu’elle daigne afficher. Amora relâche sa magie. Elle fait retomber Talos au sol, l’ayant légèrement fait léviter de quelques centimètres et plaqué contre le mur de la ruelle sordide. « Ah… Voilà donc… » Soren. Inutile de le dire. Amora le sent. Elle sent de l’amour entre eux. Elle sent que cette femme est en colère, bafouée, trompée et trahie par le comportement de Talos à son égard. Cela ne peut être que sa première femme, sa seule et unique véritable femme aux yeux de la loi. Talos lui confirme cette impression en s’adressant à elle sous le prénom de « Soren ». Il essaie de lui faire retourner dans la voiture, mais cette dernière semble véritablement tenace. Amora ne peut s’empêcher de sourire. Elle adore ça. Le chaos, la jalousie. Elle s’en nourrit comme un vampire. Le coin de ses lèvres s’étire en un sourire chaud, mesquin, tandis que ses beaux yeux clairs les dévisagent de haut en bas avec un certain dédain. Amora s’amuse de la folie qu’elle lit dans l’expression du visage de la femme Skrull.

« Tu es jalouse ? »
lance-t-elle, par pure provocation. « Parce que je baise ton mari ? » Vulgarité, propos crus. Amora éclate d’un rire cristallin, beau, malgré la brutalité de ses propos. Amora est toujours belle, pleine de charme, dans toutes les situations. Elle parvient à rendre des moments chaotiques excitants et des paroles vulgaires étonnamment classes. Même sa manière de s’adresser à Soren est attirant. « Ou plutôt… lui me baise. Très fort. Depuis des années, vois-tu… Déjà… lorsqu’il était au SHIELD sous couverture. » Elle balance tout. Elle lit la détresse dans le regard de Talos, et ne peut s’empêcher de le contempler avec une lueur d’amusement cruel dans le fond des yeux. « Je suis désolée. Talos ne m’a jamais parlé de toi. » Ce n’est pas un mensonge, mais sans doute Soren n’en croira pas un mot. « Il est incapable de me dire non… Pas vrai, bébé ? » Son « bébé » c’est avec chaleur et séduction qu’elle le souffle au bord des lèvres de Talos. L’instant d’après, elle attrape sa nuque dans le creux de sa main droite, l’autre toujours légèrement en l’air, à quelques centimètres de son visage, formant une énergie invisible lui permettant de bloquer la respiration momentanément du Skrull. Sans demander son reste, Amora force Talos à approcher son visage encore plus près, et l’embrasse avec davantage de passion et d’énergie. Elle l’embrasse comme si sa vie en dépendait, sous les yeux de la femme de ce dernier. Elle y met la langue, elle soupire lascivement. Elle savoure son goût, ses lèvres fines sous sa véritable apparence. Ses baisers sont différents de lorsqu’il revêt une apparence humaine, mais elle adore le toucher sous sa vraie forme, l’embrasser aussi furieusement. Talos est vrai, maintenant. Il ne joue pas un rôle, il ne porte pas un masque.

« Tu es délicieux lorsque tu es… vraiment toi. » fait-elle remarquer en baissant ses orbes clairs pour détailler le visage du Skrull dans les moindres détails, une fois avoir relâché sa bouche. Elle en profite pour glisser sa bouche contre son lobe d’oreille et chuchoter, de manière à le faire tressaillir : « Tu devrais me prendre comme ça aussi. Je suis persuadée que… la dureté de ta peau, doit être tout autant excitante, sous la ceinture. Dis-moi… est-ce qu’elle est… plus grande en vrai ? Tu me baiserais avec force, sous tes muscles saillants… sous ton corps puissant, extrêmement dur, sous ma peau fragile d’Asgardienne. Tu aimerais, je le sais. Ne mens pas… Je sens tes émotions. Tu en as envie. » Elle rit encore, avant de s’écarter finalement de lui. Amora fait désormais volte-face, tournée vers le visage horrifié de Soren, prête à lui en mettre une. Amora ne bouge pas d’un cil. Si Soren doit s’en prendre à elle, elle saura se défendre avec toute la force de sa magie. Et si elle s’avoue vaincue, la victoire n’en sera que légèrement teintée de déception. Moins chaotique.



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Jeu 6 Avr 2023 - 16:29


(Abandonné) Life catch us up | Amora 8ea02136bddbd11b65beeaf707d6036a2862c63e (Abandonné) Life catch us up | Amora Giphy
Life catch us up

« S’il te plaît, Amora. Je suis désolé, je ne sais pas quoi te dire d’autre », dit-il, désespéré.

Alors que la prise sur sa gorge se fait de plus en plus oppressante et que Talos se sent à deux doigts d’étouffer, une part de lui, la plus lâche entre toutes, n’a aucune autre envie que celle de laisser faire. Il voudrait s’abandonner à l’étreinte d’une mort rapide et confortable, si tant est que cette dernière lui permette d’échapper à la situation telle qu’elle est… Mais rien ne saurait être si simple. Bien sûr que se contenter de fermer les yeux, échapper à la possibilité de s’expliquer auprès de Soren, ne pas avoir à encaisser l’humiliation de voir la femme qu’il aime le détruire et le mépriser… Tout ça ne saurait que lui donner l’envie de s’abandonner à ces ténèbres accueillantes… Mais il ne doit pas être lâche… Amora ne veut pas le tuer, quoi qu’il en soit… ou alors pas encore. Elle veut l’humilier, elle veut le faire souffrir… Mais le tuer, ça non... Pas dans ces conditions… Il devra endurer cette situation longuement, douloureusement. Au fond, Talos sait qu’il récolte seulement la monnaie de sa pièce et qu’il mérite complètement ce qui lui arrive… Il a certes été motivé par la puissance de ses sentiments envers Amora, mais ces sentiments n’excusent en rien son comportement… Ses erreurs, ses mensonges… Tôt ou tard, il avait su qu’il en accuserait les conséquences… certes, à aucun moment il ne s’était imaginé que ce serait en de si sinistres circonstances… C’est probablement ce qu’on appelle le karma : il récolte ce qu’il a semé… Et les retombées sont particulièrement éprouvantes. Il voulait qu’elle l’aime. C’est sa confession. Une confession naïve. Une confession sincère. Comment a-t-il pu ne serait-ce que croire qu’elle serait capable de l’aimer ? Bien sûr qu’elle ne l’aimera jamais.

Elle ne lui appartient pas… ça, il l’a toujours plus ou moins su… Amora n’a jamais appartenu ni jamais n’appartiendra à qui que ce soit… Mais lui… lui, il lui a appartenu… et il lui appartient encore, corps et âme. Il ne sait pas faire autrement. Ce n’est pas quelque chose qu’il comprend, ce n’est pas quelque chose qu’il décide. Il ne sait pas faire autrement que de remettre entre les mains de cette déesse blonde et incendiaire un cœur beaucoup trop fragile – un cœur qui n’a jamais battu que pour elle. Pour elle et pour elle seule. Les paroles qu’elle prononce ont l’effet d’un violent coup de fouet. Ce n'était qu’une illusion, Talos. Rien n’était vrai. Il la croit. Il la croit sans discuter. Au fond, Talos a toujours su qu’il ne s’agissait que d’une illusion. Il a accepté de faire abstraction, parce que tant qu’il pouvait être avec elle, il était facile, vraiment facile, de se laisser prendre au jeu… Un jeu dangereux… Il ne pouvait que s’y brûler les ailes. Violemment. Brutalement. Ce moment est venu. Il l’a aimée profondément, passionnément… Elle lui avait offert les moments les plus beaux, les plus forts et les plus ennivrants de son existence… Quoi de plus normal qu’à présent, il vive les plus terribles et les plus douloureux. Talos a le cœur en miette. Il n’a aimé que deux femmes au cours de sa vie… et à présent… à présent… Il ne sème que colère et douleur sur son passage. Colère et douleur. Rien d’autre.

Impuissant, désoeuvré… d’une lâcheté infinie… il entend Amora s’adresser à Soren avec vulgarité, avec mépris, elle ne laisse aucune équivoque quant à la nature plus précise de leur relation. Elle balance tout. Cette vérité que son épouse n’a jamais su. Ces années d’adultère… Quand elle-même vivait dans la peur et la réclusion, Talos, lui, trahissait leurs vœux de mariage. Il a envie de dire quelque chose, il a envie de se défendre…. Mais il est indéfendable. Talos l’admet sans dire un mot : Amora a raison… Il est incapable de lui dire non… Et quand elle plaque ses lèvres contre les siennes et l’embrasse avec force et puissance, il est incapable, absolument incapable, de la retenir, il apprécie même ce baiser, comme si c’était le tout dernier. Il ferme les yeux quand, à son oreille, elle souffle ces mots : Tu es délicieux lorsque tu es… vraiment toi. Peut-être. Talos ne s’aime pas quand il est vraiment lui, quand il n’est qu’un pantin à sa merci. Un mari indigne. Un bon à rien. Talos s’est rarement davantage détesté qu’en cet instant.

« Je suis désolé Soren… »

Cette dernière les observe, bouche bée, horrifiée. Elle semble partagée entre l’envie d’arracher les yeux d’Amora ou de se joindre à elle pour lui faire payer ses trop nombreux outrages une bonne fois pour toutes.

« Tu sais quoi ? J’espère qu’elle te brisera. »

Soren s’exprime à voix basse. Talos l’entend à peine. Il ne prend même pas la peine de répondre, de lui dire que c’est fait. Il est déjà brisé. Mais il les a brisées le premier. Soren décide de prendre la fuite, Talos n’essaie même pas d’esquisser un mouvement vers elle… A quoi bon. Il la regarde s’éloigner d’un pas pressé… Avant de reporter son attention sur celle qu’il aime. Celle qui ne l’aimera jamais.

« Tue-moi Amora. S’il te plaît. Tue-moi. »


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