(abandonné) You'll never wake up from me | Perséphone
Invité
Jeu 6 Oct 2022 - 15:21
You'll never wake up from me
Hanté. Fasciné. Obsédé. Il avait suffi d’un regard. En un regard, Hadès avait su. En un regard, Hadès avait compris. Il n’y aurait qu’elle, toujours elle. Elle est la vision que lui impose l’obscurité de ses paupières closes, elle est le fil d’or duquel sont cousus ses rêves. Si belle qu’elle en paraîtrait presque irréelle. Il ne sait penser à rien d’autre qu’à elle, depuis la seconde où ses yeux se sont posés sur elle, la voyant flâner auprès des nymphes, la lumière d’un soleil vif caressant sa peau dorée. Belle. Non, pas seulement belle. Sublime. D’une splendeur magnétique. Hadès ne saurait plus juré que par elle. Elle a conquis ses pensées et ses espoirs, avec une telle constance qu’il ne pouvait se laisser duper parce que d’autres auraient considéré comme une impulsion et rien d’autre. Hadès ne s’était pas seulement laissé abuser par ses charmes divins, il n’était pas seulement attiré par elle comme il l’avait été d’autres femmes avant elle. Il en était amoureux. Pas seulement amoureux. Il en était fou. Il en est fou. Au sens premier du terme. Si cette femme ne doit pas être son épouse, alors aucune autre ne le sera. Il veut la voir gouverner son monde et son univers, il veut la voir reine, à ses côtés, elle qui déjà a pris sur son cœur un ascendant tel qu’Hadès s’est promis, sans hésitation aucune, qu’aucune autre femme, jamais, n’obtiendrait son attention et ses faveurs. A compter de cet instant et pour toujours, il n’y aurait qu’elle. Uniquement elle.
Il ne lui avait pas fallu longtemps pour apprendre d’elle les informations les plus primordiales. Perséphone. Fille de Zeus et de Déméter. Son frère et sa sœur. Ce qui aurait pu le rebuter ne le dérangea pas outre mesure. Leur arbre généalogique n’est pas à une offense près, et celle-ci, quoi qu’il en soit, ne peut en aucun cas en être une. Hadès l’aime trop profondément, trop instinctivement pour croire que l’aimer puisse être mal. C’est par commodité qu’il en passe par Zeus dans l’espoir de son aval et de son soutien dans ce qui devient dès lors sa plus folle décision, mais aussi et surtout sa décision la plus inaltérable. Qu’importe sa réponse, il n’aurait pas renoncé à elle, il ne le peut pas. Il lui est impossible de renoncer à une vie qu’il s’est déjà imaginée dans tous ses aspects, sans consulter un seul instant la principale intéressée. Non, c’est impossible. Alors, que faire ? La séduire ? Lui déclarer sa flamme ? prendre le risque qu’elle fasse le choix de le fuir ? Supporter la violence d’un rejet ? La séduire, c’est lui laisser le choix, et consciemment ou non, il estime sans doute qu’elle ne souhaitera pas de lui s’il devait lui conter fleurette. A-t-il autant de temps à perdre, de toute manière ? Non. Il la veut, et il la veut tout de suite. Sans condition, sans restriction, sans nécessité d’attendre. Il la veut immédiatement. Il l’obtiendra sans son consentement, il se chargera de gagner ce dernier à l’avenir. C’est en tout cas ce dont il se persuade au moment de s’abandonner à cette résolution impérieuse et d’atteler son char afin de déserter les enfers le temps de la conquérir, elle.
Au milieu des nymphes, elle tresse des guirlandes de narcisse. Il ne lui offre aucun mot, mais la couve seulement d’un regard avide et passionné en même temps que, déployant toute sa force à l’exercice, il, l’entraîne, une main plaquée sur sa bouche, un bras enserrant sa taille, jusque dans son char attelé de quatre chevaux de couleur sombre. Si elle se débattit, elle n’aurait guère su avoir l’ascendant sur lui. Sa carrure imposante, mais surtout la puissance de son désir pour elle, de sa volonté de se l’appartenir, rendent toute résistance absurde, voire impossible. Dans les profondeurs du monde souterrain, il l’entraîne, jusqu’à l’intimité de ses appartements, ou enfin il la libère de son emprise physique – mais pas totalement, ses mains demeurent de part et d’autre de ses bras fins, incapable qu’il est de complètement se détacher d’elle.
"Perséphone."
C’est la première fois qu’il prononce son nom en sa présence. Son nom auquel il trouve toujours plus de douceur et de beauté à chaque fois qu’il le prononce, ce nom qui le convaincrait à lui seul de soulever l’Olympe. Il la contemple comme s’il la redécouvrait, ainsi dans son nouveau décor. La dévisageant ainsi, il ne sait que la trouver plus belle encore. Son regard se perd dans la contemplation de ses traits, se noie dans l’obscurité de ses orbes sombres. Il sait qu’il retombera amoureux d’elle chaque fois qu’il posera les yeux sur elle. Ce qui pourrait passer pour une malédiction, ou presque, revêt à ses yeux les atours les plus séduisants que l’on puisse concevoir. Il pourrait à présent qu’il a obtenu son dû s’excuser auprès d’elle, reconnaître l’impétuosité de sa démarche, la supplier de lui pardonner de tels agissements. Il n’en fait rien, il ne se donne pas l’occasion d’admettre que sa démarche n’a rien de saine, ni cette situation quoi que ce soit de naturelle. Il veut lui laisser le soin de ressentir ce que lui-même ressent, car il est impossible que ces sentiments qui l’étreignent en la voyant, immédiats, ne soient pas partagés. Elle le regardera et son cœur s’agitera des mêmes tourments que les siens. Alors elle comprendra, elle comprendra que quoi qu’il advienne, il n’aurait pu se passer d’elle, quoi qu’il puisse être, ils devaient exister l’un avec l’autre, l’un pour l’autre.
"Bienvenue en ton royaume. Tout ce sur quoi tu poseras les yeux t’appartiendra à présent." Il glisse ses mains le long de ses bras pour saisir ses mains dans les siennes et les serrer avec fermeté et dévotion. "Je t’appartiens à présent. Pour toujours."
Jusqu’à la fin de temps qui n’ont pas de fin. Et bien sûr, en retour, il attend d’elle qu’elle lui appartienne. En cet instant et à jamais.
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Jean Duran
▿ Ton univers : Casino Royale ▴ James Bond
▿ Date de naissance : 16/11/1984
▿ Age : 40
▿ Métier : Chef secret de SPECTRE et de QUANTUM ▴ Comptable ▴ Criminel international ▴ Joueur de poker mondialement connu ▴ Directeur et propriétaire du « Casino Royale », — un établissement très VIP dédié aux jeux d’argent et aux plaisirs des plus riches de la ville
Près du lac de Pergusa, en Sicile, un terrible drame vient de se dérouler. Voilà à peine une heure qu’elle a été enlevée sous les yeux impuissants des Océanides, – ces nymphes de l’eau à la beauté pâle et au charme éblouissant d’innocence et de vie. Perséphone, surnommée « Koré », fille de la déesse Demeter et du puissant Roi des Dieux, le foudroyant Zeus. Enlevée, au moment le plus imprévisible par le seigneur des Enfers. Enlevée, sous les cris des nymphes et de ses propres sanglots, à bord d’un magnifique char plein de puissance et de rapidité. Hadès l’a capturée, et profité de sa vulnérabilité. Perséphone abandonne ses amies, et quelques couronnes tressées de narcisse sur son chemin, toutes écrasées par les roues impitoyables du char grec. Les larmes roulent au coin de ses yeux, brûlantes et salées, – si bien que sa vue se trouble, au moment de descendre dans les souterrains de la Terre aux côtés de celui qui prétendra l’aimer et vouloir l’épouser. Perséphone ne se rend compte de rien. La vision brouillée, la voix altérée par la douleur piquante qu’elle ressent dans sa trachée à force d’avoir hurlé, les membres qui tremblent comme les feuilles des arbres qu’elle ne verra désormais plus. Ces si beaux arbres, ce si grand soleil lumineux, cette chaleur si douce ou parfois étouffante – celle du printemps et de l’été. Sa vie entière vient de basculer dans les ténèbres. Pour toujours.
Perséphone n’est pas naïve. Elle a bien conscience, avant même qu’Hadès ne lui dise quoi que ce soit, que son destin est tracé d’avance. Elle ne pourra jamais plus lui échapper en quoi que ce soit. Hadès va désirer faire d’elle sa Reine des Enfers. Reine d’un royaume qu’elle n’a pas demandé. Reine des galeries caverneuses et des souterrains du monde. Reine de la mort, de la maladie et du désespoir. Reine d’un endroit tapi dans l’ombre, un lieu sinistre et glacial, éclairé par les éclats verdâtres ou bleutés des rivières pleines d’âmes mortelles en errance. Au fur et à mesure de leur chevauchée dans les galeries, le regard miellé de Perséphone se pose pour la première fois sur ce qui s’apprête à être son nouveau lieu de vie. Elle observe, en silence. Ses yeux sont encore voilés d’humidité, son chagrin n’est pas encore définitivement consumé, mais sa curiosité est désormais piquée à vif. Elle voit les murs de roche grise se superposer les uns au-dessus des autres, alors que le char cours aveuglément jusqu’aux confins de la Terre. Ces galeries sont gigantesques, elles s’étendent à des kilomètres à la ronde. Elles sont toutes foncées, rocailleuses et légèrement trempées au niveau du sol. Des flammes s’extirpent du sol, dans ces cratères qui pullulent dans certains endroits des Enfers. Les Enfers. Une odeur de soufre, de braise et de sang s’échappe de ces murs bien trop similaires pour qu’elle soit capable de mémoriser le chemin du retour. Un goût métallique lui vient en bouche. Le sang. Elle saigne. Sa lèvre.
Perséphone porte son index sur sa lèvre inférieure, afin de récupérer quelques gouttes ayant perlé, alors qu’elle s’est l’est mordue frénétiquement sous la folie d’Hadès. Elle observe de ses grands yeux ces gouttes sanguines, rouges de vie. Du coin de l’œil, des bras puissants l’interpellent également. Les bras d’Hadès. Forts, musclés. Cet homme est carré d’épaule, plus grand qu’elle – suffisamment pour attiser son respect et sa convoitise. Un très bel homme. Plus âgé. Elle remarque tout de suite ce détail, qui n’en sera finalement qu’un, même si dans un premier temps, elle décide de s’abandonner à un sentiment de stupéfaction et d’effroi. Bien qu’âgé, Hadès est d’une beauté presque surnaturelle. Les Enfers lui font le plus grand bien, en plus d’être… un lieu de solitude et de méditation forcée. Perséphone laisse ensuite ses yeux glisser vers les doigts du dieu olympien, – épais et vigoureux, assez en tout cas pour l’avoir attrapée et déposée dans son char, près du lac, avant de tirer sur son attelage. Ces doigts l’attirent irrésistiblement, tout comme la force physique et l’aura magique qui se dégagent de sa personne. Le dieu des Enfers est doué d’un charisme remarquable, qui ne la laisse – malheureusement – pas indifférente. Il se passe quelque chose, au fond d’elle. Quelque chose qu’elle désire à tout prix interrompre avant de succomber à l’impensable. Hadès est le frère de sa mère. Son oncle. Elle a été kidnappée par son propre oncle. Celui en qui elle doit normalement avoir confiance. Demeter lui a déjà parlé d’Hadès, ou même de Zeus. Elle n’oublie pas les histoires de sa tendre mère sur cette famille déchirée, ou même de la rivalité brûlante entre Zeus et Hadès.
L’esprit bouillonnant en voulant comprendre les raisons d’un pareil affront, Perséphone remarque finalement qu’Hadès vient de déposer le char, et qu’il se plante désormais droit devant elle. Droit comme un I. Stoïque et froid. Il la dévisage quelque peu compulsivement, ce qui l’inquiète terriblement, tout en l’excitant, au point d’en être brûlante de honte. Elle vient d’être kidnappée, sans raison apparente, comment peut-elle se satisfaire de cette merveilleuse vision ? Hadès est merveilleux. Dans sa cruauté, dans son impulsivité, dans ses excès, dans sa noirceur, dans sa monstruosité et même dans sa froideur. Elle le rencontre pour la première fois de sa vie, et il lui laisse un souvenir mémorable à l’esprit. Un souvenir qu’elle est incapable d’oublier, encore moins de mettre de côté. Perséphone l’admire, au moment même où son prénom s’échappe de ses lèvres minces et appétissantes. « Perséphone. » Si mélodieux, si rauque, si brûlant. Perséphone ferme les paupières quelques instants seulement, en voulant savourer cette sensation aérienne et vertigineuse qui résulte de cette première fois. La première fois qu’il prononce son prénom. La première fois que son prénom est soufflé avec une telle passion. La déesse en est bouche bée, comme emprisonnée dans cet état de transe. Elle ne s’est pas attendue à seul instant à ce qu’Hadès soit aussi beau, et encore moins aussi tendre à son égard – bien que cette tendresse dissimule de nombreux autres troubles. « Hadès. Roi des Enfers. Dieu des morts. Frère aîné du grand et puissant Zeus. » répond-elle d’une voix pleine d’assurance, douce et légèrement réprobatrice. Nul besoin de jouer à faire semblant. Ils se connaissent tous les deux, bien que ce soit la première fois qu’ils se rencontrent vraiment. Elle désapprouve ses actions. Elle peste intérieurement, elle s’apprête à lui ordonner de la ramener à la surface sur-le-champ avant que sa mère ne découvre la terrible vérité. Sa mère se meurt, loin de son enfant. Perséphone se sent également dépérir, loin de la femme de sa vie, celle qui lui a tout appris.
Elle s’apprête à lui signifier son amertume, lorsqu’il reprend, toujours sur le même ton qui la fait tant chavirer. « Bienvenue en ton royaume. Tout ce sur quoi tu poseras les yeux t’appartiendra à présent. » Il y a quelque chose… d’inattendu dans ce que lui dit Hadès. Dans ce qu’il lui propose, sur ce timbre de voix si confiant, avec une pointe d’autoritarisme. Il reprend, et la laisse sans voix. « Je t’appartiens à présent. Pour toujours. » Son émoi prend subitement l’image d’un petit ruisseau, qui se métamorphose en eaux troubles. Il y a beaucoup de fermeté dans sa voix, mais également de la fragilité. Perséphone ressent comme la sienne cette vulnérabilité pour elle. Il est charmé par elle. Chaque fibre de son corps l’anime d’un brasier prêt à déferler d’un instant à l’autre sur elle. Perséphone inspire une profonde bouffée de l’air chaud des Enfers, quelque peu étouffant et à l’arrière-goût de cendres, dans l’idée de le réprimander. « Hadès. J’exige que tu me ramènes auprès de ma mère. Maintenant. Elle risque d’être dévorée par le chagrin et le désespoir. Tu ne peux m’emmener loin d’elle, ou même ne pas lui demander sa bénédiction. Tu ne peux lui faire cela. Tu ne peux me faire cela non plus. Tu la fais souffrir. Comment peux-tu infliger une souffrance pareille à ta propre sœur ? Tu nous dois à toutes les deux le respect, en tant que tes égales. » gronde-t-elle en adoptant sa voix la plus claire et la plus forte. Perséphone prend fortement sur elle pour ne pas trembler. Sa volonté est faillible, en réalité. Cet homme… Il se passe quelque chose dans son cœur. Au moment même où ses yeux ont rencontré les siens, – ces deux orbes bleu océan. Elle éprouve pour lui des sentiments nouveaux. Un attachement si électrisant qu’elle en est chancelante, avant même qu’il ne daigne la toucher. Perséphone lutte toutefois contre la force de ses émotions. De ce violent coup de foudre qui lui lacère le cœur et qui lui enserre les entrailles comme dans un étau chauffé à blanc. Elle doit rentrer.
Peu importe qu’il la désire aussi ardemment, qu’il soit même prêt à l’emmener sur son char jusque dans les profondeurs de son royaume. Ce satané royaume de la nuit, où tout se meurt. Où toute vie n’est plus, ne peut fleurir. Comment peut-il concevoir un seul instant de passer le reste de son existence, emprisonnée dans l’obscurité, alors qu’elle est née sous la bienveillance de l’astre solaire ? Alors qu’elle a tant besoin d’air pur, et non pas cet air putréfié, toxique et volcanique. Elle a besoin de la nature, des fleurs, des plantes, des racines et des graines. Elle est étroitement liée aux moissons, comme sa mère. Les fleurs, surtout le Narcisse… Il n’y en a pas dans les Enfers. C’est même impossible d’espérer faire fleurir quoi que ce soit. « Je ne désire pas rester dans ton royaume. » tranche-t-elle sur un ton catégorique, en repoussant sa tendresse, en rejetant ses avances de la manière la plus brutale qui soit. Elle pousse ses mains en arrière, et se recule de quelques pas, jusqu’à rencontrer la roche dure de l’un des murs de la galerie souterraine. « Mon oncle, Hadès, roi des Enfers, s’il-te plaît. Je dois rentrer. Laisse-moi quitter ces terres obscures. Laisse-moi retourner là d’où je viens. Mon monde, ma vie… Que tu l’acceptes ou non, n’est pas ici, entre ces roches, mais là-haut. » supplie-t-elle en posant sur lui ses orbes couleur noisette, d’où un reflet miel se dessine en forme d’anneau dans le fond de ses iris. Ses yeux brillent d’une intensité qu’elle n’a pour l’instant jamais connu. Humides. Perséphone frissonne. La roche est glaciale contre son dos, légèrement dénudé dans cette toge d’un blanc immaculé, presque transparente, alors que l’air est presque asphyxiant. Un paradoxe effrayant qui ne l’enchante pas le moins du monde.
Les premiers mots qu’elle lui adresse claquent comme une violente insulte à son oreille. Elle ne dit rien, pourtant, qui ne soit contestable ou faux. Oui, il est bien Hadès, roi des enfers, et quand bien même elle prononce ces mots avec une assurance qui fleurerait presque le mépris, Hadès ne peut s’empêcher de la trouver… plus belle encore quand elle fait preuve de ce ton réprobateur, et qu’elle le toise avec ce regard en particulier. C’est la première fois qu’il entend le son de sa voix. Il raisonne à son oreille comme la plus douce et la plus agréable des mélodies… altérée par des émotions trop fortes et négatives, peut-être, mais qui lui laissent à penser qu’il ne voudra plus jamais entendre aucune autre voix que la sienne. Non, elle ne dit rien qui ne soit un mensonge, mais au moment de prononcer le nom d’Hadès, son frère grand et puissant, les poings du dieu se referment et ses ongles s’enfoncent profondément dans la chair de sa paume. Il ne supporte pas d’être comparé à son frère, encore moins pour lui rappeler ce que l’on considère être sa médiocrité en comparaison de la puissance exceptionnelle du sacrosaint Zeus. Perséphone lui signifie son agacement, sa désapprobation totale vis-à-vis de cette situation. Hadès n’en attendait pas moins de sa part, il avait su qu’elle ne lui tomberait pas dans les bras si facilement. Son impétuosité contribue à son charme… quant à l’acceptation de sa présence ici ? Elle devra bien s’y faire, tôt ou tard… Et quand ce sera le cas, elle se laissera probablement dépasser par ses propres émotions, par la force contradictoire de ces dernières. Hadès y songe et Hadès y croit, car il ne peut envisager que l’amour profond, dévoué, exceptionnel qu’il lui porte ne puisse être réciproque. Un seul regard dans sa direction a suffi à le faire tomber éperdument amoureux d’elle. Un jour, elle le regardera avec les mêmes yeux que ceux qu’ils posent sur elle, et alors ils s’aimeront comme ils sont nés pour s’aimer. Car ce qu’il y a entre eux n’est pas seulement réel… C’est inévitable.
Il lui présente son royaume, lui laisse comprendre qu’il est sien. Hadès ne veut pas seulement posséder Perséphone, il veut être possédé par elle, que tout ce qui est à l’un soit naturellement à l’autre. Il le lui dit sans détour, sans hésitation, sans crainte de ce que ces mots pourraient avoir de diminuants pour certains. Il lui appartient pour toujours. Et il lui appartient depuis toujours. Avant même que leurs chemins ne se croisent, avant même que leurs yeux ne se rencontrent, ils s’appartenaient déjà. Bien sûr, elle n’en a pas conscience, bien sûr, elle protestera sans doute, mais il peut d’ores et déjà lire dans son regard un trouble qu’elle n’est pas en mesure de lui dissimuler.
"Tu n’es pas en droit d’exiger quoi que ce soit de moi", répond Hadès avec calme quand Perséphone lui demande d’être rendue à sa mère. "Comme tu l’as dit toi-même, je suis Hadès, dieu des Enfers et frère de ce très cher Zeus. Ce dernier a été plus que favorable à nos futures noces, il a plaidé ma cause auprès de ta mère, elle était semble-t-il elle aussi ravie."
Ce n’est qu’un mensonge, bien sûr. Dans l’esprit d’Hadès, le mensonge n’est que partiel. Il ne s’est en effet pas confronté à Demeter directement (à quoi bon puisqu’il savait pertinemment ce que cette dernière allait lui dire), mais il a bel et bien parlé à Zeus. Dans l’esprit d’Hadès, tout cette situation, si elle est peut-être moralement contestable, a du moins reçu l’approbation des dieux de l’Olympe. Perséphone ne se rend pas compte encore de ce qui l’attend. Elle ne contemple des enfers que l’obscurité, elle se convainc que seules l’y attendent les ténèbres… mais elle a tort.
"Je ne te veux aucun mal, ma douce Perséphone", ajoute-t-il après avoir attendu patiemment que sa belle fiancée forcée daigne prendre le temps de l’écouter. "C’est même tout le contraire", reprend-t-il en laissant doucement ses doigts fins glisser le long de sa joue afin d’y déposer une caresse à la fois tendre et dévouée. Cette main qui l’effleure avec douceur est pourtant aussi une main ferme qui a tout instant pourrait l’étrangler. Il n’en fait rien. C’est même la dernière de ses intentions, mais chaque geste mesuré de sa part laisse présumer autant le meilleur que le pire, les deux à la fois. "Je ne veux que ton bien." Il lui adresse un fin sourire, mi-doucereux, mi-carnassier. "Tu ne désirer pas rester en mon royaume pour le moment, c’est pour cette raison que tu me vois contraint de t’y obliger. Mais n’aie crainte, mon amour. Bien avant que tu ne le réalises, tu t’attacheras à ce royaume, et tu t’attacheras à moi, et plus jamais tu ne caresseras l’envie d’être où que ce soit si ce n’est auprès de moi." Chacune de ses paroles se veut mesurée, il y a pourtant l’ombre d’une menace évidente dans chacune d’entre elles. Hadès consent auprès de Perséphone à une patience qu’il ne saurait avoir avec personne d’autre… Ce n’est pas pour autant qu’il autorise cette dernière à en abuser. Il se veut à la fois doux et autoritaire, tolérant et inflexible. Son comportement, en cet instant, est à l’image des émotions vives, brûlantes et contrastées qu’elle lui inspire. Et qu’il devine en retour lui inspirer. "Je suis ton monde, maintenant, je suis ta vie, à présent."
Sa voix n’est plus qu’un souffle, qu’il dépose tout contre ses lèvres alors qu’il a agrippé son menton entre son pouce et son index et n’a laissé entre eux qu’un espace infime, qu’il brise en quelques secondes à peine pour venir écraser avec une passion non contenue ses lèvres sur les siennes.
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