Course-poursuite haute en couleurs - Daniel Espinoza & Jack Sparrow

On pourrait croire qu'à la longue, Jack finirait par perdre ses mauvaises habitudes, et ce serait tellement mal le connaitre ! Avec tout ce qu'il avait vécu, s'il devait changer alors ça serait fait depuis longtemps ! Si à l'heure actuelle ce n'était toujours pas le cas c'est qu'il devait y avoir une bonne raison à cela : les gens ne changeaient pas. Comme l'avait dis un célèbre docteur qu'il ne connaissait pas encore. Il était toujours un petit escroc, à la recherche de ce petit grain de folie qu'il aimait tant dans sa vie. Et même dans sa mort parce qu'il fallait quand même rappeler qu'il était mort par deux fois et aucun moyen de reposer en paix visiblement. C'était à peine croyable mais après tout, il était bien arrivé ici du jour au lendemain et accompagné de son bateau, qu'est-ce qui pouvait bien encore surprendre à ce niveau ?

Ce matin, le pirate s'était réveillé avec une soudaine envie de mettre la ville s'en-dessus dessous, ce ne serait pas la première fois qu'il mettrait une ville dans cet état et nulle doute qu'il avait déjà fais des choses dans cette ville qui l'avait certainement fiché chez les flics, en tout cas s'ils avaient su que c'était lui. Le fait qu'il pouvait continuer de gérer son bar tranquillement lui laissait entendre que non, qu'à cela ne tienne s'ils ne connaissaient pas encore son nom, il n'était jamais trop tard pour faire parler de lui ! Il arpenta la ville, cherchant, guettant une opportunité en or de se mettre dans une situation abracadabrante. Et c'est là qu'il le vit, comme une illumination, ce camion immense comme une maison. Une petite maison mais une maison quand même. Le livreur était visiblement parti faire signer un papier ou que savait-il, ça n'avait aucune importance, tout ce qu'il savait c'est que c'était un camion sans surveillance.

Prenant un air naturel et absolument pas suspect, il se dirigea vers la porte et prit place dans le camion. Le plus drôle dans l'histoire c'est qu'il n'avait jamais appris à conduire donc il se dit qu'en touchant à tous les boutons, cela finirait par fonctionner. Autant dire qu'heureusement qu'il n'était pas dans un avion ! Bref, il réussit à trouver à peu prés le moyen de le faire démarrer et plus ou moins à rouler un peu n'importe comment, créant une pagaille sans nom dans la rue. Il était encore en plein test des pédales alors que d'un côté il y avait le livreur qui lui courrait après en mode "mon camion" et de l'autre une voix lui signaler être la police et qu'il fallait qu'il sorte les mains en l'air. Il prit l'autre option : appuyer à fond sur l'accélérateur.

Il partit à vive allure sur la route, ne sachant absolument pas comment arrêter cette machine, il vit arriver la catastrophe comme au ralenti : des arbres se présentaient droit devant lui, comme une évidence. Il décida alors d'abandonner le navire, ou dans ce cas-ci, le camion, ouvrant la porte pour en sauter, tombant le nez écrasé contre le pare-brise de la voiture de police qui le suivait. Chance ou malchance, tout dépendait du point de vue. Pendant ce temps, le camion finit sa course écrasé contre les arbres. Bien qu'on se demandait qui avait écrasé qui.

Jack était en fin de compte, la pire personne sur laquelle un policier ou une quelqu'un des forces de l'ordres pouvait tomber. Il n'était absolument pas du genre à se rendre sans faire d'histoire et son truc c'était de se sortir des pires galères et de prendre la fuite sans qu'on puisse vraiment l'en empêcher. Il était indomptable et irrécupérable, Norrington en avait fais maintes fois les frais, même s'il était loin d'être le seul bien évidemment. Il n'avait pas réfléchi lorsqu'il avait tenté de voler ce camion, à vrai dire il ne réfléchissait jamais beaucoup, il se contentait d'agir et seulement une fois que les choses étaient faites, il se demandait comment agir pour échapper à la situation dans laquelle il s'est mise. Un peu le serpent qui se mord la queue, mais il aimait que sa vie soit aussi animée.

Les choses s'étaient passés rapidement, il ne savait pas trop comment lui-même mais quand ça va aussi vite, c'est souvent ce qui arrivait avec lui, les choses s'enchainaient et il ne cherchait pas vraiment à avoir le contrôle dessus, ce qui expliquait qu'il avait voulu voler une camionnette qu'il ne savait même pas conduire. Une fois qu'il en avait définitivement perdu le contrôle et qu'il n'avait pas envie de mourir, il avait été s'étaler sur le pare-brise d'un policier. Il ne le connaissait pas encore mais étrangement, il se dit qu'il allait rapidement faire sa connaissance. La voiture s'arrêta tout à coup et il roula sous le choc, jusqu'à par terre avec un bruit assez digne de lui. ça ne faisait pas du bien, vous pouvez le croire. Il mit quelques instants avant de revenir à lui et se remettre sur pied. Il fit un grand sourire accompagné de petits coucou alors qu'il voyait des gens le filmer.

Ce fut avant que le policier visiblement excédé, lui passa les menottes au poignet sans un mot. Il remarqua aussi toute la peinture jaune sur la voiture du flic et sur lui, il fit une grimace en voyant le désastre.

- Je sais que les évènements peuvent porter à confusion, mais ce n'est pas ce que vous croyez.

L'homme devant lui paraissait peu doué et assez naïf, en tout cas il l'espérait, parce que dans ce cas, il pourrait l'entourlouper comme il le faisait bien souvent. Il le regarda franchement dans les yeux, essayant de déterminer s'il croyait ou non à ses balivernes.

- J'étais tranquillement dans la rue quand soudainement un chien a volé mon sandwich. Je l'ai donc poursuivi, il est monté dans ce... truc immense. Je l'ai suivi et l'engin a commencé à avancer tout seul. Je ne sais pas manier ce genre de choses, comme vous avez pu le remarquer, je suis innocent.

Il était profondément convaincu de ce qu'il disait et ce peu importe que ce soit un tissu de mensonge.

Comme bien souvent, on ne le croyait pas et on lui répondait de façon implicite à ce sujet. Il aurait pu se montrer outrageusement offensé mais il en avait l'habitude et puis ce n'était pas comme s'il n'était pas un fieffé menteur qui racontait bien souvent des balivernes et se jouait des gens. Le fait était que l'agent qui avait failli lui rouler dessus et enchainait les galères n'était finalement pas si naïf que ça et que sa plaidoirie ne le convaincu pas du tout à le libérer, pas de chance. Mais ça restait à voir qui était le plus malchanceux entre les deux après tout étant donné le déroulement des choses, il avait l'impression que le petit Daniel n'était pas plus doué que lui. Cela se confirma lorsqu'il sortit la radio pour prévenir les autres et qu'elle semblait être complétement fichue.

- On dirait que ce n'est pas votre jour de chance !

Ne put-il s'empêcher de réagir. Il profita que l'homme était occupé à appeler tout en gardant un oeil sur lui pour faire des petits coucou aux téléphones qui continuaient de le filmer, il prenait même des petites poses comme s'il était une star. Il vit passer le livreur à qui il avait piqué le camion d'un air catastropher parce que sa camionnette était partie dans un arbre à pleine vitesse et qui était franchement encore plus en mauvais état que la radio du policier. Jack l'observa alors qu'il était au téléphone, tout en faisant un peu bouger ses menottes, cherchant bien entendu à comment il allait s'en sortir, parce qu'une fois au poste, il y avait des chances pour qu'ils se rendent compte qu'ils avaient plein de choses à lui reprocher et qu'une simple amende ne suffirait pas.

Au moment où il commença à vouloir l'embarquer dans la voiture, le livreur revint, à bout de souffle.

- Hé attendez ! On fait quoi pour ma camionnette !

Demanda-t-il, ce à quoi répondit Jack, les mains toujours attaché.

- Il faut voir ça avec ce monsieur-là, c'est lui qui commande.

En indiquant Dan et n'ayant pas du tout l'envie de l'aider. Il profita qu'il ait son attention ailleurs ne serait-ce qu'un instant pour récupérer une barrette qu'il avait coincé dans sa tignasse de cheveux en dreadlocks.

Lorsque Jack avait envoyé le livreur voir Dan, il n'avait pas pensé que cela fonctionnerait aussi bien. Hé oui, il était assez fier de lui à vrai dire, le livreur lui avait donné une très belle occasion de diversion, s'il n'avait pas été là alors autant vous dire qu'il se serait retrouvé au poste ou qu'il aurait dû trouver une autre opportunité de s'enfuir. Mais voilà, avec sa chance naturelle, son culot, il avait réussi à s'extraire de la situation et il était ravie de voir que tout semblait aller dans son sens. Alors oui, il avait peut-être de la peinture sur lui, avait failli mourir à deux reprises, mais il paraissait tout de même moins bien malchanceux que le pauvre officier de police en train de se faire secouer comme un prunier par le livreur. Si celui-ci y réfléchissait un instant, son employeur avait sans doute bien d'autres camions en attendant, il est vrai cependant qu'il risquait de se faire taper les doigts voir de se faire virer. Ça aurait été la même chose si Jack avait vraiment réussi à s'enfuir avec le camion.

Il profita donc de la cohue générale et que l'attention ne soit plus sur lui pour se débarrasser de ses menottes qu'il laissa par terre à sa place, comme s'il avait tout simplement disparu par magie, il recula pas à pas tout en vérifiant que personne ne le surveillait, il se fit tout petit et se glissa dans le coffre de la voiture du policier. Pourquoi ? Parce que c'était la meilleure cachette qui soit, le policier n'allait jamais penser à vérifier son coffre, parce que ça paraissait être une cachette stupide et c'était là tout le génie de la situation. Ce qu'il risquait réellement, c'est si Daniel voyait que son coffre était légèrement entrouvert et décidait alors de la vérifier ou de fermer le coffre, là Jack serait coincé. Mais pour le moment, il ne risquait rien, semblait-il.