Le niveau d’alcool dans la bouteille diminue au même rythme que sa santé mentale et ce n’est pas peu dire. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il se laisse aller à boire depuis qu’il est redevenu un simple mortel et par expérience, il sait que son ancienne résistance à ce genre de substances n’est désormais plus qu’un lointain souvenir. Une raison de plus d’être maussade ce soir – comme s’il avait besoin d’en avoir réellement pour tirer la gueule déjà en temps normal. Elijah allait probablement lui faire une leçon de morale lorsqu’il rentrerait à la maison, comme à son habitude. Elijah et ses éternels costumes impeccables dans cette vie également. Elijah et son éternelle morale basée sur ses grands principes. Elijah qui avait toujours valu et vaudrait toujours beaucoup plus que lui – tant aux yeux des autres qu’objectivement. Autant peut-il adorer son frère, autant peut-il haïr cette éternelle impression de ne pas être assez dés qu’il en venait à se comparer à lui. Presque autant qu’il pouvait haïr d’avoir le vin aussi mélancolique ce soir, d’ailleurs – raison pour laquelle il décide de se reverser un verre, comme pour fêter ça. Ce n’est pas comme si quelqu’un avait déjà eu l’indécence de le qualifier de raisonnable, de toute manière, alors ça ne surprendra personne.
Entendre un coup contre la porte le faisait d’abord froncer légèrement les sourcils. En est-il rendu au stade des hallucinations auditives en plus des yeux vitreux ? Il garde le silence quelques instants, le temps de tendre l’oreille pour tenter de percevoir le moindre son et c’est finalement lorsque des coups un peu plus bruyants retentissent contre le bois que Klaus parvient à rassembler suffisamment de courage que pour se hisser hors de sa chaise afin de se diriger en direction de l’entrée. Tiens, c’est drôle comme le monde semble soudainement tanguer comparé à lorsqu’il s’était avachi. Un petit sourire groggy aux lèvres à cette pensée, il atteint finalement sa destination sans être réellement certain de la façon dont il y est parvenu et sa main ouvre la porte sans grande délicatesse, ses yeux s’écarquillant et sa bouche tombant au point de sembler être sur le point de gober des mouches lorsqu’il réalise face à qui il se trouve. La honte.
Si sa consommation n’avait pas été déjà aussi conséquente, probablement l’ancien roi de la Nouvelle Orléans aurait-il réussi à désaouler sur place tant il avait l’impression de se prendre une douche glaciale sur le coin de la figure. Comment avait-il pu oublier que c’était aujourd’hui que l’un de ses meilleurs clients et probablement l’un de ceux qu’il porte le plus en estime devait venir chercher la toile qu’il avait réservée ? Encore une fois, tu t’évertues à prouver qu’Elijah n'a pas tort de te considérer comme un irresponsable, lui souffle vicieusement une petite voix au fond de sa tête et il la réprime d’un grognement qui pourrait passer pour un bruitage d’adolescent forcé à supporter la lumière en pleine gueule de bois après avoir ouvert de force ses volets pour laisser entrer le soleil. Si le peintre veut conserver une réputation après ce soir et éviter de passer pour le déchet qu’il est assurément ce soir, il faut impérativement qu’il se reprenne.
« La journée a été longue et j’étais convaincu que l’entrevue était prévue demain. » C’est sa façon à lui de s’excuser sans prononcer des mots susceptibles d’admettre qu’il est en tort. Lui qui a en sainte horreur de devoir se justifier, il ne peut être qu’en joie. Se passant une main sur le visage comme si ce simple geste suffirait à le faire revenir un peu à la raison, il esquisse un sourire coupable alors que sa silhouette se décale légèrement dans un geste un peu gauche pour faire signe à son invité improvisé d’entrer. « Si vous n’êtes pas facilement effrayé par le désordre, entrez, je vous prie. » Bon, d’accord : le plus gros désordre au sein de la pièce était actuellement en train de lui parler mais peut-être prêterait-il un peu moins attention à son état s’il parvient à trouver une diversion. Pendant quelques secondes, il garde le silence à tenter de ravaler sa honte avant qu’une idée semblant – selon lui, particulièrement brillante ne lui vienne à l’esprit.
« Pour faire passer l’offense de mon oubli, peut-être pourrai-je vous proposer de partager une bouteille de Glenfiddich, 26 ans d’âge ? Je prévoyais de l’ouvrir pour une grande occasion mais étant donné que vous êtes mon client le plus fidèle… »
Pando
Invité
Dim 9 Oct - 10:19
“Painting is the grandchild of nature. It is related to God.”
Cette vie n’était pas digne de lui. Un archange dépourvu de ses ailes et coincé dans un minable petit pyjama de chair, un sac d’organe répugnant qu’il devait se coltiner chaque jour que son Père faisait depuis maintenant trois ans. Pour un être comme lui, mille-quatre-vingt-quinze jours devrait passer comme un claquement de doigt. Pourtant, il les ressentait, chacune des secondes qui passait et s’était insoutenable. Il s’était habitué à la perte de ses proches il y a bien longtemps. Celle de Michael était encore fraîche dans son esprit. C’est être dans l’incapacité de pouvoir vivre avec Lucifer et Gabriel qui était devenu une constante à laquelle il s’était fait. Non, ce qui rendait cette vie insupportable était bel et bien sa condition de mortelle que Raphael refusait tout bonnement d’accepter.
L’art était une bonne échappatoire. L’archange l’offrait aux humains, par moment, ils savaient faire des petites choses incroyables avec leurs dix doigts. Il pourrait contempler n’importe quelle œuvre pendant des heures. Elles racontaient toutes une histoire, un sentiment, une envie, des thèmes qui dépassaient le simple statut de mortel de leur créateur. Bien entendu, le chercheur avait un certain amour pour les œuvres qui contaient des mythes et des légendes bibliques. Lorsque ne serait-ce qu'un dixième de la beauté angélique est représenté par des mains terrestres. Immortalisé à jamais dans une toile ou sculpture. Raphael s’intéressait tout de même à tout type de style et courant artistique surtout lorsqu’il s’agissait de peinture. Le jeu de couleur, d’ombres, les reliefs, la perspective, un tableau est toujours intéressant. Et aujourd’hui, l’archange comptait bien agrandir sa collection.
Premier coup sur la porte de bois. Le regard de Raphael s’intéressa aux alentours. Ce n’était pas la première fois qu’il venait ici. On pouvait le dire, il était un client régulier et fidèle. La loyauté avait toujours été l’une de ses rares qualités et cela s’applique même lorsqu’il était consommateur. L’archange s’était déjà procuré plusieurs toiles auprès de ce Mikaelson. Un nom de famille qui lui rappelait son cher grand frère. Voilà peut-être la raison qui avait poussé le chercheur à se rendre chez le peintre la première fois. Son inconscient avait souhaité retrouver l’aura rassurante que Mickael dégagea. Bien entendu, il ne l’avait pas senti à nouveau en venant ici. En revanche, en passant le pas de cette porte, le docteur rencontra une personne talentueuse, pas trop ennuyante pour un mortel et fiable.
Raphael frappa une deuxième fois la surface de bois. Beaucoup plus fortement que la dernière salve de coup on pouvait ressentir que l’archange commençait à perdre patience. Quand on lui ouvrit enfin la porte, le docteur se trouva nez à nez avec un spectacle navrant. La surprise que le visage du peintre afficha dans un premier temps n’empêcha pas le chercheur de remarquer le fait que le propriétaire des lieux était complètement saoul. Dans son regard se mélangeait dédain, curiosité et inquiétude.
« Pourtant elle a bel et bien lieu aujourd’hui. »
Répliqua Raphael qui voulait affirmer qu’il n’était pas celui qui était en tord. Quand l’invitation lui fut proposée, il entra dans la pièce. L’archange avait été témoin de désordre bien plus grand. Certains paradis pouvaient véritablement être spéciaux ! Et dire qu’ils n’étaient pas censés émettre de jugement dessus.
« Vingt-six ans d’âges... Et bien, je ne dirai pas non à un bon alcool. »
Vingt-six ans, s’étaient plutôt jeunes, du moins, pour un archange qui a vu de plus haut toute l’histoire de l’humanité. Cependant, lui et son palais entièrement humain allait se contenter de ce breuvage. Selon le chercheur, la fabrication d’alcool était un art à part entière. Ses papilles et son gosier se réjouissaient d’avance attendant avec impatience les saveurs qui lui étaient proposées. « Puis-je au moins avoir un visuel sur le tableau que je suis venu chercher ? »
Et oui, Raphael ne perdait jamais véritablement le nord. Il était des marques de politesse car le Mikaelson qui avait mérité le respect d’un archange lors de leur précédente rencontre. Le docteur en théologie espérait bien que le peintre ne le perde pas après ce rendez-vous. « Si je reste pour consommer un peu de votre Glenfiddich je ne dirai pas non à un siège. »
MADE BY @ICE AND FIRE.
Invité
Mer 19 Oct - 5:37
what will we do with a drunken
sailor ?
Peut-être pour la première fois de sa vie, Klaus regrettait de ne pas avoir Kol à disposition. S’il était le premier à être agacé par l’éternelle immaturité du plus jeune qui faisait de lui un aimant à problèmes, le fait de ne pas pouvoir l’utiliser en guise de gilet pare-balles pour sa propre condition de ce soir était particulièrement regrettable. D’accord, ça n’aurait de toute façon pas été son mouvement le plus élégant mais n’était-ce pas à cela que servaient les petits frères, après tout ? De plus, penser au reste de la fratrie avec ce type d’intentions l’empêchait de sombrer dans une nostalgie qui aurait rapidement pu devenir assez mélancolique. S’il avait retrouvé Elijah ici, il les retrouverait tous un jour. Et si ce n’était pas le cas… il partirait du principe qu’ils étaient de toute façon bien mieux sans lui dans les parages, pensée qu’aucun d’eux n’aurait probablement envie de nier.
« J’en suis conscient, l’entière responsabilité de cet oubli m’incombe. »
Reconnaître ses torts n’avait jamais fait été l’un de ses points forts mais face à l’archange, Klaus se sentait toujours presque… petit. Comme s’il redevenait le gosse éternellement pris en faute qu’il avait toujours été face à son père – sans pour autant être capable d’admettre une telle position de vulnérabilité face à qui que ce soit et encore moins le principal concerné. Bien qu’il ne connaisse pas la véritable histoire de cet homme, encore moins son statut ou sa nature, c’était une personne qui imposait naturellement le respect avec un savant mélange d’autorité et d’instruction. Et c’était précisément ce second point qui le forçait à lui vouer du respect plutôt que du mépris : du peu qu’il le connaisse, Raphaël ne lui renvoyait pas l’image d’une brute sanguinaire. À contrario, il semblait être quelqu’un de cartésien, qui prenait le temps d’analyser une situation et les options s’offrant à lui avant de prendre une quelconque décision. Le genre de personnes que Klaus aurait aimé pouvoir être, si son éternelle colère dévorante ne finissait pas toujours par reprendre le dessus en balayant tous ses efforts pour réussir à devenir cette meilleure version de lui-même qu’il ne serait jamais.
« Vous m’en voyez ravi. »
Un sourire satisfait aux lèvres, l’hybride ne pouvait que regretter de ne pas pouvoir offrir une qualité encore bien supérieure que celle-là à son invité (presque) improvisé. En mettre plein les yeux aux personnes qu’il espérait avoir dans sa poche était l’une de ses spécialités depuis toujours mais ses moyens depuis son arrivée ici étaient suffisamment limités que pour pouvoir considérer cette bouteille comme un immense écart de budget dont ses revenus se seraient bien passés. Une raison de plus pour laquelle il ne pouvait que maugréer sur la perte de ses pouvoirs, en particulier l’hypnose : la perte de cette ancienne habitude de pouvoir obtenir tout ce qu’il désirait en un simple regard était particulièrement difficile à accepter.
« Bien évidemment. Tout ce qui le protègera durant son transport est déjà préparé mais il n’est pas encore emballé, je m’attendais à ce que vous souhaitiez y jeter un œil avant de l’emmener. »
Parce que c’était ce que lui-même aurait fait, en dépit des quelques photos rapides qu’il avait pu lui envoyer pour lui montrer le plus gros du travail. La qualité était difficile à évaluer à distance, tout comme la majorité des détails ou éventuels défauts également. Aussi, ce fut sans attendre qu’il allât chercher l’œuvre dans son bureau pour la ramener sur l’un des chevalets vierges se trouvant dans le salon, faisant signe à l’archange qu’il pouvait prendre ses aises sur l’un des fauteuils de la pièce.
« Installez-vous à votre aise, je vais nous chercher la bouteille. »
Heureusement pour lui qu’il gardait tout de même une résistance à l’alcool certainement un peu plus clémente que ses pairs: si sa démarche était quelque peu hésitante et que son regard un peu vitreux trahissait son état d’alcoolémie plutôt avancé, l’hybride estimait tout de même réussir à plus ou moins garder la face jusqu’à présent ; suffisamment que pour ne pas s’être fait vertement remettre à sa place par quelqu’un qui aurait (à juste titre) estimé qu’il avait déjà bien assez bu ce soir que pour l’inciter à poursuivre. Après quelques courtes secondes, le multi-centenaire revint dans la pièce avec deux verres et le précieux breuvage qu’il ne tardait pas à désigner d’un léger signe de tête alors qu’un rictus venait étirer ses lèvres.
« Peut-être cela sonne-t-il atrocement décadent voire carrément déplacé mais si par le plus grand des hasards, vous connaissez ou êtes appelé à connaître quelqu’un partageant le même nom de famille que moi… je vous serai particulièrement reconnaissant de ne jamais faire mention de cette soirée. »
Peut-être était-ce parce qu’il se sentait particulièrement sans filtre ce soir qu’il décidait de mettre le sujet de la famille sur le tapis – à moins que ce ne soit le côté « bcbg » que partageaient les deux hommes qui lui faisait penser qu’Elijah et lui pourraient totalement copiner tous les deux mais dans tous les cas… Klaus préférait prévenir que guérir. Sirotant une petite gorgée de son verre, il s’éclaircit la gorge en se rendant compte qu’il s’était peut-être laissé aller à un semblant de confidence peut-être un peu trop privé avant de changer de sujet presque naturellement, tournant les yeux en direction de la toile.
« Vous convient-il ? »
Spoiler:
HS : comme dit sur discord, j'ai trop la tête dans la purée que pour me relire correctement ce soir donc je ferai ça demain - j'espère que ce ne sera pas un carnage
Pando
Invité
Sam 12 Nov - 1:01
“Painting is the grandchild of nature. It is related to God.”
Debout au beau milieu de la pièce l’archange resserre sa cravate. Histoire de remettre un peu d’ordre dans cet endroit qui en manquait grandement. Encore une fois, sur plusieurs millénaires d’existences le chercheur avait vu bien pire. Cependant, son esprit exigeant ne pouvait s’empêcher de le noter tandis que son regard se perdait entre ces quatre murs. L’état de son interlocuteur n’était guère mieux. Il reconnaissait ses tords, voilà un bon point pour une personne qui désire tant détenir la vérité absolue comme Raphael. Un léger sourire satisfait s’affiche sur ses lèvres. Le docteur devrait probablement le juger davantage. Cependant, il se contentera de cette petite pique bien placée. Le Mikaelson et ses talents artistiques avaient mérité le respect de l’archange. Il pouvait donc fermer les yeux sur une ou deux petites incartades. Il accepte donc volonté de boire un verre en compagnie du peintre. Habituellement ce n’était pas son genre mais l’universitaire se sentait de faire une petite exception. Il ne sortait pas beaucoup à part pour son travail. Cela ne lui ferait pas un peu de mal « Oh moins vous restez prévoyant. »
Un comportement apprécié et respecté. Bien entendu Raphael souhaitait un visuel sur la marchandise avant de l’emporter chez lui. Les photos ne remplaceront jamais l’œil nu surtout pour un conservateur de la vieille école tel que l’archange. Les imperfections et autres joyeusetés ne voyaient pas sur le numérique et le chercheur aimait la perfection dans toutes ses formes. Alors il dépose ses fesses sur l’un des fauteuils relativement confortable de la pièce attendant avec impatience le moment où il pourra contempler en chair et en os ce tableau. Les premières images avaient été très prometteuses.
« Votre secret sera bien gardé avec moi. Je connais ce sentiment. »
Raphael était le grand frère de très nombreux angelots. S’il pouvait connaitre les moindres faits et gestes des soldats célestes cela le rassurait. Néanmoins, il n’était pas non plus l’ainé, la première création divine, non, ce titre appartenait à Mickael. Un archange a qui il aimerait cacher le plus longtemps possible sa débâcle avec Castiel. Même à Lucifer il n’e dira jamais un mot. Le Diable trouvait le moyen de se moquer de l’universitaire pendant des millénaires. Donc oui, il pouvait comprendre le peintre qui se situait en face de lui.
« Vous êtes le seul Mikaelson que je connaisse. Vous voilà rassuré j’imagine. »
Lui le serait. Il n’avait pas encore retrouvé des membres de sa famille. Elle était bien plus que nombreuse pourtant aucun autre être ailé n’avait été aperçu par l’archange. C’était pour le mieux probablement. La première famille de l’univers est tout de même aussi sacrément dysfonctionnelle.
« Il me convient parfaitement. »
Sa main tenait son verre, ses lèvres se déposaient sur le breuvage et ses yeux étaient fixaient se tableau. Il n’y avait absolument rien à redire, la balance de couleur était parfaite, les formes impeccables. Très clairement l’universitaire ne regrettait pas son achat. Il conviendrait parfaitement à son salon.
« Vous avez de très bon goût en matière d’alcool. »
MADE BY @ICE AND FIRE.
Contenu sponsorisé
what will we do with a drunken sailor ? (raphaël)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum