(abandonné) (( thank you for the memories )) ✧ – perséphone x orpheus –
Jean Duran
▿ Ton univers : Casino Royale ▴ James Bond
▿ Date de naissance : 16/11/1984
▿ Age : 40
▿ Métier : Chef secret de SPECTRE et de QUANTUM ▴ Comptable ▴ Criminel international ▴ Joueur de poker mondialement connu ▴ Directeur et propriétaire du « Casino Royale », — un établissement très VIP dédié aux jeux d’argent et aux plaisirs des plus riches de la ville
30. 09. 2022 ▴ SALON DE THÉ ANAVRIN, HOGWARTS PLACE
---------------------------------------
Voilà probablement un mois déjà, que Perséphone a retrouvé le chemin d’Eurydice – sa douce amie, dans le royaume d’Hadès. Cette mortelle, condamnée à son tour à la captivité et privée de l’amour de son bien-aimé. Perséphone s’est trouvée longuement éplorée par son chagrin, mais également satisfaite de la prolongation de sa prison dans l’Enfer d’Hadès. Eurydice fut sa seule et unique amie, dans le monde des morts. Elles ont partagé une vie captive, des nuits glaciales et des conversations interminables. Elle est sa meilleure amie, son bouclier contre la brutalité et la cruauté d’Hadès. La retrouver dans ce monde, fut alors une véritable délivrance. Étrangement, le fait de l’avoir retrouvée l’a aussitôt emplie d’un intense sentiment de culpabilité. Car oui, elle s’est réjouie du retour d’Eurydice dans les Enfers. Une chose qu’elle ne lui a jamais dite. Jamais avouée. Qu’elle n’avouera jamais. La complexité de sa psychologie fait qu’elle préfère vivre avec ce fardeau. Cet égoïsme profondément dissimulé. Elle aime blâmer Hadès pour cela. Dire que c’est sa faute, si elle est si contradictoire, si volage, si dangereuse, si intense. Non, elle l’a toujours été. Il y a toujours eu cet égoïsme, bien dissimulé par une couche de gentillesse et de compassion envers les autres êtres – telles que les nymphes, les plantes ou sa mère. Hadès n’a fait qu’exploser le vernis lisse de sa personnalité parfaite. Une poupée de cire, agréable et docile. Il n’a fait que révéler les épines qui parcourent la magnifique rose qu’est Perséphone. Il n’a fait qu’ouvrir son cœur aux ténèbres déjà enfouies en son sein. Il l’a exposée au grand jour. Il l’a dévoilée, dans toute sa lumière, mais surtout dans sa noirceur – parce qu’Hadès se nourrit des ténèbres d’autrui. Sans doute qu’elle lui est séduisante ainsi. Après tout, elle a su faire preuve de ruse, de sournoiserie et de bassesses pour parvenir à ses fins – tout comme lui. Elle l’a charmé pour s’échapper de son manoir. Elle a refusé la vie de captivité qu’il lui a présenté en arrivant sur cette île. Perséphone l’ignore et refuse de se confronter à la brutalité de sa dualité. Tout ce qui lui importe, maintenant, c’est d’être libre. Enfin. Elle l’est, et grâce à Eurydice, elle renoue un peu plus avec le monde des vivants.
Il faut dire que Perséphone a oublié ce que cela fait d’être en vie. De se sentir aussi vivante, et pleine de fougue. Les Enfers sont obscurs, caverneux et ennuyants à mourir. Elle en est leur Reine, et a su assumer ce rôle avec sévérité, aux côtés de son mari, mais elle n’a jamais su trouver sa véritable place en leur sein. Perséphone est partagée entre le monde des vivants et le monde des morts depuis sa majorité. Hadès l’a capturée, très jeune. Encore pure, encore candide, encore vierge. Il a fait d’elle sa femme contre son gré. Il a fait d’elle sa Reine. Elle, sa nièce. L’inceste n’est toutefois pas une considération importante dans leur monde – tous sont liés, d’une manière ou d’une autre. Tout découle des douze dieux et déesses de l’Olympe. Perséphone en fait partie. Elle a épousé son oncle. Elle est elle-même le fruit d’un inceste entre un frère et une sœur. Zeus et Demeter. Dans ce monde, elle se confronte aux mœurs bien différentes de celles de la Grèce antique. Elle n’est dehors que depuis un an déjà, mais ce qu’elle lit et ce qu'elle entend dans les évènements mondains du milieu de l'art témoignent de la sordidité de son mariage ou même de sa naissance. Elle en vient parfois à se détester pour être un fruit maudit. Peut-être bien que tous ses malheurs découlent finalement de son existence, ou de son temps. Elle imagine parfois sa vie, dans son monde, privée d’Hadès. Aurait-elle épousé un honnête athénien ? Un héros quelconque ? Ou bien encore un demi-Dieu ? Un Dieu, peut-être bien ? Si elle avait eu le choix, vraiment le choix – est-ce qu’elle se serait mariée à Hadès, Roi des Enfers ? La réponse est si brûlante qu’elle la laisse à genoux, asphyxiée par cette relation sordide. Oui. Si elle l’avait rencontrée, mais s’il ne l’avait pas kidnappée – elle est convaincue d’une chose, c’est qu’elle l’aurait malgré tout épousé. Cette fois, de son plein gré. Hadès est son univers tout entier. L’amour qu’ils se portent est malsain, dangereux et toxique, mais il est d’une beauté pure et étincelante. Aussi pur que l’éclat d’un diamant. Jamais elle n’aurait pu aimer un autre homme que lui. Aussi sinistre et cruel puisse-t-il souvent être.
Installée sur une table d’un célèbre salon de thé dans la quartier d’Hogwarts Place, Perséphone défile les dernières notifications sur son téléphone portable, – en mettant à jour son flux Instagram, ou en guettant les dernières pépites des artistes en vogue sur les réseaux sociaux. Elle patiente, car ce matin, elle a rendez-vous avec Orpheus. Après avoir retrouvé son amie, elle s’est naturellement rapprochée du compagnon de cette dernière, qu’elle a également côtoyé quelques temps aux Enfers. Brièvement, toutefois. Pas comme pour Eurydice. Il n’a jamais séjourné aussi longtemps dans le royaume des morts. Orpheus et Eurydice l’ont profondément émue, à cette époque. L’amour pur et réciproque que les deux se sont voués si longtemps l’a aisément convaincue de plaider leur cause auprès de son sinistre époux. C’est sous ses conseils, qu’Hadès céda la chance à Orpheus de quitter les Enfers avec Eurydice. Hadès n’accepte toutefois jamais rien sans faire preuve d’un certain sadisme. Il a accepté leur fuite, à la condition que jusqu’à la sortie, Orpheus ne contemple jamais le regard intense de sa belle. Ce qu’il n’a su faire, à quelques pas de la sortie – alors que la lumière du soleil est venue se déposer sur ses avant-bras pâles. Eurydice, perdue à jamais, est retournée dans les Enfers. Orpheus n’a pu contraindre Hadès ou le convaincre de leur accorder une seconde chance. Perséphone s’en est trouvée désolée, mais comblée. Au départ d’Eurydice, elle confesse avoir éprouvé une effroyable sensation de manque. Comme un vide à combler. Eurydice ayant été sa dame de compagnie pendant si longtemps. La perte d’une amie est difficile, surtout en ces temps obscurs. Les Enfers ne sont bonne compagnie pour personne, et encore moins pour les vivants, ou des personnes aimé leur vie sous le soleil plus que tout. Comme Eurydice. Comme Perséphone. Avoir une présence, mis à part celle d’Hadès, lui a apporté courage et gaieté dans cet environnement fait de ténèbres. Aujourd’hui, les règles sont différentes. La lumière est revenue pour chacune d’elles. Les Enfers n’existent plus. Elles se sont chacunes débarrassées de leurs chaînes. Mais jusqu’à quand ?
Hadès reviendra, elle en est convaincue. En attendant, elle savoure la lumière, mais surtout le bonheur d’être libre de ses allées et venues ou de ses fréquentations. Orpheus doit arriver d’un instant à l’autre. Il a un projet à partager avec elle, un projet qui concerne son couple avec Eurydice. Si elle a bien compris, cela concerne leur futur bien immobilier. Il n’a pas souhaité lui donner plus d’indications, avant de se retrouver en face d’elle. Perséphone a bien quelques idées, sans avoir de certitudes. Par moments, Perséphone s’impatiente et surveille ses messages. Rien. Il ne compte pas décommander leur rendez-vous. Pourquoi, après tout, ils n’ont jamais eu de relation particulièrement conflictuelle, même dans les Enfers. Perséphone a toujours agi pour le mieux auprès d’eux, en espérant que l’amour du jeune couple puisse émouvoir son époux, tout comme elle-même, s’en est amourachée. Brusquement, une silhouette féminine attire son attention. Une jeune serveuse traverse entre les tables, un plateau en main. Alors que Perséphone est déjà attablée avec un spice latte à la citrouille, elle prend soin d’interpeller cette dernière pour ajouter une collation. Son ventre ne cesse de crier famine depuis une heure. « Attendez ? » souffle-t-elle d’une voix un peu froide, trop familière au climat infernal des souterrains du monde vivant. « Apportez-moi un roulé à la cannelle. » Elle réalise que l’intonation de sa voix est légèrement directive au vu du regard troublé de son interlocutrice, mais qu’importe. Autrefois Reine, il est bien difficile de se séparer définitivement de tous ses réflexes – d’autant plus qu’elle a adoré régner et diriger tout un monde pendant des siècles aux côtés de son mari. Son café encore à bonne température, Perséphone enroule ses doigts manucurés d’un noir de Jais autour de la tasse, et en déguste quelques gorgées. Le liquide chaud coule le long de sa gorge, cela est supportable, bien qu’à la frontière d’être beaucoup trop brûlant. Cela lui convient, tout finalement, sauf quelque chose de froid. Le temps s’est rafraîchi depuis quelques semaines d’un certain nombre de degrés, et malgré un pull élégant en cachemire blanc cassé, une paire de bottines un peu loose en daim camel, elle trouve le besoin presque viscéral de se réchauffer de toutes les manières possibles. (c’est les Enfers, ça l’a trauma) En parallèle, elle clique sur un lien depuis l’écran lumineux de son téléphone portable, afin de faire un screen d’une composition florale magnifique dont elle espère pouvoir s’inspirer pour sa prochaine œuvre d’art.
Orpheus avait d'abord été sceptique lorsqu'Eurydice, sa compagne, lui avait annoncé qu'elle avait revu Perséphone. Certes, cette dernière n'était pas une déesse malveillante, pas en soi, pas avec eux, en tout cas, mais c'était une déesse tout de même. Et les divinités jouaient toutes à leurs propres jeux, se souciant parfois si peu des êtres humains... Du temps où Hadestown était une préoccupation quotidienne, Perséphone aimait passer les quelques mois qui lui étaient conférés sur Terre à chanter et danser auprès d'eux, à faire don de ce vin qui enivrait tant les hommes et leur redonnait chaleur et sourire... Mais au fil des ans, ces mois avaient été trop peu nombreux. De moins en moins nombreux, à vrai dire, à mesure que le monde perdait de son harmonie et que le couple terrible qu'était Hadès et Perséphone subissait des tensions. Mais Perséphone ne restant plus aussi longtemps qu'avant, aussi longtemps que prévu... C'étaient les humains qui en subissaient les conséquences. Les saisons n'existaient plus, le monde devenait binaire, se réduisant à un froid extrême ou à une chaleur mortelle. L'un ou l'autre, sans juste milieu, sans équilibre... Et c'était pour cela qu'Orpheus avait travaillé avec autant d'acharnement sur sa chanson. Cette chanson qui aurait dû redonner au monde son harmonie, cette chanson qui avait persuadé, pendant un temps, les ouvriers d'Hadestown de se rebeller et de le suivre dans son parcours pour sortir de ce royaume maudit...
Et puis, il avait retrouvé Eurydice, grâce à l'intervention de Perséphone. Mais il l'avait perdue une nouvelle fois. Eurydice, après avoir retrouvé la déesse dans cette Ville, lui avait affirmé qu'elles avaient été proches, autrefois. Et Orpheus était prêt à la croire. Mais il voulait également se faire une meilleure idée des intentions de Perséphone à l'égard d'Eurydice. Il ne se méfiait pas d'elle autant qu'il se méfierait d'Hadès, mais... il voulait en avoir le cœur net.
Alors, alliant deux nécessités, il lui avait proposé ce rendez-vous. Il était en retard de quelques minutes, retenu par des répétitions qui s'étaient prolongées. En entrant dans l'établissement, il fut prompt à se confondre en excuses auprès d'elle avant de la saluer plus convenablement :
- Je suis sincèrement navré pour ce retard. Soyez rassurée, je ne compte pas abuser de votre temps.
S'installant face à elle, il profite du retour de la serveuse pour commander un café, rejetant avec un sourire doux sa proposition de pâtisserie. Il attend que la serveuse se soit éloignée pour poursuivre, sans manquer de dévisager celle qui lui fait face de son regard attentif qui a toujours su cerner le coeur des hommes... et celui des divinités.
- Comme je vous l'ai expliqué en vous contactant, j'ai entendu parler de votre... nouveau métier. J'aimerais, si vous acceptez, que vous nous permettiez de profiter de votre talent. Eurydice et moi faisons construire une maison que nous souhaitons être à notre image, et... Eh bien, vous faites partie de notre histoire, Dame Perséphone. Une peinture murale, de votre part, serait un honneur.
Jean Duran
▿ Ton univers : Casino Royale ▴ James Bond
▿ Date de naissance : 16/11/1984
▿ Age : 40
▿ Métier : Chef secret de SPECTRE et de QUANTUM ▴ Comptable ▴ Criminel international ▴ Joueur de poker mondialement connu ▴ Directeur et propriétaire du « Casino Royale », — un établissement très VIP dédié aux jeux d’argent et aux plaisirs des plus riches de la ville
30. 09. 2022 ▴ SALON DE THÉ ANAVRIN, HOGWARTS PLACE
---------------------------------------
Elle termine la lecture d’un article de presse sur son smartphone, lorsqu’un bruit dans le salon attire son attention. Perséphone lève alors ses beaux yeux noisette et miel pour les poser vers les portes vitrées, tout au fond. Au bout d’un quart d’heures, le visage familier d’Orpheus lui fait désormais face, dans ce salon de thé joliment décoré. En voyant arriver Orpheus, la ténébreuse déesse l’accueilli avec un léger sourire. Qu’importe qu’il soit en retard, ce n’est pas ce qui importe le plus. Elle n’est pas stupide, elle se doute bien des intentions cachées de l’amant de son amie Eurydice. La réaction d’Orpheus est légitime. Que connaît-elle de lui et que connaît-il vraiment d’elle ? Mis à part le fait qu’elle soit la femme d’Hadès, le cruel dieu olympien, fils du terrible Cronos, roi des titans. Orpheus désire simplement s’assurer la bonté de ses intentions, lesquelles sont dépourvues de toute duplicité ou malveillance. Perséphone tient sincèrement à Eurydice, qu’elle considère comme sa seule amie, sa plus proche amie, sa meilleure amie. Eurydice a été un rayon de soleil dans les Enfers d’Hadès. Un éclat de rire dans un monde glauque, fait de ténèbres et de solitude. La présence d’Hadès ne l’a jamais véritablement comblée en tant que telle. Pas complètement du moins. Elle a toujours été nostalgique de ces longues années passées sur le terre ferme. Sa présence dans les Enfers est de prime abord une contrainte. Une vie de captivité. Elle n’a pas eu le choix d’épouser Hadès, mais elle en est éperdument tombée amoureuse. Hadès est son monde, sa part de noirceur, ses ténèbres, sa violence, son égoïsme, sa froideur, surtout le seul homme qu’elle a connu.
« Ne vous en faites pas. » répond-elle, bienveillante, en agitant sa main droite pour désigner le fauteuil confortable qui se trouve face à une table ronde. « Je venais tout juste de commander. » C’est à moitié vrai, mais elle désire avant toute chose mettre Orpheus à l’aise. Ce qu’elle lit dans le regard de son invité la laisse perplexe. Une pointe de suspicion, malgré toute la gentillesse qui émane du jeune héros grec. Jeune, une notion bien relative pour une divinité mineure comme Perséphone. Orpheus a son âge comme figé dans le temps grâce à la malédiction de l’île. « Sachez, cher Orpheus, que je suis heureuse de vous revoir, après tout ce temps… » confesse-t-elle sur un ton doux, en joignant ses mains l’une contre l’autre. « Avant que ne disiez quoi que ce soit… Je tenais à m’excuser en mon nom et en celui de mon époux pour la manière dont ce dernier vous a traité aux Enfers. J’aurais espéré avoir une seconde chance à vous proposer. » poursuit la déesse, en baissant longuement les yeux vers le contenu de sa tasse légèrement tiédie. Les Enfers ont été une expérience tragique et pleine de leçons pour Eurydice et Orpheus. Elle a insisté auprès de son mari d’accorder la chance au héros grec de ramener sa bien-aimée dans le monde des vivant, mais Orpheus échoua. Au plus grand grand plaisir d’Hadès. Les morts ne doivent jamais retourner sur la terre ferme. C’est bien la règle des Enfers. Perséphone déplore de ne pas avoir pu discuter plus longuement avec Orpheus du temps de sa visite aux Enfers. De lui avoir signifié en personne sa déception. Il est maintenant temps de le faire. Perséphone gagne une seconde chance.
Lorsqu’Orpheus s’exprime enfin sur le but de ce rendez-vous, c’est avec surprise et chaleur qu’elle accueille sa proposition. Orpheus considère ce cadeau comme un honneur, mais c’est elle qui se sent honorée de faire partie de l’histoire du mythique couple grec qui a su braver la colère et l’intransigeance du dieu des Enfers au nom du véritable amour. « Orpheus. » souffle-t-elle, quelques secondes troublée par cette demande des plus honorables. « J’en serais enchantée. Je pense que personne d’autre que moi ne croit aussi fort à la beauté de votre histoire d’amour. » Perséphone ferme les yeux un instant, comme pour savourer ce moment précieux et s’imprégner de toutes les odeurs. Le goût du café, la sensation de réconfort qui s’engouffre en son être, l’odeur de la fumée et du sucre miellé. « Ce que vous me faites est un véritable cadeau. Je me montrerais digne de votre confiance. » Les yeux de la déesse s’illuminent comme les nombreuses facettes d’un diamant taillé à l’état brut. Son visage s’éclaire au même moment, et toutes ses rides d’expression se relâchent pour laisser place à une mine sereine, épanouie. Orpheus apaise le poids de sa culpabilité. Orpheus et Eurydice ne la porte aucunement responsable de leur tragédie dans les Enfers. C’est un tel soulagement. Elle tient à se montrer digne de la confiance qu’ils lui concèdent. Son esprit bouillonne déjà d’idées, toutes plus épiques et colorées les unes que les autres. Elle marque une pause. « Auriez-vous déjà quelques idées, ou me laissez-vous carte blanche ? » Dans tous les cas, Perséphone saura saisir la beauté de leur histoire et la peindre sur une fresque murale. La plus belle de toutes ses créations passées. Un véritable chef d’œuvre.
Les excuses énoncées par la déesse le prennent de court. Patient, à l'écoute, Orpheus reste attentif à ses excuses, sa suspicion fondant comme neige au soleil. Perséphone n'a jamais été son adversaire. C'est même tout l'inverse. C'est en partie grâce à elle qu'il a voulu, autrefois, écrire sa chanson, celle qui serait capable de réinstaurer l'harmonie dans le couple formé par Hadès et Perséphone, celle qui rendrait au monde son harmonie et ses saisons. Elle s'excuse en son nom et en celui d'Hadès, ce qui est honorable, une main tendue qu'Orpheus est prêt à accepter... Avec quelques nuances, toutefois.
- Votre compassion m'honore. Quant à vos excuses, elles me touchent sincèrement, Perséphone. Je les accepte avec toute l'humilité que vous inspirez. Je ne peux, cependant, pas accepter celles que vous énoncez au nom de votre époux.
Il la sait sincère, concernant sa peine et sa déception. Mais il sait qu'Hadès n'est pas un homme au cœur tendre. Orpheus avait éprouvé de la compassion pour lui, pourtant. Il avait su déceler en son cœur de l'épuisement, la lourde pression des responsabilités, la peur, vorace, de perdre Perséphone. Une peur à laquelle il pouvait s'identifier. Mais toute gentillesse avait ses limites, et celles d'Orpheus résidaient en un simple nom : Eurydice. En la maintenant captive, en la condamnant à perdre son humanité et ses souvenirs, si cruellement, en choisissant sciemment de les séparer... Hadès avait perdu l'estime d'Orpheus. Se doutant, cependant, que la position de Perséphone n'est pas une position confortable, et encore moins agréable, le poète lui adresse un sourire doux, bienveillant. Il sait faire la part des choses. Doué pour cerner les gens et leur sincérité, il sent que sa contrition est honnête. Et c'est tout ce qu'il lui faut pour pardonner.
C'est pour cette raison, et parce qu'il se souvient, avec émotion, de tout ce qui l'avait ému dans l'histoire de Perséphone, qu'Orpheus lui adresse sa proposition de fresque murale. L'émotion qu'il cerne chez elle, à cet instant, élargit son sourire. Il accueille avec calme et humilité ses émotions, ainsi que sa joie. Dès l'instant où elle accepte, il se sent plus serein, plus... heureux.
- Merci, Perséphone. Merci, souffle-t-il avec reconnaissance.
C'est d'une grande importance, pour lui. Demander à la déesse de participer à la décoration de leur maison, c'est une manière supplémentaire de guérir les blessures du passé.
- Vous avez carte blanche. Je pense... que vous êtes, en définitive, celle qui connait le mieux l'ampleur de notre histoire. Dans tout ce qu'elle a de sublime et tout ce qu'elle contient de blessures. J'aimerais... j'aimerais que ce soit une occasion, pour nous trois, de faire table rase du passé pour partir sur de nouvelles bases. Plus sereines.
Contenu sponsorisé
(abandonné) (( thank you for the memories )) ✧ – perséphone x orpheus –
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum