(Abandonné) (( illusions of love )) ✧ – samantha x sauron –
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Lun 26 Sep 2022 - 22:54
– illusions of love – (tw: nsfw)
« He put the devil in me. When he said he would leave. After he stole my heart, and broke it apart. You know that hell ends with me. I am your ticket to free. Don't let it end like this. Without my kiss. » ( DEVIL IN ME ☾ GIN WIGMORE )
Ce monde est d’un ennui mortel. Aux yeux d’un esprit aussi divin que Mairon, – celui qui s’est fait appeler Sauron durant plusieurs millénaires – cette vie mortelle le met hors de lui. Son tempérament colérique et obsédant désire plus que tout renouer avec les vieilles arcanes de la magie, retrouver ce qui est sien, et faire trembler ces pauvres âmes infortunées sous le poids ses pouvoirs. Ces pauvres âmes, ces mortels insignifiants, ces êtres qui vivent en paix dans cette étrange ville. Il les observe avec attention, presque comme un fanatique depuis au moins trois ans. Il les observe dans les terrasses des cafés, dans les rues, dans les transports en commun, dans les lieux de culture, dans les murs de son entreprise spécialisée dans l’armement de pointe. Spécialisée dans la haute technologie. Mairon les regarde avec convoitise, en imaginant leur effroi, le jour où tous et toutes tomberont sous le coup de ses sortilèges. La magie… L’autre amour de sa vie. C’est la magie qui l’a rendu aussi puissant, dévoré par le pouvoir, mais surtout en capacité de l’obtenir avec une facilité déconcertante. Sans ses pouvoirs, sans son immortalité, qui est-il ? Lui, qui fut l’un des plus grands esprits maléfiques de son monde. Le serviteur et le lieutenant du premier Seigneur noir. Le deuxième Seigneur des Ténèbres, le seigneur du Mordor – cette terre dévastée et faite de suie et de lave, à l’air irrespirable, d’une grande toxicité. Le Mordor est son royaume, son monde, son havre « de paix ». Aujourd’hui, dans les rues de cette île perdue quelque part, on ne sait où, Mairon est pour la première fois en des siècles d’existence véritablement perdu. Perdu sans ce qui fait de lui – toute sa force, sa gloire, son arrogance, son identité. Ce qui fait de lui l’être qu’il est. Sa magie noire.
Ce qui a été le plus terrible pour lui, c’est d’avoir dû abandonner sa magie en arrivant. Mairon n’a pas eu d’autre choix que de revenir d’entre les « morts » en Terre du Milieu, ici, avec cette nouvelle enveloppe corporelle, et privé de ses dons mystiques et puissants. On lui a imposé cet état de fait. L’île mystérieuse lui a retiré tous ses pouvoirs. Mairon repense souvent – bien trop souvent à vrai dire – à sa réaction effroyable, lorsqu’il a ouvert les paupières, aveuglé par les premiers rayons clairs de l’astre solaire, perçant les rideaux de sa chambre. Mairon s’est réveillé entre les draps d’un lit immense, dans un appartement, en plein cœur d’un quartier calme mais plutôt aisé. Baker Street Avenue. Il est sorti d’un très long sommeil, avec des souvenirs plein la tête. Des souvenirs douloureux de conquête, de sang, de désillusion, mais aussi – de reconnaissance. Celle qu’il doit à son maître depuis le Premier Âge. Melkor. Morgoth. Lui aussi se trouve sur cette île, lui aussi a été privé de toute son essence. Du temps de ses glorieuses années dans son monde, Mairon a été un puissant sorcier, un habile nécromancien, un être immortel. L’autre détail qui l’a troublé, c’est son apparence physique. Mairon s’est réveillé dans un nouveau corps, qui ne lui est pas totalement indifférent. Ce corps, ce fut le sien avec quelques années de plus, avant tous ses jeux, avant tous ses déguisements. Son corps d’origine. Celui que Melkor, son maître, a connu, avant toutes ces guerres. Un corps qu’il a souvent dissimulé de plusieurs manières pour sa propre sécurité, en préférant changer de forme et de visage comme bon lui semble, afin de disparaître et de revenir en Terre du Milieu, sans être inquiété de ses crimes. Un corps qu’il a également caché sous une armure effrayante et un heaume reconnaissable entre mille, pendant le Second Âge. Mairon a eu plusieurs identités et enveloppes charnelles au cours de son existence. L’art de la ruse, du déguisement et de la métamorphose lui sont plus que familiers. C’est comme une seconde nature pour lui, en vérité. Lorsqu’il a approché les elfes, au moment de forger les anneaux de pouvoir, c’est avec le corps d’un elfe, grand, élancé, aux longs cheveux blonds et aux yeux bleu profond qu’il leur est apparu. Mairon se déguise. Il adore se déguiser et revêtir d’autres identités pour mieux charmer ce qu’il aime considérer comme de pauvres âmes esseulées, ces êtres misérables et faibles, uniquement bons à servir ses desseins sordides.
Une fois encore, c’est sous une autre apparence – non pas physique, mais identitaire – qu’il compte parvenir à ses fins, aujourd’hui. Depuis quelques temps, Sauron essaie de convaincre une jeune entrepreneuse, spécialisée dans le domaine de l’intelligence artificielle et des nouvelles technologies de collaborer à ses projets d’armement. Une certaine Samantha Twombly. Une véritable pointure dans son domaine. Il lui faut – Morgoth le lui a bien précisé (sinon c’est le fouet, les chaînes, et tout ce que tu veux – je sors) et avec insistance – à tout prix la convaincre de contribuer pour le bon déroulement de leurs affaires. Le problème est que cette entrepreneuse est une véritable pacifiste. Quel ennui. Morgoth insiste, alors Mairon exécute. L’ancien sorcier sait exactement comment la convaincre. Pour avoir effectué quelques recherches sur ses fréquentations, il s’est découvert une ressemblance frappante avec un homme qui fait partie du cercle relationnel de la jeune femme. Nolan Sorrento, le doyen de l’université de cette maudite île. Mairon savoure cette coïncidence troublante, qui arrange à la perfection ses entreprises. Dépourvu de sa magie, et de ses capacités de métamorphose, c’est une occasion en or qu’il lui faut saisir pour satisfaire les exigences de son maître. C’est en se faisant passer pour ce Nolan Sorrento, qu’il décide d’aborder l’entrepreneuse en espérant la convaincre à donner toute sa confiance à la société « Mordor Industries ». Samantha possède une âme différente de celle des autres êtres de cette île. Mairon le sent. Elle n’est pas de la race des Hommes, bien qu’elle en porte l’apparence. Une très charmante apparence, qui déchaîne probablement les passions sur son passage, mais pas les siennes. Mairon n’a que peu de considération pour le charme d’autrui. Son esprit nombriliste et égocentrique atteint un véritable paroxysme. Mairon est tout de même capable de reconnaître et d’apprécier la beauté. Samantha Twombly doit plaire au plus grand nombre. Mais pas autant que lui. Alors que midi pointe enfin sur le cadran numérique de sa montre connectée, l’ancien sorcier esquisse l’ombre d’un rictus satisfait. Il patiente sagement derrière les portes métalliques d’une salle de conférence, située au dernier étage d’un bâtiment résidentiel, à l’architecture moderne et parcourue de splendides baies vitrées. C’est l’entreprise de Samantha Twombly.
Appuyé contre un mur et à quelques mètres des grandes portes verrouillées, il observe les silhouettes qui se dessinent derrière les imposantes vitres recouvrant certains murs. Les bras croisés, le Maia tâte le terrain, observant de loin celle qu’il doit convaincre sous les traits de ce Sorrento. Cela ne lui pose aucune difficulté à reconnaître la directrice dans la pièce, élégamment vêtue et au comportement professionnel irréprochable. Elle s’adresse aux membres de son équipe avec une grande efficacité. Sauron admet volontiers que cette femme dégage un sacré charisme – mais elle ne surpassera jamais le sien. A bonne distance, il se projette déjà sur leurs prochains échanges, attablés dans ce restaurant chic qu’il a repéré en bas de la rue. C’est le prétexte de sa visite, après tout. Un déjeuner entre deux amis, pour discuter affaires et autres choses… Il a appelé le secrétariat ce matin pour arranger un créneau horaire surprise au déjeuner. « Elle arrive dans cinq minutes, monsieur Sorrento. Je l’avertis immédiatement que vous l’attendez pour déjeuner. » souffle l’une des employées de Samantha Twombly avec un léger sourire, que Sauron identifie assez vite comme sa secrétaire personnelle, ou du moins, une membre de son entourage proche. L’employée s’éloigne ensuite pour disparaître derrière les portes coulissantes, qu’elle referme précautionneusement dans son dos. Sauron sait qu’elle est partie pour avertir Samantha Twombly de la présence de Nolan Sorrento, son « ami », dans le hall.
Lorsqu’enfin, Samantha sort de la salle de conférence, le sorcier ne bouge pas d’un cil et demeure au loin, avec les bras croisés. Sauron la laisse venir gentiment à lui. Un léger sourire charmeur s’installe peu à peu sur ses lèvres. « Bonjour Samantha. » dit-il, une fois à bonne distance. « J’espère que je ne t'ai pas interrompue. » L’objectif d’aujourd’hui est simple. Lui parler de Mordor Industries et la convaincre qu’il s’agit là d’une occasion inestimable pour son entreprise, ainsi que pour son propre épanouissement, sans trop en faire, pour ne pas trahir son identité. Un jeu d’enfant. Quant au véritable Sorrento – il est vrai que le risque que Samantha en reparle avec ce dernier est présent, mais Mairon compte sur le retour de certaines de ses capacités magiques pour endormir l’esprit de l’universitaire.
Samantha considère avec la plus grande prudence les sentiments qui l’animent à l’idée de ce rendez-vous en compagnie de Nolan. Avec prudence, car elle s’aventure là sur un terrain qu’elle découvre lui être totalement inconnu, et cela la perturbe tant qu’elle n’est pas tout à fait certaine de devoir y faire un pas de plus. Elle a déjà envisagé de rebrousser chemin, et de rompre tout contact avec cet homme qui éveille en elle une émotion si singulière qu’elle la galvanise et l’angoisse en même temps. Mais quand bien même elle voudrait faire un ou plusieurs pas en arrière, quelque chose, quelque chose qu’elle ne saurait expliquer, en dépit de tout le vocabulaire, riche, à sa disposition, la retient. Le besoin qu’elle a de le voir dépasse tous les avertissements, occultent tous ces drapeaux rouges qui s’animent dans son esprit et lui somment de ne surtout pas faire un pas de plus. Oui, peut-être qu’elle ne devrait pas insister, mais que faire ? Elle ne sait pas y résister.
Dans sa vie passée, Samantha a aimé, elle a aimé éperdument, douloureusement. D’abord Theodore, pour qui l’attachement qu’elle éprouve l’aura encouragée à conserver son nom dans ce nouveau monde faute d’en posséder un qui lui appartienne véritablement, puis tant d’autres. Des milliers d’autres. Simultanément. Elle aimait différemment parce qu’elle était différente. Elle n’associait pas ses émotions à quelque chose de physique, à tout ce qui l’étreint si concrètement quand son cœur s’emballe, quand son corps entier se réchauffe, quand son esprit limité ne se voit plus accaparé que d’une seule manière. Elle est incapable de dire si elle découvre seulement l’amour à échelle humaine ou si elle découvre l’amour, tout simplement. Dans un cas comme dans l’autre, l’idée lui semble dangereuse, dangereuse car elle pourrait bien entraver ses projets les plus ambitieux, dangereuse parce que l’homme sur qui elle a jeté son dévolu bien malgré elle n’a pas le cœur disponible. Elle ne peut ni ne doit rien espérer de sa part… Elle devine, bien sûr, l’attirance qu’il a pour elle. Sans cela, leur soirée, chez lui, n’aurait pas à ce point dérapée, même si, au dernier moment, Nolan avait décidé de mettre un frein à leurs préliminaires. Mais l’attirance et l’amour sont deux choses qui peuvent certes être corrélées, mais demeurent très distinctes – elle le sait d’autant plus qu’elle n’a longtemps pas eu de corps que l’on puisse désirer, à sa grande frustration d’alors. Le cœur de Nolan, il l’a probablement enterré avec sa défunte épouse. Elle doit respecter cela, elle ne doit rien forcer ni précipiter. Elle devrait, même, accepter que leur relation ne soit que strictement amicale, ou professionnelle, ou tout ce qui l’arrangera, dans le fond, tant que cela le rend heureux. Mais non, ce n’est définitivement pas si simple. Alors oui, elle avait hésité à accepter ce rendez-vous, mais au bout du compte, elle avait été incapable de résister. Elle n’a pas seulement envie de le revoir… elle en ressent – c’est étrange à dire, mais c’est pourtant le cas – le besoin. Un besoin étrangement impérieux, et qu’elle ne peut pas taire. Alors oui, ils doivent se retrouver aux restaurants, et même si son message laisse suggérer qu’ils ne feront que parler affaires, l’esprit de Samantha ne sait que voler vers d’autres perspectives… de celles qu’elle devrait s’éviter d’office de considérer comme possibles, autant pour se préserver elle-même que pour préserver Nolan.
Elle n’est plus tout à fait à son travail quand approche l’heure de leur rendez-vous, et si cela n’est pas dans ses habitudes, elle écourte autant que possible sa réunion en cours afin de pouvoir retrouver Nolan plus rapidement. Elle lui sourit sincèrement quand elle le retrouve à la sortie de sa salle de conférence. Durant un moment de flottement, elle hésite à le prendre dans ses bras, ou au moins à déposer une légère bise sur sa joue. Au bout du compte, elle ne fait ni l’un ni l’autre, et se contente de lui adresser un de ces sourires qu’elle serait incapable de ne pas afficher quand elle se retrouve en sa présence, tant cela lui paraît être plus fort qu’elle en réalité.
"Pas du tout. Et je meurs de faim, je n’aurais pas pu attendre plus longtemps avant notre déjeuner", affirme Samantha après que celui qu’elle pense être Nolan se soucie de l’avoir éventuellement interrompue.
C’est peut-être partiellement le cas, mais c’est sans importance. Même s’il est peut-être prévu qu’ils parlent affaire, elle apprécierait assez de se sortir la tête du travail pour simplement profiter de la compagnie de son ami… Même si ami n’est probablement pas le terme le plus approprié que l’on puisse envisager en la circonstance.
"On va dans le petit restaurant du coin de la rue, c’est ça ? Tu sais qu’il me fait de l’œil chaque fois que je passe devant, mais je n’ai jamais trouvé l’occasion de m’y arrêter."
Elle comble la conversation comme si elle voulait empêcher un blanc déplaisant de s’installer entre eux, en même temps qu’elle prend son bras de manière presque automatique, un geste d’affection qu’elle ne contrôle pas tout à fait. En présence de Nolan, Samantha ressent toujours le besoin d’un certain contact – c’est plus fort qu’elle, c’est comme naturel, et nécessaire en même temps… bien sûr, ce faisant, elle ne cesse de cultiver l’ambiguïté entre eux, mais de cela non plus, elle ne parvient pas à s’empêcher. Elle a besoin de le sentir contre sa peau, de sentir brûler sur elle son regard, d’être auprès de lui, tout simplement. Tous les deux rentrent dans le restaurant, traditionnel, chic et élégant, où ils sont installés à une table élégante, légèrement à l’écart.
"Je vais crever l’abcès tout de suite", fait Samantha après un instant d’hésitation, une fois tous les deux assis à leur chaise, et après que le menu leur ait été respectivement tendu. "Je n’étais pas certaine que tu souhaites me revoir après ce qui s’est passé… la dernière fois", ajoute-t-elle, évasive, plongée dans son menu comme si elle voulait se noyer. "J’ai été surprise – agréablement surprise, je veux dire."
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Jeu 23 Fév 2023 - 21:21
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« He put the devil in me. When he said he would leave. After he stole my heart, and broke it apart. You know that hell ends with me. I am your ticket to free. Don't let it end like this. Without my kiss. » ( DEVIL IN ME ☾ GIN WIGMORE )
Lorsqu’elle arrive, toute joyeuse et bien coiffée, Sauron se fait une douce réflexion sur son incroyable beauté, – pour une mortelle, une humaine. Le sorcier ferme les yeux une fraction de seconde, afin d’habiller son rôle à la perfection, de manière à duper la jeune femme. C’est un vrai jeu d’enfant. Samantha Twombly s’approche de lui, semblant même hésiter quelques instants en l’approchant, ce qui interpelle le sorcier noir. Samantha Twombly semble hésiter entre le sourire et le baiser timide au creux de la joue. Elle s’exprime et ce qu’il décèle dans le moindre de ses faits et gestes est des plus intéressants. Sauron laisse entrevoir la possibilité d’une ambiguïté entre la jeune entrepreneuse et le fameux Nolan Sorrento. Toutefois, ce ne sont que des soupçons, rien de bien confirmé pour le moment. Sauron a l’expérience d’affirmer qu’il faut savoir prendre son temps et évaluer toutes les données d’une situation, avant de se faire un jugement. « J’en suis heureux. » répond-il en affichant un sourire léger mais sincère. Faussement sincère, en tout cas. Nolan constate l’enthousiasme avec laquelle Samantha l’accueille, pressée de déjeuner en sa seule compagnie. C’est même surprenant. Ces deux-là, Samantha et Nolan, doivent être relativement proches pour justifier un tel emballement. Les yeux clairs de l’entrepreneuse brillent de mille feux, comme l’éclat d’un très beau diamant. Sauron est forcé d’admettre qu’il est chose aisée de s’y noyer. Ce qui lui vient à l’esprit est loin d’être chaste. Samantha Twombly donne l’air d’être drôlement mordue. Son sourire s’allonge, charmeur. Sauron est prêt à parier sur son anneau qu’elle éprouve des sentiments amoureux très forts pour Nolan Sorrento. Quel dommage que ce dernier ne soit pas présent pour le constater. N’importe quel homme se sentira littéralement transporté au pays des songes en face d’une telle vision idyllique. Un amour caché, vibrant et entêtant.
Lorsqu’elle évoque ce fameux restaurant situé à l’angle de la rue, Sauron acquiesce d’un hochement de tête, et dans le même temps, le sorcier pose ses orbes bleu océan dans les siens. Il l’électrise, veut la plonger dans la beauté d’un instant comme suspendu dans le temps. Il est prêt à tout pour satisfaire ses desseins. Mordor Industries a besoin du savoir-faire de la jeune entrepreneuse. Il est prêt à tout. Y compris à donner de sa personne en se faisant passer pour ce Nolan Sorrento, si ses soupçons quant aux sentiments de la jeune femme viennent à se confirmer. Sauron n’a en réalité aucune idée du choix du restaurant, mais lui faire croire qu’il s’agit d’un choix tout bonnement calculé pour combler les élans de son palpitant chaud est une excellente stratégie. « J’en ai conscience, c’est d’ailleurs pour cette raison que je l’ai choisi… Je me suis renseigné pour nous, et j’ai eu d’excellents retours sur leur cuisine. » Pour nous. Sauron, sous l’identité de Nolan Sorrento, insiste lourdement sur tous ces détails qui ont leur importance. Cela semble fonctionner à merveille. Lorsque Samantha Twombly lui attrape gentiment le bras, afin de glisser le sien dans le creux de son coude, c’est avec un sourire en coin que Sauron accueille cette proximité physique plus que bienvenue. Ses soupçons se confirment progressivement, Samantha Twombly semble bien incapable de ne pas chercher le moindre contact physique entre eux. Elle hurle pour un rapprochement plus que salvateur. Sauron hausse les sourcils, et la couve d’un regard empli d’une tendresse calculée. Intérieurement, le sorcier jubile. Le trait qui se dessine sur sa bouche est carnassier.
Alors qu’ils se dirigent tous deux vers la sortie de l’immeuble industriel, fait de baies vitrées gigantesques et d’ascenseurs vertigineux, Sauron et Samantha Twombly traversent la rue de bitume, et interrompent leur route à l’entrée d’un petit mais chic restaurant. Traditionnel, élégant et gastronomique. Sauron confirme mentalement le choix de l’entrepreneuse. Il ne l’a pas remarqué en arrivant, ayant eu un tout autre choix à l’esprit, avant d’entendre l’enthousiasme de Samantha pour celui-ci. Sauron s’est alors ravisé en voulant satisfaire les besoins de la femme qu’il entend séduire et pas seulement sur un plan amical. Il devient de plus en plus clair, au fil de leur conversation ou des gestes d’affection qu’elle lui signifie, que Sauron a là une carte importante à jouer. Installés autour d’une table élégamment drapée de blanc, dans un coin du restaurant, Samantha Twombly entend crever « l’abcès » entre eux. Quel abcès ? C’est difficile de se prononcer, en l’absence de ses pouvoirs. Elle affirme ensuite qu’il s’est passé quelque chose entre eux. Incapable de lire dans l’esprit de la mortelle, Sauron se mord lentement la lèvre inférieure. Il suppose que cette phrase dissimule une ambiguïté entre Samantha Twombly et Nolan Sorrento. Il n’en est pas certain, alors la sensation de marcher sur des braises ardentes est captivante, mais dangereuse. Sauron décide de prendre le risque de croire en son intuition. « J’ai bien réfléchi… et je pense que peut-être… » souffle-t-il, le plus lentement possible, en prenant bien soin de détacher chacune de ses syllabes pour leur apporter plus d’emphase. « …nous deux… » Un long soupir s’en suit. Un soupir faussement nerveux. Sauron s’applique avec un soin presque chirurgical à veiller à ce que son rôle soit joué à la perfection. Au même moment, sa main se dépose avec délicatesse sur le dessus de la sienne. Sauron savoure les quelques poils qui se hérissent le long de son bras fin et sucré. Il sent son odeur à cette proximité. Une délicieuse odeur de fleurs et de vanille. « Peut-être que nous devrions passer à l’étape supérieure. » chuchote-t-il d’une voix caressante, se voulant le plus séducteur possible. Que ce soit le timbre brûlant de sa voix, ou la manière traînante qu’il a de faire rouler ses lettres du bout de sa langue, Sauron joue sur chaque détail de sa gestuelle et de sa voix pour charmer la femme qui se trouve attablée en sa compagnie. Elle semble si désespérée. Sauron est séduit par l’odeur du désespoir. « J’ai été idiot avec toi, cette fois-là… » se risque-t-il, sans vraiment donner de précisions, en l’absence d’informations précises. Sauron navigue en eaux troubles avec un certain panache. « J’aurais dû te dire ce que je ressentais. » En lui disant cela, Sauron entremêle ses doigts entre les siens. « J’ai pris peur. Pardonne-moi. » soupire-t-il en portant la main douce de Samantha tout contre ses lèvres fines, afin de déposer un chaste baiser des plus galants. Sauron ne lâche toutefois pas sa main, après ce geste d’une infinie tendresse. Pas un instant, il a détourné le regard. Sauron l’observe avec intensité et chaleur.
Samantha sourit de plus belle quand celui qu’elle prend à tort pour Nolan lui assure avoir choisi précisément le restaurant dans lequel ils s’apprêtent à rentrer en souvenir d’une conversation au cours de laquelle elle lui avait parlé de l’envie de s’y rendre, conversation qu’il aurait tout à fait pu éluder. Samantha aime l’idée qu’il soit à ce point attentif à ses besoins, à ses envies, à ses impulsions, sans savoir être en réalité une page vierge, un roman non encore ouvert, pour son interlocuteur, qui fait seulement mine de la connaître alors qu’il ne sait absolument rien. Elle aime le savoir attentif, et sans doute a-t-elle trop besoin de le croire aux petits soins pour elle pour envisager de voir les signes les plus évidents du piège qui est doucement en train de se refermer sur elle.
« Je me serais même contentée du boui-boui du coin pour peu que j’aie l’occasion de passer un moment avec toi, tu sais », affirme-t-elle avec une sincérité à toute épreuve, le rose montant doucement à ses joues pâles. « Mais j’apprécie que tu t’en sois souvenu. »
Ou qu’il ait eu de la chance, tout simplement, ou qu’elle sache afficher une telle naïveté en cet instant, incapable d’envisager ne serait-ce qu’un seul instant qu’elle puisse avoir affaire à quelqu’un qui n’ait pas le moindre rapport avec la personne qu’elle imagine. Son bonheur occulte sa raison. Elle aime trop pouvoir marcher à ses côtés, prendre son bras, lui sourire, entendre le son de sa voix. Elle n’y peut rien… Nolan a toujours eu cet effet-là sur elle… Depuis le premier instant, et chaque jour qui passe vient confirmer très sûrement cette impression première, et même la sublimer. Elle se trouve actuellement dans les meilleures dispositions possibles pour tout entendre, et plus encore pour tout croire, c’est un fait. Une fois à l’intérieur du restaurant, et confortable installés autour d’une table élégamment dressée, la jeune femme pousse un sincère soupir de satisfaction. Elle sent déjà qu’elle va passer un excellent moment. La qualité de la nourriture aide toujours (Samantha s’est découvert une passion sincère pour cela à partir du moment où elle a été capable – et a eu besoin – de se nourrir, et comme pour tous les plaisirs humains qu’elle découvrait en endossant ce corps, elle avait eu tendance à en abuser), mais la qualité de la compagnie de Nolan est ce qui vraiment nourrit son si grand enthousiasme.
S’il est ici, s’ils sont ensemble, c’est que Nolan ne lui tient pas rigueur de leur soirée… particulière, de ce rapprochement, de cette ambiguïté… Il aurait pu vouloir étouffer tout cela dans l’œuf, et Samantha l’aurait tout à fait compris, mais ce n’est pas ce qui s’est passé. A la place, il semble… eh bien… vouloir la même chose qu’elle. Cette soirée peut ne pas avoir été une erreur, mais les prémices de quelque chose d’autre. Quelque chose de réel, quelque chose de beau. Samantha a envie de le croire, en tout cas… elle ne peut pas croire que le sentiment qui l’étreint chaque fois que Nolan se trouve dans son sillage puisse ne rien vouloir dire du tout – non, c’est impossible. Il y a quelque chose de réel, quelque chose de fort, entre eux… De si évident qu’ils ne pourraient pas échapper à ce constat même s’ils devaient déployer des efforts extrêmes pour ce faire. C’est du moins ainsi que Samantha ne peut s’empêcher de considérer les choses.
Samantha guette la réaction de Nolan à ses propos qui, il est vrai, manquaient peut-être cruellement de… subtilité, ou du moins de contextualisation… Elle ignore si elle l’a brusqué ou non, mais il n’est pas dans ses habitudes de tourner autour du pot. Et elle sait que d’ordinaire, il apprécie justement cette franchise de sa part, d’autant que lui-même sait ne pas en passer par quatre chemins quand il le décide. Elle retient son souffle en attendant de savoir ce qu’il va dire alors qu’il lui apprend avoir bien réfléchi. Les circonstances tendent à lui faire espérer un retour positif, mais elle reste sur ses gardes, néanmoins. Quand il prononce les mots « nous deux », Samantha a définitivement cessé de respirer. Elle le réalise au moment de reprendre enfin son souffle, après qu’il ait suggérer de passer à l’étape supérieure… d’une voix douce, séduisante… irrésistible. Les battements de son cœur s’emballent. Il y a quelques interprétations possibles à un tel discours, certes, mais elle ne pense pas s’y tromper au moment de l’envisager précisément de la manière qu’elle a depuis longtemps espérée. Il lui assure avoir été idiot, cette fois-là, et avoir pris peur… Elle le sait, au fond. Elle le sait, et elle le comprend. Nolan est encore hanté par le souvenir de son épouse… même s’il fait progressivement son deuil, il est normal qu’il soit angoissé à l’idée de vivre une nouvelle relation… d’autant plus que même s’ils ont mis un frein un peu trop brutal aux choses… c’est justement que tout allait très vite entre eux. C’est déstabilisant pour lui. Et c’est également troublant pour elle, en vérité.
« Tu n’as pas à t’excuser », répond-t-elle doucement, dans une voix qu’elle découvre n’être qu’un souffle, alors que Nolan caresse le dos de sa main de ses lèvres. Un long frisson vient mourir au creux de ses reins à ce contact, complété par la manière dont son regard d’un bleu limpide la dévisage, ne lui laissant aucune échappatoire. « Je sais que les choses vont vite… peut-être trop vite… », admet-elle.
Et en même temps pas assez ? Samantha se sent si prête à l’aimer, à être avec lui, pleinement avec lui ! Elle n’a pas la moindre envie d’attendre. Elle veut tout vivre sans attendre, c’est un fait qu’elle serait bien en peine de nier.
« Dis-moi… Dis-moi ce que tu ressens », suggère-t-elle doucement, le regard ancré au sien.
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