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(abandonné) The world has forgotten us | Cutler

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Anonymous

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Lun 26 Sep - 15:34


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The world has forgoten us


Partie de l’équipage. Partie du navire. Partie de l’équipage. Partie du navire. Partie de l’équipage. Partie du navire.

Ces mots répétés sans cesse d’une voix guturale et menaçante, toujours plus fort, d’une manière frénétique, hantent son sommeil trop léger pour être réparateur. Quand il ouvre les yeux, James prend conscience d’où il se trouve petit à petit, et plus encore de ce qu’il est devenu. Redevenu serait plus exact. Le brouhaha ambiant le rappelle au temps présent. Il redresse sa tête douloureuse de la table où elle s’était laissé reposer lourdement, en proie à une violente migraine que des flots de rhum n’étaient pas parvenus à dissiper. Une table empestant des émanations d’alcool et autres effluves que James préfère ne pas se hasarder à identifier. Il passe une main dans ses cheveux sales – exit les perruques, tenues d’apparat et autres artifices, James en est dorénavant bien loin – en se redressant contre le dossier d’une chaise qu’il découvre particulièrement bancale. Il n’a pas la moindre idée de l’heure ou du jour qu’il peut être. Il s’en fait une vague idée selon la fréquentation des lieux. En l’occurrence, ce rade ô combien mal fréquenté de l’île de Tortuga (mais c’est en réalité tout Tortuga qui est mal fréquenté) est plein à craquer. La faune locale, ivrogne, chante à tue-tête des vieux hymnes pirates quand ils ne sont pas trop occupés à s’insulter ou à se rendre coup pour coup. Ce qui laisse suggérer que la nuit est d’ores et déjà bien entamée. Depuis qu’il erre ici, James en a récolté quelques-uns, lui aussi, de coups. Aucun qui ne lui ait laissé de souvenir insurmontable, malgré tout. Quelques yeux au beurre noir, quelques bleus, Rien qui n’égale cette autre douleur qui elle ne disparaît pas, que le temps ne semble pas vouloir dissiper, comme une manière perpétuelle de le punir à la hauteur des péchés qu’il a commis. Son ultime acte de rédemption, mais surtout de dévotion envers celle qu’il n’aurait jamais, ne suffirait guère à racheter ses erreurs. Et combien en a-t-il faites… Il pense encore souvent à Elizabeth. Il pensera probablement toujours à elle, d’une manière ou d’une autre. A-t-elle survécu ? Est-elle en sécurité ? Souvent, il tend l’oreille, espère que son nom ou quoi que ce soit qui lui suffise à la reconnaître étaye l’une ou l’autre conversation, ce n’est jamais le cas. Il veut croire l’avoir aidé, malgré tout. S’être racheté envers elle… ce qui ne suffitra jamais, en revanche, à supporter le poids de sa propre mauvaise conscience. Ses erreurs, c’est à présent qu’il les paye. Ici et maintenant. Non sans un certain cynisme… Désabusé, James Norrington n'attend plus grand-chose de la vie quoi qu’il en soit. Il ne devrait plus faire partie des vivants et il le sait.

Cette douleur constante, rappel interminable de ce qu’il a subi – si ses cauchemars ne devaient guère y suffire. Un élancement constant, puissant, au niveau de l’abdomen. La lame de Bill Turner n’a pas traversé son corps de part en part. Elle a cependant profondément pénétré sa chair, et c’est un miracle qu’aucun organe vital n’ait été touché, et que ses plaies aient su cicatriser en dépit du peu de soin que ses blessures avaient reçus. James Norrington pensait mourir à bord du Hollandais volant. A dire vrai, il gage que cette pensée avait été commune à tous ceux qui avaient assisté à la scène. L’amiral est mort. C’est ce qu’ils avaient tous répétés, les uns après les autres, rumeur bruyante qui ne trouvait plus qu’un écho lointain à son oreille. Son corps proche de l’inconscience, encore meurtri par la lame plantée en son sein, il avait vu se pencher sur lui le visage tentaculaire de Davy Jones, et ces mots prononcés, le regard planté dans le sien, qui peinait encore à le soutenir. James Norrington. Est-ce que tu as peur de la mort ? En réponse, absurde, à cette question, il avait planté inutilement son épée où sa lame pouvait rencontrer son adversaire… Non, il n’avait pas peur de la mort. James Norrington avait été prêt à l’accueillir, à s’endormir dans sa douce et confortable étreinte, pour de bon. Mais James Norrington n’est pas mort. Il a seulement sombré dans l’inconscience. Son corps jeté par-dessus bord, ramassé miraculeusement par un navire de pêche. L’équipage avait pris de lui un soin relatif, mais remarquable étant donné les circonstances. Aucun d’eux n’avait compris son insistance à rejoindre les côtes de Tortuga… Il avait pourtant été exaucé. James Norrington n’est pas mort. Mais il le sait à présent, c’est ici qu’il se laissera mourir. Sans but réel, sans intentions précises, noyant la douleur dans ce rhum bon-marché dont le goût à force d’habitude ne le fait même plus grimacer.

Il a déjà connu ça. Il est passé par là. La situation est cependant différente à présent. Il ne recherche plus la reconquête d’une gloire passée. Il ne veut pas retrouver grâce aux yeux de la société. Il gage que tous ceux qui l’ont connu et estimé et qui sont toujours de ce monde l’estiment mort, et James veut croire que c’est très bien ainsi. Mort aux yeux de la société. Bientôt mort pour de bon. C’est ce à quoi il songe tout en ne pouvant que constater combien la vie semble s’accrocher désespérément à lui dans ces moments où il n’est plus si sûr d’en vouloir. Pourtant, James Norrington n’a jamais envisagé de mettre fin à ce jour. Il pourrait probablement apaiser définitivement, ainsi, son âme tourmentée. Mais il ne le veut pas. Pas tant par manque de courage qu’au nom d’une conviction bien absurde, restes de ses croyances pourtant mises à mal qui lui font considérer cet acte à la manière d’un inexcusable péché.

La tête lourde, le sol semble vouloir se dérober sous ses pas au moment où il se redresse. Son verre à la main, il se dirige d’un pas chancelant vers le comptoir quand un rassemblement de rires gras le détourne de son objectif premier. Ils sont cinq ou six à s’acharner sur un même homme, au sol, qu’ils rouent de coups, enivrés et goguenards. D’instinct, ou par besoin d’un semblant d’action, il se joint à la mêlée, non pour attribuer au pauvre homme à terre quelques coups supplémentaires mais pour les sommer d’arrêter. Pas écouté d’abord, la menace de son pistolet sur la tempe de l’un d’entre eux fait son petit effet. Sans doute auraient-ils malgré tout insisté s’ils n’étaient pas las de ce lynchage abusif. Toujours est-il que la petite foule se disperse finalement, offre à James le loisir de découvrir l’homme encore au sol, qu’il veut inviter d’un geste à se relever.

"Vous êtes bien loin de chez vous", observe-t-il sans savoir tout d’abord à qui il s’adresse, considérant seulement la tenue de son interlocuteur en même temps qu’il veut l’aider à se tenir debout. Ce n’est qu’à ce moment-là que son regard rencontre le sien et qu’il comprend.

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Dernière édition par James Norrington le Mer 7 Déc - 11:53, édité 1 fois
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Anonymous

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Jeu 23 Fév - 21:04



the world has forgotten us

AOÛT 1729 (( ALTERNATIVE UNIVERSE )) ▴ TORTUGA ( NSFW )


Cutler Beckett est incapable de se remémorer le moment précis où il s’est retrouvé au sol, insulté et frappé de toutes les manières imaginables. Ses souvenirs sont flous depuis une bonne dizaine de minutes, lorsque l’une des jambes de ces sombres ivrognes ayant mouillé au port de Tortuga pour quelques jours s’est heurtée à l’arrière de son crâne. Cutler a alors presque failli perdre connaissance. Haletant, la bouche en sang, des bleus très vifs et légèrement violacés sous ses riches habits, l’ancien directeur de la noble Compagnie des Indes britanniques s’efforce de se maintenir en vie. Il inspire à pleins poumons, hoquetant entre les coups de pieds reçus au niveau de son abdomen et de son bas-ventre. Parfois, les coups heurtent son visage, et le font alors gémir si plaintivement que s’en est effrayant le connaissant un tant soi peu. Cutler serre les poings, avant de plaquer se paumes contre le sol crasseux de cette vieille taverne. Il ferme les yeux, en espérant que tout ne soit qu’un putain de cauchemar. Lorsqu’il les rouvre, Beckett se rend bien compte que ce n’en est pas, et que cela ne sera jamais le cas. Sa vie est terminée depuis des heures déjà. Son ancienne vie.

Cutler Beckett est anéanti, autant psychologiquement que physiquement, lorsqu’il a tout perdu à bord de l’Endeavour, en pleine mer. Ses souvenirs ne sont pas aussi flous que l’origine de ce lynchage public, en ce qui concerne sa chute, et celle-ci fut même d’une extrême brutalité. Il a regardé à droite, puis à gauche, alors que le lieutenant Groves espère obtenir de lui un ordre. N’importe lequel. De se battre ou bien d’abandonner le navire. Il s’en est tiré, comme d’autres avec lui. Ils ont tous pu réagir à temps. Contrairement à Cutler Beckett. Cutler Beckett, lui, n’a pas pu. Il s’est retrouvé comme… paralysé devant l’inévitable, sa propre fin, sa disgrâce sociale. Son arrogance a bien failli lui coûter la vie, ce jour-là.  Cela fait des jours maintenant. Il s’est retrouvé en pleine mer, accroché à un vieux tonneau, jusqu’à se faire repêcher à quelques mètres plus loin, par un navire marchand. Ses vêtements salis, un peu déchirés à certains endroits, Cutler Beckett n’a finalement pas eu d’autre choix que de… dissimuler sa véritable identité. Ces pauvres pêcheurs lui ont demandé son nom, et un simple mot s’est murmuré hors de ses lèvres blanches, tremblantes : James. Il ignore pourquoi, mais il a pensé à James Norrington – son amiral – au moment de prendre l’identité d’une autre personne. Celle de n’importe qui, sauf la sienne. Cutler Beckett est un nom dangereux, hors des frontières sécurisées par la Compagnie des Indes. Il lui faut rentrer au plus vite à Port Royal, et annoncer à tous que Lord Beckett est encore de ce monde, et remonté comme jamais. Il doit le faire. Il faut le faire. Ce n’est pourtant pas ce qui est en train de se passer, là, maintenant.

Les pêcheurs ont préféré mouiller sur une bien autre destination, malgré l’insistance de Cutler – qui n’a finalement pas insisté bien longtemps en sentant ces regards suspicieux rivés sur lui –. Cutler a alors compris que ces pêcheurs sont loin d’être d’honnêtes marchands. Ce ne sont pas des pirates, mais ils ont apparemment affaire à certains d’entre eux, et leur loyauté envers la Couronne n’est pas celle d’un digne citoyen comme Cutler Beckett. Il est resté silencieux, expliquant simplement être un bourgeois quelconque, ayant subi une attaque, et laissé à l’abandon non loin d’une île déserte. Ces imbéciles l’ont cru. Les pêcheurs ne sont pas bien intelligents, à son sens. Cutler est de plus, un homme extrêmement convaincant. Mais là, c’est en homme brisé qu’il s’adresse aux autres, qu’il plante ses grands orbes d’acier plein de froideur et d’amertume dans ceux des personnes qui l’entourent. Il ne les regarde pas avec condescendance, pas comme d’habitude, non. Comment se montrer condescendant après avoir perdu son plus beau navire, toute sa flotte, son honneur et maintenant, – alors qu’il se trouve au sol en train de cracher du sang et de prier pour que ces brutes n'endommagent pas son corps de manière irréversible – sa dignité ? Son égo en a pris un sacré coup. Il n’en a plus. Il est brisé. Anéanti, détruit, pulvérisé comme il ne l’a jamais été de toute sa vie.

Et c’est à ce moment, que les souvenirs les plus douloureux et inavouables de sa jeunesse remontent en lui comme des vagues. Cutler essaie de les faire partir, mais il n’y parvient pas. Il leur hurle mentalement de s’en aller – se refusant à se confronter à ces heures humiliantes, où il s’est fait insulter, moqué, brutalisé et bien souvent sous la ceinture, par les membres d’un équipage de pirates d’origine française. Il s’en souvient. Comme maintenant. On le brutalise, on se moque de lui, fort heureusement, on ne lui fait pas de sévices sexuels, mais tout lui revient en mémoire et lui donne presque envie de mourir. Pris par de violents vertiges, Cutler se laisse faire. Que peut-il faire d’autre ? Ils sont au moins quatre, cinq ou même six. Il ne les a en réalité pas compté. On l’insulte une fois encore. « Putain de bourgeois ! » Et il se souvient. « On rigole moins, pas vrai ? » s’amuse un autre en lui assénant un coup de pied au visage, afin de faire saigner encore plus la lèvre inférieure de sa victime. « Ils sont où tes serviteurs, mon gars ? File ton manteau, on t’a dit ! T’es tout crasseux, maintenant… Tu sais quoi, finalement, j’en veux même plus ! Tu l’as tâché de ton putain de sang, saloperie ! » Beckett ne répond pas. Il ne leur répond plus depuis dix minutes déjà. Il se remémore le début de cette altercation avec amertume.

Lorsque les pêcheurs qui lui ont sauvé la vie ont mouillé à Tortuga, – l’île la plus sordide qu’il n’a jamais vu de toute sa vie – ils l’ont laissé et Cutler s’est retrouvé à déambuler dans les rues obscures et bruyantes. On l’a bousculé un nombre incalculable de fois, on l’a regardé de haut en bas, on a cherché à le dépouiller. Beckett s’en est tiré en voulant fuir les rues bondées de prostituées, de pirates et d’ivrognes avec une bouteille de rhum dans la main. Au carrefour le plus proche, près d’une taverne, il a même aperçu tout un groupe de pirates en train de faire un immense feu de joie sur la place publique avec une marionnette à laquelle il s’est d’ailleurs trouvé un étrange lien de ressemblance. C’est là que Beckett a compris son intérêt à fuir au plus vite cet endroit maudit. Si ces pirates apprennent sa véritable identité… Lui, Lord Beckett… S’en est fini. Il s’est engouffré dans la première taverne, avant de se faire prendre à parti par un petit groupe. Aucun de ces hommes ne l’a vraiment reconnu, mais ils ont remarqué le luxe qui s’échappe de ses riches vêtements. On a voulu lui prendre son manteau en velours, et Beckett s’est rebiffé. Voilà comment les choses ont dérapé entre eux, en un battement de cil. Cutler s’est défendu quelques temps, pour s’empêcher de s’écrouler au sol, ce qui n’a finalement pas marché. Trop nombreux. Trop agressifs. Et lui, bien trop faible.

« Lord de mes fesses ! » crache l’un des ivrognes en brisant une bouteille vide d’alcool sur le bord de la table, avant de s’approcher de lui avec l’intention de lui trancher la jugulaire. Cutler rouvre les yeux, et observe la première chose qu’il parvient à distinguer de manière plus ou moins floue : les bottes en cuir d’un autre homme qui ne fait pas partie de la bande. Il pense spontanément à un nouvel agresseur, l’un de ces pirates ivres qui désire s’amuser un peu avec un aristocrate qui s’est apparemment perdu au mauvais endroit et au mauvais moment. Au lieu de l’attaquer, l’homme le défend. Beckett peine à garder les yeux ouverts. Il distingue des cris, des bruits de bagarre et tous les hommes s’en vont, à l’exception de son… mystérieux sauveur. Il fronce les sourcils, et s’accroche presque trop désespérément à son épaule en se remettant sur ses jambes. Beckett saigne de partout. Il souffre atrocement. Il peine à voir clairement le visage de son sauveur, et encore moins de le reconnaître. « Vous êtes bien loin de chez vous. » lui souffle-t-il, ne l’ayant pas non plus reconnu, avant que leurs orbes ne se rencontrent. Une décharge électrique traverse son corps tout entier. James Norrington. Que fait-il donc dans un pareil endroit ? Quelle question stupide. Et lui, que fait-il aussi dans cet endroit sordide et crasseux ? Beckett a honte, furieusement honte de s’être fait prendre dans une situation aussi compromettante et humiliante par son ancien amiral.

Il est blessé, et gêné, mais ne détourne pas pour autant le regard. « Vous comptez me ramener chez moi ? » souffle-t-il. « N’en parlez à personne… Norrington. Je vous… l’interdis. » Beckett se fait menaçant. Il essaie, mais c’est ridicule. Dans cet état, avec cette perruque ébouriffée et légèrement de travers, dans ces habits déchirés et sales, avec ce léger filet de sang qui coule au coin de sa bouche – Cutler Beckett n’est plus que l’ombre de lui-même. Encore maintenant, alors que tout est perdu, il essaie de retrouver sa gloire d’antan. Il ne lui demande même pas ce qu’il fait ici. Beckett le dédaigne de haut en bas. Un homme comme Norrington, autrefois disgracié, ne peut qu’adorer ce type d’endroit sordide et répugnant. Il se retient de lui balancer une saloperie en pleine figure, mais son regard d’acier et terriblement méprisant le fait à sa place. « Allez chercher votre navire, ou quoique ce soit d’autre, et partons d’ici. » Il ordonne, sans lâcher l’épaule de Norrington pour autant. Ses doigts se referment sur cette dernière avec une étrange… possessivité. Il veut que Norrington le sauve. Qu’il le sorte d’ici. Cutler veut que ce soit lui. « Retournons à Port Royal. » Il a des choses à faire, des personnes à voir. Il doit redevenir l’homme qu’il est. Beckett refuse de comprendre que tout est terminé, et que déjà, on cherche à le remplacer au sein de la Compagnie, sans même prendre le temps de le chercher en haute mer, tous sont persuadés qu’il a péri avec l’Endeavour, après que les premiers témoins de la scène se sont exprimés en retournant à Port Royal, il y a plusieurs jours déjà.







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Anonymous

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Jeu 30 Mar - 15:31


The world has forgotten us
James Norrington & @Cutler Beckett

James ne croyait pas si bien dire en suggérant à l’homme qu’il venait de sauver d’un sort tout sauf enviable était bien loin de chez lui. A mille lieues de chez lui, même. Cutler Beckett, même dans cet état de désuétude totale, tranche amplement avec le décor alentour. S’il était bien un endroit où James ne pensait pas le revoir un jour (mais en réalité, il ne pensait pas le revoir du tout, point), c’était bien ici, à Tortuga… Il ne pensait pas qu’aucun autre fantôme de son ancienne vie, si ce n’est les pirates qu’il a trop souvent côtoyé pour son propre bien, referait surface un jour dans sa vie misérable… encore moins lui. Qu’a-t-il bien pu arriver pour ce qu’il se retrouve ainsi, livré à la violence et à la cruauté de tous ceux qu’il s’était targué de pouvoir assujettir depuis le confort d’un bureau luxueux, une tasse de thé à la main. Combien de temps se regardent-ils ainsi, dans le blanc des yeux ? Trop longtemps, probablement. Beaucoup trop longtemps… C’est finalement Beckett qui le premier prend la parole, suggérant que Norrington pourrait décider de le ramener chez lui. A cette réflexion, James ne sait s’empêcher d’esquisser un sourire infiniment cynique. Cutler Beckett se raccroche à ses illusions comme à un canot de sauvetage livré aux éléments, à des eaux trop tumultueuses pour ne pas finir, inexorablement, par couler à pic, d’une manière ou d’une autre.

« Vous n’êtes plus chez vous nulle part », répond-t-il, lucide, convaincu que la vie de Cutler Beckett s’est arrêté au même titre que la siennes, quelque part au beau milieu des Caraïbes. Fut un temps où James était convaincu de pouvoir revenir à son ancienne vie, et il y était parvenu, d’une certaine manière… Mais c’est derrière lui, à présent. Il sait que la chose ne sera dorénavant plus possible, et qu’il serait absurde autant qu’inutile de chercher encore à s’accrocher à quelque chose qui n’est plus. Lord Beckett a perdu ses titres, sa fortune, son prestige, sa réputation… Il ne les récupérera pas. Il vaut probablement mieux pour lui que tout le monde le croit mort au bord de l’Endeavour, tout comme tout le monde pensera que James a péri sur le Hollandais volant… C’est ce qu’il y a de mieux… pour l’un comme pour l’autre. Un rire amer quitte sa gorge, alors que Beckett cherche à asseoir sur lui une autorité de façade, comme s’il était encore en mesure de lui interdire quoi que ce soit. Il y a, dans l’effort avec lequel il cherche à se donner une contenance, malgré sa perruque de travers et ses vêtements déchirés, quelque chose d’à la fois risible et touchant. Il est trop tard pour lui. Il est trop tard pour eux. Cutler Beckett finira bien par en prendre conscience. D’une façon ou d’une autre. « A qui voudriez-vous que j’en parle ? » réplique-t-il alors. « Personne ici ne se soucie encore de votre sort. » Il se corrige presque aussitôt. « Personne, nulle part, ne se soucie encore de votre sort. »

Cutler Beckett pourra bien décider de retourner chez lui si cela lui chante, mais ce sera peine perdue. Ce n’est pas James qui le retiendra de faire quoi que ce soit, quand bien même – et il l’a encore prouvé un peu plus tôt – il est incapable de s’empêcher de lui venir en aide, de le défendre et de le protéger… C’est un constat, si amer soit-il, qu’il se doit de faire par lui-même. Tôt ou tard, la réalité frappera Beckett à la manière d’une gifle en plein visage : tous deux sont les oubliés de l’humanité. Rien ne les attend ni ne les attendra jamais, et espérer quoi que ce soit serait peine perdue. Ils doivent vivre dans la misère, dans la réclusion et dans la violence… Et c’est probablement un sort amplement mérité pour eux, qui se seront joué de la mort et du destin d’autrui, directement ou indirectement, pendant beaucoup trop longtemps. Quand bien même Norrington pouvait être en mesure d’aider Beckett, il ne le ferait pas. Pas après avoir découvert le sort que Beckett avait fait subir au père d’Elizabeth. C’était hors de question. Beckett a ce qu’il mérite… Quoique… Il mériterait probablement un passage à tabac supplémentaire, duquel il ne se remettrait pas.

« Je n’ai pas de navire. Et nous ne retournerons pas à Port Royal », affirme Norrington le plus catégoriquement du monde, tentant d’ignorer la pression des doigts de Beckett, qui s’enfoncent si profondément, si possessivement dans son épaule, qu’il donne le sentiment de ne jamais vouloir le laisser. « J’ai appris ce qui était arrivé à l’Endeavour », ajoute Norrington d’un ton évasif. Bien sûr, c’est un événement qui n’aurait pas pu passer inaperçu : feux croisés entre navires pirates, la mort de Davy Jones… des informations telles que celle-ci passer inaperçu dans un lieu tel que celui-ci. « Tout le monde vous croit mort. » Lui aussi l’a cru. Quand il a entendu parler de la mort présumée de Cutler Beckett, il a d’ailleurs été pris de court par l’émotion qu’il a ressentie alors, d’une brutalité qu’il n’aurait en aucun cas soupçonnée. Il avait eu le sentiment qu’on lui arrachait le cœur, qu’on le privait d’air… Il rejette cette pensée presque aussitôt. « Mieux vaut qu’il continue d’en être ainsi. »

Tout en prononçant ces mots, James laisse son regard s’attarder sur chaque détail du visage du visage de son interlocuteur, zébré d’un long filet de sang. S’il n’était pas intervenu, il aurait pu arriver bien pire encore, mais il se trouve être tout de même sévèrement amoché.

« Il va falloir soigner ça. J’ai une chambre à l’étage, suivez-moi. »

Il n’attend pas la réponse de Beckett pour l’entraîner d’autorité jusqu’aux escaliers, embarquant au vol une bouteille de rhum laissée à l’abandon sur une table, dont il boit tout en marchant une première gorgée avant de tendre la bouteille à son ancien supérieur. Tous deux arrivent dans cette chambre vétustes, aux sols et fenêtres sales, aux draps et rideaux miteux, et à la porte branlante. Ma foi,  c’est ce que Norrington a pu obtenir de mieux.

« Retirez votre perruque, je dois mesurer l’ampleur des dégâts. »


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