Depuis que j’étais par ici, il avait bien fallu que j’apprenne à m’adapter et à gagner ma vie d’une façon normale. J’avais opté pour des réparations. SOS dépannage, à votre service. C'était la phrase, très clichée, que je devais sortir à chaque début et à chaque fin de dépannage. A vrai dire, cela me donnait envie de rire et je débarquais donc, un immense sourire aux lèvres, en présentant ma carte.
« SOS dépannage, à votre service ! » Je venais de pousser la porte d'une boutique. On m'avait envoyé ici pour réparer ou reprogrammer la caisse enregistreuse. Un travail simple et banal, à la portée de n'importe quel humain. Mais c'était moi qui avais été choisi pour venir ici. J'avais pris ça comme d'habitude, avec sourire et engouement, et je m'étais précipité vers la porte, en courant, pour quitter les bureaus et me rendre sur place.
Je n'avais aucune idée de ce qu'était la boutique où j'allais opérer. On m'avait juste donné les indications pour m'y rendre et les données nécessaires pour permettre à l'appareil d'être correctement programmé. Avec ma valisette de matériel, je m'approchai du comptoir.
« Bonjour, je suis le Docteur. Colormetrics – P3000, c'est bien ça ? » Du haut de gamme, je supposais que le propriétaire des lieux avait dû investir dans une caisse tactile à la pointe de la technologie humaine en ayant en tête qu'il allait doubler, voire tripler sa mise de départ.
« C'est un appareil puissant, doté d'un écran de dix-sept pouces... » Je m'étais approché de la bête et je l'observais sous toutes ses coutures, lunettes sur le bout du nez. « Oh, vous avez même pris l'option anti-poussière... Vous avez peur de voir votre appareil ne servir à rien ? »
Quand une machine pareille prenait la poussière, c'était que les affaires allaient mal. Mais mieux valait prévenir que guérir, comme disait un proverbe terrien...
« Vous avez besoin de quoi exactement ? Une mise en route ? Une programmation particulière ? » Pour ce genre de modèle, il y avait pas mal de possibilités, alors il valait mieux que je sache exactement ce que voulait le client.
« Dites-moi tout, cher client, je vais vous servir ça sur un plateau d'argent !» Pas du véritable argent, bien sûr, c'était une métaphore. Les humains raffolaient des métaphores, depuis des siècles. Même Shakespeare en usait et en abusait allègrement. Et ça plaisait encore à l'heure actuelle, alors...
(ATTENTION : les rps avec Deadpool comportent un langage grossier et cru)
Lorsque sa caisse enregistreuse était tombée en panne, Wade n'avait rien pu faire, ça avait clairement été la merde pour les paiements et il avait dû fermer la boutique. Il avait téléphoné en urgence à un numéro qu'il avait trouvé sur internet, soi-disant un service rapide et efficace. Il s'était même attendu à la phrase typique du " je passerais entre 8h et 19h " le genre de phrase qui vous nique la journée en un claquement de doigts, cependant ce ne fut pas le cas, l'homme lui avait donné un horaire précis et ils avaient raccroché.
Le technicien avait été si raide pour arriver que Wade était clairement sûr qu'il pourrait faire un bon participant pour un porno, il n'y avait que dans ce genre de scénario que les techniciens arriver à l'heure et ne parlons pas de la police ! Il le vit entrer dans la boutique en balançant joyeusement son speech. À son service hein ? Tant qu'il arrive à réparer cette merde avant qu'il ne la balance sur un connard ou contre le mur en face de sa boutique, par ce qu'il avait beau être patient, ça ne le gênerait pas d'en acheter une autre à la place de celle-ci.
- Euh, sûrement, le nom est sur le manuel...
Il était resté là à regarder l'inconnu qui s'occupait de sa machine avec fascination, il n’était pas autant calé que lui sur le sujet, si encore ils avaient parlé armement, là il aurait pu argumenter, mais ici il n'y connaissait rien, c'était juste qu'on lui avait conseillé ce modèle-là et l'anti-poussière, il l'avait pris seulement par ce qu'il lui arrivait d'avoir la flemme de laver la caisse, c'est tout.
- Non, c'est quand j'ai la flemme.
Wade n'était pas certains que l'étrange type qui se trouve face à lui, se rendait compte que sa phrase pouvait être très mal interprétée, surtout dans ce genre de magasin. Il haussa un sourcil amusé et secoua la tête.
- Je veux juste qu'elle fonctionne, donc je laisse vos mains expertes s'en occuper, vous voyez le côté réparation tout ça, c'est plus votre truc, moi je suis juste là pour vendre des jouets et divertissements pour adultes.
Et faire son boulot de mercenaire, mais ça, il n'allait pas le crier sur tous les toits, ce n’était pas le moment ni le lieu, si les gens voulaient le contacter il pouvait le faire via le bar qu'il fréquentait quotidiennement. Il posa sa tête dans sa main en regardant l'autre type travailler, c'était presque apaisant, c'était asse amusant de le voir faire, il avait l'air d'être du genre a abusé du café le matin.
Cette caisse enregistreuse était une petite merveille ! les humains arrivaient à créer des appareils de plus en plus sophistiqués et je voyais leurs progrès comme si j’observais une expérience scientifique. C’était magnifique de voir la manière dont les êtres humains parvenaient à combiner les éléments, sans avoir le savoir et la science que nous pouvions avoir, nous, les extra-terrestres. Mais tous les humains n’étaient pas aussi fascinés que moi par toutes les technologies. J’avais d’ailleurs sous les yeux un spécimen particulièrement blasé.
« Il est aussi sous cette petite merveille, c’est une série rare… Il n’y en a pas beaucoup en circulation. » Sans doute à cause de son prix, les humains étaient souvent bloqués par l’idée de devoir sortir quelques billets. Mais ici, je n’avais pas affaire à un homme avare, vu l’investissement que constituait la machine. J’étais assez admiratif de l’espoir que cela traduisait. Ça avait quelque chose de beau.
« La flemme ? Mais comment pouvez-vous avoir la flemme quand vous êtes face à une telle beauté technologique ? » Les humains blasés, c’était quand même quelque chose que je ne comprenais pas bien. Ils avaient un tas de choses, ils avaient plein de possibilités, ils formaient des groupes, des communautés… et ils n’étaient pas satisfaits. Ou bien ils avaient la flemme. « Vous voulez vous contenter du minimum alors que cet appareil est une vraie révolution ! »
Il parla de jouets pour adultes et je chaussais mes lunettes pour regarder autour de moi. « Ah. Oui. C’est un autre type de technologie. Plus basique. » Nettement moins intéressant. Je m’accroupis pour avoir le visage à hauteur du tiroir. La carrosserie de cette caisse-enregistreuse était si parfaite… je me voyais dedans ! Il avait bien fait de prendre l’option anti-poussière, le résultat était excellent ! Il me proposa de boire quelque chose et j’acceptais.
« Je veux bien un thé. Avec dix sucres. Merci. » Le thé, c’était une boisson qui me rappelait toujours Rose. Par l’intermédiaire de sa mère, Jackie. J’aimais bien ça, mais il fallait un peu de glucose, sinon le goût restait un peu trop fade pour moi. Je sortis mon tournevis sonique pour analyser la caisse-enregistreuse le temps qu’il aille s’occuper du thé, mais il était en train de me regarder. Le son de mon tournevis n’était pas habituel pour les humains, alors je me sentis obligé de dire : « Tournevis sonique ! Mon meilleur allié ! »
Enfin, un des meilleurs. J'avais eu aussi des compagnons qui avaient été de très bons alliés également. Mais sans eux, j'étais tout de même très content d'avoir mon précieux tournevis sonique avec moi.
Cet homme semblait avoir une fascination pour sa caisse enregistreuse qui lui poussait à se demander si le truc du type n'était finalement pas les machines ? Il en parlait avec une passion presque déconcertante et Wade l'observa comme s'il avait affaire à un Alien.
- Super ! Cette information est totalement inutile, mais vous avez l'air d'aimer votre travail, c'est amusant.
Comment ça, comment on pouvait avoir la flemme ? C'était simple, il fallait ne pas aimer le ménage, c'était déjà bien qu'il le fasse partout dans sa petite entreprise, sans qu'il ne soit obligé non plus se taper le nettoyage de cette merde qui refusait de fonctionner correctement !
- La flemme, c'est l'un de mes supers pouvoir. Vous voulez que je vous laisse seul ? Vous avez l'air vraiment intime avec ma caisse enregistreuse. Taquine t-il amusé.
Cet homme semblait en plus d'être intelligent, quelqu'un de super débrouillard, par ce que clairement, lui n'aurait pas sue comment réparer cette merde et il l'aurait juste jeté pour en racheter une.
- Va pour un thé dans ce cas ! S'exclame-t-il joyeusement.
Wade laissa l'homme seul, allant dans la petite salle de repos qu'il avait fait, en cas où il aurait un jour des employer, pour lui-même ou bien pour les clients qui souhaitaient boire quelque chose pendant leurs achats, c'était aussi très utile après une partie de jambes en l'air intense ! Il fredonnant joyeusement, préparant la tasse de thé du réparateur. Admirant l'eau chauffée dans la bouilloire alors qu'il vérifiait la boîte de sachet de thé, en saisissant un qu'il glissa dedans après l'avoir ouvert. Il ajouta l'eau bouillante une fois qu'il eut le petit déclique qui indiquait qu'elle était prête. Il apporta alors sa tasse à Ten, la déposant à côté de lui en mettant le paquet de sucre avec au besoin.
- Tournevis sonique ? Ça a l'air vachement pratique ce truc. C'est une technologie Alien ? Ou c'est un truc que vous avez fabriqué vous-même ?
Il observa son interlocuteur, soudainement un peu plus intéresser par lui, se penchant avec curiosité pour le regarder faire, sans pour autant empiété dans son espace personnel. Il se demandait ce qu'était cet homme avant d'arriver ici ? Est-ce qu'il réparait des trucs ?
Une information inutile ? J’aimais bien ça. Tout ce que je pouvais donner comme informations ne me paraissaient jamais inutiles, mais j’avais toujours tendance à être motivé par tout ce qui touchait à la technologie.
« Bien sûr que j’aime mon travail ! et j’aime aussi les informations, utiles et inutiles, d’ailleurs. » C’était tellement intéressant, tout ce qu’il y avait à apprendre et à connaître… L’utile, l’inutile, le vrai, le fou, le loufoque, le drôle, le burlesque… J’aimais tout ce qui constituait le monde qui nous entourait et si cela avait un lien avec les sciences, les techniques ou la technologie, alors, oui, j’étais heureux.
Mais mon client était… comment dire… blasé. Il disait clairement qu’il était flemmard. Et il me proposait de me laisser seul avec sa caisse-enregistreuse. J’arquais un sourcil. Les humains avaient un humour assez particulier, parfois. Je préférais les jeux de mots aux blagues douteuses. Alors je lui fis un grand sourire, comme si je trouvais drôle sa petite blague, et je le laissai s’éloigner pour me préparer mon thé ultra sucré. Accoudé contre le comptoir, je passais mon tournevis un peu partout sur la caisse-enregistreuse. Il n’y avait pas grand-chose de problématique, pourtant, il était bien possible de réparer ça. C’était facile comme tout.
Il revint avec une tasse de thé et une boite pleine de carrés de sucre. « Oh ! du sucre ! génial ! Merci ! » J’en mis une douzaine dans ma tasse, laissant chaque fois le sucre faire un petit « ploc » avant de se disperser dans le liquide chaud. Je touillais un peu dedans avec mon tournevis, puis je souris de nouveau à l’humain. « Oh, ce n’est pas compliqué à fabriquer, mais c’est effectivement une technologie extra-terrestre. Avec ça, je peux faire un tas de choses intéressantes, comme réparer une caisse-enregistreuse, régler la fréquence d’une radio, bidouiller un téléphone pour débloquer les appels partout et à travers toutes les époques… je suis sûr que ça doit même être possible de faire cuire une pomme de terre ou un œuf avec ça ! »
Il y avait un tas de choses que je n’avais pas encore essayé de réaliser avec ce tournevis sonique. C’était génial, comme outil, et il était tout à fait possible de l’améliorer encore. Le commerçant se pencha vers moi. « Vous êtes un petit curieux, vous… Vous avez d’autres trucs à réparer ? Une connexion internet trop lente, peut-être ? ou un micro-ondes qu’il faut améliorer ? »
Wade n'était pas aussi patient que ce type, enfin surtout avec la technologie, un rien suffisait pour qu'il ait envie d'envoyer valser les appareils, mais il avait besoin de sa caisse s'il voulait pouvoir bosser et elle était plutôt pratique. Il écouta l'homme avec curiosité, il semblait toujours avoir quelque chose à dire, est-ce qu'il était aussi bavard pendant le sexe ? ll voulait bien le pencher sur son bureau pour vérifier ça, pourtant il devait calmer ses ardeurs, ce n'était pas le moment de faire flipper ce garçon fort sympathique ! Pour une fois, qu'il trouvait quelqu'un d'aussi amusant que lui et qu'il n'était pas un homme à abattre.
- Je vois ça, ce n'est pas une mauvaise chose.
Il ne s'était cependant pas attendu à ce que l'homme lui offre un sourire aussi grand alors qu'il lui avait fait une blague douteuse, est-ce qu'il était réellement du genre à se taper des machines ? Bon, il n'allait pas juger, chacun ses préférences sexuelles, tant que ça reste légale, sinon il ne se gênera pas avoir une balle de perdu dans sa petite caboche.
Quand il avait donné son thé à son réparateur, il ne s'était pas attendu à le voir mettre une douzaine de sucre dans sa tasse, wow, c'était impressionnant de boire quelque chose comme ça. Est-ce qu'il y avait encore le goût du thé la dedans ? Il était sûr que tout devait être camouflé par le sucre, cependant ce n'était pas lui qui allait le boire, alors ce n'était certainement pas son problème, l'autre était libre de faire ce qui lui plaisait.
- Oh, c'est vachement intéressant. Du coup, si on peut faire cuire un œuf ou une pomme de terre, j'imagine que ça doit aussi faire frire une cervelle ?
Alors qu'il était penché vers l'homme, il avait observé chacun de ses faits et geste, curieux de voir ce qu'il pouvait faire avec son bidule qui fait du bruit, cette petite chose était capable de faire de grandes réparations, il se demandait jusqu'où cela pouvait aller. Avant de finalement lever ses yeux vers son visage, surpris qu'il lui propose de réparer d'autres trucs et bien sûr, Wade avait bien envie de faire des blagues sales et de lui offrir un petit peu de compagnie charnel.
- Et bien... Si vous ennuyez, j'ai ce vieux micro-ondes en fin de vie dans la salle de pause, j'allais le jeter, mais si vous arrivez à le réparer, pourquoi pas ?
Je n’avais pas rencontré beaucoup de commerçants qui travaillaient dans ce genre d’établissement… et pour cause : c’était la première fois que je mettais les pieds dans un sex shop. Peut-être parce que je n’avais jamais éprouvé de réel intérêt pour le sexe, d’ailleurs, ou juste parce que c’était quelque chose de tellement humain que je ne me sentais pas vraiment concerné. Fallait-il des qualifications particulières pour travailler dans une telle boutique ? Je n’en avais aucune idée, mais il me semblait assez évident que des connaissances en électronique n’étaient certainement pas requises.
« Vous n’êtes pas fasciné par tout ça ? Les savoirs inutiles, c’est à la fois drôle et surprenant ! »
J’avais même une petite application sur mon téléphone portable qui me donnait une info inutile par jour. Par exemple, ce matin, c’était sur le fait que le mot « Quatorze » ne rimait avec aucun mot. J’avais passé un petit moment à essayer de passer en revue tous les mots qui auraient peut-être pu faire mentir l’appli, mais je n’avais toujours pas trouvé. Peut-être que la dose de sucre dans mon thé allait m’aider à mieux réfléchir, mais je ne trouvais que des rimes pauvres, avec des mots comme « orge », « dégorge », « regorge », « forge »… ça ne fonctionnait pas.
Mon interlocuteur me posa une question pendant que je dégustais mon sucre au thé. « Jamais essayé. Mais ça doit pouvoir se faire… » Je répondais sérieusement parce que je savais bien que les humains mangeaient parfois des plats un peu spéciaux : des escargots, de la panse de mouton farcie, des reins de porc… alors pourquoi pas de la cervelle frite ? J’imaginais des beignets de cervelle de porc panée, passée dans de l’huile de friture, un peu comme des calamars à la romaine, mais avec des tranchettes de cerveau porcin à la place des anneaux de tentacules. « Mais ça doit être meilleur dans de l’huile, non ? »
Si c’était comme les plats frits humains qu’ils passaient parfois au four sous prétexte de les rendre moins gras, ça devait perdre en goût. Comme c’était le cas pour les croquettes diverses. Une panure demandait du gras, tout le monde savait ça.
Une fois que l’appareil du magasin fut fonctionnel, je le testais devant l’homme pour lui montrer rapidement la procédure pour l’utiliser correctement, puis, comme j’avais demandé s’il n’y avait pas un autre travail pour moi, il m’indiqua une pièce où se trouvait un four à micro-ondes en panne.
« Parfait ! » J’adorais réparer les micro-ondes. Quand ils étaient propres. On pouvait même les améliorer facilement en y ajoutant des fonctions plutôt pratiques et sympathiques. Je le suivis vers la salle de pause et mon regard se posa instantanément sur le micro-ondes. « Wow ! mais… c’est une antiquité ! Vous l’avez depuis quand ?» Si Donna avait été là, elle aurait sûrement renchéri en demandant si c’était son cadeau de petite communion, mais n’ayant ni Donna ni la référence, je n’ajoutais rien, prenant plutôt le temps d’analyser, sans le toucher, l’appareil, en tournant autour et en observant les moindres petits détails.