Assis sur son postérieur, Sirius attend patiemment que sa mère sorte de chez elle. Depuis qu’elle est venue le voir directement sur son lieu de travail, le jeune homme n’est pas serein, pas du tout. Il n’aime pas qu’elle soit revenue dans sa vie ainsi que dans celle de Regulus. Cela ne présage absolument rien de bon. Son frère était enfin parvenu à trouver un équilibre et à être plus heureux, loin de l’influence de leur famille et en particulier de celle de leur mère. Il craint que son cadet ne replonge dans les ténèbres à cause d’elle. Alors, il a décidé de la surveiller de près afin de protéger son frère à sa manière. Walburga lui a demandé de l’aider parce qu’il est en danger, mais aux yeux de Sirius, c’est elle dans l’immédiat le premier danger pour lui. Et comme il sait que Regulus n’a jamais cessé de l’aimer, il ne sera jamais capable de la faire sortir de sa vie comme il l’a fait lui autrefois. C’est pour cela qu’il se tient aujourd’hui là, sous sa forme de chien. Ça n’a guère été difficile de découvrir où elle loge pour le moment. Sa mère n’a jamais été discrète et il doute sérieusement qu’elle fasse le moindre effort pour cela, même si elle attire l’attention sur elle. Au contraire, elle aime ça. Et si un moldu a le malheur de la regarder de travers, il n’a aucun mal à l’imaginer le remettre à sa place en le traitant gentiment de « sale vermine » ou de « monstre ». S’il avait été sous sa forme humaine, Sirius aurait ri jaune. À la place, le chien noir laisse échapper un drôle de jappement qui effraie quelques pigeons autour de lui. Les quelques personnes qui passent devant lui l’ignorent pour la majorité. Un enfant, ayant eu le courage de s’approcher de lui, s’est permis de le toucher et Sirius n’a eu d’autre choix que de jouer les vrais chiens. Il s’est laissé caresser en remuant joyeusement la queue avant que sa mère ne le rappelle.
Depuis combien de temps est-il, là ? Il ne sait pas, juste que le temps commence à devenir long. Et au moment où il songe à abandonner pour aujourd’hui, il la voit finalement quitter l’immeuble d’une démarche qu’a toujours prétendu être noble. Bien que non ravi de la suivre, Sirius s’assure de laisser une bonne distance entre eux, parce qu’un gros chien comme lui ne paraît pas inaperçu, bien au contraire. Il est surpris que sa mère ne fasse pas appel à un taxi ou ne transplane. Bon peut-être que concernant ce dernier point, elle n’a pas encore retrouvé toute sa magie. Après tout, il a mis trois ans à la retrouver pour sa part et il sait qu’il en va pour tous. Finalement, sa mère s’arrête devant un restaurant très chic et y entre. Ah. Elle a donc rendez-vous avec quelqu’un. La question est maintenant de savoir avec qui. Il doute que ce soit avec Regulus, mais maintenant il lui faut en avoir le cœur net. S’assurant qu’elle ne reparte pas tout de suite, Sirius s’éloigne du restaurant pour reprendre sa forme humaine et en profite pour s’acheter un sandwich qu’il se dépêche de manger avant de retourner à son poste. Installé de manière très inconfortable sous une Jeep – il est trop grand pour passer sous une voiture -, il attend patiemment que Walburga en sorte. Le temps lui semble à nouveau très long et il est à deux doigts de s’endormir lorsqu’il la voit finalement en ressortir, seule. Là, il hésite à la suivre à nouveau où se rendre à l’intérieur du restaurant pour tenter d’identifier son mystérieux rendez-vous. Il finit par choisir la seconde option. Laissant à nouveau suffisamment de temps s’écouler, il sort de sa cachette et reprend sa forme humaine dans une petite ruelle avant de revenir. Inspirant un bon coup, il entre à l’intérieur.
Rapidement, Sirius tente du regard de repérer quelqu’un qu’il connaît avant qu’on ne vienne lui demander s’il désire une table pour manger. La chance est avec lui car tous les serveurs sont momentanément occupés. En revanche, tous les visages présents dans la salle lui sont inconnus. Sa mère serait-elle venue manger seule ? La connaissant, il en doute sérieusement. D’après ce qu’il a entendu après la mort de Regulus et de son père, elle est restée cloitrée seule au 12 Square Grimmaurd durant les dernières années de sa vie. Il la voit donc mal sortir seule. Non, elle est forcément venue rencontrer quelqu’un, il est en persuadé. Néanmoins, Sirius doit admettre qu’il fait fausse route. Et comme il n’a nullement l’intention de déjeuner dans un restaurant aussi cher, il décide d’abandonner, bien que déçu. Il n’est cependant pas assez rapide, car un serveur finit par l’interpelle et Sirius demande alors poliment s’il peut simplement utiliser les toilettes. Il se dépêche et quelques instants plus tard, il en ressort pour presque se cogner contre son père. Le choc de se retrouver littéralement nez à nez avec son père le cloue sur place, sans mot. Il a sincèrement pensé à beaucoup de visages, mais étonnement, son père ne lui est jamais venu en tête. Qu’il est bête. Si sa mère est ici, pourquoi pas son père également ? Sirius se sent bien plus mal de se retrouver face à face avec lui, pour la bonne et simple raison que ce dernier n’a jamais beaucoup participé à son éducation. Il a toujours passé la majorité de son temps dans son bureau et les règles étaient très claires : Regulus et lui n’avaient sous aucun prétexte le droit de venir le voir quand il s’isolait dans cette pièce. Autrement dit, il ne voyait que peu son père. C’est pour cela qu’il n’a pas une grande opinion de lui. Le peu qu’il sache, c’est que c’est un homme très autoritaire, froid et distant. Mais les rares fois où il se joignait à Walburga pour le corriger, ses punitions à lui étaient deux fois pires. Il avait déjà levé sa baguette magique contre lui. Sirius n’a jamais craint sa mère. Mais son père, Orion, s’est une autre histoire, il doit l’admettre. Alors par réflexe, il recule de quelques pas malgré qu’il soit tout aussi grand que lui. Il se serait franchement bien passé de cette rencontre, mais maintenant il est trop tard pour reculer.
- Bonjour père. Quelle surprise de vous voir ici. dit-il en essayant de ne pas prendre un ton arrogant avec lui, chose qu’il fait plus naturellement avec sa mère.
Bien qu’impressionné et légèrement stressé de cette rencontre, Sirius ne détourne pas pour autant le regard. Il est et demeure un Gryffondor après tout et il est bien décidé à le montrer à Orion. Bien sûr, il ne se permettra probablement pas tout ce qu’il se permet avec sa mère, mais en aucun cas il donnera l’impression à son père qu’il a changé. Sûrement pas. Il ne méprise pas son père autant que sa mère, mais cet homme n’a jamais été tendre avec lui non plus. Et à ses yeux, un bien piètre père. Si Walburga a brillé pour avoir été constamment sur son dos durant son enfance et son adolescence, Orion lui a brillé pour son absence dans son éducation à lui et à celle de Regulus. Sirius voulait découvrir ce que fabriquait sa mère, maintenant il le sait et il le regrette un peu. D’un autre côté, ce n’est peut-être pas plus mal non plus. À présent, il sait qu’Orion est également présent. Plus que jamais, il ressent la nécessité de protéger Regulus. Il le fera. D’une manière ou d’une autre. Il l’a abandonné une fois et ce qu’il en a résulté, fut sa mort. Il ne commettra pas deux fois la même erreur même si cela signifie défier ses parents, une nouvelle fois. Il ne manque pas de courage et d’audace après tout.
Dernière édition par Sirius Black le Dim 4 Juin - 20:43, édité 2 fois
Natasi Daala
▿ Ton univers : Star Wars
▿ Date de naissance : 21/04/1996
▿ Age : 28
▿ Métier : Directrice de campagne de Wilhuff Tarkin ▴ Militante et membre du parti politique d'extrême-droite "Nouvel Empire"
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur :
Daala: "The Rebel Alliance won't know what hit them." Tarkin: "Oh, they'll know, my dear. Everyone will know. That's the point." ―Admiral Daala and Grand Moff Tarkin, meeting on the Death Star
Orion Black est incapable de dire exactement depuis combien de temps il patiente à l’intérieur de ce restaurant, jusqu’à voir l’ombre divine de son épouse apparaître entre les tables drapées d’élégantes nappes dans les teintes sombres. Voir Walburga, après toutes ces années d’attente et de frustration est un réel plaisir qu’il refuse de gâcher en se plaignant de son léger retard. Sur cette île, Walburga est une femme extrêmement occupée. Elle occupe des fonctions importantes, un pouvoir de décision à vous hérisser les poils des bras, si vous faites partie du monde très fermé des arts. Dans ce monde, elle travaille. Comme Orion. Le travail. Quelle idée grotesque. Deux aristocrates n’ont pas besoin de travailler pour subvenir à leurs besoins, ce sont des activités qu’ils n’ont jamais eu envie d’aborder dans leur monde, et pourtant, les voilà chacun avec des fonctions et des responsabilités professionnelles. L’île est bien ironique. Orion prétexte que c’est pour tuer le temps, ce qui n’est pas totalement faux en soi. Il est vrai qu’Orion Black s’ennuie depuis trois ans. Trois ans sans avoir de nouvelles de sa cruelle et séduisante épouse. Trois ans sans savoir ce que devient Regulus, le fils prodige. Trois ans sans parvenir à entrer en contact avec son premier fils qu’il a lâchement abandonné, Sirus. Les caprices de l’île ont fait d’eux des étrangers, créant un voile opaque les empêchent de tous se rencontrer. Jusqu’à il y a quelques semaines.
Walburga est la première des membres de sa famille qu’Orion a pu retrouver – par un heureux concours de circonstances, au cours d’une réunion mondaine dans un riche hôtel de la ville. Regulus fut le second, dans un café tout ce qu’il y a de plus banal. Orion s’interroge alors depuis quelques jours sur Sirius. Ils se sont quittés en très mauvais termes, mais jamais le sorcier anglais n’a pu tirer une croix définitive sur son fils aîné. Une part de lui, – qu’il n’a jamais souhaité exposer au grand jour – espère pouvoir le retrouver et le convaincre de se ranger du « bon côté ». Celui des leurs idéaux, de la grandeur de la noble et ancienne famille Black. Loin de prendre la fugue de Sirius pour quelque chose d’irrémédiable, le patriarche considère qu’il faut laisser le temps au temps. Sirius reviendra, un jour. Et ce jour-là, Orion l’accueillera en lui donnant une seconde chance. Sirius fera de meilleures choses. Rien n’est définitif. Rien n’est absolument perdu. Sirius porte son nom, et son sang coule dans ses veines. Cela ne peut être autrement. Orion ne parle jamais de Sirius avec Walburga. Leur enfant représente une telle déception pour le couple, qu’ils ont convenu d’éluder son existence ensemble pour se focaliser sur Regulus, l’enfant modèle. Plus si modèle que cela, tout compte fait. Orion a récemment découvert une facette de Regulus qui le fait longuement réfléchir sur l’éducation de ses fils. Si… S’ils sont comme cela, s’ils représentent de véritables déceptions, c’est quelque part, il y a un échec. Une faute, un manquement dans leur éducation stricte et sans pitié. Son absence est forcément la cause de tous leurs malheurs. Orion n’a jamais été le père parfait, le père présent, le père qui réconforte, le père qui montre de l’intérêt pour ses enfants. Cette île est… certainement une chance pour lui de tout reprendre à zéro avec chacun d’eux. De les modeler convenablement à l’image des nobles Black.
Alors qu’il essuie délicatement sa bouche avec le bout d’une serviette en coton, Orion semble avoir l’esprit ailleurs. Le sorcier n’a cessé de s’interroger sur ses enfants durant tout le dîner. Walburga l’a senti divaguer, mais ne l’a pas brusqué. Elle a supposé que ses occupations professionnelles et la présence de ces « infâmes et misérables créatures inférieures » sont les causes principales de sa contrariété. Pas vraiment, en réalité. Certes, Orion est agacé par son travail, par la présence de ces Moldus un peu partout autour d’eux, ces mêmes Moldus qui respirent son air et qui empruntent les mêmes ruelles que lui, mais c’est autre chose qui le perturbe profondément. Orion n’a pas souhaité, pour l’instant, rentrer dans le sujet, pas tant qu’il n’est pas certain de savoir quoi faire. C’est bien beau de vouloir prendre son rôle de figure paternelle plus au sérieux, encore faut-il le vouloir sincèrement, et surtout, comment créer un lien qui n’a jamais vraiment existé ? Les rares fois où Orion Black s’est mêlé de l’éducation de ses fils, par le passé, c’est pour redoubler leurs sanctions, ou appuyer sur les points les plus douloureux à coup de sortilèges impardonnables et de tirades glaçantes, autoritaires et cruelles. Orion admet aujourd’hui avoir été un père absent la grande majorité du temps, et un père tyrannique et sadique à ses heures perdues. Sirius et Regulus l’ont tous deux déçu si profondément, qu’il en vient à se demander si sa propre éducation n’est pas également à remettre en question. Son propre père ne l’a jamais épargné, dans son enfance. L’expression de son amour ou bien encore de son affection s’est toujours soldée par des coups et des moqueries. Arcturus Black fut un père terriblement despotique, appuyé par Melania, une mère soumise et transparente. Il n’y a rien d’étonnant à ce qu’une fois père, Orion perpétue ce qu’il a lui-même vécu. L’amour froid et cruel est la seule et unique forme d’amour filial qu’il est capable de prodiguer à sa chair et son sang.
Alors qu’il se lève, une fois Walburga partie, pour aller payer l’addition, le sorcier en profite pour balayer la salle du coin de l’œil. Son regard inquisiteur se porte sur un ou deux visages, loin d’être familiers. Jusqu’à… Jusqu’à l’un d’eux. Le sang d’Orion se glace presque instantanément. Un jeune homme attire son attention. Les cheveux bruns, légèrement mi-longs, le regard doux mais perçant, la stature noble mais décontractée, un brin rebelle, et semblant rechercher quelque chose en particulière dans le restaurant. Quelque chose ou quelqu’un. Orion se sent mystérieusement happé par une douce et agréable chaleur s’engouffrant dans sa chair pour envelopper son cœur. Sirius. Est-ce bien lui ? Cela fait des années que leurs routes ne se sont pas croisées. Trop longtemps pour qu’il puisse être certain de l’avoir parfaitement reconnu, surtout à la volée. Orion détourne son attention pour terminer de régler la note de son déjeuner avec une splendide carte brillante, tout en insultant mentalement le Moldu qui vient de le sortir de son état de transe pour lui demander de se dépêcher. Il se contente de lui adresser un regard froid, presque méprisant, avant de ranger son portefeuille en cuir noir dans la poche intérieure de sa veste de costume. L’air dédaigneux, Orion Black décide d’en avoir le cœur net. Il contourne les tables, ignore les allées et venues des clients de ce restaurant très huppé de l’hypercentre, jusqu’à atteindre un couloir au fond de la salle. Personne aux alentours. Il scrute à droite, puis à gauche, mais le jeune homme semble avoir disparu. C’est à ce moment précis que le jeune Sirius s’échappe des toilettes, avec la porte grande ouverte. Père et fils rentrent en collusion.
Voir son fils après toutes ces années a presque quelque chose de grisant pour Orion. Le sorcier a envie de lui dire qu’il trouve qu’il a bien grandi, qu’il est devenu un jeune homme séduisant, charismatique, et qu’il lui rappelle même son propre physique dans sa jeunesse. Orion en a envie, mais ne le fait pas. Les mièvreries sentimentales, très peu pour lui. Au lieu de cela, il se renferme et offre cette moue boudeuse, et ce visage impassible qui lui sied extraordinairement bien au teint. Lèvres closes, ses sens aux aguets, le patriarche Black réfléchit à la meilleure manière d’aborder la conversation avec lui. C’est Sirius qui ouvre la bouche le premier, brisant le silence gênant entre eux. « Bonjour père. Quelle surprise de vous voir ici. » Sirius le salue sur un ton… neutre. Pas aussi arrogant ou désinvolte qu’avec Walburga, fait-il remarquer à lui-même. Orion est bien souvent spectateur d’une rivalité flamboyante et d’éclats de voix glacés entre la mère et le fils aîné. Avec lui, en retrait, un livre en main ou un gros cigare ensorcelé, en faisant mine de ne prêter aucune intention à leurs querelles incessantes et leurs luttes de pouvoir. A son humble avis, Walburga gagne toujours chacun de leurs rounds. L’avis d’Orion est bien évidemment subjectif. Stoïque comme une statue de cire, Orion Black n’exprime aucune émotion. Pas même un froncement de sourcil. Il observe silencieusement chaque fait et geste de son fils, dont ce mouvement qui le surprend malgré lui, ce léger recul. Un mécanisme de défense. Orion décèle également autre chose dans l’aura qui se dégage de Sirius, une certaine anxiété probablement due aux circonstances surprenantes de leurs retrouvailles. Orion aussi est surpris, mais s’efforce de tout enfouir en lui et de mettre sous clé ses émotions douces, les plus sincères. Une part de lui est heureuse de retrouver le chemin de Sirius. Malgré toute la déception, les querelles et les non-dits… Sirius reste son fils. Un fils ingrat, certes, mais son fils malgré tout. Orion n’a jamais su exprimer ses sentiments, que ce soit avec Sirius ou Regulus, mais le sorcier les aime. Il les aime en silence, en froideur et en aparté.
Orion baisse ses yeux sombres en direction de ce que tient fermement Sirius dans le creux de son poing. Une baguette magique, fièrement levée et positionnée à quelques millimètres de sa poitrine. Il étouffe un rire. Lentement, mais sûrement, le coin de sa bouche se courbe en un léger rictus. « Range ta baguette, mon fils. » murmure Orion à voix basse. Comme un souffle chaud, faible mais dangereux. Orion n’a pas grand-chose à faire pour imposer son autorité, elle émane naturellement de chaque fibre de son être, de chaque pore de sa peau. « Ce sera inutile. Je ne te ferai aucun mal. » Ce qu’il ne lui dit pas, c’est qu’il en est véritablement incapable. Les sanctions, les sortilèges sont quelque chose, mais assassiner son propre fils en est une autre. Orion lève alors sa main pour la poser à plat contre la baguette de Sirius, de manière à l’encourager à la baisser pour pointer autre chose que sa personne. « Asseyons-nous quelque part. Je pense que nous avons des choses à se dire, après tout ce temps. » précise-t-il, plus durement. « Tu as manqué ta mère de peu. » Orion exprime un premier sentiment : la déception. Une réunion familiale complète leur aurait fait le plus grand bien à tous les deux, avec Walburga pour tempérer les humeurs de l’un comme de l’autre. (tu parles, elle va les aggraver)
Revoir sa mère est une chose dont Sirius se serait bien passée mais qu'il peut plus ou moins gérer, mais son père c'est encore autre un autre niveau. Il n'a jamais osé le défier réellement en face à face comme il l'a si souvent fait avec sa mère. Il faut dire aussi qu'il n'a pas vraiment eu l'occasion, puisque son père était absent pratiquement tout le temps. Et si l'occasion s'était présentée, Sirius n'est pas réellement certain qu'il aurait osé jusque-là. Son père est un homme tout aussi cruel et stricte que sa mère, peut-être même plus, il ne saurait le dire avec exactitude. Aux yeux de Sirius, c'est une personne encore plus froide si possible que Walburga et en même temps qui semble si indifférent de ce qui se passe sous son propre toit. Si le jeune Black peut prétendre dresser un portrait sans mal de la personnalité de sa mère lunatique, en revanche il lui est beaucoup plus difficile d'en faire de même avec son père. Sirius pense même ne pas réellement le connaître. Si pour les Black, c'est tout à fait normal, d'un point de vue extérieur, c'est plutôt triste qu'un fils ne connaisse pas son propre père. Sauf que Sirius est loin de s'en plaindre et il aurait largement préféré que sa mère en fasse tout autant et confie leur éducation à Regulus et à lui à une servante, cela lui aurait évité d'être constamment déçu du manque d'amour de ses parents, en particulier de la part de sa mère. Et en comparaison, le jeune homme préfère encore son père qui a eu le mérite de ne pas être constamment sur son dos, au contraire de Walburga. Cependant, il aurait largement préféré ne jamais revoir Orion Black, pour la simple et bonne raison qu'il ne sait pas à quoi s'attendre de sa part. Ne pas le craindre serait complètement fou de sa part et même s'il est suffisamment rebelle, arrogant et insolent pour tenir tête à pratiquement n'importe qui, il n'est pas pour autant stupide pour ignorer le danger que peut représente Orion.
Son père n'a guère changé physiquement depuis la dernière fois qu'il l'a vu. Cela remonte très précisément au fameux jour où il s'est enfui du 12 Square Grimmaurd. Par la suite, il ne l'a plus revu. Il a simplement appris sa mort, deux ans avant qu'il ne soit arrêté et envoyé à Azkaban. Sirius, qui n'éprouvait plus rien pour sa famille, n'est jamais revenu pour assister à ses funérailles. De toute façon, on ne le lui aurait certainement pas permis et grand bien lui fasse. Ironiquement, c'est la même année que Regulus avait trouvé la mort dans des circonstances inconnues à Sirius. Son père n'avait probablement pas supporté la perte du fils prodige et aux yeux de Sirius, c'était sûrement mieux ainsi que de rester avec un elfe et une femme complètement cinglés. En tout les cas, Orion est toujours le même homme. Il s'impose avec son charisme naturel, son air froid et ses traits nobles. Il a beau avoir renier de toutes ses forces sa famille, la vérité est que sa ressemblance avec son père sauterait aux yeux de n'importe qui. Il a indéniablement hérité de ses traits nobles, les mêmes cheveux noirs. Mais si le père et le fils partagent énormément de similitudes physiquement, il n'en est rien des traits de caractère. On pourrait clairement affirmer que c'est le jour et la nuit à vrai dire. Orion est quelqu'un de froid, cruel, strict, sombre, fier tandis que Sirius est rebelle, joyeux, arrogant, courageux et loyal. L'un des seuls traits de caractère qu'il a hérité de sa famille, c'est sans aucun doute son impulsivité. Autrement, il n'a rien à voir avec les Black, preuve en est que le Choixpeau l'a envoyé à Gryffondor. Sirius lui-même s'est souvent demandé comment il peut être aussi différent des siens, comment c'est possible.
« Range ta baguette, mon fils. »
La voix à peine audible, ressemblant davantage à un murmure qu'à autre chose, mais Orion aux contraires de Walburga n'a jamais eu besoin de crier pour asseoir son autorité. Chez lui, c'est naturel et terrifiant. Sirius le redoute, bien qu'il serait suffisamment courageux et stupide pour défier son père. Heureusement pour lui, il a le bon sens d'obéir. Après tout, ce n'est nullement le lieu pour se donner en spectacle. C'était d'ailleurs un geste stupide de sa part que de le menacer avec sa baguette, mais l'impulsivité a toujours été le plus gros défaut et ennemi de Sirius. Et puis, c'est une sorte de mécanisme de défense, lui qui a été si malheureux au 12 Square Grimmaurd. Qui pourrait lui en vouloir honnêtement ? Mais bien évidemment, Orion est loin d'être impressionné. Demeurant parfaitement stoïque et calme, il donne cet ordre simple et Sirius y obéit malgré lui. Sa main tremble, mais il abaisse lentement sa baguette, d'autant plus qu'Orion pose sa main dessus pour l'inviter à la baisser. Cependant, il ne la range pas, n'ayant nullement confiance dans les paroles de son père. Par le passé, il a déjà usé du sortilège de torture sur lui. Sirius sait parfaitement de quoi il est capable, il en a malheureusement déjà fait les frais. Aussi, il n'a nulle confiance et il serait bien sot d'ailleurs de se laisser berner.
« Asseyons-nous quelque part. Je pense que nous avons des choses à se dire, après tout ce temps. »
La première envie de Sirius, c'est bien évidemment de rétorquer impulsivement que non, il ne viendra pas s'asseoir à table avec lui parce qu'il est rebelle et qu'il n'en a rien à faire de ses parents. Mais heureusement, il se retient de prononcer ces paroles qui lui brûlent pourtant les lèvres. Tout lui indique que c'est un piège grossier et que cette discussion n'aura rien de bon pour lui. Ses parents n'ont jamais été bon pour lui et ne le sauront jamais. Il le sait parfaitement bien au fond de lui. À chaque fois qu'il a espéré que sa mère finisse par accepter celui qu'il est et lui témoigne enfin un peu d'amour maternel vrai, il n'a connu que la déception. Aujourd'hui, il est un grand garçon, il est un adulte et légalement, ses parents n'ont donc plus aucun droit sur lui, d'autant plus qu'il est un homme. La vérité, néanmoins, c'est que Sirius a terriblement souffert de ce manque d'amour et aujourd'hui encore, une toute petite part de lui espère quelque chose qu'il ne recevra jamais. C'est pourquoi, il a tout sauf envie de venir s'asseoir avec son père et de discuter tranquillement, comme si ne s'était jamais passé. Il refuse de plier à ce petit jeu. Il n'est pas Regulus, il n'est pas ce fils que Walburga et lui peuvent modeler comme bon leur semble. Sirius Black est un rebelle, Merlin en a décidé que son cœur ne serait jamais celui d'un vrai Black. Et aujourd'hui encore, il est fier d'être un Gryffondor dans l'âme et une belle déception pour sa famille qu'il déteste.
- À quoi bon ? Je ne suis pas Regulus. Avez-vous déjà oublié que ma mère m'a effacé de la tapisserie ? Je ne fais plus partie de votre famille, père.
Il retient son souffle. En d'autres circonstances, il aurait eu droit à une belle correction pour oser défier son père. S'ils étaient au 12 Square Grimmaurd et si Sirius était toujours un mineur, Walburga n'aurait pas hésité à lui crier dessus et à tenter de le remettre dans le droit chemin. Seulement, les circonstances ne sont plus les mêmes et même si Sirius doute sérieusement être capable de battre son père dans un duel, il n'hésiterait pas aujourd'hui à croiser la baguette avec lui. Depuis qu'il a quitté la demeure familiale, il s'est promis de ne plus jamais avoir à faire avec les Black. Cependant, Sirius n'a guère le choix à vrai dire. Il ne peut pas se battre en duel dans un restaurant. Alors à contre cœur, il finit par ranger définitivement sa baguette et avec un certain dégoût, il consent à suivre son père jusqu'à une table. Il ne prend en revanche même pas la peine de répondre au fait qu'il a manqué sa mère de peu. Une fois assis à la table, Sirius croise les bras sur sa poitrine en signe de contrariété et se met à se balancer sur les piers arrières de sa chaise, pour bien montrer à son père qu'il est toujours aussi rebelle et insolent. De toute façon, sa tenue vestimentaire exprime très clairement sa personnalité rebelle. Sirius porte en effet la majorité du temps des vêtements de motard.
- Alors ? De quoi tenez-vous tant à parler, père ? De nos bons souvenirs, peut-être ?
▿ Métier : Directrice de campagne de Wilhuff Tarkin ▴ Militante et membre du parti politique d'extrême-droite "Nouvel Empire"
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur :
Daala: "The Rebel Alliance won't know what hit them." Tarkin: "Oh, they'll know, my dear. Everyone will know. That's the point." ―Admiral Daala and Grand Moff Tarkin, meeting on the Death Star
Apercevoir Sirius après toutes ces années est un choc conséquent, bien qu’il soit assez doué pour comprimer férocement ses émotions en lui, comme son propre père le lui a appris. Sirius a beaucoup changé physiquement, c’est un homme aujourd’hui, mais il est resté exactement le même adolescent impétueux et désinvolte. Orion ne peut s’empêcher de trouver un air frappant de ressemblance entre Sirius et son vénérable père, Arcturus. Une copie conforme. Sirius est bien un Black. Ils ont tous les deux le même sang. Cela lui fait immensément plaisir de constater cette ressemblance physique, cela lui laisse croire que tout n’est pas encore perdu. Que les morceaux peuvent être recollés. Qu’ils peuvent enfin former une grande et noble famille. Ce qu’ils étaient supposés faire, au départ. Malgré ses résolutions, Orion garde une expression glacée. Hautaine, fière. Il n’a jamais oublié qui il est sur cette île, tout comme le sentiment de supériorité qui l’a toujours habité depuis ses premiers jours sur terre. Orion Black ne sait faire autrement que d’exhiber toute sa dureté, que ce soit dans l’absence de sourire, de regard chaleureux, ou même de froncement de sourcils. Orion Black donne l’air d’être une statue de cire, inexpressive et sinistre. Il n’y a finalement rien d’étonnant à ce que Regulus et Sirius le considèrent avec si peu de chaleur et de tendresse. Des sentiments qu’il n’a jamais su exprimer en leur présence, et bien trop rarement à sa propre femme, qu’il aime pourtant avec profondeur et dévotion. Orion est brisé depuis sa naissance par une éducation stricte, froide et condescendante. Ce n’est bien évidemment pas parce qu’il ne montre pas ses émotions qu’il n’en ressent aucune. Bien au contraire. Là, maintenant, se retrouver devant Sirius empli son être entier d’une chaleur agréable, comme un sentiment de reconnaissance, en contradiction avec le sentiment d’anxiété qui lui tiraille l’estomac et qui lui assèche sa gorge. Il est ému, profondément ému de leurs retrouvailles surprises, sans pour autant capable d’expliquer pourquoi exactement cette situation l’angoisse à ce point. Au fond, Orion craint simplement mal faire les choses, et de laisser son fils s’en aller, une seconde fois. Sirius est même à deux doigts de fuir.
Orion n’est pas quelqu’un de naïf, il sait que les choses sont et ont toujours été compliquées entre eux. Sirius n’a jamais revêtu le masque de l’enfant modèle, a contrario de Regulus. Il a toujours été l’enfant rebelle, celui qui proteste, qui accuse, qui rechigne, qui refuse, qui s’enfuit. Un fugueur, voilà ce qu’est Sirius. Il a abandonné ses parents, son frère. Orion lui en a terriblement et cruellement voulu de fuir ses responsabilités, de ne pas honorer son héritage familial. De faire ainsi honte à son sang. « À quoi bon ? Je ne suis pas Regulus. Avez-vous déjà oublié que ma mère m'a effacé de la tapisserie ? Je ne fais plus partie de votre famille, père. » Lorsque Sirius évoque cette fameuse tapisserie familiale, le cœur d’Orion se serre à son bon souvenir. C’est Walburga qui a défiguré son visage du morceau de tissu, en le brûlant pour le faire disparaître à tout jamais. Orion, lui, reste mitigé quant à ce choix définitif. L’âme de Sirius peut encore être sauvée. (appelle un exorciste) Il peut encore revenir sur le droit chemin. C’est un Black, après tout. Le sang d’illustres sorciers et sorcières coule dans ses veines, dans leurs veines à tous les deux. Sirius est son fils aîné, sa chair et son sang. Lui tourner définitivement le dos n’a jamais été sa décision, il a plutôt vu cela comme… une punition. Quelque chose ayant vocation à n’être que temporaire, le temps que l’esprit désorganisé du garçon reprenne peu à peu ses esprits et le portent vers la grandeur du nom des Black.
Orion reste silencieux quelques minutes, avant de remplir le silence glaçant entre le père et le fils de sa voix grave, presque sinistre : « Ta mère a eu le cœur brisé, Sirius. Elle a répondu en conséquence de ton acte d’abandon. » rétorque-t-il, plus froidement qu’il ne le désire. Son ton est toutefois plein de reproches. Sirius est parti le premier. Sirius a trahi leur famille avant qu’eux-mêmes ne le trahissent. Bien que la réaction de Walburga soit d’une cruauté sans nom et un peu excessive, soi-dit en passant, Orion ne l’a pas contestée. Il a regardé sa femme faire, lui-même furieux. Mais jamais, Ô grand Merlin jamais, il n’a voulu que ce soit irrémédiable entre eux. Orion prend souvent le parti de la neutralité entre Walburga et Sirius. Il chapote le tout, il met un pied, mais pas les deux dans le plat, il reste d’un côté, puis de l’autre, il se manifeste après un long moment d’absence, avant de reprendre ses activités dans l’ombre. A dire vrai, Orion Black n’est pas doué particulièrement en matière d’éducation. Lorsqu’il est question de punition, en revanche, il trouve assez facilement ses marques. « Elle a fait au mieux, selon les circonstances. » L’intonation est plus doucereuse, cette fois-ci. Orion comprime sa colère, afin de se focaliser sur des émotions plus encourageantes. Il adopte d’ailleurs un ton paternaliste pour endormir la confiance de son fils aîné, et l’inciter à vouloir s’installer avec lui quelque part dans ce restaurant – certes délicieux, mais extrêmement mal fréquenté. « Ne parlons plus du passé, Sirius. Il ne conduira à rien de bon. Nous l’avons tous amèrement regretté, Regulus compris. » renchérit-il, désireux de mettre en place une stratégie différente que toutes les autres fois. Plus axée sur la corde sensible du garçon devenu un homme, désormais. Les liens du sang, sa famille, son frère, surtout.
Lorsque Sirius baisse sa baguette magique, c'est un soulagement pour le patriarche Black. Loin de là l’envie de croiser la baguette avec son propre fils, bien qu’il s’agisse d’un duel qu’il est en mesure de remporter. Une esquisse de rictus se dessine au coin de sa bouche, lorsque son fils accepte de le suivre au cœur du restaurant. C’est une première victoire. Orion s’estime heureux et fier d’avoir su le convaincre. Il sent au plus profond de sa chair que leurs liens ne sont pas définitivement rompus, ils ne le peuvent. Pourquoi sinon ? Pourquoi le suivre, et non pas lui tourner le dos comme à ses seize ans ? Ils s’installent non loin du minibar du restaurant, dans un coin tranquille, un peu isolé de toutes les autres tables. Orion tient à ce que leur conversation se déroule en toute discrétion, elle ne concerne en aucune façon ces misérables créatures impures. « Alors ? De quoi tenez-vous tant à parler, père ? De nos bons souvenirs, peut-être ? » Sirius marque un excellent point, ce à quoi, Orion acquiesce en silence. Il lève doucement sa main en direction d’un serveur pour prendre commande d’un rafraîchissement. Un whisky pour lui, afin de se donner la force et le courage de mener à bien la mission périlleuse qui se matérialise sous ses yeux sombres. Orion a envie de lui dire énormément de choses. Il ignore par quoi commencer, mais ce qui lui vient naturellement à l’esprit, c’est de rappeler à Sirius l’importance des liens du sang dans une famille. Le sang prédomine avant toute autre considération. Tous les Black sont unis. Quoiqu’il se passe. Ils sont liés et un pacte secret, celui de leur naissance, et appartiennent à une dynastie qui ne doit jamais, jamais s’éteindre. La boucle ne doit pas être brisée. Jamais.
Orion attend patiemment que son verre de whisky arrive, avant de rompre le silence qu’il vient d’installer entre lui et son fils. Une fois le serveur revenu, avec leur commande, la voix d’Orion s’élève, rauque et caressante : « Tu es et tu resteras notre fils. Mon fils. » Orion le pense. Quoique Sirius puisse faire ou dire, il est et restera son fils aîné. Le même sang, la même chair, le même nom. C’est pour cette raison qu’il ne peut pas l’abandonner. Pas tant qu’il estime que Sirius peut encore être sauvé, même si cela est loin d’être l’avis de sa cruelle et séduisante épouse. « Jouons cartes sur table, veux-tu, Sirius ? » souffle-t-il en venant enrouler ses longs doigts fins autour du verre de whisky, qu’il attrape élégamment avant de se mettre à faire tournoyer le liquide ambré dans le sens des aiguilles d’une montre. Orion affiche une expression pensive, presque distraite, tout en étant froidement calculée. « Je n’ai jamais pensé que les liens brisés, comme tu l’as évoqué en parlant de notre tapisserie, seraient irrémédiables. Même si ton visage… n’y figure plus… J’ai toujours pensé que tu finirais par revenir un jour ou l’autre à la raison, et que nous pourrions discuter calmement de nos différences. » chuchote-t-il, avant de s’interrompre de lui-même pour prendre une gorgée de son alcool fort. Sa gorge est déjà familière à l’aigreur de sa boisson. « Elles ne sont pas irréconciliables. » ment-il, ou plutôt, enjolive-t-il. Orion édulcore la réalité, espérant parvenir à adoucir les tendances sauvages de Sirius.
Le sorcier doit le convaincre de rentrer au manoir, pour quelques semaines du moins. Orion espère qu’une fois Sirius chez eux, les choses rentreront naturellement dans l’ordre. Lui et Walburga pourront plus facilement exercer une influence sur ses prises de décision, ou sur ses convictions s’il se trouve à ses côtés. Une fois de retour, sous leur emprise. Walburga et lui ont de grands projets pour leurs fils, et ces deux-là doivent être réunis. Elles sont irréconciliables, car jamais Walburga et Orion ne changeront d’avis sur les nés-Moldus ou la pureté illustre de leur sang. Elles ne le sont toutefois pas complètement, parce qu’elles peuvent donner lieu à des pourparlers entre eux. « Je ne l’ai jamais voulu. Je te l’assure, Sirius. Ton départ n’a pas seulement meurtri le cœur de ton frère. » Il lui exprime là, à demi-mot, toute l’ampleur de la détresse de leur famille. L’absence de Sirius a porté un coup au nom des Black. Tout s’est peu à peu écroulé après son départ. Regulus est mort, lui-même a péri. Walburga est restée désespérément seule, avant de s’éteindre à son tour. Son départ a tristement maudit toute leur famille. « Ne brise pas la chaîne, Sirius. Parlons-en. Quoique tu penses, tu es en deçà de la vérité me concernant. » Sirius ignore encore à quel point les liens sont sacrés. A quel point l’attachement qu’Orion ressent pour lui est fort. Plus fort que la trahison. « Tu mentionnes avec tant de cynisme les bons souvenirs que nous avons partagés, et à juste titre, puisque nous n’en possédons aucuns. » Orion concède à Sirius avoir été un père exécrable. Il a pu faire un bilan, aux dernières heures de sa vie, et particulièrement sur cette île, privé de tous ses repères et de sa magie. « Cette île, peut être une chance, pour toi comme pour moi. » dit-il en reposant lentement son verre sur la surface lisse de la table. En lui affirmant cela, il accompagne ses mots d’un regard intense et puissant. Les mains jointes sur la table, Orion jauge alors l’expression sur le visage de son fils de ses orbes d’acier.
Une part de lui regrette encore de céder si facilement face à son père. Mais d’un autre côté, prendre la fuite n’est pas la meilleure solution, du moins pas toujours. Sa fuite du 12 Square Grimmaurd, avait été en revanche la chose à faire. Cependant parfois, il faut prendre le poney de Catogan. En effet, s’il fuit, il ne saura pas ce que son père et sa mère complotent. À coup sûr maintenant qu’ils sont réunis, ils complotent. Alors mieux vaut être à la dernière page, même si cela signifie devoir passer un très mauvais moment. Bon au moins le côté positif avec son père, c’est qu’il garde son calme. Un calme qui fait froid dans le dos cela dit. Et très sincèrement, Sirius n’est pas certain de préférer cela aux crises de Walburga. Au moins avec cette dernière, il sait parfaitement à quoi s’en tenir alors qu’avec son père, ce sont les montagnes russes. Heureusement, ce ne sont pas le courage ni le côté rebelle qui lui font défaut. Alors, il accepte de ranger sa baguette magique et de suivre son père à une table, quelque peu éloignée des autres. Sirius n’aime guère ce choix, mais il ne va pas le discuter. Leur rencontre n’a déjà pas très bien commencé. Inutile donc de rajouter de l’huile sur le feu. Prenant ses aises, Sirius plante immédiatement son regard dans celui de son père. Ce tête à tête lui fait prendre conscience d’une chose cruciale. Il n’a que peu de souvenirs semblables, car Orion passait le plus clair de son temps seul dans son cabinet. Le jeune sorcier se rappelle vaguement ainsi s’être bien souvent demandé dans son enfance ce qu’il pouvait bien y faire, enfermé durant des heures et des heures, surtout que Regulus et lui n’avaient sous aucun prétexte le droit de venir le déranger. Un mystère qui n'aura jamais été résolu, même après toutes ces années. Et aujourd’hui, c’est bien le cadet de ses soucis étant donné qu’il ne veut plus rien avoir à faire avec ses parents. Il ne sait même pas pourquoi il pense à cela.
Bien que passer du temps avec son père ne l’enchante absolument pas, Sirius se permet immédiatement de se mettre à ses aises. Bras croisés sur la poitrine, il se met à se balancer nonchalamment sur les pieds arrière de sa chaise. Une habitude qu’il a gardé de ses années à Poudlad et qui le poursuit, où qu’il aille. Une manière également pour lui de faire comprendre à son père qu’il n’a pas du tout l’intention de se plier à ses volontés. Il n’est pas Regulus. Même s’il le craint à un certain degré, il est hors de question qu’il se laisse manipuler ou berner par quelques belles paroles. Et autant dire que ça commence fort niveau chantage. Orion lui dit que sa mère a eu le cœur brisé après son départ. Le jeune homme se contente de renifler pour toute réponse. Il n’est pas la première personne qui lui dit cela. Et à chaque fois, c’est la même chose. Il n’y croit pas un seul instant à cela parce que sa mère n’a pas de cœur. Pas plus que son père à vrai dire. S’il y a bien un domaine dans lequel ses parents excellent, c’est bien dans celui de ne pas avoir d’affection parentale pour leurs fils. Alors, on pourrait le bassiner autant que l’on voudra avec les « Ta mère a eu le cœur brisé », ça ne prend pas. À d’autres crétins. Il est certain qu’on essaie simplement de réveiller ses sentiments et d’avoir pitié de sa mère. Seulement, Sirius en est désormais incapable. Pas après tout ce qu’il a subi avec elle. De toute façon, c’est désormais derrière lui tout cela. L’innocent et malheureux enfant qu’il a été, est devenu un adulte. Un adulte certes qui souffre toujours de ce manque d’amour parentale durant son enfance, mais qui a ouvert les yeux depuis bien longtemps sur ses parents. Il n’attend plus rien d’eux. Tout ce qu’il éprouve pour eux, c’est de la rancœur et un profond mépris. Il a accepté depuis des années à présent qu’il ne recevrait jamais d’amour de leur part. Il s’est fait une raison.
- Permettez-moi d’en douter. répond Sirius entre ses dents quand Orion lui dit que sa mère a fait au mieux.
Lorsque son père lui dit qu’ils ne doivent plus parler du passé, Sirius n’est pas sot. Il voit très bien où son père veut en venir. Il a donc vu juste dès le début. Lui et sa mère se bercent d’illusions qu’ils peuvent le faire changer d’avis et le ramener « sur le droit chemin ». Quelle perte de temps et d’énergie. Tant pis pour eux dans le fond. C’est eux qui auront une seconde fois « le cœur brisé » et non lui. Il est passé à autre chose depuis le jour où il a quitté le 12 Square Grimmaurd qui reste et restera probablement l’un des plus beaux jours de sa vie. Néanmoins, il admet une chose. Il ne comprend pas pourquoi ses parents se donnent autant de mal avec lui alors qu’il est une cause perdue depuis fort longtemps. Encore qu’ils veuillent récupérer Regulus, ça il peut très facilement le concevoir et le comprendre. Mais lui ? Qu’est-ce qu’ils espèrent franchement ? Des excuses de sa part ? Qu’il se repente à chaudes larmes en les suppliant de lui accorder leur pardon ? Rien que d’y penser, Sirius a envie d’éclater de rire, tellement c’est ridicule. Andromeda et lui sont nés ainsi. Ils sont par le destin des moutons noirs de la famille. C’est ainsi. Et d’ailleurs en étudiant l’arbre généalogique des Black, on relève qu’à chaque génération, il y a eu au moins un mouton noir. C’est certainement une malédiction qui incombe à une si vieille famille de sorciers qui se marie entre cousins, afin de préserver la pureté de leur sang. En prenant en considération ces éléments, Sirius estime qu’il s’en sort plutôt bien en fin de compte. Il n’est pas dépourvu de cœurs comme ses parents, il n’est pas complètement cinglé comme Bellatrix et n’a pas non plus des crises de nerfs comme sa mère.
- Mais les liens du sang ne font pas, vous savez. Une famille ne se cantonne pas uniquement au sang. Je suis et je resterai en effet votre descendance, la chair de votre chair, cela je ne le nie pas. Mais, il y a longtemps que je ne vous considère plus comme ma famille. Vous ne l’avez sans doute jamais été. réplique Sirius froidement alors qu’il laisse les pieds de sa chaise retomber avec force sur le sol.
Bien qu’il songe qu’il n’est pas très sage de contredire Orion de la sorte et de lui dire clairement les choses, c’est cependant dans son intérêt de défendre la liberté à laquelle il tient plus que tout. Une liberté qui signifie vivre loin de ses parents et de l’influence des Black. Il entend vivre sa vie comme il le souhaite et pas dictée par autrui. Il s’est battu si durement pour y parvenir. Il n’est donc pas question que cela change aujourd’hui. De plus, il a déjà lourdement payé de sa poche un crime qu’il n’a pas commis. Il a aussi perdu son meilleur ami, son autre frère cette nuit-là. Alor, maintenant qu’il a enfin l’occasion de recommencer une vie à zéro, il ne permettra à personne de s’y opposer, pas même son père même si cela signifie devoir entrer en conflit avec lui. Néanmoins puisqu’il est coincé avec son père pour un temps indéterminé, autant aller jusqu’au bout de son opinion. Orion tente de l’encourager à ce qu’ils parlent de leurs différences. Sirius ne voit pas à quoi cela peut bien servir, mais soit.
- Très bien. Discutons-en de nos différences. Par où on commence ? Peut-être par le fait que je n’ai jamais compris votre obsession à vous et à ma mère de la pureté du sang. En quoi cela fait-il de nous des êtres supérieurs au juste ? Pourquoi quelqu’un d’ascendance moldu ne vaut-il pas aussi bien, voire mieux que nous ? De quel droit jugez-vous les autres êtres humains ? Parce que nous parlons bien d’êtres humains et non de vermines ou d’animaux. Et puisque vous vous sentez l’âme de recommencer à zéro, pourriez-vous prétendre ici et maintenant que vous êtes fier de moi ? Fier que j’aie su choisir ma propre voie, devenir l’homme que j’ai décidé d’être ? Pouvez-vous ? Pouvez-vous accepter un instant qu’un Black puisse être un Gryffondor et quelqu’un de bien ?
Puisque son père tient tant à parler à cœur ouvert, Sirius décide que c’est le moment de sortir tout ce qu’il a sur le cœur depuis toutes ces années. Il n’aurait jamais douté un instant que ce moment arriverait, mais à croire que dans ce monde tout est possible. Reprenant son souffle, Sirius trempe ses lèvres dans l’hydromel qu’il a commandé pour sa part au serveur. Regardant son père dans les yeux, il attend sa réponse avec une certaine impatience, bien qu’il sache d’avance qu’il sera déçu.
▿ Métier : Directrice de campagne de Wilhuff Tarkin ▴ Militante et membre du parti politique d'extrême-droite "Nouvel Empire"
▿ Quartier : Raccoon Square
▿ Côté cœur :
Daala: "The Rebel Alliance won't know what hit them." Tarkin: "Oh, they'll know, my dear. Everyone will know. That's the point." ―Admiral Daala and Grand Moff Tarkin, meeting on the Death Star
Sirius Black est un élément difficile. Un électron libre. Une déception, mais pas seulement, c’est également sa plus belle création. Imprévisible – ce qui a le don de l’hériter. Fort – en cela, il est particulièrement impressionné. Déterminé – ce qui est d’ailleurs une valeur qu’il porte aux nues. Agressif – selon Orion, on n’obtient jamais rien sans rien. Loyal – en-dehors des différends qui ne cessent de les opposer depuis le début, la loyauté du jeune Sirius a fait ses preuves envers tous ses proches. Sirius Black a pourtant de quoi ravir le cœur et l’esprit du patriarche de la famille. Tout n’est pas bon à jeter dans sa psychologie tourmentée. Orion a de quoi être fier, mis à part l’obsession grotesque que le jeune homme éprouve pour ces vermines communément appelé des « Moldus ». Il ne peut toutefois l’être. Pas complètement. Pas à la surface, en tout cas. L’amour qu’il lui porte et qu’il enferme dans un coffre, verrouillé à double tour est son plus grand secret. Même devant Walburga, il dissimule l’ampleur de son affection. Ils peuvent discuter, ils peuvent renouer. Ils peuvent être plein de choses. Orion ne cèdera pas sur ses préjugés. Sirius doit abandonner certains des siens, pour ne pas dire l’ensemble de ses préjugés. C’est ainsi que les choses doivent fonctionner.
Lorsqu’il lui a proposé de prendre place à cette table, dans ce restaurant chic, mais fréquenté par la vermine qu’il exècre tant, Orion a eu ce plan à l’esprit. Le convaincre et le ramener sur ce qu’il considère être le droit chemin pour tout sorcier d’ascendance aussi pure que la leur. Cela demandera du temps, Orion en est persuadé. Il lui faudra d’abord ramener Sirius au domicile familial, sur cette île. Il lui faudra user de patience et de malice pour déconstruire cette psychologie chaotique et éteindre cette flamme de liberté qui brûle en lui comme un feu ardent. Cela demandera beaucoup de manipulations et de sacrifices. Orion est loin d’être pressé. Il estime avoir tout son temps, à présent, pour apprendre à mieux connaître chacun de ses enfants, et dans ses préjugés abjectes les lier pour toujours. Il entend récupérer une place qu’il n’a jamais revendiqué. Prendre leur éducation personnellement en main – après tout, n’est-ce pas la cause de tous leurs maux, à lui et Walburga ? Son silence, ses absences, ses colères froides, ses indifférences… Sirius et Regulus les décoivent aujourd’hui à cause de son inattention. Orion en est convaincu. Ce ne peut être que la seule et unique explication à une déception cuisante et amère. Comment le convaincre, sans éveiller ses premiers soupçons ? Le fait est que son fils bien-aimé doute de la majorité de ce qui sort de sa bouche, et à juste titre.
« Mais les liens du sang ne font pas, vous savez. Une famille ne se cantonne pas uniquement au sang. Je suis et je resterai en effet votre descendance, la chair de votre chair, cela je ne le nie pas. Mais, il y a longtemps que je ne vous considère plus comme ma famille. Vous ne l’avez sans doute jamais été. » l’entend-il dire, ce à quoi, il répond par un léger sourire amusé. Une esquisse de rictus, faussement compréhensif. Quoi ajouter de plus, puisque c’est exactement ce qu’il s’est passé depuis son départ. Walburga a réagi comme une digne héritière de leur nom en effaçant son nom, quoi de plus naturel que Sirius en fasse de même – en les effaçant pour toujours de son cœur, de ses pensées. Cela lui provoque, malgré lui, un pincement assez violent dans son palpitant. Il ne dit rien. Semblant sourd et muet. Orion porte alors son verre d’alcool fort à ses lèvres pour les tremper délicatement. Malgré une apparente froideur, l’esprit d’Orion Black est aux aguets. Il écoute avec une attention toute particulière les reproches qui fusent entre eux de la bouche du jeune Sirius. Contrairement à Walburga, Orion intériorise énormément ses émotions, et surtout ses colères ou ses déceptions. Le patriarche Black semble être le plus doux ou le plus laxiste des deux. C’est un peu le cas, en apparence. Orion ne s’embête pas de hurlements, de coups, de cris. Walburga est particulièrement douée pour cela. Il observe, jauge de son regard supérieur et glacé, en gardant en tête ce qu’il éprouve véritablement. I se donne une apparence laxiste pour mieux tromper ses détracteurs. C’est d’ailleurs ce qu’il a toujours avec Sirius ou Regulus. C’est encore une fois ce qu’il compte faire maintenant.
Les paroles de Sirius se répètent comme une putain de ritournelle dans chaque recoin de son brillant cerveau. Sirius ne les considère pas, lui et Walburga, comme des membres de sa famille. Sa réaction, bien que justifiée au vu de leur très lourd passif, le dérange fortement. Par principe, il n’aime pas être rejeté. Par qui que ce soit. Ce doit être lui, qui supplie et implore leur pardon. Pas l’inverse. Sirius s’est enfuit comme un lâche. Il a désobéi à ses parents, ces mêmes parents qui se sont montrés si prévenants et patients avec lui durant toutes ces années... (ben voyons) Sirius a bafoué des siècles de préjugés, d’idéologies savamment pensées, de principes moraux et éthiques. Une éducation digne, que l’on ne peut rejeter en bloc comme il l’a fait. Pas sans en payer le prix. Alors qu’il entrouvre ses lèvres avec l’intention de répondre, Sirius le devance et expose alors ce qu’il pense être le noud du problème. Sirius Black se confie enfin sur tout. Il lui dévoile ce qu’il cache, ce qui pèse sur son cœur depuis toujours. « Très bien. Discutons-en de nos différences. Par où on commence ? Peut-être par le fait que je n’ai jamais compris votre obsession à vous et à ma mère de la pureté du sang. En quoi cela fait-il de nous des êtres supérieurs au juste ? Pourquoi quelqu’un d’ascendance moldu ne vaut-il pas aussi bien, voire mieux que nous ? De quel droit jugez-vous les autres êtres humains ? Parce que nous parlons bien d’êtres humains et non de vermines ou d’animaux. Et puisque vous vous sentez l’âme de recommencer à zéro, pourriez-vous prétendre ici et maintenant que vous êtes fier de moi ? Fier que j’aie su choisir ma propre voie, devenir l’homme que j’ai décidé d’être ? Pouvez-vous ? Pouvez-vous accepter un instant qu’un Black puisse être un Gryffondor et quelqu’un de bien ? » Plus pâle qu’il ne l’est à cet instant précis, c’est impossible. Orion est pétrifié, presque décontenancé par tant de violence et… d’absurdités. (de vérités)
Orion claque sa langue dans son palet en signe de désapprobation, il faut dire que le travail s’avère bien plus ardue qu’il ne l’a premièrement cru. Ses yeux descendent sur son verre, avant de remonter pour s’ancrer dans ceux de son fils aîné. Ils se confrontent, se défient, se jaugent à bonne distance – avec une simple table comme obstacle physique. « Bien… Tu as dit tout ce que tu avais sur le cœur ? » demande-t-il, d’une voix bien morose. L’expression de son visage est sinistre, mais contrebalancée par ce léger rictus au coin des lèvres. « C’est à mon tour, veux-tu ? » Orion se comporte avec un certain détachement, alors qu’il n’en est rien. Au fond de lui, son être bouillonne de colère et de rancune. « Je constate beaucoup de rancœurs envers nous… Je ne peux t’en vouloir pour cela. Ta mère et moi… avons pris les choses bien trop à cœur concernant votre éducation. » Pas assez, surtout. « Je comprends, sincèrement. Je ne suis pas en colère. Ta mère n’est pas non plus en colère. Nous désirons simplement reprendre notre famille en main. » C’est en partie vrai, sauf pour l’absence de toute colère chez l’un comme chez l’autre. « Nous admettons – J’admets, Sirius, devant toi, maintenant, avoir eu énormément de torts dans ta fugue… dans ton éloignement. J’aurais dû être le père dont vous aviez tous les deux si cruellement besoin, toi et Regulus. » C’est avec une sincérité désarmante qu’il lui confesse ce qui le tourmente à son tour. « Quant à nos préjugés. Comme tu le soulignes si judicieusement, ce sont des préjugés illustres et anciens. Nous avons grandi ainsi et nous ne changerons pas notre opinion sur… ces personnes. » Ces personnes. Ces abjectes vermines. Un dédain évident s’échappe de lui. Il tente de le camoufler, mais c’est bien plus facile à vouloir qu’à faire. « En revanche, je peux entendre tes arguments avec sérénité. » ment-il avec un certain panache. « Une sérénité que je n’ai jamais eue, par le passé, mais que je ne demande qu’à exprimer avec toi, maintenant. » Non, il n’acceptera jamais. Jamais. Il n’acceptera jamais que son fils, la chair de son sang, puisse être un Gryffondor, et encore moins un ami des Moldus. Il ne l’acceptera jamais, il ne le verbalisera jamais non plus. Orion cherche à le duper, à le rassurer, à lui faire croire en l’espoir si mince d’une rédemption tout bonnement inconcevable pour deux vieux sorciers comme Orion et Walburga. Cela fait partie de son plan, de ses démarches charmeuses pour regagner un début d’estime, et enfin, le retourner dans un sens plus favorable pour eux. « Si tu acceptes de me laisser une chance, – de nous en laisser une – Sirius, tu sauras que cette île nous a fait raviser notre jugement sur beaucoup de points. Je ne comprendrais jamais tes pensées, mais je peux… essayer de les entendre. » En somme, Orion lui propose de les tolérer, – temporairement, cela dit, même s’il ne précise pas ce point capital – pour le bien et la cohésion de leur illustre famille. « Nous nous sommes éloignés beaucoup trop longtemps sur des malentendus. Tu as raison lorsque tu dis que nous n’avons jamais été des parents pour toi. Nous ne nous sommes jamais véritablement parlé. Nous ne nous connaissons pas. » C’est un fait. Un constat bien amer, mais foutrement sincère. « Voilà pourquoi… Je suis là. » conclut-il, – sans jamais ciller ou sourciller – tout le long de son argumentaire. Orion ancre ses orbes intenses dans les siens pour apporter plus d’énergie à ses mots. Le vieux sorcier s’efforce d’être convaincant. Il ne lui suffit que d’une brèche dans la glace, une chance de s’infiltrer dans l’esprit compliqué et si fragile de son enfant pour reprendre le contrôle. Le contrôle absolu.
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