There's a grief that can't be spoken [Scorpius]

There's a grief that can't be spoken

feat. Scorpius

Elle n’avait pas voulu y croire quand ce matin-là, elle avait capté au vol la conversation animé d’un groupe d’amis qu’elle ne connaissait que de vue. Elle ne se serait jamais permis de s’immiscer dans leur discussion si elle n’avait pas capté au vol un nom familier, et qui l’avait immédiatement alertée. Albus Potter. Elle ne le connaît pas vraiment, pour sa part, ou très peu. Ce n’est pas faute d’avoir cherché à s’en faire un ami, pourtant. Le rendez-vous que Scorpius avait organisé dans l’espoir de les voir faire plus ample connaissance avait rapidement tourné court et avait laissé à l’adolescente une impression… mitigée.

Elle avait appris à apprécier Albus de loin, pour tout le bien qu’il faisait à son meilleur ami, qu’elle n’avait jamais vu aussi heureux qu’au bras du garçon qu’il aimait, mais elle avait aussi compris que tous les deux ne deviendraient probablement jamais amis, même si elle le voudrait sincèrement. Elle avait gardé pour elle certaines réflexions qu’elle aurait été tentée de faire le concernant, elle avait du mal à ne pas avoir un certain ressentiment envers lui, peut-être parce qu’elle regrettait qu’il ne lui ait pas laissé la chance d’apprendre à mieux la connaître… et aussi parce que, pour ne pas faire de vagues inutiles dans la vie de couple de son ami, elle s’était parfois mise à l’écart…

Oui, en soi, on ne pouvait pas dire qu’Albus Potter et Aelita Schaeffer aient été les meilleurs amis du monde, pourtant, au moment d’apprendre la nouvelle, elle avait eu l’impression qu’on lui avait fendu le cœur en deux, parce qu’elle avait immédiatement pensé à Scorpius, et à ce qu’il devait traverser en ce moment… Elle avait fait répéter à pas moins de deux reprises l’information à ses interlocuteurs tant elle avait été dans l’incapacité d’y croire… pourtant, il fallait bien qu’elle se fasse une raison. Ce n'était pas une de ces rumeurs sordides que certains répandent comme une traînée de poudre sans considération pour les concernés… c’était bel et bien la réalité. Et elle l’avait laissée sans voix. Aelita comprenait mieux pourquoi ses derniers messages, qui parlaient de tout et de rien (notamment de la nuit qu’elle avait passée avec Xavier – maintenant, elle s’en veut horriblement de l’avoir ennuyé avec ce genre de choses quand lui-même était confronté à la perte de l’homme de sa vie).

Elle avait, bien sûr, cherché à contacter Scorpius, sans succès. Il ne répondait pas à ses appels, ni à aucun de ses messages. Elle avait hésité. Peut-être qu’elle devrait le laisser tranquille, attendre qu’il la contacte… mais en même temps, elle redoute qu’il s’enferme dans la solitude et le mutisme dans un moment où il aurait sans doute plus besoin d’aide que jamais. Alors finalement, elle avait pris son courage à deux mains et avait pris la décision d’aller trouver Scorpius directement, au risque qu’il l’envoie balader.

Elle a donc pris son courage à deux mains et s’est rendue chez lui. Au moment de sonner à la porte, elle redoute un peu de tomber nez à nez avec le père de Scorpius. Pas qu’elle le connaisse vraiment ou ait eu beaucoup d’interactions avec lui, mais il l’impressionne un peu, elle ne se sentirait pas forcément à l’aise, en sa présence. Ce n’est cependant pas lui qu’elle découvre dans l’encadrement de la porte, mais bel et bien son ami, qu’elle s’empresse de prendre dans ses bras avant même d’avoir dit quoi que ce soit… Elle sait que ce n’est rien, ou presque, mais elle veut lui apporter ce qu’elle peut de réconfort, afin de l’aider à supporter l’insupportable.

« Je suis désolée, Scorpius. Tellement désolée… »