Pour Steve vivre dans cette étrange ville, c’est en quelques sortes une mission de plus. Mais cette fois, il ne peut plus compter sur le sérum du supersoldat car en se réveillant ici, il a rapidement découvert que ses effets ont disparu. Au moins, il n’est pas redevenu le gringalet de Brooklyn qu’il a pu être autrefois et a donc conservé sa taille ainsi que son physique. Juste que désormais, il fait tout comme n'importe qui. Pas aussi faible qu'autrefois, mais plus aussi fort que lorsqu'il était Captain America. Si dans un premier temps il a tenté de trouver un moyen de rentrer chez lui, il a cependant vite abandonné en découvrant que cela semble impossible. Ce n’est pourtant pas dans les habitudes de Steve d'abandonner, mais là il semblait tout simplement n'exister aucun moyen tout court. Ajouté à cela, la ville est étrange en tout point. Elle semble n’avoir pour commencer aucune frontière. On avait beau essayer d'en sortir, il n'existait aucune sortie. Ensuite, il y a des jours où il se sentait bizarre voir mal. La ville est comme possédée ou plutôt comme si elle possède une conscience et s'amuse à tourmenter ses habitants. Bien sûr, Steve n'a aucun moyen de comprendre ce qu'il lui arrive et trouver la moindre explication logique. Ses amis lui manquent et il ne peut qu'espérer qu'ils aillent tous bien. Quant à Tony, Steve a fait le serment de ne jamais oublier son sacrifice. Lors de leur première rencontre, il n'aurait jamais imaginé qu'il en vienne à donner sa vie pour sauver l'univers lui qui semblait égoïste. Mais, les gens changent visiblement pour le meilleur comme pour le pire.
Ce jour-là, Steve est en repos. La veille, il s'était légèrement fait mal en s'entraînant à la boxe. Il avait un peu trop forcé, oubliant parfois que le sérum n'agissait plus sur lui dans cette ville. Et même si cela lui déplait fortement de rester chez lui à ne rien faire, il songe que c'était le mieux à faire pour récupérer rapidement. Mais le soir, il doit se rendre à ce gala de charité. Ayant toujours été sensible à venir en aide à son prochain, Steve a décidé de s’investir comme il le peut avec ses moyens actuels. Et même s’il n’est toujours pas à l’aise dans ce milieu, il faut bien qu’il fournisse un effort. Il ne peut s’empêcher de penser à Tony, lui qui avait l’habitude d’organiser et de participer à ce genre de soirée. Si enfiler le costume de Captain America et défendre la veuve et l’orphelin a toujours été presque naturel pour lui, parler en public dans un tel environnement l’est beaucoup moins. C’est précisément dans ces moments-là que Steve réalise à quel point Tony lui manque. Il en vient presque à regretter également ses sarcasmes et ses piques. Franchement, sa vie est bien trop calme sans un Tony Stark pour l’embêter gentiment.
Costard cravate et chaussures noires bien cirées, Steve fait son entrée au gala, légèrement tendu. Il n’aime pas porter ce genre de vêtements. Si Tony avait été là, il aurait probablement réglé l’affaire en rachetant carrément l’association qui gère ce gala et fait don d’une importante somme d’argent. Lui, pour sa part, il ne peut que se contenter d’être membre et de soutenir l’association très modestement. Mais conscient de ses limites, il est déjà bien heureux d’apporter à l’édifice sa petite pierre. Ayant lui-même vécu dans la pauvreté durant son enfance et sa jeunesse, il est en mesure même de comprendre la souffrance et les peines de son prochain. Ce soir, il y a du monde et aucun visage n’est familier à Steve. Inspirant un bon coup, il se fraie un chemin à travers la foule de gens pour se diriger vers le bar. Il paraît que ça aide de boire pour se détendre. Autrefois à cause de ses nombreux problèmes de santé, puis en raison du sérum du supersoldat, Steve n’a jamais pu expérimenter les joies de l’alcool. Alors maintenant qu’il peut, il ne s’en prive pas, tout en restant raisonnable.
Et alors qu’il échange quelques mots avec quelques personnes, Steve aperçoit au milieu de la foule une personne de dos qu’il croit reconnaître. Son cœur manque un battement. Il espère qu’il ne se trompe pas, mais en même temps les chances pour que ce soit vraiment elle, sont très minces. Il n’y a qu’une seule façon d’en avoir le cœur net. Steve s’avance jusqu’à elle, puis l’appelle doucement :
Dernière édition par Steve Rogers le Mar 6 Déc - 19:04, édité 4 fois
Invité
Lun 29 Aoû - 11:51
Right Partner
Steve & Peggy
« "Le monde a changé, et aucun de nous ne peut revenir en arrière. Tout ce que nous pouvons faire est de notre mieux, et parfois, le mieux que nous puissions faire, c'est de recommencer." » - Peggy Carter
Peggy ne s’était jamais sentie aussi stressée depuis bien longtemps, un passé bien trop lointain pour s’en souvenir réellement. Elle se tenait là, devant ce grand miroir reflétant la fameuse Peggy Carter, une femme ayant eu une vie bien remplie de bonheur comme de malheurs, une vie dont elle a la chance, peut-être, de la revivre une deuxième fois. Peut-être était-ce un signe après tout de son renouveau en ce monde ? Elle se tenait là, devant ce grand miroir reflétant la fameuse Peggy Carter, une femme ayant eu une vie bien remplie de bonheur comme de malheurs, une vie dont elle a la chance, peut-être, de la revivre une deuxième fois. Cette Agent Carter toujours à l’affût d’une nouvelle mission, de poursuivre les antagonistes voulant mettre le monde à leur pied, et Dieu sait combien de fois elle a pu le sauver, ce monde, tapis malgré tout dans l’ombre, le temps où le patriarcat était à son paroxysme et les femmes réduites au silence. Malgré tout, elle a su y trouver sa place, faire ses preuves par sa personnalité atypique et sa détermination à toute épreuve. Plus d’une centaine, elle avait prouvé qu’elle était une patriote digne de ce nom et une femme courageuse avec un entêtement dépassant tout entendement. Elle avait même pu fonder le SHIELD avec Howard Stark, un ami qui lui avait été si cher à ses yeux. Ensemble, ils avaient bâti un monde nouveau et une protection inédite, une agence de renseignement, d'intervention et de contre-terrorisme.
Vêtue d’une robe rouge épousant parfaitement ses courbes féminines, la jeune femme terminait son embellissement avec quelques retouches au niveau de sa peau avec sa poudreuse, puis de ses cheveux laqué pour une dernière fois avant d’enfiler des talons vintages en cuir noir, la rendant légèrement plus grande. Peggy gardait toujours ce style rétro indémodable, elle était une femme de goût en matière de vêtement et l’élégance était son maître-mot, surtout lors d’événement comme celui-ci. Un gala de charité en somme, organisé par l’hôpital où elle y travaillait en tant qu’infirmière. Elle était chargée « d’ouvrir le bal » en prononçant un discours, devant l’assurance de la jeune Peggy et de son dévouement dans son travail. Était-ce un cadeau ou un malheur d’avoir été choisie ? Peut-être les deux à la fois. L’heure fatidique arrivait à grands pas et notre infirmière se devait d’y aller avec à peu près une vingtaine de minutes de marche.
Vingt heures allaient sonner, la jeune brune arrivait à destination juste à temps, son sac à main avec elle et essayant de garder une certaine assurance. Pendant sa marche, la pluie avait fait son entrée, laissant alors des cheveux humides ainsi que sa tenue, à son plus grand désarroi. Mais qu’importe, il en fallait bien plus à notre jeune Peggy pour baisser les bras aussi facilement. Quelques minutes lui avait suffi afin de se raccommoder comme il se doit, elle avait toujours plus d’un tour dans son sac pour régler ce genre de problème, et bien d’autres encore. Elle inspirait et expirait une bonne fois pour toutes, alors à l’arrière scène de la grande salle de réception. La foule y était nombreuse, beaucoup de personnages avaient répondu à l’invitation, à son plus grand bonheur, et son plus grand malheur. Pourtant, l’ancienne directrice du SHIELD avait eu pour habitude d’entamer des discours à ses équipes de nombreuses. Cependant, là maintenant, Peggy avait littéralement le trac. Le fait d’être retournée plusieurs décennies en arrière avait sûrement laisser des séquelles, et des avantages qu’elle n’a plus aujourd’hui. À l’annonce de son arrivée, la jeune femme était loin de s’imaginer que cette soirée allait changer radicalement le cours de sa vie déjà trépidante. Inspiration. Expiration. Les yeux closent quelques secondes avant que ses escarpins ne progressent sur les marches vers la scène sous les applaudissements d’encouragements. Malgré le stress, l’ancienne agent savait aisément le cacher et l’on pouvait alors voir une jeune femme à l’aise devant les projecteurs, ce qui était bien évidemment absolument faux. Arrivé au pupitre, elle redressait son corps ainsi que son visage, raclant sa gorge une dernière avant de prendre la parole, tout en observant la foule.
- Bien le bonsoir à tous, tout d’abord, merci d’être venue si nombreux à cette soirée ô combien importante pour nos patients qui sont dans un besoin plus qu’alarmant. Nous ne vous remercierons jamais assez pour votre générosité.
Pour l’instant un sans-faute, Peggy prenait peu à peu de l’assurance au fil de ses mots, toujours avec son sourire qui ne l’a quitté guère, démontrant ainsi sa dentition parfaite marquée par son rouge à lèvre bordeaux. Elle continuait alors son discours avec élégance, observant la foule afin d’avoir un meilleur contact avec eux, jusqu’à ce que ses prunelles croisent un visage, ce visage. Ses doigts s’étaient crispés soudainement contre le pied du micro et sa voix avait instantanément disparu. Son regard ne pouvait croire ce qu’elle voyait en cet instant même, cela était même impossible. Était-elle en train de rêver, ou pire, serait-elle devenue folle ? Le temps ne faisait plus aucun effet sur elle, la preuve en est qu’elle ne s’était même pas rendu compte de son état actuel, en public qui plus est.
- Je… enfin… pour finir… hum…
Elle tentait tant bien mal de se rattraper, ses émotions avaient cette fois-ci pris aisément le dessus face à ce visage qu’elle n’a jamais pu oublier, celui de Steve Roger. Il était là, à quelques mètres d’elle, il était toujours le même, figer sur son âge de l’époque, elle se croirait presque revivre ses années passées alors que la guerre faisait rage. Ses yeux s’étaient mis dangereusement à briller, l’infirmière devait alors rapidement se sortir de cette situation qui devenait pour le moins extrêmement inconfortable alors que son regard ne quittait pas le sien. Les dents serrées, elle finissait finalement par clôturer le discours, démontrant ainsi une Peggy totalement désorientée, elle qui pourtant, était une experte à cacher ses sentiments.
- Merci à tous de m’avoir écouté, passez une excellente soirée.
À peine sa phrase terminée, tremblante , Peggy s’était précipitée vers la sortie de la scène, laissant des interrogations et inquiétudes à ses quelques collègues se tenant à ses côtés n’ayant pas l’habitude de la voir dans un tel état. Complètement dépassée, ses mains tremblé et son souffle était anormalement bruyant et non-rythmé. Elle s’était dirigé vers l’arrière du bâtiment tout en trottinant, malgré ses talons, elle avait besoin d’air alors que les images de l’homme dont elle avait été éperdument amoureuse ne la quittaient guère. C’était impossible. Cela pouvait seulement être une hallucination, elle ne croyait pas ce qu’elle avait vu, et pourtant cela avait semblé si réel, elle n’avait vu plus que lui malgré le monde qui l’entourait. Son explication était alors logique, des visions de Steve lui était déjà apparu après sa disparition tant son absence lui était insupportable, peut-être que cela avait recommencer ? Une fois dehors, elle inspirait une grande bouffée d’air frais alors qu’elle laissait enfin ses larmes couler le long de ses joues, signe d’une libération totale de ses émotions, plus de barrière. Elle laissait alors le choque passait alors que Carter tentait de reprendre ses esprits.
- Quelle sotte ! L’un de ses mains devant son visage, elle tentait de calmer son rythme cardiaque. C’est que revoir un visage tel que le sien, surtout après tant d’années de deuils et de difficulté à aller de l’avant, cela ne pouvait rendre quelqu’un que dans un état de choc. Pourtant, ce qu’elle avait vu ce soir-là était bel et bien vrai, Steve était présent, et très certainement dans un état similaire à la sienne.
Des années à la pleurer et à sa languir d’elle. Même si avec le temps, il a réussi à aller de l’avant et s’adapter à cette époque moderne, son cœur lui est resté en quelques sortes en 1945 avec elle. C’est sans doute pour cela qu’il n’est pas parvenu à trouver pleinement sa place au 21ème siècle. Le SHIELD, les mœurs, tout était différent. Malgré tous ses efforts, il avait constamment l’impression d’être un étranger. Même au sein des Avengers, il n’a jamais trouvé complètement sa place, allant jusqu’à affirmer qu’ils étaient davantage la famille de Tony que la sienne. Steve, c’est un homme hors du temps et chaque jour qui passe est une lutte constante pour lui. Une lutte constante afin de savoir qui il est et quelle place il occupe encore. Lorsque Sam Wilson lui a demandé ce qu’il ferait s’il décrochait définitivement, il avait été incapable de lui fournir une réponse. Ce qu’il sait en revanche, c’est qu’il continuera de se battre quoi qu’il arrive pour les gens qui ont besoin de lui. Avant tout, sa foi réside chez les personnes. Même au sein de l’armée, bizarrement, il n’a jamais totalement trouvé sa place. Et c’est assez ironique quand on y pense, car il a passé des années à vouloir en faire partie. En revanche, Steve n’a jamais pu passer à autre chose concernant Peggy. Il n’y a toujours eu qu’elle quoi qu’il fasse. Natasha avait tenté de lui faire rencontrer d’autres femmes, en vain. Il avait des excuses toutes prêtes, mais au fond c’était parce qu’il ne pouvait pas. Et encore aujourd’hui, son cœur lui appartient.
Steve n’est pas à l’aise à ce genre de soirée, il ne se sent pas à sa place. Néanmoins, il est venu car c’est sa façon de continuer à aider son prochain, puisque les effets du sérum n’agissent plus sur lui depuis qu’il vit dans ce monde. C’est également l’occasion pour lui de faire de nouvelles rencontres et d’en apprendre davantage sur ce monde. Vêtu d’un costume élégant, le blond circule parmi les personnes présentes, s’arrête pour saluer des visages connus. Et c’est ainsi au milieu de la foule qu’il a cru la reconnaître. Peggy. Elle lui tourne le dos, alors il a un petit doute, bien qu’il soit pratiquement certain de ne pas se tromper. Son cœur se met à cogner fortement dans sa poitrine. Pendant quelques instants, il se contente de fixer son dos. Puis, il s’avance vers elle et l’interpelle doucement. Mais lorsque la jeune femme se retourne vers lui, il se sent aussitôt stupide. Ce n’est pas elle. Il se confond alors en excuses, balbutiant. La femme lui sourit gentiment, lui assurant que ça ne fait rien. Puis à cet instant précis, la voix d’une femme s’élève à travers la salle et Steve croit avoir mal entendu. Mais la voix poursuit son discours de bienvenue, remerciant les personnes d’êtres venus ce soir. Alors, l’ancien soldat lève la tête et durant quelques instants, leurs regards se croisent. Il n’en croit pas ses yeux. Elle est là, devant lui. Vraiment là. Ou alors, il rêve. Il cligne plusieurs fois des yeux pour s’assurer que ce n’est pas un rêve justement.
La voix de Peggy devient subitement incertaine, elle perd ses mots lui confirmant ainsi qu’il s’agit bien d’elle. Il n’ose y croire tellement cela semble improbable. Lui qui pensait la retrouver en voyageant dans le passé, voilà que c’est finalement ici qu’il la retrouve après tout ce temps. Steve est ému, profondément. Il a tant de choses à lui dire, mais aussi à lui demander. Il la regarde longuement terminer avec peine son discours, puis s’éclipser de la scène. À sa gauche, une femme demande à voix haute qu’est-ce qui lui arrive. Steve, lui, le sait. Il reste planté là un moment, tentant de mettre de l’ordre dans ses pensées. Son cœur bat toujours très vite. Il n’a pas été préparé à la voir ce soir ici. Il ne sait même pas comment lui adresser la parole et il se sent très stupide pour cela. Finalement au bout de quelques minutes, il se ressaisit et emprunte le même chemin que Peggy. Il se retrouve à son tour dehors et ne tarde pas à la voir, de dos. Il ne lui est guère difficile de deviner qu’elle est bouleversée. Il l’est également à tel point qu’il ne sait même pas comment lui adresser la parole. Ses mains tremblent. Finalement, il fait un pas en avant, puis un autre jusqu’à arriver à elle. Alors, il lève sa main et doucement, il vient la poser sur son épaule en l’appelant gentiment. L’émotion le gagne également, ses yeux deviennent subitement brillants.
- P-Peggy ? C’est vraiment toi ? demande-t-il dans un souffle.
« "Le monde a changé, et aucun de nous ne peut revenir en arrière. Tout ce que nous pouvons faire est de notre mieux, et parfois, le mieux que nous puissions faire, c'est de recommencer." » - Peggy Carter
À ce qu’est ce monde, à ce qu’est la vie. Maîtriser l’imprévu. Comment la contrôler face à un fantôme du passé ? Passé qui lui semblait si lointain, et pourtant, il finissait toujours par lui revenir. Elle s’était déjà habitué à cela, et souvent de manière plus ou moins insolite, plus ou moins négative. Mais ici, il s’agissait de quelque chose de réconfortant et de traumatisant à la fois. La vie peut s'éteindre à tout moment, peut-être dans longtemps et malgré tout se poursuivre. Les déchirures se font dans le cœur, aux gens que l’on a pu aimer et qui nous ont aimés. La mort est un malheur et non pas un bonheur. Peggy avait tout perdu ce jour-là, plus qu’un amant ou que le célèbre « Captain America », mais aussi et surtout un ami, un frère, un confident sur lequel poser sa tête sur son épaule sans aucune barrière ou carapace comme elle a pu avoir l’habitude depuis toujours. Parce qu’autour de cette guerre qu’elle a pu traverser, Steve avait été son rayon de soleil au milieu de la fureur et la cruauté humaine. La vie n'est pas faite pour qu'on soit seul toute sa vie, au contraire, être deux c'est ce que les êtres veulent, c’est ce qu’elle voulait. La vie avec lui était une passion, doucement avec raison, son cœur était en adoration même si elle ne montrait guère à profusion. Femme insaisissable, souvent inintelligible, un agent au passé compliqué qui a dû se battre toute sa vie pour se faire entendre et exister à une époque plus que patriarcale qui se retrouvait aujourd’hui totalement décontenancé.
Son cœur avait fini par se calmer quelque peu, bien qu’on pouvait apercevoir une respiration toujours inhabituelle. Son cœur avait fini par se calmer quelque peu, bien qu’on pouvait apercevoir une respiration toujours inhabituelle. Un silence de plomb avait envahi l’atmosphère, seule la froideur de la lune dessiner la silhouette élancée de la jeune femme. La lune est l'une des merveilles de la création, ce à quoi l’Homme a toujours regardé avec admiration et ardeur, qu’importe les événements de la vie, à tel point qu'il ne peut s'empêcher d'atteindre la surface et de connaître le mystère. Ses rayons scintillants et d’une lueur pâle semble caresser et apaiser le visage de Peggy, illuminer par ses perles salées qui recouvrait ses joues rosées. Brumeuse et tremblante de larmes, le visage de Steve apparaît, combien troublé.
C’est lorsqu’elle sentit une main imposante mais tremblante se posait sur son épaule qu’elle semblait revenir à la réalité. Elle comprit. Il était juste là, derrière elle. Un frisson la saisissait instantanément. Une sensation qu’elle pensait disparue depuis toujours. Par sa question déroutante, Peggy prit le courage de se retourner comme une réponse à ses doutes similaires aux siens. Comme un enfant émerveillé par un beau paysage, elle n’avait plus conscience que son cœur s'était affolé de nouveau à la vue de son visage, un grand frisson d'amour parcourait tout son corps, un feu divin qui la brûlait et la dévorait ressemblant à une passion renaissante. Ses prunelles attendrissaient sa tendresse et son émerveillement, mais aussi et surtout son incompréhension de le voir ici. Elle pensait le revoir un jour, dans un autre monde plus merveilleux appelé les « Cieux », seulement jamais elle ne l’aurait cru dans une vie encore réelle. Il était comme elle l’avait vu pour la dernière fois, toujours aussi lui, aussi chaleureux bien qu’elle pouvait lire en lui une émotion vive. Deux êtres de lumière se retrouvant ainsi totalement dépourvus de leurs sentiments qui ne s’étaient en aucun cas estompé avec le temps malgré les nombreuses décennies qui ont pu s’écoulés.
- Oui c’est bien moi… Steve.
D’une voix tremblante, elle s’était permise d’effleurer de ses doigts délicats la joue de l’ancien soldat comme si elle craignait de le briser ou qu’il ne s’envole de nouveau loin d’elle, telle une statue d’une valeur inestimable dont on ne pouvait poser que ses yeux. Elle était là, Il était là, ils s’étaient retrouvés.Depuis que ses yeux se sont fermés, les siennes n’ont cessé de pleurer, à l’égal d'aujourd’hui, mais de manière différente cette fois-ci.
- Tu me manque, tous les jours si tu savais… J’aimerais tant que tu sois vraiment là.
Étonnement. Parlait-elle réellement au présent comme s’il était encore parti ? Se croyait-elle réellement en train d’halluciner tant son chagrin de ne plus le voir était si grand ? Se pensait-elle si névrosée et désespérée que cela ? À vrai dire, elle ne pensait même plus du tout, obnubilée par ce visage. Elle pleurait ses souvenirs du passé, s’imaginant être de nouveau dans les années 1940, de quoi émouvoir davantage Rogers d’observer une Peggy de cette manière, inconsciente que tout ceci était bien vrai. Ses cheveux bruns, soigneusement coiffées virevoltait par le vent frais et humide de ce début de nuit glaciale. Elle ne ressentait même plus le froid envahir les tissus de sa robe rouge bordeaux, ou encore de la peau de ses fines jambes à moitié découvert, seul la vision de ce qu’elle croyait être une « présence fantomatique » importée.
Combien de fois Steve a-t-il rêvé de ce moment ? Il en a perdu le décompte à force. Peut-être une centaine de fois, si ce n'est pas un millier de fois. Et même s'il n'a eu d'autres choix que d'avancer en tentant de son mieux de s'adapter à cette époque moderne, Steve n'est jamais parvenu à oublier Peggy. Où qu'il aille, quoi qu'il fasse, son cœur bat au rythme du sien et ses pensées sont éternellement tournées vers elle. Elle est son âme sœur, son grand amour, le bon partenaire, la fille qu'il a espéré et attendu toute sa vie. Il l'a aimé dès le premier instant où ses yeux se sont posés sur elle, même s'il s'est demandé dans le même temps pourquoi une si belle femme s'était engagée dans l'armée. Parler avec elle et tenir la plus longue conversation qu'il n'a jamais eu auparavant avec une autre femme, a sans doute été l'expérience la plus stressante qui lui ait été donné. Plus d'une fois, il a mis les pieds dans le plat, n'ayant pas la moindre idée de comment parler à une femme. Peggy l'a immédiatement remarqué, mais elle ne s'est pas moqué pour autant de lui, bien au contraire. Elle lui a témoigné de la compassion comme personne avant, hormis Bucky. Tous les deux, ils se sont immédiatement trouvés des points communs et aux yeux de Steve, aucune autre femme ne pourrait s'emparer de son cœur après Peggy. Lui qui n'était pourtant personne autrefois, la brunette lui a pourtant accordé toute l'attention qu'il a toujours espéré obtenir auprès d'une femme.
Sa main tremble, son coeur bat rapidement dans sa poitrine et honnêtement, il n'a jamais autant redouté de toute sa vie de voir un visage. Il sait qu'il s'agit bien d'elle, mais il ne peut s'empêcher d'avoir peur. Peur que les choses soient désormais différentes pour elle, peur que peut-être elle ne le reconnait pas. Il y tout un tas de raisons qui justifieraient le fait que Peggy ait choisi de passer à autre chose. Et si Steve respectera cette décision, celui lui brisera cependant le cœur parce qu'il n'y a toujours eu qu'elle. Natasha a essayé plus que de raisons de l'aider à passer à autre chose, de faire de nouvelles rencontres, mais son cœur n'y est jamais parvenu. Il n'y peut rien, c'est ainsi. Il l'aime elle et l'aimera éternellement. Le cœur a ses raisons que la raison ignore après tout. Le blond ne peut pas ainsi l'expliquer, c'est ainsi. Aussi, c'est sans doute les moments les plus longs de toute sa vie, cette peur lui dévore littéralement les entrailles. Il retient même sa respiration, incapable de faire quoi que ce soit. Alors lentement, la brunette se retourne et Steve en a le souffle coupé lorsqu'il peut enfin revoir son visage si parfait, si magnifique de si près. C'est bien elle. Et, elle n'a pas changé. Elle est toujours cette femme incroyable qui lui fait perdre la tête. Il l'aime. Il l'aime à la folie et en cet instant, il songe qu'il est le plus grand imbécile que cette Terre n'ait jamais porté. Comment a-t-il pu choisir de l'abandonner ? Il doit admettre là tout de suite, qu'il ne comprend pas son propre choix. Ce même choix que Tony a finalement choisi également.
- C-c'est tellement incroyable. Je commençais à croire que jamais plus je ne te reverrai. chuchote-t-il tandis qu'elle pose délicatement sa main sur sa joue et que ses yeux bleus deviennent brillants.
Lorsqu'il inspire à nouveau puis expire, il a la sensation qu'un immense poids vient de s'ôter. Il est toujours subjugué par elle au point d'être incapable de détacher son regard de son visage. Il a besoin de se souvenir de chaque détail de son visage, passant par le brun noisette de ses prunelles à ses belles pommettes. Il sent son souffle chaud contre lui. Lui qui espérait la retrouver en retournant dans le passé suite aux funérailles de Tony, il n'aurait jamais pensé qu'en fin de compte, c'est ici que son chemin retrouverait le sien. L'impossible devient possible, peut-être parce qu'il y a tout de même une certaine justice ? Après tous ses sacrifices, toutes les épreuves par lesquelles il est passé, il est enfin récompensé ? Plus que jamais, les mots de Tony résonnent à ses oreilles. « Well, it's time for me to tap out. Maybe I should take a page out of Barton's book. Build Pepper a farm, hope nobody blows it up. »
C'est son rêve depuis des années de pouvoir mener une vie simple, mais heureuse à ses côtés. À vrai dire, c'est ce qu'il espérait depuis la Seconde Guerre mondiale. Au fond, il pensait revenir au bercail une fois Hydra et l'Allemagne tombées, afin de vivre heureux avec Peggy. Malheureusement, rien ne s'est passé comme prévu. Mais aujourd'hui, on leur offre cette seconde chance que Steve compte bien saisir. Le blond se met alors à sourire, tandis que lentement sa main vient se poser sur celle de Peggy. Mais, c'est à ce moment précis que la jeune femme lui dit qu'elle aimerait qu'il soit vraiment là, lui faisant clairement comprendre qu'elle croit rêver. Cela lui brise le cœur parce que Steve revoit en quelques sortes la Peggy très âgée dans son lit, atteinte d’Alzheimer.
- Non, Pegg, je suis vraiment là. C'est bien moi Steve, tu ne rêves pas, pas plus que moi. dit-il d'une voix un peu brisée.
Mais, le regard de Peggy ne trompe pas. Elle ne le croit pas. Il le voit à ses yeux et Steve se sent terriblement mal. Il est hors de question qu'il la perde encore une fois. Alors pour lui prouver qu'il est bel et bien là et probablement également un peu sur un coup de tête, il penche la tête en avant pour venir se saisir de ses lèvres et l'embrasser.
« "Le monde a changé, et aucun de nous ne peut revenir en arrière. Tout ce que nous pouvons faire est de notre mieux, et parfois, le mieux que nous puissions faire, c'est de recommencer." » - Peggy Carter
S’il y a bien une chose que Peggy n’aurait pas prévu, c’était bien ses retrouvailles avec le seul homme qu’elle n’a jamais aimé, le croyant disparu depuis tout ce temps, croyant cet amour impossible. L’éternelle flamme brûlante en elle, la jeune dame avait pourtant croisé d’autres compagnons au fil du temps, et même donné vie à deux enfants avec l’un d’entre eux, cependant Steve détenait une place singulière et inaltérable dans son âme, et cela depuis toujours. Le temps s'était arrêté, le monde autour n'existait plus, seul comptait cet instant précieux. Les retrouvailles sont comme un cadeau, un don de la vie, qui nous rappelle à quel point, l'amour est précieux et vital. Elle était soudainement replongée dans le passé, allonger sur un lit, ses membres endoloris par la vieillesse, par un temps qui était passé inexorablement. Elle avait vu sa peau se ridait, se fanait, tout comme ses cheveux blanchir et tomber bien qu’ils étaient restés aussi volumineux aux fils des décennies. Elle revoyait cette femme si fragile, dépendante du peu de vie qui lui restait. Elle se souvenait de leur première retrouvaille, de ce Steve qui lui, était resté figeait dans le temps, jeune et charmant, qui avait posé ses yeux sur cette vieille femme qui avait vécu toute une vie. Sa mémoire s’était altéré en ce temps-là, la maladie d’Alzheimer lui avait été plus qu’un fardeau, un véritable handicape. Elle ne craignait plus l’avenir si ce n’est la nouvelle disparition de l’ancien soldat.
L'Agent 13 le contemplait de ses yeux ébahis, ayant rêvé de ce moment un nombre incalculable de fois, sans certitude de pouvoir jamais le voir se manifester. Son cœur était déchiré à la vue de son ami dans un état aussi troublé et perdu qu’elle, cependant, elle était remplie de gratitude d'être là, qu’ils soient tout simplement là. La brise fraîche soufflait sur leurs visages, apportant avec elle les souvenirs du passé, et laissant les souvenirs du futur s'enfuir dans les brumes. Ils se tenaient face à face, leurs regards se croisant, chacun est perdu dans les yeux de l'autre. Ils se contemplaient mutuellement avec une admiration muette, ou presque. Et pourtant, dans les profondeurs de son âme, Peggy était transportée dans un univers parallèle, où le temps semblait s'être arrêté. Son cœur battait à tout rompre alors que les paroles du jeune homme résonnaient en elle. Elle avait presque abandonné l'espoir de revoir son bien-aimé, son âme-sœur, mais lorsque ses doigts se sont entrelacés aux siens, elle s’était enfin demandée si ce moment était réel. Ses prunelles brillaient encore d'une passion ardente, d'une joie sans faille et surtout, d'un amour sincère, qui avait le pouvoir de combler tous les vides de son être. Peggy ne pouvait s'empêcher de contempler Steve avec admiration, émerveillée par la beauté de son visage, par la lumière dans ses yeux bleu. L’amour de l’autre et l’amour des mots, des regards. De son visage délicat, elle évoquait sans filtre des émotions fortes et beaucoup de nostalgie, chose dont elle avait nullement l’habitude. Parfois, il ne suffisait pas d’avoir vécu des années, des décennies de vie de couple pour comprendre ce qu’est ce sentiment si puissant, Steve et Peggy était une évidence dès lors qu’ils se sont rencontré.
Ce n'était pas simplement un retour en arrière, c'était une véritable résurrection, une renaissance d'une flamme jamais entièrement éteinte. Ce n'était pas seulement non plus un simple regard ou une simple étreinte, c'était un réveil de l'âme, un réveil de l'amour véritable et sincère qui brûle au plus profond de chacun d'entre nous, et qui ne peut jamais véritablement être éteint. Et pour s'assurer que Peggy ne doutait pas de la réalité de ce moment, Steve effleura tendrement ses lèvres avant de les incliner doucement vers un baiser passionné. À cet instant, Peggy pouvait sentir son cœur battre de nouveau, la vie affluant à travers elle, la remplissant d'un amour profond qu'elle croyait perdu à jamais et surtout d’un soulagement immense, il était vraiment là. Un échange silencieux où les corps se comprennent, où les âmes se confient. Ses douces mains se posèrent avec tendresse sur les joues du blondinet, leur baiser s'enveloppant de sensualité. Ses yeux étaient fermés, profitant pleinement de ce moment magique. Les joues du jeune homme étaient étonnamment chaudes, probablement à cause de l'effet bouleversant que ce moment enivrant avait sur eux. Peggy n’en était pas moins aussi rougeâtre qu’une pivoine de printemps. Puis, après quelques secondes, ses lèvres s’étaient séparées à contrecœur afin d’observer de nouveau l’ancien soldat avec un nouveau regard, celui de l’admiration. La dernière fois (et même la seule fois) que les deux jeunes gens avaient eu l’occasion d’échanger un baiser était aussi la dernière fois qu’ils s’étaient vus, sans savoir que leurs destins à chacun se feraient sans l’un ni l’autre. Un bien triste châtiment qui finalement, a pris une toute autre tournure.
Quelques perles salées s’étaient installées sur son visage bouleversé, toutefois, Peggy eut le courage de prendre la parole alors que ses mains s’étaient glissées vers son cou puis ses avants-bras.
- Tu es réellement là… Comment est-ce possible ? Oui Peggy, Steve est devant toi, en chair et en os, ce n’était plus un rêve, une hallucination ou tout autre sorcellerie qui pourrait être utilisé contre elle. Sa voix se faisait tremblante malgré tout bien qu’elle essayait, en vain, de contenir ses émotions. Tu es toujours aussi… toi. Oui cela semblait évident, mais l’ancienne directrice du SHIELD ne contrôlait absolument plus rien devant la vue magnifique qu’était Steve. Mais j’aimerais tout de même souligner une chose… Peggy avait volontairement mis un temps d’arrêt à sa phrase alors que son corps s’était subtilement rapproché du siens, même s’ils étaient déjà proches, ne voulant plus le quitter, plus jamais. Vous êtes en retard. Surprenant était le maître-mot, car malgré ce choque émotionnelle, irréel, l’Anglaise avait réussi a garder le sens de l’humour malgré une voix troublée et les yeux brillants. Un léger sourire puis un rire s’échappait de ses lèvres encore engourdies par Steve, le baiser, ses paroles, par absolument tout. La beauté de ses traits captivait son visage, de ses mèches blondes toujours impeccablement soigné, de ses yeux bleu océan envoûtant où elle pourrait s’y perdre pendant des heures, de son nez parfaitement dessiné et de ses lèvres qu’elle mourrait encore d’envie d’embrasser. Le destin comme on aime l’appeler, à une manière bien à lui de réunir les cœurs perdus. Deux âmes qui se sont donné corps et âme à sauver le monde tout au long de leur vie, peut-être était-ce donc là une récompense enfin accordée ?