“ Fragment d'espoir, qui jaillit dans le noir. Étincelle de vie, qui éclaire, le chemin d'autrui. Parfum d'intensité et d'authenticité, ouvre les yeux, et observe-toi dans le miroir. Tu y verras, la magnificence, incarnée. ” Joëlle Laurencin
Le jour se lève, les oiseaux débutent leur incessant ballet dans les cieux, frôlent le soleil mais n’imitent pas le déchu Icare ; les ailes battent et ne se rompent pas. À sa fenêtre, un sourire flottant sur les lèvres, Xingchen profite du calme avant de rejoindre son lieu de travail, à quelques marches. Torse nu, les yeux contemplent la danse des oiseaux fantômes, il tend le bras mais jamais ne les atteint. La Lune tire sa révérence, il est inondé de soleil, ça réchauffe la peau et arrache quelques rires. Il est l’heure, alors l’homme enfile un haut traditionnel, croque dans une pomme qui l’attendait sur la table de la cuisine et fuit le petit appartement pour retrouver la chaleur de son atelier, de son petit comptoir où il accueille les clients en souriant, offre son expertise. Il n’est pas médecin Xingchen, mais il s’en rapproche et il le jure, un jour, il saisira ce rêve un peu stupide ; il est vivant, la réalité peut être modelée à son image.
Ici, tout est fait maison. Xingchen voudrait produire lui-même les plantes dont il a besoin mais la place manque et il se fait une raison ; aider les autres à vivre n’est pas si déplaisant, et les journées demeurent remplies. Une livraison l’attend sur le pas de la porte. Il salue poliment l’homme qui soulève sa casquette pour lui rendre la pareille, et fuit à l’intérieur. Fébriles, les mains agitées de soubresauts d’excitation, il ouvre les paquets, puis range. Il est tôt, et il ouvre déjà boutique. Le petit écriteau est retourné, il se cache dans son atelier pour travailler la matière, créer toutes ces potions qui donnent la vie et repoussent le mal. Un bruit de clochette, le voici dans la boutique, accueillant le premier client.
La journée est passée plutôt rapidement et l’écriteau est de nouveau secoué. Xingchen nettoie l’atelier, nettoie la boutique, procède au ménage d’usage, astique les portes des fragiles contenants. Il sourit, abandonne cet endroit qui lui est cher et qui marche du tonnerre. Ce soir, il ne sera pas seul. Il y a cette jeune femme qu’il connaît un peu, pas trop, pas à la folie, mais qu’il apprécie – le cœur est trop bon, Xingchen – et qui lui permet, quelques instants parfois, d’en apprendre plus, de vivre une passion nouvelle ; une passion qui réveille, qui lui donne l’opportunité de se sentir pleinement vivant, alors qu’il contemple la mort. Il n’a pas peur des défunts. Dans son monde, c’était son lot quotidien. Cette jeune femme, il lui en est reconnaissant de lui saisir la main pour l’entraîner à la morgue, explications minutieuses qu’il écoute avec intérêt, religieusement. Il s’est acheté un livre sur le sujet, a parcouru quelques pages. Toutefois, il doit la remercier de son étrange générosité, celle qui permet au palpitant de se sentir vibrer, alors il a sélectionné l’un des restaurants asiatiques qu’il aime tendrement, le meilleur d’entre eux, un mot laissé, un sourire timide et elle est invitée.
C’est là qu’il se rend d’un pas détendu, quoique le stress se fait sentir alors qu’il atteint sa destination. Il pousse la porte, salue en mandarin, se glisse sur la chaise qui lui est désignée. C’est la première fois qu’il la verra en dehors de leurs sessions d’apprentissage. De quoi pourra-t-il bien parler ? Xingchen n’est pas habitué aux longs palabres. Il se mord la lèvre. Le stress monte d’un cran, il se perd dans la contemplation du menu qu’il connaît presque par cœur.
two three ft. @Xiao Xingchen Lorsqu’Isabelle avait rencontré ce garçon qui lui avait dit se prendre d’intérêt pour la médecine et notamment la médecine légale, elle avait été un peu décontenancée, elle ne s’y attendait pas. Elle avait déjà parlé de ce qu’elle faisait à d’autres, évidemment, mais les réactions n’étaient pas forcément positives. Sans mauvais jeu de mot, parfois ça jetait un froid sur la conversation. Combien de fois avait-elle pu entendre des hommes s’interroger sur ce que pouvait donc faire une femme aussi belle dans un endroit aussi glauque, que ça ne lui allait pas du tout au teint et qu’elle devrait changer de métier pour devenir, pourquoi pas mannequin ou un truc du genre. Isabelle, elle leur riait au nez à ces personnes-là. Ils ne savaient clairement rien d’elle et ô combien elle avait côtoyé la mort durant toute sa vie. Qu’irait-elle faire dans un studio photo à s’exhiber comme une poupée ? Non, ce n’était tellement pas Isabelle. Bien sûr, elle avait conscience de son charme et en avait joué plus d’une fois dans le passé. Avant l’arrivée de Clary, elle était la seule fille du trio composé de Alec et Jace et les démons préférant les femmes, c’était elle qui faisait office de proie et ça ne la dérangeait pas, c’était son rôle et c’était ainsi. Tout ça, c’était le bon vieux temps, un temps qui était désormais bel et bien derrière elle. Aujourd’hui, elle était loin de New York, loin de ses amis, loin de sa famille, elle avait su rebondir et se créer une nouvelle vie qui n’était au fond pas si mal que cela. Elle avait même rencontré un garçon qui semblait aimer tout autant traîner dans une morgue qu’elle et ça, ça la mettait de très bonne humeur. C’était toujours avec sourire et entrain qu’elle lui ouvrait - dans le plus grand des secrets parce que ce n’était pas trop trop autorisé par le règlement - les portes de sa morgue. Elle aimait les jeunes motivés et lui, il l’était sans le moindre doute. Alors elle essayait de lui enseigner ce qu’elle savait, elle n’était pas professeur donc elle ne saurait pas trop dire si elle s’y prenait correctement mais bon… Il ne s’en plaignait pas, n’avait pas une seule fois fait une remarque donc elle supposait que c’était bon signe, non ? Elle avait souri quand il l’avait invité à un restaurant asiatique. Elle n’avait pas vraiment prévu de le voir en dehors de la morgue mais voilà des semaines qu’elle n’était pas sortie et elle en avait vraiment envie alors elle n’avait pas eu à coeur de refuser. Elle s’était habillée d’une robe - on ne change pas les bonnes habitudes, les pantalons restaient rares avec elle - de couleur noire et qui était suffisamment longue pour couvrir jusqu’à ses genoux. Elle avait laissé retomber ses cheveux en cascades sur ses épaules et s’était bien évidemment maquillée. Tout ça l’avait mise légèrement en retard, elle s’en voulait un peu et espérait que Xingchen ne lui en porterait pas rigueur. Lorsqu’elle pénétrait dans le restaurant, elle le trouvait directement. Elle saluait les personnes qu’elle croisait sur son chemin et s’assit en face du garçon. « Bonsoir, je suis désolée pour mon retard, j’espère que tu n’as pas trop attendu. »
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Two Three | Isabelle
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