To be born an Osborn

feat.  @Harry T. Osborn

Un frisson désagréable lui traverse l’échine tandis qu’il contemple cette haute tour qui en de nombreux points ressemble à celle qu’il a lui-même connue, avec néanmoins quelques différences notables qui ne lui laissent pas oublier que ce n’est pas sa tour, si tout ceci a seulement le moindre sens. Il hésite longuement avant de se décider à entrer. Mettre un pied dans la tour Oscorp, c’est comme se glisser de soi-même dans une cage étroite qui tout naturellement se refermera sur vous - aucune personne normalement constituée ne devrait tolérer une chose pareille. Mais s’il était dans les habitudes de Harry Osborn de faire les meilleurs choix possibles, et surtout en ce moment, ça se saurait, pas vrai ? Alors tant pis… Il en est de toute façon au point de songer que quoi qu’il puisse advenir, il n’a définitivement plus rien à perdre quoi qu’il en soit.

Tout ce qui le raccrochait un peu sûrement à la perspective d’une vie sereine et normale est en train de partir en lambeaux à mesure que sa relation avec Peter s’étiole sans qu’il réussisse à y faire quoi que ce soit, si ce n’est à empirer les choses par sa seule présence, par le poids des responsabilités qu’il fait peser sur lui. Non, ça ne peut pas continuer comme cela. Il doit y mettre un terme. Mais il a beau le savoir et estimer que c’est ce qu’il y a de mieux, cette résolution est terriblement difficile pour lui… et ça n’arrange clairement pas son état plus que pitoyable, et qui ne fait qu’empirer depuis que son chemin a retrouvé celui de son père.

Oui, ce n’est pas une bonne idée, mais tant pis, au fond, ce n’est pas comme si ses décisions les plus réfléchies avaient le don de le mener où que ce soit non plus, alors peu importe. Il pénètre donc le hall, incapable de ne pas jeter des regards curieux tout autour de lui. Il n’arrive pas à croire que cette tour ait toujours été là et qu’il n’en ait jamais constaté la présence à présent. C’est comme si sa conscience déposait un voile d’ignorance sur tout ce qui l’arrangeait au gré des circonstances. Des circonstances souvent difficiles à maîtriser et à comprendre. Pour ne pas dire que ce ne l’était jamais. Et plus il cherche de réponses à ses questions, plus certains mystères s’épaissit. Quand il s’agit d’obtenir des réponses, en revanche, le résultat est presque toujours désagréable, douloureux. Cette fois ne dérogera sans doute pas à la règle. Arrivé à l’accueil, Harry se racle la gorge.

« J’aimerais m’entretenir avec Harry Osborn, est-ce qu’il est là ? »
L’hôtesse d’accueil l’observe avec une légère hésitation.
« Qui dois-je lui annoncer ? »
La bonne blague. Elle ne le croira sans doute pas s’il lui dit les choses comme elles sont. Il aurait sans doute dû y penser avant.
« C’est important ? »
« Monsieur, je ne peux pas… » L’hôtesse s’arrête dans son discours en voyant un jeune homme traverser le hall. « Monsieur Osborn ! Ce jeune homme souhaitait vous voir », lui apprend-elle comme pour se débarrasser du problème.

Harry observe un instant son vis-à-vis, son… autre lui, et s'efforce de ne pas trop le dévisager. Tâche impossible.

« Salut… Je sais que ça va paraître un peu étrange mais… attends… » Harry tire sa carte d’identité de sa poche pour la montrer à son interlocuteur. Cela vaudra sans doute mieux que de longs discours. « Est-ce qu’on pourrait parler ? »

To be born an Osborn

feat.  @Harry T. Osborn

Harry s’efforce de ne pas trop dévisager son alter ego tandis que ce dernier examine sa pièce d’identité. Sa réaction est peut-être la meilleure de celles qu’il pouvait espérer au vu des circonstances. En l’abordant, il avait longuement réfléchi à la manière dont il réagirait lui-même si un autre Harry Osborn finissait par l’aborder… si on partait du principe que tous les Harry se ressemblaient ne serait-ce qu’un peu, comme c’était le cas de tous les Peter, alors normalement, il devrait être en mesure d’anticiper ses réactions, pas vrai ? – un tout petit peu, au moins. Harry comptait sur le fait que son autre lui soit un peu au courant de toutes ces histoires de réalités alternatives.

Peut-être, de son côté, a-t-il déjà croisé l’une ou l’autre version de Peter, qui lui aura mis la puce à l’oreille, tout comme ça a été le cas pour lui. Il ne sait pas trop si c’est le cas ou non, mais il a au moins l’air d’avoir une petite idée de qui il est, suffisamment pour lui accorder du temps, et c’est tout ce que Harry demandait. Il n’a pas la moindre idée de comment va se dérouler cette conversation, mais il est au moins soulagé qu’elle ait lieu, en fin de compte. Peu importe ce que ça donnera, il considère que c’est quelque chose d’important – et qu’ils ne pouvaient pas se permettre de passer à côté, surtout.

Harry suit son alter ego jusqu’à ce qu’il devine être son bureau. Ce faisant, il ne peut s’empêcher de laisser son regard roder un peu partout, animé par une curiosité qu’il est positivement incapable de taire. C’est qu’il y a beaucoup à se questionner sur ce qu’est la vie de cet autre Harry. Le fait que cet Oscorp-là semble être son domaine a de quoi éveiller sa méfiance, mais il se sent dans le même temps confiant. S’il se connaît au moins un tant soit peu… tout devrait bien se passer. Quoique Harry, dans le même temps, sait pertinemment que s’il a à craindre de quelqu’un avant toute chose, c’est très probablement de lui-même.

« Hum… de l’eau, ça ira », répond Harry quand Harry (on ne va pas s’en sortir avec tous ces Harry) lui propose de boire quelque chose.

Il laisse à son interlocuteur le soin de reprendre la parole, résumant bien les choses.

« Tu l’as dit… je suis toi… sans être toi. Et j’étais… curieux. » Il laisse passer un temps de pause. « Je voulais savoir à quel point nos vécus étaient semblables ou différents. » Il marque un temps de pause. « J’ai rencontré… un certain nombre de Peter Parker dans ce monde, qui ont tous des histoires assez semblables et un passif avec… leur meilleur ami. »

En gros, il veut savoir s’il a affaire à un monstre, ici. Un homme capable de tuer Gwen Stacy de sang froid, un homme rongé par ses erreurs, un homme en lutte avec sa monstruosité, tout ce que Harry Osborn peut être.

« Est-ce que… ton père est ici ? »

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feat.  @Harry T. Osborn

Harry, l’autre Harry, se montre attentif, aimable et bienveillant. Tout en lui servant le verre d’eau qu’il a réclamé, il lui apprend être lui aussi très curieux, ce qui le rassure en partie. Il se sentira moins mal de poser des questions indiscrètes si son interlocuteur doit lui en adresser en retour – même si, bien sûr, il ne sera pas forcément ravi d’y répondre, mais c’est… déjà ça… Il a l’air de prendre plutôt bien la chose, passée la surprise première, et ça aussi, ça le rassure définitivement.

Tout d’abord, il lui apprend n’avoir rencontré aucun Peter, du moins en dehors de son meilleur ami… Sur ce point, déjà, leurs histoires diffèrent considérablement. Pour Harry, ce serait plutôt tout l’inverse. Il a le sentiment d’avoir rencontré tous les Peter qui puissent exister au monde, et pourtant, il n’a jamais retrouvé celui qu’il aurait vraiment voulu revoir, ce meilleur ami qu’il aurait eu plus que jamais besoin d’avoir à ses côtés, en dépit de leur passif et de ce que ce dernier revêt de naturellement complexe. Mais ça, il l’a bien compris : peu importe leur histoire, tout Harry Osborn aura forcément une histoire d’amitié ô combien compliquée avec son meilleur ami, qui s’avèrera toujours être Peter Parker. Comme une sorte de destinée remarquable inévitable. Encore que le Peter dont Harry avait fini par tomber amoureux était une rareté, au sens où il n’y avait jamais eu aucun Harry Osborn dans sa vie. C’est sûrement pour cette raison, d’ailleurs, que leur histoire a été possible pour commencer.

« C’est toujours compliqué », résume simplement Harry, quand son alter ego lui parle de sa relation avec son meilleur ami. Mais il est heureux pour cet autre Harry si lui a pu retrouver son Peter. Ravi et un peu jaloux, aussi. Le jeune homme fait non de la tête quand il lui demande s’il a retrouvé son Peter. « J’ai connu mieux, on va dire. » Parce que visiblement, ça se voit comme le nez au milieu de la figure, qu’il ne va pas bien. « Je n’ai pas retrouvé mon Peter. Beaucoup… beaucoup d’autres, mais pas lui. » Il marque une pause. « Mais en ce qui me concerne j’ai retrouvé mon père. »

Au moment de prononcer ces mots, Harry fixe son autre lui avec la plus grande attention, à la recherche d’un signe qui lui permettrait de comprendre l’état des relations de cet Harry avec son père. Clairement, il ne pense pas que la mention de Norman Osborn puisse le laisser indifférent, et il se demande quel rôle le père de son interlocuteur aura joué dans la vie de son fils, et à quel point il aura eu d’influence sur son existence. Harry lui confie qu’il ne le déteste pas, qu’il l’a pleuré, même… mais il y a un mais, et au moment de l’entendre, le jeune homme comprend qu’il sait exactement ce qu’il en est… Ce sentiment de ne jamais à la hauteur, cette relation toxique, entre haine et amour…

« Oui, j’ai vécu à peu près la même chose, on peut dire ça. » Son regard se fait fuyant. « Ton père à toi, il ne t’a pas.. » Il hésite. « Il ne t’a pas tué… ? »

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feat.  @Harry T. Osborn

Harry esquisse un léger sourire quand son homonyme lui fait remarquer qu’en ce qui le concerne, sa relation avec Peter tend à s’améliorer. Harry aurait envie de faire preuve d’un certain cynisme que la situation tend à s’améliorer pour le moment, mais que ça ira probablement en empirant, parce que les Harry Osborn ont le chic pour tout faire foirer, d’une façon ou d’une autre Non, il ne dira pas ça, à la place, il offre à son interlocuteur l’opportunité d’un optimisme qu’il commence doucement à perdre de son côté, et qu’il n’est pas franchement certain de savoir retrouver un jour… en fait, il est même convaincu qu’il lui sera absolument impossible de le récupérer, à aucun moment.

Il fait doucement non de la tête quand Harry lui demande s’il a déjà rencontré d’autres eux. Non – pas encore. Et ce n’est peut-être pas plus mal. Entendre parler des autres versions de lui et de ce qu’elles avaient fait avait déjà été très éprouvant en soi, il n’est pas totalement certain qu’il aurait été capable d’en endurer davantge.

« Non, j’en n’ai pas rencontré d’autres. Mais j’ai vu un tas de Peter et leurs histoires avec d’autres versions de nous ne sont pas… pas vraiment… à notre avantage », cherche-t-il à résumer, sans trop oser entrer dans les détails, de crainte de bouleverser son interlocuteur plus que nécessaire…

Ce qui est visiblement trop tard au moment de le voir réagir assez violemment au moment de l’entendre suggérer qu’il aurait pu mourir de la main de son propre père. A l’évidence, ça n’a pas été son cas, et en toute honnêteté, Harry en est heureux pour lui… personne ne mériterait de connaître un tel sort, pas même un Harry Osborn à l’âme plus sinistre que permis. Quoique… Dans tous les cas, cette version de Harry semble horrifié, choqué par ce qui a pourtant été sa réalité.

Harry l’écoute lui parler de son père, qu’il avait eu la chance d’enterrer. Est-ce que ça aurait été plus simple pour lui si son père était mort avant lui ? Est-ce que faire son deuil l’aurait aidé à ses sentir mieux, à aller mieux dans la vie ? Il l’ignore… au fond, il n’est pas certain de vouloir le savoir. Dans tous les cas, il écoute attentivement Harry lui parler des circonstances de la mort de son père… il n’a pas besoin de détail pour savoir ce qu’il en était concernant ce fameux sérum… Quelque part, il trouve cela un peu tragique… Dans sa version de l’histoire aussi, il a cru Peter responsable de la mort de son père. A la différence près (qui n’est pas des moindres) que son père à lui n’était pas réellement mort.

« Mon père m’aime… Je crois », hésite Harry, toujours en conflit avec lui-même quand il est question de son père et des relations qui les unissent tous les deux. « Il n’était pas totalement lui-même… il n’était plus du tout lui-même… Il m’a dit que quand il avait pris conscience de ce qu’il avait fait, il s’est haï plus que tout, je crois qu’il le pense mais… » Harry pousse un soupir. « Et ta mère ? » reprend-t-il alors, un peu comme surgi de nulle part… « Elle est toujours en vie ? »

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« C’était pas un sérum, dans mon cas mais… mon père menait des expériences et, il y a eu un accident, une explosion… »
Il cherche ses mots. Il n’est pas du tout à l’aise à l’idée d’évoquer cet épisode ô combien traumatisant de son existence, mais il ressent bien qu’il n’a pas le choix, il faut qu’il le fasse, pas parce que son interlocuteur l’exige mais parce qu’il se trouve peut-être face à quelqu’un qui sera capable de l’entendre et de le comprendre puisque, d’une certaine manière, eh bien… ils sont les mêmes, tout en étant sensiblement différents. « On a plus du tout été les mêmes après ça », confesse-t-il, sans trop savoir le justifier. Est-ce qu’il doit parler en détails du bouffon vert et du Hobgoblin ? Peut-être bien, pourtant, il n’en fait rien, sans doute parce qu’il s’attend à ce que son interlocuteur sache combler les vides sans qu’il ait besoin pour autant d’entrer dans les détails. Serait-ce forcément faux ? Il ne le pense pas. Après tout, lui aussi a comblé les vides sans rien avoir à demander au moment d’entendre parler d’un sérum. Pour lui, immédiatement, dans son esprit, il ne pouvait s’agir que d’une seule et unique chose, et d’absolument rien d’autre. « Mon père n’est pas quelqu’un de bien, c’est… évident… mais je crois qu’il m’aime quand même, à sa manière très tordue. »

Mais il n’en a jamais été complètement sûr, et encore maintenant, il ne peut s’empêcher de se demander s’il ne se fourvoie pas totalement à ce sujet. Ça pourrait bien être le cas, après tout. Quel parent aimant ferait à Harry ce que son père lui a fait ? Mais Harry se raccroche aux branches qu’il peut. Après tout, lui-même ne devrait pas aimer son père après tout ce qu’il lui a fait subir, et pourtant, il n’a jamais cessé d’éprouver de l’attachement pour lui. Il a eu beau savoir que ce n’était clairement pas chose à faire, ça ne l’a certainement pas empêché de conserver pour son père cette estime inexplicable.

« Ouais, je l’ai perdue aussi… », confirme Harry au sujet de sa mère. Est-ce que c’est le moment de lui apprendre que sa mère était une alcoolique notoire et que son père l’avait tuée, elle aussi, non sans altérer la mémoire de son fils pour lui faire croire que cette mort avait été accidentelle (un vrai connard de compétition, oui, clairement). « J’étais assez jeune aussi », ajoute-t-il évasif, parce que les détails font de toute façon trop mal. « Je me suis toujours demandé ce qu’elle penserait de moi si elle était restée en vie. » Mais si elle était restait en vie, Harry serait peut-être devenu une toute autre personne, en réalité… ça, il ne le saura jamais. « Je crois pas qu’elle aurait été franchement fière », ajoute-t-il avec un fin sourire défaitiste.

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C’est par un simple hochement de tête que Harry répond quand son homonyme lui demande s’il a été le sujet de ses expériences… Ce n’est pas tout à fait vrai… S’il est devenu le Hobgoblin, ce n’est pas du fait de la volonté de son père, mais par accident. Mais le reste… tout le reste, oui, a été calculé par l’esprit machiavélique de Norman Osborn… Depuis sa plus tendre enfance, son père avait fait de lui l’objet de ses expérimentations les plus dangereuses et les plus fantasques… Que dire, par exemple, de ces séances d’hypnose qu’il lui avait fait subir durant sa très tendre enfance afin de faire de lui un enfant docile, qui serait susceptible de lui obéir au doigt et à l’œil pour peu que quelques mots spécifiques soient prononcés ? Oui, il a été le sujet de ses expériences… Il n’a probablement jamais cessé de l’être d’ailleurs.

« Quand je me transforme, oui… je suis méconnaissable », confirme Harry sans entrer dans des détails embarrassants. Quand il devient cette créature gigantesques et orange, qui prend le contrôle et ne laisse qu’une place très limitée à sa conscience, il n’est définitivement plus le même. Il pourrait peut-être rentrer dans les détails avec son interlocuteur… Ce dernier est probablement la seule personne au monde qui soit véritablement capable de le comprendre, d’ailleurs, mais la chose lui est trop douloureuse pour qu’il s’y résigne, alors à la place, il se dissimule derrière des explications floues qui dissimulent une vérité que l’autre Harry ne connaît forcément que trop bien dans tous les cas.

Cela ne signifie pas pour autant que son père ne l’aime pas, non, loin de là, mais Norman Osborn a une façon bien singulière d’aimer sa progéniture… Il l’aime de façon toxique, dangereuse… il l’aime sans redouter de mettre sa vie en danger. Il l’aime, mais un jour, dans un accès de colère, dans une autre vie, il l’a tué. Oh, Harry ne doute pas du fait que son père l’ait presque aussitôt regretté… Mais il l’a fait. Il l’a fait et il ne peut pas se prémunir de cet acte cruel, qui a imprégné la mémoire et les cauchemars de Norman pour toujours.

« Je regrette un tas de choses, oui… », confirme Harry d’un ton hésitant, avant d’ajouter d’une voix faible, presque trop faible pour être entendue. « Mais pas tout… Je ne me sens pas toujours coupable de ce que j’ai fait, parce que sur le moment, je me suis senti… bien… ? Je me sentirais plutôt mal de ne pas forcément me sentir mal, en réalité », ajoute-t-il, conscient du fait que son discours paraîtra n’avoir ni queue ni tête, en vérité. « Je ne sais pas ce que tu pourrais faire pour m’aider, mais je te remercie. » Il lui adresse un fin sourire… « Moi aussi, je t’aiderai si je le peux. Même si je ne vois pas spécialement en quoi non plus », ajoute-t-il avec une moue légèrement amusée.

To be born an Osborn

feat.  @Harry T. Osborn

Harry hoche doucement la tête en réponse à la première question de son interlocuteur, bien qu’il soit assez difficile de déterminer s’il veut répondre par la positive ou par la négative – sans doute parce qu’il n’en sait trop rien lui-même au bout du compte. Il est difficile de répondre par cette question autrement que par une non-réponse. Oui et non, somme toute.

« C’est difficile à expliquer. C’est comme si on était deux, deux facettes de moi qui cohabiteraient… Une partie de mon esprit reste la même… mais elle n’arrive pas à lutter contre l’autre… Elle domine. »

Il a l’impression de se dédouaner, mais il n’ignore pas avoir sa part de responsabilité dans les actes qu’il commet quand le Hobgoblin prend le dessus. Au fond de lui, il espère que son interlocuteur est capable de le comprendre… Il veut qu’il le comprenne. Ils portent le même nom, ils ont des histoires similaires, si quelqu’un est capable de se mettre à sa place, c’est lui, définitivement lui.

Et les propos qu’il ajoute le lui prouve. Ils résonnent très justement dans l’esprit de Harry, et ce n’est pas sans raison. Quel meilleur conseil peut-on recevoir que de la part de quelqu’un qui nous connaît déjà. Il le rassure, lui affirme que le fait de ne pas se sentir constamment coupable ne fait pas de lui quelqu’un de mauvais, de même que penser à lui ne fait pas nécessairement quelqu’un d’égoïste. Et certains mauvais actes nous apportent à titre personnel, c’est un fait. C’est une chose qu’il apprécie d’entendre, même si ça ne change évidemment pas tout. Il n’empêche, quelques mots font particulièrement mouche pour lui. « T’es humain. » ça n’a peut-être l’air de rien, mais pour lui, ça veut vraiment dire beaucoup. Ça veut dire beaucoup, parce qu’il a eu, pendant un bon moment, l’impression de n’être rien d’autre qu’un monstre. Être considéré comme autre chose, enfin, ça lui fait un bien fou, vraiment.

« J’ai pas vraiment le contrôle sur mes transformations… J’essaie, mais c’est pas simple. Dès que les émotions sont trop fortes je… je le sens si proche… Et une part de moi a envie de le laisser s’exprimer, de laisser exploser toute cette rage, toute cette colère que j’ai en moi. » Une rage et une colère qu’il aimerait être capable de contenir, mais c’est plus facile à dire qu’à faire. « Merci… sincèrement. Je sais pas vraiment à qui d’autre me confier à ce sujet. »

Il y a bien sa psychiatre, bien sûr, mais cette dernière, tout comme Peter, ne lui donne que trop le sentiment de vouloir le réparer. Et il y a Abigail… Mais Abigail, c’est autre chose.

« Attends-toi à me voir beaucoup, dans ce cas », reprend Harry quand son homonyme lui dit qu’il serait ravi de l’accueillir s’il devait revenir le voir. « Et toi aussi, hein, si tu veux parler. » Il reprend en répondant à la dernière question de son interlocuteur. « Oui, je suis encore étudiant. En psycho. Enfin… on peut pas dire que j’ai été très assidu ces derniers temps », ajoute-t-il avec un léger sourire.