Une impression de déjà-vu [ Rp Connie ]

Jackson avait plutôt une vie paisible dans cette ville un peu étrange où il était arrivé. Il avait son travail, ses petites habitudes et même s'il pensait toujours parfois au passé, il essayait d'avancer et de mettre tout ça de côté, même s'il avait entendu dire que certaines personnes retrouvaient leur proche, ça ne voulait pas dire que ce serait son cas. Il avait donc laissé cette éventualité dans les oubliettes pour le moment jusqu'au jour où peut-être cela lui arriverait effectivement. Il pourrait se demander qui serait la première personne qu'il rencontrerait dans ce cas : Scott, Derek ou même Lydia ? Oh il adorerait retrouver Lydia mais il était certain que le hasard allait se charger de ne pas les faire retrouver, ce serait trop beau évidemment. Jusque là il avait donc continuer à vivre sans espérer grand chose, sans les chercher ou les voir à chaque coin de rue, surtout qu'il n'avait même plus ses pouvoirs pour "sentir" les autres.

Cette journée n'était pas différente des autres, il avait mis son costume du lundi tout droit sorti du pressing pour se rendre à ses rendez-vous et ses audiences, prenant quelques petites notes au sujet de la maison qu'il souhaitait se faire construire, incluant d'autres rendez-vous professionnel dans son emploi du temps, heureusement qu'il n'avait pas de vie de famille sinon on lui aurait reproché d'être trop souvent absent à travailler au lieu de prendre parfois des congés pour s'occuper des gens qu'il aime. Heureusement qu'il avait quand même son travail parce que sans ça il n'aurait rien à quoi se raccrocher. Il se serait certainement laissé aller et aurait très mal fini... Jackson était beaucoup plus émotif que ce qu'il laissait croire et il n'était certainement pas un cœur de pierre.

Néanmoins avec sa vie d'humain et bien que son compte bancaire soit aussi florissant qu'autrefois, il était confronté aux mêmes soucis que les autres : devoir faire ses courses. Autant il pouvait commander autant de plat tout fais qu'il le souhaitait autant au bout d'un moment il allait finir par manquer de papier toilette et puis il s'était surpris à aimer faire la cuisine, bien qu'il préférait lorsque c'était Ethan qui cuisinait pour lui. Enfin, on ne refait pas le monde et Ethan n'était pas près de revenir donc autant faire comme si tout cela n'avait jamais existé. Voilà comment il s'était retrouvé à faire ses courses dans ce petit magasin de quartier, en train de choisir entre des steaks ou un rôti de bœuf lorsqu'un vendeur vint remettre des produits en rayon et qu'il lâcha littéralement le paquet de viande qu'il avait entre les mains.

- Stiles ?

Il n'en croyait pas ses yeux pourtant il n'y avait pas d'erreur possible la personne devant lui ressemblait beaucoup trop à Stiles pour qu'il puisse s'agir de quelqu'un d'autre.

Qui aurait cru que Connie Springer passerait d'un soldat combattant des géants, à un petit vendeur trentenaire qui étudie le soir pour passer des épreuves dans l'espoir d'avoir un foutu morceau de papier à la fin. Qui l'aurait crue!? Certainement pas lui en tout cas.

Ce n'est pas que le jeune homme n'aimait pas sa vie, bien au contraire, il trouvait cela assez apaisant de se réveiller tous les matins sans avoir peur de se faire bouffer, ou même tuer par d'autres humains, tout simplement parce qu'il était né Eldien. Maintenant, la seule chose qui pouvait l'angoisser, c'était de rater une épreuve ou d'arriver en retard à son boulot.

Est-ce que son ancienne vie lui manquait parfois? Oui et non. C'était surtout ses amies qui lui manquaient. Tous les matins, il se réveillait toujours avec la même pensée: Est-ce qu'ils vont bien? Connie ne pouvait pas s'empêcher de se demander ce qu'ils pouvaient bien faire. Est-ce qu'Annie et Armin étaient enfin ensemble? Où était Mikasa? Est-ce que Reiner pensait de temps en temps à lui? Bien évidemment, c'était aussi très frustrant de ne pas avoir de questions à ces questions. Connie avait toujours espoir que quelqu'un de son monde finisse par atterrir ici. Pour le moment, c'était loin d'être le cas.

Cette journée était comme toutes les autres. Connie s'était réveillé à l'aube, il avait vite fait réviser son cours d'histoire du monde, préparé quelques notes afin de pouvoir les lire pendant sa pause déjeuné au magasin. Après une bonne douche, il avait fait le tour du pâté de maison avec le chien de la vieille dame qui vivait au 3e étage. Au début, il avait proposé son aide plus par nostalgie, parce que c'était quelque chose qu'il faisait lorsqu'il était petit pour gagner trois sous. Une fois le tour avec le chien terminé, il s'était rendu au boulot.

Comme chaque lundi, Connie commençait le boulot en faisant de la remise en stock et du réassort dans les rayons du commerce. Connie était assez organisé dans son travail, même si ça faisait très répétitif, il préférait s'occuper de la mise en rayon en matinée, afin d'être plus disponible pour les rushs de l'après-midi. C'est donc ce qu'il était occupé à faire, jusqu'à ce qu'un homme l'interrompe

"Pardon? Je ne crois pas avoir du Stiles. Je ne suis même pas sûr de savoir de quoi il s'agit."

On aurait dit que cet homme venait de voir un fantôme. Comme s'il le reconnaissait. Connie avait beau essayer de se concentrer sur le visage de l'homme, pour lui, c'était la première fois qu'ils se croisaient.

"Est-ce qu'on se connait? Toi aussi tu passes le bac en candidat libre peut-être? C'est peut-être de là qu'on s'est déjà vu?"

Bon, c'était très peu probable. Ce garçon portait un costume, il devait très probablement bosser dans une grosse boite.

Sa relation avec Stiles avait toujours été un peu particulière, il savait que Stiles n'était pas méchant et qu'il avait de bonnes raisons de lui en vouloir, surtout que Jackson n'avait jamais rien fais pour qu'il l'apprécie alors pourquoi en serait-il autrement ? Stiles et lui étaient fondamentalement différent et il n'était pas sûr qu'ils puissent s'entendre un jour sur quoique ce soit, bien que le fait qu'il n'ait plus de vu sur Lydia pour des raisons évidentes, il paraissait déjà moins sur les nerfs. Mais ça c'était la dernière fois qu'il l'avait vu, il y avait déjà un bout de temps déjà. ça faisait tellement longtemps qu'il n'avait plus de nouvelles de Beacon Hills qu'il se disait que personne ne devait avoir besoin de lui là-bas, comme ça avait toujours été le cas en réalité. C'était bien pour ça qu'il ne voulait pas partir de Londres, mais le destin avait fais qu'il quitterait tout de même cette ville après avoir déjà perdu l'amour de sa vie. Ethan était tout pour lui et peu importe à quel point il voulait réparer les fautes qu'il avait commises, il n'était plus dans le bon monde.

Lorsqu'il avait vu le jeune homme dans ce magasin, une sorte d'espoir étrange s'était emparé de lui, est-ce qu'il envisageait sérieusement de retrouver les gens qu'il connaissait dans ce monde qui lui paraissait irréel ? Mais assez rapidement, il se rendit compte qu'il ne s'agissait pas de Stiles, et même que ça ne pouvait pas être physiquement Stiles. Ce fut comme un ascenseur émotionnel, bon sang mais comment avait-il pu croire un instant qu'il allait retrouver une vieille connaissance ? ça lui donnerait le faible espoir de retrouver Ethan qui aurait certainement refais sa vie avec un autre. Finalement, c'était mieux qu'il ne le retrouve pas, ça l'achèverait. Il soupira doucement alors que Stiles qui n'était pas Stiles était clairement en train de se demander ce qu'il lui voulait. Il redescendit rapidement sur terre, évidemment Stiles ne pouvait plus ressembler exactement à ça, il avait tout de même 10 ans de plus !

- C'est quelqu'un... Excusez-moi, vous ressemblez étrangement à une personne que je connais. Ou plutôt que j'ai connu par le passé, effectivement maintenant il n'est plus si jeune.

Il secoua doucement la tête, amusé par sa propre bêtise, ou alors fatigué. Peut-être un peu des deux. C'était peut-être de la fatigue mental d'ailleurs, quand bien même il avait sa vie d'avocat, sa vie personnelle était bien vide et peut-être bien que sa vie d'avant lui manquait un peu. Elle n'était peut-être pas idéale mais au moins il avait quelqu'un, des gens sur qui compter, maintenant il était horriblement seul et même s'il faisait comme si tout allait bien, ce n'était pas le cas. Il intériorisait beaucoup et faisait en sorte de ne compter sur personne, mais un jour cela finirait par être trop pour lui, combien de temps pouvait-il encore continuer comme ça ? Il n'en avait aucune idée. Le problème d'être seul c'est qu'on ne supporte plus la solitude une fois qu'on a été entouré.

- Non...

Il laissa sa phrase en suspens alors qu'il regardait le costume qu'il portait. Comment pouvait-il penser qu'il était étudiant ? D'une autre façon, ça signifiait qu'il paraissait toujours jeune donc ce n'était pas si mal.

- On ne se connait pas, je m'appelle Jackson. Je suis avocat.

C'était assez rare que quelqu'un s'arrête aussi soudainement pour vous demander si vous êtes une personne que vous n'êtes pas. Peut-être que Connie avait un genre de clone ou un jumeau? Bien évidemment, Connie savait parfaitement que ce n'était pas possible. Les seuls frères et soeurs qu'il avait eus, ils étaient morts il y a de cela bien longtemps.

Connie lâcha un sourire. Il est vrai que d'apparence, le trentenaire ne faisait pas son âge. En général, les gens lui donnaient entre 20 et 23 ans maximum. Il n'allait pas s'en plaindre, même si dans certaines circonstances, ça pouvait être embêtant. Par exemple, il n'était pas toujours pris au sérieux. Là d'où il venait, en tant qu'ambassadeur de la paix, c'était parfois très chiant.

"Je ne suis pas si jeune que ce que je peux en avoir l'air, mais je vais prendre ça comme un compliment."

Connie continua à remplir son rayon de produits. Même s'il était seul le lundi matin, il savait que le patron le surveillait avec les caméras. Même s'il était payé une misère, le jeune homme avait absolument besoin de ce job.

L'autre homme se présenta. Connie avait vu juste. Le prénommé Jackson avait en effet une très bonne place. Quand on y pense d'ailleurs, ambassadeur et avocat, c'est un peu similaire, non? Connie avait dû lui aussi défendre son peuple, tout comme Jackson était chargée de défendre des gens pour qu'ils ne finissent pas en prison.

"Je m'appelle Connie Springer. Comme tu le constates, je suis vendeur dans ce magasin. C'est temporaire. D'ici quelques mois, j'aurai enfin ce foutu morceau de papier et je pourrai enfin commencer des études."

C'était toujours difficile pour Connie de dire la vérité sur sa situation. Lui qui avait fait tellement de choses dans son autre monde, ici, il était juste un trentenaire en retard dans la vie, à la recherche d'une solution pour survivre dans cet univers. Au final, Connie en revenait toujours à la même chose: Survivre. Même si cette fois-ci, il devait bien admettre que c'était moins dangereux.

"Avocat, rien que ça!? On doit avoir le même âge, et pourtant nous sommes dans des situations bien différentes."

C'était peut-être une réflexion qu'il aurait dû se faire dans la tête et non tout haut.

"Sans vouloir t'offenser, c'est assez rare de voir des gens comme toi dans ce petit magasin de quartier. Qu'est-ce qui t'amène par ici?"

Jackson savait que la personne devant lui ne pouvait pas être le jumeau de Stiles tout simplement parce que Stiles n'avait pas de jumeau, et heureusement d'ailleurs, vous imaginez franchement deux comme lui ? Un seul était suffisant ! C'est comme Jackson, un seul comme lui était tout simplement suffisant, pas besoin d'avoir plusieurs fois quelqu'un d'aussi insupportable. Il était tout de même surprenant qu'il rencontre une personne qui lui ressemble autant, il pourrait presque se demander si Stiles n'avait pas perdu la mémoire et ne se prenait pas pour quelqu'un d'autre. Mais il n'avait croisé personne d'autre de Beacon Hills donc il n'avait absolument aucune raison de croire une telle chose. Il se ferait de faux espoir sur quelque chose qui arriverait probablement ou qui n'arriverait plutôt jamais comme le fait de revoir Ethan un jour et qu'il revienne sur sa décision de le quitter.

- ça doit être votre physique alors qui fait que vous avez toujours l'air de quelqu'un de jeune.

Après tout, il imaginait mal comment Stiles avait vieilli. était-il toujours cette crevette ? Et s'il avait décidé de se prendre en main, qu'il avait grandi ou pris du muscle ? S'il avait de la barbe ? Nulle doute que s'il avait décidé de se laisser pousser la barbe alors là il aurait tout de suite l'air plus vieux et plus viril, pas comme ce visage de poupon qu'il avait sous les yeux. Enfin bon, il n'allait pas le dire à ce pauvre Connie qui ne connaissait encore rien à la méchanceté gratuite de Jackson. Il se sentait déjà assez bête de l'avoir pris pour Stiles alors que si celui-ci travaillait dans un magasin, le magasin serait en faillite après qu'il ait tout cassé.

- Je vois, et qu'est-ce que vous faisiez dans votre ancienne vie ?

Bien que Connie le tutoyait sans raison apparente, pour sa part il restait sur le vouvoiement, il n'était pas du genre à familiariser si facilement et si la ressemblance entre Connie et Stiles n'était pas aussi troublante, nulle doute qu'il ne lui aurait jamais adresser la parole et qu'il aurait juste continuer ses petites courses comme si de rien n'était. Maintenant, non seulement il lui faisait la conversation, mais en plus il s'intéressait à lui, Jackson devait vraiment être en manque d'interaction sociale. Entre l'inconnu qui le contactait par une application et celui-ci qui lui faisait la discussion en plein magasin tout en surveillant que son patron n'était pas dans le coin... Ouais, sans doute avait-il gagné le gros lot en ce moment.

- La lune rouge n'a rien changé à ma vie, ça doit jouer. Il y en a qui ont tout perdu, d'autres qui ont tout gagné, moi je n'avais rien à perdre, j'ai juste continuer un boulot que j'avais déjà.

Il haussa les épaules. Tout cela, la situation des autres en général, il n'en avait que faire. Il y avait des gens qui étaient dévastés parce qu'ils ne retrouvaient pas leur proche ou qu'ils ne pouvaient plus continuer le métier qu'ils exerçaient. Pour sa part, il n'avait pas de proche à retrouver et dans cette ville aussi on avait besoin d'avocat, donc il avait juste continué de faire ce qu'il savait faire tout en ignorant ce qu'il se passait autour de lui.

- Je n'avais pas envie de commander et... Peut-être bien que j'avais besoin de changer de décor aussi.