Cela faisait plusieurs semaines que tu avais entrepris de te mettre au sport sans pour autant réussir à sauter le pas. En effet, tu voulais un peu travailler ton souffle et pourquoi ne pas améliorer ton physique ? Tu grandissais à vue d’œil et tu t’étais dit que faire en sorte de garder la ligne te ferait du bien mais malheureusement la motivation n’était jamais présente ou alors elle arrivait et repartait aussitôt. C’est pourquoi, pour tenter de la canaliser tu t’étais acheté une paire d’écouteurs sans fils (on arrêtait plus le progrès dans ce monde) pour aller avec ton portable et courir en musique était un truc que faisait beaucoup de sportif, donc tu t’étais dit que ça serait parfait.
Vêtu d’un jogging et d’un t-shirt, tu enfilas tes deux écouteurs en balançant une playlist sportive aléatoire. Le premier son commença et tu saluas l’une de tes colocataires en déambulant les escaliers, direction la sortie. Une fois dehors tu entrepris de courir sans trop savoir où aller ni combien de kilomètres tu allais parcourir, tu t’arrêterais bien à un moment de toute façon. Mais tu ne t’attendais pas à te retrouver dans une partie de la ville où une sorte de fumée noire semblait sortir d’une des maisons. Alors, ni une, ni deux, tu utilises ton portable pour appeler les pompiers et une fois fait tu vas toquer à la maison qui semble prendre feu.
Tu toques un total de trois fois avant de crier mais personne ne te répond alors tu entreprends de rentrer, après tout quelqu’un pourrait être blessé ou pire. Mais tout en avançant dans la maison, tu remarques une silhouette au loin et le four qui semble contenir un repas qui sera bien cramé. Et avant que tu ne puisses faire quelque chose tu entends une voix qui t’es familière et en te tournant tu la vois. « Max ?! » sont les seuls mots que tu arrives à sortir alors que tu viens la prendre dans tes bras, même si ça n’est pas la meilleure idée au vu de la situation.
Avoir la maison rien que pour toi la journée entière ? Une liberté que tu attendais tant. Grey ne reviendra pas avant tard dans la soirée. Après son boulot, il a prévu de passer du temps avec ses potes. Du moins c'est ce qu'il t'a écrit par SMS. Va savoir... Il sera peut-être en compagnie d'une charmante demoiselle. Qu'importe. Tu vas pouvoir laisser libre cours à tes créations. Étant encore une petite novice en pâtisserie, tu t'entraînes de ton côté pour ne pas que Peeta soit trop fatigué entre te former et bosser à côté dans le même temps. Tu veux lui prouver que tu es capable de te donner à fond et de faire des prouesses. Rien qu'à l'idée de voir un sourire se former sur ses lèvres en goûtant l'un de tes mets sucrées te met de bonne humeur. Enfin... Pas pour longtemps. Assise devant ta coiffeuse, tu reviens à la réalité et fixe ce miroir. Tes doigts se glissent doucement sur ton front bleuté, puis ta lèvre fendue. Il ne t'a pas raté ce Monty. Tu soupires longuement et jette un œil sur ton portable. Tu attends forcément un coup de téléphone de l'université à cause de cet incident qui a fait le tour des étudiants. De quoi te faire perdre ton temps aujourd'hui, certainement. Eh bien quoi ? Voir une fille se battre n'est pas quelque chose de normal ? Peut-être. Mais tu ne vas jamais te laisser intimider par quelqu'un ou te faire insulter sans rien faire. Ce mec t'a cherché, rien de plus. Enfin... Tu espères quand même pas qu'il y ait de prochaine fois, sinon t'es sûre qu'il te lamine. Mais passons. Tu te coiffes rapidement pour arranger ses mèches rebelles et glisse de la crème sur tes blessures pour les soigner au mieux, avant d'aller te laver les mains et te mettre aux fourneaux. Dessert du jour : des cupcakes pistache-framboise. Préparer les ingrédients, puis la pâte, tout en mettant le four à préchauffer en attendant. Tu mets bien une quinzaine de minutes à remplir tes petits moule avec ta pâte et les morceaux de framboises et de pistaches. La première tournée est réussite, les cupcakes sont parfaitement gonflés et la couleur est belle. Tu les dispose sur la table et enfourne la seconde plaque avec les six derniers cupcakes. Adossée contre le mur, tu attrapes ton téléphone et fixe tes contacts. Tu attends une réponse particulière aussi. Celle de ce fameux Henry. Tu ne l'as plus revu depuis qu'il y a eu ce petit quelque chose entre vous. Ce rapprochement. Tu le revois aussi, saigner du nez. Tu espères qu'il va bien... Tu ne le connais pas et pourtant tu as peur pour lui. Cette impression qu'il soit familier et important à tes yeux te rend fébrile. Mais tu n'as pas le temps de cogiter puisque ton téléphone se met à sonner, te faisant sursauter. Et voilà... C'est la conseillère de l'université. Tu décroches rapidement pour pouvoir en finir au plus vite mais la discussion par trop loin, et toi aussi tu vas trop loin. Au point où ton four est sans surveillance et sonne la fin du temps de cuisson. Toi, t'es toujours en train de te prendre la tête avec la dame au bout du fil.
Du moins jusqu'à ce que tu sentes une odeur de cramé qui te fait raccrocher sans rien dire de plus. Merde merde. Merde. Les cupcakes. Obnubilé par l'image de tes cupcakes brûlés, tu n'entends pas cette voix qui appelle. Mais tu remarques une silhouette, dans ta maison. Une silhouette que tu pourrais reconnaître entre mille. « Will ?? » Décontenancée, tu le regardes durant quelques secondes avant de le sentir se vautrer dans tes bras. Instinctivement tu resserres tes bras autour de lui, et tu reprends ton souffle. Encore un de trouvé. Cette chance te suis partout depuis que tu as retrouvé Eddie. C'est un magicien ou ? Bref. Tu recules et l'observe, voir s'il n'a rien. Avant de t'élancer vers le four et sortir tes pâtisseries de là. « Oh non, c'est pas vrai !! C'est complètement raté... » lances-tu en laissant tomber la plaque brûlante sur la cuisinière. Tu œuvres les fenêtres pour aérer, et te retourne de nouveau vers ton ami. « M-Mais qu'est-ce que tu fais là ? Tu es rentré par effraction ? » Non, t'es bête. Il a sûrement voulu te sauver en pensant qu'il y avait le feu. Tu passes une main dans tes cheveux et te rapproche de lui, un sourire soulagé accroché à tes lèvres. Tes yeux se relèvent et tu viens passer une main dans les cheveux de Will cette fois. Des cheveux bien différent d'avant. « Je suis contente de te revoir... Et de ne plus voir cette coupe au bol. » Tu rigoles doucement. Mais tu vas bien moins rigoler quand Grey va venir et voir le carnage dans la cuisine.
La vie loin d’Hawkins est peut-être agréable mais elle n’a pas toujours été facile, du moins pour toi. Te retrouvant à nouveau abandonné par tes amis, tu ne sais pas si tu aurais survécu à un nouvel abandon, une nouvelle remise en situation (un peu comme un énième voyage dans l’Upside Down) sans la présence de Steve et Robin à tes côtés. Tu étais tombé sur eux quelques jours après avoir débarqué ici, enfin d’abord Steve puis Robin et naturellement vous vous étiez mis en colocation, vivant ta jeunesse comme tu le pouvais pendant trois années, les deux énergumènes t’interdisant de travailler, du moins jusqu’au moment de ta majorité où tu avais poussé une petite gueulante en mode toi aussi tu voulais contribuer et aider aux besoins de la colocation. Et c’était vraiment devenu ta seconde famille, t’avais l’impression, par moment, d’être leur enfant, ça en était vraiment mignon quand t’y pensais.
Alors que tu cessais ta rêverie, écouteurs en place et ton souffle toujours un peu court, suite au footing que tu avais entrepris de faire, tu remarquas une maison d’où une fumée noire commençait à sortir de ce que tu aurais dit être la cuisine. Est-ce que quelqu’un était en danger ? Tu n’en savais rien mais tu ne pouvais pas rester là à ne rien faire alors tu toquas trois coups à la porte et vu que personne ne semblait te répondre, tu entrepris de rentrer. La porte n’était pas verrouillée, déjà ça c’était inquiétant, mais tu n’y songeas pas plus d’une seconde, refermant la porte pour t’avancer vers la cuisine. Et là, la voix que tu entends te ramène directement à Hawkins et la chevelure rousse de la fille qui te fait fasse, tu aurais pu la reconnaître entre milles ; Maxine. Tu cris son nom, elle crie le tiens et vous vous enlacez le temps d’un câlin de retrouvailles, un pur bonheur. Bonheur, c’est vite dit car l’odeur qui s’échappe du four n’est pas très sympa, elle. Te reculant, tu laisses ton amie faire ses affaires et tu l’observes, fronçant les sourcils avant de rougir quand elle te demande si tu es entré par effraction. « Hein ? Je- Non ! Tu ne verrouilles jamais ta porte ? C’est pas Hawkins ici, ça semble idyllique mais tu devrais faire plus attention… » réponds-tu en la fixant du regard tandis qu’elle s’approche de toi. Elle passe une main dans tes cheveux, ce qui te fait à nouveau rougir, et tu te dis qu’heureusement tu la connais et que les filles ne te font rien sinon tu aurais pas su te tenir. « Je suis heureux de te revoir aussi, même si t’es toujours un danger ambulant, apparemment… » lances-tu comme pique vis-à-vis de sa cuisine définitivement râtée. « Je… Merci, je me suis dit que c’était l’occasion de changer, de pouvoir me laisser aller, d’être moi-même… » réponds-tu à sa pique sur ta coupe au bol, ajoutant d’un sourire. « T’es devenue une superbe jeune femme, Lucas serait tellement content… » S’il était là. Mais il ne l’est pas. Tu n’as retrouvé que Steve, Robin, Eddie –même si pour toi il n’est juste qu’Eddie, le gars du geek store-, Nancy et Onze. « Je sais faire des pizzas maisons ! Un jour je t’inviterais, tu verras, c’est une tuerie d’après Steve et Robin ! » Que tu lui dis, un peu sans trop savoir pourquoi dans le fond.
Will. Will Byers. Son sauveur. Elle se serait bien attendue à un mec bien plus viril et faisant partie de la brigade des pompiers de la ville mais… C’est tout aussi bien ! Maxine retrouve enfin son meilleur ami et elle ne peut s’empêcher de venir le prendre dans ses bras pour une longue étreinte. Une étreinte qui se termine brièvement pour qu’elle puisse s’occuper de sa cuisine. Il ne faut quand même pas qu’elle brûle entièrement. Déjà que des traces noires sont apparues sur les murs… Bordel. Max est foutue, Grey va la buter. Elle souffle un coup et se retourne vers le garçon, avant de cligner des yeux plusieurs fois de suite. « De base si je la verrouille… Elle ne l’était pas ? » Shit. Encore une fois, tête en l’air la rousse. Enfin bon. Au moins, ce n’est pas un timbré qui est entré pour cambrioler voire pire, la tuer. Chanceuse qu’elle est, elle pourrait presque jouer au loto. Will a pourtant raison. Même si cette ville n’est pas comparable à Hawkins, elle ne reste pas moins dangereuse. M’enfin. Trêve de bavardage. La jeune femme se rapproche de lui, lui qui a si bien grandit. Elle aurait presque pu se mettre sur la pointe de ses pieds pour frotter ses cheveux. Son petit air mignon et ses joues rougissantes l’attendrissent et elle se retient de rire. « Oui bon ça va, je sais que je suis dangereuse en étant vivante. » Si elle aurait pu, elle aurait en effet choisi de rester six pieds sous terre mais faut croire qu’on voulait pas d’elle Là-Haut.
« Ah… être soi-même, c’est la meilleure des sensations crois-moi. » qu’elle lance avant d’à son tour rougir face à son petit compliment qui ne passe pas inaperçu. « Merci ! Les années m’ont aidé à prendre plus soin de moi. » Par contre, le fait qu’il mentionne Lucas ne l’enchante pas tellement. Son sourire sonne plus comme une petite grimace en cet instant. Lucas… Pas sûr qu’il soit ravi, non. Max est tombée sous le charme d’une autre personne ici, et le Sinclair s’est envolé de ses pensées amoureuses. « Ah ? Au moins je saurais que tu ne feras pas brûler la cuisine alors ! Faudra que tu m’apprennes ça, pour que je puisse impressionner Grey. » dit-elle en marquant une pause, avant de croiser les bras. « Hm… Grey c’est mon colocataire. Je ne vis pas toute seule. Donc j’ai signé mon arrêt de mort. Ravie de t’avoir revu, Will Byers. »
Il est vrai que t'aurais pu contacter les pompiers ou autre mais sur le coup tu as voulu jouer le héros et tu es entré comme ça, sans prendre la peine d'attendre une invitation. Faut dire que tu venais tout de même de taper trois fois avant de te décider à entrer quand tu avais remarqué la fumée qui commençait à émaner de la cuisine. Mais la porte n'étant pas verrouillée tu entres et s'ensuivent des retrouvailles avec la rouquine qui te font énormément de bien. C'est fou comme en si peu de temps tout Hawkins semble te revenir. Peut-être que Mike le sera bientôt ? Tu n'y penses pas trop et finalement tu ris avec la jeune femme qui ne semble pas comprendre pourquoi sa porte était déverrouillé. « Ne t'en fait pas on est deux maintenant et en repartant tu veilleras à la verrouiller comme il le faut OK ? » Lui réponds-tu avant de la taquiner sur le fait qu'elle est toujours un danger ambulant. Et tu viens l'enlacer quand elle mentionne être dangereuse vivante. « Tss. Je te préfère cent fois en bonne santé que mourante. Je suis heureux que tu ailles bien. » Tu la relâches après avoir déposé un baiser sur sa joue.
Puis vous vous complimentez et chacun votre tour vous rougissez. C'est plutôt mignon. Tu mordilles ta lèvre et tu te mets à sortir que tu sais faire des pizzas. Comme ça. Sans raison. Elle te demande si tu pourras lui apprendre et tu acquiesces. Mais quand elle mentionne Grey, tu arques un sourcil avant d'écouter son explication. C'est donc son colocataire. « Oh je vois ! Et bien allez, on se bouge et on nettoie tout le bordel que tu as fait et je veux bien t'aider à faire une pizza si ça te dit ? » Après tout tu n'étais pas venu pour une raison précise. Tu ne t'attendais même pas à la retrouver donc autant profiter de ce temps pour vous retrouver et vous parler. « Sinon, quoi de neuf par ici ? »
Oui. Il va falloir qu’elle fasse gaffe à bien tout verrouiller. Non seulement parce que c’est pas si safe que ça, mais aussi parce que Max n’habite pas seule désormais. Elle s’en voudrait énormément s’il venait à arriver quelque chose à Grey, ou si on lui piquait quelque chose à cause de son insouciance. « Ce sera mieux oui ! » Elle rigole un peu et sourit enfin, heureuse de l’entendre dire toutes ces gentillesses. Cela va de soit, Will a toujours été un ami fidèle, et attachant. C’est peut-être même son garçon préféré dans la bande en tant que meilleur ami il faut croire. Comment ne pas l’aimer de toute manière ? il y a que les imbéciles pour ça. Enfin… Doucement, elle resserre ses bras autour de lui pour un deuxième câlin, avant de rougir quelque peu face à son bisou sur la joue. Ce n’est pas tous les jours qu’on a le droit à ce genre d’attention de la part du Byers. Ça fait sourire la demoiselle. « Allez je suis partante ! Du moment que tu mets pas d’ananas dans tes pizzas par pitié… J’ai essayé un jour, j’ai vomi sur Grey le pauvre… Il y a des choses inavouables que je pourrais peut-être te raconter autour d’une bonne pizza bien chaude. Et une bonne bière. » Elle en est devenue accro, malheureusement. L’alcool et elle, ce sont de supers amis. Maxine commence donc à ranger un peu le bordel, et nettoyer aussi les ustensiles et la porte du four qui a eu entre temps, le temps de se refroidir assez. La rousse tourne la tête vers son ami à sa question, et soudainement, une chose lui revient en tête. « Je ne sais pas si tu l’as revu depuis mais… je suis en contact avec ta mère. Joyce. Je vais là où elle travaille, dans un institut de beauté. Je peux te passer son adresse si ça te dis. Elle est morte d’inquiétude de ne plus vous voir, toi et Jonathan… »
En même pas cinq minutes, tu as l’impression d’être de retour à Hawkins et que rien de ce qui s’est passé durant les trois dernières années n’était vrai. Max et toi êtes ensembles, elle est vraiment là car tu l’as prise dans tes bras et embrassé sur la joue qui plus est, mais malheureusement tu sais que vous n’êtes pas à Hawkins, que vous avez tous atterri dieu sait où sans pour autant en apprendre plus sur le pourquoi ou le comment. Dans tous les cas, tu l’as retrouvé et comme pour ta sœur, Jane, tu ne veux plus jamais être séparé de la rouquine, elle apporte tellement de choses à votre groupe que tu veux à nouveau la côtoyer tous les jours, comme au bon vieux temps.
C’est pourquoi, lui proposant de l’aider à ranger le bazar qu’elle a foutu en laissant ses cupcakes cramer, tu t’attèles à la tâche, t’activant à ses côtés pour redonner son éclat d’origine à la cuisine qu’elle partage avec son colocataire prénommé Grey. Quand elle prononce le mots ananas avec pizza dans la même phrase, tu penses soudainement à Argyle. Où peut-il bien se trouver aussi, lui ? Tant de questions et si peu de réponses. « Deal alors ! J’ai hâte de savoir quelles sont ces choses inavouables… » réponds-tu d’un premier temps, ajoutant. « Par contre, tu devrais goûter à l’ananas sur la pizza, l’essayer c’est l’adopté… » Phrase piquée à Argyle mais au moins ça te fait penser à lui, c’est un chouette type.
Et voilà que la cuisine se met petit à petit à ressembler à une cuisine. Le bordel n’est plus et la crasse a laissé place à la propreté. Une douce odeur de citron enveloppe la pièce et, alors que tu t’apprêtes à laver l’un des plans de travail, l’étudiante mentionne ta mère. « J-Je- Qu-Quoi ? » demandes-tu, laissant tomber l’éponge alors que tu l’observes, la larme à l’œil. « Ma mère est ici ? Je- Depuis quand l’as-tu retrouvé ? » Tu laisses les larmes couler, c’est bête mais si y a bien une personne que tu ne pensais pas revoir ça aurait été ta mère. Après tout personne n’a retrouvé leur parent donc tu t’es fait à l’idée que, mais si elle est vraiment là, alors il faut que tu la rejoignes, elle doit se faire du sang d’encre. « Je veux bien, oui, merci Max ! » Que tu lui réponds en venant sécher tes larmes après avoir récupéré une feuille de sopalin pour.
Elle n’aurait sûrement pas dû lui citer ces trucs inavouables. Car désormais, Max est sûre et certaine que Will ira jusqu’au bout pour qu’elle crache le morceau. S’il savait… Depuis qu’elle a eu cette seconde chance, cette seconde vie et que Grey l’a aidé à entrevoir un avenir meilleur, la rouquine a tout fait pour vivre pleinement sa vie. En allant à la fac, en essayant de se faire quelques amis. Certes peu nombreux, mais en qui elle peut avoir une entière confiance. Mais aussi en faisant des conneries d’ado qu’elle n’aurait jamais fait auparavant. Des trucs à la limite du légal comme jusqu’à dépasser les limites. Bref… Elle ne fera pas de dessin, il le sera tôt ou tard de toute manière. « Goûter l’ananas sur la pizza ? Et si je refuse ? Tu vas m’y forcer ? M’attacher ? » qu’elle lance en se rapprochant dangereusement de lui, un sourire amusé à ses lèvres. Trêve de plaisanterie. Une fois le ménage fait et avoir passer un petit coup dans le four qui a eu le temps de refroidir entre temps, Max fait face au Byers et lui lance une bombe. Soudainement, sans préparation.
« Oui. Je l’ai croisé par hasard dans un institut de beauté, quand j’y suis allé avec une amie… Il y a presque un an de ça déjà. » La jeune femme fouille dans sa poche et y sort son téléphone, écran fissuré à moitié, et le tend vers le visage de Will. Elle lui montre quelques photos qu’elle a prise avec elle lors d’une journée spéciale détente dans un spa, une des meilleures journées passées dans cette ville. Elles n’étaient pas les plus proches, comme pouvait l’être El avec Joyce. Mais c’est justement à cause de l’absence de sa fille que la maman Byers a pu se rapprocher de Max. Et surtout parce qu’elle a bien vu qu’elle avait besoin de quelqu’un, d’une épaule féminine sur laquelle se reposer quand elle le voulait. « Jusque-là, je ne connaissais pas tellement ta mère… Je veux dire, comparé aux autres. Elle a pris soin de moi, tout en n’arrêtant pas de retourner ciel et terre pour retrouver ses fils. Alors chéris là au mieux, surtout aujourd’hui. Elle en a besoin… » dit-elle en baissant légèrement les yeux. Par la suite, Max attrape doucement le poignet du garçon et l’attire une nouvelle fois dans ses bras. Elle frotte son dos pour le réconforter, touchée par ses larmes. Ça va aller. C’est ce qu’elle répète et se dit aussi dans sa tête. Ça va aller. Elle se recule alors et vient doucement glisser ses doigts sur le bord des yeux de Will, pour l’aider à sécher ses larmes alors qu’elle n’est pas mieux. La voix tremblante, elle reprend : « A-Allez. Je ne sais pas si j’ai les ingrédients qu’il faut pour faire une pizza, mais… On peut aller s’en acheter une non ? »
Maintenant, tu as une bonne raison de saouler la jeune rousse, après tout, qui ne rêve pas d’entendre des trucs inavouables sur ses amis, hein ? Puis même si tu as passé une soirée en compagnie de Jane y a pas si longtemps que ça, tu ne peux que vouloir retenter la même chose ce soir, ça te fera le plus grand bien et te permettra d’en apprendre plus sur Max et tout ce qu’elle a bien pu vivre par ici en trois ans. « Non, je suis quelqu’un de sympa mais je pourrais t’en glisser dans la bière si jamais tu ne veux pas, alors tu préfères goûter sur une pizza ou dénaturer une pauvre bière ? » Que tu demandes en jouant des cils, riant légèrement tandis que tu continues de nettoyer la cuisine que ton amie a mis dans un sale état.
Sauf que tu ne termines pas, ou du moins t’es arrêté avant de pouvoir terminer car voilà qu’elle t’avoue avoir eu des nouvelles de ta mère, que ça fait un an déjà et qu’elle bosse dans un institut de beauté… Tu en lâches ce que tu as en main et tu la regardes alors, sentant les larmes monter tandis que tu commences déjà à les sécher. Elle sort ensuite son téléphone pour te montrer une photo de ta mère et d’elle et tu pleures à nouveau, n’osant rien dire pour le moment. Si tu aurais su qu’elle était là, dans un institut, tu aurais tout fait pour y aller mais malheureusement tu n’en savais rien alors tu viens juste hocher la tête quand elle te demande la chérir de tout ton cœur, qu’elle en a besoin et tu lui rends son portable pour te laisser aller dans ses bras, laissant tes larmes couler encore un instant avant que tu te retrouves à observer l’étudiante, venant l’aider à son tour à sécher ses larmes en riant nerveusement. « Ca va aller, je vais en parler à Jane et on ira la voir cette semaine, j-je j’ai hâte ! » Que tu dis, soudainement revigoré. Tu n’étais pas malheureux sans ta mère puisque Steve et Robin ont pris soin de toi mais sa présence quotidienne t’a énormément manqué alors tu n’as plus qu’une envie désormais ; la retrouver. « Bonne idée ! Sortons, même si je suis un pro du four, le changement d’air va nous faire du bien ! » Que tu lui avoues tout en la laissant se préparer pour finalement prendre son poignet, sortir de chez elle et lui dire. « Oublie pas de verrouiller ta porte… » Petite blague, déjà, à peine retrouvé ? Carrément !
« De la bière à l'ananas ou de la pizza à l'ananas ? Ouhla... Tu me mets le doute. Aucun des deux ? » elle dit en souriant finement. Enfin. Si ça lui fait plaisir, elle y goûtera à cette pizza. Ça ne devrait pas tuer Maxine heureusement. Elle a connu bien pire comme mélange de nourriture... Mais passons. Le nettoyage se fait de font en comble et la rousse propose finalement de sortir dehors. Non seulement parce que les ingrédients sont inexistants chez elle pour faire une pizza, mais aussi comme il le dit si bien, prendre l'air leur fera le plus grand bien. La jeune femme a surtout tendance à rester enfermée dans sa chambre quand elle n'est ni en cours ni avec ses quelques amis. Et depuis le temps, elle connaît des coins plutôt sympa pour casser la croûte à plusieurs. Dont des pizzerias plus populaires que d'autres. « Bien ! Elle pourra te mettre du joli vernis à ongle pendant que vous raconterez vos mésaventures. » Ça la fait sourire, Max, de pouvoir quand même aider les autres à se retrouver. Surtout un mère et son fils. Peut-être parce qu'elle aussi, aurait aimé avoir cette chance de retrouver les bras de sa mère. Avec ce qu'il lui est arrivé et ces trois années d'absence, la rouquine a bien compris l'importance de la famille. Plus que quiconque. « Roh ça va... » Elle attrape ses affaires et attend que Will soit prêt, et elle attrape ses clés pour fermer la porte derrière elle. Sous les yeux de son ami. « Voilà ! Tu seras mon témoin si jamais il y a un cambriolage. » Hésitant un peu, elle finit par passer bras dessus bras dessous et l'entraîner avec elle vers le quartier ouest de la ville, là où les vagues embrassent le sable chaque secondes. Là où la tranquillité est. Et là où les meilleurs pizzas se font. « Qu'est-ce que tu fais de ton temps libre alors ? Tu fais des études ? De mon côté je suis à l'université. Si tu me connais bien... Tu sais dans quelle filière je peux me trouver. »
Riant quant à la remarque de la rouquine, t’apprécies qu’elle soit de nouveau dans ta vie. On ne remarque pas tout de suite que les personnes manquent, c’est quand on les retrouve qu’on réalise à quel point sans eux tout était plus compliqué et moins intéressant. Dans tous les cas parler de tout, de rien avec elle te fait du bien même si l’aveu qu’elle te fait concernant ta mère te fait bizarre. Si tu t’y attendais, le fait de l’apprendre rend la chose encore plus difficile à encaisser car tant d’années que tu aurais juste eu à bouger ton cul et tu l’aurais retrouvé… mais au final t’es là, à parler de pizzs et à chialer dans la cuisine de ton amie alors qu’elle te fait à nouveau rire quand elle t’annonce que ta mère pourra te mettre du vernis le temps que vous papotiez. « Du vernis ? » répètes-tu alors que machinalement tu regardes tes mains et tes ongles, un peu trop long à ton goût, en haussant finalement les épaules. « Pourquoi pas, je vois bien du vernis noir, ça passe partout… » Que tu avoues, soudainement curieux de voir ce que ça ferait de porter du vernis.
Dans ce nouveau monde, c’est une nouvelle époque qui s’offre à toi et tu comptes bien rattraper tout ce que t’as perdu à Hawkins, ta jeunesse, ta sexualité, bref, tout. Quand vous êtes dehors et que Max verrouille la porte devant toi, tu acquiesces, signe que tu valides ses dires. « J’en prends note mais ne nous portent pas la poisse, on ne sait jamais ! » Y a déjà eu un début d’incendie alors même si un cambriolage n’est pas prévu, faut jamais crier victoire trop vite. La laissant glisser son bras sous le tiens, vous prenez la route vers l’une des meilleures pizzerias de la ville, en quête de votre repas qui vous fera le plus grand bien. « Je suis des études, en effet. D’arts, évidemment, tu sais à quel point j’aime dessiner… » Que tu lui avoues d’un sourire alors que tu fais mine de réfléchir quand elle dit que tu peux trouver sa filière si tu la connais bien. « Je dirais que t’as voulu expérimenter ton côté geek, donc je dirais soit en études digitales ou alors liées aux jeux ? C’est dingue les nouvelles consoles n’empêche, t’as déjà été au Play to Win ? » Que tu demandes, tout excité de parler d’un sujet que tu connais pour te permettre quelques folies dans le mois grâce à l’argent que tu gagnes au magasin. « Je bosse aussi chez Good Guys Toys, même si dernièrement je flippe à cause de poupées chelous… »
« Ouais ! J'ai l'impression qu'il y a un peu plus d'homme qui se maquillent ou se mettent du vernis. Comparé à nos années 80 je veux dire. Mais... Le noir t'irait bien. Ça te donnera un air un peu rock'n roll. » Elle sourit délicatement et chasse ses dernières pensées négatives pour pouvoir se concentrer sur cette journée qui s'annonce radieuse aux côtés de Will Byers. Tout en marchant dans la rue, bras accroché au sien, la jeune rouquine lui fait une grimace. « Eh, je ne porte jamais la poisse ! Enfin... Ça dépend avec qui. » Si elle pouvait en effet porter énormément la poisse à certaines personnes qu'elle n'arrive pas à voir, même sur un simple cliché, elle en utiliserait beaucoup de ce pouvoir. Et sans en avoir honte. Elle est comme ça, la Mayfield. Mais passons. Elle hoche doucement la tête sans aucun doute là-dessus. Depuis qu'elle le connaît, elle n'a jamais vu Will ne pas tenir un crayon pour gribouiller sur une feuille blanche. Que ce soit pour dessiner pour lui-même, mais aussi pour dessiner tout ce qui a été en rapport avec l'Upside Down. Et au vu de ses talents, Max n'est pas étonnée qu'il se soit tourné vers cette voie ici, dans cette nouvelle ville. « J'aimerais bien voir tes œuvres un de ces jours... Tu as dû devenir encore bien plus fort désormais. » Et son ami tombe juste quand il doit deviner ce qu'elle peut faire de son temps ici. Des études liées aux jeux vidéos. C'est pas pour rien qu'on l'appelait Mad Max chez eux... La rousse sourit et hoche la tête. « Exact. J'ai eu du mal à reprendre les études, mais grâce à Grey, j'ai pu m'accrocher. Tu verrais ce que je peux faire ! Rien qu'avec le codage je peux créer moi-même mes propres sites internet et des jeux sur l'ordinateur. Là bientôt, on va se concentrer sur les jeux de console... Nintendo ? Et bien sûr que je connais ce magasin ! C'est une mine d'or... » Mais Maxine a encore du mal avec tous les noms de ces consoles qui sont apparus. Entre 1980 et 2022 il y a de quoi être perdu clairement. « Je travaille aussi dans le magasin où bosse Eddie. Enfin, je fais un stage plus précisément. » Elle avance enfin pour tourner dans une rue où la population est plus présente. Des boutiques, des fast-food dont un qui est consacré aux pizzas. Elle y entre en première, tenant la porte à Will. « Des poupées ? C'est pas censé être mignon ça ? » Ou alors elle n'a pas encore vu de poupées aussi creepy que ça. Si ce n'est Chucky, mais... Ça passe encore. « Ça te dirait qu'on se fasse une soirée jeux vidéo d'ailleurs ? Je t'en conseillerai certains. Enfin en espérant que tu ne les as pas déjà testé. »
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Too Hot, Hot Damn ! {feat. Maxine}
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