Le printemps sonnait déjà aux portes de la ville. Avec un peu d’avance peut-être pour certains arbres, surtout ceux qui ne supportent pas les gros écarts de températures entre des nuits plutôt fraîches et des journées tempérées. Jyn, quant à elle, découvrait cette nouvelle saison avec beaucoup de bonheur. L’hiver ne lui avait pas plu, en particulier le fait que la nuit tombe si tôt sur l’île. Mais ce que les gens appelaient le printemps lui plaisait déjà beaucoup plus. Assise à son bureau, le soleil qui passait par la fenêtre entrouverte lui chauffait légèrement le dos tandis qu’elle pianotait frénétiquement sur le clavier de son ordinateur. Les manuscrits des auteurs de l’île désireux de se faire un nom commençaient à arriver quotidiennement, ce qui lui rendait la tâche de la lecture et de la gestion de sa maison d’édition de plus en plus difficile. Elle allait avoir besoin d’aide, et vite. C’est pourquoi elle tapait présentement le texte qui accompagnerait les annonces d’offres d’emploi qu’elle allait diffuser dans toute la ville. Le plus tôt elle pourrait embaucher de la main d’œuvre supplémentaire, le plus vite elle pourrait se remettre à la tâche pour faire grandir le nom de sa maison d’édition. Rogue One. Le nom sonnait étrange aux oreilles, même aux siennes mais bizarrement, lorsque le moment fut venu pour elle d’enregistrer sa petite société à la mairie et qu’il lui fallait lui trouver un nom, ce fut le premier qui lui vint à l’esprit sans qu’elle ne sache d’où il lui venait. Peut-être l’avait-elle entendu un jour à la radio ou à la télévision. En tout cas, le nom plaisait et intriguait tant que les aspirants auteurs et autrices de l’île lui envoyaient leurs travaux en continu depuis la création de l’entreprise, quelques temps à peine après sa propre arrivée sur l’île.
Son assistante frappa quelques coups légers à sa porte et Jyn détacha son regard de l’écran de son ordinateur.
- Encore ?! s’exclama-t-elle en voyant le nouveau pavé de papier qu’elle lui apportait.
- On dirait bien ! C’est de la science-fiction. Un certain Orson Krennic en est l’auteur.
- ça ne me dit rien. Donne, je le lirai dès que j’aurais fini celui que je suis en train de lire actuellement.
Son assistante lui tendit le pavé et Jyn le posa sur sa droite sur son bureau, sous le manuscrit qu’elle avait presque terminé de lire. Elle passa ensuite le reste de la matinée à rédiger les annonces pour ses offres d’emploi puis les envoya à son assistante avec pour mission de les diffuser dans les journaux et autres agences pour l’emploi de la ville dès aujourd’hui.
- Je sors déjeuner dehors. Je reviens pour 14h00. A plus !
Jyn avait juste prit son sac et le manuscrit qu’elle lisait puis s’était dirigée vers le parc de Baker Street Avenue. Sur le chemin, elle s’était arrêtée dans un café pour prendre une salade, un jus de fruits et un muffin à emporter pour son déjeuner. Une fois dans le parc, elle marcha quelques minutes le temps de trouver un banc de libre quelque part à l’ombre. Elle trouva son bonheur sur un banc situé sous un vieux chêne et s’y installa. Elle posa son sac à main juste à côté d’elle, déballa son déjeuner et ouvrit le manuscrit à la page qu’elle avait corné pour reprendre sa lecture, un stylo près d’elle pour annoter les pages de ses divers commentaires. Elle avait presque fini sa salade lorsqu’une brève bourrasque fit s’envoler les serviettes en papier qu’elle avait reçu avec son repas. A la hâte, elle posa le reste de sa salade, son stylo et le manuscrit sur le banc pour leur courir après. Heureusement, malgré ses talons, elle avait été plus rapide que le vent et les avait toutes ramassé avant qu’elles ne s’envolent hors de sa portée. Soulagée, elle se redressa et alla se rasseoir sur son banc après avoir remis les serviettes dans le sac avec le reste de son déjeuner. Avisant sa montre, elle découvrit qu’il lui restait encore bien quarante-cinq minutes de libre avant qu’elle ne doive retourner au bureau. Alors elle voulut rouvrir le manuscrit et poursuivre encore un peu sa lecture lorsqu’elle sentit un regard posé sur elle, ce sixième sens qu’on a toujours en de telles circonstances. Jyn regarda autour d’elle et finit par voir un homme d’âge mûr l’observer à même pas cinq mètres d’elle. Gênée, elle fit d’abord comme si elle ne l’avait pas vu et choisit de l’ignorer en croisant ses jambes et en plongeant dans sa lecture. Mais elle ne put s’empêcher de lui jeter un nouveau regard lorsqu’elle le vit faire un pas de plus vers elle du coin de l’œil. Elle allait lui envoyer une phrase type pour qu’il la laisse tranquille mais elle sa bouche refusa de prononcer le moindre mot maintenant qu’elle le voyait mieux puisqu’il se trouvait plus près d’elle.
Jyn ne savait pas comment elle était arrivée sur cette île ni ce qu’elle faisait avant de se retrouver là, parmi une foule d’inconnus qui tous, ou presque, vivait la même expérience qu’elle niveau souvenirs. Mais ce visage-là…Jamais elle ne pourrait l’oublier. Jamais. Hésitante et se sentant engloutie par une lourde vague d’émotions, Jyn se leva et fit un pas vers lui, tremblante et n’osant à peine prononcer ce mot dont elle sentait, au fond d’elle, qu’elle ne l’avait jamais prononcé autant qu’elle l’aurait voulu dans le passé.
- Papa ? souffla-t-elle, la gorge nouée. Papa c’est toi ?
“You realize that he’s never going to stop looking for you, Galen. You’re in his blood, crystal research or no. He’s never going to let go of you entirely.”
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Mer 1 Juin - 9:33
My Stardust
Pourquoi ce visage lui est-il si familier ? A distance, il ne peut s'empêcher de la dévisager, bien conscient pourtant de la totale impolitesse dont il fait preuve en agissant de la sorte. Il a le sentiment de la connaître, de la connaître vraiment, et pourtant, elle lui reste, en même temps, étrangère... La certitude qui veut se frayer un chemin jusqu'à sa conscience refuse d'aller jusqu'au bout de son périple, comme c'est le cas de bien trop de pensées et de souvenirs qu'il a refoulés au creux de son inconscient afin de ne pas avoir à en supporter la nature profonde et violente, afin de ne pas faire face, peut-être aux horreurs endurées mais également aux erreurs - trop nombreuses, peut-être - commises. Il sait qu'il n'est pas totalement maître de ses souvenirs, que ceux-ci sont incomplets, fugaces, fragmentés, qu'il lui faudra constamment faire la différence entre ces rêves qui lui paraissent trop réels pour être le fruit seul de son imagination et ces bribes de mémoires qui le rattrapent par vagues qui, s'il ne prenait pas garde, pourraient bien le submerger de toute leur vérité.
En cet instant, la certitude qu'il a de la connaître sans pour autant savoir qui elle est est si vive, si puissante qu'il est incapable de passer outre. Il ne peut pas simplement tracer sa route et blâmer un instinct défaillant. Non, c'est d'autre chose qu'il s'agit... de quelque chose d'évident et qui lui échappe pourtant en partie. Il sent que le regard qu'il fait peser sur elle l'incommode, et c'est tout à fait normal, cette jeune femme a mieux à faire que de sentir peser sur elle des regards trop insistants (ce qui lui arrive sans doute beaucoup trop souvent au demeurant), mais comment tracer sa route sans au moins tenter de la questionner... essayer de comprendre ? Son visage, il l'associe à deux émotions, distinctes, vives et pourtant contradictoires. La joie et la douleur, les deux confondues... Tous les efforts du monde qu'il est capable de rassembler ne lui suffisent pas à se souvenir, pourtant, que ce visage-là est le dernier sur lequel ses yeux se sont posés avant de les fermer définitivement. Ou ce qui aurait dû être définitivement, du moins.
C'est finalement elle qui met fin à ses questionnements en s'adressant directement à lui. Et les mots qu'elle emploie le frappent en plein cœur avec une puissance inattendue. Papa. Il détaille chaque trait de son visage, se les remémore vivement sans savoir les associer convenablement au souvenir qui leur est dû... Ce devrait être impossible, et pourtant... Au moment de l'entendre l'appeler ainsi, Galen n'a plus aucun doute. Oui, c'est bien lui. C'est bien elle.
"Jyn..." Avec hésitation, il se rapproche encore, glisse une main sur sa joue pour chercher dans son regard cette certitude qui le gagne immédiatement. Il n'avait plus associé le souvenir de sa fille qu'à celui d'une enfant qu'il a perdue brutalement en même temps que son épouse, sans plus savoir dans quelles circonstances. C'est pourtant une jeune femme qu'il a sous les yeux. Et en cet instant, il n'a plus aucun doute... C'est bien d'elle qu'il s'agit. "Ma nébuleuse."
Il prononce ces mots dans un souffle avant de venir serrer Jyn contre lui, aussi fort qu'il le peut, comme si la retenir entre ses bras l'empêcherait de lui échapper de nouveau, en même temps que ses souvenirs un peu trop confus.
"Je pensais ne jamais te revoir", fait-il avant de daigner briser leur étreinte. "Tu vas bien ?"
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My Stardust ∇ Ft. Galen Erso
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