(abandonné) Le cas Regulus Black et d'autres joyeusetés ((Walburga x Tom))
Invité
Mar 17 Mai 2022 - 11:01
L’étau se resserrait autour de toi. Tu le sentais. L’angoisse montait. Tu avais l’impression que tu n’y échapperais pas malgré tout ce que tu mettais en place pour retrouver ta place et ta puissance d’antan. Ta fragilité, tu l’avais sentie le jour où tu avais surpris Regulus Black, le traitre, avec ton précieux collier entre ses mains. Malheureusement pour toi, aucune occasion ne s’était encore présentée pour que tu puisses récupérer ton dû. Au lieu de cela, tu devais encore vivre, caché comme un rat, chez cette ignoble moldue dont le fils Black s’était entiché. Un amour contre nature qui te donnait des nausées quotidiennes et que tes instincts les plus féroces voulaient supprimer au plus vite — encore un sorcier qui s’apprêtait à entacher son propre sang, surtout un sang aussi noble que celui de la famille Black. Si tu restais chez elle, c’était simplement parce que sa résidence t’offrait une place de choix dans l’espionnage de Regulus, mais aussi pour la recherche du précieux horcruxe. Tu crus qu’il l’avait laissé chez Jo. Ce n’était pas le cas. Et tuer Regulus ainsi que Jo était exclu des possibilités pour le moment, pas avant d’avoir retrouvé l’objet. Il fallait encore être patient, une sagesse dont tu étais totalement dépossédé depuis aussi loin que tu t’en souviennes. D’autant plus que la course aux horcruxes n’était pas le seul problème que tu devais éluder. Puisqu’Albus Dumbledore et Gellert Grindelwald étaient ici, tu n’étais pas sans savoir qu’une guerre se préparait dans l’ombre. Une guerre contre toi, contre Gellert, parce qu’il ne fallait absolument pas que l’un de vous règne dans la petite tête trop pacifiste à ton gout de l’ancien directeur de Poudlard. Mais toi tu voulais répandre ton chaos, arracher ce pouvoir qui t’avait échappé dans ton monde et que tu pouvais désormais rêver d’avoir dans ce nouvel univers où tout était à faire. Il te fallait donc une armée, rassembler tes fidèles, anciens comme nouveaux du moment qu’ils étaient nombreux. Ayant des accointances politiques avec elle, Daenerys Targaryen faisait partie de tes nouveaux alliés. Tu l’aiderais à réveiller ses dragons pour s’en servir comme arme dans cette guerre qui s’annonce, tandis que toi, tu lui donnerais l’illusion du pouvoir en l’aidant à accéder au poste si convoité de maire. Puis, dès que tu en auras l’occasion, le plus rapidement possible, tu lui prendras sa place par la force. La Mère des Dragons n’était cependant pas suffisante dans cette garnison de rang. Tu avais retrouvé d’anciens mangemorts comme Bellatrix, d’autres qui aspiraient à l’être comme Pansy, mais le plus important : tu avais retrouvé Nagini, ce qui te donnait une force considérable dans ce combat. Toutefois, cela n’était toujours pas suffisant — gourmand dans tous les domaines, tu en voulais toujours plus, parce que tu voyais toujours plus grand que toi. Et plus vous étiez nombreux, mieux c’était.
En fouinant chez Jo March en laissant toujours une oreille trainer, tu avais entendu lors d’une conversation qu’elle avait eue avec Regulus que Walburga Black était sur cette île. Une information que tu ne manquais pas de retenir puisque la mère de Regulus était loin d’être une inconnue pour toi. En effet, vous étiez allés ensemble à Poudlard, dans la même maison, même si Walburga était ton ainée d’une année seulement. Tu ne l’avais pas spécialement fréquentée lors de tes années d’études, mais tu n’avais pas oublié l’attachement de Walburga pour des valeurs que tu chérissais toi aussi, notamment la préservation de votre sang et la suprématie des sangs purs sur tout le reste. Ironique quand on sait que tu es toi-même un ignoble sang mêlé. Tu avais tout fait en tout cas durant ton cursus pour que toustes oublient ce détail en mettant particulièrement en avant le fait que tu étais le dernier hériter du noble Salazar Serpentard et que tu n’avais, de fait, rien à prouver à qui que ce soit. Tu te souvenais aussi de Walburga pour sa fidélité. Envers toi et le reste de votre combat jusqu’à la mort tragique de son fils qu’elle imputa injustement aux mangemorts alors qu’il avait provoqué de lui-même sa chute au travers de son ignoble trahison. Rien que d’y penser… Tes envies de meurtre remontaient en flèche et il était de plus en plus ardu de les contenir. En tout cas, rapidement, tu pensais qu’il était judicieux de rendre visite à Walburga d’une part en souvenir du bon vieux temps si on peut dire et d’autre part pour discuter du cas épineux qu’était son fils et voir si elle pouvait t’aider au moins dans la chasse aux horcruxes sans révéler leur nature ou dans la guerre qui s’annonçait. Tu ne doutais pas de la fidélité de Walburga si tu avançais les bons arguments avec elle. La mort de Regulus n’apparaitrait que comme un détail, d’autant qu’il s’était lui-même mis dans cette situation.
Tu débarquais chez elle un soir de pluie juste après les derniers cours de la journée à l’université auxquels tu assistais frauduleusement, mais avec l’aval du doyen que tu tenais grâce à un odieux chantage. À aucun moment cela ne te venait à l’esprit qu’elle puisse mal prendre ta visite en raison de ce qu’elle pensait de la mort de son fils. De toute manière… Si elle se montrait trop virulente ou trop impolie à ton gout… Tu saurais résoudre le problème avec ta baguette qui n’était jamais trop loin ou même avec tes dons qui ne nécessitaient pas l’usage de ce bout de bois. Tu toquais alors à sa porte et lui offrais un sourire, ce même sourire qui avait trompé tout le monde à Poudlard, lorsqu’elle ouvrait. « Bonsoir Walburga. » Tu marquais une pause. Tu la toisais du regard. « J’ai appris que tu étais toi aussi ici, alors je me suis dit qu’il serait de bon ton de te rendre visite. En souvenir du temps où ta famille et moi étions alliés. » Le son de ta voix transpirait tout sauf la sympathie malgré toute l’hypocrisie que tu y mettais. La menace était toujours là, planante, ainsi que le recours à un quelconque service puisque tu ne te déplaçais jamais par pure sympathie. Tu ne doutais pas du fait que Walburga te reconnaîtrait puisque tu avais la même tête qu’au temps où vous étiez à Poudlard. D’ailleurs, tu n’attendais pas qu’elle t’invite à rentrer pour t’avancer sur le pas de la porte. « Tu ne changes définitivement pas, dis-moi. Toujours ce petit air frigide au visage. » Tu étouffais un rire avant de reprendre cette expression de marbre au visage. Les faux semblants avaient assez duré.
Le cas Regulus et d'autres joyeusetésLes retrouvailles avec Regulus, d'abord, puis avec Sirius avaient mis Walburga dans tous ses états. Ses deux fils étaient vivants, fidèles à eux-mêmes en ce qui concernait leur caractère respectif. Regulus était plus calme, plus secret que ne l'était Sirius, qui lui était toujours aussi emporté. Toujours aussi insolent. Walburga était furieuse de savoir que tous deux avaient refait leur vie au point de s'attacher à ces misérables moldus. Au point de trahir une fois de plus les valeurs de la noble famille Black. Mais au-delà de son état de fureur, la sorcière, en tant que mère, était inquiète. Sirius avait fait le choix de quitter la famille depuis des lustres, et si à présent qu'elle l'avait retrouvé elle ne comptait pas renoncer de sitôt à le remettre dans le droit chemin, elle ne s'attendait cependant pas à ce qu'il s'assagisse de plein gré. Regulus, en revanche... Etait une source autrement plus troublante de préoccupation. Il lui cachait quelque chose. Il avait beau avoir hérité de la sournoiserie de ses parents, ce jeune homme restait son fils, et une mère savait ces choses-là. Walburga l'aurait volontiers laissé garder ses secrets, si elle n'avait pas la douloureuse impression que ce qu'il ne lui confiait pas était d'une importance capitale. Mais cela ne faisait rien. Regulus était un bon fils, il ne se tairait pas éternellement, pas si elle continuait de se montrer présente pour lui. C'était dans son plus grand intérêt, quoiqu'il en soit, s'il ne souhaitait pas que les méthodes qu'elle employait deviennent plus... Brutales. La sorcière ne prenait qu'un plaisir modéré à employer la force, mais elle en reconnaissait l'efficacité, et dans l'urgence, la patience n'était pas une vertu.
Assise dans son fauteuil auprès du feu de cheminée, elle écoutait distraitement le battement des gouttes de pluie sur les carreaux tout en contemplant les flammes. Habituellement, un tel temps l'aurait plongée dans un état de lubricité tel qu'elle n'aurait su résister à la tentation de faire venir l'un ou l'autre de ses amants. Mais elle était trop distraite, ces derniers temps, trop anxieuse pour s'abandonner aux bras repoussants de misérables moldus. Les hommes qu'elle avait séduits n'étaient qu'un jeu pour elle. Un jeu qui perdait de sa saveur à présent qu'elle retrouvait sa famille.
Fort heureusement, Walburga fut efficacement arrachée de son état de mélancolie nostalgique par les coups portés à sa porte. Sourcils froncés, elle quitta son siège. Elle n'attendait aucune visite. S'agissait-il de Regulus ? Ou d'un Sirius repentant ? Non. Cette dernière hypothèse était absurde. Sirius était trop borné pour reconnaître ses torts.
Dans un soupir, elle ouvrit la porte, pour se figer face à l'homme qui se trouvait sur le seuil. Il était là. D'une beauté et d'une jeunesse aussi trompeuses qu'au temps où ils étaient camarades à Poudlard. Tom Jedusor. Lord Voldemort.
- Mon Seigneur. Quelle surprise.
Sa voix était soyeuse, d'un calme qu'elle ne ressentait pas. Elle referma la porte derrière lui, prenant ce temps où elle lui tournait le dos pour inspirer longuement, yeux clos. Une visite personnelle du mage noir le plus puissant de tous les temps n'était jamais de bon augure, et Walburga n'avait pas la naïveté de penser qu'il ne s'agissait que d'évoquer le temps où ils étaient camarades.
Retrouvant un visage impassible, elle se tourna finalement vers lui, détaillant son visage avec prudence.
- Les Black, les véritables Black, sont fidèles au Seigneur des Ténèbres. Ma nièce Bellatrix n'est-elle pas votre partisane la plus loyale ?
La menace qui colorait le ton de son visiteur nocturne ne lui échappait pas. Elle devinait, après qu'il ait fait mention de sa famille, que sa visite ne la concernait pas directement. Ce qui n'empêchait pas une méfiance légitime de s'emparer de son être.
Lorsqu'il mit un terme aux faux-semblants et aux politesses factices, elle en fit de même, continuant néanmoins de le détailler du regard. Il était si jeune... Plus jeune qu'elle, presque aussi jeune que Regulus. C'était une vision troublante, comme s'il n'était qu'un spectre, de ceux qu'elle côtoyait dans son ancienne vie, lors de ses dernières années de démence et de solitude.