Finalement, la vie ici n’était pas si désagréable. Ce n’était pas Gotham et déjà c’était un bon point. Tu ne rejetteras jamais la ville qui t’a élevée et accueillie quand même ta mère biologique ne voulait pas de toi, mais disons que tu as réussi à t’y faire, à cette vie dans un univers différent. Puis, depuis que tu as débarquée ici tu n’as jamais été seule. T’es tombée sur Fish Mooney et bien vite elle est devenue la mère adoptive que tu rêvais d’avoir toutes ces années durant.
Tu étais peut-être encore trop naïve, ton besoin d’attention étant toujours présent (c’était indéniable) mais le simple fait qu’elle veuille de toi, ça te rendait… meilleure ? Non, ce n’était pas le bon terme, car si tu étais devenue meilleure, tu ne volerais plus et n’irais pas casser la gueule des pourris de la ville. Mais tu étais différente. Tu n’étais plus aussi vieille qu’avant et ça avait un avantage, même si certaines personnes ne te prenaient pas au sérieux suite à ta taille, tu savais très vite les remettre en place.
Ce soir, c’était soirée mère-fille. Un peu cliché, certes, mais ça vous fais tellement de bien de vous retrouver le temps d’une diner, un film, loin du crime, du monde pourri et surtout des hommes toxiques. Pour l’occasion tu avais commandé à emporter ; tout le monde sait que tu es une piètre cuisinière du coup, c’est une commande chez « Halliwell’s » que tu passes récupérer à la fin de ton service. Mais en effectuant le chemin du retour, tu te dis qu’un peu d’alcool ne ferait pas de mal non plus. Cependant, tu n’as pas envie d’aller en chercher dans un magasin ou autre, ils vont t’énerver à demander ta pièce d’identité alors que tu as vingt-trois ans.
C’est donc chez un illustre inconnu que tu décides de t’infiltrer. Le vol, c’est mal, mais tu adores ça. Tu sens déjà ton cœur battre à cent à l’heure quand tu entends des bruits d’ébats dans la chambre du propriétaire. Tu t’en fiches pas mal de savoir s’ils sont ensembles ou pas, toi tu vas directement dans la cuisine et tu trouves ce que tu veux ; du vin. Hum il y en a trop, de différentes sortes en plus. Hésitant au début, tu finis par prendre une bouteille de blanc et une de rouge et tu repars comme tu es venue, tel un courant d’air.
[…]
Quand tu sors finalement de la salle de bain toute apprêtée, c’est-à-dire vêtue d’un haut crop top noir et d’un jean dans les tons bleus foncé, le tout accompagné d’une paire de converses, tu laisses tes cheveux sécher alors que tu mets la table en place. Assiettes, verres, couverts. Tout est fin prêt, il ne manque plus que la principale invitée ; ta mère c’est pour, en attendant, tu demandes à google de lancer une playlist.