Danse macabre en sol mineur Elle avait recommencé à tuer. Ce n'avait pourtant pas été sa volonté première. Ce n'était arrivé qu'une fois, une toute petite fois en trois années passées sur cette île... Cela comptait à peine en définitive.
C'était ce dont Amélie aurait pu tenter de se convaincre. Mais depuis cette nuit-là, où la partie la plus sombre et la plus cruelle de sa personnalité avait pris le dessus, la vérité c'était qu'Amélie ne parvenait même plus à se regarder dans le miroir tant elle craignait que ses yeux naturellement dorés ne la dévisagent avec mépris. La cohabitation avec Widowmaker au sein de son esprit était de plus en plus difficile à contrôler. Il lui était, tout simplement, de plus en plus difficile de refouler cette dissociation d'identité.
Qui était Widowmaker ? Nulle autre qu'elle-même. Elle-même, sans son humanité. Autrefois enlevée par une organisation terroriste appelée Talon, Amélie avait subi des expériences scientifiques destinées à faire d'elle un agent dormant, la parfaite machine à tuer. On lui avait ôté sa faculté de ressentir des émotions positives en diminuant drastiquement son rythme cardiaque, on l'avait entraînée, formée à ne ressentir du plaisir qu'en ôtant la vie de ses cibles. Plus que du plaisir, d'ailleurs, le moment où elle tuait une victime était tout simplement un moment où elle se sentait... Vivante. Durant toutes ces années passées sous le contrôle de Talon, c'était une sensation qu'elle avait recherchée de plus en plus fréquemment, car une part d'elle s'était désolée de cette absence d'émotions.
Widowmaker, c'était le nom que s'était choisi, très cyniquement, cette autre Amélie à qui l'on avait ôté les émotions. Car la tueuse qu'elle était devenue avait tiré une grande fierté dans le fait d'avoir ôté la vie de son propre époux en tant que premier meurtre. Et qu'elle avait également pris beaucoup de plaisir à créer de nouvelles veuves par la suite en ôtant la vie de tous ces époux que l'on lui ordonnait d'éliminer.
Et donc, Widowmaker avait survécu dans cette nouvelle vie, même si c'était Amélie qui avait su reprendre le dessus car libérée des expérimentations de Talon. Elle avait cédé et... De nouveau ôté la vie quelques nuits plus tôt. Depuis, elle se morfondait, rongée par la culpabilité. Mais si elle espérait ne pas attirer les soupçons sur elle, elle se devait de continuer à feindre vivre une existence relativement paisible. Et donc, elle continuait de donner des cours de danse, quoiqu'avec plus de réticence.
Ce jour-là, elle recevait une nouvelle élève afin de cerner avec plus de précision ce dont cette jeune femme avait besoin, que ce soient des cours particuliers ou au contraire des cours en groupe. Amélie savait que cela dépendait beaucoup des sensibilités et de l'assurance de chacun.
Elle s'efforça donc d'afficher un sourire courtois tout en ouvrant la porte d'entrée de son château pour accueillir Anne.
- Mademoiselle Wheeler, c'est bien ça ? C'est avec moi que vous avez pris contact. Vous pouvez m'appeler Amélie.
Elle l'invita à entrer et la conduisit jusqu'à la pièce aménagée en salle de danse.
- Parlons un peu de votre expérience en danse. Avez-vous déjà pris des cours par le passé ? :copyright:️ 2981 12289 0
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Lun 16 Mai - 14:49
❝Amélie & Anne❞ Danse macabre en sol mineur
Le cadre fait son petit effet, il faut le reconnaître. Rien à voir avec les endroits où j'ai d'ordinaire l'habitude de m'entraîner, mais même si les décors les plus luxueux m'inspirent toujours le déplaisant sentiment de ne pas être tout à fait à ma place, j'y vois - peut-être à tort, le signe de quelque chose... de quoi ? Je n'ai pas de réponse précise à cette question, comme si l'ostentation était naturellement gage de qualité. Je suis bien placée pour savoir qu'il n'en est rien, pourtant... mais le savoir ne signifie pas que l'on en soit exempté pour autant. Je chasse cette pensée et les autres, je suis ici pour une raison précise, et je me suis renseignée avant de venir. D'Amélie Lacroix, je n'ai jamais entendu que du bien. Elle serait une excellente professeure de danse, et qui a le mérite de prendre des élèves de tout niveau, donc pas seulement des débutants.
Car oui, je ne suis tout de même pas complètement inexpérimentée en la matière. Je ne suis pas une danseuse, mais je sais danser, cela va de paire avec l'art que j'exerce après tout. Mais ma perception de la danse est naturellement plus intuitive qu'académique. Et pourtant, enseignant moi-même le trapèze, je sais que ces arts qui monopolisent le corps ne sont pas qu'une affaire de souplesse et d'élégance, c'est aussi, et sans aucun doute possible, une affaire pure de technique. Et j'ai conscience d'en manquer d'autant plus que mon époque m'a tenue à l'écart de danse plus modernes et a donc naturellement créé un certain nombre de lacunes. Des lacunes que j'espère pouvoir rattraper un peu, en l'occurrence.
Quand je vois le professeur Lacroix, je tente de garder ma belle assurance. Ce n'est pas toujours le plus simple, surtout que cette femme m'impressionne, mais je prends sur moi malgré tout.
❝Enchantée, Amélie.❞
Je l'appelle par son prénom puisqu'elle me le demande. J'apprécie de pouvoir me placer sur un pied d'égalité, en réalité. J'espère quand même ce qu'il en est.
❝Je n'ai jamais pris de cours à proprement parler, mais je fais de la danse depuis que je suis toute petite. Je suis autodidacte.❞ Je marque une pause. ❝J'exerce le trapèze à titre professionnel, et ça exige beaucoup de qualités communes à l'exercice de la danse, mais j'ai conscience de manquer de technique, et d'avoir des connaissances assez limitées en matière de danse moderne. Je me suis dit que j'apprendrais beaucoup auprès d'une professionnelle.❞
Danse macabre en sol mineurIntéressée par le parcours de cette jeune femme, Amélie l'écouta attentivement. Il était évident qu'elle ne faisait pas face à une grande débutante, ce qui en toute sincérité, était un soulagement. La maladresse, la timidité et le manque d'équilibre des nouveaux danseurs pouvaient être charmants, mais cela requérait une patience qu'elle n'était pas certaine de posséder ce jour-ci, pas alors que tant d'horreurs continuaient de hanter son esprit.
- Je vois. De la danse moderne en priorité, donc. Avec votre expérience et - je suppose - votre souplesse, vous devriez pouvoir rapidement progresser. Serait-ce envisageable que vous rejoigniez les cours de groupe dans un avenir plus ou moins proche ?
Anne avait bien entendu tout droit de décliner sa proposition, mais Amélie souhaitait savoir à quel point la jeune femme souhaitait s'impliquer dans cet apprentissage. Et ses préférences, naturellement. Une autodidacte, voilà qui était impressionnant. Mais si certaines erreurs étaient commises depuis plusieurs années, il leur faudrait du temps avant de pouvoir corriger ces mouvements.
- Quelles sont les danses que vous avez apprises durant votre jeunesse ? Des danses seule, des danses à deux, un subtil mélange de tout cela ?
Consciente que ses questions pouvaient paraître insistantes, elle lui laissa le temps de répondre tout en lui adressant un léger sourire. Elle ne souhaitait pas la faire fuir, bien sûr.
- Mais chaque chose en son temps. Commençons par un échauffement et ensuite, nous verrons ce que je peux faire pour vous en détails. Bien. Vous êtes prête ?
Elle se dirigea vers une petite table glissée au coin de la pièce et saisit le portable qui y reposait, branché aux enceintes fixées au mur. Elle sélectionna l'une des musiques qu'elle utilisait généralement en fin de session pour ses cours de groupe puis revint au centre de la pièce.
- C'est simple : essayez de reproduire les gestes que je fais, de préférence en même temps que moi. Si vous n'y arrivez pas, ce n'est pas grave, mais essayez. Je vous regarderai, ça me permettra de savoir ce que l'on peut travailler par la suite.
Pour illustrer ses propos, elle commença sa petite démonstration, guettant dans le reflet des miroirs fixés au mur si Anne s'en sortait correctement ou s'il lui fallait intervenir pour l'aider. :copyright:️ 2981 12289 0
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Mar 14 Juin - 14:33
❝Amélie & Anne❞ Danse macabre en sol mineur
❝Je suppose, oui...❞
Je ne dissimule pas mon hésitation quand mon professeur me suggère de rejoindre les cours de groupe les prochaines fois. Je ne suis pas certaine de le vouloir. Ce n'est pas que je redoute que mon niveau ne soit pas suffisant, ou même que mon niveau soit tel que je m'ennuie au cours d'un groupe tel que celui-ci, c'est surtout que je n'aime pas vraiment m'exposer aux regards quand je m'entraîne. Un comble pour une femme qui vit de l'art du spectacle, n'est-ce pas ? Je le sais.
Mais j'ai foi et confiance dans ceux qui partagent la scène avec moi. Quant à ceux qui ne la partagent pas... Ceux qui se trouvent dans le public... Je peux oublier leur présence. Dans ce contexte, je sais que je sentirais leurs regards scrutateurs couler sur moi, et je sais d'avance que je ne le vivrais pas bien. Ceci dit, si Mme Lacroix estime que cela peut me rendre service, je ne veux pas me fermer à cette possibilité. Ou pas complètement dans tous les cas.
❝Un mélange des deux, mais des danses seule, surtout❞, fais-je quand mon interlocutrice m'interroge sur ce que j'ai appris et sur ce que sont mes compétences. ❝Du ballet, de la danse de salon, de la danse folklorique...❞, tentè-je d'énumérer sans être certains de vraiment savoir le montrer convenablement.
Je me sens presque soulagée quand elle suggère finalement que nous passions à l'échauffement. Voilà qui me convient parfaitement. Je hoche la tête, parée pour l'échauffement que me proposera mon interlocutrice. Une musique qui ne m'est pas familière mais dont j'apprécie le rythme est lancée, tandis que nous nous apprêtons à rentrer dans le vif du sujet.
En effet, ce que me propose ma professeure est en soi très simple. Suivre les gestes qu'elle m'indique, suivre le mouvement. Rien qui ne soit pas dans mes cordes, techniquement, en somme. Et je m'applique, en bonne élève que je sais être quand je le décide. Alors, élève appliquée, je me permets de suivre le mouvement presque exactement.
L'expérience aidant, je ne m'en sors pas trop mal. Mme Lacroix a eu raison de présumer de ma souplesse et de ma technique. Même si je manque peut-être d'un peu de rigueur, je pense sincèrement que je m'en sors plutôt bien. Et plus que bien, même.
Danse macabre en sol mineurTrès vite, Amélie constata que sa nouvelle élève bénéficiait effectivement de l'expérience du spectacle. La plupart des nouveaux élèves qu'elle accueillait dans ses cours étaient raides, timides, peu à l'aise avec leur corps. Ce n'était pas le cas d'Anne, qui parvenait à suivre ses mouvements avec aisance, et qui même techniquement, se débrouillait très bien. Amélie en était ravie, et en oubliait même son humeur ombrageuse.
Dans cette ville, les bons danseurs étaient hélas rares. Et l'ancienne danseuse étoile qu'elle était s'en trouvait parfois particulièrement frustrée, puisque cela l'obligeait à pratiquer seule si elle voulait pratiquer les mouvements les plus complexes. Ce qui, en soi, n'était pas nécessairement une mauvaise chose, surtout si l'on considérait le caractère explosif et imprévisible de son alter ego. Mais même si Widowmaker elle-même appréciait, à l'occasion, d'exécuter quelques pas de danse - par moquerie et cynisme avant tout -, c'était surtout Amélie qui souffrait du manque de partenaire et d'opportunités.
Mais les choses changeraient peut-être dans un avenir plus ou moins proche. Elle avait dans l'idée d'ouvrir des cours pour danseurs expérimentés hors des cours de danse classique mais elle n'avait pas encore osé proposer ces cours, puisque les danseurs qui pouvaient y participer étaient trop rares. Elle en découvrait néanmoins de plus en plus, et elle pressentait qu'Anne pourrait bien en faire partie, elle aussi. Mais chaque chose en son temps.
Amélie mit fin à l'échauffement et se tourna pour adresser un sourire aimable à son interlocutrice.
- C'est très bien ! Vraiment.
Déjà, elle paraissait moins sévère et plus détendue. Elle coupa la musique avant de revenir au centre de la pièce, où elle prit le temps de la réflexion avant de s'adresser à la jeune femme :
- Je crois que pour l'échauffement, c'est bon pour nous. Quant aux exercices de souplesse... Vous n'en avez pas tellement besoin. Et donc, les choix qui s'offrent à nous sont nombreux. On peut partir sur des mouvements de danse aussi variés que vous le souhaitez, ou sur l'apprentissage d'une unique danse, qu'elle se passe à deux ou seule. Je pourrais aussi vous proposer d'intégrer les cours de danse classique mais je ne pense pas que ce soit ce que vous attendiez de moi, je me trompe ? :copyright:️ 2981 12289 0
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Mar 16 Aoû - 13:27
❝Amélie & Anne❞ Danse macabre en sol mineur
Je me permets d'afficher un sourire satisfait en entendant les paroles encourageantes de mon professeur. Je ne me repose pas sur mes lauriers, mais je ne crois pas qu'elle soit du genre à complimenter ses élèves plus que nécessaire. Je ne me fie qu'à ma première impression, bien sûr, mais j'ai définitivement le sentiment que Madame Lacroix est du genre sévère, mais juste. Et c'est ce qu'il me faut. Je n'ai pas besoin d'apprendre, en revanche j'ai besoin de me perfectionner. Et pour ce faire, la supervision d'une femme intéressante et intransigeante, ça me plaît énormément. Je crois qu'elle peut m'aider à faire des progrès, et c'est ce que je veux. Ne jamais rien considérer comme acquis et toujours donner le meilleur de moi-même quoi qu'il arrive.
Elle m'assure que l'échauffement que nous venons de faire est suffisant. En effet, je ne suis pas surprise qu'elle me dise que la souplesse ne sera pas un souci. C'est ce que j'entretiens le plus. Et bien évidemment, l'exercice du trapèze oblige à faire une chose pareille. Ce qui me manque, c'est une certaine technique dans des domaines que je ne maîtrise pas ou qu'il me reste à découvrir, et sur ce point, je suis à l'écoute de toutes les propositions qu'Amélie voudra bien me faire.
❝Non, en effet, ce n'est pas ce que je souhaite❞, je confirme quand elle me propose sans conviction d'intégrer son cours de danse classique. ❝Ce qui m'intéresserait, ce serait vraiment de me familiariser avec la danse moderne, maîtriser des mouvements, peut-être élaborer une chorégraphie dont je pourrais ensuite m'inspirer sur scène ?❞ je suggère sans trop savoir quoi en penser.
Je ne sais pas encore trop me situer par rapport à ce que je souhaite. Je compte juste ne pas me reposer sur mes acquis et je crois bien avoir affaire à quelqu'un de compétent, et qui n'est jamais contre le fait d'accepter de nouveaux challenges. Quoique je ne me considère pas du tout comme un "challenge", loin de là. En ce qui me concerne, je prends tout ce qu'on me donne. J'ai bien compris que l'on n'arrive à rien dans la vie sans saisir toutes les opportunités qui se présentent à nous : et je ne veux en oublier aucune.
Danse macabre en sol mineurAmélie hoche la tête lorsque son élève lui confirme qu'intégrer l'un de ses cours de groupe, ce n'est pas ce qu'elle souhaite. Vu son niveau, elle n'est pas étonnée. Ce qu'elle recherche, c'est donc la perfection et non l'apprentissage. Amélie n'a pas encore rencontré qui que ce soit d'autre ayant la même envie, mais ce changement n'est pas désagréable. Loin de là, même. Elle a toujours été une bosseuse, et surtout, travailler avec acharnement la ramène plusieurs dizaines d'années en arrière (ou dans le futur, selon le point de vue), quand elle était elle-même danseuse étoile et quand elle passait plusieurs heures par jour dans une salle de danse similaire à celle-ci, à répéter inlassablement les même pas jusqu'à ce qu'ils soient parfaitement assimilés.
La suggestion de son interlocutrice la laisse songeuse. Avec les compétences d'Anne, ce pourrait être un exercice extrêmement intéressant.
- Une chorégraphie. Oui. C'est envisageable, approuve-t-elle avec un mince sourire.
Nécessairement, elle songe au trapèze, discipline première de son élève. Et puisqu'elle songe au trapèze, elle songe à des mouvements dans les airs, ce qui la ramène à d'autres souvenirs, plus sombres. Du temps où elle était mercenaire, corrompue par des expériences imposées sur son corps et son esprit, elle se mouvait elle aussi avec aisance dans les airs, où elle était propulsée grâce à son grappin. Un frisson d'horreur la saisit d'ailleurs au moment où elle songe à tous les morts qu'elle a faits depuis une hauteur, ayant très tôt appris à viser avec son arme même alors que la gravité la rappelait à la terre ferme.
Mais puisqu'elle songe à ce passé sordide, elle songe également à la manière d'intégrer la spécialité de son élève à la danse. Et pour cela, la solution est toute trouvée. C'est avec amabilité qu'elle désigne la porte d'un geste du menton, lui adressant un sourire avant d'indiquer doucement :
- Suivez-moi.
Elle lui fait traverser plusieurs couloirs, jusqu'à lui faire descendre des escaliers et la mener à ce qui semble être la pièce principale du château. Ce château, Amélie en a longuement fait usage pour ses entraînements du temps où elle était connue sous l'alias de Widowmaker. Très précisément parce que son architecture est telle qu'il est très simple de se placer en hauteur.
Amélie s'approche d'une corde qui pend, et tire dessus pour faire levier, s'y accrochant pendant qu'elle se fait hisser plusieurs mètres plus haut, jusqu'à une surface de pierre sur laquelle elle se tient d'abord, puis s'asseoit pour mieux baisser les yeux sur Anne et reprendre la parole :
- Si vous comptez intégrer des mouvements de trapèze à cette chorégraphie, nous ferions mieux d'envisager un entraînement ici, où nous aurons toute la place nécessaire. Qu'en pensez-vous ? :copyright:️ 2981 12289 0
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Mar 18 Oct - 13:09
❝Amélie & Anne❞ Danse macabre en sol mineur
J'y vais de mes suggestions sans trop savoir ce qui est envisageable ou non, ce que mon interlocutrice est en mesure de me proposer ou pas. De manière générale, j'ai toujours agi en autodidacte, par la force des choses, je n'avais certainement pas le moyen de m'offrir une éducation artistique quelconque. Avec mon frère, nous avons appris l'art du trapèze sur le tas, et pour ce qui est de la danse, c'est quelque chose que j'ai commencé à perfectionner à partir du moment où j'ai rejoint le cirque Barnum et que je me suis mêlée au reste de la troupe. Je ne veux donc pas présumer de ce que mon professeure est capable de me proposer ou non, mais je me fais la promesse intérieure d'être l'élève la plus studieuse possible. J'ai envie d'éblouir, de m'améliorer, de faire mes preuves. Et pour y parvenir, tous les moyens sont bons.
C'est docilement que j'accepte de suivre mon enseignante quand cette dernière décide de m'entraîner à travers une porte vers une destination inconnue. J'ignore à quelle sauce je vais être mangée, mais j'aurais tendance (et j'ai peut-être franchement tort) à avoir confiance en elle. Après tout, elle n'a que d'excellentes références, et en ce qui me concerne, je ne suis pas du tout fermée aux méthodes d'enseignement qui sortent du commun, encore moins si elles portent leurs fruits au final.
Je me laisse entraîner à travers les différentes pièces du château et je n'arrive pas à cacher mes airs impressionnés. Je suis subjuguée par tout ce que je découvre sur place, absolument tout. Je trouve ça... sublime, vraiment. Cet endroit est définitivement magnifique. Nous arrivons dans ce qui semble être la pièce principale. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'elle fait aussi. Quand elle se retrouve installée sur cette surface de pierre, quelques mètres au-dessus de mois, j'affiche un sourire absolument ravi.
❝C'est parfait !❞ je confirme avec un enthousiasme de plus en plus prononcé, curieuse et impatiente de découvrir ce que sera la suite, convaincue du fait qu'elle ne devrait pas être pour me déplaire. Je suis de plus en plus convaincue du bien-fondé de ma décision de me présenter à ce cours en particulier plutôt qu'un autre. ❝Est-ce que je dois vous rejoindre là-haut ?❞
Danse macabre en sol mineurAmélie n'était, très sincèrement, pas certaine que sa décision ou ses propositions plaisent à sa nouvelle élève. Mais son imagination avait déjà fait le travail, et rien ne valait mieux qu'une petite démonstration pour faire comprendre à autrui ce que l'on avait derrière la tête. La professeure de danse démontre donc ses méthodes peu orthodoxes, et une fois chose faite, attend patiemment le verdict de son interlocutrice. Celle-ci, à première vue, parait ravie. C'est une impression qui se confirme, et qui décroche à Amélie un sourire bref.
- Vous pouvez, oui. Je suppose que vous avez l'habitude, mais soyez tout de même prudente, les surfaces de ce château ne sont pas les plus coopératives.
Amélie achève à peine la fin de sa phrase avant de se relever, restant un moment en équilibre. La hauteur, la sensation vertigineuse d'équilibre la ramène à un temps ancien, où le frisson de la chasse se mêlait à la certitude et à la satisfaction d'avoir atteint sa cible - sa proie. Ce sont néanmoins des souvenirs et des pensées qu'elle s'efforce de refouler, préférant se concentrer sur la jeune femme qui vient de la rejoindre. Elle dévisage celle-ci avec neutralité, avant de désigner le sol qui se trouve quelques mètres sous elles.
- J'ai conscience que ce n'est pas très habituel, comme méthode. Et potentiellement dangereux. Je ne vous ferai pas travailler de chorégraphie ce soir, mais c'est un exercice que je vous propose pour la prochaine séance. Je tâcherai de trouver des figures appropriées, mais j'aimerais que vous tentiez d'en trouver également. Mêler danse et cirque est un très beau projet, mais pour qu'il soit abouti, j'estime qu'il est nécessaire que nous y réfléchissions ensemble.
Ses yeux se reportent une fois de plus sur le sol, et c'est avec un mince sourire qu'elle ajoute :
Je hoche la tête. La prudence n'est pas toujours mon fort - ou plutôt, je dirais que cela dépend des circonstances -, mais en l'occurrence, et même si les surfaces du bâtiment devaient être capricieuses, je ne m'inquiète pas vraiment de parvenir à mes fins. Je pense réellement que je suis capable de jouer de mes talents d'acrobate pour y parvenir sans trop de problèmes et tout en souplesse. Cette situation me stimule plus qu'elle ne m'inquiète. Je le vois comme un défi à relever, et je comprends immédiatement que les méthodes d'enseignement de mon interlocutrice sont très exactement ce dont j'ai besoin. Je n'aurais pas vraiment voulu quelque chose de plus standard, je me serais peut-être ennuyée. J'ai besoin d'innover, de dépasser mes propres capacités, et ça, c'est très important à mes yeux.
Oui, ses méthodes sont peu conventionnelles, mais je n'ai jamais été très à l'aise avec les conventions dans tous les cas. En quelques mots, j'ai le sentiment qu'elle me convie à me dépasser de toutes les façons possibles, et, bien évidemment, tout ce que je souhaite, c'est de me montrer à la hauteur de ce qu'elle attend de moi, c'est même tout particulièrement important à mes yeux, et j'ai bien l'intention de me montrer digne de la confiance qu'elle m'adresse probablement, à sa manière à elle, en décidant de me faire dépasser mes limites. Le danger est là, mais j'estime qu'il reste calculé, et c'est une chose réconfortante au fond.
❝J'ai l'habitude de travailler sans filet❞, j'affirme dans un léger sourire.
Ce qui est vrai, ce serait d'assez mauvais ton pour un trapéziste de laisser ostensiblement un immense filet traîner au sol. Assez naturellement, il faut compter après son agilité et ne pas se donner le droit à l'erreur. Mais je fais du trapèze depuis si longtemps que je ne m'en inquiète pas... Même si mes duos, en l'absence de W.D., me confèrent plus d'insécurité qu'avant. J'avais une foi aveugle, naturelle, envers mon frère. Je ne suis pas certaine que qui que ce soit d'autre soit capable de gagner une telle confiance avec moi.
Je ne dis plus rien après cela, je réfléchis au meilleur moyen de rejoindre mon interlocutrice, le plus agilement et de la manière la plus élégante. Quand c'est le cas, je m'élance, et sans aucun accroc, je parviens bel et bien à rejoindre ces hauteurs où mon professeur m'attendait.
Danse macabre en sol mineurElle avait donc l'habitude de travailler sans filet. C'était l'hypothèse envisagée par Amélie, qui attendait néanmoins d'en avoir le cœur net avant d'esquisser un sourire satisfait. Elle ne comptait pas laisser son élève subir un accident ou quelconque autre drame, mais elle était tout de même ravie de constater que la jeune femme n'avait pas froid aux yeux, et que même si la prudence était de mise, elle ne serait pas excessive. Attentive et curieuse, Amélie regarda Anne déterminer le meilleur moyen de la rejoindre, puis exécuter ses mouvements avec souplesse et élégance. En effet, c'était bien une trapéziste de talent qu'elle avait avec elle. C'était un changement qui valait bien d'être mis en avant, car c'était un changement particulièrement agréable. Une élève qui maîtrisait des figures, qui était souple, rigoureuse… voilà tout ce dont elle avait rêvé en commençant à donner ses cours de danse.
- En effet, c'est l'équilibre, le plus important. Ça et, la nécessité de savoir retomber sur ses pattes. Mais je ne vous apprends rien.
Le contraire aurait été préoccupant, bien sûr. Car en cet instant, Amélie s'exprimait davantage selon l'expérience de la meurtrière exécutant des acrobaties pour mieux abattre ses cibles dans les airs que par son expérience de danseuse. Même si ses mouvements aériens lui étaient venus grâce à son passé de danseuse… Son ancienne vie mêlée à sa nouvelle identité, autrefois, avaient fait une alliance redoutable. Il ne lui restait que des vestiges de cette étonnante alliance, à présent, mais les souvenirs restaient, eux. Et, parfois, Amélie se surprenait à regretter… ce sentiment de pleine puissance qui accompagnait le frisson de la chasse. C'étaient là des regrets qu'elle s'efforçait d'étouffer au plus vite, terrifiée par sa propre soif de sang, mais… ils existaient néanmoins.
Rejetant avec un frisson le fil dangereux que prenaient ses pensées, la professeure reporta son attention sur son élève et lui sourit.
- D'abord, tentons d'exécuter quelques mouvements simples. À commencer par les bras. Nous passerons aux pieds dès que j'aurai pu juger de votre sens de l'équilibre dans ces conditions… particulières.
Et, joignant les gestes à la parole, elle lui fit la démonstration des mouvements qu'elle attendait, lui expliquant le détail de ce qu'elle espérait voir pendant sa démonstration. :copyright:️ 2981 12289 0
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Mar 10 Jan - 12:26
❝Amélie & Anne❞ Danse macabre en sol mineur
J'affiche un fin sourire quand mon professeur de danse vante les mérites de l'équilibre, en même temps que le fait de savoir retomber sur ses pattes. J'ai beaucoup de choses à apprendre, d'un point de vue technique notamment, car j'ai conscience d'avoir de vraies lacunes, mais pour ce qui est de l'équilibre, notamment, clairement, l'expérience aidant, ce n'est plus franchement un souci pour moi, bien au contraire... Je peux au moins compter là-dessus...
Je fais du trapèze depuis longtemps que je ne saurais même plus dire quand j'ai commencé à apprendre. Ce que je peux dire en revanche, c'est que cet apprentissage a porté ses fruits, et ça... c'est une bonne chose si ça peut pleinement me servir ensuite, n'est-ce pas ? Les méthodes peu conventionnelle de ma professeure ne devraient pas me déplaire. Je me dis, alors que je contemple la distance qui nous sépare du sol, en dessous de nous, que je me suis définitivement adressée à la bonne personne. Je n'aurais pas pu mieux tomber.
Je me montre très attentive à la moindre de ses directives quand elle parle à présent de m'enseigner quelques mouvements, à commencer par les bras. Je m'applique à imiter les gestes de mon interlocutrice avec soin. Je me rends compte que je manque de souplesse ou d'élégance sur certains mouvements, mais je me recentre assez rapidement, afin d'aboutir à un résultat un peu plus enviable, beaucoup plus convenable et cohérent. Je prends une grande inspiration, un fin sourire aux lèvres, et à mesure que je ne me focalise plus que sur mon professeure plutôt que sur la situation inédite dans laquelle elle me place, tout devient immédiatement plus simple et plus logique.
❝Vous enseignez la danse depuis longtemps ?❞ je me permets de l'interroger tout en continuant d'imiter ses gestes par effet de miroir. J'ignore si je me débrouille bien, disons que je fais du mieux que je le peux, en tout cas. Je lui adresse un fin sourire. ❝Je parierais que oui❞, fais-je avec un sourire, consciente de ma trop grande curiosité.
En fait, je m'interroge beaucoup sur la vie et le parcours de mon interlocutrice. Je suis loin de m'imaginer bien des choses la concernant, mais je suis... Comment dire... intriguée. Les méthodes dont elle fait preuve ont de quoi me faire me poser des questions. J'ai rarement eu affaire à des professeurs - de danse ou de quoi que ce soit d'ailleurs, mais je commence à me dire qu'aucun ne doit lui ressembler.
Danse macabre en sol mineurSa jeune élève s'applique, et c'est un effort qui se voit. Si tous ses élèves pouvaient être aussi impliqués, elle aurait certainement moins de chevilles foulées dans ses cours, et moins de questions incessantes, aussi. Amélie profite donc, sans véritablement s'en cacher, d'ailleurs, de cette opportunité en or d'avoir une jeune femme attentive et rigoureuse à qui enseigner quelques mouvements de danse. Si elle se permet d'innover un peu dans ses méthodes, c'est bien parce qu'elle la pense plus que capable de suivre le rythme, et parce qu'elle suspecte qu'elles sont toutes deux trop expérimentées pour rester scolaires. Ou du moins, plus scolaire qu'il ne le faut.
Occupée à observer la manière dont elle exécute les mouvements, et à corriger du bout des doigts telle ou telle position, allant jusqu'à lui indiquer comment plier les doigts pour rendre le geste plus élégant, Amélie se laisse surprendre par la question d'Anne. Elle ne répond d'abord pas, mais esquisse un sourire.
- Non. Seulement depuis que je suis ici.
Un peu moins de quatre ans, donc. La déduction de son interlocutrice l'amuse cependant, suffisamment pour qu'elle accepte de briser son masque le temps de quelques secondes et de se dévoiler un peu plus.
- Mais je danse depuis toute petite. J'étais danseuse à Paris, autrefois.
Danseuse étoile, au bras d'un époux exceptionnel, dont la profession aura finalement eu raison de leur relation... En des termes très radicaux. Le regard d'Amélie se perd au loin et se voile tandis que les souvenirs refont surface. La première fois que Gérard est venue la voir dans les loges de l'Opéra. La première fois qu'ils ont mangé au restaurant, leur mariage, et... ses mains couvertes de sang. Elle doit réprimer un frisson sur ce dernier souvenir, ce qui la motive à se concentrer de nouveau sur sa jeune élève.
Mon regard brille légèrement à l'évocation de la capitale française. Au fond, j'aurais dû m'en douter. Le nom de mon interlocutrice ne prête à aucune forme d'équivoque. Elle m'apprend qu'elle n'était pas professeur de danse, avant cela. Elle était danseuse. Je crois que cela explique certaines choses : son expérience, sa maîtrise, son élégance... et ses méthodes d'éducation qui sortent de la norme.
❝J'ai toujours voulu visiter Paris. De ma vie, je n'ai connu que New York❞, fais-je avec un fin sourire. J'ai, comme beaucoup d'autres, le fantasme d'un Paris romantique à souhait, et qui n'est pas nécessairement fidèle à la réalité de cette ville. ❝Mais j'imagine que c'est plutôt compromis, à présent❞, je fais avec un léger rire qui n'est pas si heureux, mais pas morose non plus.
Ce n'est pas si grave, si je dois rester prisonnière de cette ville pour toujours. Ici, mes conditions de vie se sont nettement améliorées, je suis auprès de l'homme que j'aime... Je ne suis définitivement pas en position de me plaindre de quoi que ce soit. Je n'ai pas été une voyageuse dans l'âme. En revanche, j'ai toujours été une rêveuse, c'est un fait. Une rêveuse plus que n'importe quoi d'autre.
❝Je ne sais pas si j'ai toujours voulu faire ça❞, fais-je, songeuse, quand Amélie m'interroge sur mes propres choix. ❝Le trapèze, je suis douée pour ça alors j'ai continué.❞ J'affiche un léger sourire. ❝D'où je viens, je n'avais pas beaucoup d'autres possibilités.❞
Je n'avais pas beaucoup d'autre possibilité car on rognait le champ des possibles des personnes telles que moi. Mes basses origines sociales et ma couleur de peau ont décidé pour moi de ce à quoi je pouvais prétendre ou non. La suite a dépendu de moi, mais pas tout à fait non plus. Sans l'opportunité que nous a offerte Barnum d'intégrer son cirque, j'ignore ce qu'il serait advenu de moi et de mon frère. Je suppose que nous n'aurions pas forcément insisté sur cette voie. Qu'aurions-nous pu faire d'autre ? Je n'en ai pas la moindre idée. Je suis au fond heureuse de ne plus avoir à me poser la question. Tout ceci, quoi qu'il en soit, est derrière moi. Derrière nous.
Danse macabre en sol mineurAmélie esquisse un fin sourire en entendant son interlocutrice partager son souhait de visiter Paris. C'est un souhait qu'elle comprend parfaitement. Elle-même étant originaire du sud de la France, elle avait longuement idéalisé la capitale française. D'ailleurs, ce qu'elle avait découvert de Paris, en tant que danseuse, avait satisfait toutes ses attentes. Paillettes, lumières, décors somptueux, musées, réceptions… Elle avait connu le Paris des artistes, d'abord. Puis celui des vedettes. Et, bien plus tard, c'était le Paris de l'ombre, qu'elle avait connu. Celui des trafics d'armes, celui des longues heures d'attente sur les toits, à guetter une cible et le moment idéal où frapper.
- Vous en avez un maigre aperçu, entre ces murs, répond-elle aimablement en désignant les tableaux accrochés au mur et les quelques pièces d'oeuvre d'art au sol.
Mais en effet, elles étaient bloquées ici, sur cette île, pour le moment… Et une part d'Amélie espérait qu'elles le resteraient. Néanmoins, l'heure n'était pas à de telles réflexions. Elle tourna son regard curieux vers la jeune femme, appréciant d'apprendre à mieux la connaître :
- New York, je ne connais que de réputation. Comment était-ce ?
Quant aux questions de carrière… La réponse de la jeune femme était éclairante. Amélie l'écouta attentivement, percevant ce qu'elle voulait lui signifier, implicitement. Au fond, c'était le sort de chacun, de trouver un centre d'intérêt, un domaine où l'on était doué et de persister dans cette voie. Mais dans le cas de la jeune Anne… Amélie imaginait sans peine qu'elle n'avait guère eu le choix. Elle reprit donc, d'un ton de voix souligné de compassion :
- Le cirque, l'art… ont de tous temps été des domaines qui accueillaient les personnes rejetées par les mœurs et les normes sociales. Le trapèze est une discipline stupéfiante, et je devine, à vos mouvements, que vous la pratiquez excellemment. S'il vous venait l'envie de tester d'autres disciplines… j'aurais tendance à penser que vous êtes à l'endroit et à la période idéale pour cela. :copyright:️ 2981 12289 0
Invité
Ven 7 Avr - 12:19
❝Amélie & Anne❞ Danse macabre en sol mineur
J'affiche un sourire tout en prêtant un regard plus attentif aux tableaux aux murs et à ces oeuvres d'art dont je n'aurais absolument pas pu ou su reconnaître la provenance. Je l'admets, ma culture en la matière est très limitée. Je n'ai jamais visité aucun musée, je ne me suis jamais donné l'occasion de m'y intéresser... Je n'en avais pas le moyens... et dans tous les cas, j'aurais été rejetée à l'entrée même de la plupart de ces institutions du fait seul de ma couleur de peau. Je n'aurais pas tout naturellement associé ces éléments de décor à Paris, mais j'aime l'idée d'avoir un petit bout de France sous les yeux... Quand on ne peut pas voyager, on trouve des manières artificielles d'y parvenir... Entre toutes, celle-ci n'est pas si mal.
Je hausse les épaules quand mon interlocutrice me demande à quoi ressemblait New York. Je ne saurais pas trop répondre. J'ai appréhendé cette ville à travers le prisme de mon histoire. J'ai vécu des choses exceptionnelles... J'ai subi des humiliations terribles... Je ne pense pas que ma vision de New York soit la même que celle que peuvent peut-être adopter certains autres. Je ne crois pas que je souhaiterais à beaucoup d'en avoir la même vision que celle que j'ai eue moi-même.
❝Je suppose que c'était une ville agréable quand on était blanc et riche❞, dis-je sans détour. ❝Mais je me sentais bien, malgré tout. C'était chez moi.❞
Il y avait quelques hauts et beaucoup de bas, mais une part de moi est nostalgique de ma vie londonienne, presque malgré moi. Je crois que c'est inévitable pour nous tous sur cette île. Peu importe ce que nous pensons, il arrive toujours un moment ou un autre où nous nous sentirons appelés par notre ancienne vie, peu importe ce que nous avons trouvé dans la nouvelle... Enfin... je suppose.
❝Je ne sais pas à quelles autres disciplines je pourrais essayer. J'ai tellement travaillé à exceller au trapèze que je ne m'imagine pas atteindre ce niveau dans aucun autre domaine. La danse, c'est un bonus, un complément, et ça me plaît, mais par exemple, je ne pense vraiment pas que je serais capable de m'illustrer dans ce domaine❞, j'observe en songeant à voix haute à la question, le ton un peu rêveur.