I need help! (Penny)

Depuis qu'elle était arrivée dans cette ville étrange, Penny Halliwell avait plutôt bien géré la situation. Elle n'avait peut-être plus de pouvoirs magiques, mais rien ne pouvait lui retirer le savoir qu'elle avait acquis au fur et à mesure de son apprentissage. Cela aurait pu rappeler à ses petites-filles ce qu'elles avaient entendu dans la bouche d'une sorcière accoucheuse d'une autre époque : la sorcellerie était d'abord un savoir, et un savoir-faire, avant d'être des sortilèges et des capacités magiques. Finalement, se retrouver sans pouvoir lui avait permis de reprendre la base de ce qu'elle était et ce n'était pas si mal.

Son apothicairerie marcher plutôt bien et elle avait toutes sortes de clients, des anciens sorciers et sorcières qui espéraient retrouver un peu de leur magie dans ces potion aux humains souffrants qui avaient juste envie d'une potion pour les aider à guérir d'un quelconque mal. Dans tous les cas, le travail de la sorcière lui permettait de subvenir à ses besoins, ce qui était l'essentiel dans l'immédiat. Chaque fois que la cloche de l'entrée de l'officine se mettait à sonner, c'était une nouvelle opportunité pour Penny de vendre une potion à quelqu'un qui en avait besoin. Elle ne savait pas le mal dont souffrait la brunette qui venait d'entrer, mais elle l'accueillit avec un grand sourire.

Cela dit, lorsque la jeune femme lui donna du grand-mère, Penny pinça les lèvres. Elle savait qu'il était dans la nature de certaines personnes de donner ce genre de surnom à toute personne d'un certain âge, mais elle ne pouvait pas dire qu'elle appréciait cette pratique, encore moins quand c'était à son égard. Elle n'avait pas envie de faire fuir une cliente, mais elle ne s'était jamais laissé manquer de respect par personne et cela n'allait pas commencer aujourd'hui. Si lui exprimer poliment sa désapprobation la faisait fuir, c'était qu'elle n'avait rien à faire dans sa boutique.

« Jeune fille, la correction voudrait que vous m'appeliez par mon nom. Ce n'est pas comme si vous ne pouviez le deviner, il se trouve sur l'enseigne de mon officine. »

Cette mise au point étant faite, restait à savoir pour quelle raison cette jeune femme était venue la voir. Il y avait certainement une raison à sa venue ici et si elle avait besoin d'une potion, elle était tout à fait disposée à la lui vendre. La rancune de Penny Halliwell n'allait pas jusqu'à se priver d'une cliente qui s'était juste montrée un peu trop familière à son goût. De plus, les affaires étaient les affaires, il fallait bien qu'elle vende un peu. Elle lui offrit donc un franc sourire avant de lui demander plus en détail ce qui l'amenait ici.

« Maintenant que ceci est établi, en quoi puis-je vous aider ? »

Penny ne pouvait pas sincèrement dire qu’elle ne connaissait aucune Prue, ce serait mentir. Mais sa petite-fille avait cinq ans, ce n’était pas une jeune femme adulte comme celle qu’elle avait devant les yeux. Et cela dit, cette histoire était un peu trop énorme si la sorcière n’était pas ce qu’elle prétendait être. Pour un membre de cette ville qui la rencontrait pour la première fois, il fallait être sacrément bien renseigné pour connaître les noms de ses petites-filles, elle ne l’avait dit quasiment à personne. A Minnie, peut-être bien ? C’était à peu près tout. Et si c’était un démon, elle le saurait bien assez vite. Elle fronça les sourcils, contourna le comptoir, jaugea la jeune femme.

« Si vous cherchez à me tromper, vous le pairez cher. Si vous êtes vraiment qui vous dites, vous devriez savoir certaines choses. Où suis-je née ? Comment s’appelait mon époux ? De quelle lignée somme-nous ? »

Les réponses lui apparurent convaincantes. Bien entendu, un démon aurait pu se renseigner, mais cela semblait tout-de-même étrange. Cette femme serait donc sa petite Prue. Au fond, elle n’était pas si choquée que ça, surprise, oui, mais pas choquée. Elle avait toujours su que la magie avait un grand potentiel et qu’elle était imprévisible, et c’était encore plus vrai dans cette ville, mais retrouver celle qu’elle avait connu petite adulte et femme, c’était quelque chose à quoi elle ne s’était pas attendu. Elle la regarda, un instant. Dans ses yeux, il y avait ceux de Patty. Penny s’avança et osa l’étreindre un instant.

« Eh bien, on dit que les enfants grandissent vite. Mais là, on peut dire que tu as fait très fort », plaisanta-t-elle, la voix un peu changée par l’émotion. « J’imagine que tu ne dois pas comprendre que je ne t’ai pas reconnue, mais la dernière fois que je t’ai vue, tu avais… cinq ans. Tu as des nouvelles de ta sœur ? »

Ce n’était pas pour rien que Prue avait franchi la porte de l’apothicairerie. Elle semblait avoir des problèmes avec ses pouvoirs magiques. Ce n’était pas le cas à l’époque où Penny l’avait quitté, la fillette qu’elle était utilisant impeccablement ses pouvoirs de télékinésie pour faire toutes sortes de bêtises. Mais cette ville était étrange et Penny était incapable de pratique la magie. La question était donc de savoir si Prue était dans la même situation qu’elle ou en réappropriation de ses pouvoirs. La situation ne serait pas la même et la matriarche ne le gérerait pas de la même façon.

« Tu n’arrives plus à t’en servir ou c’est de façon erratique ? »

Bien évidemment, les quelques informations données par la jeune femme en réponse aux questions de Penny auraient pu être connues de quelqu'un qui avait suffisamment étudié la famille. Elle ne pouvait pas être sûre à cent pour cent de la véracité de ses dires. Cela dit, elle n'avait pas récupéré ses pouvoirs et si c'était un démon qui voulait la tuer, il s'y prenait d'autant plus mal qu'il manquait complètement de discrétion. En plus, cela ne lui apporterait rien dans un moment comme celui-là. Il y avait donc peu de raisons de douter de cette jeune femme et Penny cessa complètement, après qu'elle eut réussi à répondre à ses questions.

« Bon, je ne dirais pas que c'est une preuve, mais c'est la vérité. C’est déjà quelque chose. »

Cela lui suffit pour la prendre dans ses bras et la sensation de son cœur au moment de cette étreinte lui confirma que ses premières impressions étaient les bonnes. Elle ne pensait pas que l'on pourrait simuler une émotion familiale aussi intense facilement. Elle lui expliqua donc de quelle période elle venait et la raison pour laquelle elle ne l'avait pas reconnue. Prue se montra extrêmement compréhensive. Penny se doutait pertinemment qu'elle avait dû la connaître plus âgée, et se demanda si elle était toujours en vie, au moment où sa petite fille avait été envoyée ici. Mais elle ne posa pas la question. Il y avait des informations qu'il ne valait mieux pas découvrir de cette façon-là.

« Je me demande si Piper est ici quelque part aussi », dit-elle pensivement.

Il était compliqué pour Prue de gérer des pouvoirs erratiques qui venaient tout juste de réapparaître et qu’elle avait passé plusieurs années sans pratiquer. Penny ne savait pas comment elle maîtrisait ses pouvoirs auparavant. Si elle avait été son professeur, il était possible que Prue ait eu une maîtrise au-delà de la normale. Mais seule sa petite-fille pourrait lui donner cette information. Dans tous les cas, il n’était pas illogique de penser que les années sans pratique avaient altéré la maîtrise et que les règles de la ville n’arrangeaient rien.

« Non, cela fait trois ans que je n’ai plus rien, ni télékinésie, ni incantations. Je suis seulement encore capable de faire des potions, il ne faut pas de pouvoirs spécifiques pour cela, au moins. Mais si tu ne les as retrouvés que récemment, il est normal que ta maîtrise soit plus difficile. »

C'était assez troublant pour Penny Halliwell de retrouver adulte celle qu'elle avait laissée enfant. Elle ne s'était pas du tout attendue à ce que la ville lui rende l'un de ses enfants avec des années en plus. Cela ne perturbait pas Prue outre-mesure puisqu'elle ressemblait déjà à celle qui était restée dans la mémoire de la jeune Halliwell. Il serait toujours plus facile pour ses petites-filles de s'identifier à elle que l'inverse dans ces circonstances. Quand il s'agissait de sa famille, Penny se remettait rapidement du choc pour se concentrer sur ce qui était le plus important. Et en l'occurrence, c'était d'aider sa petite fille sur le problème qu'elle était venue lui poser.

« Cela me fait plaisir aussi. C’est agréable de savoir que tu es devenue une belle jeune femme épanouie. Il va falloir tout me raconter de ce que tu es devenue. »

Il était difficile pour elle de se rendre compte que Prue n'avait pas davantage de nouvelles qu'elle de sa petite sœur. Si elle était adulte, Piper devrait l'être aussi et Penny ne la reconnaîtrait certainement pas si elle la croisait dans la rue. Mais Prue la reconnaîtrait facilement et pourrait peut-être la lui présenter. La grand-mère ne pouvait pas nier qu'elle avait terriblement envie que toute la famille soit réunie. Mais pour le moment, c'était compromis par le fait qu'elle ne savait même pas si Piper était seulement dans cette ville. Tout ce dont elle pouvait être sûre, c'était qu’elle et Prue étaient là toutes les deux.  

« Si jamais tu la croises, tu lui diras de venir me voir, n'est-ce pas ? »

La discussion se poursuivit au sujet de leurs pouvoirs. Prue avait, semblait-il, commençait à les retrouver. Mais ce n'était pas le cas de Penny. Cela viendrait peut-être avec le temps, mais pour le moment, elle n'avait aucun pouvoir magique. Elle se débrouillait autrement en utilisant les potions. Elle était contente de pouvoir se servir de sa magie d'une manière ou d'une autre. Elle avait toujours eu un talent particulier pour les potions, et cela lui servait maintenant pour vivre en attendant des jours meilleurs. Mais son plus beau cadeau serait de retrouver ses pouvoirs et de pouvoir s'entraîner avec Prue qui possédait les mêmes.

« En effet, mais si tu as commencé à retrouver quelque chose, nous pouvons peut-être nous en servir pour que je puisse t'aider à les retrouver pleinement. »

Si le temps avait été long avant que Penny ne parvienne à retrouver l'un des enfants dont elle avait pris soin, il serait sûrement tout aussi long pour leur permettre de rattraper le temps perdu, surtout quand cela se comptait en années, comme cela semblait être le cas. La grand-mère avait toujours pensé qu'elle retrouverait des fillettes telles qu'elle les avait laissées, si elles réapparaissaient dans ce monde. La perspective d’une Prue adulte aux commandes de ses propres pouvoirs n'était pas ce qu'imaginait la matriarche des Halliwell, mais ce n'était pas grave. Elle était simplement heureuse d'avoir pu retrouver un membre de sa famille.

Cela augurait d'un espoir de retrouver les autres, notamment Patty et Piper. Mais sa petite-fille ne semblait pas les avoir rencontrées pour le moment. La grand-mère laissa couler sa déception pour profiter de la chance qu'elle avait d'avoir au moins retrouvé une personne. Elle n'allait pas laisser l'absence des autres ternir la joie de leurs retrouvailles. Elle avait envie de tout savoir de ce qu'il s'était passé pour Prue, mais il faudrait plus de quelques secondes pour en raconter tous les détails. Elle devait s'en laisser le temps. La vieille dame avait toujours été impatiente de passer à l'action et cela faisait partie de son caractère mais ça n'en était pas au point où elle ne pouvait comprendre qu'il fallait prendre le temps pour certaines choses Et de plus, sa petite-fille avait besoin d'elle.

« Oui, c'est vrai. Nous avons le temps de faire les choses à notre rythme, maintenant que nous nous sommes retrouvées. Tu me connais, je m'emballe bien vite, mais nous avons tout le temps, ma chérie. »

Elle se contenta d'un sourire quand la jeune femme promit de prévenir ses proches si elle les croisait de la présence de la grand-mère Halliwell. Il n'y avait rien de plus à dire. Elle serait déjà heureuse de savoir que s’il se présentait l'opportunité qu'elle retrouve quelqu'un, Prue ferait tout pour que cela se fasse. Elle n'avait pas besoin de plus que ça pour le moment. De toute façon, la jeune femme aurait beaucoup de mal à lui en donner plus. Elle ne pouvait malheureusement pas faire en sorte de lui représenter des personnes dont elle ne savait pas où elle se trouvait. Etre une sorcière impliquait une certaine puissance, mais elles avaient aussi leurs limites.

En attendant, elle était heureuse en entendant la demande de sa petite-fille de lui apporter son aide. Depuis que les pouvoirs de Prue s'étaient déclarés, la matriarche n'avait rêvé que de ce moment pendant lequel elle allait pouvoir apprendre à celle qui avait le même pouvoir qu'elle comment s'en servir au mieux pour affronter les forces du mal. Et voilà qu'elle venait lui demander son aide alors même que la vieille dame n'avait rien mentionné. Cela lui était précieux et elle avait bien l'intention d'en profiter autant qu'elle le pourrait pour renforcer son lien avec une femme adulte qu'elle ne connaissait pas assez à son goût.

« Je vais y réfléchir en détail. As-tu pensé à essayer de te servir de tes pouvoirs quotidiennement pour t'entrainer ? »

S'il y avait une chose qui ne changeait jamais avec Penny Halliwell, c'était sa nature à vouloir connaître tous les secrets de ceux qu'elle croisait. Si elle ne parvenait pas à décrypter ceux qu'elle avait en face d'elle, elle ne pouvait pas évaluer si c'était un ami ou un ennemi et elle prenait des risques. Et Penny se refusait à prendre des risques. Dans le cas actuel, il s'agissait de ses petites-filles et connaître le moindre détail de la situation était le seul moyen efficace qu'elle avait pour les protéger. Il n'était donc pas question qu'elle laisse Prue lui cacher la moindre information. Et bien entendu, elle voulait tout savoir, tout de suite. On ne travaillait jamais dans la demi-mesure avec Penny Halliwell.

Mais elle devait s'accorder le temps des retrouvailles. Elle ne pouvait pas exiger de Prue qu'elle lui rapporte plus de vingt ans, dont une partie à chasser les démons en quelques minutes. Non seulement personne ne serait capable d'une telle performance, mais elle serait bien incapable elle-même de replacer dans leur contexte toutes les anecdotes qu'elle pourrait entendre et à suivre la pensée de sa petite-fille. Il valait mieux avancer avec douceur en prenant les informations une par une. Il y avait déjà beaucoup de travail pour en arriver à ce niveau-là.

« Mais j'y compte bien. »

Le premier conseil que la matriarche des Halliwell pouvait donner à la sorcière confrontée à des difficultés pour maîtriser son pouvoir, c'était de s'entraîner quotidiennement. C’était encore la meilleure façon pour reprendre la main sur ses pouvoirs qui l’avaient abandonnée et qui revenaient maintenant à la charge, mais d'une façon si légère qu'elle avait l'impression d'être une jeune sorcière à nouveau. Voilà qui n'allait pas leur faciliter les choses, mais ce ne serait pas une mauvaise chose tout-de-même parce que cela leur permettrait de revenir aux bases. Et Penny était bien placée pour savoir que les sorcières modernes oubliaient souvent ce qui faisait la base de la magie.

Elle fut contente d'entendre que la jeune femme y avait déjà pensé. Douée de télékinésie, elle avait toujours pensé que Prue était un peu son héritière, tandis que Piper s'orientait plutôt du côté de Patty. Elle était donc particulièrement fière que la sorcière suive ses traces et qu'elle ait les mêmes instincts qu’elle. Elle ne savait même pas encore à quel point elle avait pu être présente dans ses apprentissages la première fois. Mais elle le serait cette fois-ci et la jeune femme n'aurait pas à apprendre toute seule. Elle serait là pour toute sa descendance évidemment, mais en l'occurrence, il s'agissait de Prue.

« Ah, voilà qui me fait plaisir. Je suis heureuse de constater que tu as au moins de bonnes bases. Quels sont les résultats que tu obtiens ? »

La magie avait toujours été un élément essentiel de la vie de Penny. Qu’il s'agisse de faire des potions ou de pratiquer le pouvoir qui était le sien, elle n'avait jamais accepté l'idée de mener une vie qui ne soit pas liée à la magie. Le contrepoint de cette réalité, c'était qu'elle avait tendance à se sentir seulement à moitié vivante sans ses pouvoirs magiques. Cela dit, elle était une femme de caractère, ce qui faisait qu'elle refusait de se laisser abattre et de renoncer uniquement parce qu'elle n'était pas au meilleur d'elle-même. C’était pour cette raison qu'elle s'était reposée sur sa connaissance des plantes et des potions afin de se forger des compétences d'apothicaire.

Elle était persuadée, pourtant, que les choses évolueraient et qu'elle allait retrouver l'usage de ses pleins pouvoirs. Il ne s'agissait peut-être que d'un espoir vain, mais Penny ne pouvait pas envisager que le temps de la magie soit définitivement fini pour elle. Elle ne pouvait que formuler un espoir, parce qu'il était certain qu'elle n'avait aucune preuve. Mais Prudence, qui était entrée ici et qui lui avait dit que ses propres pouvoirs de télékinésie étaient en train de revenir, lui redonnait cet espoir que les choses s'améliorent. Elle avait donc envie de l'aider en se disant que cela l'aiderait elle aussi.

La première chose à laquelle elle avait pensé, c'était l'entraînement quotidien que sa petite-fille pratiquait déjà. Elle s'était toujours tellement retrouvée, tout particulièrement, dans cette enfant-là, que le fait qu'elle ait retrouvé ses dons était un encouragement plus important que tous les autres et elle avait vraiment envie de l'aider à les maîtriser, non seulement pour la jeune femme mais aussi pour elle-même et pour se prouver que ce n'était pas juste une chimère et qu'il y avait quelque chose de solide à ressortir de tout cela. Penny avait toujours eu une conception un peu personnelle des choses mais cela lui réussissait généralement bien.

« Cette ville est particulière et il s'y passe beaucoup de choses qui défient toute logique. Il est probable que tout ce qui fait partie de ce monde et les forces particulièrement étranges qui sont en œuvre compliquent la réappropriation des pouvoirs qui nous sont rendus. Malheureusement, sans pouvoir étudier ces forces, il est impossible de savoir si cette influence s’amenuise au fil du temps et s'il sera possible de récupérer le plein contrôle. Agir comme tu l'as fait au moment où tu as commencé à apprendre à utiliser ton don est encore le meilleur moyen pour espérer qu'il te revienne intégralement un jour. Je t'aiderai. »

L’espoir que les choses reviennent comme avant, Penny pouvait le comprendre. Si elle n’avait pas spécialement envie de retrouver ses petites-filles enfants et vulnérables, si elle était heureuse de voir Prue grande et femme, et qu’elle se voit offrir une seconde chance, Penny rêvait de se retrouver avec sa fille, Prue et Piper, de réunir la famille et de profiter de l’unité de la famille Halliwell. Mais pour le moment, elle n’avait retrouvé que Prue et cela faisait seulement un instant. Elle allait devoir être patiente et garder l’espoir que toute la famille soit réunie. Elle pouvait parfois être une vieille dame sentimentale comme les autres.

Elle jeta un regard tendre à Prue quand celle-ci la remercia pour son aide. Cela lui paraissait assez naturel d’aider sa petite-fille. En plus, Prue était celle parmi les filles qui avait hérité de son pouvoir télékinétique. Elle se sentait en harmonie avec elle et elle était heureuse à l’idée de partager ce genre de choses avec la brune. Elle était l’aînée et elle avait dû grandir avec cette pression sur les épaules. Il était temps que quelqu’un prenne soin de Prue et s’occupe un peu d’elle. Penny le faisait déjà quand elle était toute petite, mais là, ce serait de femme à femme.

« C’est un vrai plaisir de t’aider et de partager ça avec toi. Tu es celle à qui j’ai transmis mon pouvoir, j’ai envie de t’aider à t’en servir. »

Piper avait reçu le pouvoir de Patty, celui de figer le temps. Et elle était un cœur, comme sa fille. Prue était plus forte, plus déterminée, elle avait un caractère assez trempée. Déjà petite, Penny se reconnaissait en elle, même si elle ne savait pas quelle genre de sorcière elle allait devenir. Elle serait une Halliwell, c’était déjà beaucoup. Elle lui proposa de lui raconter tout ce qu’elle avait manqué et la matriarche ne put retenir un sourire. Si elle comptait lui raconter tout une vie, elles allaient en avoir pour un moment. Un sourire malicieux aux lèvres, Penny désigna l’arrière-boutique.

« J’ai tout mon temps, cela risque d’être long si tu dois me raconter toute une vie. Tu veux une tasse de thé ? »