L’alliance n’était pas une tactique militaire et politique que Tom affectionnait. Il était plus du genre à marcher seul, à arracher le pouvoir avec violence de ses propres mains. Il y avait une raison à cela : son égoïsme. La paranoïa était également un rouage important de sa psychologie complexe — personne n’est digne de sa pleine confiance, sauf lui-même. Même Nagini ne peut prétendre à ce titre en dépit de son lien avec le Seigneur des Ténèbres. Ne parlons même pas de Bellatrix que Tom ne voit que comme une sous-fifre dévouée, un petit animal de compagnie qui reviendra toujours vers lui-même s’il la bat. S’il doit se débarrasser d’elle, il le fera. De même pour Severus et les autres. En bref, plus vous vous approchez de Voldemort, plus vous avez de chances de mourir dans tous les cas. Il ne s’encombre pas de détails qui pourraient freiner son ascension au sommet. Il prendra tout ce qu’il y a à prendre de vous par le biais de diverses manipulations et autres stratagèmes plus ou moins violents et dès que vous n’aurez plus de sève, vous disparaîtrez dans le néant. S’allier, c’est se compromettre, prendre le risque de perdre de vue son rêve. Et celui de Tom était bien trop grand pour qu’il puisse se permettre de divaguer.
Toutefois, dans ce monde, il était loin d’être aussi puissant que dans son univers à l’époque où il était à son apogée. Même si Voldemort avait retrouvé quelques-unes de ses facultés, son pouvoir de nuisance restait bien maigre. Il voulait agir seul, se régénérer par lui-même et détruire ce monde en un éclair. Mais force est de constater qu’il avait besoin de reformer autour de lui un groupe d’adeptes et de fanatiques pour qu’ils agissent en son nom. Nagini et Bellatrix n’étaient plus à convaincre. Tom s’était acoquiné avec d’autres personnages tels que Nolan Sorrento, un moldu qui lui a donné plus d’une fois des envies de meurtre, mais dont il appréciait le côté fourbe et vicieux ; le Joker, un fou furieux qui ne rechignerait jamais à l’idée de massacrer quelqu’un et plus le massacre était cruel, plus Tom en ressortait satisfait ; Albus Potter autour duquel il était en train de doucement tisser sa toile (rien de plus amusant pour Tom que de pousser un jeune à appliquer le concept freudien de « tuer le père » au pied de la lettre, surtout quand le père en question se révélait être son pire ennemi) et enfin Daenerys Targaryen en qui il plaçait beaucoup d’espoir et qui possédait une arme non négligeable : des dragons. Tom n’appréciait pas foncièrement ces monstres, seuls les serpents s’attiraient la sympathie du mage noir. Malgré son aversion, il ne pouvait définitivement pas se passer de la puissance non négligeable des bêtes ailées. Il y avait d’autres personnes qu’il voulait attirer dans son camp, comme Anakin Skywalker par exemple, mais un bruit de couloir persistant lui fit revoir brièvement ses plans : Gellert Grindelwald était également ici.
Si dans la forme, Grindelwald passait pour un mage noir moins radical que Voldemort, dans le fond, ils partageaient tous deux les mêmes idéaux : la suprématie des sangs purs à la fois sur le monde magique que le monde moldu. Ironique quand on sait que le second est un sang-mêlé. Toutefois, leur point de vue divergeait quant à la gestion de cette sous-race une fois qu’ils auront récupéré le pouvoir qui leur est dû. Voldemort voulait les exterminer purement et simplement pour purger la terre de ce sang impur qui avait corrompu depuis trop longtemps cette planète. Grindelwald voulait, semble-t-il, les changer en animal de compagnie et les assujettir pour le bon vouloir des sangs purs. Mais Voldemort trouvait que c’était déjà leur faire trop d’honneur que de les asservir. Leur mort était la seule solution pour purifier le sang et ne plus jamais le laisser être sali. Malgré cette divergence d’opinions qui pourrait être possiblement négociée plus tard, Tom reconnut qu’avoir Gellert dans son camp lui conférerait un avantage considérable. Il admettait à demi-mot la puissance du sorcier, le seul capable avec lui de se dresser contre Albus Dumbledore. Ensemble, ils écraseraient en un éclair, sans l’ombre d’un doute même, ce monde décadent et redonneraient leur grandeur aux grandes familles de sang pur depuis trop longtemps négligées. Ce rêve flottait dans sa tête, n’était qu’une idée parmi tant d’autres plus machiavéliques et mortifères. Mais avec le temps, elle se fit plus prégnante et virait à l’obsession. Il fallait que Voldemort s’allie à Grindelwald pour accéder plus rapidement à son rêve et étancher sa soif de pouvoir. Pour se débarrasser de lui, il verrait cela plus tard. Il trouvera bien un moyen d’avoir la couronne rien que pour lui — il ne manquait pas de ressources pour ce genre de chose.
Il y avait cependant un petit problème : Tom ne pouvait pas se présenter directement à Gellert. D’une part parce qu’il n’avait pas retrouvé tous ses pouvoirs et qu’il serait totalement stupide de sa part de se montrer avec ses faiblesses ; et d’autre part parce que Tom l’avait torturé, puis assassiné pour récupérer la fameuse baguette de Sureau dont Grindelwald avait refusé de divulguer le nom de son nouveau propriétaire. Tom était obligé de faire dans la diplomatie pour arriver à ses fins — une chose qu’il exècre au plus haut point. À force d’espionnage divers et varié, par ses soins ou en déléguant, il apprit que Gellert avait auprès de lui une très proche collaboratrice du nom de Queenie Goldstein. Elle lui servait entre autres de détecteur de mensonges puisque la demoiselle était une legilimens reconnue. Fort heureusement, Tom pourrait l’approcher sans crainte puisqu’il avait retrouvé son excellente maitrise de l’occlumencie. Même si d’un coup d’œil il méprisait la jeune femme et l’estimait stupide, il jugeait qu’elle serait une excellente porte d’entrée pour entamer les pourparlers avec Gellert Grindelwald.
Un jour, après l’avoir suivie, il la retrouvait devant la vitrine d’un salon de thé de Hogwarts Place à regarder dieu seul sait quoi. C’est lorsqu’il se plaçait à côté d’elle en prétextant s’intéresser aux divers thés exposés en vitrine qu’il remarquait que l’attention de la jeune femme était rivée sur l’homme se trouvant derrière le comptoir — Jacob Kowalski qu’il avait brièvement aperçu lors de ses longues journées à espionner Nagini en douce et qui lui donnait la nausée. Savoir que son serpent adoré, son horcruxe si précieux, s’entichait d’un moldu… Il ne préférait même pas y penser. En tout cas, il n’avait pas besoin de ses talents de legilimens pour savoir que Queenie était mal en observant Jacob faire sa vie et ne pas la remarquer derrière la vitrine. Fin observateur, il y avait des gestes et des tics qui ne trompaient par pour conforter Tom dans son idée première : Queenie souffrait. C’était d’ailleurs ce sujet-là qui lui permit d’entamer la conversation, l’air de rien. Après tout, Queenie ignorait totalement qui il était et, à moins qu’il se dévoile, jamais elle ne pourrait savoir qu’elle avait Voldemort à ses côtés, encore moins avec l’occlumencie qui bloquait chacune des pensées du Seigneur des Ténèbres. « Ça fait mal, mh ? De voir ce qui est important s’éloigner de nous. De ne pas pouvoir être libre. » Cette phrase faisait autant écho en lui qu’en Queenie — pour lui, elle évoquait le pouvoir qui lui échappait et l’impossibilité d’exprimer sa puissance magique, pour elle sûrement Jacob qu’elle n’était pas libre d’aimer. « Quel gâchis. » Autant pour elle que pour lui. « Surtout lorsqu’on ne fait rien de mal, si ce n’est s’exprimer… Aspirer à des jours meilleurs… » Si jusqu’ici, son regard était rivé avec prétention et dédain sur Jacob qui s’affairait en boutique, il glissait délicatement désormais vers Queenie, faussement compatissant, un brin mesquin, jubilant presque. « Si seulement quelqu’un avait la force de changer les choses. De nous redonner notre place. » Il poussait un soupir, faux, comme s’il avait tout le poids du monde sur les épaules. Mais Tom maitrisait si bien l’hypocrisie que cela ne se remarquait même pas.
(c) SIAL
Invité
Lun 25 Avr - 13:02
For the greater good
feat Tom Jedusor
Regarde-moi. Assaillie par les pensées d’autrui, les tiennes ne l’atteignent pas, et tu sais pertinemment, dans le fond, que c’est mieux ainsi. Si ton regard croisait le sien à travers la vitrine, que se passerait-il ? Au mieux détournerait-il le regard. Et tu auras encore, une fois de plus, tourné et retourné le couteau dans la plaie. Tu ne veux pas qu’il te voie, tu n’as pas envie de lui faire du mal, mais en même temps, tu veux qu’il te regarde parce que… parce que tu en as besoin, juste de croiser son regard… Comme une douloureuse addiction dont tu cherches à te libérer. La présence douce, réconfortante, de Merlin t’aide un peu, petit à peu, il gagne dans ton cœur une place que tu pensais ne pouvoir plus accorder à personne. Mais Jacob… C’est Jacob… A présent que tu le sais ici, tu n’es pas capable de poursuivre le cours de ta vie en faisant comme si tout ceci ne te touchait pas, ou pire encore, comme si tu ne savais pas qu’il était là. Tu n’en es pas capable.
Il y a une nette différence entre le fait d’avoir supposé et espéré sa présence et celle de le savoir véritablement là. Tous les scénarios les plus doux et les plus réconfortants façonnés par ton imagination n’ont pas survécu à la plus cruelle réalité : ton cœur brisé en mille morceaux, tu as dû l’accepter. C’est terminé. Pire que terminé. Tu l’a brisé, et tu te sens brisée, toi aussi. Ne serait-ce que pouvoir le regarder, comme tu le fais, à distance, ça t’émiette le cœur en centaine de fragments, mais c’est le mieux que tu puisses faire, ça et absolument rien d’autre.
Tu es si accaparée par la présence de celui qui n’a pas constaté ta présence – pas encore – que tu ne remarques pas tout de suite la présence de l’homme à tes côtés. Celui que tu ne prenais que pour un simple passant, venu faire du lèche-vitrine, se signale comme quelqu’un de très différent. Ses pensées te sont opaques, ce qui laisse à suggérer qu’il est un occlumens. Un sorcier, donc. Et qui semble mieux te connaître que tu n’en serais capable… Ce discours enjôleur, tu as l’impression de l’avoir déjà entendu, d’une autre manière et dans d’autres conditions, mais… Libre, tu ne l’es plus depuis longtemps, et tu ressens, au plus profond de toi-même, que tu ne le seras plus jamais.
C’est un état de fait que rien ni personne ne pourra jamais changer. Non, tu n’es pas libre, et prétendre l’être serait de l’ordre de la naïveté la plus pure. Tu ne peux pas prétendre non plus n’avoir rien fait du mal. Tu as fait plus de mal que tu ne l’aurais voulu, complice involontaire d’horaires dont tu n’es plus en mesure de te détourner. Les choses sont allées trop loin. Tu es coincée. Tu ne pourras plus jamais te soustraire au service et à l’influence de Grindelwald. C’est trop tard pour toi. Et tu es parée, dorénavant, à ne plus jamais écouter les paroles séduisantes de ceux qui, comme ton interlocuteur, ont pu te faire miroiter monts et merveilles. A la fin, tu ne peux que constater que tout ceci n’est qu’un leurre. Et tu es seule, seule avec toi-même et avec tes états d’âme.
"J’ai déjà entendu un discours similaire de la bouche de quelqu’un d’autre. Ce sont de belles paroles. Des paroles vides", tu fais en tournant ton regard vers l’inconnu pour lui jeter un œil plus attentif. "Qui êtes-vous ?"
PrettyGirl
(abandonné) For the Greater Good ((Queenie x Tom))
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