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| Lose yourself ((Satine x Padmé)) | |
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Lun 11 Avr 2022 - 23:40 |
| Padmé se trouvait à la bibliothèque de l’université depuis deux bonnes heures au moins. Après tout le retard qu’elle accusait à cause de divers événements dans sa vie, comme sa grossesse par exemple, elle était supposée avancer sur sa thèse en science politique qui lui tenait tant à cœur — le poids du langage dans la manipulation des masses. Or, en deux heures de temps, elle n’avait pas écrit une seule ligne ni même ouvert un seul livre. Chaque fois qu’elle tentait de s’y mettre, elle était happée par un souvenir de la folle semaine qu’elle venait de passer en compagnie d’un homme dont elle ne connaissait tout simplement rien — disons Jack, puisque c’est sous cette identité qu’il s’était présenté bien que Padmé sache qu’elle était fausse. La semaine s’était écoulée hors du temps : entre les rodéos urbains, les courses de voitures, les nuits endiablées en boite de nuit et d’autres, plus chaudes, jusqu’au levé du jour dans des endroits plus improbables les uns que les autres, absolument pas choisis parce qu’ils répondaient à une envie du moment, l’ancienne reine ne savait pas où donner de la tête. Comme si elle avait vécu dans un mirage pendant sept jours, son esprit taisait les moments plus violents : le Joker était loin, très loin même, d’être un homme bien sous tous rapport. Padmé avait dû essuyer ses crises, y faire face du mieux qu’elle le pouvait, encaisser sa psychose. Malheureusement pour elle, le Joker la terrorisait autant qu’il l’attirait et l’intriguait. Elle avait beau savoir au fond d’elle qu’elle devait s’éloigner de cet individu violent et sadique le plus vite possible, elle refusait de céder à sa raison. Parce que Padmé en avait marre de vivre comme son rôle lui dictait de le faire. Depuis ses huit ans, elle vivait selon des conventions et une étiquette rigide. Le Joker avait fait sauter ces barrières. En un éclair. Padmé était extrêmement intelligente. Lui aussi. Surtout au niveau de ses talents de manipulateur. Même elle n’avait pas pu s’empêcher de tomber dans ses filets, sans même voir le coup venir — il lui faisait vivre une vie dont elle avait toujours rêvé depuis le début de sa chute, peu avant son accouchement dans son monde : une vie de liberté, loin des protocoles, des règles, de tout. Avec le Joker, elle n’était personne. La pauvre petite Padmé, morte de chagrin, n’existait pas à ses yeux et n’existera jamais. Il s’en fichait. Elle aussi. Partir en vrille avec lui était la seule chose qui l’intéressait désormais. Sa vie était passée au second plan depuis que le Joker avait sauté à pieds joints dedans. C’était si amusant, un véritable défi pour lui, de détourner la si sage, forte et incorruptible Padmé ! De son côté à elle, c’était si amusant de ne tout simplement plus être elle-même, celle que tout le monde avait toujours connu, de déroger aux règles qui l’étouffait depuis si longtemps. Elle ne s’était jamais sentie aussi vivante que durant cette semaine passée à ses côtés. Ce n’était malheureusement qu’une illusion, comme si l’ancienne sénatrice était sous drogue — vous savez, ce moment où vous croyez avoir encore le contrôle, que vous pouvez décrocher à tout moment de cette diablerie… En réalité, elle n’avait plus le contrôle sur rien. Elle ne se sentait même pas glisser dans un enfer plus terrible encore que celui auquel elle avait gouté sur Mustafar. Elle était dans l’euphorie la plus totale ; la preuve en était avec ses sourires niais et ses rires à moitié étouffés en posant sa main contre sa bouche quand elle se rappelait certains moments passés avec le Joker qui s’égrenait dans sa mémoire.
Ayant remis un pied dans la réalité, Padmé n’avait pas pu s’empêcher de parler de cette histoire à Satine, sa grande amie et celle à laquelle elle tenait le plus ici. Depuis que les deux femmes avaient vécu leurs histoires de cœur et de peine dans le plus grand secret dans leur monde, elles avaient décidé, de façon presque inconsciente et tacite, de tout se raconter désormais autour d’un café, d’un thé ou dès que le moment s’y prêtait en raison de leur emploi du temps plus que chargé à toutes les deux. Échange de SMS rapides. Étonnement le plus total de la part de Satine. Padmé réprimait un rire en découvrant sa réponse — avait-elle malgré elle déjà pris les sales tics de son amant maléfique ? Ou était-ce tout bonnement le fruit de son bonheur et de son extase intenses ? On ne saurait dire. Toutefois, ce débordement était suffisant pour qu’elle se lève d’un bon, qu’elle rassemble grossièrement ses affaires et qu’elle sorte de la bibliothèque après avoir annoncé sa venue à son amie à la cafétéria. Si Satine sirotait un café, Padmé s’était commandé un milkshake à la fraise avec deux pâtisseries, dont une pour sa comparse. Elle ne tardait pas à la retrouver à une table, la saluer avec la même énergie débordante et à s’asseoir en face d’elle. « Ça me manquait une discussion entre filles ! » annonçait-elle le sourire aux lèvres avant de prendre une gorgée de son milkshake.
Une fois les politesses habituelles échangées, Padmé entamait enfin sa petite histoire. Elle était très succincte au sujet de sa séparation avec Anakin. « La vie a fait que… » Lançait-elle avec une pointe de tristesse dans la voix, la gorge serrée. Elle fuyait même le regard de Satine en poussant un soupir pour qu’elle ne décèle pas sa peine. Elle n’avait pas supporté le récit de sa fille au sujet de la vie d’Anakin après sa mort : Dark Vador, l’ascension de l’Empire, Alderaan détruite, Leia torturée par ses soins ainsi que Han, la main de Luke… Savoir que ses enfants avaient atrocement souffert à cause de lui… Elle en avait le cœur et les tripes toutes retournées. Jamais elle ne pourrait lui pardonner. Surtout pour Leia qui semblait avoir atrocement souffert et qui portait encore en elle cette trahison la plus barbare qui soit. En sachant tout cela, Padmé s’en voulait d’avoir donné naissance à deux autres enfants, estimant qu’elle avait pris le risque de les mettre dans une situation similaire avec un père aussi instable. Certes, ils étaient bien. Mais chez eux aussi ils avaient été heureux avant qu’il ne cède à l’appel des sirènes pour un plus grand pouvoir et imposer une dictature. Des idées politiques opposées aux siennes et qu’elle ne pouvait cautionner. « C’est comme ça. » concluait-elle finalement, non sans tristesse avec ce sourire mélancolique qui fanait au coin de ses lèvres. Elle se consolait en avalant un morceau de gâteau et retrouvait immédiatement sa bonhommie quand elle abordait la raison de sa visite. « Du coup, j’ai rencontré ce type… Ça n’était pas du tout prévu. Je n’aurai même jamais cru qu’une telle chose puisse être possible, mais… ça m’est tombé dessus. D’un coup. Comme un orage. Je ne suis pas en train de dire que je suis amoureuse ou quoique ce soit, loin de là même. Mais… je me suis… jamais… Sentie aussi vivante avec quelqu’un. » Au ton de sa voix et au soupir qu’elle poussait en même temps qu’elle parlait, on avait l’impression que c’était un soulagement pour elle de l’avouer. Jamais elle n’avait pu se perdre avec quelqu’un, relâcher tout ce qu’il y avait à relâcher comme elle l’avait fait avec le Joker. Jamais elle n’aurait cru que ça lui ferait autant de bien d’extérioriser tout ce qu’elle avait opprimé en elle. « Il est venu il y a… deux semaines environ ? à l’association où je suis bénévole. Il voulait faire un don. On a eu… une discussion assez houleuse ensuite. Donc je ne pensais vraiment pas le revoir, et surtout, je ne voulais pas le revoir. Puis une semaine après cette altercation… il m’attendait devant l’université. Il voulait qu’on fasse un tour pour s’excuser. Au départ, je ne voulais vraiment pas monter. Parce que je ne suis vraiment pas… habituée à ce genre de comportement. Les hommes chez nous… enfin ceux qu’on fréquentait dans notre entourage proche… ils ont des manières. Du respect pour notre rang. Lui… il s’en fiche complètement. » Padmé réprimait un rire en se pinçant la lèvre. Au cours de son histoire, elle omettait volontairement certains détails. Elle ne voulait pas que Satine lui dise ô combien il était dangereux de fréquenter un homme comme le Joker si elle lui racontait la façon dont il l’avait brutalisé, mais aussi terrorisé dans son bureau au local de l’association, tout ça parce qu’elle avait osé le défier et lui montrer qu’il ne l’impressionnait pas. Elle ne lui racontait pas non plus que sa peur s’était accrue en le voyant à la fac ; preuve qu’il l’avait fait suivre et qu’il savait beaucoup de choses sur Padmé, voire tout. Elle ne voulait tout simplement pas entendre Satine lui dire ce qu’on lui avait toujours conseillé toute sa vie : faire attention. Se brider, en somme. S’empêcher de vivre. Padmé était à une période charnière de sa vie où elle avait le besoin presque vital de se jeter en plein dans la gueule du loup sans trop comprendre pourquoi, sans chercher à comprendre pourquoi surtout. Une gorgée de milkshake et une bouchée de gâteau plus tard, elle reprenait le fil de son récit. « Puis… Finalement je suis monté dans sa voiture parce que… Pourquoi pas ? Et c’est là que tout a… dérapé. » Padmé adressait un regard à Satine qui en disant long sur la nature de ce dérapage : un moment volé dans un manoir abandonné perdu au beau milieu de la forêt dans lequel Padmé se projetait. Au moins… ils avaient pu vérifier que l’un des murs était solide. « En bref… Je n’ai pas beaucoup vu la lumière du jour pendant cette semaine… Si tu vois ce que je veux dire. » Elle noyait son sourire en coin dans son verre de milkshake sans que son regard ne perde de sa lubricité, soulignant ainsi la répétition de ses charnels qui furent loin de s’être limité qu’à une seule fois. Padmé ne savait pas ce qui lui prenait. Et elle avait parfaitement conscience de son inconstance. Avant, elle aurait été offusquée, voire honteuse d’un tel comportement parce que Padmé n’était absolument pas de celle qui se pavoisait dans la débauche la plus totale. À croire qu’elle avait besoin de dépasser ses propres limites. Après tout… Qu’était-elle à part une femme dévouée à la politique, aux autres et à ses principes ? À trente-six ans, Padmé ignorait qui elle était réellement. À trente-six ans, elle le découvrait de la pire des manières entre les mains du démon qu’était le Joker. Comme si elle fut soudainement saisie d’un brin de lucidité, elle poussait un profond soupir épuisé et gêné, passant ses mains contre son visage. « Je fais n’importe quoi… vraiment n’importe quoi… Je le sais. Mais… Je crois que… J’ai besoin de ce n’importe quoi. Le type que j’ai rencontré me fait vraiment du bien. Enfin… pas que physiquement. Enfin… enfin tu vois. » Elle riait, de son rire naturel et mélodieux encore épargné par la corruption malsaine du Joker, quand elle s’embourbait dans son explication face à son amie. Il y avait cependant une chose qui était réellement vraie dans tout ça : Padmé était heureuse de vivre sur le fil du rasoir avec le Joker qui la tenait suspendue au-dessus du vide. @Satine Kryze |
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Mar 12 Avr 2022 - 8:32 |
| T’étais intrigué. La petite brune avait éveillé ton esprit et tu avais la vague sensation d’avoir loupé quelque chose, tu étais incapable de dire quoi. Pourtant, dans l’fond, c’était pas de ta faute. On t’avait juste pas mise au courant, mais tu avais la sensation que tu allais vite finir par découvrir des choses qui s’étaient passées en l’espace de quelques semaines. Tout semblait s’être enchaîné et toi même tu avais un emploi du temps de ministre. Toi même tu étais l’esprit pris par un milliard de choses et de pensées, de questionnement et tout ce qui s’en suivait. Alors tu l’attendais, observant ta tasse totalement vide que tu t’empresses d’aller remplir de nouveau en l’attendant. Tu tapes nerveusement des ongles sur le bois de la table, tu observes autour de toi et surtout : tu te demandes comment t’as pu passer à côté de choses aussi énormes, où que du moins, tu soupçonnes énormes. Pour tout dire, tu avais voulu laisser Padmé en paix car elle avait sans doute tellement de choses à gérer avec son accouchement et d’après ce qu’elle t’avait dit elle n’avait jamais pu vraiment se concentrer sur ses enfants après leur naissance. C’était étrange, des sensations dont tu ignorais tout bien que tu t’inquiétais tout de même énormément pour ton neveu qui avait représenté un des membres de ta famille dont tu avais toujours été proche et dont tu avais été en charge pendant un temps. Jusqu’à … Maul en fait. Tellement de questionnements, de choses troubles qui s’étaient passés depuis la prise de pouvoir du sith sur ta planète que tu avais du mal à réaliser que c’était réel et pourtant, ça l’était. Tout l'était. Un enchaînement d'événements divers qui prouvaient que rien ne tournait bien rond et qui avait constamment fait te poser des questions sur la politique que tu avais établis. Est-ce que la neutralité était une bonne chose ? Ça avait pourtant été en ce que tu avais cru, ta conviction la plus profonde. Mais tu ignorais ce qu’il était advenu de Mandalore après la prise de l’Empire, et probablement que c’était pas jolie à voir, surtout avec les Death Watch qui ne voulaient que ta mort. Probablement que beaucoup avaient été heureux, les corrompus pouvant enfin faire leur affaire sans les jedis venant enquêter pour te protéger, mais beaucoup avaient probablement été choqués, traumatisés de savoir que leur souveraine avait été assassinée de la pire des manières qu’il soit. Et pourtant, tu étais là, bien vivante et éveillée. Seule la cicatrice de l’endroit où le sabre t’avait transpercé était visible sous tes vêtements mais en dehors de ça, rien ne laissait à présager ce qui s’était passé au point que tu étais dans un déni des plus total. Tu entames ta deuxième tasse tandis que le reste de la cafétéria se vide doucement, mais certainement. Et après quelques minutes, la brunette se pose à la table avec toi. Tu la salut en l’enlaçant, bien heureuse de voir cette petite brune qui pouvait être la seule à vraiment comprendre ton calvaire et les choses que tu avais vécues. C’était d’ailleurs ça qui vous avait rapproché une fois ici. Si Padmé avait été une personne que tu appréciais vraiment, elle l’était encore plus depuis que vous vous étiez retrouvée. Parce qu’elle comprenait et avait elle-même été confrontée à des choix complexes. Puis au moins, elle avait tout autant d’amour que toi de la politique, ce qui en soit, était assez rare qu’on s’le dise. – Ça tu l’as dis ! Tu avoues, de ton accent toujours bien prononcé. Si celui-ci était juste typiquement celui que tu avais depuis ton enfance, l’éducation de la haute sphère mandalorienne obligeant il n’empêche qu’il restait particulièrement similaire à ceux que de cette planète appelait … british. Et c’était pour cette exacte raison qu’on te demandait toujours si tu étais originaire de Londres, ville dont tu n’avais strictement jamais entendu parlé. Mais soit. – Merci. Tu dis pour la pâtisserie que tu amènes à toi tandis que tu écoutes alors les propos de l’ancienne Sénatrice. T’es pendu à ses lèvres, écoutant chacune de ses phrases, surprise par de tels aveux. Pourtant, tu pouvais pas t’avouer surprise. Tu ne le connaissais pas assez, le dit Anakin, puisque tu l’avais toujours vu uniquement sous la casquette du Général et qu’on s’le dise : il avait la carrure suffisante. Mais tu avais déjà assisté à certaines scènes qui avaient forcément touché ton côté pacifiste, et pourtant, il avait probablement évité l’éternelle dispute du siècle avec son Maître qui aurait pu exploser si lui-même avait affligé ce coup de sabre. – Je ne peux pas dire que je suis étonnée. Tu avoues d’un petit air un peu embarrassé pour ton amie. – Il semble … instable. Est-ce que je t’ai raconté la fois où il a tué un de mes plus proches conseillers ? Tu demandes alors, haussant un sourcil. Il faut dire que c’était pas quelque chose dont tu étais fière, car tu avais songé à appuyer sur la détente quand il avait menacé de faire sauter ton vaisseau, mais il avait eu un point : comment aurais-tu pu te regarder dans un miroir si toi, te clamant pacifiste, tuais un homme ? – En soit, c’était plus ou moins pour nous défendre, surtout que Tal était en fait un traitre, mais tu connais mon opinion sur la violence gratuite et encore plus sur les Jedi. Il faut dire que si tu avais respecté leurs engagements pendant longtemps, très longtemps, la guerre des clones avait changé la donne sur ta vision de ces gardiens de la paix. À tes yeux, il n’y avait rien de très pacifiste à aller sur le terrain se battre et laisser derrière eux des champs de batailles retournés et un peuple entier traumatisé par les évènements. C’était d’ailleurs les principales raisons de votre discorde avec Obi-Wan suite à vos retrouvailles, il y a de ça longtemps. Si il refusait de l’admettre, à tes yeux il y avait une différence entre Gardien de paix et Général de guerre. Et c’était pas le premier à qui tu avais eu affaire, mais bien le second - et malgré ça, ça t’avait pas empêcher d’éprouver quelque chose pour lui. Mais assez parler de Skywalker, tu écoutes les dires de ton amis et presque immédiatement, tu repères quelques red flag. Tu dis rien, tu l’écoutes, tu la laisses parler, dire ce qu’elle a à dire. T’es personne pour juger ses relations, mais t’es bien assez placé pour savoir que l’impulsivité ne mènera à rien. Il suffisait d’ailleurs de voir la différence des rapports qu’elle avait eu avec un jedi et les tiens. Vos vécues étaient à la fois si similaires mais si différents. Tu acquiesces d’un simple signe de tête tandis qu’elle termine son monologue. – Tu as vraiment quelque chose pour les hommes violents, hm ? C’était sortit tout seul, comme ça. Tu avais cru comprendre que son mari avait des problèmes pour gérer sa colère et là elle te parlait d’une altercation violente. Tu te pinces les lèvres, tandis que t’as peut-être été un peu maladroite dans tes propos mais tu n’étais pas réputé pour ne pas dire ce que tu ne pensais - c’était d’ailleurs peut-être la raison pour laquelle le doyen te respectait autant, parce que t’étais une des seules du département de droit à lui dire ouvertement quand il merdait. – Excuse moi, c’est juste que … je sais pas comment je suis supposé ne pas être inquiète avec ça. Tu dis en posant ta main sur celle de ton amie, l'observant de tes prunelles claires. – S’excuser est une chose, mais rien ne garantit qu’il ne recommencera pas. Et tu te retiens de dire que si c’est le cas, tu le descendras peut-être bien trop violemment derrière les tribunaux mais pour l’instant, tu l’garde pour toi. Si Padmé a besoin, elle pourra clairement faire appel à toi à ce niveau là. – Et crois moi, je comprends qu’il y a quelque chose d’excitant à l’idée de briser les règles. Tu sais très bien que si il y a bien quelqu’un qui le comprends aussi bien que toi, c’est moi. Entre Obi-Wan et toi, tout avait toujours été platonique, mais ça ne vous avait pas donné envie de les briser plus d’une fois. Bien au contraire. Seulement, l’un comme l’autre n’aviez pas laissé vos émotions parlés et votre devoir avait toujours pris le dessus. Dans tous les cas, tu n’étais pas certaine de tout ça. Ça t'inquiétait même, tu voyais la douille arriver et tu sentais la descente proche. Ton instinct t’le hurlait, mais qu’est ce que tu allais dire à Padmé ? Tu ne l’avais même pas encore rencontré que tes sens étaient en alerte. – Laisse-moi te poser une question, est-ce que tu es certaine de toi ? Tu demandes en plongeant tes opales azurés dans les siennes. – Est-ce que tu es sûr que ça ne t’apportera que du bien ? Tu respecteras, simplement. Mais dans tous les cas, tu tenais à le rencontrer. Et tu attendais le bon moyen pour dire ça, mais tu devais savoir dans quoi ton amie s’aventurait et probablement que tu pourrais plus facilement te faire une idée. (c) mars. |
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Dim 22 Mai 2022 - 13:16 |
| En un éclair, toute l’euphorie dont tu avais fait preuve jusqu’ici s’était éteinte. Le Joker était un brasier disséminé dans chaque recoin de ton corps, mais Satine était l’eau dont tu avais secrètement besoin pour qu’il ne prenne pas le contrôle total sur ta raison. « Tu as vraiment quelque chose pour les hommes violents, hm ? » La pluie était glaciale, crue et terriblement honnête. Un point qu’on ne pourrait jamais reprocher à la reine de Mandalore puisqu’elle savait si justement remettre les choses à leur place. Pour bien la connaitre, tu savais que Satine avait eu toutes les bonnes intentions du monde en te faisant une telle déclaration, mais tu ne pus t’empêcher de te braquer à cause de ce froissement qu’elle avait provoqué en toi. Tu te sentais comme une gamine réprimandée pour ses bêtises d’adolescentes après avoir succombé aux sirènes du premier bad guy venu. Ton histoire avec le Joker était d’un cliché en plus : la fille de bonne famille qui cédait au truand. Tu te sentais comme Elvira Hancock qui ne pouvait refuser les avances de Tony Montana, la drogue en moins, la folie en plus. Mais tu aimais au fond de toi ce cliché parce qu’il te libérait d’une bienséance dont tu ne voulais plus. En parlant d’étiquette, tu n’avais pas pu t’empêcher de rebondir sur les propos de ton amie en prenant éternellement la défense de celui qui n’était plus ton mari et que tu garderais pourtant jusqu’à la fin des temps dans ton cœur et ton esprit. « Anakin n’est pas né violent. Sa condition d’esclave l’a rendu ainsi. Les Jedi aussi en lui faisant miroiter des choses. Je pense que lui répéter constamment qu’il était puissant et l’Élu d’une prophétie tout en le contraignant de l’autre côté n’était pas la meilleure des méthodes. Et Palpatine a exploité ces failles. Le système et les frustrations qu’ils ont créées en lui l’ont rendu violent. Il ne l’a jamais été avec moi, impudent peut-être, mais pas violent. Sauf sur Mustafar : Palpatine l’a tellement isolé qu’il a cru qu’Obi-Wan et moi l’avions trahi. Mais moi, j’ai vu Anakin sous un jour sous lequel vous ne le connaîtrez jamais. Sur Naboo… Loin de tout… Hors du temps… On était les êtres vivants les plus heureux de la galaxie. Je ne l’ai jamais vu aussi épanoui que lorsqu’il était avec moi. Seul le tabou autour de notre relation pesait. Mais sinon… Jamais il n’a été violent avec moi. Je me sentais comme une déesse qu’il vénérait à ses côtés, avec tout ce qu’une dévotion implique. » Anakin avait toujours été très chevaleresque dans sa manière de te traiter et de te séduire — l’amour maladroit et courtois était sa technique. Jamais tu n’avais connu d’homme plus respectueux que lui dans sa manière de t’aborder et de te traiter. Il te faisait reine de chaque instant de votre vie, mettant tout en œuvre pour que ton bonheur prime puisque le sien passait par le tien. Il s’oubliait pour toi, juste pour chérir un instant d’éternité dans tes bras. Votre amour était fort et passionné et jamais personne ne pourra comprendre un tel sentiment avant de l’avoir vécu. Même si tu restais traumatisée par la conversation que tu eus avec lui sur Mustafar, tu savais que ce n’était pas à Anakin que tu avais eu affaire, mais à cet autre que Dark Sidious avait réveillé et qui avait dévoré l’homme que tu avais tant aimé et que tu aimais encore. Inévitablement, te rappeler de telles choses, aussi heureuses et malheureuses sont-elles, te noyait dans une émotion que tu avais bien du mal à contrôler. Satine te rattrapait au vol en prenant ta main. Tu serrais la sienne et la gratifiais d’un regard rougi par ces larmes que tu retenais et d’un sourire tordu par la peine. Il n’y avait rien à répondre à ce que tu venais de dire. Les réponses donneraient naissance à une discussion stérile puisque tu défendrais Anakin jusqu’à la fin de tes jours. Pour Dark Vador, c’était différent. Tu ne mélangeais pas les deux d’ailleurs — une erreur puisqu’ils n’étaient ni plus ni moins la même personne. Mais ton esprit acceptait mieux les choses en faisant cette distinction. Satine avait compris cette non-nécessité de rebondir sur les propos de son amie en enchainant sur un tout autre sujet.
Étais-tu sûre de toi ? Non. Qui l’est de manière absolue de toute manière ? La vie, le destin ou qu’importe le nom de cette Fortune, t’avait fait prendre un chemin qui se croisait avec celui du Joker. Il y avait forcément une explication métaphysique, divine ou spirituelle à cette rencontre et tu ne la remettais pas en question. Le Joker était probablement une épreuve douloureuse qui t’entrainerait vers quelque chose d’effroyable ou un tremplin pour t’élever. En toute franchise, pour le moment, tu t’en fichais pas mal de la portée qu’il avait ou qu’il aurait sur ta vie puisque tu le connaissais à peine. Dans une démarche totalement puérile, tu te moquais des conséquences. Tu voulais vivre dans l’insouciance, cette même insouciance qui t’avait été refusée parce que tu avais baigné très tôt dans la politique. Tu ne regrettais rien bien entendu parce que tu avais aimé cette existence. Maintenant, tu voulais juste lâcher prise. Aux questions de ton amie, tu affichais un sourire plus franc, galvanisé par une certaine assurance que tu venais de retrouver. Ta poigne sur sa main était plus forte, l’agrémentant d’une caresse avec ton pouce pour la rassurer. « Satine, je ne suis pas naïve. Je sais parfaitement quel genre d’homme c’est. Je ne connais même pas son vrai nom. Il ment. Il manipule. Mais tu sais quoi ? Il est de loin la personne la plus franche que j’ai rencontrée. Parce qu’il est honnête dans sa malhonnêteté. Qu’importe qu’elle soit violente ou crue, il ne cherche pas à la dissimuler. Je sais qu’il va m’écraser, qu’il va agir comme un rouleau compresseur dans ma vie, qu’il va me faire prendre des chemins que jamais je n’aurais osé arpenter. Mais tu sais quoi ? Je m’en fiche. » Parce que le Joker avait déjà commencé son travail sur toi en rendant la limite entre le mal et le bien plus fine, moins tangible au point de disparaitre et confondre les deux mondes. Tu étais dans une phase d’autodestruction pour de multiples raisons, mais les horreurs apprises au sujet de Dark Vador de la bouche de ta propre fille et ton baby-blues insoupçonné dont tu ne te sortais pas étaient les motivations premières de ce saut vers l’enfer. Le Joker avait anesthésié tes peurs, annihilé ta réserve et ta pudeur. Sa folie dégoulinait sur toi, s’infiltrait peu à peu dans tes pores pour agir comme le poison létal qu’elle était. Il te faisait oublier qui tu étais et jamais tu ne t’étais sentie aussi vivante qu’à ses côtés. « J’ai la sensation de vivre pour la première fois, Satine. Je me sens… libérée d’Anakin, de mon statut, de mes problèmes, de mes fils dont je n’arrive pas à m’occuper, de Luke qui me regarde presque comme une pestiférée. » De la poudre aux yeux. Une illusion. La chute sera rude le jour où tu te réveilleras, mais tu préférais vivre dans le déni, sans penser au vide dans lequel tu plongerais ensuite. Ce même déni que tu avais eu avec Anakin. Avec Palpatine. Une réalité que tu n’étais pas prête à confronter. « Ce type, c’est un poison, je le sais. Mais pour le moment… Il me fait beaucoup de bien. Et je n’ai pas envie de m’en dépêtrer. Il n’y a rien de sérieux entre nous, et ça me suffit. J’ai besoin d’être rien ni personne le temps d’un instant. De ne penser à rien. » Les instants vécus avec le Joker étaient comme un saut dans le vide, un suicide assisté dans cette dépression dont tu ne soupçonnais même pas l’existence parce que ce genre de choses n’existait pas chez vous. Tu finissais par lâcher la main de ton amie pour t’enfoncer dans ta chaise et te réconforter avec ton gâteau. « Je te le présenterai, si tu veux. » finissais-tu par lâcher après ta bouchée, adressant à Satine un sourire plus doux. Elle ne verrait probablement pas le brin de lumière que tu avais perçue chez le Joker, mais tu t’en moquais. Tu n’avais pas l’intention de le cacher parce que tu n’avais pas honte de ce qu’il était. @Satine Kryze |
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