Le Sanctum Sanctorum. Ce n’est absolument pas la première fois qu’il foule le sol de cet endroit mystique ; ce fut le cas dans son monde quand le Sorcier Suprême cherchait son successeur. Wiccan devait endosser le rôle, mais les tests furent vite mis entre parenthèses quand Hood décida de mettre la zizanie. Puis, lors de leur arrivée dans cet endroit de folie, le mutant a décidé de revenir régulièrement, notamment quand il a découvert Stephen. Pas celui de son univers, mais celui d’un autre, un ailleurs qu’il n’a pas connu. Quoi qu’il en soit, le Sanctum Sanctorum a beaucoup changé, il s’agit désormais d’un musée et d’une bibliothèque spécialisés dans les arts occultes mais dont la collection s’étend à tous les types d’arts littéraires. Un endroit que le jeune sorcier est heureux de découvrir et de redécouvrir. Il s’agit surtout de son nouveau lieu de travail. S’il était auparavant guichetier du cinéma de la ville, il se trouve qu’il a été embauché comme bibliothécaire dans cet endroit chargé d’histoire et de caractère magique. Billy n’aurait pas peut-être pas dû accepter ce travail, lui qui a peur de retrouver ses pouvoirs, mais c’est ici qu’il aura le plus de chance de comprendre ce qui lui arrive et ce qui est arrivé aux univers de tout un chacun. D’autant plus que cela lui permettra aussi d’avoir un salaire un peu plus élevé puisque la mairie de la ville verse un salaire aux salariés de l’endroit.
Quoi qu’il en soit, le voilà entrain de trier de nombreux ouvrages dans les rayons, un travail peut-être fastidieux mais qui lui donne le sourire aux lèvres, chose qui n’arrive que très rarement depuis qu’il a débarqué dans ce monde il y a trois ans. Il s’agit surtout d’ouvrages fantastiques comme ceux de Stephen King ou encore même des romans fantasy avec le Trône de Fer et d’autres dans cet acabit. Pour le moment, ce ne sont que des choses traditionnelles. Quand il devra aller travailler sur des reliures de vieux manuscrits dont il doit prendre soin, ce sera carrément différent. Il n’a jamais pu voir le Darkhold ; le livre qui contiendrait la connaissance universelle. C’est Stephen qui lui en parlé quand il devait passer les tests. Ce serait un de ces rêves que de pouvoir le feuilleter afin de comprendre ce qu’il est et surtout quels sont les limites de ses pouvoirs personnels sans qu’il ne soit le Démiurge. Cependant, il n’est pas sûr qu’un tel ouvrage soit disponible au Sanctum Sanctorum.
Alors qu’il range les livres, des personnes viennent afin de travailler dans les salles réservées, ainsi que lui demander des conseils sur des albums à emprunter ou à consulter sur place. Il fait de son mieux, et disons qu’il réussit avec brio. La lecture a toujours été quelque chose qu’il apprécie et ce travail est une bénédiction pour lui. C’est avec un sourire certain qu’il s’adresse donc aux « clients / emprunteurs » ; heureux d’être dans un élément qui lui convient parfaitement.
C’est donc le nez dans le Necronomicon de Lovecraft que Billy se tient derrière le guichet de la bibliothèque, ses yeux qui parcourent les lignes aux écritures noires sur fond blanc. Captivé depuis plusieurs jours sur ce livre, il ne parvient pas à s’en éloigner, à le lâcher. Teddy commence même à râler quand il le voit jusqu’à pas d’heure entrain de le lire. Il entend alors la porte s’ouvrir puis se refermer. Il ne lève pourtant pas les yeux, lâchant juste un :
– Bonjour, bienvenue au Sanctum Sanctorum, si vous avez besoin d’aide, je suis là pour vous.
Il baisse enfin son livre puisqu’il arrive à la fin de la page et regarde la personne qui vient d’arriver, et quand il voit un jeune homme qu’il ne reconnaît que trop bien, il se met à sourire avant de lui faire un petit geste pour lui indiquer de le rejoindre.
– Salut Anakin, tu vas bien ?
Il est content de le voir, s’ils se connaissent depuis quelques mois maintenant, il faut dire que le jeune Solo est plutôt intrigué par la magie, par de profondes questions existentielles auxquelles le Démiurge n’a pourtant aucune réponse.
Dernière édition par William Kaplan le Jeu 29 Sep - 17:05, édité 1 fois
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Lun 11 Avr - 23:08
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
—⥼ ※ ⥽—
Teach me how it is possible
Jusqu’à maintenant, il ne connaissait pas ce lieu. Et pourtant... comment aurait-il pu passer à côté ? Rien que la façade n’avait rien à voir avec ce qu’il pouvait trouver autour, et l’énergie qu’elle dégageait... Peut-être la ressentait-il seulement maintenant parce qu’il avait retrouvé sa connexion à la Force. Cette pensée ne le rassurait pas vraiment : c’était effrayant combien il pouvait être aveugle sans la Force. Sourd, aveugle, et parfois même insensible à l’odeur ou au toucher. Et s’il était passé deux rues à côté sans réaliser un seul instant qu’un endroit si... dense existait ?
Il profita de cette après-midi-là pour venir. Normalement il aurait dû se trouve au lycée, suivre des cours de lycéen, mais... enfin... il n’était pas toujours le bon élève qu’on pensait. Cet endroit l’intriguait trop.
Une grande inspiration, la lanière de son sac de cours serrée entre ses doigts, le Jedi poussa la lourde porte. L’intérieur ressemblait... à une librairie. Des étagères de livres, la plupart semblaient même récents. Il ignorait pourquoi, mais aux premiers abords, Anakin se sentait déçu. Il y avait même des comics à disposition. Un petit sourire lui échappa malgré tout : il y venait d’en voir un avec Flash dessus. Ça aurait fait plaisir à Dash... Peut-être qu’il avait déjà lu ce numéro, l’adolescent était si facilement perdu dans ces histoires de super-héros. Il n’y en avait pas dans son monde. Encore moins masqués.
« Bonjour au Sanctum Sanctorum, si vous avez besoin d’aide, je suis là pour vous. » fit une voix de l’autre côté du comptoir, et machinalement, Anakin tourna la tête vers lui. Il eut un sourire quand il reconnut ce visage penché sur son livre. Un visage familier. « Monsieur Kaplan ! » s’exclama-t-il en se rapprochant. « J’avais bien entendu que vous travailliez ici maintenant ! Comment allez-vous ? »
Il avait maintenant les mains sur le comptoir, cherchant ses mots. Ce lieu n’était pas ce dont il aurait pensé à l’extérieur, mais cette sensation persistait. C’était chargé en... quelque chose de vieux, et de puissant. Quelque chose que monsieur Kaplan ne pouvait pas ignorer, n’est-ce pas ? Il s’y connaissait beaucoup en magie, bien plus que lui. Un simple Jedi. Un adolescent. Mais peut-être ne ressentait-il pas ce qu’il y avait ici. Il n’en savait trop rien. Sur tout ce temps où il avait discuté avec lui, Anakin se rendait compte qu’il ne connaissait pas grand-chose sur lui. Son histoire, ou sa famille... Enfin, il savait quand même qu’il était sympa, et qu’il était de bons conseils sur des livres ou des films ! Anakin aurait adoré lui conseiller des choses, lui aussi. Si seulement il y avait des holos ici... ou la collection d’holocrons et d’écrits du Temple de Yavin IV.
« Je me demandais... Il y a quels genres de livres ici ? En termes de... j-je ne sais pas trop. Ce n’est pas juste une librairie, pas vrai ? Il y a quelque chose ici. Et je... eh bien... je cherche quelque chose. »
S’il pouvait ce facepalmer maintenant, il le ferait. Sérieusement Anakin... tu ne pouvais pas sembler plus louche.
Le jeune Anakin est un incorruptible curieux. Billy s’en est déjà rendu compte puisqu’ils se sont rencontrés il y a de cela maintenant un certain temps. Ils parlaient beaucoup, surtout des dons qu’ils possédaient dans leurs mondes respectifs. L’adolescent venant d’un endroit où la magie correspond à ce qu’il appelle la Force cherche à comprendre, à savoir pourquoi ils se retrouvent tous ici, sans aucune attache avec ce qui était leur quotidien. Si le sorcier avait les réponses, il les lui auraient données, mais malheureusement, ce n’est pas le cas, tout ce qu’il sait, c’est que même les plus grands ne savent pas. Ils ne désespèrent cependant pas de comprendre, peut-être un jour.
Quoi qu’il en soit, Wiccan est heureux de voir son jeune acolyte, leurs discussions sont souvent très agréables et posent les bases de ce qu’est la magie pour eux. Chacun ayant une vision complètement différente puisqu’elle n’est pas la même. Pour William, il s’agit d’une force que certains individus possèdent de par leur nature ou par leur apprentissage dans certains cas. Pour Anakin, la Force existe dans toute chose et seuls quelques élus sont capable de la maîtriser, de l’utiliser à leur avantage. Deux visions qui s’opposent, mais qui ont des similitudes étranges.
Ainsi donc, le voir au Sanctum Sanctorum n’est pas un hasard. Cet endroit dégage une… certaine force mystique qu’il est impossible de louper. Ne serait-ce que par son architecture des plus étranges, mais également par le contenu qu’il possède.
– Monsieur Kaplan ! J’avais bien entendu que vous travailliez ici maintenant ! Comment allez-vous ?
– Je vais bien, merci, et je t’en prie, tu peux me tutoyer et surtout m’appeler par mon prénom, je ne vais pas te manger.
Dans tous les cas, Anakin au comptoir, pose ses mains dessus et semble passablement embêté par quelque chose. Le jeune garçon est assez pointilleux, et il semble presque qu’il cherche exactement les mots qu’il doit prononcer. Billy sait exactement ce qui l’amène ici, mais il n’a pas l’intention de brusquer sa psyché, chaque chose doit prendre son temps, et c’est bien mieux ainsi. Cet endroit a le don de… rendre les gens assez mal à l’aise, et lui-même ressent tout cela. Dans son monde, il n’était venu qu’une fois au Sanctum Sanctorum, quand le Sorcier Suprême lui faisait passer les tests afin qu’il puisse prendre la relève, et il se souvient de l’impression qu’il avait eu. Il se sentait tout petit, et ça n’a pas changé.
– Je me demandais... Il y a quels genres de livres ici ? En termes de... j-je ne sais pas trop. Ce n’est pas juste une librairie, pas vrai ? Il y a quelque chose ici. Et je... eh bien... je cherche quelque chose.
Le nouveau bibliothécaire se met à sourire avant de sortir de derrière le comptoir pour se positionner à côté du jeune homme beaucoup trop curieux. Dans le fond, Anakin est une version de lui-même plus jeune, vouloir tout savoir, vouloir tout comprendre. Sauf que Billy à son âge n’était pas encore au courant de tout, de la magie, de ces choses incroyables.
– Tu cherches des réponses, comme toujours je présume. Viens avec moi.
L’ancien sorcier aux pouvoirs inexistants se décide à l’entraîner à sa suite dans le grand bâtiment. De toute manière, il n’est pas seul ici, ses collègues pourront le remplacer le temps qu’il s’occupe d’un client non ? Alors il se décide à monter les escaliers pour l’entraîner à sa suite dans une des ailes du musée, un endroit où des objets anciennement magiques se situent.
– Tu es dans le Sanctum Sanctorum. Cet endroit est une barrière protégeant la planète des invasions surnaturelles néfastes, il existait en tout trois lieux similaires, chacun était chargé en énergie magique pour créer ce que l’on appelle le sceau de Vishanti. Ce n’est pas étonnant que tu trouves cet endroit particulier. Malheureusement, il ne possède plus aucune de trace de magie, du moins pas comme on l’entend.
Il y en a toujours, mais elle réside dans ces objets entreposés. Certes ils n’ont plus de capacités, mais ils semblent toujours montrer des vestiges de ce qu’ils ont pu être. Certains ne sont que des reliquats ou des répliques de ce qu’ils étaient dans son monde à lui, comme Mjölnir, le marteau de Thor ou encore Excelsior, l’épée magique qu’était censé brandir son fiancé pour devenir le roi de l’univers. Désormais, tout cela n’appartient qu’au passé, mais il a bon espoir qu’ils puissent trouver des réponses aux questions de leur mémoire et de leurs interrogations actuelles et à venir.
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Jeu 14 Avr - 18:47
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
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Teach me how it is possible
Anakin eut un petit rire embarrassé. Il avait l’habitude de vouvoyer les gens sans même se poser de questions maintenant, mais c’était vrai que ça paraissait un petit peu déplacé avec William. Ils se connaissaient davantage que de simples... adolescent à adulte. Cette situation le rendait un petit peu... mal à l’aise. Peut-être que c’était cet endroit. Le garçon releva les yeux au plafond, puis sur les murs. Il y avait vraiment quelque chose ici. Billy lui semblait plus paisible : son sourire avait quelque chose de rassurant... « Tu cherches des réponses, comme toujours je suppose. Viens avec moi. » dit-il très calmement, invitant Anakin à le suivre.
C’était sûrement une partie plus privée, les autre clients et visiteurs ne semblaient pas avancer jusqu’à l’escalier qu’ils empruntaient. Ou alors peut-être que ça ne les intéressaient pas. L’atmosphère changeait au fur et à mesure qu’il avançait, et l’adolescent put maintenant apercevoir un nouveau couloir, une longue salle remplie d’objets exposés qui ne ressemblaient en rien à une bibliothèque ordinaire. Cette fois-ci, tout ce qui était sur ces étagères semblaient en lien avec les vibrations de cet endroit... Anakin avança de quelques pas timide, passant un regard curieux mais ignorant sur tout ce qui l’entourait.
« Tu es dans le Sanctum Sanctorum. Cet endroit est une barrière protégeant la planète des invasions surnaturelles néfastes, il existait en tout trois lieux similaires, chacun était chargé en énergie magique pour créer ce que l’on appelle le sceau de Vishanti. Ce n’est pas étonnant que tu trouves cet endroit particulier. Malheureusement, il ne possède plus aucune de trace de magie, du moins pas comme on l’entend. » expliqua patiemment Billy.
« Du coup... est-ce que ça veut dire que sur l’île se trouvent deux autres temples comme celui-là ? … Pardon, d’autres Sanctum Sanctorums ? Mais s’il ne possède plus cette connexion à la magie alors... je ne comprends pas pourquoi je ressens cette... énergie. »
Ça lui arrivait sur des lieux particulièrement réceptifs à la Force – c’étaient même sur ces lieux qu’on avait construit les Temples Jedi – et si la Force était semblable à la magie, alors cet endroit ne devait pas être entièrement exclus de ce long cycle, n’est-ce pas ?
Tout en réfléchissant, il passa sa main sans réfléchir sur les vitrines de tous ces objets, s’arrêtant légèrement sur une large épée. Quelle drôle d’arme.
« Je me demandais si on pouvait trouver ici des traces des... autres mondes d’où viennent ceux qui sont arrivés ici. Je ne sais même pas si c’est possible... mais je sais que certains ont retrouvé leurs proches, leur famille. Mais ma famille à moi... » Il inspira un coup, cherchant ses mots. « … ils semblent tous venir d’une vie où je n’ai pas existé. Alors... peut-être que cette île altère quelque chose quand elle entraîne les gens ici. Ou les aspire. Je ne sais pas trop. Maintenant que je le dis à voix haute, ça semble si stupide ! »
En vérité, William, même s’il est doué et potentiellement l’une des personnes les plus puissantes de tous les univers confondus, reste un gamin paumé qui ne sait pas comment la magie fonctionne, ni comment la sienne est sensée fonctionner. Il ignore encore trop de choses, et surtout il n’a personne sur qui compter d’autant plus qu’il n’a pour le moment récupéré aucun de ses pouvoirs. Cela le fait angoisser d’ailleurs. Sera-t-il capable d’user de sa magie à nouveau un jour ? Il l’espère. Mais il n’espère pas en même temps, par peur de ne pas réussir à gérer, à devenir cette bombe à retardement qu’il avait pu être dans son ancien monde, de là où il vient.
Et là, il se retrouve face à un garçon encore plus perdu que lui, qui ne sait rien à rien et qui cherche des réponses. Un comble pour son inexpérience personnelle car les réponses, il ne les possède pas. William ne peut formuler que des hypothèses, des supputations sans aucun fondement réel.
– Du coup... est-ce que ça veut dire que sur l’île se trouvent deux autres temples comme celui-là ? … Pardon, d’autres Sanctum Sanctorums ? Mais s’il ne possède plus cette connexion à la magie alors... je ne comprends pas pourquoi je ressens cette... énergie.
A nouveau, il n’a aucune réponse à lui fournir. La réalité, c’est que non. Il n’y en a qu’un, au sens strict du terme. Les deux autres ont disparu ; mais sont-ils dissimulés dans d’autres bâtisses de l’île ? Il ne saurait dire, peut-être oui.
– Je ne pourrais pas te répondre. Peut-être, mais je n’en mettrais pas ma main à couper.
Il préfère être honnête, lui dire ce qu’il sait, sans aucun détour, ou même lui avouer son ignorance la plus totale. S’il avait retrouvé Stephen, peut-être qu’il aurait pu lui poser la question, mais ce n’est pas le cas, alors il fait avec les éléments qu’il possède pour le moment.
– Je me demandais si on pouvait trouver ici des traces des... autres mondes d’où viennent ceux qui sont arrivés ici. Je ne sais même pas si c’est possible... mais je sais que certains ont retrouvé leurs proches, leur famille. Mais ma famille à moi... ils semblent tous venir d’une vie où je n’ai pas existé. Alors... peut-être que cette île altère quelque chose quand elle entraîne les gens ici. Ou les aspire. Je ne sais pas trop. Maintenant que je le dis à voix haute, ça semble si stupide !
Cette fois, c’est plus délicat et William peut tenter de l’aiguiller. Il commence à comprendre quelques petites règles qui dictent la réalité dans cette île. Les morts reviennent à la vie, des personnes identiques peuvent exister en même temps alors même qu’elles ne sont pas totalement identiques. Cet endroit est étrange, regorge de mystères inexpliqués et surtout il est complexe à comprendre.
– S’ils viennent d’un monde où tu n’existes pas, c’est qu’ils ne sont pas de ton monde. C’est aussi simple que cela. J’ai trouvé une femme qui ressemble exactement à ma mère, du moins, elle pourrait être ma mère puisque le Multivers existe. Mais ce n’est pas elle, parce que dans son monde, je n’ai jamais grandi, je suis resté ce petit garçon qu’elle avait créé par la magie.
Il tente de lui dire les choses les plus simplement possible. Il pourrait partir dans des divagations sur les différentes réalités, sur les mondes parallèles, mais il n’a pas envie de tout cela, ce serait trop compliqué pour Anakin.
– Viens, suis-moi, je vais te montrer quelque chose.
William emboîte le pas pour guider le jeune garçon à travers les vitrines exposant des objets magiques, du moins, qui étaient magiques, ici ce ne sont que des objets décoratifs pour le moment. Il ne sait pas si un jour ils retrouveront leur usage, mais c’est une bien autre question.
Tous deux arrivés devant une vitrine exposant une épée assez imposante, Billy la montre au jeune garçon pour tenter de lui expliquer différemment les choses.
– Cette épée, c’est Excelsior. Dans mon monde, c’est l’arme la plus puissante qui existe, mon fiancé devait la brandir pour devenir le roi de la galaxie. Et pourtant, dans mon monde, il ne l’a jamais trouvé. Je sais que dans d’autre ça a été le cas. Cette épée néanmoins n’est pas celle de mon fiancé. Tu comprends ce que je veux dire ?
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Mer 18 Mai - 16:06
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
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Teach me how it is possible
« S’ils viennent d’un monde où tu n’existes pas, c’est qu’ils ne sont pas de ton monde. C’est aussi simple que cela. J’ai trouvé une femme qui ressemble exactement à ma mère, du moins, elle pourrait être ma mère puisque le Multivers existe. Mais ce n’est pas elle, parce que dans son monde, je n’ai jamais grandi, je suis resté ce petit garçon qu’elle avait créé par la magie. » Anakin fit une légère moue. Ça ne semblait pas aussi simple que ça, du moins, il ne pensait pas que ce serait aussi binaire. Il connaissait les sosies – assez pour savoir que le meilleur ami du garçon avec qui il sortait avait le même visage que lui – et il avait conscience que l'histoire dans ces autres univers n'étaient pas la même que la sienne. Mais... quand même... son regard se baissait, tâchant de comprendre au mieux. « Mais ta mère, elle te connaît. Je veux dire... c'est une autre version de toi. J'ai rencontré mon père et mon oncle, et ils n'ont jamais entendu parler d'un Anakin Solo de leur vie avant de me rencontrer. » Sa voix s'était baissée, faisant de son mieux pour camoufler la tristesse qui le prenait chaque fois qu'il y songeait. La famille avait toujours été une valeur prédominante dans sa vie : tout ce qu'il faisait, pensait, aspirait à devenir avait un rapport avec sa famille. On ne l'avait considéré comme un individu en dehors de cette connexion. Et ici, il se sentait comme un orphelin.
Une voix dans le fond de sa tête lui répétait que c'était peut-être parce que c'était le souhait de son père, après tout ce qui s'était passé. Anakin ferma les yeux et secoua la tête, avant de relever la tête vers William, priant pour qu'il n'ait pas entendu ses pensées. Il ne voulait pas qu'il s'inquiète.
Alors il posa ses yeux sur cette épée qu'il lui présentait. Dès le début il avait senti quelque chose à son égard, il était chargé... d'écho. De souvenirs qui ne lui appartenaient peut-être pas. C'était difficile de percevoir ce genre d'aura à travers la Force.
« Elle ne ressemble pas aux épées de mon monde. » sourit légèrement Anakin, pour essayer de relâcher de la pression dans sa tête. Mais ça ne l'empêchait pas d'écouter attentivement. C'était la première fois qu'il rencontrait quelqu'un parlant de la galaxie et de l'espace, et qui ne venait pas de son monde. Ou... une autre version de son monde. « J'espère... qu'il est un roi un peu comme Aragorn... » lâcha-t-il un petit peu maladroitement. Dash lui avait fait regarder le Seigneur des Anneaux, et honnêtement, il s'était pris à adorer l'univers. « Chez nous, on n'avait pas de roi, mais un empereur, et c'était plutôt une dictature que mes parents ont dû affronter. Il était aussi question de destinée, de foi, de légitimité... » Il se concentra davantage sur cette lame. Ce qu'il percevait n'était pas plus claire. « Tu veux dire... pas encore celle de ton fiancé ? S'il y est destiné, alors... eh bien... je pense que d'une façon ou d'une autre, il la trouvera, non ? »
Il se tourna une nouvelle fois vers William, avec une petite moue. À en juger par son expression, ce n'était pas tellement l'argument qu'il essayait de souligner.
« Je... J'avais ce genre de destinée, moi aussi. Ça fait bizarre. Ton fiancé... est-ce que tu sais où il est ? Ou... il est comme ma famille... ? »
En réalité, William comprend très bien les inquiétudes et les doutes du plus jeune. Il les a partagé au début. Néanmoins, celui-ci est bien plus habitué aux histoires de voyages dans l’univers et dans les univers. Même s’il lui manque encore les clés de compréhension de beaucoup d’éléments, le sorcier a les bases, et cela lui permet donc d’apporter certaines réponses à Anakin qui a énormément de questions à poser. Et il fera de son mieux pour tenter de l’aider du mieux qu’il le peut.
Anakin pose des questions sur sa famille, et ce sont des choses qu’il ne peut pas savoir. C’est pour cette raison qu’il a décidé de l’emmener voir l’épée Excelsior pour tenter de lui apporter d’autres réponses. William tente d’être le plus clair possible, mais comment faire quand il s’agit de voyages multiversels ?
– Elle ne ressemble pas aux épées de mon monde.
C’est tout ce qu’il trouve à dire ? Billy sourit, rit un peu en le voyant observer l’épée magique. Il comprend d’ailleurs ce que veut dire le plus jeune. Chaque monde semble différent, et rien ne se ressemble. Des constantes et des variables. Il ne sait pas d’où vient cette phrase, mais elle semble correspondre à ce qu’il essaye de lui faire saisir.
– J'espère... qu'il est un roi un peu comme Aragorn... Chez nous, on n'avait pas de roi, mais un empereur, et c'était plutôt une dictature que mes parents ont dû affronter. Il était aussi question de destinée, de foi, de légitimité...
William n’a pas la référence du plus jeune, alors il ne répond pas, mais cependant, ce qu’il dit est atroce. Une dictature… il n’imagine pas vivre sous un tel régime, ne serait-ce que parce qu’il est homosexuel et que généralement, ça ne fait pas bon ménage. Il hoche la tête en entendant parler de destinée et de foi, parce que ça il le comprend, lui était fait pour devenir le Démiurge par exemple.
– Tu veux dire... pas encore celle de ton fiancé ? S'il y est destiné, alors... eh bien... je pense que d'une façon ou d'une autre, il la trouvera, non ?
Cette fois-ci, c’est bien plus compliqué de répondre à cette question. La vérité, c’est que leur arrivée dans cet endroit est étrange et inexplicable, alors est-ce que le destin continuera de fonctionner même ici ? Il n’en mettrait pas sa main à couper.
– Je... J'avais ce genre de destinée, moi aussi. Ça fait bizarre. Ton fiancé... est-ce que tu sais où il est ? Ou... il est comme ma famille... ?
Il sourit tristement. Oui, il sait où il est, son fiancé l’attend à la maison, ou alors il est au travail. Il n’en sait trop rien, mais il l’a retrouvé.
– J’ai retrouvé mon fiancé oui. Mais je crois que tu n’as pas compris ce que je voulais te dire en réalité Anakin, l’ancien sorcier marque une pause, histoire de chercher ses mots avant de reprendre. En même temps c’est pas étonnant, c’est vraiment le bazar cette histoire.
Il faudrait parler en des termes simples, lui expliquer les choses aussi simplement possible. D’autant plus qu’il a tendance à utiliser un jargon qui n’est pas adapté pour tout le monde. Et si Anakin n’a pas l’habitude de parler de Multivers c’est probablement parce que cela n’existe pas dans son univers à lui.
– D’où je viens, on parle de Multivers, le mot est éloquent tu remarqueras. Je viens de la Terre-616, mais il existait d’autres Terre, dans des univers parallèles. Dans un univers qui n’est pas le tien, les choses ne se produisent pas comme dans le tien, pas forcément.
William essaie de lui faire saisir ce qu’il essaye de lui démontrer. Et il lui vient alors une idée. Il parlait de Wanda tout à l’heure, et du fait qu’elle ne l’avait pas reconnu parce qu’il n’était pas son fils à elle, mais à une autre version d’elle, une version qu’elle n’a jamais vue ni connue. C’est par ce biais là qu’il va devoir entamer une autre explication.
– Je te parlais de ma mère. Elle n’est pas ma mère, c’est une autre version d’elle, et moi je ne suis pas son fils. Je suis une autre version de son fils, une version qui a grandi et qui n’a pas vécu les mêmes choses. Nous avons vécu dans deux univers différents malgré certaines similitudes.
Il espère être plus clair cette fois. Mais il se doute que ça doit être dur à avaler pour le plus jeune, parce que cela peut remettre en cause tout ce à quoi il peut croire. Il aimerait avoir des preuves à lui fournir, mais il ne peut pas, il aurait retrouvé ses pouvoirs, ce serait l’idéal, mais il ne peut penser comme ça, pas alors que l’existence même de sa magie pourrait menacer l’île entière.
– Mon futur fiancé ne touchera pas à cette épée là, ce n’est pas la sienne, ça ne marchera pas. Une autre apparaîtra si la destinée existe toujours dans cet endroit de malheur.
William se mord la lèvre inférieure après avoir parlé, parce que cela lui rappelle l’épée de Damoclès qui tourne au-dessus de sa tête. Il redeviendra la puissance inouïe qu’il a pu être, du moins si le destin existe toujours.
– Ainsi si tu me suis, les gens que tu as retrouvés ici, même s’ils exactement les mêmes que ceux de ton univers, cela ne veut pas dire qu’ils sont de ton univers, ou encore ta famille. Ces derniers sont quelque part, ici, et cette île regorge de magie qui fait tout fluctuer. Des constantes et des variables.
Tout en lui parlant, le sorcier pose sa main sur son épaule en lui souriant afin de lui communiquer toute son affection, parce qu’entendre de tels mots ne doit pas être évident à accepter. Le pauvre Anakin cherche sa famille, et cela fait longtemps, il a besoin d’aide et si William peut lui fournir cette affection qu’il désire, il le fera avec plaisir.
Invité
Mer 18 Mai - 19:46
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
—⥼ ※ ⥽—
Teach me how it is possible
Anakin tourna encore une fois son regard sur l’épée, pour s’empêcher de regarder William. Ces histoires de Multivers, ces mondes sur des mondes... Cela n’existait pas dans son propre univers. Il n’y en avait qu’un, et ils devaient faire avec. Ou du moins, il croyait. Venant de quelqu’un qui était déjà, en quelques sortes, un sorcier, il devrait être capable de comprendre tout ça. Et d’une certaine façon, ça faisait sens. Son père ressemblait à son père : il avait les mêmes tics, les mêmes expressions, mais sa vie était différente.
« Mais c’est toujours un autre William... » dit-il, plus bas. « Cette autre version de ta mère a un fils qui est une autre version de toi. Il a ton nom, je suis sûr qu’il te ressemble au même âge. … non… ? »
Le cœur battant, il revint affronter le regard compatissant du sorcier.
« Je l’ai senti. Ce Han, c’est un Han. Il a le même... écho dans la Force. Ils possèdent la même source de force vitale, ce même infiniment petit. Et moi... » il inspira, mais il se rendait compte que l’air restait dans sa gorge, et il n’y avait pas davantage d’oxygène dans ses poumons. « Moi je n’existe pas dans son monde. »
L’avouer de vive voix était plus douloureux qu’il l’aurait songé. « Il aurait dû connaître une autre version de moi, non ? Un autre Anakin Solo, qui lui manquerait, qu’il aimerait. Mais je n’existe juste pas. » La main qu’avait posé William sur son épaule fut un geste tendre et compatissant, mais malheureusement insuffisant pour rassurer l’adolescent qui se laissa glisser par terre, le dos contre le mur, et les bras resserrant ses genoux. Son cœur tambourinait encore plus, sa voix se faisait aussi saccadée que sa respiration, mais il ne craquerait pas. Il ne voulait pas craquer. Il devait rester maître de lui-même, s’apaiser. Telle était la voie d’un Jedi. « Chaque fois que je rencontre quelqu’un de ma famille, moi je les connais. Mais pas eux. Ils ne savent jamais qui je suis ! Ils se sentent toujours une obligation morale à mon égard, parce que je leur dis que je les connais, et parce que je suis mineur... mais ils ne savent jamais qui je suis. Ce n’est pas juste... »
C’était peut-être à cause de lui. Il aurait du mal à se qualifier d’innocent dans son monde, peut-être que c’était pour ça.
« Est-ce que... toi tu as retrouvé des gens de ton monde ? » hésita-t-il à demander après un moment. « Tu parlais de ton fiancé... Si cette épée n’est pas la sienne, peut-être que lui... peut-être que lui, c’est celui que tu connais... ? »
Anakin commence à comprendre de quoi parle son aîné ; ce dernier le voit dans ses yeux, l’entend dans ses paroles. Il s’effondre, petit à petit et toutes ses convictions viennent tomber les unes après les autres. Et c’est avec une extrême tendresse que le plus vieux voit le jeune s’asseoir par terre, s’écroulant comme si tout le poids du monde s’abattait sur ses épaules. Il se recroqueville contre un mur, replie ses genoux contre son torse ; on dirait un pauvre chat famélique, et cela brise le cœur de William, qui ne peut que se reconnaître dans ce genre d’attitude. Il faisait la même chose. Non, il fait la même chose. Quand quelque chose ne va pas, il se replie sur lui-même, comme pour se protéger du monde extérieur qui l’assaille trop violemment.
– Chaque fois que je rencontre quelqu’un de ma famille, moi je les connais. Mais pas eux. Ils ne savent jamais qui je suis ! Ils se sentent toujours une obligation morale à mon égard, parce que je leur dis que je les connais, et parce que je suis mineur... mais ils ne savent jamais qui je suis. Ce n’est pas juste...
Billy vient alors se positionner à côté de lui, mais il étend ses jambes et vient poser sa main sur le pied le plus proche de l’adolescent, et le tapote gentiment, comme pour lui redonner du courage, de la confiance et de l’affection. Le pauvre souffre depuis trop longtemps et il n’arrive pas à retrouver de l’espoir. Et il ne peut que le comprendre, au début, il pensait pareil, mais avec le temps, on finit soit par tourner la page, soit par retrouver ceux que l’on aime. Et à défaut, on fait son deuil, comme on le peut.
– Est-ce que... toi tu as retrouvé des gens de ton monde ? Tu parlais de ton fiancé... Si cette épée n’est pas la sienne, peut-être que lui... peut-être que lui, c’est celui que tu connais... ?
Wiccan sourit tristement. Il voudrait lui remonter le moral, mais s’il lui pose ce genre de question, il va devoir dire la vérité qui peut le blesser. Pourtant, de façon éthique, il n’a pas le choix que de lui raconter tout ce qui est vrai.
– Oui, j’ai retrouvé mon fiancé, au bout d’une année, mais je n’ai pas retrouvé mon jumeau, ni ma mère. Et pourtant, j’étais persuadé d’avoir tué l’homme de ma vie dans mon univers avant de me retrouver ici… une longue et sordide histoire…
Le sorcier baisse les yeux, honteux d’avoir eu de tels rêves. Ce n’était pas la réalité, mais le Démiurge a dû modifier ses souvenirs avant de basculer dans ce monde chaotique qui est le leur à tous désormais. Il pensait avoir tué Teddy avec un sort mal prononcé, et ça l’a détruit pendant des mois durant.
– Tu sais, on perd tous des gens, toute notre vie. Puis, l’on retrouve d’autres personnes qui éclairent nos routes et qui nous montrent le chemin, une autre voie emplie de douceur et d’amour. Et on remercie le ciel de les avoir fait croiser le cours de nos existences.
En prononçant ces mots, il pense bien évidemment à Hana, sa meilleure amie, mais également à Jonathan qu’il a rencontré dans cette île et à d’autres personnes qu’il aime plus que de raison alors qu’ils ne se connaissaient pas avant de débarquer ici.
Il tourne alors la tête vers le jeune homme, tout en lui souriant tendrement, content d’avoir cette conversation avec une personne comme Anakin, qui en a terriblement besoin.
– Tu n’es pas seul. Je suis là moi. C’est vrai qu’on ne se connaît pas encore très bien, ni depuis longtemps, mais je me suis attaché à toi, comme à un petit frère.
Il retire alors sa main pour venir se passer les doigts dans ses longues mèches brunes, geste satisfaisant qui a toujours le don de le détendre plus que de raison. William sourit toujours avant de continuer de parler, à cœur ouvert, et ça lui fait un bien fou.
– Si tu as besoin, viens me chercher, peu importe pour quoi, d’accord ?
Le sorcier ne dit jamais de paroles vaines, il connaît l’importance des mots et des incantations, alors il n’aime pas parler pour ne rien dire. D’autant plus qu’il est sincère et qu’il essaye d’insuffler son honnêteté dans ses propos.
Invité
Jeu 19 Mai - 16:48
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
—⥼ ※ ⥽—
Teach me how it is possible
Anakin sentit le poids de William quand il s’assit à ses côtés, mais il ne réagit pas. Il n’avait juste... pas la force d’utiliser ses jambes.
« Oui, j’ai retrouvé mon fiancé, au bout d’une année, mais je n’ai pas retrouvé mon jumeau, ni ma mère. Et pourtant, j’étais persuadé d’avoir tué l’homme de ma vie dans mon univers avant de me retrouver ici… une longue et sordide histoire… »
Anakin sourit légèrement, même si la moitié de son visage était cachée entre ses genoux. Au moins, William avait retrouvé quelqu’un. Et ce n’était pas n’importe qui, mais son fiancé. Aux yeux d’Anakin – peut-être faussés par une idée romancée du mariage – cela signifiait que c’était sa moitié, son « ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps ». Enfin, il savait que le mariage était plus compliqué que ça, celui de ses propres parents avait été particulièrement chaotique. « Je vois... » Mais son sourire s’effaça presque aussi vite qu’il n’était venu. « Oui. Je... Je suis un peu familier avec le concept de ''perdre des gens''. » C’était dit sur le ton d’une petite plaisanterie, mais c’était la vérité. Anakin ne s’était pas rendu compte de combien cette situation l’épuisait. Nourrir des espoirs à chaque fois rendait chaque déception plus lourde, et jusqu’à maintenant, il n’avait pas réellement calculé cette fatigue émotionnelle.
« Enfin... d'après le Code Jedi, il n'y a pas de Mort, il n'y a que la Force. » il haussa lourdement les épaules. Bien sûr, il en connaissait la signification, son oncle lui en avait souvent fait la leçon, et il savait aussi que c'était à lui de trouver du sens à ces mots... mais Anakin ne s'en sentait pas l'énergie. Cela dit, un début de sourire naquit sur ses lèvres. Les mots de William le ramenaient à ces nouvelles rencontres qu'il avait fait ici.
Dash, surtout.
Et William aussi.
« Comme un petit frère ? » répéta-t-il, à la fois surpris et amusé. Il ignorait que William le voyait ainsi. Au mieux, peut-être, un ado auquel il pouvait s'identifier, ou un potentiel ami. Maintenant qu'Anakin y pensait, il réalisait qu'il n'avait pas réellement pris le temps de parler avec William et il le regrettait. Lui aussi ressentait une certaine connexion entre eux deux. « C'est amusant... parce que parfois, tu parles un petit peu comme mon grand frère. En moins énervant. » ajouta-t-il, pour bien spécifier les choses. « Il aime bien les choses compliquées, et les expliquer. Comme toi. » Il sourit à cette pensée. L'image de Jacen parlant philosophie, mystères et théories avec William s'imposait comme une évidence, maintenant. Ils s'adoreraient, s'ils se connaissaient. « Moi je suis plus du genre à les expérimenter. » dit-il, avec un timide élan de fierté.
Finalement, il se laissa à déplier ses jambes à son tour, imitant William.
« Tu as l'air d'en connaître un rayon, sur le... Multiunivers... » il avait espéré ne pas faire de faute en le disant, mais ça ne sonnait pas bien, alors il fit une grimace maladroite. « Tu l'étudies depuis longtemps ? »
William ne comprend pas trop ce à quoi fait référence Anakin quand il parle de « code » ou encore de « jeudi » – d’ailleurs, il ne doit pas bien le prononcer – mais tout ce qu’il ressent, c’est une certaine rancœur, ou alors peut-être plus des regrets. Il est bien trop jeune pour avoir ce genre d’émotions sur les épaules, mais est-on un jour préparé à vivre la mort, et à se retrouver seul ? L’homme est un animal grégaire, il vit avec les siens, il n’est pas fait pour être ermite ou sans l’amour de ses pairs. C’est ce qu’il voulait lui transmettre comme sentiment, celui d’être écouté par un autre, aimé par quelqu’un, lui prouver qu’il ne sera pas solitaire trop longtemps et que s’il a besoin, une personne est là pour lui.
– Comme un petit frère ?
Étrangement, cela semble avoir touché Anakin plus que de raison, et le sorcier ne sait pas bien pourquoi, tout ce qu’il sait, c’est qu’il a été le plus sincère possible et qu’il a décrit ce qu’il ressentait envers le plus jeune ; un amour fraternel qu’il ne peut expliquer.
– C'est amusant... parce que parfois, tu parles un petit peu comme mon grand frère. En moins énervant. Il aime bien les choses compliquées, et les expliquer. Comme toi.
William se met à rire doucement en l’entendant parler ainsi. Il a raison, le brun adore les choses complexes, mais c’est quand il s’agit de les décrypter que cela devient dur à expliquer. Mais au fond de lui, il est rasséréné par le fait que le plus jeune se mette enfin à parler, à exprimer ce qu’il a sur le cœur. Un grand pas en avant qui ne pourra que le libérer de tout ce qu’il ressent au quotidien.
– Moi je suis plus du genre à les expérimenter.
– Tu parles comme Teddy, dit-il en continuant à sourire, parce que c’est vrai que Theodore c’est ce genre de personne, agir plutôt que cogiter trop longtemps, contrairement à lui.
Puis finalement, la discussion a l’effet escompté puisque le petit étale ses jambes à son tour et semble enfin plus en confiance, ou du moins, moins sur les émotions négatives de sa pauvre psyché abîmée par les trois années de solitude dans ce monde qu’il ne connaît pas.
– Tu as l'air d'en connaître un rayon, sur le... Multiunivers… Tu l'étudies depuis longtemps ?
Un sourire attendrit se loge sur le visage de Billy lorsqu’il entend le plus jeune mal prononcer le terme. Loin de la moquerie, il trouve cela plutôt attachant. Néanmoins, la question est épineuse, parce qu’il ne se souvient pas de tout, et il ne sait pas d’où cela lui vient.
– C’est le Multivers. Là d’où je viens, seuls certaines personnes sont capables de faire des voyages à travers les univers parallèles, je fais partie de ceux-là, mais cela demande des pouvoirs quasiment infinis. En réalité, je ne l’étudie pas vraiment… je le ressens. Tu vois ce que je veux dire ?
Mais il y a une chose dont il est certain, s’ils se retrouvent tous ici, les voyages à travers les univers seront impossible. Du moins, c’est son instinct qui lui dicte cet axiome. Il ne pourra pas faire ce qu’il désire s’il retrouve ses dons, il n’arrivera pas à ouvrir de portails. Autrement, certains sorciers auraient déjà pu le faire non ? Quelque chose doit faire blocage dans cet endroit de malheur.
– Je vais te raconter un secret. Je ne suis même pas humain. J’ai été créé à partir de la magie d’une sorcière, je suis mort une première fois avant d’être réincarné à nouveau par la magie. Tu vois, quand je te dis que ce monde, ou ces mondes sont remplis de mystères et de choses incompréhensibles.
Pourquoi se confie-t-il ainsi ? Il n’en sait rien, tout ce qu’il sait, c’est qu’il se sent en confiance avec Anakin, et que cela le pousse à la confidence, au fait de le considérer comme quelqu’un de proche à qui il peut raconter certains de ses secrets, certains des actes marquants de son existence.
Invité
Dim 22 Mai - 11:03
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
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Teach me how it is possible
« Tu parles comme Teddy. » William avait dit ça avec un petit sourire. Son fiancé, sûrement. Anakin ne se souvenait pas l’avoir entendu le nom de son aimé, mais il le disait avec une telle douceur qu’il ne doutait même pas de qui il était. « On lui dit aussi qu’il ne devrait pas faire ce qu’il s’apprête à faire même si c’est la chose à faire et qu’il faut le faire? ……… Ho-oh, ça sonnait mieux dans ma tête… » fit-il avec une légère grimace désolée et deux petites tâches rouge d’embarras sur ses joues. D’ordinaire, il était meilleur en rhétorique que ça.
Il préféra alors se concentrer sur les explications de William sur le Multivers, comme il l’appelle. C’est vrai que ça sonnait mieux que Multiunivers. Toutes ces réalités qui s’empilaient les unes sur les autres à l’infini… c’était un peu déroutant. Mais d’une certaine façon, il comprenait. Ou du moins, il comprenait la sensation que William tâchait de lui expliquer. Ressentir toutes ces choses. Il hocha la tête lentement.
« Je crois que je comprends… » dit-il calmement, balayant une nouvelle fois la pièce du regard. Certes il ne ressentait peut-être pas les choses comme William, mais la sensation devait être proche.
« Je vais te raconter un secret. Je ne suis même pas humain. J’ai été créé à partir de la magie d’une sorcière, je suis mort une première fois avant d’être réincarné à nouveau par la magie. Tu vois, quand je te dis que ce monde, ou ces mondes sont remplis de mystères et de choses incompréhensibles. »
Cette fois-ci, il retourna le regard vers lui, surpris. Il ne s’y attendait pas. Ou peut-être que si? Non. … Si? Il avait senti quelque chose chez lui, quelque chose qu’il ne s’était pas expliqué, et il n’avait pas vraiment cherché de réponse. C’était ça?
« C’était ça… » lâcha-t-il sans même s’en rendre vraiment compte. « C’est la magie que je ressens, alors? Tous les êtres vivants ont un écho dans la Force, et selon leur nature, ils ont une façon… différente de réagir. Mais sur cette île, il y a beaucoup d’échos que je ne connaissais pas, et aussi… eh bien… ma perception s’est émoussée. J’ai besoin de m’entraîner. » avoua l’adolescent avec un nouveau sourire embarrassé. Trois ans passés ici, finalement… ça ne l’avait pas aidé à rester le Jedi qu’il était sensé être. Il s’entraînait toujours, physiquement, mais il n’avait retrouvé sa perception de la Force que récemment et son niveau était… eh bien… assez bas. « Créé par la magie… j’ignorais que c’était vraiment possible! C’est extraordinaire! Si toute chose est liée, et si le flux… est-ce que je peux? » Il ferma expressément les yeux, levant légèrement sa main et inspira, cherchant ce fil invisible qu’il ressentait avant avec tant de facilité. Il le voyait. Il le ressentait. Il n’était effectivement pas humain et il rayonnait fort! Comme une lumière cachée sous un drap! Il releva les yeux, avec cette expression d’avoir trouvé quelque chose de merveilleux sur le visage. « Je n’avais jamais entendu parler de quelqu’un qui reviendrait à la vie! Tu n’es pas un zombie… » Et puis, il semble réaliser quelque chose. « Oh… pardon! Je… je ne t’ai pas sondé, ou rentré dans ta tête. Je te jure! J’ai just… essayé de percevoir la magie à travers la Force. Je suis un Jedi, je peux faire ce genre de choses. Enfin… ça et d’autres trucs. Techniquement je pourrais entrer dans ta tête mais je n’en ai pas le droit. Et c’est intrusif. Pas très éthique… Quoique je pense que tu as sûrement beaucoup de barrières. Tu as des Jedi dans ton monde? »
Suite aux révélations du sorcier, le plus jeune semble complètement surpris comme le montrent son regard et son air ébahi. William ne peut pas lui en vouloir, c’est normal. Apprendre qu’une personne est revenue d’entre les morts, que son existence n’est due qu’à la magie et que ce qui le compose n’est pas forcément naturel, il y a de quoi être surpris. C’est pour cela qu’il a un sourire qui flotte sur son visage.
– C’était ça… C’est la magie que je ressens, alors? Tous les êtres vivants ont un écho dans la Force, et selon leur nature, ils ont une façon… différente de réagir. Mais sur cette île, il y a beaucoup d’échos que je ne connaissais pas, et aussi… eh bien… ma perception s’est émoussée. J’ai besoin de m’entraîner.
Qu’attend-t-il alors pour s’y mettre dans ce cas ? L’entraînement doit être voulu, non pas imposé. Quoi que l’on fasse, il faut le faire pour soi, non pas parce qu’on nous le demande ; ou alors dans des cas extrêmes parce que l’on peut mettre les autres en danger. Cependant, qu’il ait réussi à percevoir la composition magique de William, cela relève d’une certaine force d’esprit qui mérite le respect.
– Créé par la magie… j’ignorais que c’était vraiment possible! C’est extraordinaire! Si toute chose est liée, et si le flux… est-ce que je peux ?
Quoiqu’il ait en tête, le sorcier opine du chef pour lui donner l’autorisation expresse de faire ce qu’il désire. Il a son jardin secret, mais il a confiance envers Anakin, il sait qu’il n’ira pas fouiller dans des endroits tenus à l’abri des regards.
Le petit ferme alors les paupières, et semble entrer en profonde introspection, dans un état d’esprit second qui rappelle beaucoup de souvenirs. Il faisait pareil pour entrer en communion avec ses pouvoirs, pour tenter de faire en sorte de laisser la magie envahir son corps.
– Je n’avais jamais entendu parler de quelqu’un qui reviendrait à la vie! Tu n’es pas un zombie… dit le plus jeune en ouvrant les yeux à nouveau.
– C’est parce que tu m’avais pas encore rencontré, plaisante le bibliothécaire du Sanctum Sanctorum.
– Oh… pardon! Je… je ne t’ai pas sondé, ou rentré dans ta tête. Je te jure! J’ai just… essayé de percevoir la magie à travers la Force. Je suis un Jedi, je peux faire ce genre de choses. Enfin… ça et d’autres trucs. Techniquement je pourrais entrer dans ta tête mais je n’en ai pas le droit. Et c’est intrusif. Pas très éthique… Quoique je pense que tu as sûrement beaucoup de barrières. Tu as des Jedi dans ton monde ?
Beaucoup d’informations sont données par le petit gars. Il est capable de télépathie, et c’est un don vraiment violent, parce que dans son monde un télépathe serait capable d’ordonner à une personne d’arrêter de respirer, ou même de manipuler les souvenirs pour pousser à la folie. Il s’est toujours méfié de ceux-là, notamment d’une certaine Emma Frost ou encore de Jean Grey, des femmes puissantes qui le terrorisaient.
Mais il parle enfin de ce qu’il appelle un Jedi et non pas un « jeudi » comme il l’avait cru au premier abord. Et ce qui résulte des explications montre qu’il existe un credo, un code de conduite qu’on doit respecter. William n’aime pas les règles, il les contourne, et ça ne l’a jamais dérangé outre mesure.
– La télépathie est un don… particulier. En réalité, je suis considéré comme un mutant là où je viens. Je posséderai un gêne modifié qui me confère mes pouvoirs. Des gens plus avancés que moi pourraient t’en dire plus, mais on parle de mutation. Je connais des télépathes dans mon monde que l’on nomme « oméga » c’est-à-dire qu’ils sont les plus puissants possibles. Ils peuvent te pousser à la folie en te faisant voir des choses affreuses, ils peuvent te manipuler aisément. Je me suis toujours méfié de ces dons. Je suis capable de ça moi aussi, mais je ne le fais jamais, sauf en dernier recours.
Bien sûr qu’il l’a déjà fait, ne serait-ce que lorsqu’il se battait lors de la Civil War, pour imposer sa volonté à ses ennemis ; ou encore pour tenter d’apaiser des souffrants. Il le faisait, mais il n’aimait pas ça. C’était une intrusion dans la vie des autres et il en a horreur. Quand il a été enfermé par les Avengers, il savait que des télépathes voulaient le faire, pour tenter de l’apprivoiser, et ça a été une lutte de tous les jours pour ne pas se laisser faire.
– Je ne sais pas ce que sont les Jedi comme tu dis. De ce que je comprends, c’est… une façon de vivre avec un code que l’on doit suivre ? Avec des dons qui peuvent altérer la matière ?
Il sait qu’il doit être très approximatif, ce n’est pas possible de comprendre sans en avoir eu un véritable aperçu une fois dans sa vie. Il ne demande qu’à savoir, qu’à avoir plus de connaissances, pour pouvoir appréhender ce monde bien plus complexe qu’il n’y paraît.
– Bon, je dois être loin du compte, mais je serai heureux d’en savoir plus.
Mais avant toute chose, le sorcier commence à se rendre compte qu’il a soif et ce doit être la même chose pour Anakin, alors il se lève en premier avant de tendre la main au plus jeune pour l’aider à faire de même.
– Viens, je vais nous servir de l’eau, lui dit-il avec un petit sourire avant de se diriger vers la salle principale où il y a un distributeur avec des gobelets en papier recyclés. C’est d’ailleurs rapidement qu’il lui tend un verre.
Invité
Lun 23 Mai - 18:19
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
—⥼ ※ ⥽—
Teach me how it is possible
Il s’était toujours méfié… Anakin posa un regard silencieux sur lui, perdant son sourire. William avait raison, bien sûr. Entre de mauvaises mains, la maîtrise de la Force pouvait avoir des conséquences terribles et impardonnables. Et maintenant qu’il venait de lui avouer aussi directement être capable de télépathie, cela voulait dire que William ne lui ferait plus confiance aussi innocemment. Même si lui-même, apparemment, en était capable aussi.
« Oh… » l’adolescent se pinça les lèvres, et en se rendant compte que le silence commençait à peser, il tacha de se reprendre. « Mutants, omégas… on n’utilisait pas ces mots chez moi. Pardon si je suis… un peu perdu. »
Il ramena ses jambes contre lui. Pas aussi proche que tout à l’heure, mais au moins, ça lui occupait les mains.
« Je ne sais pas ce que sont les Jedi comme tu dis. De ce que je comprends, c’est… une façon de vivre avec un code que l’on doit suivre ? Avec des dons qui peuvent altérer la matière ? »
« Quelque chose comme ça… » Il se tut quelques instants. Est-ce qu’il posait la question parce qu’il se méfiait? Non, il ressentait davantage de la curiosité, et un intérêt pour la connaissance. Il n’aimait pas qu’on fouille dans sa tête - tout à son honneur - mais William ne pouvait pas empêcher les émotions les plus basiques qui s’échappaient de lui d’être lues et senties par le plus jeune. Le sorcier se releva alors, et dégageait des émotions plus amicales et plus ouvertes, lui proposant de boire quelque chose. Pour être honnête, Anakin ignorait s’il avait soif ou non, mais il lui sourit timidement en retour et ramena ses jambes pour se redresser.
Il le suivait dans la salle principale, où il n’y avait toujours pas foule. Ce n’était pas plus mal ! Il pouvait alors regarder William le servir, et quand il lui tendit le verre en papier, Anakin leva sa main, la paume vers le contenant, et celui-ci se mit à léviter jusqu’à lui. Il en était un peu fier d’ailleurs, le verre n’avait pas tremblé, l’eau ne s’était pas renversée.
« En fait… on dit Jedi pour qualifier les gens comme moi, mais c’est un abus de langage. Je suis un Jedi parce que j’appartiens à l’Ordre Jedi, mais j’ai des pouvoirs parce que je suis un être sensible à la Force. La Force est… une énergie, présente dans toute chose qui vit. C’est une sorte de flux, un cycle, ou une rivière. Il n’y a pas de définition claire… » Il prit alors une gorgée d’eau. Expliquer ce qu’il était et ce qu’il pouvait faire n’était pas anodin : soit ses interlocuteurs savaient déjà, soit Anakin n’avait jamais été assez proche pour le leur avouer avec tant de détails. Alors… eh bien… il avait conscience que ses explications n’étaient peut-être pas des plus claires. Son oncle Luke aurait pu le faire bien plus aisément. Il en avait l’habitude lui. Mais il n’était pas dans cette pièce. « Si elle est présente partout, même sur cette île, ce n’est pas si fréquent que quelqu’un puisse la ressentir, la lire, et la modeler à sa guise. Ce sont des facultés rares, et parfois dangereuses. Le pouvoir exerce une attraction contre laquelle il nous faut lutter, pour ne pas se laisser dévorer par l’obscurité. On parle parfois d’addiction du pouvoir. Les Jedi luttent contre ça. Physiquement. Et… dans notre tête aussi. Même si je le peux, je ne me permettrais pas d’entrer dans ta tête. Parce que l’acte deviendrait alors une possibilité que je pourrais reproduire, et je pourrais en abuser même si ce n’était pas mon intention. Je pourrais croire faire le bien, alors que je marcherais vers l’obscurité. »
Son regard se baissa vers le liquide qui restait dans son verre, regardant le mouvement dans l’eau même s’il ne le voyait pas réellement.
« C’est pour ça que mon Ordre a un code, depuis très longtemps. Ce ne sont pas des règles à proprement parler, mais plutôt un guide. Une philosophie qu’il nous faut méditer et respecter. »
Il prit une inspiration, et affronta le regard de William.
Il n’y a pas d’émotion, il y a la paix. Il n’y a pas d’ignorance, il y a la connaissance. Il n’y a pas de passion, il y a la sérénité. Il n’y a pas de chaos, il y a l’harmonie. Il n’y a pas de mort, il y a la Force.
Il récita ces mots avec toute la gravité et l’intensité qu’ils représentaient pour lui. Ces mots étaient au cœur de tant de choses. Ces mots étaient un enseignement. Et il savait que William pouvait ressentir quelque chose en les entendant.
William avoue sa propre ignorance, et cela ne lui pose aucun problème. Dans le monde, on ne peut pas tout savoir. Et tenter de pallier à cette méconnaissance est un signe de progrès, d’envie de s’améliorer. Et si le petit peut briller un temps soi peu, cela remontera l’estime qu’il peut avoir de lui, qui semble d’ailleurs bien fragile.
– Quelque chose comme ça…
Il n’est pas loin, mais il semble qu’il y a un gouffre entre ce qu’il a osé avancer et la vérité. Wiccan veut savoir, il veut apprendre. Et pour cela, il semble que garder le silence pour que l’autre puisse chercher ses mots, chercher à expliquer est la meilleure des choses à faire. Alors il respecte ce mutisme passager, parce qu’il est apparemment nécessaire pour que les explications à venir soient les meilleures. On ne peut forcer les mots, il faut qu’ils viennent au meilleur moment, qu’ils soient les plus sincères.
En réalité, c’est aussi pour cette raison qu’il lui a proposé d’aller boire un verre d’eau en brisant néanmoins le silence. Se désaltérer, un geste aussi anodin que cela peut aider à y voir plus clair, à se sentir en phase avec soi-même. D’autant plus que se dégourdir les jambes peut également aider.
Le plus impressionnant, c’est que pour prendre le verre tendu, le jeune homme utilise la magie, le fait léviter jusqu’à sa main, très fier de lui de voir qu’il n’en a pas mis à côté. Et Wiccan se réveille enfin, son intérêt est décuplé. Ce qu’il voit ne ressemble à rien de ce qu’il a connu, et cela l’intrigue énormément.
– En fait… on dit Jedi pour qualifier les gens comme moi, mais c’est un abus de langage. Je suis un Jedi parce que j’appartiens à l’Ordre Jedi, mais j’ai des pouvoirs parce que je suis un être sensible à la Force. La Force est… une énergie, présente dans toute chose qui vit. C’est une sorte de flux, un cycle, ou une rivière. Il n’y a pas de définition claire…
Et c’est là que le sorcier commence à comprendre. La magie ne s’explique pas, pas plus que le Multivers. Elle existe, et elle est là, à attendre que l’on s’en serve, dans un but comme dans un autre. Quant à ce qu’est un Jedi, il s’agit d’un ordre, d’une sorte de confrérie s’il comprend bien ? Tout est encore bien trop flou pour lui, et il veut en savoir plus, il veut apprendre.
– Si elle est présente partout, même sur cette île, ce n’est pas si fréquent que quelqu’un puisse la ressentir, la lire, et la modeler à sa guise. Ce sont des facultés rares, et parfois dangereuses. Le pouvoir exerce une attraction contre laquelle il nous faut lutter, pour ne pas se laisser dévorer par l’obscurité. On parle parfois d’addiction du pouvoir. Les Jedi luttent contre ça. Physiquement. Et… dans notre tête aussi. Même si je le peux, je ne me permettrais pas d’entrer dans ta tête. Parce que l’acte deviendrait alors une possibilité que je pourrais reproduire, et je pourrais en abuser même si ce n’était pas mon intention. Je pourrais croire faire le bien, alors que je marcherais vers l’obscurité.
Cette fois, il comprend qu’il y a deux camps. Un manichéisme bien inutile à ses yeux. Le monde n’est pas tout blanc ou tout noir. On ne peut pas voir le mal ou le bien comme deux concepts concrets. Il existe des myriades de teintes de gris que l’on peut tenter d’approcher. S’il devait décider, il serait du gris, oscillant plus vers le blanc. William a fait des choses affreuses, et il n’en est pas fier, mais sa vie est guidée vers l’altruisme et le besoin d’aider les autres.
– C’est pour ça que mon Ordre a un code, depuis très longtemps. Ce ne sont pas des règles à proprement parler, mais plutôt un guide. Une philosophie qu’il nous faut méditer et respecter.
Le regard du plus jeune se plonge alors dans celui de son aîné et l’affronte avant qu’il ne prenne une profonde inspiration, cherchant à ressentir les moindres mots qu’il s’apprête à prononcer.
Il n’y a pas d’émotion, il y a la paix. Il n’y a pas d’ignorance, il y a la connaissance. Il n’y a pas de passion, il y a la sérénité. Il n’y a pas de chaos, il y a l’harmonie. Il n’y a pas de mort, il y a la Force.
Ce à quoi il répond immédiatement par quelque chose qui lui vient inconsciemment, sans qu’il ne sache à quoi s’attendre.
– Allpossibleworlds.
Bien évidemment, cela ne fonctionne pas, ses doigts ne deviennent pas bleutés, la magie ne fonctionne toujours pas. Mais c’est son mantra, ce qu’il répète pour se dire que tout est possible et qu’un jour, les choses iront mieux.
C’est ce que le Dr Quinzel lui dit de faire. Répéter ce mantra, apprendre à vivre avec la certitude qu’un jour les choses reviendront et qu’il devra être prêt pour affronter ce qu’il est réellement. Un monstre de puissance capable de raser des univers entiers.
– Je comprends ce que veulent dire tes mots, mais ils ne résonnent pas de la bonne manière chez moi.
Comment lui dire ce qu’il ressent sans le froisser ? En étant le plus honnête possible ? Ses parents adoptifs ont toujours voulu qu’il soit honnête, qu’il dise ce qu’il pense et ce qu’il a sur le cœur pour ne pas que cela lui pèse. Il devrait les écouter plus souvent, leurs conseils étaient le plus souvent avisés.
– Pour moi, tout est possible, pour moi tous les mondes sont possibles. C’est ce que je dis quand je voulais voir ce qui se passait d’un univers à l’autre. On peut être à la fois mort et vivant, on peut être à la fois ignorant et avoir la connaissance, le chaos et l’harmonie cohabitent. J’en suis l’exemple parfait.
Il se dévoile, un peu. Il lui explique que le code Jedi ne correspond à ce qu’il est, qu’il n’est pas quelqu’un de bien, mais pas quelqu’un de mauvais non plus. Il essaye de lui faire comprendre un tas de chose avec des paroles sibyllines qu’il ne comprendra peut-être pas, mais au moins il essaie de faire de son mieux.
Invité
Mar 31 Mai - 14:32
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
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Teach me how it is possible
Il le savait... Il en avait conscience. On ne pouvait pas résumer ce qu’était un Jedi simplement par quelques mots. Il avait essayé, et Anakin sentait combien son explication était dramatiquement lacunaire. D’embarras, il se gratta légèrement la nuque, prenant une grande inspiration qu’il espérait pourtant assez discrète. Il n’était plus un apprenti, il était un Chevalier. Il savait ce qu’il était, et également quel était son rôle.
« Je comprends ce que veulent dire tes mots, mais ils ne résonnent pas de la bonne manière chez moi. »
Anakin le regarda une nouvelle fois, se demandant alors quel était l’écho que le Code avait fait dans son esprit. Le Code était l’un des textes les plus anciens de son Ordre, les interprétations en étaient légion. Alors comment pourrait-il se froisser d’entendre que William n'y adhérait pas ? En fait, c’était même parfaitement normal, et attendu. Il se contenta alors de le regarder, patiemment, nullement offensé. Au contraire, il était curieux d’écouter ce qu'il s’apprêtait à dire.
« Pour moi, tout est possible, pour moi, tous les mondes sont possibles. » Anakin se sentit ouvrir légèrement les lèvres, intrigué et confus. Dans le bon sens. « C’est ce que je dis quand je voulais voir ce qui se passait d’un univers à l'autre. On peut être à la fois mort et vivant, on peut être à la fois ignorant et avoir la connaissance, le chaos et l’harmonie cohabitent. J’en suis l’exemple parfait. »
L’adolescent resta silencieux un moment, immobile. Un tas de pensées se pressaient dans son esprit, analysant, décortiquant. C’était l’influence du Multivers, il pouvait le sentir. Si William pouvait voir toutes ces versions de mondes, où des répliques de personnes vivent et meurent, simultanément...
Allpossibleworlds
« J’imagine que le Code ne s’est pas écrit en prenant en compte ces couches superposées de mondes... » avoua-t-il avec un sourire un petit peu gêné. « À moins que si... » Après tout... il n’était pas un sage. Il n’était pas un Maître Jedi des premières heures de son Ordre – si tant est que le Code ait été rédigé à cet époque-là –. Il ignorait même ce que son oncle Luke, pourtant le Jedi le plus puissant et le plus omniscient de leur temps, penserait de tout ça. Cependant, il ne doutait pas que ça le passionnerait.
Ce n’était pourtant pas ce qui occupait le plus les pensées d'Anakin. C’était plutôt la dualité des mots de William. L’ignorance et la connaissance. Le chaos et l'harmonie. La mort et la vie.
La mort.
Tous les Jedi, les amis, la famille, tombés. Un sentiment de culpabilité déplacée le prit automatiquement, mais il le chassa d’un léger geste de la tête. Leur mort n’était pas le propos. C’était la contradiction.
« Je crois... que je t’envie alors. » conclut-il finalement. « Je ne peux pas me permettre ces écarts, ou une telle souplesse. Les risques sont trop grands. Je ne dis pas que le Code doit être pris au pied de la lettre, on m’a enseigné qu’il fallait toujours le méditer, chaque ligne, chaque mot, y trouver son propre sens. Et... je ne suis pas le philosophe de la famille. J’essaie, je fais de mon mieux, cela ne veut pas dire que je suis dans le vrai d’une façon qui conviendrait à ce qui est vrai pour toi. D'ailleurs tu n'es pas Jedi, tu n'as pas à suivre un Code qui t'ait été donné par un Chevalier de seize ans ! Ce serait... déplacé... Pour nous c’est en quelques sortes... une façon d’appréhender l’univers. Même si cela paraît prétentieux, dit comme ça... Appréhender le ''tout'', par rapport au ''un''. » Et il continua d'une voix plus basse. « Mettre le ''un'' au service du ''tout''. Fondre le ''un'' dans ce ''tout''. »
Il releva la tête, semblant lui-même surpris de ses propres mots. Il ne les avait pas choisis, ils étaient simplement sortis de sa bouche. Oublier le ''un''. Servir le ''tout''. Les Jedi étaient des serviteurs.
Pourquoi ne le réalisait-il que maintenant ? Pourquoi ici ? Il n'avait jamais eu cette réflexion avant. Confus et perturbé, Anakin prit une grande gorgée d'eau, faignant une réaction normale face à son interlocuteur malgré le sang pulsant furieusement dans sa carotide.
Le Code. Anakin semble toujours revenir sur ce point-ci. Un Code n’est qu’un dictat qui a été écrit afin d’imposer une façon de voir le monde. Il ne faut pas le prendre au pied de la lettre, il ne faut pas y croire aveuglément parce que cela peut conduire à louper l’essentiel d’une vie : la vie elle-même. Le jeune homme est trop influencé par toutes ces choses dont on lui a bourré le crâne, s’interdisant de vivre comme il l’entend. C’est pour cette raisons que Billy lui explique que l’univers ou les univers, peu importe, ne peuvent pas être aussi manichéens. On ne peut pas voir le bien en opposition au mal, on ne peut voir la mort comme étant l’antagoniste de la vie. L’ensemble est bien trop chaotique pour que ses préceptes puissent fonctionner.
– Je crois... que je t’envie alors.
Oh que non, il ne faut pas l’envier. William est un danger public, du moins, pas encore. Mais il sait que sa magie reviendra et alors ce sera un véritable cauchemar ambulant. Sauf qu’il ne peut pas lui dire, il n’a pas envie de l’effrayer avec un monstre millénaire qui sommeille en lui et qui pourrait tout réduire en bouillie que même un porc ne voudrait pas manger.
– Je ne peux pas me permettre ces écarts, ou une telle souplesse. Les risques sont trop grands. Je ne dis pas que le Code doit être pris au pied de la lettre, on m’a enseigné qu’il fallait toujours le méditer, chaque ligne, chaque mot, y trouver son propre sens. Et... je ne suis pas le philosophe de la famille. J’essaie, je fais de mon mieux, cela ne veut pas dire que je suis dans le vrai d’une façon qui conviendrait à ce qui est vrai pour toi. D'ailleurs tu n'es pas Jedi, tu n'as pas à suivre un Code qui t'ait été donné par un Chevalier de seize ans ! Ce serait... déplacé... Pour nous c’est en quelques sortes... une façon d’appréhender l’univers. Même si cela paraît prétentieux, dit comme ça... Appréhender le ''tout'', par rapport au ''un''.
Ce n’est pas qu’il ne peut pas se le permettre, c’est qu’il ne veut pas se le permettre. C’est une distinction importante. Anakin ne veut pas à cause d’une peur qu’il ne peut que trop bien comprendre. Après tout, qui est-il pour juger une crainte de voir une sombre prophétie se réaliser ? Il sait que le Démiurge finira par se réveiller, il ne lui reste plus qu’à savoir quand. Alors il ne le juge pas, mais il faut qu’il apprenne, et pour cela, il a besoin d’aide, de quelqu’un qui peut lui montrer la voie. Billy n’est pas forcément la personne la plus adaptée, mais il semble que le jeune homme n’a que le sorcier frileux à l’idée de retrouver sa magie. Pauvre de lui.
– Mettre le ''un'' au service du ''tout''. Fondre le ''un'' dans ce ''tout''.
Ça par contre, William peut le comprendre. Celui qui était amené à devenir le Sorcier Suprême sait qu’il faut se mettre au service des autres quand on en a le pouvoir et l’opportunité. Mais cela ne doit jamais être au détriment de sa propre existence, surtout quand on est aussi jeune que le garçon à qui il parle.
– Ton mode de pensée repose sur un principe bien trop manichéen Anakin. Ce n’est pas en t’interdisant les choses que tu arriveras à trouver un équilibre que tu sembles chercher. Si tu veux la voie, tu dois la créer. N’attends rien des autres, cherche ce que tu sembles être juste à tes yeux et aux yeux du plus grand nombre.
Il s’impose trop de règles, et quand on est un gamin, ce n’est pas bon, un jour ou l’autre, on explose. William sait qu’ils viennent de mondes diamétralement opposés et différents, mais l’adolescence est la même partout, les hormones agissent de façon identique.
– Ma mère adoptive était psychologue, ou doit l’être toujours d’ailleurs, elle doit se trouver quelque part ici, mais à part ça, elle m’a expliqué qu’en refoulant des émotions négatives ou de fortes pulsions, elles finiront par sortir à un moment donné. Ton Code semble préconiser de les… éloigner de soi, et je ne porte pas de jugement, je dis simplement que pour un jeune comme toi, tu finiras par être aveuglé et ne plus savoir comment appréhender la vie autrement.
Il ne parle pas souvent de cette manière-ci. Il faut dire que les Young Avengers c’était pas vraiment très philosophique avec eux, surtout avec Tommy, Kate et Cassie, mais c’est une bien autre histoire. Mais cela lui fait du bien, il continue d’aider, et c’est ce qu’il aime faire. William ne se doutait pas un instant qu’en acceptant ce travail au Sanctum Sanctorum il finirait par faire ce genre de thérapie avec une personne dans le besoin.
– Accepte la part d’ombre en toi, combat la s’il le faut, et respire profondément pour prendre les choses comme elles viennent.
C’est bien beau de parler, de dire de belles paroles comme celles-ci, mais encore faut-il pouvoir les appliquer sur soi-même, ce qui est très loin d’être le cas. Bel hypocrite qu’il fait le sorcier.
Invité
Lun 6 Juin - 20:52
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
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Teach me how it is possible
Anakin tourna la tête vers lui. Manichéen... bien sûr, il n’ignorait pas que c’était très binaire comme mode de pensée, mais c’était aussi bien davantage que ça. Et bien plus encore. « Il ne s’agit pas des autres... » affirma-t-il calmement, reposant son regard devant lui. « Ce n’est pas que je m’interdis des choses, ou des sentiments... C’est plutôt par rapport au contrôle. Un Jedi garde le contrôle de son corps et de son esprit. C’est en étant concentré et en paix que j’arrive à... à faire ce que je fais. »
Alors, en tant que Jedi, il devait maîtriser les pires côtés qu’il puisse montrer. La frustration, la tristesse, ces sentiments qu’il avait appris à côtoyé depuis qu’il était ici, et même avant. Des sentiments normaux, mais dangereux s’ils étaient alimentés.
« … je dis simplement que pour un jeune comme toi, tu finiras par être aveuglé et ne plus savoir comment appréhender la vie autrement. »
Anakin fronça les sourcils, maintenant perplexe.
« Appréhender... ? » demanda-t-il, confus.
Il n’était pas question d’appréhender la vie... si ? Il ne comprenait pas ce qu’il voulait dire par là.
« Et tu n’es pas beaucoup plus vieux, tu sais ! Ma vie est... j’ai pris mes décisions, j’ai fait mes erreurs, et je sais que ce n’est rien de ce qu’un adolescent de seize ans est sensé vivre, apparemment. Enfin, je crois. Au lycée, personne de mon âge n’a vécu les trucs que j’ai vécu. Personne n’est un Jedi non plus, ou quelque chose qui s’en rapproche. Même Dash ! Il... »
Anakin se coupa, se pinçant les lèvres rapidement. Il s’était rendu compte qu’il n’avait pas directement parlé de Dash jusqu’ici.
« Mon... mon copain. Il s’appelle Dashiell. Il a un don, lui aussi, mais c’est différent. Je veux dire, dans sa manière de l’utiliser, dans la vie qu’il menait avant. Il a vécu des choses, lui aussi, mais ce n’était pas... C’était simple. C’était direct. Pas de prophéties, pas de philosophie. » Ce n’était pas une critique, au contraire. Il trouvait cela... admirable. Sa simplicité était d’une beauté, c’était comme si tout était possible avec lui. Que rien n’était compliqué. « Je pense que si je lui parlais du Code, il en aurait mal à la tête ! » rit-il, de la manière la plus attendrie qui soit.
Cependant, il devait revenir sur terre. C’était bien beau d’essayer le sujet, mais même lui, avec sa grande naïveté, ne pouvait pas non plus ignorer quel était le réel problème ici. Son sourire s’effaça pour retrouver son air perdu et pensif qui se cachait entre ses genoux.
Accepter la part d’ombre, comme William disait.
Même si sa part d’ombre était l’héritage d’un tyran qui a terrorisé la galaxie, torturé son père, traumatisé sa mère, détruit des millions de gens sans le moindre remord ou sentiment ? Il ne pouvait pas le dire. Il n’était pas prêt à le dire. C’était un secret dont tout le monde avait normalement connaissance dans son monde et dont personne ne parlait.
Peut-être parce qu’ainsi, ça le rendait moins réel. Même s’il était encore là, et qu’Anakin pouvait sentir son ombre au-dessus de lui chaque fois qu’il s’éloignait de la voie.
« Je ne peux pas... » murmura Anakin, en resserrant ses jambes une nouvelle fois. « Je ne peux pas l’affronter. »
Anakin semble ne pas trop comprendre ce que veut dire son aîné. William le voit à son visage qui se renfrogne légèrement pendant qu’il réfléchit au sens des mots. Il aurait peut-être été préférable de parler autrement, de lui dire les choses réellement comme elles sont, mais il n’en a pas le courage, qui voudrait fréquenter une bombe à retardement ?
– Appréhender... ?
– Oui, appréhender, si tu veux une image, attrape ta vie avant qu’elle en t’échappe parce qu’on t’a dit de ne pas le faire.
Personne n’a le droit de dire à Anakin ce qu’il doit faire ou ne pas faire. Enfin bien sûr, il faut respecter la loi, mais dans le cadre de la légalité et de la bienséance, il doit être libre de ses choix et de ses actes. Voilà où veut en venir le sorcier quand il lui dit qu’il doit apprendre à vivre et non pas à survivre.
– Et tu n’es pas beaucoup plus vieux, tu sais ! Ma vie est... j’ai pris mes décisions, j’ai fait mes erreurs, et je sais que ce n’est rien de ce qu’un adolescent de seize ans est sensé vivre, apparemment. Enfin, je crois. Au lycée, personne de mon âge n’a vécu les trucs que j’ai vécu. Personne n’est un Jedi non plus, ou quelque chose qui s’en rapproche. Même Dash ! Il...
Il sait très bien ce que ça fait de se sentir seul. Au début, il n’avait personne, et il a commencé à se reconstruire. Le soucis que rencontre Anakin c’est qu’il est toujours dans la recherche, et il peut comprendre ce besoin, mais il doit aussi apprendre à passer au chapitre suivant.
– Mon... mon copain. Il s’appelle Dashiell. Il a un don, lui aussi, mais c’est différent. Je veux dire, dans sa manière de l’utiliser, dans la vie qu’il menait avant. Il a vécu des choses, lui aussi, mais ce n’était pas... C’était simple. C’était direct. Pas de prophéties, pas de philosophie.
– Les prophéties on les emmerde Anakin.
William trouve courageux que le jeune garçon lui parle autant à cœur ouvert, mais il ne reviendra pas là-dessus, considérant que c’est normal de pouvoir s’ouvrir vu le niveau que leur conversation a pu atteindre. Mais ce qu’il dit est réel. Les prophéties c’est qu’un ramassis de conneries, c’est en les connaissant qu’on les attire. Il suffit de voir Œdipe qui a tout fait pour éviter la sienne, et au final, c’est arrivé parce qu’il faisait tout pour l’éviter.
– Je pense que si je lui parlais du Code, il en aurait mal à la tête !
– Sûrement, répond-il avec un petit sourire aux lèvres tandis que l’autre rit.
Pourtant, il n’a pas abordé le plus important. Chaque être humain possède une partie plus sombre en lui. Quelque chose qu’on veut éloigner, ou alors que l’on accepte pleinement. Pour le jeune homme, il semble que ça soit antipathique avec ses croyances, et ça il ne peut que le comprendre. Lui-même lutte contre ce qu’il est réellement, il ne pourra donc pas le juger.
– Je ne peux pas... Je ne peux pas l’affronter.
Il comprend alors que ce n’est pas rien. Peut-être qu’il doit affronter une ombre comme la sienne, quelque chose de trop fort et qu’il sait pertinemment qu’il ne pourra pas le faire. Il voit également son petit corps se recroqueviller, se serrer, et cela lui déchire le cœur et l’âme en deux. William indique à nouveau au jeune homme de le suivre pour aller rejoindre une des salles de méditation du Sanctum Sanctorum, sans un mot, il veut garder le silence pour ne pas briser quoi que ce soit.
Une fois les deux hommes entrés, il referme la porte et lui montre un coussin sur lequel s’installer tandis qu’il en fait autant sur un autre. William ferme les yeux, soupire longuement avant d’inspirer une grand bouffée d’air.
– Je suis un dieu. Je le dis en toute modestie parce que c’est une catastrophe ambulante. Dans mon monde, je suis la réincarnation de celui qui a créé tous les univers, une puissance tellement puissante qu’elle m’a consumé. C’est la dernière chose dont je me souvienne avant de me réveiller dans cet endroit profondément merdique. J’ai entrevu ce que j’aurais pu faire, et je vis avec l’angoisse persistante que mes pouvoirs reviendront et que je ne peux rien faire pour lutter contre.
Ce qu’il veut lui démontrer va venir, mais il a besoin de calmer sa respiration, parce qu’il a l’impression que son cœur s’emballe, comme à chaque fois qu’il parle du Démiurge. Les images où il se revoit avoir tué son fiancé le terrorisent. Même si ce n’était qu’une hallucination d’ailleurs.
– Tu as le choix dans ton cas. Tu peux l’affronter. Tu peux tout affronter puisque tu en as le pouvoir. Et si je peux te fournir une aide, n’importe laquelle, tu pourras compter sur moi.
William est sérieux. Il y a quelque chose chez le jeune homme qui le pousse à vouloir le prendre sous son aile, à lui fournir tout le soutien nécessaire, tout ce qu’il pourra faire pour tenter de l’aider, de lui montrer qu’il n’est pas seul et qu’il ne le sera plus jamais désormais.
Invité
Lun 4 Juil - 13:10
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
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Teach me how it is possible
Anakin sourit légèrement, mais sans joie. Ce n’était pas qu’il ignorait ce que signifiait le mot appréhender, mais il se rappelait qu’il n’avait l’apparence que d’un adolescent. Ce n’était pas exactement ce qu’il voulait dire, mais à présent, il se disait que ça n’avait pas grande importance. Au final, il en était au même point. Songer à Dashiell avait rendu ses pensées plus agréables, mais pas pour longtemps. L’ombre de Vador était encore là, quelque part. Même dans cet endroit.
Silencieux, il suivit Billy une nouvelle fois, le cœur battant et le regard légèrement fuyant. Dans un sens, cela lui permettait de regarder autour de lui, et de voir qu’ils étaient maintenant dans une salle de méditation. C’était une atmosphère familière, tout en étant dans un lieu qui ne l’était absolument pas ! Un petit mélange qui le perturbait assez pour relever les yeux vers son interlocuteur, puis vers les coussins.
« Vos salles de méditation sont confortables... » lâcha-t-il avec un petit sourire qu’il effaça pourtant vite. Il savait qu’ils allaient au devant d’une conversation que ni l’un et ni l’autre n’avait franchement envie d’avoir. Discuter de leurs démons, ça n’avait rien de très agréable, et Anakin savait d’avance que c’était de cela qu’il s’agissait. Cette ambiance, cette lourdeur dans la Force... C’était la sensation du poids qui pressait sur la poitrine.
L’adolescent prit alors place, sans un mot.
Il fut... surpris d’apprendre que William était un dieu. Enfin, à moitié. Après tout ce dont ils avaient parlé, c’était comme s’il comprenait enfin d’où venaient tous ces pouvoirs. La réincarnation de celui qui a créé tous les univers...
… attends.
« Elle t’a consumé ? » répéta Anakin, fronçant les sourcils d’incompréhension. « Au passé ? »
C’était comme ça qu’il était arrivé ici ?
La plupart des gens qui avaient raconté leur apparition ici, ils s’étaient simplement réveillés d’une journée ordinaire, ou quelque chose dans le genre. Certains ne se souvenaient pas trop, lui en faisait partie. Enfin, il n’y réfléchissait pas trop longtemps. Peut-être qu’il devrait.
Mais pour l’heure, son attention ne pouvait pas quitter les émotions que semblait dégager William. Plus elles étaient fortes, plus elles étaient voyantes pour lui, et il avait du mal à regarder autre chose. Cette peur panique qui le prenait, cette retenue de ne pas trop en dire, pas trop en montrer, cette volonté de se contrôler malgré l’ignorance et l’angoisse. Une terreur familière.
« Tu as le choix dans ton cas. Tu peux l’affronter. » Anakin releva un regard nouveau sur Billy, entre la confusion et le déni.
« … quoi ? »
« Tu peux tout affronter puisque tu en as le pouvoir. Et si je peux te fournir une aide, n’importe laquelle, tu pourras compter sur moi. »
Anakin secoua la tête, la respiration bloquée. Oh non... Oh non ! Il se redressa d’un bond, et par réflexe, fit un pas en arrière.
« Je ne peux pas ! Tu ne sais pas ce que c’est ! Cette... machine... ! » Oh il se souvenait bien de ce que disait son oncle, que dans la machine était retenu l’homme, le prisonnier. Qu’il fallait différencier Vador d’Anakin. Mais il était bien la seule personne de cette galaxie à pouvoir le faire. Vador était Anakin, et c’était la Mort. Vide, indifférente, avalant tout sans distinction et sans obstacle.
Et Anakin n’était qu’un Jedi.
On lui prêtait des prouesses, ou des facilités digne d’un membre de la lignée Skywalker, il avait même surpris des bruits de couloir parlant de lui comme d’un nouveau Luke Skywalker, mais qui était-il vraiment, sinon juste un Jedi ?
Et pas le plus sage d’entre eux, d’ailleurs.
« Le mieux qu’on puisse faire, c’est s’assurer qu’il n’apparaîtra jamais sur cette île. C’est tout... Et même ça, je ne sais même pas comment le faire. »
William sait que le jeune Anakin est en proie à quelque chose de terrifiant, et qu’au fond de lui, il lutte pour y échapper, désespérément. Il ne connaît que trop bien cette impression, ce n’est pas étranger pour lui, le sorcier n’arrive pas à fuir cette part d’ombre qui le pourchasse.
Cette fois, le garçon se redresse, survolté et avec cette impression d’avoir pété les plombs. Mais en réalité, la frayeur se lit sur son visage. Comme s’il avait vu une ombre du passé, avec cette impression de le voir surgir dans la pièce.
– Je ne peux pas ! Tu ne sais pas ce que c’est ! Cette... machine... !
Non, il ne sait pas. Billy ne peut pas savoir. Il n’a jamais vécu ce que l’autre pu vivre. Néanmoins, il sait très bien ce que ça fait d’avoir une ombre au tableau et de devoir la fuir, à l’autre bout du monde. Et tandis que l’autre s’active furieusement, lui, reste assis sur son coussin de méditation afin de ne pas brusquer l’autre et de lui montrer qu’il doit rester maître de ses émotions et de ses gestes.
– Le mieux qu’on puisse faire, c’est s’assurer qu’il n’apparaîtra jamais sur cette île. C’est tout... Et même ça, je ne sais même pas comment le faire.
Le sorcier sourit tendrement en le voyant faire. Mais cette tendresse qu’il ressent n’est pas feinte puisqu’il se trouve dans la même situation, à la différence près que l’ombre qu’il veut fuir c’est lui-même, et non pas une machine quelconque qui serait surpuissante. Rien qui soit impossible à vaincre quand on en possède les capacités à vrai dire. Or faut-il les avoir.
– Assieds-toi Anakin s’il te plaît, et surtout, calme-toi.
Il ne l’oblige à rien, c’est une simple invitation à rester le plus détendu possible. S’ils veulent faire un travail d’introspection afin de s’en sortir grâce à la méditation. En fait, c’est idiot comme façon de faire, parce que pour lui-même, ça ne fonctionne pas. Mais il ose espérer que pour les autres cela peut être utile. Encore faut-il y croire, c’est peut-être cela le problème en fait. Billy n’y croit pas, ne croit pas être capable d’affronter les choses, voilà pourquoi cela ne fonctionne pas avec lui ?
– Je suis dans le même cas de figure que toi, tu sais.
Il lui parle, il lui préfère oraliser les choses afin qu’il puisse comprendre. En réalité, leurs situations sont similaires, mais pas identiques. Ce qui fait qu’ils peuvent se comprendre et s’épauler afin de devenir plus forts, ensemble ? Mais cela reste une supposition, peut-être qu’ils feront pire que mieux, mais ça, il ne peut pas le savoir.
– Enfin, à la différence que tu fuis quelqu’un d’autre, pour ma part je me fuis moi-même.
En fait, il ne veut pas stigmatiser la différence, mais lui montrer qu’il ne sera plus seul et que quoi qu’il arrive, William arrivera à l’aider, à être un proche et surtout à lui fournir toute l’aide possible. Il veut être cette personne qui lui fournira un soutien, et il en a besoin, c’est indéniable.
– Anakin, je ne suis pas le mieux placé pour t’offrir de l’aide, mais je veux le faire, j’ai envie d’être là pour toi, et je n’arrive pas à me l’expliquer.
Il ne sait pas ce qu’il pourrait faire, ni comment le faire, ni même s’il en a le pouvoir. Mais dans tous les cas, il va faire ce qui est en ses moyens pour réussir à l’épauler. Quoi qu’il en coûte, quoi qu’il puisse se passer à l’avenir. Quand William dit quelque chose, il le fait, ce n’est pas le genre à revenir sur ses propos. C’est un homme parole, et ça a toujours été le cas, et ça le sera encore une fois. Il ne peut en être autrement, pas après avoir vu Anakin et surtout entendu ce qu’il a pu lui dire.
Invité
Mar 19 Juil - 17:13
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
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« Mais je suis calme... » Hm, bon... c’était peut-être un mensonge. Son cœur tambourinait encore dans sa poitrine, même s’il n’était plus aussi rigide dans ses membres. Vador n’existait plus, en théorie. Son nom ne devrait plus apporter une telle peur panique, surtout chez quelqu’un qui ne l’avait jamais connu de son vivant. Et pourtant, en bien des sens, Vador était encore quelque part ici. Il existait comme un fantôme, comme ces monstres tapis dans l’ombre. Son ombre.
« … pardon. » dit-il après un moment, ses yeux baissés, honteux. « Je n’aurais pas dû réagir comme ça. »
C’était idiot de sa part, et surtout, il ne devrait pas avoir si peu de contrôle sur ses émotions. D’autant que la peur était un sentiment dangereux. Le jeune Jedi se rassit alors, s’efforçant de poser les mains sur ses genoux et de prendre une inspiration. Il ignorait comment Billy pouvait être aussi calme, alors qu’une ombre le poursuivait, lui aussi. Peut-être était-ce l’expérience qui parlait... De ce côté-là, Anakin aurait dû être servi. Que ce soit Vador ou l’Empire, ou les Yuuzhan Vong, il n’avait jamais été à l’abri de menaces galactiques.
« Anakin, je ne suis pas le mieux placé pour t’offrir de l’aide, mais je veux le faire, j’ai envie d’être là pour toi, et je n’arrive pas à me l’expliquer. »
William avait une voix calme, sans doute plus calme que ce qu’il ressentait réellement au fond de lui. Anakin pouvait le ressentir, et de toute façon, William ne se cachait pas vraiment. Ils étaient tous les deux à cœur ouvert, à dire des choses qui restaient bloquées dans la gorge.
« Oui... enfin, moi non plus je n’arrive pas à l’expliquer. Ce n’est pas le genre de chose dont je parle comme ça. Surtout avec des personnes qui ne viennent pas de mon monde. Ou du monde qui ressemble à mon monde. »
On le prendrait pour un paranoïaque, probablement. Ou tout simplement un adolescent sérieusement perturbé.
« C’est juste que... je ne sais pas trop comment tu pourrais m’aider. Concrètement je veux dire. Je ne sais même pas si c’est vraiment d’aide dont j’ai besoin. Je veux dire... je suis en sécurité ici, je crois. Il n’y pas de guerre. Si ça se trouve, il n’y a même pas de galaxie au-delà de notre île. Personne n’a encore voulu attenter à ma vie d’une façon ou d’une autre. » Il haussa les épaules. Avec le recul, c’est vrai que sa peur était peut-être ridicule. « J’ai le sentiment bizarre d’être... une sorte de Jedi au chômage ! » Anakin sourit, moitié amusé et moitié gêné par sa plaisanterie.
Anakin est encore un enfant, et cela se remarque aisément. Il a encore du mal à contrôler ses émotions. Non pas que ce soit un des syndromes ou une des caractéristiques qui s’acquière avec le passage des années. Cela se fait par le biais d’exercices, un entraînement régulier pour tenter de calmer sa respiration, de vivre en harmonie. William fait parfaite illusion. Toutes ses journées sont composées du chaos de ses émotions, mais il panse comme il peut tout ce qu’il ressent, un peu comme l’histoire des Trois Petits Cochons, et lui, il se trouve qu’il s’identifie à celui qui fait sa maison en paille. Il met des brindilles pour tenter de calmer un ouragan. Peu efficace, il en est bien conscient. Mais là, il doit se montrer apaisé pour aider son… il ne sait pas vraiment, pour aider Anakin qui est en proie à de vieux souvenirs de son monde, face à ce qu’il a pu vivre par le passé.
Comme il le lui a dit, William n’arrive pas à savoir pourquoi il veut tant l’aider, il n’arrive pas à mettre de mots sur ce besoin quasi vital qu’il ressent. C’est comme respirer, il ne peut pas s’en passer, alors il va vers lui, il lui tend la main de façon métaphorique pour qu’un fil invisible se lie entre eux. Les vies se croisent et se défont parfois, mais dans d’autres cas, les nœuds sont plus coriaces, ne peuvent se défaire, et c’est ce qu’il perçoit indirectement concernant ce qu’il ressent envers le jeune homme.
– Oui... enfin, moi non plus je n’arrive pas à l’expliquer. Ce n’est pas le genre de chose dont je parle comme ça. Surtout avec des personnes qui ne viennent pas de mon monde. Ou du monde qui ressemble à mon monde.
William peut comprendre ça. Certains n’aiment pas parler de ce qu’ils ont sur le cœur. Il semble évident que Anakin fait partie de cette catégorie de personnes. Mais il le fait avec un quasi inconnu ; quasi parce que l’ancien sorcier a l’impression de le connaître pourtant depuis toujours. Rien n’est normal dans cette situation, mais la normalité n’a pas de raison d’être dans le monde, il y a toujours des exceptions, il y a toujours des chemins alternatifs de ceux que prennent la plupart des gens.
– C’est juste que... je ne sais pas trop comment tu pourrais m’aider. Concrètement je veux dire. Je ne sais même pas si c’est vraiment d’aide dont j’ai besoin. Je veux dire... je suis en sécurité ici, je crois. Il n’y pas de guerre. Si ça se trouve, il n’y a même pas de galaxie au-delà de notre île. Personne n’a encore voulu attenter à ma vie d’une façon ou d’une autre.
La sécurité ? Il n’a pas bien observé ce qui se trame parfois, ou alors son regard est encore trop candide. Dans l’ombre de l’île se prépare des conflits entre des gangs, ou parfois d’anciennes personnes malintentionnées continuent leurs larcins. Mais quand William parle d’aide, ce n’est pas vraiment de cela dont il veut parler. Pourtant, quand il formule l’idée dans sa tête, cela paraît stupide et inconcevable à prononcer.
– J’ai le sentiment bizarre d’être... une sorte de Jedi au chômage !
William se met à rire de bon coeur en entendant cela, s’il a bien compris le rôle d’un Jedi, cela revient à dire qu’ils sont tous deux au chômage vu qu’ils ne font plus ce qu’ils faisaient auparavant, et tant mieux pour le sorcier, c’est le bienvenu.
– Nous sommes deux dans ce cas alors, dit-il en finissant de rire.
Cependant, le temps file, et il ne peut pas se permettre de s’éloigner trop longtemps de son poste de travail. Il serait sage qu’il retourne travailler, mais Anakin n’est pas obligé de s’en aller, il pourrait lui proposer de l’aider ? De faire en sorte de lui montrer des livres qui l’intéresseraient ? Des ouvrages qui seraient instructifs ? Il se relève alors et tend sa main au jeune homme pour l’aider à en faire autant.
– Je dois retourner travailler, mais j’ai quelques idées de livres à te faire emprunter à la bibliothèque qu’est cet endroit dans cette île.
Ils retournent alors tous les deux dans le cœur du Sanctum Sanctorum afin que Billy puisse reprendre son chariot avec les livres qu’il doit ranger dans les étagères appropriées. Et il invite le jeune garçon à le suivre avant d’arriver au niveau de la chevalerie.
– Petit, j’adorais lire des histoires de chevalier, raconte-t-il tout en remettant un ouvrage à sa place, et surtout celles de la Table Ronde, ma mère adoptive m’en racontait souvent, jusqu’à ce que je sois en âge de lire les versions originales, traduites, bien évidemment.
Ils arrivent alors au niveau du rayon adéquat et William en attrape un, son préféré afin de le tendre à Anakin.
– Cligès, c’est l’histoire d’un jeune homme qui veut devenir chevalier et qui va voir le Roi Arthur pour faire ses armes, il deviendra alors un héros acclamé et rencontrera même la femme de sa vie. Il pourrait te plaire. Bien sûr, il faut te créer un fichier dans le système informatique si tu veux l’emprunter.
S’il lui propose ce livre, c’est parce qu’il parle d’un garçon qui devient héroïque, en proie aux doutes, mais qui triomphe au final, quoi que l’on puisse mettre sur son chemin. Un exemple que Anakin pourrait suivre.
Invité
Lun 8 Aoû - 23:42
It does not make sense. It cannot exist. It’s impossible, and if it isn’t impossible, it’s irrelevant, and if it isn’t either of those things, it’s embarrassing.
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Teach me how it is possible
Entendre le rire de Billy suffisait à Anakin pour lui redonner un petit bout de sourire. Il fallait dire qu’il était contagieux… Vivre dans ce monde était toujours trop étrange, mais savoir que Billy vivait en quelques sorte la même chose, ça rendait les choses moins… anormales.
« Je dois retourner travailler, mais j’ai quelques idées de livres à te faire emprunter à la bibliothèque qu’est cet endroit dans cette île.. »
Anakin haussa les sourcils, suivant le libraire à travers les rayons, curieux.
« Des livres? » répéta-t-il d’une voix intrigué.
Billy n’en dit pas plus pour le moment, alors Anakin n’avait plus qu’à attendre, le regarder ranger son chariot de livres à la main - n’avait-il pas des pouvoirs pour l’aider avec ça? - L’adolescent l’aurait volontiers assisté, mais il ignorait où il rangerait tout ça, et Billy semblait se débrouiller très bien sans lui.
« Petit, j’adorais lire des histoires de chevalier, et surtout celles de la Table Ronde, ma mère adoptive m’en racontait souvent, jusqu’à ce que je sois en âge de lire les versions originales, traduites, bien évidemment. »
Il eut un petit rire discret derrière.
« Moi aussi j’adorais ce genre d’histoire. » Celles sur les chevaliers, c’étaient les meilleures! « Mais… je ne connais pas celles de la Table Ronde. » admit-il, cette fois avec un sourire un peu gêné et désolé. « Enfin, j’en ai entendu parler en cours, sur l’île, et ça a l’air très important dans la culture ici… mais je ne connais rien de plus. »
Toutes les cultures avaient leurs héros, Anakin le savait bien avant d’arriver ici. Dans son univers, il avait rencontré nombre de peuples différents, et ils avaient tous des histoires, des chevaliers braves et forts pour affronter des défis.
Cligès était peut-être comme ceux-là. L’adolescent prit prudemment le livré passant sa main sur la couverture. C’était une belle édition.
« J’aime beaucoup ce genre d’histoire. » dit-il alors, avec un sourire nostalgique. « J’en avais aussi, je pourrais t’en raconter si tu veux! Quand j’étais petit, ma nourrice était toujours obligée de m’en faire le récit, sinon je n’arrivais pas à dormir! » Winter était une nourrice sévère, mais elle racontait vraiment les meilleures histoires. Elle en avait connu tellement! « Mais je me demandais… si je ne connais pas l’histoire de la Table Ronde, je risque d’être perdu si je lis ce livre, non? »
William ne peut s’empêcher que de vouloir être protecteur avec Anakin. Dans les circonstances actuelles, vu ce qu’il a pu voir et entendre de la part du plus jeune, il sait très bien qu’il a raison de vouloir le faire. Anakin a des cicatrices assez importantes, tout comme lui, et il voudrait pouvoir alléger ses souffrances afin qu’il ne devienne pas comme lui. D’autant plus qu’il a encore l’avenir devant lui, ce qui serait idiot, c’est de le gâcher comme le fait le plus vieux en imaginant les pires scenarii concernant le retour de ses pouvoirs et du dieu Démiurge.
Il lui propose alors une saga qui pourrait lui apprendre des choses, lui montrer que le destin n’est jamais figé, une saga d’aventure et de légende. La Légende du Roi Arthur est une fabuleuse histoire d’une quête de l’immortalité qui est représentée par le Graal.
– J’aime beaucoup ce genre d’histoire.
Wiccan s’en doutait. Les chevaliers, c’est quelque chose qui plaît à beaucoup de monde. Fort heureusement que tout le monde ne connaît la vérité, parce que les chevaliers étaient des hommes rustres, sales et méchants. C’est la littérature qui les a encensés pour la simple et bonne raison que cela est bien plus vendeur.
– J’en avais aussi, je pourrais t’en raconter si tu veux! Quand j’étais petit, ma nourrice était toujours obligée de m’en faire le récit, sinon je n’arrivais pas à dormir!
Anakin est certes presque un adulte, il n’en reste pas moins encore un enfant parfois. Le sorcier le remarque dans certaines de ses paroles, ou même quand il agit. Cela a le don d’attendrir le plus vieux qui a envie encore plus de le prendre dans ses bras, chose qu’il ne fait pas, par pudeur et par respect.
– Ce serait avec plaisir tu sais. Tu pourrais même les écrire pour que tout le monde puisse en profiter.
Oui, c’est comme cela que naît la transmission, il faut absolument que des gens prennent le temps de vouloir raconter les histoires pour que la littérature et l’art puisse fonctionner. William aimerait le faire, mais il n’a aucun don pour tout cela, il ne sait pas raconter, il ne sait pas peindre ou dessiner, du moins, il ne sait pas le faire sans ses pouvoirs.
– Mais je me demandais… si je ne connais pas l’histoire de la Table Ronde, je risque d’être perdu si je lis ce livre, non ?
Il n’a pas foncièrement tort à vrai dire. Seulement, si William lui a proposé Cligès, ce n’est pas pour rien. Ce roman est en marge, mais aborde des thématiques similaires, ainsi, il ne sera pas complètement perdu en le lisant.
– Ne t’en fais pas, en lisant ce roman, tu aborderas la Table Ronde, mais différemment, tu n’auras pas besoin de la connaître, ce sera un peu comme une introduction pour l’aborder.
C’est clair qu’il vaut mieux cela plutôt que commencer par le roman La Mort du roi Arthur qui signe la fin complète de la saga. Là, en effet, il risque de ne pas comprendre grand-chose. Mais William n’est pas idiot et ne veut pas le perdre, ce serait complètement bête, surtout pour une première approche de romans de la sorte.
– Aller, viens, on va faire ton fichier dans le système de la bibliothèque.
Tout en parlant, William se dirige vers l’ordinateur à l’accueil du Sanctum Sanctorum. A l’époque, ou plutôt dans son monde, il n’y avait pas tout cela, mais désormais… en fait le temple mystique a de nombreux usages, et il est même le lieu de vie d’un Dr Strange, pas celui de son monde ceci dit puisqu’il ne le connaît pas.
– Bon, alors, donne moi ton nom, ton prénom et ta date de naissance ainsi que le lieu où tu vis, je vais pouvoir créer ton dossier et tu pourras emprunter tous les livres que tu veux comme cela.
Le soucis, c’est qu’en demandant tout cela, Wililam ne se rend pas compte qu’il fait une énorme bourde parce que le plus jeune lui donnera une réponse qui ne sera pas des plus heureuses.
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(Terminé) teach me how it is possible. (ANI&BILLY)
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