(fb) a first time for everything (feat hannibal)

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Aleksander arriva devant le bureau d'un docteur recommandé par son généraliste. Le brun ne parvenait toujours pas, malgré de nombreux efforts, à retrouver sa mémoire, ne serait ce que des bouts de cette dernière. Il vivait cependant des nuits difficiles, faisant de nombreux cauchemars qui le laissaient pantelants et trempé de sueur lorsqu'il se réveillait en sursaut. Il en était arrivé au point où il prenait des somnifères pour pouvoir dormir sans faire de rêve mais le brun était cependant conscient que ce n'était pas un mode de vie sain. Tôt ou tard, ça finirait par lui faire plus de mal que de bien. Il était temps de prendre les choses en main, de devenir plus 'actif' dans cette recherche et d'avoir des réponses. Sa rencontre avec Alina était de plus en plus frustrante à ses yeux, alors qu'il se repassait en boucle leur discussion à l'hôpital. Mélanie avait peut être, sûrement même, raison à son sujet. La brune lui avait caché quelque chose mais par politesse, Aleks n'avait pas cherché plus loin, préférant la laisser partir pour faire soigner sa main. Depuis il ne l'avait pas revue, et il ne savait donc pas comment faire pour retrouver la jeune femme et la confronter. Il entra dans le cabinet et se présenta à la secrétaire, avant d'aller s'installer sur un des fauteuils confortables. Il avait déjà vu des psychologues auparavant, mais ce docteur Lecter semblait...différent. La manière dont on parlait de lui avait intrigué Aleks mais il était recommandé par beaucoup de personnes. Et ça ne pouvait pas faire plus de dégâts de faire une thérapie avec lui au point où il en était. Il regarda sa montre, étant arrivé en avance comme à son habitude quand il avait des rendez vous, il détestait être en retard.

▿ Date de naissance : 19/02/1972

A first time for everything

Certaines vieilles habitudes ont la vie dure. Dans ce nouveau monde, Hannibal aurait sans doute tout à fait pu décider de se réinventer complètement. Il n'a pas manqué, d'ailleurs, d'y réfléchir, de peser le pour et le contre, de s'interroger sur ce qu'il serait le plus avisé de faire dans ces circonstances pour le moins singulières. La nouvelle opportunité qui s'offrait à lui pouvait lui permettre les expérimentations les plus remarquables, un nouveau départ, blanc comme neige, sans plus se retrouver dans le viseur du FBI. Hannibal est quelqu'un de très intelligent, il a tendance à savoir se préserver, même si certains éléments, et encore davantage la présence de Will, ont parfois tendance à lui faire reléguer la prudence au second plan.

Oui, il aurait pu se réinventer de mille manières, mais dans cette vie comme dans la précédente, il admet que dans cette position, il lui est possible d'avoir davantage d'influence sur autrui dans d'autres circonstances. Dans son cabinet, il a vu défiler de nombreux cas particuliers, il a pu avoir une incidence sur certains d'entre eux, et évidemment, l'impact qu'il a pu avoir sur leurs décisions, l'impact qu'il a pu avoir sur leurs actions, est de ces plaisirs qu'il ne sait pas se refuser : pas le moins du monde.

Aussi, oui, il a repris ses anciennes fonctions, et ne le regrette pas le moins du monde. A plus forte raison, en fin de compte, qu'ici, il peut rencontrer des cas particuliers et remarquables, qu'il n'aurait pas pu rencontrer dans son ancienne vue. Il a découvert ce nouveau monde à travers le prisme des traumas et des névroses de ses patients, et c'était sans doute là la meilleure manière de faire.

Il doit aujourd'hui rencontrer un nouveau patient qui n'est jamais passé par son cabinet. Il ne sait rien à son sujet en dehors de son nom, et il ne saurait dire immédiatement s'il sera un cas intéressant ou non, mais il verrait ça. A l'heure dite, après avoir pris congé de son patient précédent, Hannibal vient ouvrir la porte, et son regard tombe sur celui qui est certainement son prochain patient.

"Aleksander Morozova ? Entrez, je vous prie." Il s'écarte pour laisser au jeune homme le temps d'entrer et lui désigne le fauteuil face au sien afin qu'il puisse s'y installer. "De quoi souhaiteriez-vous parler ? Qu'est-ce qui a motivé ce rendez-vous ?" demande-t-il en posant sur lui un regard des plus scrutateurs...

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Aleksander était un brin intimidé par le docteur qui apparu derrière la porte lorsqu'il fut l'heure de sa première séance. Il se redressa en le voyant, esquissant un léger sourire avant d'hocher la tête à sa question. "Bonjour docteur Lecter, oui, c'est bien moi." répondit Aleksander. Il entra dans son bureau, découvrant les lieux, la décoration sobre et simple. Le brun regarda tout autour de lui la pièce, comme pour en jauger son contenu avant de reporter son attention sur l'autre homme. Il s'installa sur le fauteuil designé par le médecin, bougeant un peu pour s'y mettre à l'aise et trouver sa place avant que la séance ne commence par une première question. Il fut surprit que le médecin n'en sache pas plus, mais c'était peut être ainsi qu'il fonctionnait. Son généraliste n'avait pas du trop en dire à Hannibal pour qu'il se fasse sa propre opinion sûrement. "Eh bien je...je suis là parce que je souffre d'amnésie depuis mon arrivée ici." Il avait peut être trop bien résumé la situation en si peu de mots mais en réalité, il réalisait que parler n'était pas une chose aussi aisée qu'il l'aurait imaginée. "Je me suis réveillé à l'hôpital, blessé et amnésique. Il n'y avait rien dans mes vêtements qui pouvait indiquer qui je pouvais être. A part que mes vêtements n'étaient pas classiques selon l'équipe qui s'est occupée de moi mais bon...ça je ne peux pas tellement en juger." dit il en haussant des épaules. Aleksander passa ensuite une main dans ses cheveux, trahissant une légère nervosité de se retrouver dans un tel cadre. "J'ai essayé des traitements pour retrouver mes souvenirs mais de toute évidence si je suis là ici c'est qu'aucune n'a marché. Et pour être honnête avec vous docteur : je commence à désespérer de retrouver mes souvenirs un jour." confessa le grisha avec un peu d'angoisse dans la voix.

▿ Date de naissance : 19/02/1972

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Les cas d'amnésie sont choses courantes dans ce nouveau monde. Phénomène mystique ou mécanisme psychologique ? L'opinion du psychiatre sur la question n'est pas encore totalement arrêtée, à vrai dire. Il est encore trop tôt pour le savoir, et il n'a pas repris ses exercices depuis suffisamment longtemps, mais il pense tout de même s'en faire une petite idée malgré tout. Il faut déjà savoir dissocier de ceux qui se servent de l'amnésie comme d'un prétexte ou d'un refuge, de ceux qui l'expérimentent comme un réflexe traumatique. Comprendre déjà ce qu'il en est pour son interlocuteur sera un excellent début...

Ce qu'attend Hannibal en lui demandant les raisons de sa présence, c'est autre chose que les mots sobres que contiendrait un dossier lacunaire à ce sujet, c'est de lui qu'il veut entendre ce qu'il attend exactement d'un tel rendez-vous et de ce qu'il espère en retirer plus précisément. Alors il laisse son patient s'exprimer, tout en le détaillant du regard, soucieux de ne rien laisser lui échapper. Les mots comptent, oui, mais les gestes aussi : chaque micro-expression peut être sujette à interprétation, et il ne se prive pas de noter mentalement les conclusions potentielles qu'il pourrait retirer de ces brèves observations.

Réveillé à l'hôpital blessé, un scénario familier pour Hannibal qui s'est retrouvé ici dans les mêmes conditions. A la différence près que les souvenirs d'Hannibal étaient intacts, eux, trop intacts pour être occultés, trop intacts pour être ignorés, lui donnant un but et une raison à tout cela. Un but qu'il a mis du temps à conquérir, par la force des choses, mais qu'il n'a pas oublié un seul instant. Il savait exactement ce qu'il devait faire. Il avait un objectif. Se retrouver ici déparé de son identité et de tout objectif, ce doit être une expérience déroutante, mais certes pas insurmontable. Une information notable : ses vêtements ne ressemblaient pas à ceux en usage ici... Rien de surprenant. Au gré de ses rencontres, Hannibal a déjà noté les origines diverses de ses patients, et cela va bien au-delà de divergences d'ordre culturel ou géographique, et c'est, à dire vrai, une chose véritablement passionnante.

"Je pense que les médicaments étaient un mauvais point de départ pour vous. S'ils n'ont eu aucun effet, c'est que votre amnésie ne trouve pas sa source dans un phénomène d'ordre physique mais sans doute davantage psychologique. Ce qui signifie également que vous êtes au bon endroit." Il marque une pause. "Je m'engage à vous rendre vos souvenirs, monsieur Morozova, vous pouvez en avoir la certitude."

Peut-il se permettre de faire une telle promesse ? Peut-être que non, mais cela ne l'empêche pas de faire montre de cet engagement non sans une certaine assurance et avec fermeté. C'est ainsi qu'il faut faire quoi qu'il en soit.

"Est-ce que certaines images de votre passé vous reviennent par flashes ? Dans vos rêves, peut-être ? Ou bien est-ce le vide total ?"

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Aleksander était nerveux. Le docteur, le bureau, le fait de devoir parler de lui, du peu dont il se souvenait. Ce n'était pas une situation des plus agréables, mais il savait devoir passer par là. Le docteur ne pourrait pas l'aider sans en savoir plus sur lui et il n'y avait pas plusieurs solutions pour y arriver : il allait devoir parler de lui, évoquer qui il était devenu pour essayer de retrouver celui qu'il avait été par le passé. Il se mordit la lèvre une fois qu'il eut fini de parler, attendant d'avoir le retour d'Hannibal pour savoir ce qu'il pensait. Peut être ne pouvait il pas l'aider tout simplement ? Son médecin l'avait envoyé ici avec peu d'espoir, comme si le docteur était un dernier recours et que s'il échouait ses souvenirs seraient à tout jamais perdus. Une perspective peu réjouissante pour le brun. Il écouta Hannibal avec attention quand ce dernier lui annonça qu'il était au bon endroit, une vague de soulagement traversa alors Aleksander. Il allait pouvoir l'aider, lui donner de l'espoir de retrouver sa vie passée. Néanmoins, la promesse du médecin, ainsi formulée le surprit. Travaillant autour de médecins à l'hôpital, ils savaient que ces derniers ne faisaient pas de promesses qu'ils ne pouvaient pas tenir à leurs patients ou aux familles de ces derniers. "V...Vraiment ? Vous pouvez le faire ?" demanda t'il incrédule. Il ne demandait qu'à le croire, et il était prêt à faire ce qu'il fallait pour découvrir qui il était. Pour savoir si Alina était bel et bien une femme de son passé. Il s'humecta les lèvres avant de lui répondre. "Non je n'ai pas eu de flash mais parfois je fais des rêves étranges...je rêve de créatures démoniaques...sombres. Je sens comme une...une sorte de noirceur parfois que je ne peux pas expliquer..." dit il, hésitant à évoquer Alina, et sa réaction. "J'ai...enfin j'ai rencontré quelqu'un, quelques semaines auparavant et...je...j'ai ressenti quelque chose en la touchant, mais c'était différents des autres fois, j'ai ressenti quelque chose de...de solaire, de lumineux avec elle...j'étais sûre de la connaître mais elle m'a dit ne pas me connaître, ou se souvenir de moi...est ce que mon instinct à pu se tromper à ce point ?"

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Il est des engagements à ne pas formuler à la légère, mais dans le cas d'Hannibal, il se permet de telles promesses sans garantie de savoir les tenir au nom de la seule conviction qu'il sait avoir dans ses aptitudes et aussi bien sûr dans la façon qu'il aura toujours d'arranger la vérité à son avantage, et ce peu importe les circonstances tant qu'elles sont en mesure d'en profiter. Et savoir bénéficier de n'importe quelle circonstance fait aussi très largement partie de ses attributions au demeurant. Il peut faire ce qu'il décide de faire et promet, c'est ce qu'il garantit en un hochement de tête. Car ce qu'il ne saurait gagner de façon tout à fait conventionnel, il s'arrangera toujours pour l'obtenir d'une manière disons... moins traditionnelle. La psychiatrie n'est pas un art arrêté, après tout, c'est un domaine en constante évolution. Et Hannibal est de ceux qui participent assidument à cette évolution, quitte à dépasser ce qu'on pourrait assimiler aux limites traditionnelles de la morale et de la décence.

Hannibal laisse à son patient le soin de lui en apprendre davantage sur ce qui pourraient être des bribes de souvenirs, des fragments de mémoire, ou bien des événements sans rapport. L'idée étant ici, bien sûr, d'encourager ces souvenirs dans la meilleure des directions. Par ailleurs, quand bien même certains de ces éléments ne seraient pas directement liés à la mémoire du jeune Morozova, cela ne dissuadera pas forcément pour autant Hannibal d'orienter les choses de cette manière si tant est qu'il considère pouvoir y trouver de l'intérêt. Les stratégies du psychiatre sont toujours manipulatoires, c'est ainsi qu'il procède. Et il n'envisagerait pas un seul instant de s'en cacher ou de prétendre l'ignorer.

"Pensez-vous que ces créatures puissent être la manifestation plus profonde d'un événement traumatique qui vous serait advenu dans votre vie passée ?" suggère Hannibal quand Aleksander lui parle de ces monstres qu'il voit en rêve (évidemment, cette information n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd et il compte bien l'exploiter à sa juste valeur, quitte à verser bien sûr dans la surinterprétation, ce qui peut aisément arriver). "Ces figures ne sont jamais anodines, elles peuvent être la figuration imagée de monstres de chair et de sang qui vous auront fait souffrir... Ou celle du monstre avec lequel tout un chacun doit apprendre à cohabiter... la personnification de votre part d'ombre, en somme", suggère-t-il en toisant son interlocuteur de son regard le plus attentif et perçant.

Aleksander reprend en évoquant cette rencontre qu'il a faite il y a peu, et qu'il pense être impactante sans savoir totalement l'expliquer. Une femme qui a prétendu ne pas la connaître, une femme qui incarnait l'antithèse même des monstres qui hantent ces cauchemars.

"Si cette jeune femme vous a menti, alors vous ne pouvez rien faire d'autre que d'attendre qu'elle soit prête à vous apprendre sa vérité. Si en revanche, votre intuition vous trompe, sachez qu'elle peut être le marqueur d'autre chose. Une part d'elle peut être associée à votre passé sans qu'elle en ait jamais fait partie."

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C'était étrangement facile de parler à ce médecin. Il y avait quelque chose chez lui qui mettait Aleksander en confiance, sans qu'il ne puisse vraiment se l'expliquer. Peut être parce qu'ils ne se connaissaient pas, un parfait inconnu, ce qui rendait les choses plus faciles. Le brun avait toujours eu le contact facile avec les autres, probablement parce qu'il cherchait un peu partout des traces de son passé enfoui et oublié. Peut être avait il finalement accepté que pour retrouver ses souvenirs, il allait devoir s'ouvrir, plus que jamais, pour enfin découvrir cet autre qu'il avait été. Ce fut ainsi qu'il évoqua ses cauchemars, avec ces créatures informes qui le poursuivaient quelques fois. Des cauchemars bien trop réels parfois à son goût. Généralement, quand il parvenait à s'en extirper, il se réveillait le souffle court, et le corps endolori. Une fois même il avait cru voir une trace de griffures sur son avant bras avant de voir qu'il avait rêvé. "Peut être..." répondit il, n'ayant jamais vu ça sous cet angle là. Peut être était ce une manifestation de son passé sous une forme qu'il ne parvenait pas à interpréter ? Il fronça des sourcils lorsque le docteur s'expliqua un peu plus. "Je...vous pensez que ces créatures feraient partie de moi ? Pourquoi est ce qu'elles essayent de me faire du mal dans ce cas ?" demanda le brun, confus. Il évoqua ensuite sa rencontre avec Alina, ayant besoin d'un avis extérieur, de savoir s'il avait rêvé la sensation, qu'il l'avait désirée tellement qu'elle s'était manifestée. Le besoin de retrouver quelqu'un de son passé devenait parfois trop fort. "Elle pourrait ressembler à une personne que je connais ? Je sais qu'il y a des sosies qui se baladent en ville alors ça pourrait être possible mais..." dit il en se mordant la lèvre. "Je ne sais pas...ça avait l'air bien réel quand je l'ai touchée."

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Hannibal laisse son patient méditer sur ses propos. Dans un cas comme le sien, qui comprend une forme sévère d'amnésie, la tâche est délicate : il s'agit de se réapproprier sa propre identité, une identité dérobée par les circonstances, et en aucun cas cela ne peut être une chose évidente ou facile : mais Aleksander Morozova, de ce qu'Hannibal a pu constater pour l'heure, est un homme intelligent, sans doute doué de la capacité d'analyse nécessaire afin de considérer son cas, sa situation, en la regardant droit dans les yeux et sans détour, conscient de ses atouts mais conscient, également, de ses failles. Cet effort d'introspection, auquel ils pourront se livrer par de nombreux biais différents, leur sera probablement salutaire, du moins faut-il l'espérer, c'est même de l'ordre de la plus stricte nécessité, car sa thérapie ne pourra fonctionner que partiellement tant que son interlocuteur n'aura pas renoué avec ses souvenirs... ou avec leur absence.

"Je pense que ces créatures ne font pas seulement partie de vous, elles sont vous... ou du moins la manifestation d'une facette de votre personne que votre mémoire a occultée." Il marque une pause. "A ce stade de notre thérapie, nous ne faisons qu'explorer le champ des théories, bien sûr, aucune d'elles ne doit être considérée comme une vérité absolue, mais nous devons du moins y prêter une attention particulière", remarque-t-il d'un ton très sérieux. "Peut-être que si elles tentent de vous faire du mal, c'est uniquement pour se rappeler à votre bon souvenir, et vous inviter à les observer pour ce qu'elles sont." Il marque une pause. "La propension de tout être humain à l'autodestruction est presque innée, elle n'est ni surprenante, ni une mauvaise chose en soi."

Il hoche la tête tandis que son interlocuteur réfléchit à la possibilité que cette jeune femme qu'il lui a semblé reconnaître puisse avoir un lien avec son passé, d'une manière ou d'une autre. Pourrait-il s'agir d'un sosie ? Probablement. Dans ce monde, c'est monnaie courante. Et pour avoir été confondu plus d'une fois avec des hommes qui n'étaient pas lui (sentiment désarmant tout d'abord mais auquel, étrangement, l'on s'habitue), il est possible qu'il s'agisse de cela, ou de quelque chose de... différent, mais de tout aussi intéressant - d'un point de vue purement clinique, bien sûr, cela s'entend.

"Seriez-vous en mesure de me la décrire ?" Il justifie aussitôt sa requête. "Les détails qui auront retenu votre attention n'en seront peut-être pas. Ils pourraient être, bien au contraire, révélateurs de quelque chose de plus pertinent. Au sujet de cette jeune femme, qui sait, mais à votre propre sujet plus probablement."

Ou bien, au terme de cette description, rien n'aura été révélé de plus pertinent. Quoi qu'il en soit, cela mérite d'y prêter une attention particulière, et d'y donner un sens adéquat. De la sorte, il sera éventuellement possible de tirer des conclusions remarquables et nécessaires, bien évidemment dignes de ce nom, et méritant d'être mises à jour.

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Aleksander écouta avec attention le médecin, envisageant les choses sous un angle différent. Il avait toujours vu les créatures sombres de ses cauchemars comme des ennemis, mais il se pourrait qu'elles soient bien autre chose...pourquoi pas ses souvenirs qui voulaient revenir mais qui, pour une raison obscure, se retrouvaient bloqués ? Aleksander avait bien fait de venir consulter ce médecin, même s'il ne doutait pas que toute tentative de thérapie ne pouvait lui faire que du bien. "Peut être ces créatures sont mes souvenirs ? Des choses négatives dont je ne voudrais pas me rappeler ? J'imagine que je ne peux pas choisir ce dont je veux me souvenir et peut ça cause mon amnésie ?" répondit le brun. Il n'était pas médecin, et ne faisait là qu'une hypothése, en fonction de ce que lui répondait Hannibal. Et des quelques livres qu'il avait lu sur le sujet de la mémoire. Ca ne faisait pas de lui un expert certes, mais avec la lecture de ces livres, il avait voulu en apprendre plus, essayer de comprendre à son niveau ce qu'il lui arrivait. Il évoqua ensuite Alina, sa rencontre avec elle. La possibilité qu'elle soit le double d'une personne qu'il avait connu dans son passé le troublait, et il ne pensait pas la chose possible, au vu de sa réaction avec elle quand il l'avait rencontrée pour la première fois. Il se détendit un peu dans son fauteuil alors qu'il s'apprétait à décrire la jeune femme, un sourire vint étirer ses lèvres alors qu'il se la représentait. "Elle est...magnifique. Je sais que ce n'est pas ce que vous attendez mais..." s'interrompit Aleksander. Il n'était pas là pour vanter sa beauté mais lorsqu'il pensait à Alina, c'était les premiers mots qui lui venaient. "Elle est brune, plus petite que moi...des yeux en amandes, noisettes. Un petit nez...une peau un peu hâlée...et un halo lumineur...solaire." dit il, ayant sans le réaliser fermé les yeux. Il les rouvrit soudain, sortant de sa rêverie, un peu embarassé de s'être ainsi laissé aller face au psychiatre.

hs : désolée d'avoir mit si longtemps à te répondre, j'ai eu des soucis irl, qui sont maintenant réglés Smile

▿ Date de naissance : 19/02/1972

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Plus cet entretien file, plus les minutes s'écoulent, plus Hannibal se retrouve intrigué par ce jeune homme qui, par bien des aspects, lui prouve être véritablement digne du temps qu'il lui accorde. Et croyez bien que cela n'est pas chose gagnée. Il n'est pas dans les habitudes du psychiatre d'accorder plus d'attention que nécessaire à des cas qu'il estime trop classiques pour être véritablement dignes de son intérêt. Aleksander a su capter son attention et son intérêt, il ne tient qu'à lui, à présent, de ne perdre ni l'un ni l'autre.

"Si ces créatures appartiennent à vos souvenirs, il vous faut accepter la possibilité qu'elles ne soient pas exactement fidèles à ce que vous avez connu. Elles peuvent être la manifestation, la représentation par le symbole d'épisodes traumatisants de votre existence - tout ceci est hypothétique, bien sûr, et à prendre, par conséquent, avec la distance nécessaire, mais l'esprit a humain a la curieuse manie de se réfugier derrière l'abstrait quand vient le moment de nous pointer du doigt ce qui devrait être flagrant. Les rêves les plus communs en sont déjà un exemple... mais les vôtres dépassent le cadre du rêve ordinaire." Il marque une pause. "Détrompez-vous, par ailleurs, l'esprit humain a le chic pour sélectionner précisément certains souvenirs au mépris de certains autres, rien de tout ceci n'est aléatoire, et il y a toujours une raison à cela... Encore faut-il déterminer laquelle..." Hannibal décroise les jambes et se penche pour observer son patient avec une attention totale autant que silencieuse, quelques secondes durant... "Quand c'est le cas, tout devient aussitôt plus limpide... Mais cela demande du travail, je ne vous le cache pas."

Un travail qu'ils effectueront ensemble, et qui suggère donc que de nombreuses autres séances du même acabit que cette première approche laisse suggérer. Ceci dit, leur entretien est loin d'être terminé encore, et il y a encore de nombreuses choses qu'Hannibal veut comprendre, cerner et appréhender en ce qui concerne l'homme qui se tient face à lui alors que l'on passe son esprit au crible.

La description que le jeune homme fait de cette femme dont il semble convaincu qu'elle appartient à son passé est éloquente. Le choix de ses mots, dans un tel contexte, ne peut évidemment pas être anodin, et en effet, ça ne l'est pas, Hannibal le réalise assez directement, et cela l'intrigue d'autant plus. La description qu'il fait de cette jeune femme, dont il semble subjugué par la beauté, aurait presque quelque chose de classique, s'il n'y avait ce détail qui ne passe pas inaperçu. L'évocation de cette sorte de halo lumineux auquel il l'associe, notamment, n'a définitivement pas de quoi passer inaperçu, bien au contraire.

"Diriez-vous que vous êtes amoureux de cette jeune femme ?"

La question est on ne peut plus directe... Mais il n'est pas question de poser des questions trop indirectes, quand le but, justement, est d'obtenir quelque chose d'aussi concret que proche d'immédiat.

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Aleksander écoutait sans un mot le psychiatre lui expliquer ce que pouvaient signifier les créatures de ses cauchemars. Tout cela lui donnait matière à réfléchir. Il n'avait jamais imaginer que ces créatures puissent être le résultats de traumatismes passés, venues "l'attaquer" dans ses rêves. A y repenser, les créatures n'avaient pas de visages, pas de formes. Comme une sorte de nuage, ou brume noire qui arrivait sur lui à toute vitesse, l'empêchant de s'enfuir lorsqu'elles le rattrapaient. Aleksander s'humecta les lèvres, serrant un bref moment les bras du fauteuil en cuir sur lequel il était actuellement assit. Il essayait de donner un sens aux propos du docteur Lecter mais il savait qu'il allait bien trop vite actuellement. Il ne pourrait résoudre son amnésie en seulement une seule séance, il en prenait compte au fur et à mesure de son échange avec le psychiatre. Il releva les yeux pour croiser ceux de son interlocuteur. "Donc...si j'identifie ces créatures, si je comprends pourquoi elles me veulent du mal je pourrais me souvenir de certaines choses ?" demanda t'il, anxieux. Car visiblement ça n'allait pas être de bons souvenirs qu'il risquait de découvrir, bien au contraire même. Il savait qu'il avait du vivre quelque chose de traumatisant, au vu de ses blessures lorsqu'il s'était réveillé dans l'hôpital de la ville, mais il n'avait pas pu se souvenir de ce qu'il lui était arrivé, malgré tous ses efforts. Le médecin l'ayant prit en charge avait juste déterminé qu'il avait été attaqué par un animal, sans préciser plus de choses, laissant le brun complétement perdu. Aleksander prit une inspiration, il réalisait que cette thérapie serait sûrement difficile, mais ce serait un mal nécessaire pour avancer et retrouver qui il était. "Je suis prêt à faire ce qu'il faut docteur, je veux...je dois retrouver mes souvenirs, qui j'étais...qui je suis." affirma le brun. S'il devait souffrir, alors il souffrirait, ça en valait largement la peine, il en était persuadé. Il évoqua par la suite Alina, ou du moins, celle qu'il imaginait être Alina, malgré la réponse de cette dernière lors de leur première rencontre à l'hôpital. La question d'Hannibal le prit de court, Aleksander ne s'était pas attendu à ce qui lui pause cette question là, ne pensant pas que ça aurait une importance, ce qu'il pouvait ressentir. Il détourna le regard un instant, regardant la ville au travers de la fenêtre, réfléchissant à sa réponse. "Je...je crois que je le suis oui je...c'est encore confus dans mon esprit mais quand je l'ai vue pour la première fois je...j'étais heureux, j'étais rassuré...comme si j'étais enfin en paix." finit il par dire, retournant son regard sur le médecin, se rappelant encore de son sourire, et de ce fameux halo qu'il n'avait vu chez personne d'autre qu'elle depuis son arrivée en ville.

▿ Date de naissance : 19/02/1972

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"Vous apprendrez rapidement qu'en psychiatrie, aucune science n'est totalement exacte. Il y a autant de mécanismes psychiques qu'il y a d'individus, mais disons qu'il y a... des résurgences." Il marque une pause. "Je ne veux pas vous faire de promesses, au risque de vous décevoir, mais je pense sincèrement, en effet, que parvenir à identifier ces créatures et les raisons de leur colère, vous aurez franchi un grand pas. Il se peut que cela n'engendre miraculeusement le retour de souvenirs complètement limpides, mais vous aurez fait un véritable progrès, je suis convaincu de cela", confirme-t-il d'un ton aussi professionnel que sincère.

Il y a une certaine forme de détresse dans la voix de son patient quand ce dernier évoque son envie de retrouver à tout prix ses souvenirs. Certains mots n'entrent pas dans l'oreille d'un sourd. Entendre que l'on est capable de tout pour faire quelque chose, c'est bien évidemment une information qu'il ne manquera pas d'exploiter le moment venu. Il est prêt à tout pour retrouver cette mémoire disparue... Très bien, il pourra probablement le guider, par conséquent, vers ces méthodes expérimentales qui ont toujours eu sa faveur mais obtiennent rarement un consensus quelconque au sein du corps médical et psychiatrique. Mais chaque chose en son temps. Pour le moment, Hannibal s'applique à récolter le plus d'informations possibles. Par la suite, il décidera de ce qu'il estimera nécessaire d'en faire. Pour le bien de son patient, bien sûr, mais avant tout et surtout, évidemment, dans le but d'étancher sa curiosité autant qu'il l'estimera nécessaire.

"Nos expériences nous façonnent mais elles n'ont pas à nous définir. Retrouver vos souvenirs ne vous permettra pas de redevenir qui vous étiez. Néanmoins, je vous promets de faire tout le nécessaire afin de combler ces vides qui vous tourmentent", lui promet-il avec une grande sincérité.

Au sujet de cette jeune femme qui a retenu son attention et semble faire écho à sa vie passé, il semble évident que les pensées qu'il nourrit à son adresse ne sont pas que pourrait qualifier d'innocentes. S'il ne s'agit d'amour, cela serait au moins du désir. Dans tous les cas, cette jeune femme représente un élément clé, digne de débloquer certains mécanismes intellectuels qui ont la nécessité de l'être, et aux yeux du psychiatre, c'est évidemment une excellente chose.

"Je pense qu'il est important que vous revoyez cette jeune femme. Peu importe le rôle qu'elle aura joué dans votre ancienne vie ou celui qu'elle jouera dans la nouvelle, elle représente un élément clé qu'il serait dangereux d'ignorer ou de réfuter."

Ce n'est qu'un conseil, bien sûr. Son patient pourra bien décider d'en faire ce qu'il voudra. Mais Hannibal compte évidemment guider son jugement dans une direction ou dans une autre. Comme à son habitude, il prend soin de mener la danse, et dans un lieu tel que son bureau, la tâche lui est amplement facilitée.

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Hannibal Lecter & Aleksander Morozova

Aleksander écoutait toujours Hannibal avec attention, comme s'il cherchait à graver chaque mot dans son esprit. Hannibal semblait comprendre et accepter son besoin de retrouver ses souvenirs mais il ne lui faisait pas non plus miroiter une réussite parfaite. Au contraire, il lui semblait que le médecin n'hésitait pas à être honnête avec lui sur les résultats possible s'ils venaient à travailler ensemble sur ses souvenirs. "Comment je peux y arriver ? Je...j'ai l'impression d'avoir tout tenté pour y arriver, à m'en donner des migraines...je suis vraiment au bout du rouleau...j'en viens à me dire que jamais je ne les retrouverais. Et au point où j'en suis, je suis même prêt à ne pas tous les retrouver, mais au moins quelqu'uns...que je puisse comprendre comment je suis arriver ici." répondit il au médecin, visiblement désespéré. Il n'avait aucune raison de ne pas faire confiance au médecin après tout, il était là pour l'aider, le soutenir dans son entreprise. Il fronça des sourcils à ses propos suivants, ayant du mal à comprendre. "Vous voulez dire que je ne serais plus moi ? Enfin celui d'avant ?" demanda t'il tout en réfléchissant. Est ce que l'homme qu'il était aujourd'hui, sans ses souvenirs resterait une fois qu'il aurait récupéré ses souvenirs, ou disparaitrait il ? Il n'y avait pas vraiment pensé, s'étant focalisé sur ses souvenirs et comment les retrouver. Il n'avait cependant pas pensé à l'après. Il évoqua par la suite la jeune inconnue croisée par hasard à l'hôpital qu'il pensait connaître, malgré ce qu'elle en disait. Il n'hésita pas à se confier au médecin, étant le plus honnête possible avec le docteur Lecter. "J'aimerais bien la revoir aussi mais elle a été plutôt...claire avec moi. Elle dit ne se souvenir de rien et je ne voudrais pas l'importuner en m'imposant...comment je pourrais faire pour la convaincre de discuter avec moi ?" Il ne voulait pas effrayer la jeune femme, ou bien la forcer à quelque chose à laquelle elle n'était pas prête. Mais il ne pouvait se l'enlever de son esprit, depuis leur rencontre hasardeuse, il n'avait pas oublié la jolie brune.

BY PHANTASMAGORIA

▿ Date de naissance : 19/02/1972

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Son patient a tant tenté de regagner ses souvenirs qu'il semble à présent s'être découragé. C'est une chose que le psychiatre est tout à fait capable de comprendre... C'est surtout un phénomène récurrent, naturel, et qu'il a suffisamment constaté au cours de sa carrière pour le comprendre et savoir de quelle manière l'interpréter, de quelle façon, également, y réagir. Oui, il y a de quoi se sentir mal à l'aise, de quoi se sentir désœuvré, à force de vouloir obtenir quelque chose qui n'advient jamais. Il en a tout à fait conscience, bien sûr, plus que largement conscience, même, mais ce n'est pas pour autant qu'il estime le cas de son interlocuteur désespéré. Oui, bien sûr, le découragement peut agir comme une dangereuse barrière, et il est préférable de lutter contre ce découragement afin de parvenir à ses fils, mais les choses vont bien au-delà, à la vérité. Son patient peut regagner ses souvenirs, il faut seulement qu'il sache s'armer de patience... et sache également se montrer ouvert d'esprit autant que possible.

"Aucun de nous ne demeure jamais ainsi que nous étions. Nous changeons, nous évoluons constamment, c'est dans la nature humaine. Vous ne redeviendrez jamais celui que vous étiez dans votre ancienne vie... en revanche, vous serez à nouveau vous, vous-même avec ou sans les émotions et souvenirs qui vous ont construits. C'est ce sur quoi nous travaillerons. Nous nous évertuerons à vous rendre à vous-même."

Il le dit avec une assurance absolue, car il ne doute aucunement de ses chances de succès dans ce cas de figure très spécifique. Il est absolument convaincu de cela.

"Je ne saurais vous conseiller de l'approcher trop frontalement, ce serait en effet susceptible de la braquer plus encore. En revanche, je vous conseillerais de communiquer avec elle par des voies détournées. Ecrivez-lui, exprimez votre ressenti et vos impressions la concernant. Peu importe sa réaction, il me semble impossible qu'elle y soit insensible. Et chacune de ses réactions, bonnes comme mauvaises, auront de quoi vous éclairer au sujet de votre propre situation."

Il sait que c'est beaucoup demander à un homme qui, à l'heure actuelle, remet en cause toutes ses convictions et est loin d'éprouver la plus grande assurance vis-à-vis de ses propres choix. Mais il n'a aucun doute à ce sujet... Définitivement aucun. Peu importe la direction que prendra la vie d'Aleksander, elle attise sa curiosité, et il y portera un oeil pour le moins attentif.

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a first time for everything

Hannibal Lecter & Aleksander Morozova

Aleksander avait du mal à se dire qu'il ne redeviendrait pas l'homme qu'il avait été par le passé. Mais s'il suivait bien les propos du médecin, cela ne voulait pas pour autant dire que c'était perdu. Il deviendrait juste différent, forgé par les souvenirs, par la vie qu'il avait du vivre en attendant que les autres souvenirs de sa vie d'avant ne lui reviennent. Il devait donc faire le deuil de l'homme qu'il avait été, et il ne savait pas s'il était capable de lâcher prise sur ça. Il avait tant cherché cet homme là, tant essayé de le retrouver...mais peut être était ce pour cela que toutes ses tentatives de retrouver sa mémoire s'étaient soldées par un échec. Peut être parce qu'il essayait de retrouver l'homme qu'il avait été, et non pas ses souvenirs en eux mêmes... "Je vois...je dois me dire que cet homme que j'ai été...il ne reviendra pas, du moins, pas de la manière dont je m'y attends. C'est..." Il poussa un soupir avant de passer sa main dans ses cheveux. "C'est dur de me dire ça, de me dire que j'ai tenté en vain quelque chose qui n'aurait de toute manière pas eu de succès." Il se sentait un peu bête oui, mais ce n'était pas de sa faute non plus, comment aurait il pu savoir ? Ce qu'il aurait du faire, c'était de voir un médecin, avant tout. Il avait prit la bonne décision en venant ici, il en était désormais persuadé. D'autant que le médecin semblait être bien sûr de pouvoir l'aider à retrouver ses souvenirs, tout dans son regard, ses mots, son ton, son attitude tendait vers ça. L'évocation de sa rencontre avec Alina ne fut pas aisée la non plus, mais Hannibal avait là aussi des conseils à donner au brun. "Lui écrire ? J'avoue que je ne sais pas trop..."Il aurait préféré pouvoir la confronter de vive voix, mais justement, elle devait sûrement être trop peu à l'aise pour cela. Et s'il faisait fausse route avec elle ? Si son instinct lui jouait des tours ? Il se mordit la lèvre, détournant le regard. "J'imagine que...je peux toujours essayer, je n'ai rien à perdre après tout non ?" Il releva la tête vers le médecin. "Mais je ne saurais même pas où lui écrire je...je ne connais rien d'elle à part la certitude qu'elle a compté dans ma vie, dans mon passé."

BY PHANTASMAGORIA

▿ Date de naissance : 19/02/1972

IA first time

for everything

L'homme qu'il a été ne reviendra-t-il donc jamais ? Non, jamais en tant que tel, car nous ne sommes jamais qui nous fûmes hier... en revanche, curieux de celui qu'Aleksander a pu être, et convaincu de combien la personnalité et les actes de ce dernier devaient être fascinants, Hannibal est bien déterminé à en apprendre plus à ce sujet. Il espère que, d'une manière ou d'une autre, il sera exaucé. Pour cela, il doit dispenser à son patient les conseils qui lui semblent les plus appropriés à ses propres desseins. C'est toujours ainsi, avec Hannibal Lecter. Rien n'est jamais complètement innocent, tout est orienté dans un sens qui a pour but de l'arranger en priorité, avant quoi que ce soit d'autre.

"Aucun de nos efforts n'est jamais vain, aucune de nos actions n'est sans raison d'être. Tous les efforts que vous avez fournis finiront par porter leurs fruits", affirme-t-il d'un ton pour le moins confiant, "mais pas toujours de la manière que vous imaginerez."

Suggérer à Aleksander d'écrire à cette jeune femme, c'est une manière de lui offrir de contrôler son discours et d'en conserver la pleine maîtrise sans être pris au dépourvu par le temps ou les réactions de son interlocuteur. Il le voit bien, la chose n'est pas évidente aux yeux de son interlocuteur, et il a bien des difficultés à accepter les choses en l'état, mais il accepte néanmoins de tenter cet exercice, qui pourrait bien lui être au-delà de profitable.

"Pour le moment, le message importe plus que la destination. Jetez vos pensées et vos émotions sur le passé... vous pourrez les partager avec moi, ou décider de les garder pour vous-même... nous trouverons un moyen de le leur transmettre tôt ou tard. Dans tous les cas, je pense que cet exercice, tout anodin puisse-t-il sembler, pourrait bien vous être salutaire."

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