Tu essaies de ne pas trop te faire de films, de ne pas trop psychoter. Tu ne veux pas devenir ce genre de fille, qui entrave les rêves de son mec et qui vient l'ennuyer tous les quatre matins avec tes doutes et tes inquiétudes, mais en même temps, plus le temps passe, plus tu sens que quelque chose change dans le comportement de ton petit ami, et ça ne te plaît pas. T'as essayé de te rassurer avec des arguments rationnels. T'as jamais eu de copain auparavant, mais peut-être que c'est normal, que c'est une phase logique au sein de n'importe quel couple. Au début, quand on cherche à séduire, on se montre sous son meilleur jour, forcément, puis le temps passe, et on accepte de se présenter davantage tel qu'on est vraiment, et souvent, la différence est difficile à encaisser pour certains, ou bien c'est une question d'adaptation. Tu sais que tu tiens à Sam, que tu as de vrais sentiments pour lui, que tu veux t'accrocher à cette relation, parce qu'elle compte pour toi... Mais tu te sens paumée.
On le dit, la clé de toute relation, c'est la communication, mais en sa présence, tu as l'impression de perdre tes mots. Tu redoutes qu'en lui faisant comprendre que tu t'inquiètes, il s'imagine que tu lui fais des reproches, mais tu ne peux pas passer outre une attitude que tu trouves de plus en plus problématique. Et en attendant, tu ne sais pas vers qui te tourner. Vers Abi ? Tu te vois mal l'ennuyer avec tes histoires. Elle vient de perdre son père, elle a autre chose à gérer que tes histoires de coeur. A Mutt, alors ? T'y as pensé, bien sûr. Evidemment, même, que tu y as pensé... Mais c'est compliqué. Quand les deux sont dans la même pièce, t'as l'impression qu'ils se sentent l'obligation de se faire l'avocat de l'autre quoi qu'il advienne. C'est quelque chose que tu admires et apprécies chez eux deux, mais si tu parlais à Mutt de ce qui t'inquiète, il te dirait sans doute que tu te trompes, ou que tu exagères. Et peut-être que c'est vrai. Que tu te trompes, que tu exagères mais... ce dont tu as besoin, c'est d'une opinion neutre. Et donc, au moment de voir Charlie quitter la cafétéria, son travail terminé, tu as direct l'intuition de te tourner vers lui.
"Hey ! Charlie !"
Le pauvre, tu te demandes si tu n'abuses pas, avec lui. Tu ne prétends rien, t'aimes vraiment passer du temps avec lui, et tu le considères sincèrement comme un ami, mais tu ne vas pas prétendre que ce n'est pas sa ressemblance physique à la fois avec ton petit ami et ton meilleur ami qui t'a fait tiquer la première fois, et aussi, c'est sûrement pour ça que quand il te faut parler d'eux, c'est vers lui que tu te tournes, comme s'il serait plus facilement capable de comprendre.
"T'as un peu de temps devant toi ? Je t'invite boire un verre, ça te dit ?"
Charlie avait eu une journée particulièrement ordinaire. C'était ce qui lui plaisait au final. Il avait clairement passé presque trois ans enfermé dans cet hôpital psychiatrique alors pouvoir sortir, avoir une vie normale, croiser des gens. Charlie restait le gars très souriant et très avenant avec tout le monde. Et tout le monde l'appréciait aussi.
Peut être que d'autres se diraient qu'il n'a pas d'ambition. Ca n'a jamais été le but de Charlie. C'était un gentil gars qui ne demandait qu'à vivre simplement. Le seul truc qui pouvait manquer à Charlie était peut être l'amour. Et il ne sait toujours pas si Gabi avait été réelle ou une simple illusion pour lui. Il terminait son service, sachant qu'une autre équipe allait le relayer. Charlie alla dans le vestiaire pour retirer son tablier, et reprendre son sac à dos qu'il enfila sur ses épaules.
Il se projetait déjà à rentrer chez lui. Se faire un repas simple et surement regarder une sitcom à la télévision. Il sort son téléphone, va pour sortir des écouteurs aussi et quitter les lieux qu'il entend qu'on l'appelle. Notre jeune homme lève alors le nez pour reconnaître la chevelure si particulière d'une des filles qui venaient régulièrement lui prendre des friandises à son stand. Brooklynn.
" Salut... "
Charlie s'arrête, il laisse tomber ses écouteurs, un fin sourire se dessine sur son visage. Il avait toujours cette impression que Brooke cherchait à attirer son attention. Il ne savait pas si c'était de la drague ou autre, mais celà rendait Charlie perplexe. Sachant qu'elle semblait beaucoup plus jeune que lui. Bon, sa réflexion continue en ce sens quand elle lui invite à boire un verre.
Charlie regarde autour de lui, il sourit de nouveau. Il ne sait pas comment le prendre. En même temps, il n'avait pas encore beaucoup d'amis donc sortir lui ferait du bien.
" Heu... Je... j'ai rien de prévu. Enfin si on parle de me faire à bouffer dans mon 10 m2 et regarder une sitcom pourrie... C'est... pas un plan terrible. " Bafouille-t-il d'abord en riant à moitié. Bon, ca n'était qu'un verre, il pouvait bien accepter non ? " Allez oui ! " Dit-il en élargissant son sourire.
La réflexion de Charlie te fait sourire, même si dans le fond, c'est peut-être un peu triste de songer qu'il passe ses soirées à s'abrutir de sitcoms dans son petit appartement en mangeant de la malbouffe, mais t'es pas exempte de ce genre de programme de temps à autre toi aussi... quand ça t'arrive, t'essaies de mettre le hola rapiidement, ceci dit, sinon, la situation peut très rapidement dégénérer... comme lors de cette semaine de vacances où tu avais maté l'intégralité de Friends en pyjama en te nourrissant exclusivement de Cheetos. Bon, pour ta défense, c'était à tes tous débuts de ton arrivée ici, et t'étais sérieusement désespérée. Entre-temps, t'as quand même pris du galon, et heureusement d'ailleurs.
Bref, tu es ravie de faire d'une pierre deux coups et de permettre à Charlie de casser sa routine. Pas un seul instant, tu n'envisages l'ambiguité de ta requête. En même temps, t'as toujours eu plus d'atomes crochus avec les garçons qu'avec les filles. La preuve, si le courant était directement passé avec Darius et Kenji à l'époque, tu as eu plus de mal à communiquer avec Yas. Quant à Sammy, toute adorable soit-elle, son côté "fan" t'avait bloquée au début - ça et le fait que t'étais convaincue qu'elle dissimulait quelque chose de pas net. Oui, tu ne vois vraiment pas le mal, et ça t'empêche de faire preuve du minimum de précaution en prévenant bien ton interlocuteur qu'il n'a pas à s'inquiéter, et que vraiment, tu n'as aucune autre intention que de partager un verre avec lui. Là, tu te contentes d'appréhender la chose avec enthousiasme. Oui, ça va te faire du bien de parler - et de vider ton sac, accessoirement.
"Allez, en route ! Les Trois-balais, ça te va ? Je sais pas toi mais j'adore l'ambiance, là-bas."
Tu n'attends pas sa réponse que tu te mets déjà en route, avant de réengager la conversation. On ne va pas se mentir, t'as très envie de parler de tous ces sujets qui te travaillent, directement, mais tu fais preuve d'un minimum de réserve, pas que Charlie finisse par s'imaginer que tu tiens juste à râler et quémander des conseils auprès du sosie de ton petit ami et de ton meilleur ami.
"Bon alors, en dehors des sitcoms et du micro-appartement, comment ça se passe pour toi ? Tout va bien en ce moment ?"
Charlie ne sortait pas beaucoup. C'était son soucis. Mais il venait de sortir de l'hôpital alors il n'avait pas vraiment eu le temps de s'intégrer et se faire à cette nouvelle vie. Alors quand Brooke lui propose de sortir, il est plutôt partant, même s'il était mal à l'aise. Il ne savait pas ce qu'elle voulait. Il avait l'impression qu'elle cherchait quelque chose auprès de lui et quelque chose qu'il ne pourrait pas lui donner.
Est-ce qu'elle l'aimait bien ? A vrai dire, c'était de cette ambiguité là dont Charlie pensait. Elle propose les trois balais. A vrai dire, il n'a pas encore connaissance des meilleurs lieux du coin alors il se laissera porter par les choix de la jeune femme.
" Ca me va ! Je ne connais pas mais ca me permettra de connaitre du coup. " Son sourire s'élargit alors qu'il commence à la suivre, ne connaissant pas le chemin pour sa part. Brooke est d'un naturel sociable. Enfin... C'est ce que Charlie pense quand elle entame la conversation d'elle même. Il sourit, baisse la tête et réfléchit à ce qu'il pourrait lui dire. A vrai dire, le côté hôpital psy c'était peut être pas à annoncer de prime abord.
" Et bien ca va... j'aime mon nouveau job. Bon, c'est pas grand chose mais je vois des gens, et les gens sont gentils alors... " Il hausse les épaules. " J'aime bien ma petite vie tranquille... Bon, j'ai pas grand chose à raconter en fait. C'est surtout métro boulot dodo comme on dit. Mais il me faut le temps pour moi à m'habituer. " C'était la vérité. Prendre ses repaires et penser à son avenir petit à petit.
Ses visites chez le psy l'avait poussé à cette conclusion: Il devait faire les choses en temps et en heure, trop se projeter risquait de l'angoisser. Et pour l'heure, ce qu'il voyait devant lui était un bel avenir calme et paisible. Il aimait bien sa nouvelle vie.
" Et toi ? " Demande-t-il comme ça. " C'est vrai qu'on se connait qu'à travers mon comptoir. Tiens... " Il baisse le nez et rigole en lui montrant ses chaussures. " C'est la première fois que tu dois voir mes pieds alors voilà, je fais les présentations. " Il rigole. " Désolé, j'ai un humour pourri là... Si tu veux faire demi-tour, t'as le droit. Je te retiendrai pas. "
Tu accroches un grand sourire à tes lèvres quand Charlie te dit être partant pour les Trois-Balais. Une destination que tu connais bien, conviviale, et où vous serez capables de vous entendre parler, tu te dis que c'est décidément le bon plan.
Tandis que tu le conduis vers le pub en question - que Charlie ne connaît pas, mais tu es certaine qu'il va forcément adorer et y adhérer, la conversation va déjà bon train, et tu écoutes avec attention Charlie te raconter les dernières nouvelles. Il commence par des banalités, mais des banalités engageantes : il va bien, son travail à l'université lui plaît sincèrement, les gens sont sympa avec lui... Tu sais pas s'il te dit tout, t'as un peu l'intuition que non, mais tu trouves toutes ces réponses très encourageantes malgré tout.
"C'est bien la routine", tu commentes avec conviction. "Ca apporte un équilibre."
Même si de ton côté, même si tu trouves la routine réconfortante, tu n'arriverais pas à t'en satisfaire pour autant. Tu as beaucoup trop besoin de bouger, tu as beaucoup trop besoin que ça s'active tout autour de toi. Il te faut ça pour te sentir en retour un peu vivante.
"Ouais, il était temps d'y remédier, pas vrai ?" tu dis avec un sourire quand il observe que vous ne vous êtes jamais parlé sans que vous soyez d'un côté et de l'autre de son comptoir. "T'inquiète, l'humour pourri, c'est ma spécialité", tu fais en te marrant franchement à sa remarque. "Et tes pieds méritent d'être connus", t'ajoutes dans un sourire avant de répondre plus franchement à sa question. "Ecoute, moi ça va bien... Enfin... Plus ou moins bien, on va dire ?" T'es trop franche, Brooke. Mais avec Charlie, c'est si facile et si tentant de l'être, en même temps ! "Tes sosies me donnent du fil à retordre, surtout..."
Voilà, c'est dit. En même temps, t'as toujours eu du mal à tourner autour du pot, même quand il s'agit juste de faire bonne mesure. C'est clairement pas ton truc.
Oui la routine c'était bien et c'est ce qu'il fallait à Charlie de toute manière. Et depuis qu'il était sorti, on lui avait conseiller celà, afin qu'il ne perde pas les pédales et qu'il reste sur sa bonne lancée. Et Charlie s'en sortait particulièrement bien. Même si parfois, il rêvait de plus. Mais il ne voulait pas retourner à l'asile.
" T'as surement raison. " Dit-il l'air ailleurs et évasif.
Brooke ne semble pas se braquer face à son humour pourri. Tant mieux d'ailleurs ! Elle semblait aussi avoir ce même genre d'humour. C'est ce qu'elle lui annonce. Il note, donc les blagues pourris il a le droit. Bon il va éviter d'en faire des caisses quand même là dessus. Il regarde alors ses pieds et rit à la contuité de la blague qu'il avait lancé et que Brooke avait continué.
" Mes pieds sont fiers alors ! "
Puis Brooke continue sur sa lancée et lui balance une autre information qui fait lever les sourcils de Charlie et qui le perturbe. Il s'arrête littéralement et balance de but en blanc sans cacher sa surprise.
" Mes sosies ? " Oui, Klaus lui en avait parlé. " Je sais qu'il en existe un mais... mes sosies ? Tu connais d'autres personnes comme moi ? "
Charlie observe Brooke et il soupire longuement. Il finit par sourire pour lui montrer qu'il n'est pas contre l'idée de parler de ça. Et autant continuer sur le ton de l'humour pas vrai ? Alors il rit doucement et ajoute:
" On est pas 10 j'espère ? Déjà un moi, c'est pas mal. Deux... Donc y'en a combien ? Trois ? Quatre ? "
Autant poser la question. Est-ce que ces sosies étaient vraiment sa parfaite copie ou une ressemblance certaine ? Il ne le sait pas. Il doit commencer à se faire à l'idée car s'il croise un autre lui. Et si... C'était encore le fruit de son imagination. Il reprend son sérieux.
" Ecoute Brooke. " Il avait envie de se confier à elle. " Je sors de l'hôpital. Ca fait peu de temps et j'espère que... Enfin je suis encore faible psychologiquement. C'est ce que mon psy dit et je ne vais pas le contredire car... je m'en rends compte moi même. C'est juste dingue cette histoire. Et je vais t'écouter mais si je te dis stop... C'est que... ca va pas, d'accord ? "
Peut-être que t'aurais dû commencer par ça, pas vrai, Brooke ? Est-ce qu'il ne va pas avoir le sentiment d'être piégé quand il découvrira que tu ne connais pas seulement un mais deux de tes sosies ? Ta remarque t'est venue spontanément, mais t'as pas vraiment pensé aux conséquences, et c'est pas très malin. T'as déjà envisagé d'en parler à Charlie, mais tu voyais pas comment aborder le sujet sans que ça ait l'air au moins un peu bizarre... bah pour le coup, bravo, hein, Brooke, parce que ça a pas juste l'air bizarre, là, ça l'est complètement... c'est vraiment pas malin de ta part. Mais trop tard.
"Ouais, en fait j'en connais deux... mais ils sont très différents de toi, vraiment", tu fais dans l'espoir de les rassurer un peu. "Mutt Jones et Sam Witwicky. Le premier est mon meilleur ami, le deuxième..." Tu passes nerveusement une main dans tes cheveux roses, tu redoutes qu'il prenne la chose de travers. "... mon petit ami. C'est pour ça que je me suis prise direct de sympathie pour toi. Mais rassure-toi, t'es super différent d'eux quand même. C'est pas un mal, hein. Je veux dire... bref, oublie, je crois que je sais pas moi-même ce que je voulais dire."
Et tu t'enfonces, et tu t'enfonces. Si tu continues comme ça, tu vas pouvoir creuser jusqu'en Chine. C'est pas possible d'être aussi maladroite dans tes propos.
"C'est rien, moi aussi on m'a déjà dit que j'avais des sosies. Je les ai jamais rencontrées mais faut croire que c'est assez... classique ici, même si faut avouer que c'est quand même franchement bizarre."
Tu n'es pas sûre que tu aurais très envie de les rencontrer tes sosies, et en même temps, ce serait mentir que de prétendre que ça ne t'intrigue pas ne serait-ce qu'un tout petit peu.
"Je suis désolée, je voulais pas te mettre mal à l'aise comme ça... et je veux pas te perturber non plus", tu reprends quand Charlie te parles de son séjour à l'hôpital et de son état de fragilité psychologique. "On peut parler de complètement autre chose si tu préfères."
Charlie est quand même intrigué par ce que Brooke veut lui dire. Elle lui affirme connaître des sosies. Des gens comme lui et instantanément Charlie lui pose des questions concernant ces fameux sosies. Elle lui explique alors... Elle parle d'un fameux Mutt. Il se rappelle de ce nom là, car il connaît son fiancé. Klaus. Il était venu le sortir d'une drôle d'histoire d'ailleurs. A force d'entendre son nom, peut être devrait-il le rencontrer ? Celà finira par se faire, il en a la conviction. Mais il n'irait pas courir après. Car il faut dire que la situation est perturbante de base.
Elle lui apprend que ces deux autres gars sont assez proches d'elle. Dont un avec qui elle sort carrément. Charlie marque son étonnement, et sourit. Bon, d'accord, elle peut être perturbé en sa présence. Il voit qu'elle s'embrouille et qu'elle a peur de l'offusquer.
" T'en fais pas. J'ai compris... " Dit-il dans un sourire. Charlie est un gentil gars, il prend rarement la mouche et même pour lui la situation est étrange. " En terme de situation étrange, j'ai mes expériences. " Lui confie-t-il. " Toi aussi t'as des sosies ? Alors on devrait avoir une carte de club alors ? " Dit-il pour détendre quand même la conversation.
Mais Charlie la met en garde sur ses antécédents psychologiques. Simplement, qu'il n'a pas envie de replonger et elle est honnête avec lui, il lui doit d'être honnête lui aussi en retour avec elle. Elle semble toujours plus confuse.
" Brooke... Ca va... Juste que je viens tout juste de sortir. J'essaye de me ménager un peu. Quand t'arrives dans un monde comme ça et que t'as l'impression que tout part en vrille... Je dois juste faire gaffe à comprendre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas. J'ai pas envie... de replonger mais je pense... qu'il m'en faudrait beaucoup. Si tu veux me parler, tu peux y aller d'accord ? " Dit-il avec douceur dans un sourire avenant. " Et va p'tet falloir que je m'intéresse à ces deux là un jour que je sois prêt. "
T'affiches un sourire rassuré en comprenant que Charlie n'est pas le genre de personnes dont il faut à tout prix ménager la sensibilité : tu peux te permettre de lui parler franchement, il n'en prendra pas ombrage. Il faut reconnaître que ça t'arrange, parce que tu peux parfois te montrer un peu trop honnête et manquer... comment dire, de tact. Alors t'essaies de faire des efforts, tu marches sur des oeufs, mais ça ne marche quand même pas à tous les coups.
"Le club des sosies, c'est peut-être pas une mauvaise idée", tu confirmes avec un léger rire amusé quand Charlie te le suggères pour plaisanter. "Tu imagines la gueule de nos réunions, si on faisait ça ? Faudrait avoir d'immenses étiquettes avec nos noms dessus pour faire la différence... ou bien on se teint tous les cheveux d'une couleur différente ! Pour ça je maîtrise, je peux m'en occuper pour tout le monde", affirmes-tu avec un grand sourire, ravie de pouvoir partir sur un mode de conversation un peu plus léger, qui te donne le sentiment de ne pas avoir totalement plombé l'ambiance, tout de même. "Et je te comprends... J'ai pas traversé ce que t'as vécu, mais ça reste difficile de faire la différence entre ce qui est réel et ce qui ne l'est pas... je m'y perds la plupart du temps", tu lui confies avec un fin sourire. "Je pense que tu t'entendrais bien avec Mutt. C'est vraiment un type bien, le genre adorable, qui a le coeur sur la main, je pense que vous avez ça en commun. Je vous présenterai, si ta te tente. Et si tu veux, je te teins les cheveux avant, comme ça j'arriverai à vous différencier", tu ajoutes, bien sûr pas sérieuse pour un sou.
Tu n'évoques pas Sam, en revanche. Parce qu'avec Sam, c'est compliqué, et au final, tu n'es pas sûre de vouloir le présenter à qui que ce soit... ce qui est bien la preuve que quelque chose ne va pas, pas vrai ?
Charlie rit doucement quand Brooke continue sur sa lancée des clubs de sosies. Charlie pouvait bien s'imaginer des réunions avec des étiquettes avec leur nom. Eux même risque de se perdre dans leurs échanges et oublier qui ils sont. Ca sonne un peu maison psychiatrique aussi.
" Je finirai par oublier mon propre prénom là dedans ! " Dit-il en blaguant. Elle lui parle qu'ils se teignent les cheveux chacun. " Alors je choisi le vert ! " Dit-il en riant. " Je suis sûr que ca m'irait en plus. Les autres se débrouilleront avec les couleurs qu'il reste. "
Celà lui faisait du bien de sortir avec une nouvelle ami. Charlie n'était pas du genre à s'en faire. Plutôt renfermé dans son coin et tout juste sorti de l'hôpital, il devait encore prendre ses marques ici. Bien qu'il soit très avenants et souriant avec les clients, et qu'il a toujours le bon mot. La vie personnelle, ca n'était pas trop ça.
" Merci. " Dit-il à ce qu'elle lui répond. " De dire que je suis pas le seul à être paumé. Parce que... quand je vois tous ces visages vivre leur vie comme si de rien n'était. J'ai l'impression d'être le seul cinglé à se poser des questions. " Il baisse le nez. Elle lui parle alors de Mutt. Ce garçon qui était son meilleur ami et qui était son sosie. Il ne fait pas le rapprochement avec Marion encore. Et il ne le fera pas, dans cette conversation. Car il y a pas mal de choses à gérer dans sa tête, et rien qu'à se faire à se nouvelle vie reste épuisant. Il rit doucement quand elle lui reparle de lui teindre les cheveux.
" D'accord... " Il marque une pause. " Par contre, même si l'idée semble alléchante, pas sûr que mes employeurs aiment mon nouveau look. Les cheveux verts !!! " Il dit en blaguant. " Sinon... oui, ca pourrait être sympa ! Enfin... perturbant mais sympa. Préviens le aussi, j'ai pas envie qu'il ne fasse une syncope en me voyant. "
Il rit doucement, bien qu'il voit le visage de Brooklyn s'assombrir. Il se rend compte qu'elle ne parle pas de l'autre personne qui est censé être son petit copain.
" Hey... " Dit-il en posant une main sur l'avant bras de Brook. " Ca va ? " Il marque une pause. Il essaye de continuer la conversation, sans se douter qu'il va mettre le doigt sur un soucis en particulier. " Et Sam ? Il est cool Sam ? " Demande-t-il en essayant d'être plus léger. Mais il ressent d'un seul coup qu'il n'aurait pas dû évoquer ce nom là.
"Le vert c'est ta couleur, je confirme, quand tu veux je te fais un relooking made in Brooklynn, tu vas voir, tu vas adorer", tu affirmes avec le plus grand et le plus large des sourire quand Charlie rentre dans ton délire de club de sosies. Bien sûr, tu n'es absolument pas sérieuse, mais quand une situation vous échappe et qu'il vous est franchement impossible de savoir par quel bout la prendre, ça fait franchement du bien de prendre un peu de distance et d'en rire, de ton point de vue en tout cas. "Blague à part, je te jure que tu serais canon avec les cheveux verts", tu affirmes non sans un léger rire. "Et t'auras qu'à porter une charlotte opaque, comme ça tes employeurs n'y verront que du feu - ces rabat-joie."
Tu redeviens un peu plus sérieuse au moment d'entendre Mutt te remercier. Il n'a aucun besoin de le faire, mais cela ne t'empêche pas d'apprécier l'attention. Tu penses, en ce qui te concerne, que vous êtes tous sérieusement paumés, dans le fond, mais l'air de rien, ça fait quand même du bien d'en parler, d'ouvrir son coeur et de déballer son contenu... On a trop souvent tendance à garder ses impressions et ses émotions pour soi quand ça nous ferait pourtant le plus grand bien de les partager.
"Je crois qu'il est pas mal rodé à toutes ces histoires de sosie, mais je préparerai le terrain pour votre rencontre, je te le promets", tu fais en souriant, te demandant comment une rencontre entre Mutt et Charlie se passera. Tu n'en sais rien, mais ce dont tu es sûre, c'est que ça ferait probablement du bien aux deux de se connaître.
A l'évocation de Sam, tu te braques et te refermes malgré toi. Quand tu t'en rends compte, il est trop tard pour faire illusion, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Tu blêmis un peu.
"Sam est... plus compliqué", tu fais faute de mieux savoir l'exprimer. Tu t'éclaircis la gorge. "Enfin, peut-être que tu t'entendrais bien avec lui, qu'est-ce que j'en sais, hein ?"
Ce monde était étrange. Voilà qu'on lui parlait de sosie. Il a tellement de pensées qui s'entrechoquent dans son esprit qu'il a l'impression de s'y perdre. Après, il voulait écouter Brooke. Il l'aimait bien, et même s'il était perdu, il devait se confronter à tout ça. Parce qu'à un moment, il risque de se retrouver face à son double et paniquer littéralement. Il éclate de rire quand elle lui parle des charlottes opaques.
" On vote pour le vert alors ! Arrête j'ai déjà une tête affreuse avec ces trucs sur la tête. Comment est-ce que je peux draguer sérieusement ? Hein ? Tu me diras, c'est le taf, j'ai pas à faire ça. " Il marque une pause, en faisant un sourire gêné. " Bon si j'ai cru que tu me draguais et que tu me proposais un verre à la base. Je savais pas trop quoi faire. " Lui confesse-t-il.
Brooke est conciliante quand à une potentielle rencontre. Charlie lui fait un sourire pour la remercier. Rien que d'y penser c'était affreusement bizarre alors...
" Merci. Parce que franchement, je sais pas comment je risque de réagir. J'espère juste pas tomber dans les pommes, ca serait humiliant. " Dit-il sur le ton de la blague.
Il voit qu'elle se referme sur le sujet Sam. Plus compliqué ? Charlie soupire longuement. Qu'est ce qu'avait fait ce bougre pour faire autant de mal à la jeune fille.
" Compliqué ? Ca reste vague... " Lui dit il dans un sourire amical pour la pousser à en dire plus. " Y'a qu'un moyen de le savoir, c'est que je le vois ! " Son sourire s'élargit. " Mais p'tet que j'peux t'aider quand même si t'as des réflexions... C'est ce que tu m'as dit. On se ressemble donc peut être que je peux comprendre mes doubles ? " Il fait de petits yeux perplexe. " Enfin c'est bizarre quand même de réfléchir comme ça. Mais pourquoi pas ! "
"Oh merde, pardon... Je me suis même pas rendu compte", tu fais, partagée entre l'embarras et l'hilarité quand Charlie te laisse comprendre qu'il s'était imaginé, dans un premier temps, que tu essayais de le draguer. "Je suis tellement pas douée pour ce genre de choses que ça m'a même pas traversé l'esprit, tu vois." T'affiches un sourire. "Mais t'en fais pas, j'ai une vie sentimentale suffisamment mouvementée comme ça sans m'embarrasser du sosie de mon mec", tu ajoutes avec beaucoup de sincérité. "Et pour en revenir au sujet de ta vie sentimentale, dis-toi que les cheveux verts, ça fait direct un sujet de conversation. T'imagines pas le nombre de personnes qui m'ont abordée grâce à mes cheveux roses... Enfin, je me serais passée des approches lourdes de certains, cela dit."
Tu occultes bien vite tout embarras parce que tu ne veux pas t'éterniser sur cette non-question. Non, vraiment, si t'as beaucoup de sympathie pour Charlie, et que le fait que Sam et Mutt y ressemblent tant n'y est sans doute pas pour rien, ce n'est clairement pas là-dessus que tu as envie de te concentrer pour commencer.
A ce sujet, tu te demandes ce qui se passerait si les trois sosies se retrouvaient dans la même pièce... Ils ont quand même des personnalités et des aspirations assez similaires, même si tu es aussi capable de leur trouver des points communs assez évidents... Si ça devait arriver en tout cas, tu n'es pas forcément sûre que tu voudrais te retrouver dans la même pièce qu'eux à ce moment-là.
"Je veux pas t'embêter avec mes problèmes, et puis... c'est super personnel. Mais si tu le rencontrais et que tu me donnais ton avis ensuite... Peut-être que ça m'aiderait, oui", tu fais sur le ton de la réflexion, mais assez convaincu que ce serait probablement le cas, oui. "C'est pas juste pour toi de venir te parler en ne discutant que de tes sosies..."
Autant être honnête, et il avait eu l'impression que Brooke le draguait. Autant en rire. Ca le faisait rire d'ailleurs et il ne se cachait pas. C'était une anecdote sympathique à raconter au final. Puis c'est vrai il est le sosie de son mec... Elle avait une vie sentimentale mouvementée. Mais dans les couples tout n'était jamais tout beau tout rose, il y avait des hauts et des bas. C'était bien normal. Après si Brooke n'avait pas envie d'en parler, il ne la forcerait pas.
Elle reprend sur la discussion des cheveux verts ce qui fait rire Charlie un peu plus. Il se secoue la tête en s'imaginant le résultat. Et pourquoi pas ? Sauf qu'il avait du mal à se l'imaginer là tout de suite.
" Je vais finir par le faire. Tu m'as convaincu. " Dit-il en riant.
Mais Charlie est touché par la démarche de Brooklyn et il avait envie de l'aider. La jeune fille semblait un peu perdue. Il l'avait bien remarqué. Il n'était pas de meilleurs conseils mais peut être qu'il pouvait faire la différence sur les choix de Brooklynn. Si elle était venue le voir c'était pour avoir son avis non ?
" Rencontre mon sosie qui est ton mec ? " Il fait un large sourire. " On va pas un peu vite en besogne ? " Il disait ca sur le ton de la blague. " Je vois, je ne t'oblige à rien mais j'suis pas le genre de mec à aller répéter ou autre. Par contre, je t'avoue que je ne suis pas prêt de rencontrer un type qui a la même tête que moi pour le moment. Je viens tout juste de sortir de thérapie. " Il baisse la tête gêné. " Désolé... " S'excuse-t-il. Mais il avait peur que ses vieux demons refassent surface. " Dis pas ca, ca me fait plaisir d'aider les gens. Et de t'aider surtout. " Charlie est d'un naturel gentil. Parfois trop même. Et il avait tendance à se faire marcher sur les pieds.
"Euh oui... pardon, c'était complètement stupide, je suis stupide, je sais pas ce qui m'est passé par la tête..."
C'est au moment d'entendre la réaction que tu prends vraiment conscience de ton comportement et de l'absurdité de ta requête. Non, en effet, Charlie avait mieux à faire que de gérer tes histoires, et toi, tu t'en veux de commencer à l'assommer avec tes histoires complètement insignifiantes quand lui-même rencontre de vrais problèmes. Comme il l'a dit, il sort de thérapie, il a clairement mieux à faire que de s'exposer à la présence de ses sosies, qui rendrait la chose plus compliquée encore. Définitivement, oui, tu t'en veux. Ce n'est pas du tout comme ça que tu avais voulu présenter les choses... Tu as le sentiment de définitivement tout faire de travers, et ce n'était clairement pas malin de ta part de réagir de la sorte.
Pas une raison non plus pour te traiter de tous les noms non plus, Brooke, mais quand il est question de Sam, tu te sens fragile, susceptible... exposée... Tu n'utilises pas vraiment les meilleures armes pour te protéger. Tu fais de ton mieux, mais le résultat n'est pas toujours le plus probant... pas aussi probant que tu le voudrais en tout cas.
"Je sais, t'es quelqu'un de bien", tu fais quand Charlie t'assure qu'il est ravi de t'aider.
T'en doutes pas. Tu sais que Charlie est du genre à avoir le coeur sur la main. Mais même s'il ressemble comme deux gouttes d'eau à Sam et à Mutt, cela s'arrête à tes yeux à une considération physique. Tu ne penses pas qu'ils soient autrement si semblables, et que cela mènerait où que ce soit, par conséquent, de les faire se rencontrer.
"Oublie ce que j'ai dit. Il faut que tu prennes soin de toi. Je peux être sacrément égoïste, parfois. Je me rends pas toujours compte..."
" Je pense que tu as trop dit le mot stupide et je suis dans le regret de t'annoncer que non tu n'es pas stupide. " Dit-il avec un léger sourire taquin sur le coin des lèvres.
Même si ca n'était pas encore gagné. Charlie sait qu'il a pas mal de choses à gérer de son côté, qu'il n'a pas envie de s'ajouter une confrontation psychologique alors qu'il est encore très faible psychologiquement. Il est sorti de l'hôpital mais il a encore du chemin à faire. Brooke lui dit qu'il est quelqu'un de bien. Il baisse les yeux et sourit d'un air gêné.
" Je fais ce que je peux, comme la plupart des gens. " Dit-il avec philosophie.
Il la voit encore se dénigrer ce qui lui sert le coeur. Brooke semble ne pas aller super en fait. Il le remarque assez rapidement. Elle n'est pas mauvaise et tout ce qu'elle peut penser. Charlie la détaille du regard en marquant une pause avant de se racler la gorge et lui répondre.
" Arrête de dire toutes ces choses. T'es une chouette personne Brooke. D'accord ? " Il se fait insistant dans son regard. " Je veux te l'entendre dire... Et puis, on est tous un peu égoïste. Regarde... Je suis incapable de t'aider. "
Il ne voulait pas, il n'y arriverai pas de toute manière.
" Et si t'as des soucis, tu peux venir me voir d'accord ? J'sais que je suis juste le mec de la cafet' mais j'espère avoir d'excellents conseils... J'en ai pas que des pourris tu sais. " Dit-il pour alléger l'atmosphère.
Et ton léger sourire l'est, désolé, quand Charlie te fait remarquer que tu n'es pas stupide, et que tu ne dois pas te considérer comme telle. Tu sais bien qu'il a raison, ce n'est pas en s'autoflagellant qu'on arrive à quoi que ce soit, mais ta confiance est vacillante, plus que ne le soupçonneraient ceux qui n'ont pas eu l'opportunité de véritablement te connaître. Il a raison, t'accabler et te traiter toi-même de tous les noms ne te mènera absolument nulle part, pour ton propre bien, tu dois vraiment arrêter de faire ça. Tu n'es pas stupide, non. Tu es juste déçue... et paumée.. et tu ne sais pas quoi en faire.
Charlie de son côté, quand tu lui affirmes qu'il est quelqu'un de bien, te dit qu'il fait de son mieux, comme tout le monde. T'as envie de répliquer que tout le monde ne se donne définitivement pas cette peine, en réalité, mais tu fais finalement le choix de t'abstenir... C'est sans doute préférable. Tu n'as pas envie de plomber l'ambiance. Tu préfères la détendre autant que possible.
"Ne pas être capable d'être quelqu'un ne veut pas dire être égoïste", tu réponds. "C'est pas possible d'aider tout le monde." Tu hausses les épaules. "Et tu m'aides déjà en m'écoutant."
C'est la vérité. Parfois, trouver une oreille attentive nous sert plus que n'importe quoi d'autre, et Charlie a accepté de t'écouter, Brooke, et c'est tout à ton honneur... Surtout que ton discours ne fait vraiment ni queue ni tête.
"Maintenant c'est toi qui te dévalorises. T'es pas juste le gars de la cafét, t'es un ami. Et t'as pas des conseils pourris, t'es vraiment de bon conseils." Ton sourire s'agrandit. "Merci, vraiment."
Et tu insistes là-dessus, parce que tu veux lui faire comprendre que ça t'a vraiment fait du bien de parler avec lui.
Contenu sponsorisé
Sans ambiguïté aucune (Charlie)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum