(terminé) Le diable a plus d'un visage, mais... | Charlie

▿ Date de naissance : 19/02/1972

Le diable a plus d'un visage, mais...

Ce ne sont pas ses seules fonctions de psychiatre et les sollicitations de ses confrères qui invitent Hannibal Lecter à se rendre régulièrement à l'hôpital psychiatrique, où ses visites sont, en vérité, presque journalières. Toujours, il s'enquiert de l'état d'un seul patient, ce vieil ami qui, d'une fois sur l'autre, n'est jamais autorisé à quitter l'établissement et dont ses confrères déplorent l'instabilité croissante. La conclusion, pour Hannibal, est dès lors toujours la même. Will n'est pas encore prêt à le revoir. Il est des cheminements de l'esprit qu'il veut le voir l'emprunter sans l'y forcer, car ce parcours, c'est à lui et à lui seul de le franchir. Ce n'en est pas moins frustrant, parfois. Toujours, même lorsque sa présence a trait à l'officiel, il ne sait s'empêcher de rôder autour de sa chambre, d'y jeter parfois un œil furtif, de vouloir croiser son regard, projeter dans son champ de vision ce qu'il prendra sans doute pour un nième hallucination de sa psyché fragile. Will lui manque. Mais Will n'est pas prêt. Alors, en attendant qu'il le soit, Hannibal poursuit le cours de sa propre existence.

Dans ce nouveau monde, il aurait sans doute pu se réinventer, changer du tout au tout, décider d'un autre parcours pour lui-même, mais les vieilles habitudes ont la vie dure, et si ses anciennes lubies lui ont valu la privation de ses libertés les plus élémentaires, il n'est pour autant pas décidé à changer grand-chose à un train de vie qui lui a autrement toujours convenu autrefois. A plus forte raison que ce monde même semble l'inciter à poursuivre précisément où il n'aurait jamais dû s'arrêter. Son cabinet, à l'image même de celui de son autre vie, l'attendait aussi sagement que sa demeure luxueuse qui semblait n'avoir presque pas changé, si ce n'est qu'en quelques points infimes et au fond peu notables. Alors oui, il a repris ses fonctions, et s'est aisément et en peu de temps taillé une réputation dans le milieu de la psychiatrie, qui lui vaut ainsi régulièrement les sollicitations de ses pairs, affecté à certains patients de l'institut, soit dans l'intention d'obtenir un second avis, soit dans l'espoir d'un suivi particulier.

Le patient qu'il doit rencontrer se nomme en l'occurrence Charlie Countryman, et le dossier qu'on lui a fait parvenir à son sujet n'a guère permis à Hannibal de se faire une idée bien précise d'à quoi il lui faudrait s'attendre plus exactement. En aveugle ou presque, donc, il vient frapper à sa porte, flanqué d'une infirmière qui doit faire office de figure familière au jeune homme qui pourrait éventuellement être réfractaire à sa présence ici.

"Charlie Countryman ?" Hannibal lui adresse un de ces sourires de façade qui n'exprime aucune réelle émotion mais sont une composante travailler du masque social qu'il a appris à porter chaque jour de son existence. "Docteur Hannibal Lecter, votre psychiatre", ajoute-t-il en tendant sa main dans la direction du jeune homme afin que ce dernier ait le loisir de la serrer.

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LE DIABLE A PLUS D'UN VISAGE, MAIS...

@Charlie Countryman & @Hannibal Lecter

Celà faisait combien de temps qu'il s'était réveillé ici ? Charlie avait perdu la notion du temps... Il ne savait plus ce qui était réel ou ce qui ne l'était pas. Il avait déambulé longtemps dans les rues de cet endroit, demandant aux passants où il se trouvait. Personne n'a jamais sû lui répondre.

Il avait perdu sa mère, elle était venue le voir de l'au-delà et lui avait dit d'aller à Bucarest. Il l'avait suivi... Il avait fait tout ca, il s'était retrouvé dans des histoires sans fins qui semblaient folles et au delà de la réalité. Et du jour au lendemain, il était dans cet endroit et comme si cette vie n'avait jamais existé. Il avait disjoncté. Déjà dépressif à cause de la mort de sa mère, il avait fini par se laisser aller et il a été ramassé dans la rue. Il s'était montré violent avant qu'il ne demande à se faire soigner.

Il n'allait pas bien. Il le savait. Il avait besoin de repaires. Il était loin de la femme qu'il aime. Femme qui peut être n'existait absolument pas. Il avait totalement déliré ou tout celà s'était-il produit ? Quoi qu'il en soit, celà faisait plusieurs jours qu'il avait élu domicile dans cette chambre. D'accord ca n'était pas le meilleur confort, mais il était à l'abris et il avait à manger. Les psychotropes qu'on lui donnait, le faisait dormir comme un bébé. Mais il devait entamer une thérapie.

Ce jour, il allait avoir la visite d'un médecin qui allait établir un diagnostic mental de ce qu'il avait. Charlie était nerveux, car il ne savait lui même pas par où commencer face à ce gars là. Charlie avait le regard perdu par la fenêtre, il patientait sagement alors que son esprit divaguait, embrumé par les cachets.

Il entend que la porte derrière lui s'ouvre, et une voix familière lui parvint à ses oreilles. Son sang se glaça. Il écarquilla doucement les yeux avant de se tourner vers la personne qui vient d'entrer. Des images reviennent... Celle de Nigel qui avait tenté plusieurs fois de le tuer. Mais il n'était pas mort ? Etait-ce un tour de passe passe ? L'homme s'avance, Charlie reste pétrifié. Qu'est ce qu'il se passe ? Devenait-il vraiment taré au final ? Il donne un nom qui n'a rien à voir avec celui qu'il connaît.

Le psychiatre lui avance une main. Charlie la regarde longuement et finit par avoir un mouvement de recul.

" Ne vous approchez pas. " Il regarde l'infirmière. " C'est un coup monté ? Ou je deviens dingue ? Il veut me tuer ! Il a déjà essayé de me tuer ! Il travaille avec la mafia roumaine... Il s'appelle Nigel. Il n'est pas... psy ? "

Charlie continue de mettre de la distance, et va se cogner contre le chevet qui se trouve près de son lit et manque de tomber. Il tremble, ses cachets ne sont pas assez fort. Il fixe et détaille le visage de l'homme en face de lui.

" Elle est où ? Où est Gabi ? Tu l'as enfermé quelque part ? Tu veux me faire chanter c'est ça ? Tu vas en profiter pour terminer le travail... " Il fait un signe à l'infirmière. " Ne me laissez pas seul avec lui, je vous en supplie. Il va me faire du mal... "

Moses.

▿ Date de naissance : 19/02/1972

Le diable a plus d'un visage, mais...

Hannibal fronce légèrement les sourcils, surpris certes mais nullement décontenancé par le comportement de son patient. Pas qu'il soit en mesure de réellement comprendre ce qui traverse l'esprit de Charlie Countryman en cet instant, ni même d'imaginer ce que sa présence lui inspire, à savoir un visage dangereux autant que familier. Les réactions violentes et impulsives à sa présence sont une véritable constante. Les personnes fragiles mentalement sont sujettes aux accès de colère, et surtout de paranoïa. Par ce comportement un rien décontenançant, le jeune homme en dévoile beaucoup sur son état mental : autant d'informations que le psychiatre ne manque pas de noter mentalement, précautionneusement, de toute évidence.

L'expression de pure terreur qu'il lit sur son visage est absolument fascinante. Il en a déjà vu de telles, plus d'une fois, dans le regard et sur le visage de tous ceux qui avaient fini, d'une façon ou d'une autre, dans son assiette... Cet homme aurait peut-être pu, sans être une de ses victimes, savoir qui il était ? Venir de son monde... Après tout, si Will est ici, d'autres le sont peut-être, et son visage était apparu plus d'une fois dans la presse dans la période de son incarcération. Sauf que non, le nom qu'il formule en est un autre. Nigel, c'est le nom qu'il lui donne. Ce n'est pas son nom.

Hannibal reste impassible tandis que l'infirmière, non sans lui avoir adressé au préalable un regard désolé quant à l'agressivité de son patient, se rapproche précautionneusement de lui et tente de le rassurer. Non, cet homme ne s'appelle pas Nigel, il s'agit bel et bien du docteur Lecter, et il prendra soin de lui. Elle lui laisse aussi entendre que s'il demeure agressive, il faudra en passer par l'étape de la camisole et des tranquillisants.

"Je serais à l'extérieur, si vous avez besoin." Quand elle prononce ces mots, c'est à Hannibal, et non à Charlie, qu'il s'adresse.

"Je doute que ce soit nécessaire, mais je vous remercie, Esther", fait-il en adressant un fin sourire à l'infirmière tandis que cette dernière, sceptique, daigne quitter la pièce.

Tout en gardant une distance respectueuse avec son patient qui s'est déjà évertuée à laisser le plus d'espace entre eux, Hannibal prend le temps de considérer Hannibal avec la plus grande attention.

"La prosopagnosie est un phénomène courant en psychiatrie. Il peut être inné ou intervenir après un événement traumatique. Dans votre cas, je suppose que la seconde hypothèse s'impose. La paranoïa en est une autre conséquence."

Il oppose à la panique évidente de son interlocuteur un calme olympien, ce qui n'a rien de particulièrement difficile, car il est particulièrement difficile de parvenir à troubler cette égalité d'humeur qu'il entretient avec le plus grand soin. Parce qu'elle déstabilise, et parce qu'elle lui permet de garder le contrôle.

"Parlez moi de ce Nigel. Et de cette Gabi."

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LE DIABLE A PLUS D'UN VISAGE, MAIS...

@Charlie Countryman & @Hannibal Lecter

Nigel. C'était Nigel en face de lui. Il ne pouvait pas en être autrement... Que faisait-il ici ? Pourquoi jouait-il à ce jeu là ? Charlie sent ses mains trembler, il ne comprend plus rien. Et si tout celà n'était qu'une sombre blague ? Charlie vint à se coller au mur comme pris au piège. Il regarde l'infirmière en cherchant de l'aide en vain.

Il n'y a rien autour de lui pour se défendre. Absolument rien, alors il va faire quoi ? Laisser Nigel en finir avec lui ? Que pouvait-il cacher dans ses poches ? Un objet tranchant ? Après ce que Charlie avait fait, il serait hors de lui. Il voudrait forcement en finir. Il ne lui avait pas simplement volé Gabi, il l'avait conduit aux flics... Il avait fini par en finir. Il ferme les yeux et revoit la scène où il finit avec une balle dans la tête. C'était un enfers cet endroit...

Il lui parle avec un charabia de docteur et lui parle d'un évènement traumatique ? Est-ce qu'il a subit un traumatisme ? Il en avait subit plus d'un même. Depuis la mort de sa mère, plus rien n'allait dans sa vie. Il lui demande alors de parler de Nigel et Gabi. Il parlait de lui à la troisième personne. Il émet d'abord un grognement pour première réponse. Son souffle reste court, la pupille dilatée par la terreur qu'il continue de ressentir.

" Vous êtes Nigel. Vous voulez me tuer... Parce que je suis amoureux de Gabi. Vous êtes amoureux de Gabi aussi et vous ne voulez pas la laisser partir. Vous avez fait du mal... Vous tuez les gens qui vous font face... Et vous êtes là... pour en finir... " Lui dit-il le souffle court.

Les larmes montent et commencent à couler sur ses joues. Il est paumé, il ne comprend rien bordel... Pourquoi ? Pourquoi ca lui arrive à lui ? Pourquoi maintenant alors qu'il a retrouvé Gabi ?

" Ca veut dire quoi tout ça ? C'est quoi cet endroit ? Je sais... vous êtes Nigel... Pourquoi vous êtes là ? Qu'est-ce que vous me voulez ? Finissez en... mais j'aime toujours Gabi et si ca vous pose un soucis, allez vous faire foutre ! " Finit-il en se reprenant un peu et en crachant ses derniers mots.

Moses.

▿ Date de naissance : 19/02/1972

Le diable a plus d'un visage, mais...

Le ton catégorique que son interlocuteur emploie est intrigant. Ce n'est pas un cas de prosopagnosie usuel, non, ce diagnostic à l'emporte-pièce ne souffre pas la conviction qu'il lit dans le regard de son interlocuteur. Alors que faut-il en conclure ? Hallucinations ? Souvenirs altérés ? Perception malmenée de la réalité ? Impossible d'en avoir la conviction à l'heure actuelle, mais ce dont Hannibal est convaincu, en revanche, c'est que qui que soit ce Nigel, c'est comprendre qui il est, et qui il représente, que ce soit véritablement ou symboliquement, qui lui permettra de mettre le doigt sur ce qui pour le moment l'intrigue sans qu'il ne sache de mettre des mots dessus.

Ce Nigel, dans son esprit, est un assassin. C'est une information qu'il retient, car elle est éloquente. Il ne croit pas dans ces lieux communs qui veulent qu'une aura perceptible vous distingue de la masse des innocents quand vous avez goûté au crime, même si le meurtre, tout naturellement, perturbe quelque chose d'ancré profondément en vous. Est-ce qu'il le reconnaît en tant que tueur, est-ce ce qui le pousse instinctivement à le redouter ? Ou bien faut-il imputer cette situation à d'autres considérations. Il n'a pas d'avis tranché pour le moment. Non, il est surtout curieux.

Qui donc est cette Gabi, et qu'est-ce qui s'est passé ? S'il n'est pas tout à fait convaincu que ce Nigel soit autre chose qu'une projection de l'esprit de Charlie Countryman, il reste plus circonspect en ce qui concerne cette Gabi, qui joue un rôle clé, il en est certain, non seulement dans son comportement, mais dans tout le reste. Vous tuez les gens qui vous font face. Non, ce n'est pas si simple. Même lui en tant que lui-même n'agit pas de la sorte.

"Je vous l'ai dit, je suis votre psychiatre, et votre insistance ne vous rend aucune forme de service", reprend-il aussi posé que possible.

Il est intrigué, circonspect, mais il prend le parti de le montrer le moins possible, car ce qu'il veut avant tout, c'est comprendre son jeune patient.

"Vous êtes en institution spécialisée, vous en avez bien conscience, n'est-ce pas ? Quant à cette ville... Ce doit être le cadet de vos préoccupations pour le moment, vous n'y mettrez pas les pieds tant que vous n'aurez pas dépassé vos névroses." Son calme naturel lui permet de se composer une mine impassible et air totalement neutre.

"Si vous voulez avoir les meilleures chances de sortir d'ici, je vais avoir besoin de votre pleine et entière collaboration. Je réitère donc ma question", reprend-il très posément. "Qui sont Nigel et Gabi ? En dehors d'un tueur patenté et de la femme que vous aimez, j'entends."

Il ne peut se soustraire à ces questions comme il ne peut se soustraire à la curiosité du psychiatre qui, tout confus qu'il soit de la tournure singulière de cette situation n'a aucune intention d'accorder quelque forme de privilège que ce soit. Il veut comprendre ce qui sourd dans l'esprit et l'imagination de son interlocuteur, de même qu'il veut comprendre quelle peut bien être l'histoire de cet intrigant jeune homme.

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LE DIABLE A PLUS D'UN VISAGE, MAIS...

@Charlie Countryman & @Hannibal Lecter

Charlie était perdu. Il ne comprenait plus rien. Il était perdu depuis qu'il était ici et ca n'allait pas en s'arrangeant. Ce type il ne l'aimait pas car il était Nigel. Toute cette histoire n'était pas le fruit de son esprit non ? Il l'avait vécu, comme les coups dans son corps, et dans son coeur.

Ce type reste calme, il lui explique encore qu'il est son psychiatre. Oui, il avait choisi d'entrer en internement car rien n'allait. Il ne reconnaissait rien autour de lui, il était perdu, désorienté. Il ne savait pas comment prendre les choses... Alors quand le Docteur Lecter lui demande s'il a conscience d'être en hôpital psychiatrique, il hoche la tête avec un regard perdu et lui répond.

" O... Oui... " Il fixe son bracelet autour de son poignet avec son nom inscrit dessus au marqueur indélébile. " Je sais, c'est moi qui suis venu. " Lui confesse-t-il. Il aurait des névroses ? C'est possible... Il ne sait plus... Il reste debout pour l'heure, contre le mur à une distance raisonnable de ce psychiatre qui ressemblait de trop à Nigel.

" Si vous n'êtes pas Nigel alors pourquoi vous lui ressemblez ? Ca n'a aucun sens... " Lui confesse-t-il. C'était perturbant. Le Dr Lecteur souhaite aller plus loin dans sa façon de voir les choses. Et oui, il ne voulait pas croupir dans cet endroit, il voulait clairement aller mieux. Il allait se battre pour et il devait coopérer. Car il était ici pour ça non ? Aller mieux.

" Gabi... Je l'ai rencontré en allant à Bucarest après la mort de ma mère. Nigel, c'est son ex... Il... a décidé que Gabi serait à lui et... il veut me tuer si je ne la laisse pas tranquille. Il a cherché à me tuer et à faire du mal à Gabi. C'est... un monstre... "

Sa gorge se sert, il a du mal à parler alors il préfère ensuite se taire suite à ce qu'il explique. Que pouvait-il dire de plus pour l'heure ? Et où est Gabi ?

" Où est Gabi ? " Demande-t-il. Car c'est ce qu'il souhaite le plus savoir: qu'est-il arrivé à la femme qu'il aime ici ? " Je suis tout seul ici. Je comprends rien. J'ai pas envie de finir seul... "

Moses.

▿ Date de naissance : 19/02/1972

Le diable a plus d'un visage, mais...

Il y a toujours quelque chose de fascinant à ceux qui acceptent de se laisser interner de leur plein gré... le désespoir d'un non-retour psychologique, mais aussi un renoncement à l'appropriation de son propre état mental. C'est remarquable quand on sait combien d'autres, bien que conscients de la fragilité de leur état mental, fuient ce genre d'endroits plus que tout, convaincus que si l'on devait les y interner, ils n'en sortiraient jamais. Cela peut laisser songeur, en réalité. Cette sorte de refuge mental qui est au fond une échappatoire à un réel qui est occulté et nié, comme si c'était la seule manière de faire en fin de compte. Le fait qu'il ait choisi d'être ici est un point qu'Hannibal retient précieusement, car c'est un point qu'il pourra aisément exploiter, en fin de compote.

"Ne vous êtes-vous pas demandé si je ressemble véritablement à ce Nigel ou si vous projetez l'image de cet homme sur moi ?" demande posément Hannibal.

C'est, honnêtement, ce qu'il pense, sans savoir bien sûr que ce monde en crée d'autres à votre image et que lui-même se trouvera pléthore de sosies sur cette île. Puisqu'il n'est pas ce Nigel, il est convaincu que son interlocuteur hallucine, invente, altère sa perception pour la modeler à sa guise. Ce Nigel existe-t-il seulement ou est-il en fin de compte la projection des angoisses de Charlie, qui se servirait de sa présence comme un mécanisme de protection. La protection par la projection, en résumé.

Nigel serait donc l'ex de cette fille dont il est visiblement accro. Il s'est retrouvé, donc, aux prises avec un ex violent et déterminé. C'est une réponse quelque part un peu décevant, en fin de compte. Hannibal, quitte à être confondu avec quelqu'un d'autre, aurait voulu que ce soit avec quelqu'un d'une envergure plus grande, au bagage disons plus intéressant... Mais soit. Il y a tout de même quelque chose d'intrigant, et partiellement plaisant, à entendre que ce Nigel serait un assassin, ou chercherait à l'être, en tout cas...

"Je vais devoir vous inviter à envisager, monsieur Countryman, que vos souvenirs aient été altérés par le phénomène traumatique qui vous a mené ici. Il se peut que vos souvenirs soient biaisés, altérés par l'expérience complexe que vous subissez... Je ne nie pas l'existence de cette Gabi, ou de ce Nigel, mais il se peut que les souvenirs que vous leur associez ne soient pas exactement ce qu'ils semblent être."

Hannibal laisse passer un temps de silence, durant lequel il l'observe avec beaucoup d'attention, s'intéressant aux détails de son expression, afin de déterminer non seulement l'état psychique de son interlocuteur, mais aussi l'ampleur de la malléabilité de l'homme qu'il examine.

"Un état mental passager peut affecter les performances de la mémoire. C'est ce à quoi l'on donne, dans le milieu, le nom très transparent de faux souvenir. Et c'est un phénomène plus courant qu'on ne le présume."

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LE DIABLE A PLUS D'UN VISAGE, MAIS...

@Charlie Countryman & @Hannibal Lecter

Charlie ne comprenait plus rien à ce qui lui arrivait. L'homme lui confirmait qu'il n'était pas ce Nigel mais un psychiatre venu l'aider mais comment est-ce possible ? Il restait encore effrayé mais il ouvrait doucement les yeux. Est-ce que tout ce qu'il avait vécu était dû à un traumatisme suite au décès de sa mère ? Le psy sosie de Nigel posa une question qui fit réfléchir Charlie. Son regard se perd et il essaye d'en prendre note. Son coeur se calme doucement. Il était seul avec ce type mais n'essayait pas de le tuer ? D'en profiter ? Et si ce qu'il disait était la vérité ?

Le regard dans le vide, et totalement perdu, il continue de l'écouter et essaye de comprendre ce qu'il se passait. Son interlocuteur était calme et posé et Charlie pouvait sentir de la bienveillance à son égard. Nigel n'en avait jamais fait preuve. Peut être de la curiosité.

Les yeux humides, il se permet de lever les yeux vers son psy. Il était Nigel pour lui, comme dans sa mémoire, comme dans son esprit. C'était troublant... mais visiblement c'était possible.

" C'est... possible ?!? " Question stupide mais pour un gars perdu comme Charlie, c'était une question qu'il devait poser. " Je me sens... paumé... Si vous parlez d'évènements traumatiques je... je... " Il en avait vécu à la pelle. Et tout prenait comme départ la mort de sa mère. Tout s'était ensuite enchainé à une vitesse impressionnante. " Ma mère est morte... " Lui confesse-t-il " et j'ai été à Bucarest et c'est là que tout a... " Certains passages étaient flous, c'est vrai.

" Est-ce que ce que j'ai vécu était vrai ? Pourtant... C'était si réel... Ces rencontres, cette douleur que j'ai ressenti... J'ai voulu fuir, je le sais... Parce que je pouvais pas rester à Chicago après la mort de ma mère... j'ai pris cet avion, et il y avait ce type à côté de moi qui m'a raconté une histoire. Il m'a parlé de sa fille... Et il est mort à côté de moi dans l'avion... Comme ca... Il... m'a parlé de sa fille et sa fille était Gabi. J'ai eu cette impression que je devais... je sais pas... je savais ce que ca faisait de perdre un parent et j'étais encore affecté par la mort de ma mère... "

Il essayait de démêler tout ca lui même. Mais il restait sur ses gardes.

" Est-ce que Gabi existe au moins ? " Demande-t-il à cette copie de Nigel. " Vous, vous existez non ? Alors comment ? Comment est-ce possible que vous puissiez être Nigel et que vous ne l'êtes pas... "

C'était trop complexe, il se passe une main sur le visage, il se perd de plus en plus dans sa tête. Il perdait la tête. Oui, c'était le cas. Il était littéralement en train de perdre la tête. Et il savait comment il en était arrivé là, et c'était ca le pire.

Moses.

▿ Date de naissance : 19/02/1972

Le diable a plus d'un visage, mais...

Hannibal hoche doucement la tête quand son interlocuteur semble prendre doucement conscience de ce qu'il suggère, et donc accepte l'idée de ne pas avoir affaire à celui avec qui il le confond. Aussi semble-t-il prêt à entendre ce qu'il a à dire, et donc à le laisser faire son travail... dans la mesure de l'intérêt que ce jeune homme saura lui porter : mais il est déjà parvenu à marquer un certain nombre de points, et ça en très peu de temps.

Il l'écoute donc avec une grande attention quand Charlie lui apprend que sa mère est décédée. Ce serait donc cela, le traumatisme initial. Un grand classique selon les éventuelles relations que le jeune homme pourrait bien entretenir avec elle. Il l'écoute et ne l'interrompt pas. L'essentiel est de le laisser poursuivre, puisque ce dernier semble prompt à se confier, et à lui permettre, par conséquent d'avoir une meilleure vision de qui il est et de ce qu'il fait.

"Pourquoi avoir été à Bucarest, pourquoi Bucarest en particulier et pas un autre endroit ?" l'interroge-t-il afin de le pousser à en dire davantage. "Qu'est-ce qui vous a poussé à vous rendre là-bas ?" Il marque une pause. "L'on ne se façonne pas des souvenirs factices à partir de rien... Je ne remets pas complètement en cause le récit de votre voyage et de vos rencontres, je pense en revanche que les événements tels que vous vous en souvenez ne sont pas nécessairement conformes à ceux que vous avez véritablement vécus."

Il se peut qu'il ait rencontré une Gabi, un Nigel, qu'un homme soit mort à côté de lui dans l'avion, mais tous ces événements sont à prendre avec des pincettes... et même si elles ne le sont pas, remplacer de vrais souvenirs par de faux pourrait bien être une perspective particulièrement... intéressante, en vérité.

"Je ne peux vous confirmer qu'une seule chose, néanmoins. Je suis bien réel, et je ne suis pas ce Nigel." Il marque une pause. "Peut-être est-ce un homme qui me ressemble ne serait-ce que par de rares aspects, peut-être avez-vous intuitivement projeté sur lui mon image pour vous protéger de ce à quoi cet entretien pourrait aboutir, pour vous protéger de la réalité de cette situation." Il marque une pause. "Votre premier réflexe vis-à-vis de moi a été de vous méprendre, de me voir en ennemi en me considérant au sens le plus strict comme un homme qui vous apparaît en tant que tel. C'est un réflexe défensive, une manière, peut-être, de garder vos émotions et votre psyché hors de ma portée, probablement..." Il le toise d'un regard perçant. "Mais je ne suis pas votre ennemi."

Il ne l'est pas, non. Mais à tout moment, il pourrait le devenir. Ces choses-là ne reposent pas sur grand-chose, ou bien sur très peu de choses.

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@Charlie Countryman & @Hannibal Lecter

Charlie était perdu, il ne comprenait pas grand chose à ce qu'il se passait et cet homme au visage de Nigel, comment pouvait-il lui faire confiance ? Il l'observait des pieds à la tête et gardait une distance raisonnable. Il était psy et c'est vrai que malgré sa ressemblance certaine, il ne se comportait pas du tout comme Nigel. Ca rendait nerveux Charlie mais cà ! Ca le confortait sur le fait qu'il avait peut être raison sur le fait que ça n'était pas Nigel. Alors il glisse doucement ses fesses sur le bord de son lit, bien qu'il restait droit comme un piquet.

" Bucarest... C'est ma mère qui m'a dit d'aller là bas après sa mort. " Se confie-t-il. Il relève le regard. Peut être ne devrait-il pas parler de son don. "Enfin juste avant qu'elle ne décède. " Se reprend-t-il rapidement. " Elle m'a dit d'avancer et de refaire ma vie, je savais pas quoi faire sans ma mère alors... je l'ai écouté et j'ai été là bas. " Il marque une longue pause, son regard se perd et son coeur se brise avec l'image de sa mère sur son lit d'hôpital qui revient. " C'était terrible, c'était brutal sa mort. " Il se passe une main sur le visage. " Je ne sais pas ce que ca veut dire, ces souvenirs factices et comment et pourquoi je m'en suis créés. Si c'est ce que vous me dites là... "

Charlie écoute ce psychiatre qui essaye de décortiquer le foutoir qu'il a dans la tête. Peut être que ca collait ? Mais ca semblait si réel. Nigel était réel dans son esprit. Ou alors il avait vu dans le Docteur Lecter une menace et il a projeté celà sur une autre menace.

" C'était pourtant si... réel... Mais je peux comprendre que j'ai pu mélanger tout mais... " Celà lui donne la nausée. " Je me sens pas bien. C'est dur à digérer Docteur. Et j'avoue que... vous me faites peur. Nigel a essayé de me tuer. " Charlie essayait de voir en Lecteur un ami mais c'était compliqué pour l'heure. Sa vision de cet homme provoquait chez lui un tourment, une frayeur vraiment viscérale. " Je vais essayer mais il me faudra du temps. Mais c'est pour ca que je suis ici non ? Pour aller mieux ? Je vais coopérer. " Dit-il encore tendu mais prêt à faire des efforts. " Avant... " Il marque une pause. " Vous pouvez juste me prouver que vous n'êtes pas Nigel ? C'est p'tet bizarre mais une pièce d'identité... C'est indiscret je sais, mais si ca peut me permettre de m'assurer que vous n'êtes pas en train de m'embobiner pour avoir des informations. " Car oui, il restait sur la défensive et s'il lui prouvait par quelque chose de réel qu'il n'est pas Nigel, peut être serait il plus réceptif.

Moses.

▿ Date de naissance : 19/02/1972

Le diable a plus d'un visage, mais...

Hannibal ne réagit pas, ou à peine, il relève seulement la tête au moment d’entendre son patient lui apprendre qu’il aurait décidé de se rendre à Bucarest après que sa mère le lui ai suggéré…. Après sa mort. Chacun possède à la mort un rapport particulier, certains sont si convaincus de ce qui lui succède qu’ils rendent poreuses les limitations entre monde de morts et monde des vivants. C’est là un écueil dans lequel Hannibal, de son côté, se garde bien de sombrer. Il est croyant, pourtant, mais ses croyances sont d’un ordre précieux. Et son rapport à la mort se définit vis-à-vis de combien il sait la vie hautement précieuse. Pour cette raison, il met les propos de Charlie sur le compte d’un lapsus révélateur, quand le jeune homme se corrige et lui dit alors que sa mère avait suggéré ceci avant de décéder… Une mort brutale, semble-t-il, à laquelle il avait voulu donner du sens en suivant les directives d’une femme mourante. Tout naturellement, la suite devait être celle-ci.

"C’est pour cette raison que nous sommes ici", fait posément Hannibal quand Charlie admet que ses souvenirs sont peut-être factices, ce qui ne signifie pas qu’il sache comment ni pourquoi il se les ai créés. "Je vais vous aider à faire le tri dans vos souvenirs et à distinguer le réel de l’imaginaire."

Ou peut-être bien que non. Peut-être Hannibal se plaira-t-il plutôt à semer une confusion plus grande encore, à rendre les délimitations de ces deux notions si poreuses que Charlie ne saura que progressivement sombrer dans une folie pure et simple – s’il n’y a pas déjà sauté à pieds joints, ce qui est une hypothèse très envisageable. En somme, le sort de Charlie dépendra de l’intérêt que le psychiatre voudra bien adresser à son nouveau patient. Et de fait, ce pourrait bien être son avenir qui dépendra des réponses qu’il daignera apporter aux nombreuses questions qu’il se pose. Charlie a consenti à une première étape en acceptant que ses souvenirs ne soient pas tous vrais, mais ce n’est qu’une partie du chemin. Il en reste encore à arpenter.

"Merci", répond Hannibal quand Charlie lui promet de coopérer. "Ce sera plus simple pour vous comme pour moi." Il marque une pause. "Il n’est pas dans mes habitudes de consentir à une telle requête, mais nous n’irons nulle part si vous me refusez votre confiance." Tout en prononçant ces mots, il fouille la poche intérieur de son veston et en retire son portefeuille, duquel il extrait sa carte d’identité. Il laisse à Charlie le soin de l’examiner avant de la lui reprendre des mains. "Puisque nous sommes à présent au clair là-dessus…" Il marque une pause et range précautionneusement sa pièce d’identité. "Ce Nigel, de quelle manière a-t-il tenté de vous tuer ?"

La question relève autant de la curiosité morbide que de l’intérêt clinique. Et il attend de Charlie la réponse la plus honnête.

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LE DIABLE A PLUS D'UN VISAGE, MAIS...

@Charlie Countryman & @Hannibal Lecter

Charlie essaye de faire des efforts pour se détendre et il se rassoit doucement sur son lit au fur et à mesure, même s'il reste tendu face à cet homme qui représentait son pire cauchemars. C'était difficile de lui faire confiance. Mais il a surement raison. Faire confiance à un psy ca n'est pas évident et peut être avait il fait une simple projection. Ca n'était pas stupide.

Charlie raconte son histoire, elle est difficile à raconter et sa voix est encore pleine d'émotions. Des émotions fortes. La perte de sa mère, il l'avait très mal vécu. Il acquiesce, peu sûr de lui quand il lui dit l'aider à faire le tri dans ses souvenirs. Il regarde ses mains, comme un enfant apeuré.

" D'accord. "

Il le laisse parler après lui avoir donné sa confiance. Une partie de sa confiance. Il allait coopérer. Car il voulait aller mieux et sortir de cet endroit. Le chemin allait être long mais il voulait aller mieux et aller de l'avant. Savoir ce qui est réel et ce qui ne l'était pas. C'était un gros travail et son cerveau avait bien fait déjà n'importe quoi. Charlie se crispe quand il entend la phrase: N'aller nulle part. Mais il se reprend. Non, il ne voulait pas le rendre prisonnier, il parlait de sa thérapie. Il ferme les yeux et fait encore un oui de la tête.

Charlie regarde la carte d'identité du Docteur pour se rendre compte qu'il dit vrai. Il n'est pas Nigel. Il essaye de se détendre mais c'est encore compliqué. Il se triture les doigts en se projetant de nouveau. Il ferme les yeux et se rappelle.

" Il... m'a tiré dessus. " Le bruit du pistolet retentit dans sa tête, il a un sursaut. " Il m'a frappé à mort... Je me rappelle. " Il sent qu'il suffoque; c'était dans sa tête, il se reprend. " Un sac sur la tête pour que j'étouffe et il a demandé à Gabi de me tuer... Et me noyer... Il voulait me faire du mal de la pire des façons. Toujours... Il m'épiait. Il me cherchait et parfois... Je pouvait le voir dans mon dos dans une ruelle... C'était comme un putain de fantôme. Il voulait me faire disjoncter. Que je perde la raison. " Il marque une pause. " Et peut être qu'il a... réussi ? Je sais pas... Vous avez surement raison, il m'a rendu dingue car il m'a harcelé pour avoir l'avantage sur moi. " Il se secoue la tête. " Mais je lui ai tenu tête. Pour Gabi. Je voulais la sortir de là ! Et ca l'a mis en rogne plus qu'autre chose ! "

Moses.

▿ Date de naissance : 19/02/1972

Le diable a plus d'un visage, mais...

Petit à petit, Charlie semble s'apaiser. Hannibal peut encore discerner quelques tensions, et une manifeste défiance de sa part, mais dans l'ensemble, il semble davantage disposé à l'écouter, et le psychiatre ne saurait que considérer ce constat avec satisfaction. La suite sera définitivement plus simple pour lui s'il peut compter au moins en partie sur la compliance de son interlocuteur et patient. Car ils sont loin d'en avoir fini encore, et à mesure que le jeune homme s'exprime, la curiosité qu'il inspire à Hannibal grandit (ce qui n'est pas forcément une très bonne chose au demeurant, loin de là, même - il est souvent préférable d'indifférer Hannibal Lecter plutôt que de devenir la cible de sa trop grande curiosité).

C'est bien parce qu'il l'estime digne de son temps et de son attention qu'il consent à des concessions qu'il ne ferait pas d'ordinaire, comme celle de lui présenter sa carte d'identité afin de le rassurer un tant soit peu. Ce qu'il tirera de cette preuve pourrait en dire long également... sur son passif mais aussi sur le degré de paranoïa qu'il aura éventuellement pu atteindre, selon qu'il tienne cette preuve pour suffisante ou décide arbitrairement de ne pas le croire malgré l'élément tangible qu'il lui présente. En fin de compte, son cas n'est peut-être pas si désespéré, puisqu'en découvrant ses nom et prénom sur ses papiers d'identité, il paraît s'apaiser bel et bien. C'est plutôt bon signe, le signe qu'ils seront en mesure de progresser par la suite.

Cet autre lui qui aurait un visage similaire au sien, ce Nigel, disposerait à l'évidence d'une propension à la violence qui n'est pas étrangère au psychiatre - en tout cas si ce dernier doit se fier au seul discours de son interlocuteur, qui est naturellement à prendre avec des pincettes étant donné son fragile état psychologique. Cet homme lui a tiré dessus, l'a frappé, l'a harcelé psychologiquement et physiquement. S'il a réellement existé, il est parfaitement normal que Charlie en ait conservé des séquelles traumatiques, qui expliquent plus que largement le comportement qu'il adopte à son égard à l'heure actuelle. Est-ce que cet homme le suivait véritablement pour le tourmenter ou est-ce une vue de l'esprit de la part de Charlie ? Ce point-là reste tout de même à éclaircir.

"Affronter ses démons, qu'ils soient tangibles ou seulement métaphoriques reste la plus recommandable des solutions. Quelles qu'aient pu être les manoeuvres de ce Nigel afin de vous tourmenter, décider de lui faire face a certainement été la meilleure des solutions - même si elle n'a à l'évidence pas suffi à guérir l'ensemble de vos traumatismes, mais nous y travaillerons."

Il marque une pause. Avant que de poursuivre plus loin son discours, il veut encore entendre ce que Charlie peut avoir à lui apprendre d'autre sur son histoire, afin de se façonner une meilleure idée de comment l'exploiter ensuite à son propre avantage.

"Que s'est-il passé ensuite ? Quand vous l'avez confronté, qu'est-il arrivé ?"

A l'heure actuelle, chaque détail compte, et Hannibal veut intégrer le moindre d'entre eux afin de pouvoir les exploiter en conséquence.

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LE DIABLE A PLUS D'UN VISAGE, MAIS...

@Charlie Countryman & @Hannibal Lecter

Charlie se confie. Il doit le faire, car il sait que sinon il n'ira pas mieux. Et cet homme était son psychologue. Il savait ce qui était bon pour lui non ? Il avait surement raison... Non, il n'allait pas bien c'était un fait. Depuis la mort de sa mère... Il explique ce que Nigel lui a fait et celà fait remonter en lui des souvenirs qu'il aimerait effacer et ces souvenirs ont le visage de l'homme en face de lui. Celà reste troublant. Il laisse le Dr Lecter analyser tout celà.

Il lui explique qu'il a bien agit malgré tout. Charlie ne sait pas. Car vu son état, il se dirait qu'il avait encore du chemin à faire. Il le savait. Il regarde ses mains pour éviter le regard perçant de son interlocuteur. Celui de Nigel, celui qui le met encore mal à l'aise aujourd'hui. Il finit par continuer.

" Il a emmené Gabi dans sa voiture... Il m'a laissé la vie sauve si je lâchai prise. J'ai voulu... abandonner au début puis... " Il marque une pause. " Je ne voulais pas que ca se termine comme ça et j'ai poursuivi la voiture et j'ai tenté de... " Il se sent faible et stupide. " J'ai voulu me battre et lui montrer qui j'étais mais il m'a... frappé si fort que je suis tombé et... ensuite... " Il se rappelle de la douleur dans la tête. Sa vision la tête en bas alors qu'il a demandé à Gabi de lui tirer une balle dans la tête. " Je me suis retrouvé la tête en bas, il a demandé à Gabi de me tuer, mais elle a refusé... Tout s'est passé très vite, les flics sont arrivés et ils l'ont tué d'une balle dans la tête et j'ai pu... survivre ? " Il relève le nez. " Mais si je n'avais pas vraiment survécu ? C'est si confus... " Il enfouie son visage dans ses mains, car oui, tout lui semble confus à cet instant. Ces histoires, ce qu'il s'est passé. Il avait du mal à distinguer la réalité de ce qu'il pouvait s'être imaginé. " Vous avez raison, je ne sais plus ce qui est réel et ce qui ne l'est pas... " Finit il par donner raison à son psychiatre.

Moses.

Mar 1 Nov 2022 - 14:35

Le diable a plus d'un visage, mais...

Charlie, qui semble à présent plus détendu – quoique toujours sous pression – accepte plus facilement maintenant de lui parler de son parcours, des épreuves qu’il a traversées dans sa vie passées et qui l’ont mené où il se trouve à présent. Il évoque, par la même occasion, plus facilement celui qui semble être son sosie (même si Hannibal garde quelques réserves à ce sujet et ne parierait pas forcément sur la question, à vrai dire). Alors il écoute le jeune homme lui parler du fait que ce Nigel aurait emmené Gabi et lui aurait laissé la vie sauve. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais Charlie a décidé d’insister. Cette insistance révèle des points de caractères que le psychiatre note précieusement. D’autres auraient probablement lâché l’affaire bien plus rapidement, à sa place, mais Charlie Countryman, lui, n’en avait rien fait, même si l’affaire semblait perdue d’avance… Enfin, si tout ceci, tout ce récit, n’est pas juste le fruit de son esprit dérangé, ce qui est une théorie qu’il ne faut pas écarter trop vite de toute évidence.

"Votre persévérance force l’admiration", observe Hannibal d’un ton si neutre qu’il est difficile de savoir s’il est véritablement sincère ou non et s’il pense bel et bien ce qu’il est en train de dire.

Pour la suite, il pourrait admettre éprouver presque de l’admiration à l’adresse de ce Nigel quand il apprend ce à quoi est parvenu ce dernier avant d’être bêtement arrêté par la police. Les criminels qui se font prendre la main dans le sac ont rarement son assentiment, pourtant… Ironique, quand on sait que lui-même a fini derrière les barreaux dans son ancienne vie, mais la chose était alors différente. Il s’est livré de lui-même, et pour une raison bien précise. Il ne pense pas que beaucoup seraient à même de comprendre cela. Quoi qu’il en soit, donc, ce Nigel est mort, et lui ne sait plus s’il a survécu ou non.

"Il est trop tôt pour le savoir", affirme le psychiatre quand son interlocuteur admet de lui-même qu’il ne sait plus véritablement ce qui est réel ou ce qui ne l’est pas. En effet, pour l’heure, le psychiatre ne saurait dire ce qui appartient au domaine de l’imaginaire ou non, c’est même impossible. Mais il est curieux de démêler cela, en réalité. "Qui que soit ce Nigel, il cristallise nombre de traumas et d’émotions sur lesquels il nous faudra travailler. Pour cette raison, notre ressemblance physique sera probablement un atout." Il laisse passer un temps de pause. "Mais ce premier entretien a déjà été très éprouvant pour vous, j’en ai bien conscience. Je pense qu’il est préférable que nous en restions là, pour aujourd’hui, j’entends."

Car cet entretien ne sera certainement pas le dernier pour eux, Hannibal y tient. Il y a quelque chose à creuser chez ce patient, et Hannibal entend bien aller au cœur du sujet, conscient que pour l’heure, il n’a rien fait d’autre que d’effleurer la surface.

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