Précédemment, l’un des sous-fifres d’une personne hautement placée vint à la rencontre de trafiquant d’êtres humains. Habitué aux tâches ingrates, Vaas n’avait pas rechigné à participer à une chasse à l’homme. Cette activité éveilla, en lui, une certaine nostalgie. Notamment, quand il revêtait des carcasses de cerf sur ses otages et les lâchait dans la nature pour les traquer comme des bêtes sauvages. Une certaine revisite de la chasse à courre. Le butin de cette demande en valait largement la peine. Grand amoureux de l’argent, il n’allait pas refuser de s’enrichir sur le dos d’une petite raclure de bas étage. Les conditions de livraison étaient claires et limpides… Une fois capturée, la cargaison sera livrée dans un entrepôt désaffecté de Lockwood Hill, un agréable et charmant quartier qu’il connaissait bien au vu de l’entreposage qu’il effectuait non loin de ce dernier.
Un fracas assourdissant retentit au sein du squat. Le canon, encore fumant du fusil, retomba le long de sa jambe. Désormais, l’attention de tous se tournait vers un homme en treillis portant une crête iroquoise. « Bien… Quinze mille dollars au premier fils de pute qui me ramène Harris par les couilles ! » Beugla-t-il à l’assemblée. Appâtés par le gain, ses hommes se précipitèrent comme des chiens après un os. Quelques sans-abris, également tentés par cette belle somme, participèrent à cette battue. En retrait, ses iris sondaient les coins où les rats de son espèce pouvaient s’engouffrer afin de s’en sortir. Aussitôt, la tête du rongeur s’échappa d’une vielle plaque de tôle. De gauche à droite, l’homme en sursis attendait le bon moment pour se carapater. Amusé, Vaas se tourna vers son fidèle bras droit et l’indiqua d’un mouvement de la tête bref. Face à cette stupide tentative, il ne put réprimer un gloussement. « Regarde là-bas. » Attentif, ce dernier observa dans la direction donnée. Subitement, emporté par l’action, le patron courra en direction de la cible abandonnant Carlos. Mettre les mains à la pâte, ça l’entretenait ! Une furieuse course-poursuite s’engagea entre les deux hommes… Finalement, plaqué au sol par le Rakyat, il se positionna à califourchon sur ce dernier. « Espèce de sac à merde ! Tu m’as fait courir ! » Rugit-il avant d’encastrer son poing dans les cotes de sa cible. Oui… Il possédait une certaine bipolarité qui le faisait passer d’une idée à une autre en un rien de temps. Énervé, son crâne fracassa celui de sa victime à plusieurs reprises. Un craquement infect s’entendit à chaque percussion entre les deux corps.
Inconscient, son crâne ballottait de gauche à droite sous les saccades du véhicule. Ficelé comme un saucisson, il ressemblait à une larve sortie de son bulbe. La Jeep stoppa sa course une fois la destination atteinte. Son esprit émergeait de cette torpeur. Son regard balaya les hommes. Une certaine crainte s’y lisait. Mauvais payeur, Harris avait essayé de doubler Madame Mooney… Or, il oubliait qu’on n’essayait pas de frauder dans le dos de cette marraine du crime. « Hé… Mec ! T’es pas obligé d’écouter cette pute… Je te paie le double, si tu me libères ! Elle n’en saura rien. » Tenta-t-il vainement. Vaas possédait d’innombrables défauts, mais il gardait un principe, ne jamais doubler le donateur d’argent. S’accroupissant à côté de la carcasse entravé de son nouvel ami, il gloussa. « L’atterrissage est rude… T’as essayé, t’as voulu tenter ta chance et tu t’es foiré. » Il se redressa. « Je te paie le double… J’ai de l’argent. » Continua-t-il dans ses supplications larmoyantes. Pitoyable. Pathétique. Férocement, sa Ranger frappa en dessous de son sternum. Ses doigts empoignèrent brutalement son veston en cuir et le releva. « Pour que tu me baises ? Non… Non… Hermanos ! Si tu es là aujourd’hui… C’est parce que tu as fait le choix de baiser la mauvaise personne ! Tout est ta faute… L’avarice. La gourmandise. La connerie. Tu cherchais quoi ? Des sensations fortes ? J’espère que le putain de grand frisson te plaît ! » Vociféra-t-il. Sans aucune délicatesse, il relâcha le corps qui s’écrasa lourdement au sol. L’homme, aka la larve humaine, ne disait rien et retenait tant bien que mal l’effroi qui le gagnait.
« Est-ce que je t’ai déjà donné la définition que j’ai du mot folie ? » Légère pause. « La folie, c’est refaire sans arrêt la même putain de connerie… Encore et encore… Mais ! Mais en espérant… En espérant que cela change ! Voilà, ce qu’est la folie. » Son regard fut attiré par les nouveaux arrivants. Un sourire carnassier dévoila sa dentition. « Toi… Tu fais clairement parti de ces pauvres connards. » Lança-t-il à son encontre. Harris reconnaissait la charmante femme qui s’extirpait du véhicule. « Pitié ! » Vaas appréciait le style de la femme qui se dévoilait devant ses yeux. « Buenas noches ! Harris me racontait ses incroyables aventures. Ce foutu rat croyait réellement pouvoir s’échapper. Hein ? » A ses paroles, la loque humaine secoua fébrilement la tête. « Non ! Ce n’est pas ce que vous croyez ! » S’adressa-t-il directement à Fish.
« When I order some fool killed, I expect him to stay that way. » - Fish Mooney
- Comment est-ce POSSIBLE ?!
Le point frappait violemment contre le comptoir en bois du bar, les yeux de la maîtresse des lieux reflétaient un mécontentement que tous membres du gang connaissait plus que bien, et que tout membres souhaitait éviter également. Fish venait d’apprendre à l’instant qu’un enfoiré n’avait toujours pas payé sa dette et qu’il avait cavalé afin de lui échapper. Voilà bien une belle erreur de la part de cet homme qui allait certainement en payer le prix fort car jouer avec la patience de Madame Mooney, c’était comme si vous possédiez une épée de Damoclès au-dessus de votre maudite tête. Quelques insultes s’étaient échappé de ses lèvres, elle détestait qu’on se fichait d’elle à ce point, Elle, La Marraine du crime, lui manquait de respect était impardonnable voir même pire que cela. Sa fureur alors en état de marche, seul son bras-droit eut le courage de lui adresser la parole contrairement aux autres qui étaient restés silencieux, et cela était peut-être mieux ainsi d’ailleurs. À ce stade, sa fille Selina qui se trouvait à l’étage, avait dû entendre toute la scène, chose dont elle se fichait totalement.
- Putain crois-moi qu’il va m’entendre parler ce fils de pute !
Les dents serrées, Fish tentait de pondérer sa fureur qui ne faisait qu’augmenter au fil des minutes, ses doigts se comprimaient dangereusement contre son verre à whisky qui manquait de se briser à tout instant contre sa peau. Ses prunelles fixaient durement celles-ci pendant que ses réflexions se tournaient sur comment elle allait devoir le retrouver. Toutefois, la solution lui avait été rapidement trouvée. C’était que Fish ne manquait en rien de contacts, dont un qui lui avait marqué l’esprit, un homme qui savait retrouver les gens où qu’ils aillent. Un sourire mesquin s’était affiché sur son visage qui transpirait l’amertume. Elle ordonnait subitement à l’un de ses sbires de lui ramener un téléphone et s’était empressée d’appeler la personne en question, Vaas Montenegro. Un homme qui était un vrai caméléon, intraitable, sans-pitié, exactement le genre de profil qui lui fallait pour ce genre de mission, avec l’échange d’une coquette somme en prime. L’argent était toujours source de sûreté dans ce genre de milieu lorsque celui-ci était bien traité, contrairement au dénommé Harris qui n’avait guère respecté cet accord.
Quelques heures plus tard, plusieurs voitures trouvaient destination à l’entrepôt désaffecté de Lockwood Hill, lieu de rendez-vous donner expressément par la solliciteuse en question. Les voitures s’étaient garées de façon à ce que la Marraine se trouve au centre de ses acquisitions, elle aimait toujours se mettre en valeur même dans des situations comme celle-ci, elle aimait les belles entrées et faire effet, comme toujours. Vêtu d’une de ses innombrables robes scintillantes mettant en valeur ses courbes féminines, ainsi que de ses talons dorés qui claquaient dangereusement contre le sol froid de l’entrepôt comme celui des tintements d’une bombe qui ne tarderait pas à exploser à l’homme qui allait en payer les frais aujourd’hui. Son air hautain mais satisfait de revoir le visage de son voleur, Fish avait tout de même prit le temps de faire un signe de la tête à Vaas en guise de remerciement.
- Le voilà donc, tu es vraiment né pour ça Vaas.
Cela était bel et bien un compliment venant de la part de Fish aussi étonnant que cela puisse paraître, son léger sourire en coin. Les remerciements n’étaient clairement pas son fort, et au vu de son rang cela la ramènerait à une personne lambda, chose qu’elle n’accepterait en aucun cas. Cependant, elle savait complimenter lorsqu’une chose se faisait correctement. L’un des membres du gang habillé d’un smoking s’était approché du « chasseur » avec un sac noir contenant la somme d’argent. Fish tenait toujours parole, la fidélité était le maître-mot, la fondation même de ses affaires et de sa vie en générale. À présent, son regard s’était posé sur la voleur, ses expressions avaient alors subitement changé. Elle avait ordonné à ses hommes de rester à l’écart de leur patronne pendant qu’elle s’approchait redoutablement de l’homme à terre, apparemment déjà bien entamer. Les mains contre la taille, les traits durs, la rugissante et féroce Madame Mooney faisaient surface.
- Tsk tsk.
Lentement, avec la délicatesse de rendre les choses encore plus oppressantes à celui qui allait devoir subir sa frénésie, elle prenait un malin plaisir à laisser installer le silence au milieu de tous les hommes de l’entrepôt. Arrivé à une distance convenable, elle s’était légèrement inclinée afin de mieux apercevoir le rat qui se tenait devant elle.
- Tu oses te défendre encore après ta trahison… Son regard pouvait transpercer à lui seul le cœur d’un homme telle une lame aiguisée. Où est mon argent ?
Fish attendait une réponse claire et précise, sa question n’était certainement pas une seconde chance de se racheter, elle comptait surtout à récupérer ce qui lui était dû depuis le début.
- Tu sais ce qu’on fait aux hommes comme toi Harris ? Il secouait fébrilement sa tête de droite à gauche, il n’avait certainement pas envie d’entendre ses dires et sa présence ainsi que la proximité de son visage du sien le terrifier au plus haut point. Malheureusement, cela ne satisfait en rien notre impulsive Mooney. Tu peux supplier autant de fois que tu veux, c’est déjà trop tard pour toi sale con ! Sa voix s’était élevée. J’ai même pas envie de toucher ta sale gueule de rat tellement tu pues la lâcheté !
Elle s’était redressée brusquement et donner davantage sa supériorité alors qu’il se trouvait à présent à ses pieds. Si elle ne pouvait le toucher de ses mains, ses talons aiguilles eux le pouvaient alors qu’elle enfonçait brutalement l’un de celui-ci contre sa cuisse droite. Un giclement de sang s’était invité et avait failli tacher sa célèbre robe. Les expressions de Fish restaient toujours aussi ternes, mais on pouvait y lire également un certain plaisir sur la situation. Retirant son pied après avoir été satisfaites des cris de douleur d’Harris, les sourires de ses hommes s’affichaient également face à l’intransigeance de leur patronne.
Malgré tout, son dégoût envers lui était tel qu’elle n’avait guère envie d’user davantage son énergie pour un homme comme lui. Une chance, ou plutôt un malheur ? Ses prunelles s’étaient alors dirigé de nouveau vers Vaas, un regard qui en disait long sur les perspectives du sort du traître. Son bras-droit avait également compris ce que Fish tramait et s’était dirigé vers sa voiture avant d’en sortir une batte de baseball et le confier à Vaas.
- Je trouve Harris un peu trop silencieux à mon goût, qu’en penses-tu ?
Cette question n’en était pas réellement une, mais plus une affirmation sur ce qu’il devait faire dans les prochaines minutes qui allaient suivre. Mourir subitement était un sort bien trop doux pour « son espèce », l’heure du tourment avait sonné.