Le pouvoir glisse entre ses mains, des myriades de sensations aussi hallucinantes que grisantes, mais cette puissance s’accompagne de milliards de possibilités, de voix lancinantes qui lui susurrent quoi faire, qui l’appellent à les libérer pour créer des mondes enchanteurs et pouvoir réaliser tous ses projets. Qu’il aimerait pouvoir les laisser chanter, qu’il aimerait pouvoir laisser la population voir de quoi il peut être capable avec une infime partie des pouvoirs du Démiurge, lui qui est appelé à le devenir, à endosser ce rôle majestueux de déité qui est au-dessus de toute créature de cet univers et des autres. Il serait le dieu des dieux, la personnalité la plus incroyable des dimensions connues et inconnues. Et il aura besoin de tout son pouvoir, de toutes les capacités inouïes qu’on lui a décrites. Maman est trop puissante, et surtout, elle est capable d’anéantir tout ce qu’elle touche, de réduire au néant toute espèce vivante. Loki avait raison, il n’y a pas d’autres choix, il doit l’affronter, la détruire. La question reste tout entière, comment faire ? Sa magie en tant que simple mutant n’était pas assez puissante, ses formules n’avaient aucune utilité. Qu’en est-il maintenant ? Il faut écouter la musique qui résonne entre ses oreilles. Il faut qu’il laisse aller toute cette énergie débordante qui n’attend qu’une seule chose, être libérée.
– Destroymotherdestroymotherdestroymother, qu’il scande en boucle tandis que des halos d’énergie bleutées se forment au niveau de ses mains.
Rapidement, l’étrange lueur qui habille ses mains se propage à toute son enveloppe charnelle, inondant ses iris d’un bleu céruléen et illuminant les moindres recoins de l’espace où il se trouve. Billy s’envole pour faire face à Maman, accompagné des autres, de ses camarades, ses amis et surtout de Teddy. Qui d’ailleurs hurle pour lui faire comprendre quelque chose, des mots qu’il ne comprend pas ?
– Destroyteddy what are you sayin’ ?
Il se rend compte trop tard de son erreur quand un rayon lumineux d’une puissance inouïe vient frapper son fiancé, l’expulsant au sol et brisant tout ce qui l’entoure. Le tuant au passage, car il sent que son énergie vitale le quitte alors il se met à hurler, à extirper ses tripes par le biais de ses cordes vocales.
֍֍֍
Il hurle et se redresse immédiatement, le corps en sueur et surtout les draps trempés par une sudation nocturne due à ce mauvais rêve qu’il fait perpétuellement. Le Démiurge… il est beaucoup trop puissant, et surtout, il est amené à le devenir, ou était, il n’en sait plus rien. Billy tente de calmer sa respiration en fermant les yeux, se répétant les mantras qu’il a appris afin de s’apaiser, de ne pas être en proie aux émotions trop violentes.
Si avec ça Hana n’est pas réveillée, il ne sait pas ce qu’il lui faut. Il se lève alors, attrape son pantalon de jogging qu’il enfile avant de partir dans la salle de bain pour se passer de l’eau fraîche sur le visage afin de reprendre contenance. Il a peur, il avait peur. Il ne sait pas si ce cauchemar s’est réellement passé avant qu’il ne parvienne à détruire Maman. Les souvenirs sont flous, et surtout, il s’est retrouvé dans cet endroit juste après la bataille. Ses yeux se portent sur son reflet fatigué qu’il aperçoit dans le miroir un peu tâché de dentifrice. Qu’a-t-il fait ? Est-ce pour cela qu’il ne retrouve pas la trace de Teddy ? Est-ce parce qu’il l’a tué ? Il ne sait pas, et il a peur de connaître la vérité.
Il sort de la salle d’eau afin de se diriger vers l’autre chambre, avant de toquer à la porte, comme un enfant apeuré par des cauchemars trop réalistes, il aimerait qu’elle soit réveillée, il a besoin de parler, peut-être pour la première fois.
– Hana, j’peux dormir avec toi ?
A croire qu’il n’a pas grandi, qu’il est resté cet enfant à cause des multiples manipulations et réincarnations dont il a été la cible, le témoin, la conséquence, peu importe la dénomination. Il ne veut pas rester seul. Et surtout, il doit parler, parce qu’il ne peut plus garder tout ça pour lui, c’est trop douloureux, c’est trop effrayant.
La guerre. Les Kuishins. En même pas six mois passés ici, tu fais toujours les mêmes rêves. Sauf que dans ce rêve, D.Va ne remporte pas le combat, non, D.Va elle explose avec ces foutus Kuishins pour sauver Busan. Or, tu sais que ça n’est pas la vérité puisque tu étais belle et bien en compagnie de Dae-hyun avant d’être transporté dans ce nouvel univers, ce monde parallèle ou dieu sait quelle planète. Mais les cauchemars n’étaient jamais les mêmes. Un jour tu mourrais, le suivant c’était Dae-hyun qui perdait la vie et à d’autres moments vous ne mourriez pas mais Busan était complètement détruite et il ne restait plus que vous deux, sur ton héliport, avec tes yeux pour pleurer.
Cette nuit, rien n’avait changé. Tu mourrais encore et encore, peu importe le choix qui été fait au final, tu mourrais et Dae-hyun finissait par périr ainsi que Busan. Et là tu entendais D.Va zéro, méchants un. Sauf que tu te réveillais, en sursaut, limite aux aguets, mais tu poussais un soupire d’aise quand tu te rendais compte de l’endroit où tu étais. Cette île, mystérieuse, sans nom, était quand même plus rassurante que les cauchemars que tu subissais aléatoirement depuis ton arrivée ici. Mais tu fus surtout intriguée par le bruit venant de la chambre d’à côté, ton colocataire, William mais que tout le monde appelle Billy. C’était un chouette garçon, du même âge que toi et avec à peu près les mêmes hobbies mais il avait du mal avec son ancien monde, un peu comme toi, sauf que c’était beaucoup plus profond pour lui, il t’en avait vaguement parlé quand tu t’étais inquiétée suite à ses réveils multiples mais surtout ses cris qui avait tendance à te faire sursauter, plus que tes cauchemars.
Tu t’étais donc relevée pour aller boire un truc, histoire de ne plus avoir cette sensation de gorge sèche, puis, reposant tes fesses sur ton lit, tu entendis toquer à la porte et tu ne pus qu’accueillir ton ami avec un sourire compréhensif. « Bien sûr, viens-là… » dis-tu alors que tu te décales un peu, tapotant la place à tes côtés pour qu’il vienne s’y installer. « Encore ce cauchemars ? Je ne veux pas tricher sur toi, car je n’aime pas les tricheurs, mais j’en ai eu un aussi… » avoues-tu dans un petit rire pour essayer de détendre l’atmosphère. Tu viens t’asseoir en tailleur, te tournant pour lui faire face alors que tu prends deux plaids qui traine sur le coffre au bout du lit pour en mettre un sur tes épaules et tendre l’autre au jeune Kaplan. « Si tu veux parler, je t’écoute. Des fois ça fait du bien de vider son sac et tu sais que je ne te jugerais jamais Billy… » lui avoues-tu dans un petit sourire.
Il attend à la porte, avec cet air contrit, fatigué et surtout comme un enfant qui a peur de réveiller ses parents à cause d’un cauchemar. Billy était comme ça avec ses parents adoptifs. Ils ne disaient rien, ils l’accueillaient dans leur lit combien même cela les embêtait. Sauf que cette fois, c’est Hana qu’il vient embêter puisqu’il n’a pas envie de rester seul. Il déteste cette solitude. Être loin de ses amis c’est une torture continuelle. Les autres Young Avengers lui manquent, il regrette le temps où il était entouré de Kate, d’América ou encore même Elijah. Il aimerait tous pouvoir les retrouver, mais ce n’est pas le cas encore. Mais par dessus tout, c’est Teddy qui lui manque le plus. Son fiancé, son ancre, celui qu’il voit mourir dans ses rêves, encore et toujours, mais qui meurt à cause de lui, à cause d’un sortilège raté. Une erreur d’inattention peut mener immédiatement à une catastrophe, surtout quand on possède un potentiel magique comme le sien et que les formules prononcées sont aussi sommaires.
Parler, c’est tout ce qu’il veut, ou être avec quelqu’un pour dormir et ne pas rester seul. La chaleur humaine lui fera du bien, c’est certain et son amie Hana est tout ce qu’il lui reste maintenant, et fort heureusement qu’elle est là.
– Bien sûr, viens-là…
Le magicien, ancien magicien, entre dans la chambre pour venir s’installer à côté de la belle D.Va. Il a toujours autant de mal avec cette idée-là, qu’ils viennent tous d’un univers différent. Et qu’elle ait pu être la défenseure de sa ville… ce n’est pas idiot, mais un MEKA, il donnerait tout pour voir ça. Il a déjà vu l’armure d’Iron-Man, mais pas ça. Après lui aussi devait défendre son monde, quand il ne le détruisait pas à cause d’une perte de contrôle.
– Encore ce cauchemar ? Je ne veux pas tricher sur toi, car je n’aime pas les tricheurs, mais j’en ai eu un aussi…
– Tu sais très bien qu’on fait pas la course. Juste… j’ai besoin d’en parler, on en a jamais discuté vraiment…
Elle s’assied en tailleur tout en attrapant les plaids qui se trouvent non loin, lui en passant un qu’il vient passer sur ses épaules afin de ne pas prendre trop froid vu qu’il n’a qu’un débardeur sur les épaules bien qu’il ait son pantalon de jogging. Mais après les suées viennent les frissons puisque le corps régule la chaleur.
– Si tu veux parler, je t’écoute. Des fois ça fait du bien de vider son sac et tu sais que je ne te jugerais jamais Billy…
Oui, il le sait. Hana est une femme extraordinaire, et il est heureux de l’avoir rencontré, d’ailleurs, le plus étrange, c’est qu’il ne sait même plus comment cela s’est produit. Mais peu importe. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il peut lui faire confiance.
– Je sais… c’est juste que… avant de continuer sa phrase, il fait tourner sa bague de fiançailles à son annulaire gauche, un geste machinal qu’il fait quand il pense à Teddy. D’ailleurs, de ça non plus ils n’en parlent quasiment jamais. Trop douloureux. Ça fait trop mal de me dire que j’ai pu faire tout ça… tout ce bordel, et le tuer lui…
Le pire c’est qu’il ne sait même pas si tout ça est arrivé. Tout ce dont il se souvient, c’est de voir Loki le changer, lui insuffler un pouvoir trop puissant pour lui, un pouvoir qu’il ne le contrôlait qu’à peine. Et peut-être qu’il extrapole, probablement qu’il n’a jamais tué son fiancé, simplement qu’il ne veut pas le revoir et qu’il l’évite dans ce nouveau monde. Billy se pose trop de questions, se torture trop l’esprit à force de ruminer dans son coin. Il sait qu’elle est là, mais il n’en a pas la force, et il ne sait même pas s’il l’aura cette fois alors qu’il le désire réellement.
Tu observes la silhouette de ton ami, si ce n’est meilleur ami mais ça fait peut-être encore trop tôt pour en parler ainsi, qui reste dans l’embrasure de la porte après avoir toqué. Bien évidemment qu’il peut venir, tu ne le rejetteras jamais, surtout après l’avoir entendu crier ainsi. Tu peux comprendre ce qu’il ressent, tu es certaine qu’une bonne partie de la population doit passer par ce même sentiment et que ça s’estompera un peu plus au fil des années, puisque de ton point de vue vous ne retournerez jamais d’où vous venez et qu’il allait falloir vous y faire.
Pour détendre la situation tu blagues, ça a toujours été ton truc, pour ne pas avoir à affronter la réalité, pour prendre les choses avec plus de légèreté, comme la vie vient quoi. « Je sais, ne t’en fait, désolé, blague stupide. » avoues-tu finalement en grimaçant quand il t’avoue ne pas faire la course, car de toute manière si c’était en courses que vous vous disputiez un jour, tu remporterais la compétition haut la main, D.Va c’est plus fort que toi. Donc c’est tout naturellement que tu lui proposes d’en parler, puisque depuis que vous êtes ensembles, vous n’avez jamais réellement parlé du passé, ni même des proches qui vous manque. Il mentionne souvent Teddy, son fiancé, mais tu n’en sais pratiquement rien, que des brides par-ci, par-là. Alors tu lui passes un plaid pour qu’il fasse comme toi, une sorte d’écharpe couvrant vos épaules et tu viens poser ta main sur la sienne, qui triture son anneau. « Parles-moi de lui, de Teddy… Je suis certaine qu’il est ici, juste perdu, comme mes amis… » souffles-tu alors que tu viens doucement serrer sa main pour lui prodiguer un peu de chaleur. « Regarde, moi j’ai perdu Dae-hyun, c’était comme un frère pour moi et je ne sais pas s’il est resté là-bas, s’il est mort ou ici mais je préfère me dire qu’il est là mais qu’une sorte de force mystique nous empêches de se croiser, c’est bizarre mais ça m’aide à avancer… » Que tu dis en faisant une moue triste suivi d’un sourire, car tu te dois de rester la Hana Song souriante et chaleureuse que tu es au fond de toi, tu sais que tes proches voudrait que tu le sois.
Il se dit qu’il a de la chance d’avoir rencontré Hana. Cette femme est un don du ciel pour lui. Même s’ils ne connaissent pas encore très bien, le magicien sait très bien que l’ancienne pilote et défenseure de son pays est une personne intègre et stable qui pourra l’aider à aller de l’avant dans sa vie désespérée. L’avoir à ses côtés quand il fait ses cauchemars, ça l’aide à aller mieux, ça lui permet de ne pas se laisser submerger par une douleur trop forte pour lui et des idées trop sombres.
– Parles-moi de lui, de Teddy… Je suis certaine qu’il est ici, juste perdu, comme mes amis…
Il aimerait pouvoir parler de lui, mais il ne sait pas s’il y arrivera. Tout cela fait remonter trop de souvenirs, des choses qu’il voudrait oublier parce qu’il sait qu’il n’y a que deux options. Soit Teddy est mort par sa faute comme son cauchemar le lui rappelle toutes les nuits, soit il ne veut plus le voir dans ce monde et a décidé de le fuir jusqu’à la fin de leurs jours. Quoique ce soit, il n’est pas sûr que ce soit une bonne chose pour lui. Les deux solutions lui semblent toutes plus horribles l’un que l’autre.
– Regarde, moi j’ai perdu Dae-hyun, c’était comme un frère pour moi et je ne sais pas s’il est resté là-bas, s’il est mort ou ici mais je préfère me dire qu’il est là mais qu’une sorte de force mystique nous empêches de se croiser, c’est bizarre mais ça m’aide à avancer…
Il sait très bien que Dae-hyun et Hana étaient très proches. Mais ce n’est pas la même chose. Enfin… il ne veut pas minimiser ce que ressent la jeune femme. Theodore était son fiancé, l’homme de sa vie, on ne peut pas comparer tout ça… Enfin si, mais il ne sait pas s’il est le coupable de ce qui leur est tous arrivés, s’il a tué Teddy. Hana a la conscience tranquille de ce côté-là.
– Je ne… j’ai peur de l’avoir tué Hana, tu peux comprendre ça ? Juste avant que tout bascule… j’étais possédé par le dieu des dieux, la personne qui a créé l’univers, tous les univers… et j’ai l’impression que tout est de ma faute, et surtout, je n’me souviens de rien, à part d’avoir prononcé une formule magique pour tuer l’homme de ma vie à cause d’une erreur d’inattention…
Billy sent que les larmes lui viennent aux yeux, alors il les chasse du bout de ses longs doigts fins avant de reposer ses mains sur ses genoux et de les serrer pour tenter de contrôler ses émotions les plus profondes. Il aimerait pouvoir être aussi fort que D.Va, elle qui est toujours entrain de sourire alors qu’il devine au fond d’elle que son cœur pleure lui aussi. Billy est incapable de se saisir de ses émotions pour les contenir. C’est là toute sa faiblesse ; lui est la cible des sentiments et des émotions, il est incapable de les maintenir à distance.
– Je crois que j’ai tout simplement effacé toute trace de son existence et c’est pour ça que je ne le trouve pas, je crois qu’il n’a pas pu survivre, du tout.
La magie du Démiurge est une abomination, mais c’est aussi la plus belle chose qu’il a pu rencontrer dans sa vie. Il était enfin puissant, du moins, plus puissant qu’il ne l’était avant. Mais il était aussi contrôlé par ses pouvoirs, et non le contraire, voilà pourquoi tout a tourné en cacahuète quand il devait tuer Mère, ce monstre abominable.
– Dae-hyun est sûrement là, tu le sais ça ? Il ne t’aurait pas laissé, c’est pas possible. Je sais que des personnes mortes sont revenues à la vie ici...
Il veut la rassurer, lui montrer qu’elle n’a pas de raison de paniquer. Mais se montre-t-il convaincant alors que lui-même ne croit pas du tout en ce qu’il dit le concernant ?
Tu n’as jamais eu de frères ou même de sœurs. Fille unique, tu as toujours eu ce que tu voulais et même si le contexte dans ton monde n’était pas le meilleur, tu étais heureuse, à ta manière. Tu réussissais à profiter de la vie comme elle venait tout en empêchant les ennemis d’avancer. Tu avais des amis sur qui compter, une famille aimante mais jamais tu n’aurais imaginé que tu jouerais les grandes sœurs, mais après tout tu n’avais jamais envisagé de quitter ton monde, ni que ça soit possible, alors. Le jeune Billy est là, en train de te parler de son fiancé, qu’il a peut-être tué mais dont il n’est pas sûr. Il avait des pouvoirs dans son monde et tu peux comprendre comment ça peut être effrayant, pour les autres, mais surtout pour lui, d’autant plus qu’il n’a plus le moindre souvenir hormis ce cauchemar qui revient le hanter toutes les nuits. « Je peux comprendre. Enfin, du moins essayer. Je ne pourrais jamais me mettre à ta place, on a pas eu la même vie, ni le même monde, mais je sais qu’il est là, quelque part. » Que tu finis par dire en venant poser tes mains sur ses genoux, lui rajoutant un peu de chaleur qui ne lui ferait pas de mal suite à ce qu’il a traversé durant ce cauchemar.
Il t’informe que pour lui Teddy a complètement disparu et qu’il n’a pas pu survivre. Mais la minute d’après il tente de te consoler en mentionnant Dae-hyun et que des personnes mortes peuvent revenir à la vie. « C’est ce dont j’allais te parler. Je connais quelques personnes qui sont revenus d’entre les morts, Billy, alors pourquoi pas Teddy ? » demandes-tu alors dans un petit sourire, comme si tu voulais lui procurer de l’optimisme, chose qui débordait chez-toi, car même si tu étais une mauvaise perdante, tu ne baissais jamais les bras, tu te relevais toujours. « Je vais nous faire un bon thé, ça nous fera du bien, allez, suis-moi… » lui intimes-tu de faire alors que tu prends la direction de la cuisine, toujours avec ton plaid sur les épaules. Une fois arrivée dans la cuisine tu sors de quoi vous faire un thé à la verveine-menthe, un bon moyen de se calmer et souffler. « Je n’ai jamais été amoureuse ou alors je ne m’en suis jamais réellement rendue compte, mais je sais que tu ne resteras pas seul bien longtemps, que tu n’as pas tué ton fiancé et que tu es quelqu’un de bien. » Puis, le temps de sortir le miel et les tasses, tu ajoutes. « Si je devrais citer une chose qui me manque, de mon monde d’origine, ce serait de conduire un meka. J’ai peut-être trouvée une alternative mais ça ne remplacera jamais le plaisir que j’avais de rentrer dans cette armure et de la piloter en m’imaginant jouer à mes jeux préférés. Je n’étais peut-être pas une super-héroïne comme toi mais en tout cas je me sentais invincible et prête à tout pour défendre mon peuple. »
Elle ne semble pas comprendre ce qui a pu se dérouler. Mais en même temps, Billy ne lui a jamais raconté. Le cauchemar, s’il est bien réel, indique que toute la personne de Teddy a été entièrement détruit, aucun espoir de réapparition dans ce monde, alors même que la mort semble avoir été inversée pour certain. Une âme ne peut être recrée. Il en est la preuve irréfutable puisqu’il a été réincarné après que sa mère l’a tué en effaçant seulement son corps. La House of M, un tragique événement durant lequel Wanda a modifié la réalité. Et il sait qu’il est capable de même, le Démiurge pourrait être l’origine de ce chaos actuel.
Lui aussi essaye de la réconforter malgré son chagrin, et la connaissant, elle vient à nouveau lui dire qu’elle sait qu’il est là, comme tous les autres. Mais il en doute énormément, trop d’indices qui lui font penser ainsi.
– C’est ce dont j’allais te parler. Je connais quelques personnes qui sont revenus d’entre les morts, Billy, alors pourquoi pas Teddy ?
Il garde le silence. Il n’y croit pas du tout. La puissance du Démiurge est telle qu’il l’a probablement anéanti totalement. Mais il ne faut pas perdre espoir, pas pour le moment. Elle vient alors se redresser pour se lever du lit tout en parlant.
– Je vais nous faire un bon thé, ça nous fera du bien, allez, suis-moi…
Billy l’accompagne dans la cuisine, les plaids sur les épaules, comme des petits vieux qui craignent le froid de la nuit. La belle coréenne vient alors préparer deux tasses, probablement un truc à la verveine vu l’odeur. Elle semble s’y connaître en infusion. Cela lui rappelle sa mère, Rebecca, sa mère adoptive, elle adorait le thé et lui en faisant souvent.
– Je n’ai jamais été amoureuse ou alors je ne m’en suis jamais réellement rendue compte, mais je sais que tu ne resteras pas seul bien longtemps, que tu n’as pas tué ton fiancé et que tu es quelqu’un de bien.
Il continue à rester coi. C’est de cette manière qu’il intériorise les choses. Toujours. Il ne parle pas, il n’a pas été appris à dire. Le silence est une chose importante à ses yeux, parce qu’il permet de situer les émotions, les sentiments. Elle, prend du miel et des tasses et continue alors à parler, parce qu’elle est ton contraire, elle oralise beaucoup, souvent, trop.
– Si je devrais citer une chose qui me manque, de mon monde d’origine, ce serait de conduire un meka. J’ai peut-être trouvée une alternative mais ça ne remplacera jamais le plaisir que j’avais de rentrer dans cette armure et de la piloter en m’imaginant jouer à mes jeux préférés. Je n’étais peut-être pas une super-héroïne comme toi mais en tout cas je me sentais invincible et prête à tout pour défendre mon peuple.
– Tu as tord. Je ne suis pas un héros. J’ai fait beaucoup d’erreurs, j’ai été manipulé et on m’a forcé à faire des choses que je ne voulais pas. J’ai libéré le plus gros fléau de la planète dans mon monde et pour tenter de régler ma faute, j’ai été obligé d’endosser un rôle trop fort pour moi. Voilà le fond du problème. Il s’agit du Démiurge. Il n’a pas réussi à se contrôler, et ça, il s’en souvient très bien, c’est après que ça devient flou et que les souvenirs ont disparu. Je prends pas de miel d’ailleurs, lui dit-il alors qu’il la voit commencer à servir les tasses.
En fait, il a beaucoup failli à sa tâche, et fort heureusement qu’il y avait les autres Young Avengers pour faire tout le travail, seul il n’aurait pas réussi à vaincre les ennemis. Ou plutôt si, mais il aurait fait bien plus de dégâts. En réalité, il est bien heureux d’avoir été aidé par le Dr Strange et Loki ; bien que ce dernier l’ait également poignardé dans le dos.
– T’as pas idée de ce que j’ai fait et ce cauchemar est le dernier souvenir que je possède de l’ancien monde. Je ne veux pas perdre espoir, mais il est clair que… Tu sais quoi ? Allons dans le salon pour parler.
Les deux adultes se dirigent alors dans la salle à vivre et ils s’installent sur le grand sofa en gardant bien le plaid sur leurs épaules, leurs tasses chaudes à la main, prête à être bues. Le thé est pour le moment vraiment bouillant mais il s’en dégage une odeur apaisante qui le soulage déjà.
Ressasser le passé n’est pas toujours négatif. Tu sais qu’il faut un passé pour aller de l’avant dans le présent. C’est pourquoi, de ton point de vue, Teddy n’est pas mort, effacé ou inexistant dans ce monde. Il est là. Juste perdu et il a besoin d’aide pour pouvoir retrouver son âme-sœur, Billy. Mais après tu te trompes peut-être, même si c’est rarement le cas, l’erreur est humaine et tu t’excuseras si vraiment ce cher Teddy ne débarque jamais. Mais pour le moment tu te dis qu’un bon thé vous ferait le plus grand bien, que ça vous changerait les idées et que ça vous aidera à passer une nuit plus calme, même si tu sais très bien comment ça va se terminer ; Billy et toi, blottis l’un contre l’autre le temps de vous endormir, tu le considères comme ton petit-frère, dans le fond.
Il ne te répond pas de suite quand tu lui parle, typique, c’est du Billy tout craché, en cinq mois passés avec lui, tu commences à le cerner, à le connaître et du coup tu continues tes affaires dans la cuisine, laissant tes mains aller et venir tandis que tu continues de parler. Puis, alors que tu commences à servir les tasses, tu ne mets du miel que dans l’une d’elle, l’autre la laissant nature et tu débarrasses le tout avant de faire le tour du plan de travail pour venir poser tes fesses à ses côtés, sur l’un des tabouret en prenant ta tasse chaude qui te fait du bien dans tout ton corps. « Effectivement je n’ai pas beaucoup d’idées sur ce que tu as réellement fait. Je te connais qu’ici, pour ma part. J’entends des brides de ton passé mais rien de plus. » Que tu commences à dire alors que tu le laisses terminer ses dires pour finalement te relever pour aller t’asseoir dans le sofa, te mettant de sorte à être face à lui quand tu reprends la parole, toujours cette tasse en main alors que tu souffles dessus. « Alors ne perds pas espoir. Il est là, perdu, il t’attend. Il reviendra quand ça sera le bon moment. Comme Dae-hyun ou même d’autres membres de mon équipe. En attendant j’ai besoin que tu parles, de tout, absolument tout. Je sais déjà que tu étais comme un sorcier ? Tu as ou avais des pouvoirs et ces derniers sont trop puissant, tellement que tu as détruit des choses mais dans ton cœur, pas ta tête, dans ton cœur… » dis-tu en posant ta main sur ta poitrine, côté cœur. « Qu’est-ce que tu ressens ? Tu ressens sa présence ? » demandes-tu finalement avant de boire une gorgée de ton thé, qui te fait du bien et tu es sûre que ça lui en fera aussi.
Les deux adultes installés dans le sofa sont comme des vieux, avec leurs petits plaids et leurs tasses de thé fumantes. Hana est restée silencieuse pour une fois, mais cela ne saurait durer. Elle a l’habitude de dire ce qu’elle pense, de ne pas prendre de pincettes avec ses mots. L’ancienne joueuse professionnelle va toujours de but en blanc, et c’est ce qui lui plaît à William, de savoir que quoi qu’il se passe, elle lui dira la vérité.
– Alors ne perds pas espoir. Il est là, perdu, il t’attend. Il reviendra quand ça sera le bon moment. Comme Dae-hyun ou même d’autres membres de mon équipe. En attendant j’ai besoin que tu parles, de tout, absolument tout. Je sais déjà que tu étais comme un sorcier ? Tu as ou avais des pouvoirs et ces derniers sont trop puissant, tellement que tu as détruit des choses mais dans ton cœur, pas ta tête, dans ton cœur…
Il hoche la tête. C’est vrai qu’il était un sorcier. Il avait des pouvoirs, et ça a été la plus grande fierté de sa vie, pouvoir aider les autres, faire en sorte de faire le bien quand il le pouvait afin de ne combattre la méchanceté et le vice dans le monde.
Hana veut qu’il lui raconte, qu’il lui dise les choses. Mais… en réalité, il faudrait commencer par le début pour lui expliquer tout, pour qu’il comprenne que sa vie n’est qu’un mirage, un foutu mythe et que son corps et son esprit ne parviennent pas à garder tout cela en lui.
– Qu’est-ce que tu ressens ? Tu ressens sa présence ?
Malheureusement, il ne sait pas. Il n’a pas retrouvé ses dons, et il est impossible de pouvoir sonder l’entièreté de cette ville qui semble infinie. Il serait Wiccan et non pas juste Billy, ce serait faisable, il en aurait les capacités, il serait vite fixé. Mais rien n’est revenu, et il croit que ça ne sera jamais le cas, du moins, ça aussi l’espère. Ses pouvoirs… c’est bien plus une malédiction qu’une bénédiction, ça il en est persuadé.
Le jeune sorcier ou mutant, comme vous voulez, boit une gorgée de son thé afin de s’hydrater un peu pour ce qui va suivre, parce que l’histoire sera plutôt… longue. Du moins, il va tenter de la raconter dans les grandes lignes.
– Dans mon monde, il y a différentes espèces, je suis un mutant, mon code génétique est différent de celui des humains. Des extraterrestres ont déjà envahis ma Terre, et mon fiancé est un hybride entre deux races aliens pour la faire court. Ma mutation fait que je possède – possédais – des pouvoirs qui peuvent altérer la réalité et les univers ainsi que recourber le temps. Je pouvais tout faire. Je suis né d’une femme mutante et d’un robot grâce à l’aide d’une puissante magicienne ; mais au bout de quelques années, alors que je n’étais qu’un bébé, j’ai été effacé de tous les univers, mon existence à cessé. Et je suis revenu à la vie plusieurs années plus tard, mais à l’état de jeune garçon et j’ai été confié à un couple d’humains, les Kaplan sans aucun souvenir de ma première existence.
Voilà déjà le plus gros du problème. La réincarnation n’est pas bonne pour l’esprit humain. Il s’abîme, il s’érode avec le temps, il suffit de voir les dommages que peuvent faire le temps sur le corps, sur la mémoire et sur les organes. C’est pareil, voire même pire quand on revient à la vie.
– Je vais passer beaucoup d’éléments, parce que ce serait trop long, et pas intéressant. Mais pour la faire court, j’ai rejoint un groupe de super-héros, comme moi, pour lutter contre une menace qui arriverait au bout de plusieurs mois. C’est là que j’ai rencontré Teddy, on avait dix-huit ans. Et puis, j’ai perdu le contrôle une première fois, j’étais trop dangereux, on m’a confiné dans une bulle pour éviter que je ne détruise tout sur mon passage. Mes camarades m’ont libéré, et puis j’ai retrouvé ma mère biologique, mais ce n’était pas ce à quoi je m’attendais. J’ai été pris de déprime, c’est là que Teddy m’a demandé en mariage.
Oui, ça fait beaucoup, et il oublie aussi le principal, il n’a pas parlé de son frangin, alors même qu’il est une partie essentielle de sa vie. Et il s’en veut alors de n’avoir pensé qu’à Teddy. Thomas aussi est quelque part, lui étant toujours bien vivant.
– J’ai aussi découvert que j’avais un frère jumeau, mais lui, je sais qu’il est vivant, il est capable de courir plus vite que la vitesse de la lumière. Mais quoi qu’il en soit, lors d’une mission, un homme m’a manipulé pour devenir le Démiurge, pour que je lui donne les pouvoirs de la plus puissante des divinités, celle qui a créé le monde, tous les mondes, tous les univers. Mais en faisant cela, il a libéré un parasite nommé Maman qui voulait tout détruire, tout ravager. Personne ne pouvait rien faire et c’est là qu’on a été forcé de faire en sorte que je devienne le Démiurge, j’ai fusionné ou alors je l’ai toujours été, je ne saurais jamais, mais quoi qu’il en soit, j’ai affronté Maman, et la suite c’est mon cauchemar, à cause d’une erreur d’inattention, avec toute la puissance du Démiurge, j’ai envoyé le plus puissant des sorts sur Teddy en spécifiant bien que je voulais le détruire...
Cette fois-ci, des larmes roulent sur ses joues, parce que ça fait beaucoup, et que se remémorer tous ces souvenirs, ça ne lui fait pas du bien. Billy est encore fragilisé par tout ce qu’il a vécu, et il faut dire que son corps d’adulte n’a pas grandi convenablement, entre deux réincarnations, une dans son ancien monde, une dans celui-ci, plus le fait qu’il ait vieilli sans comprendre pourquoi… ça fait de trop à supporter.
– Je ne le ressens plus parce qu’il n’existe plus, la puissance du Démiurge détruit tout, elle ne laisse aucune trace...
Bien installés sur le sofa, tu ne peux que l’encourager à parler. Tu sais qu’il en a besoin et puis, s’il ne veut pas admettre un truc ou qu’il t’avoue quelque chose, tu sais que tu pourras être là pour l’aider, l’aiguiller et faire ton Hana, celle qui n’a pas froid aux yeux et qui n’hésite pas à dire toute la vérité, même si ça blesse. Tu ne connais pas réellement ton colocataire. Tu sais simplement que là-bas, dans son monde d’origine, il était un sorcier, plutôt puissant et que sa puissance l’effrayait. Mais rien de plus. Du coup, une fois une gorgée de thé avalée, tu lui demandes de s’ouvrir à toi. De toute manière y a rien qui pourra te faire fuir, t’es chez toi et puis tu ne le rejetteras pas, tu n’as jamais été comme ça.
Tu ne dis rien, tu ne peux rien dire puisque pour une fois ce n’est pas toi qui monopolise la parole, c’est à son tour de briller en quelque sorte mais ce qu’il t’apprend n’est pas des plus joyeux. Le pauvre est donc né de l’union d’une mutante et d’un robot. Soit, ça ne t’effraie pas ou te surprends guère, tu viens bien d’un univers quasiment dominé par des omniaques, donc. Mais tu te rends compte qu’il n’a pas eu la vie facile, d’un il a été effacé de tous les univers pour revenir à la vie des années plus tard, garçon et confié à des humains, les Kaplan, d’où provient sans doute son nom de famille actuel. Mais la suite est un peu mieux, enfin si on saute le passage où il a failli tout détruire sur son passage, mais que finalement, Tedddy, le fameux Teddy, étant arrivé dans sa vie l’a en quelque sorte aidé et l’a même demandé en mariage. « Donc Tedy est ton sauveur, c’est pour ça que tu veux à tout prix qu’il revienne auprès de toi, ici, car sans lui tu as l’impression d’être dépourvu et toujours ce super-héros destructeur… » répètes-tu en reprenant un peu ses mots, les maniant un peu mieux quand même, mais le plus gros est là. « C’est faux, j’espère que tu le sais ? » lui avoues-tu car tu sais qu’il n’a besoin de personne, enfin, tu peux le comprendre mais vaut mieux ne dépendre de personne, ça permet d’être libre et indépendant, comme toi quoi.
Mais la suite redevient un peu plus obscure et tu ne peux que comprendre pourquoi il s’effondre, ses larmes ruisselant sur son beau visage alors que tu prends sa tasse et la pose en même temps que la tienne sur la table basse, l’attirant vers toi le temps d’un câlin. « Shh, ça va aller, je suis là… » Que tu lui confies alors que tu viens embrasser son crâne, fermant les yeux alors que tu laisses le câlin continuer encore un peu. Puis, finalement il te regarde et tu secoues la tête. « J’ai bien compris. Mais cet endroit est particulier. Tu te rendras vite compte que ces cauchemars ne sont que ça, des cauchemars et finalement je pourrais te sortir une phrase que je vais garder pour l’instant… » dis-tu dans un rire alors que tu viens essuyer ses joues et que tu lui rends sa tasse en reprenant la tienne. « Il va falloir que tu apprennes à compter sur de nouvelles personnes, en attendant que Teddy revienne. Car il va revenir. J’ai bien écouté toute ton histoire hein, mais crois-moi, il reviendra. Mais en attendant je suis là. Mais n’en profites pas pour venir piquer mon lit tous les soirs hein… » ironises-tu alors que tu bois une nouvelle gorgée de ton thé.
La vérité, c’est que toute cette histoire est encore trop ancrée. Cela a beau faire plusieurs mois que les événements se sont passés, la douleur est toujours aussi présente. Billy sait très bien que cela est également le cas pour beaucoup d’autres personnes, les traumatismes sont nombreux. Ce qui est d’ailleurs étonnant, c’est que peu importe le monde d’origine, l’univers d’origine, tous ont des cicatrices. Certains n’en parlent pas, William fait partie de cette catégorie. Il n’aime pas parler de ses blessures. Elles sont trop profondes, et la vérité, c’est que dans tous les cas, ce qu’il a vécu continue de le hanter. Son monde lui manque terriblement, et quoi qu’il fasse tout le rappelle à Theodore. Surtout cette bague qu’il porte à l’annulaire gauche qu’il n’arrive pas à retirer.
C’est pour cette raison qu’en parlant de tout ce qui lui est arrivé que les larmes commencent à couler, aucun sanglot, simplement des larmes, des vestiges de ses douleurs et souffrances qu’il abhorre totalement. Hana vient lui retirer sa tasse des mains avant de le prendre dans ses bras, de lui administrer ce qui lui manque le plus, du contact humain. Un câlin, une embrassade qui lui fait tellement de bien, à tel point qu’il se laisse totalement aller dans les bras de son amie.
– J’ai bien compris. Mais cet endroit est particulier. Tu te rendras vite compte que ces cauchemars ne sont que ça, des cauchemars et finalement je pourrais te sortir une phrase que je vais garder pour l’instant…
C’est vrai que cette ville est particulière, enfin, cette ville… c’est vite dit. Mais tout est étrange dans cet endroit. Mais il n’y croit pas, tout simplement parce que le Démiurge ne l’aurait pas permis. Néanmoins, les cauchemars sont aussi des interprétations des souvenirs, ou alors les souvenirs eux-mêmes. Le soucis de William, c’est qu’il ne sait plus faire la différence entre mémoire et cauchemars puisque tout se mélange et qu’il ne se souvient pas de ce qui s’est passé exactement avant qu’il n’arrive dans ce monde différent du sien.
– Il va falloir que tu apprennes à compter sur de nouvelles personnes, en attendant que Teddy revienne. Car il va revenir. J’ai bien écouté toute ton histoire hein, mais crois-moi, il reviendra. Mais en attendant je suis là. Mais n’en profites pas pour venir piquer mon lit tous les soirs hein…
– T’es pas vraiment mon genre hein, désolé pas désolé, qu’il lui rétorque avec un petit rire mélangé avec ses larmes qu’elle a tenté d’essuyer en vain.
Il essaye de rire, de faire en sorte de ne pas penser au pire, mais il reste là, toujours à planer dans un coin de sa tête, parce qu’il n’y a pas d’autres solutions. Il parle, mais ne semble pas écouté par son amie. Elle ne sait pas ce qu’est la magie, et surtout, elle ne sait pas ce que cela pouvait impliquer d’être le Démiurge.
– Hana, tu as beau être géniale et je t’adore… mais dans ton monde la magie n’existe pas. Tu ne sais pas du tout de quoi il retourne. Quand je te dis que le Démiurge est la divinité créatrice de tous les univers de mon monde, ce n’est pas pour exagérer. Quand il détruit, il détruit dans toutes les réalités. C’est pour ça que je ne sais pas trop ce qu’il va advenir, mais je ne le ressens pas, même au fond de moi...
La réalité, c’est qu’une âme sœur, tu la ressens même si elle n’est pas avec toi, tu sais quand quelque chose ne va pas, tu l’as expérimenté à de nombreuses reprises quand tu étais loin de Teddy. Mais là, c’est étrange, tu ne ressens rien du tout.
– Ton âme sœur, tu sais quand elle va bien ou quand elle va mal. Je ne sais pas… je ne ressens plus rien du tout. C’est le vide total dans mon cœur.
Simple. Basique. Un véritable constat qu’il est obligé d’exprimer parce qu’il se trouve dans un dialogue ouvert, où la vérité doit être prononcée, où les non dits ne peuvent être gardés enfouis.
Tu n’aimes pas voir tes proches en mauvaise position. C’est pourquoi, tout naturellement, tu viens enlacer le plus jeune, de quelques mois, le temps d’un câlin qui est censé lui faire du bien. Tu en profites ensuite pour parler un peu mais tu ne sais pas, tu te dis que finalement tu ne le connais peut-être pas autant que ça, enfin non ce n’est pas que tu ne le connais pas vu qu’il vient de raconter sa vie, mais tu ne le comprends pas aussi bien qu’il le voudrait. Tu t’en veux un peu, c’est pourquoi tu joues un peu sur l’humour en lui offrant ton lit pour cette nuit mais que ça ne devienne pas une habitude récurrente. Chose à laquelle il te répond que tu n’es pas vraiment son genre. « Mais comment peux-tu me faire ça, à moi ? » feins-tu de répondre dans une moue triste, finissant par rire avec lui tout en continuant d’essuyer ses larmes.
Puis il te réexplique le sort, le fait d’être Démiurge et tu acquiesces, simplement, tu ne veux pas redire des choses qu’il trouverait impoli ou dieu sait-je encore. En t’avouant que son âme sœur, il ne la ressentait plus, tu ne peux qu’être triste pour lui. Tu fais style de comprendre mais en vrai tu ne peux pas. Tu ne sais même pas si tu aimes les hommes, les filles ou les deux. Du coup tu marques une pause avant de le regarder, prenant le temps de boire la fin de ton thé qui te fait toujours autant de bien. « Je suis désolé alors de ne pas réellement te comprendre. Mais du coup, s’il est vraiment parti et bien je ne sais pas quoi dire, désolé… » Une première pour toi qui ne reste jamais longtemps sans rien dire. Faut dire que tout ça te dépasse un peu, la magie, la mort. Tu y crois, tu as vu tellement de choses dans ton monde que tu ne peux que le croire mais visiblement tu ne peux pas toujours tout régler d’un sourire, avec Billy ça ne fonctionne pas.
Ce vide est-il dû à l’absence de sa magie ? Cela pourrait être le cas. La magie est une composante essentielle de son être intérieur. Elle est inscrite dans son génome, et c’est ce qui le caractérisait. Maintenant qu’elle a disparue, il ne sait plus qui il est, son identité de mutant et d’être mystique s’est effacée pour ne laisser qu’un humain qui n’a plus ce qui le constituait, il est comme tous les autres, et ça le perturbe, il aimerait pouvoir avoir de nouveau cette magie en lui, mais en même temps cela lui fait peur. Retrouver ses pouvoirs, c’est peut-être renouer avec le Démiurge, et il n’est pas sûr d’en avoir vraiment envie.
– Je suis désolé alors de ne pas réellement te comprendre. Mais du coup, s’il est vraiment parti et bien je ne sais pas quoi dire, désolé…
Peut-être parce qu’il n’y a rien à dire. La vérité peut faire peur parfois, on ne veut pas s’y confronter par peur d’être déçu, par peur de souffrir. C’est probablement aussi pour cela que Billy se met des œillères. Peut-être qu’Hana a raison, peut-être qu’il est quelque part et qu’il ne veut plus le voir parce qu’il doute, parce qu’il se rend compte de certaines choses. Ou alors c’est lui qui a raison et son fiance est bel et bien décédé par sa faute et il ne reviendra pas à la vie. Et pour éviter de penser à tout cela, il prend sa tasse afin de la finir rapidement en plusieurs gorgées.
– Tu sais Hana, la vérité peut-être dure à accepter. Peut-être que tu as raison, peut-être que j’ai raison. Le soucis c’est que je préfère me préparer au pire afin de ne pas subir un trop gros choc.
Ne pas voir le verre à moitié plein, mais plutôt à moitié vide. C’est sa façon de penser, il a toujours comme cela. Plusieurs raisons motivent cette façon de voir la vie. Son histoire personnelle lui a prouvé à de nombreuses reprises qu’il fallait penser ainsi. Il a vu tellement de morts, il en a empêché tellement d’autres. Sa rencontre avec sa mère biologique était un échec cuisant. Son petit ami a failli se faire exterminer par des membres de sa propre espèce pour des raisons de pouvoir. Il est mort une fois avant de ressusciter sans savoir comment ni pourquoi. Sa vie n’est qu’une série d’épreuves qu’il doit affronter les unes après les autres, et il n’a pas les armes pour tout cela. En terme de pouvoirs, il est peut-être le plus fort, mais pour ce qui est de la mentalité et de la force de caractère, il est loin derrière tout le monde.
– Je suis peut-être trop pessimiste, mais la vie m’a appris à l’être afin de ne pas trop souffrir le moment venu. Il marque une longue pause lorsqu’il parle pour reposer sa tasse vide sur la table et remettre le plaid sur ses épaules. J’sais bien que tu n’es pas comme ça, que tu veux toujours voir le positif même dans les pires moments, et ta force de caractère force le respect.
Il se décale alors afin pour arrêter ce câlin, parce qu’il veut aussi pouvoir respirer, et tenter de reprendre contenance. C’est dur de parler de ce que l’on a vécu, c’est également douloureux de parler de ses sentiments les plus profonds parce que l’on se met à nu alors que l’on voudrait au contraire se protéger et blinder ses émotions. Billy inspire profondément en essuyant ses yeux tout en essayant de stabiliser son horloge interne, il a besoin de calme et surtout de sérénité.
Tu n’étais pas nulle, loin de là, mais tu ne pouvais pas exceller en tout et y avait certains sujets que tu ne maitrisais pas, le Démiurge ou encore la magie en général, ça en faisait partie. Rien de bien grave en soit, mais ça te faisait quand même bizarre car tu n’étais jamais dans ce genre d’émotions, toi tu vivais ta vie à deux cent à l’heure mais toujours avec le sourire, toujours avec cette envie de faire le bien et d’aller de l’avant, mais tu étais certaine que tout le monde ne pouvait pas en faire autant et c’était le cas pour ton colocataire.
Dans tous les cas, il était vraiment fort et mature pour son âge, si on prend en compte qu’il était encore plus jeune dans son monde d’origine. « Je sais, je te comprends et franchement je te félicite pour ça, tu es tellement grand à l’intérieur… » souffles-tu alors que tu finis par caresser son dos le temps du câlin. Tu étais douée pour donner des conseils, prodiguer de l’amour mais après tu étais humaine avant tout, tu n’avais connu que la mécanique et tu étais donc très différente du jeune Kaplan. « Ouais, tu es un peu mon opposé, en vrai. Moi je suis n’arrive jamais à voir le mauvais côté des choses, y a toujours du bon, même dans une chose mauvaise, c’est obligé, mais que veux-tu, j’suis comme ça ! » ris-tu en le relâchant de ton étreinte, haussant les épaules, bras levés alors que tu te lèves pour aller chercher une plaquette de chocolat dans le frigo, secret pour qu’il soit encore meilleur, d’après l’une de tes sources instragram. « Bon, sinon, j’me suis mise aux courses de voitures illégales… » Tu marques une pause, cassant une bande pour le plus jeune et toi-même, lui tendant la sienne avant de croquer un bout de la tienne, reprenant la parole par la suite. « Et j’aime bien. Mais je ne te dis pas dans quel état je suis à la fin, j’ai commencé en début de semaine et j’ai déjà été trois fois à l’hôpital et cinq fois au kiné, en gros faut que j’aille au kiné quasiment après chaque courses… » avoues-tu alors que tu viens frotter ta nuque, légèrement gênée avant de rire. « Mais j’aime bien. J’ai réussi à me trouver un bolide qui me représente, rose, évidemment, mais j’ai des adversaires de taille et qui en démorde pas, d’où les séances de kiné… » Tu ris de la situation, tu vas pas en pleurer ou déprimer, ça n’est pas ton stye. « Et demain j’ai rendez-vous au garage pour un contrôle même si je pourrais le faire moi-même, je préfère laisser ça entre des mains expertes, tout en restant dans le coin, sait-on jamais… » Car oui, ta voiture c’est devenue ton bébé et du coup tu veilles au grain et pas tout le monde n’a le droit de l’approcher.
La vérité, toujours la vérité. C’est ce qu’il chérie plus que tout. Billy préfère l’honnêteté, la recherche de cet idéal est une véritable quête. Toujours tout savoir pour éviter d’être déçu, ou un jour même blessé par ignorance. Il préfère que l’on enlève le pansement sèchement plutôt que petit à petit. Et peu importe ce dont il s’agit, ne pas savoir, c’est une souffrance inouïe. C’est pour cette raison qu’il préfère avoir en tête le pire des scenarii. S’il pense que Theodore est mort, c’est plus facile quand on le lui annoncera officiellement ou quand il s’en rendra compte après avoir retrouvé ses pouvoirs si cela lui revient un jour d’ailleurs. Peut-être serait-il en mesure de le ressusciter. Mais est-ce une si bonne idée ? Jouer avec la vie et la mort n’est pas anodin. On le lui a suffisamment dit. Même les plus grands sorciers ne s’y risquent pas.
– Ouais, tu es un peu mon opposé, en vrai. Moi je n’arrive jamais à voir le mauvais côté des choses, y a toujours du bon, même dans une chose mauvaise, c’est obligé, mais que veux-tu, j’suis comme ça !
Elle a tord. Parfois certains événements sont profondément mauvais, tout comme certaines personnes. Il peut y avoir des motivations louables, si elles blessent un trop grand nombre de personnes, ça ne fonctionne pas pour être « gentil ». Non, il ne voit pas le monde de façon manichéenne, il sait très bien que le mal et le bien sont des concepts trop subjectifs. Mais quand le plus grand nombre souffre des actes de quelqu’un, il y a fort à parier qu’il ne fera pas le bien.
Hana se relève pour retourner dans la cuisine et ouvrir le frigidaire. Elle en sort une tablette de chocolat et il lève un sourcil en la regardant faire. Qui diable met son chocolat au réfrigérateur ? Ça le rend dur et compliqué à casser. Aucun intérêt. D’autant plus qu’il préfère faire attention à ses dents. Probablement une lubie de son monde, ou alors une tradition coréenne qu’il ne connaît pas.
– Bon, sinon, j’me suis mise aux courses de voitures illégales…
– Pardon ?! s’exclame-t-il en s’étranglant à moitié avec sa propre salive.
Elle est donc inconsciente du danger à ce point-là ? Billy sait que sa colocataire est une tête brûlée et qu’elle n’hésite pas à mettre sa vie sur le fil du rasoir. Mais là… c’est presque du grand n’importe quoi.
– Et j’aime bien. Mais je ne te dis pas dans quel état je suis à la fin, j’ai commencé en début de semaine et j’ai déjà été trois fois à l’hôpital et cinq fois au kiné, en gros faut que j’aille au kiné quasiment après chaque courses…
Oui, bah après tout la sécurité dans ce genre de voitures, ça doit pas être non plus très réglementaire. Déjà que ce genre de course est justement illégal. Mais qu’est-ce qui lui passe par la tête ? Est-elle suicidaire ? Et tout en parlant, elle lui tend du chocolat. Cette fois-ci, passée les idées noires, tout ce qui lui passe par la tête c’est un nombre incalculable de questions qui s’entrechoquent les unes avec les autres. Mais surtout : POURQUOI ?!
– Mais j’aime bien. Oui, ça tu l’as déjà dit, merci Hana de répéter les choses. J’ai réussi à me trouver un bolide qui me représente, rose, évidemment, mais j’ai des adversaires de taille et qui en démordent pas, d’où les séances de kiné…
Le pire dans cette histoire, c’est que ça la fait rire. Complètement inconsciente. Il secoue la tête, se mord la langue afin de ne pas vitupérer. Il serait prêt à lui faire la morale. Sauf que ce n’est pas son genre. Ah bon ? Oui, bon, c’est carrément son genre.
– Et demain j’ai rendez-vous au garage pour un contrôle même si je pourrais le faire moi-même, je préfère laisser ça entre des mains expertes, tout en restant dans le coin, sait-on jamais…
Cette fois, c’est trop, il ne peut pas garder sa langue dans sa poche, il doit lui dire clairement ce qu’il pense parce que c’est un coup à ce que cela le taraude trop longtemps et qu’il rumine dans son coin pendant des heures, voire même des jours ou des semaines.
– Heureusement que tu laisses ça à des mains expertes. T’es complètement cinglée ou quoi ?
Oui, toujours autant de self-control pour le petit magicien. C’est souvent pour ça qu’il perd la maîtrise de ses sorts et de ses émotions. Il n’arrive à rien gérer, il ne contrôle jamais rien, et ça s’en ressent toujours puisque des catastrophes arrivent de façon immanquables.
– Ces bagnoles sont jamais réglementaires, et surtout, y a aucun harnachement. Même les pilotes de rallye mettent des ceintures et un casque. Toi j’imagine bien que tu n’en mets pas ? Il continue à vitupérer, incapable de retenir ses mots, de retenir sa verve. De toute façon il faut que ça sorte parce que s’il attend ça sera encore pire. Rah, pourquoi j’pose la question, bien sûr que t’en mets pas. T’es la grande Hana Song.
Il ne dirait rien si c’était sécurisé pour sa vie. Qu’elle risque la prison, c’est pas encore trop grave en soit. Mais mettre ses jours en danger, là, c’est impensable pour Billy. Il vient de lui raconter qu’il perd tous ceux qui lui sont proches, et elle, elle… elle. Il s’en arracherait les cheveux.
Tu ne sais pas pourquoi, mais tu t’étais dit que sortir du chocolat vous ferez du bien. De toute manière vous n’êtes pas en surpoids et tu fais un peu de sport quand le temps s’y prête, donc tu peux bien t’autoriser quelques écarts de temps en temps, même si depuis ton arrivée ces écarts se font un peu plus fréquents, que ça soit au niveau nourriture ou bien hobbies. Et oui, ici-même tu t’es dit que redevenir la D.Va d’avant était tentant mais tu avais aussi besoin de renouveau, surtout que tout n’était pas comme dans ton monde, à commencer par ton meka qui te manquait terriblement.
C’est pourquoi tu avais décidé d’en parler avec Billy, des courses illégales. Pourquoi ? Car c’était un truc qui te rappelait juste ton meka mais aussi car tu ressentais la même chose quand tu étais dans cette voiture, tu avais l’impression de te reconnecter avec ton ancien toi et franchement, c’était vraiment un truc que tu adorais. Mais, même si le plus jeune s’exclama en lâchant un pardon, tu n’y prêtas pas attention, croquant ton carré de chocolat en lui avouant que tu adorais ça mais que tu allais devoir passer beaucoup de temps chez le kinésithérapeute et au garage aussi, pour que ton véhicule soit toujours en bon état de fonctionnement.
Une fois que tu lui as enfin tout dit, tu vois dans son regard qu’il se contient depuis tout à l’heure. Tu mords alors ta lèvre en l’écoutant t’engueuler, car là c’est un peu ce qu’il fait. Tu as l’impression que le rôle de maman que tu avais juste avant est inversé et que là, c’est lui le père et toi la fille qui se fait enguirlander pour ne pas avoir suivi les règles ou n’en faire qu’à ta tête, flash info mais D.Va, c’est plus fort que toi. « Wow, tout doux cerbère. D’un, tu n’es pas mon père de deux je sais ce que je fais, je n’ai pas froid aux yeux et de trois je suis majeure alors je fais ce que je veux, non ? » Ouais, la réponse typique d’une gamine, ce que t’es encore un peu finalement, mais tu soupires en venant manger un nouveau morceau de chocolat, soupirant avant d’observer le plus jeune. « Bon, écoute, je suis désolé. Je ne suis pas comme toi, Billy. Il me faut de l’adrénaline pour vivre, je suis cette fille qui passe du style garçon manqué à celui de parfaite femme d’affaire en un claquement de doigt. J’ai besoin d’aventures, de danger… Je sais que pour toi c’est de l’inconscience mais pour moi c’est quelque chose qui me reconnecte à D.Va, cette fille que j’étais là-bas. » Tu viens poser une main sur la sienne, esquissant un sourire. « Mais c’est mignon de prendre ma défense, même si je pense pouvoir dégager quiconque voudrait me faire du mal… »
Peut-être en fait-il de trop. Peut-être absolument pas. La vérité, c’est qu’elle est trop téméraire. Et il sait très bien qu’elle fait totalement fi des règles de sécurité en mettant sa vie en danger pour avoir une poussée d’adrénaline. Il y a d’autres moyens. Il peut lui en donner d’autres, mais là, tout ce qu’il fait, c’est « s’énerver » en la grondant comme s’il était de sa famille. Ce n’est pas comme ça qu’il veut agir avec elle, mais il n’a pas le choix, la sécurité avant tout.
– Wow, tout doux cerbère. D’un, tu n’es pas mon père de deux je sais ce que je fais, je n’ai pas froid aux yeux et de trois je suis majeure alors je fais ce que je veux, non ?
Oui, bien évidemment qu’elle fait ce qu’elle désire et qu’elle est encore libre de ses choix. Mais ne pas prendre en compte les plus élémentaires règles de sécurité, c’est d’une idiotie la plus complète. Et il n’a pas envie de la perdre. Il perd déjà trop de monde, pas une de plus, il ne sait pas s’il arrivera à surmonter une nouvelle perte.
– Bon, écoute, je suis désolé. Je ne suis pas comme toi, Billy. Il me faut de l’adrénaline pour vivre, je suis cette fille qui passe du style garçon manqué à celui de parfaite femme d’affaire en un claquement de doigt. J’ai besoin d’aventures, de danger… Je sais que pour toi c’est de l’inconscience mais pour moi c’est quelque chose qui me reconnecte à D.Va, cette fille que j’étais là-bas.
Il ouvre la bouche pour parler, parce que bien évidemment elle n’est pas lui. Mais il voit qu’elle n’a pas terminé, et alors plutôt que de faire une escalade dans les palabres, il préfère se taire, pour le moment ; à charge de revanche.
– Mais c’est mignon de prendre ma défense, même si je pense pouvoir dégager quiconque voudrait me faire du mal…
Il lève les yeux au ciel en l’entend parler. Le soucis, ce n’est pas les autres, le soucis, c’est elle-même. Elle ne mesure pas le danger convenablement ; elle en est même incapable. Dans tous les cas, elle est un danger pour elle-même.
– Tu sais très bien que le problème ce sont pas les autres. C’est toi le problème pour ce genre de cas. T’es incapable de mesurer le danger et tout ce que tu fais, tu le fais sans prendre en considération les risques que tu encours.
Il se relève, toujours le plaid sur les épaules avant de commencer à faire les cents pas. Une véritable attitude de vieux monsieur qui cherche ses mots pour houspiller des comportements inadaptés. Si ses anciens professeurs du lycée le voyaient… lui qui restait toujours en marge des autres et ne prenait jamais la parole.
– Je critique pas ton choix de faire des courses – même si elles sont illégales. Ce que je critique c’est le fait que tu ne prennes pas soin de toi parce que ne me dis pas que tu assures ta sécurité, tu sais aussi bien que moi que c’est faux. Et d’ailleurs, le fait que tu montes sur tes grands chevaux, ça me le prouve très bien.
Et elle ne peut pas dire le contraire, puisque c’est une très mauvaise menteuse, ça il l’a déjà vu. Hana est incapable de proférer un mensonge. Et de toute manière, il est excellent pour les détecter, ça a toujours été son truc. Là, il a juste envie d’éructer parce que c’est… inconscient. D’autant plus qu’il a déjà perdu trop de monde.
Croquant dans ton ultime bout de chocolat tu sais que tu risques de regretter cet aveu. Tu aimes Billy mais il est trop protecteur, trop sur les protocoles et toi ça ne te plaît pas trop tout ça. Si tu veux faire un truc, tu le fais, tu penses aux conséquences après, ça a toujours été comme ça que tu vivais ta vie, ça ne changerait pas maintenant que vous avez débarqués dieu sait où, mais tu peux comprendre ce qu’il essaie de te dire. Surtout quand il tente de parler pour finalement se raviser. Là tu sais que tu vas en prendre pour ton grade, mais dans le fond ça te fera peut-être du bien, ou pas.
Le jeune t’avoue que le problème n’est pas les autres, mais toi-même. D’accord, ça tu ne t’y attendais pas mais il n’a pas tout à fait tort, faut avouer. Alors tu le laisses parler, comme il vient de le faire, t’es polie quand même, mais tu détestes avouer que tu as tort et que c’est lui qui a finalement raison. « J’ai toujours été comme ça, à agir sans réfléchir ou en réfléchissant mais trop tard. On ne me changera plus tu sais… » Que tu commences par dire, venant glisser tes cheveux du côté droit de ton épaule, venant distraitement jouer avec alors que tu l’observes, ce dernier s’étant levé pour faire les cents pas et tu ne peux que sourire à la vue de ton colocataire debout, à se soucier de toi alors que toi limite tu n’en a rien à faire de ce qu’il pourrait t’arriver, tu penses toujours plus aux autres de toute manière. « Je sais que je n’en fais qu’à ma tête mais je veux bien faire un effort si tu me trouves un casque rose avec des motifs de lapins. Je le mettrais et aussi une ceinture, si tu veux que je sois plus prudente, je le ferais. Mais seulement si toi tu me promets que tu n’en feras pas qu’à ta tête non plus et que tu vas arrêter de t’en vouloir pour des choses qui pourraient ou ne pourraient pas exister ici, ok ? » Que tu lui proposes comme compromis, te redressant pour t’étirer, faisant tomber ton plaid par la même occasion. Tu étais prête à faire des concessions mais seulement si lui aussi, c‘était un peu du donnant-donnant comme ça.
Le constat est simple. Elle est idiote à agir de la sorte. Hana peut dire tout ce qu’elle veut, elle ne fait que faire la tête brûlée. Il peut comprendre que dans son monde, celui dont elle vient, elle avait ce besoin d’aller affronter la menace robotique, mais ici, c’est différent et les conséquences sont plus importantes. Pas de magie, pas de science ultra développée, les blessures sont souvent plus graves, plus irréversibles. Et à faire ce qu’elle fait, elle démontre bien qu’il y a quelque chose de beaucoup plus grave à l’intérieur. Son mal être est peut-être plus profond que le sien.
Il n’est peut-être pas autant tête brûlée que lui, en fait, c’est vrai qu’il ne l’est pas du tout. William est quelqu’un de réfléchi qui cherche toujours à choisir la solution la plus prudente, et c’était bien pour cela que l’on pouvait l’apprécier chez les Young Avengers, les autres étant tous comme Hana Song, ou D.Va vu son pseudonyme d’héroïne. La prudence permet de rester en vie, c’est tout ce qui compte. La vie est un cadeau, et l’avoir déjà perdu, apparemment, ça fait réfléchir au caractère fragile qu’elle peut posséder.
– J’ai toujours été comme ça, à agir sans réfléchir ou en réfléchissant mais trop tard. On ne me changera plus tu sais…
Oui, mais ce n’est pas la meilleure façon de rester en vie. Et il n’a pas envie de perdre quelqu’un d’autres, alors il continue à faire les cents pas, il aurait pu se mettre à se ronger les sangs s’il était du genre à le faire, ce qui heureusement n’est pas le cas. Ses ongles et ses doigts seraient en piteux états, et même s’il n’est pas du genre à prendre soin de lui, il le fait toujours un minimum.
Que pourrait-il dire ? Elle ne semble pas vouloir entendre raison. Réfléchir après, c’est bien, mais il y a un minimum à faire en amont. Ce serait tellement plus sécurisé pour elle. Il n’a pas envie de la voir mourir, ce serait beaucoup trop pour lui, peut-être que c’est égoïste de penser de la sorte, parce qu’il pense à lui avant de penser à elle. Mais il s’en moque, parce qu’indirectement c’est aussi s’inquiéter pour son amie.
– Je sais que je n’en fais qu’à ma tête mais je veux bien faire un effort si tu me trouves un casque rose avec des motifs de lapins. Je le mettrais et aussi une ceinture, si tu veux que je sois plus prudente, je le ferais. Mais seulement si toi tu me promets que tu n’en feras pas qu’à ta tête non plus et que tu vas arrêter de t’en vouloir pour des choses qui pourraient ou ne pourraient pas exister ici, ok ?
Il se retourne pour la regarder, guettant le moindre signe de moquerie. Elle en est parfaitement capable, et il le sait très bien. Mais en la regardant, le plus sérieusement possible, il se rend compte que pour une fois, elle est honnête, peut-être pas aussi sérieuse qu’il le voudrait, mais c’est déjà cela.
Mais purée, les exigences qu’elle a… et ce n’est pas comme s’il en avait les moyens vu son maigre salaire de guichetier au cinéma de la ville. Clairement, un casque ce n’est pas donné et puis le reste. Les exigences ne sont pas les mêmes, et ce n’est pas comme s’il pouvait gérer son anxiété comme elle pourrait simplement mettre un casque et installer un harnais de sécurité dans son habitacle véhiculé.
– Si je te trouve ton casque, tu l’achètes toi-même. Je veux même le customiser pour toi si tu veux. J’ai pas les moyens de le payer et tu le sais.
La vérité, c’est qu’il n’a jamais dit que tout son argent passe dans une psychologue qu’il consulte afin d’aller mieux. Billy n’aime pas parler de ses problèmes, il a toujours choisi de rester silencieux pour ne pas embêter les autres avec ce qu’il ressent. Il n’a pas été appris comme ça, les Kaplan, ses parents, voulaient toujours communiquer, mais avec lui, c’était compliqué, ça l’est toujours du coup.
– Je mets rien de côté parce que je consulte une psychothérapeute depuis quelques semaines, donc je suis fauché.
Autant dire les choses telles qu’elles sont, sans détour. Il soupire avant de passer une main sur son visage un peu fatigué à cause des cauchemars et de ce réveil en pleine nuit.
Tu aimes ton colocataire, il te permet de garder l’esprit terre-à-terre quand tu as toi l’habitude de le laisser voler un peu partout. T’es comme ça. On peut pas dire que tu es hyperactive, doit bien avoir dans cette ville des personnes plus speed que toi mais tu n’arrives jamais à garder qu’une idée en place. Pour ça qu’ici t’es devenue influenceuse après avoir acheté un local afin d’en faire ton magasin. Mais tu n’en avais pas encore réellement parlé à quelqu’un, ce soir était peut-être le bon, après tout Billy et toi étiez en train de vous ouvrir votre cœur, enfin façon de parler, du coup tu devrais en profiter.
Mais non, pour l’instant tu te faisais rouspéter comme une gamine. Ironique quand on sait que tu es plus vieille que lui, dans ce monde de vingt-trois jours, mais bon, que veux-tu, t’es une sale gosse, ça ne changera pas. Pourtant, tu lui proposes un compromis, car tu sais qu’il va stresser et ne va faire que s’inquiéter pour toi si tu ne fais rien pour que ton hobby soit moins dangereux. Du coup tu poses tes conditions. Et ça te fait rire quand il te répond que s’il te trouve un casque, tu le paieras toi-même. « Dah. Je sais que tu n’es pas crésus, je te donnerais l’argent Billy, tu m’as prise pour qui ? Y a juste à mon anniversaire que j’espère avoir un truc de ta part et pas un truc qui te mettra dans la mouise ! » Que tu lui réponds alors que tu ne peux t’empêcher de sourire. Il est mignon mais bien évidemment que tu n’allais pas lui demander de payer des choses qui seront pour toi, tu n’es pas une profiteuse, tu bosses dur pour avoir ce que tu as actuellement, alors il aura l’argent, pas de soucis. Mais quand il mentionne qu’il est fauché car il consulte une psychothérapeute, tu te rassois, l’attirant en prenant sa main pour qu’il s’assoit à tes côtés. « Oh. Je ne savais pas. Je suis là si tu veux ? Même si tu veux mettre un peu moins tous les mois ça me va, je ne veux pas que tu te prennes la tête pour l’argent, j’ai pas de soucis là-dessus… » Tu viens ébouriffer ses cheveux dans un petit sourire avant de demander, hésitante quand même. « Tu veux m’en parler ? »
Le jeune sorcier a du mal à joindre les deux bouts. Il faut dire que dans son monde d’origine, il n’a pas fait d’études, après le lycée, il n’a plus rien fait à part sauver les autres. C’est donc compliqué de trouver un travail qui est suffisamment rémunéré sans avoir étudié au préalable. Guichetier dans un cinéma, ça ne paye pas assez, et c’est pour cette raison qu’il est heureux d’avoir pu trouver une colocation, au moins il est en mesure d’avoir un logement et de pouvoir vivre de façon plus ou moins convenable. Il n’avait cependant pas envisagé qu’il aurait besoin de consulter une psychiatre.
L’avantage, c’est qu’il vient d’avoir la confirmation que sa colocataire pourra acheter elle-même son matériel. Tout ce qu’il aura à faire, c’est de chercher le casque rose, et c’est donc plutôt positif. Il pourra continuer à mettre son maigre pécule dans ses soins psychologiques. C’est la seule chose d’ailleurs qu’il aide à tenir debout, à ne pas flancher quand il fait ses cauchemars ou encore même quand des idées noires viennent gâcher ces journées qu’il tente de vivre convenablement.
– Oh. Je ne savais pas. Je suis là si tu veux ? Même si tu veux mettre un peu moins tous les mois ça me va, je ne veux pas que tu te prennes la tête pour l’argent, j’ai pas de soucis là-dessus…
Il sait très bien qu’elle ne le savait pas. Billy ne hurle pas sur tous les toits qu’il a besoin de consulter une psychologue. Ce n’est pas que c’est mal vu, mais il n’a pas envie d’expliquer pourquoi, il n’a pas envie de devoir se justifier à chaque fois.
Hana vient lui ébouriffer les cheveux en souriant. Une habitude qu’elle a pris mais qui ne lui plaît pas trop, il passe souvent beaucoup de temps à se coiffer. Là, il ne dit rien puisqu’il n’est pas mis en beauté étant donné qu’ils viennent de se réveiller d’un cauchemar.
– Tu veux m’en parler ?
Non. Il n’a pas envie d’en parler. Enfin, disons qu’il vient déjà de le faire, c’est un premier pas. Il baisse alors les yeux avant de hausser les épaules pour répondre à sa colocataire et amie.
– A quoi bon ?
Oui, c’est ça la vérité. Pourquoi il parlerait de tout cela ? Hana n’est pas une spécialiste des problèmes psychologiques. Non, rectification, Billy n’a pas de problème psychologique, il déprime juste, il a trop d’idées noires, autant ne pas tout mélanger. Le sorcier se met à soupirer à nouveau tout en cherchant à lui expliquer les tenants et aboutissants.
– Mes cauchemars m’empoisonnent la vie. L’absence de Theodore également. J’ai juste besoin de comprendre ce que je ressens, j’ai aussi… disons que parfois j’en viens à penser à des choses affreuses.
Tout en parlant, il se frotte les avants bras qu’il se gratte du bout de ses ongles. Il n’a jamais osé passer à l’acte, mais c’est quelque chose qu’il a toujours eu en tête, même dans son propre monde. Des prédispositions apparemment puisque sa mère est également détraquée mentalement avec ses épisodes de folies et de profondes dépressions.
Finalement, ça fait du bien de passer des nuits comme celles-ci. Non que tu veuilles te réveiller toutes les nuits en entendant ton colocataire hurler à la mort, mais ça vous a permis de vous poser et de parler un peu de tout ce qui se tramait dans votre vie actuellement. Et ça te fait aussi plaisirs de partager ta nouvelle passion, ou tes conneries si on en écoute les dires du plus jeune, les courses de voiture te font un bien fou, du moins au moral et tu promets de faire plus attention si le plus jeune te trouve de quoi t’équiper, équipements que tu paieras, bien évidemment.
Il t’apprend ensuite que ses économies sont inexistantes à cause de ses visites chez une psychologue, du coup tu lui proposes d’en parler mais c’est vrai que toi, tout ça, tu n’y connais rien. Tu t’es toujours réfugié dans ta bonne humeur, tes sourires, de sorte que ta thérapie tu te la faisais toi-même, mais au moins il sait que tu es là pour lui, même s’il retrouve son Theodore et que vous finissez par ne plus vivre ensembles, vous resterez toujours aussi proches l’un de l’autre. « Et bien quand tu penseras à ces choses affreuses, si je suis là, viens me voir. Si je ne le suis pas, appelle-moi et j’accourais, ok ? » Que tu lui proposes alors que tu viens le prendre dans tes bras le temps d’un mini-câlin. Tu le relâches et commence à bailler, glissant ta main sur ta bouche pour continuer en t’étirant à la suite. « Bon, après notre discussion, le thé et le chocolat, j’pense qu’on peut essayer d’aller dormir, allez, viens… » lui dis-tu alors que tu prends sa main pour vous diriger vers ta chambre. Une fois fait, tu vas t’allonger dans le lit après avoir replié et rangé le plaid posé sur tes épaules puis tu te fous dans tes draps en tapant la place d’à côté pour que Billy t’y rejoignes. Une fois fait tu viens l’enlacer un instant avant de lui lancer un bonne nuit et de rejoindre les bras de morphée, pas prête à aller au boulot demain matin.
En vérité, il a tout le temps toutes ces idées en tête, elle ne le quittent jamais vraiment, et c’est un cauchemar permanent. Quand il ne pense pas à ce qu’il a fait – ou aurait pu faire – à Theodore, il pense immédiatement au carnage qu’il pourrait causer en retrouvant ses pouvoirs et surtout la puissance du Démiurge qui l’effraie plus que raison. Il n’a pas un jour de répit, et à chaque fois il se réfugie dans ce qu’il peut afin d’essayer d’aller le mieux possible. Malheureusement, ça n’a aucun effet, quoi qu’il fasse, tout revient à ses peurs et ses angoisses et cela empoisonne son existence déjà fragilisée par l’absence de sa magie.
– Et bien quand tu penseras à ces choses affreuses, si je suis là, viens me voir. Si je ne le suis pas, appelle-moi et j’accourais, ok ?
Il voudrait pouvoir lui dire qu’il le fera. Peut-être pas dans l’immédiat, mais son réflexe sera sa psychologue, étant donné qu’elle est… la plus à même pour répondre à ses questions et l’aider, il s’agit de son contact privilégié, bien évidemment. Hana sera là à la maison, au cas où, et c’est déjà énorme qu’elle joue ce rôle avec lui alors qu’ils ne se connaissent depuis pas très longtemps. Néanmoins il ne veut pas l’embêter, il n’a pas envie de devenir un poids pour elle, alors il se fera discret, le plus possible. Mais pour cela il faudrait qu’il arrête de se réveiller de ses cauchemars en hurlant.
– J’y penserai. Merci Hana...
Cette dernière vient d’ailleurs le prendre dans ses bras pendant quelques secondes avant de se relever en baillant comme un loir. La fatigue commence à s’installer, tout ce qu’il y a à espérer, c’est que les rêves du sorcier ne soient pas encore envahis par de mauvais songes.
– Bon, après notre discussion, le thé et le chocolat, j’pense qu’on peut essayer d’aller dormir, allez, viens…
Oui, elle a raison, il acquiesce en hochant la tête tandis que les deux colocataires se dirigent vers l’espace nuit de leur logement. Alors qu’il reste dans l’encadrement de la porte et regarde Hana s’installer dans son lit, elle vient tapoter l’espace libre du lit pour l’inviter à venir dormir avec lui. Billy ne se fait pas prier et s’installe dos à elle afin de lui laisser son espace et rabat la couverture sur ses épaules. Ce qui est sûr, c’est que la présence de son amie saura le rassurer, et les dieux savent qu’il en a bien besoin.
– Bonne nuit Hana, désolé de t’avoir embêté.
sLe plus étonnant, c’est qu’à la fin de sa phrase, tout ce qu’il a comme réponse, ce sont les léger ronflements de son amie, signe avant coureur qu’elle s’est déjà endormie. C’est donc avec un petit sourire sur les lèvres qu’il ferme ses paupières afin de tenter de sombrer dans les bras de Morphée.
Contenu sponsorisé
[Terminé] dream me a dream. (HANA&BILLY) (flashback)
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum