En acceptant de se mettre au service des intérêts de Fish Mooney, Harley prenait sans doute un risque inconsidéré, mais comme tous les risques inconsidérés qu’elle avait pu prendre au cours de sa vie (et il y en a eu tant qu’elle serait bien incapable de les dénombrer), elle a fait sciemment le choix de ne pas trop y réfléchir, de se laisser emporter par le courant et de profiter des bénéfices qu’elle pouvait en retirer. Toute indépendante qu’elle souhaite être, Harley a toujours été mue par une certaine volonté d’appartenance, à un individu ou à un clan, indifféremment.
Ses retrouvailles avec Ivy lui a définitivement prouvé une chose, et c’est que ces trois presque sages années à revêtir les charmants et tristes atours de la psychiatre bardée de diplômes Harleen Quinzel étaient derrière elle. Elle a besoin d’action, elle a besoin de faire ses preuves, elle a besoin d’un challenge. Et elle pense avoir obtenu un peu de tout cela en se rangeant au service de Fish Mooney et en acceptant de mettre ses compétences, sa folie chaotique et dévastatrice, au service de cette femme aussi charismatique que dangereuse.
Quelles sont véritablement les intentions de Fish Mooney, leurs intérêts se rejoignent-ils toujours ? Elle l’ignore, ce qu’elle sait, en revanche, c’est que cette situation l’exalte et lui plaît, et que pour l’heure, elle ne regrette pas son choix le moins du monde, pas même un mince instant. Elle n’est qu’une recrue encore toute fraîche au sein du gang bien établi par Mooney, mais elle se sent particulièrement légitime malgré tout. Déjà, elles viennent de Gotham toutes deux. Certes, elle a cru comprendre qu’il ne s’agissait pas du même Gotham, mais déjà, ça crée nécessairement des liens, ensuite, plus elle en apprend sur cette femme, plus elle sait forcer son admiration. Elle a envie de lui plaire, elle a envie de lui prouver qu’elle a sa place. Et tant qu’à faire, elle est bien décidée à gravir les échelons jusqu’à atteindre les plus hauts sommets. C’est comme partout, il faut savoir monter en grade. Et ceux qui se permettent encore de la jauger avec défiance et de la prendre de haut le regrettera bien vite quand ce sera elle qui sera au-dessus d’eux hiérarchiquement.
Harley ne sait rien de ce qui l’attend alors qu’elle répond au rendez-vous fixé par Fish Mooney, dans un quartier désert de Baker Street Avenue. Elle sait juste que son « invitation » (de celles qu’elle n’aurait pas été autorisée à refuser) est plus que bienvenue. Elle a besoin d’action, elle a besoin de se défouler dans les règles de l’art. C’est donc dans l’expectative et l’ignorance la plus totale, mais ravie et d’un pas assuré, qu’elle rejoint leur point de rendez-vous, sous un ciel sombre, que d’épais nuage préserve de la lumière de la lune et des étoiles. L’impatience l’étreint.
« Me voilà, chef ! Pile à l’heure », fait-elle, pas peu fière de sa ponctualité, quand elle arrive au niveau de Fish Mooney, qui est de ces personne qu’on ne doit évidemment pas faire attendre.
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Invité
Lun 25 Avr - 23:58
Mise à l'épreuve
Harleen & Fish
« La famille est fondée sur la confiance, et c'est ce que nous sommes. Une famille. » Fish Mooney
Alors que minuit pointait presque l’heure de rendez-vous, les environs prenaient place au calme et à la fraîcheur de la nuit, il y avait seulement le bruit d’un moteur particulièrement imposant, une ombre noire scintillante qui progressait doucement vers un quartier désert, loin de tout regard, de toute vie, un endroit quasi abandonné mais utiliser pour une raison bien précise pour la boss. C’était une Cadillac Escalade Noire où une certaine Marraine du Crime s’y trouver, à l’arrière de celle-ci, toujours accompagnée de ses hommes de mains. Arrivée à destination, Fish était descendue de l’impressionnante voiture avec élégance, comme à son habitude, avant de se diriger vers un bâtiment désaffecté où une silhouette s’y trouvait au milieu du terrain, celle de la jeune Harleen Quinzel, une recrue tout fraîchement arrivée. Madame Mooney avait l’habitude de ce genre de rendez-vous et celles-ci étaient plus ou moins différente à chaque fois, toutefois la dangerosité de ses missions restaient quant à elles, toutes similaires. C’est qu’elle ne faisait pas à la dentelle et le Gang était ainsi, la pitié n’avait pas sa place dans ce genre de milieu. Ses talons claquant sur le sol glacé et humide des lieux, sonnait comme des secondes dont on ne pouvait y échapper, à mesure qu’elle avançait, le sort fatidique arrivait avec elle. La tête haute et le regard fière, seule les lumières des phares de la voiture illuminer sa silhouette élancée et sa démarche assurée.
- Bien le bonsoir Harleen, tu es ponctuelle voilà déjà une qualité qu’il me faut bien nommer.
De la flatterie ? Peut-être, avec une femme telle que Mooney, ses véritables pensées étaient toujours difficile à déchiffrer. Ses prunelles décorées de ses inséparables fard à paupière dorés ne faisaient que souligner son regard à la fois assuré et d’une sévérité sans nom. Son bras-droit se tenait à ses côtés, toujours près de sa patronne sous ses yeux avertis. Fish était bien entourée certes, mais elle savait notamment protéger les siens et y était attaché d’une certaine manière. Le gang est comme une seconde famille, et chacun y exerce son attachement et sa loyauté à sa façon envers elle, chose qu’il fallait mériter.
- Tu dois sans doute te demander pourquoi je t’ai emmené ici et surtout quelle sera ta mission aujourd’hui ?
Elle marque un temps de pause alors qu’elle observait de la tête aux pieds la blonde qui se tenait devant elle avec certainement de nombreuses questions dans la tête. La motivation et l’adrénaline se lisaient sur son visage, et du courage, elle allait devoir en avoir. Fish voulait la mettre à l’épreuve une nouvelle fois, seulement, une certaine « surprise » allait s’inviter dans ce rendez-vous.
- Mesdemoiselles.
Un mot, et quatre autres jeunes femmes était apparu derrière Harleen, toutes avaient à peu près son âge, avec chacune un style différent de la plus simple, à la plus atypique.
- Tu n’es pas la seule à vouloir faire tes preuves Harleen. Elle marquait une pause avant de discuter cette fois-ci avec toutes les demoiselles, ou plutôt, les candidates présente. En vérité, vous avez été toutes pré-sélectionner, voilà pourquoi vous ne possédez pas encore la marque du gang. Vous avez toutes des atouts, des talents qui me seront précieux je le sais. Seulement, les places restent limitées et étant donné que je ne sais pas laquelle choisir, vous allez devoir faire ce travail à ma place.
La Marraine s’était approché doucement du groupe, les mains sur sa taille et l’allure fière.
- Voici votre mission, la dernière qui restera debout sera officiellement de la Pègre. Que la meilleure gagne !
Nul besoin de détails sur ce qu’elles devaient faire à présent, ses explications avaient été plus qu’explicites et étaient assez intelligente sur la sentence de la demande de Fish. Les mains en l'air telle une présentatrice annonçant le prochain numéro, l'extravagance était sa signature, même dans des moments comme celui-ci. Était-ce mesquin ? Très certainement, Fish adorait les défis, et encore plus quand il s’agissait de la satisfaire Elle. Cette épreuve allait surtout démontrer celle qui serait enclin à supporter la douleur, que le mot « abandon » n’existe pas dans son lexique et faire preuve d’une ténacité sans nom. Leurs vies étaient entre ses mains et elle allait prendre un malin plaisir à observer ce spectacle aussi triste soit-elle pour une personne lamba, mais bien exaltant pour la gérante.
Harley affiche un grand sourire satisfait quand Fish Mooney salue sa ponctualité. A vrai dire, la ponctualité n’est pas toujours son fort, mais à circonstances exceptionnelles, elle peut se permettre de faire des efforts. D’une part parce qu’elle se rend bien compte que la femme qui lui fait face n’est pas de celles avec lesquelles on peut se permettre de jouer ou plaisanter (elle en impose carrément, même, et à vrai, dire, elle force complètement le respect d’Harley), d’autre part parce qu’elle était de toute façon trop impatiente de se mettre à l’ouvrage. La perspective de cette soirée est à ses yeux bien trop exaltante pour qu’elle passe à côté. Au contraire, même, Harley a la ferme intention de montrer à Fish Mooney, et éventuellement à ceux qu’elle placera sur son sillage dans l’optique de lui prouver sa valeur, de quel bois elle se chauffe exactement.
Harley ne prête aucune intention aux hommes de mains de son interlocutrice, tout ce qui lui importe, c’est cette dernière, pour le reste, elle songe qu’elle pourrait bien réussir à maîtriser ces mastodontes avec un rien d’originalité si la situation devait se présenter – mais semble-t-il que ce n’est pas le cas.
Elle hoche la tête, ne se fait pas moins ignorante qu’elle ne l’est vraiment quand Mooney suggère qu’elle doit se demander ce qu’elle fait ici et quelle doit être sa mission : elle se doute qu’il doit s’agir d’une mise à l’épreuve, mais son intuition s’arrête là, au-delà de ça, elle n’en a pas la moindre idée, et ça lui va très bien de se laisser surprendre – enfin, pas trop quand même, car elle est bien décidée à se tirer de là en un seul morceau, tant qu’à faire. Alors, Mooney appelle quatre autres fille, que Harley salue d’un vague signe de la main, se permettant de les détailler sans pudeur, devinant sans qu’on lui dise quoi que ce soit de quoi il retourne en cet instant. Elle a de la concurrence. Parfait.
Harley a toujours eu l’esprit de compétition. Et elle est aussi très mauvaise perdante : autant dire qu’elle a doublement intérêt à tout cartonner, et elle en a la très ferme intention. Harley s’interroge : les fera-t-on poursuivre les mêmes objectifs ou bien fera-t-on en sorte qu’elles se battent les unes contre les autres. Dans un cas comme dans l’autre, Harley est partante, ce n’est pas comme si elle était du genre à se laisser ronger par les scrupules, elle préfère laisser ça à d’autres. Au final, elle espère même ne pas s’être trompée, et quand Fish Mooney le lui confirme finalement, elle ne peut s’empêcher de lever les bras au ciel en signe du victoire. La mesquinerie de cette femme ne la lui rend que plus sympathique, et Harley est ravie d’avoir l’occasion de faire ses preuves.
Alors le combat commence, et les trois filles sont coriaces. Trois parce qu’une des quatre filles a eu la mauvaise idée de venir non armée. Une balle dans le dos la met hors service direct. Au final, ça se joue d’abord à deux contre deux, Harley s’attaquant à une fille visiblement calée en arts martiaux. Ses gestes précis répondent au méthodes bien plus bourrines d’Harley, mais une clé de bras et une gorge tranchée plus tard, l’affaire est dans le sac. Une contre deux, facile. Pas si facile que ça. Elle finit tout d’abord la gueule au sol, heureusement, elle a le réflexe de jouer les assommées pile le temps nécessaire pour faire un croche-pattes magistrale à une des deux filles avant de lui loger une balle en plein crâne. Le duel final ne dure pas longtemps, le pistolet encore fumant d’Harley pointé sur sa dernière victime, Harley la touche en plein cœur. Constatant sa victoire, Harley bondit sur place.
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