Soirée entre colocs [Stiles]

Soirée entre colocs

feat. Stiles

Si, dans les premiers temps de son arrivée dans cette ville étrange, qui n’avait aucun rapport avec aucun des endroits qu’elle avait connus (et pourtant, elle pensait avoir tout vécu), elle s’était retrouvée seule dans un appartement qui lui semblait dédié sans qu’elle sache pourquoi, elle avait rapidement déterminé qu’elle ne serait pas capable de vivre seule très longtemps. Pas qu’elle ne soit pas capable de se montrer indépendante et autonome – par la force des chose, elle sait se débrouiller seule, et elle a mené une vie d’adulte avant de redevenir adolescente, ce qui n’a pas manqué d’aider (outre le fait de participer à la gouvernance d’un royaume, ce qui ne manque pas de forger le caractère). Mais elle n’aime pas la solitude. Ce n’est pas dans sa nature, loin de là. Lucy Pevensie est quelqu’un de sociable, qui a besoin d’entrer en contact avec les autres, et ce peu importe si ces autres doivent être ni plus ni moins que de parfaits inconnus.

Pour cette raison, elle n’avait pas tardé à se mettre en quête d’un colocataire, quelqu’un avec qui elle pourrait partager son quotidien, bavarder quand l’envie lui prendrait, bref, ne pas se laisser gagner par une solitude qui avait été profonde il y a encore peu, quand elle était à la recherche désespérée de ses frères et de sa sœur. Maintenant, elle a su se façonner un entourage, elle ne manque pas d’amis, elle a à nouveau Peter, Susan et Edmund avec elle, et même, elle a un petit ami… sa vie sociale et émotionnelle est parfaitement bien remplie, mais ce n’est pas pour autant qu’elle se verrait mettre un terme à sa colocation avec Stiles.

Stiles – son colocataire, donc –, c’est une boule d’énergie hyperactive, et il n’est pas toujours très simple à suivre, loin de là. Ceci dit, elle s’y est habituée, et même, parfois, elle caresse l’intention  de le canaliser un peu (chose qu’elle oublie très vite). Par moments, dans ces périodes de rush où elle a beaucoup de travail et doit se concentrer un maximum, la tornade Stiles est un peu contraignante, mais la majeure partie du temps, c’est un vrai bonheur que de l’avoir à ses côtés, et elle ne regretterait certainement pas leurs longues conversations animées, et toutes les soirées auxquels ils ont l’habitude de participer ensemble.

Ces derniers temps, par la force des choses, il est vrai que Lucy est moins présente à l’appartement. Elle passe le plus clair de son temps avec les Pevensie ou avec Camilo, mais ce n’est certainement pas pour autant qu’elle compte négliger son très cher coloc. D’ailleurs, pour se rattraper de ses fréquentes absences, elle a décidé, ce soir-là, de leur prendre de quoi préparer un dîner royal, en espérant que Stiles n’aura rien prévu ce soir là. C’est donc les bras chargés de sacs en tout genre qu’elle franchit – difficilement – la porte de l’appartement.

« Stiles, t’es là ? J’espère que t’as rien prévu ce soir et que t’as faim, j’ai acheté de quoi nous préparer un festin royal. »

Soirée entre colocs

feat. Stiles

Stiles vivait en colocation depuis quelques temps. Sa solitude s'était un peu calmée et il aimait beaucoup sa colocataire, Lucy. Elle le supportait malgré parfois ses bavardages intempestifs et ses crises d'hyperactivité. Et surtout, elle le supportait lors de ses déboires de boulot. Encore une fois, Stiles venait de se faire renvoyer de son boulot de serveur parce qu'il avait encore cassé de la vaisselle. D'accord, ce n'était pas le boulot adéquat pour lui et il aurait pu tenter de rentrer dans la police mais niveau sport, ce n'était pas ça. Parfois, il se demandait comment il aurait pu rentrer au FBI avec son niveau de sport si catastrophique. Mais là n'était pas la question. Stiles était de nouveau sans emploi et la honte s'était installée en lui. La vie lui en voulait que ce soit ici, ou à Beacon Hills. Au moins, son patron lui avait donné un peu d'argent avant de le mettre dehors. Et il lui avait conseillé d'aller voir quelqu'un pour l'aider. Mais Stiles n'avait pas envie d'être sous médicament. Il avait juste envie de stabiliser sa vie comme il le pouvait. Peut être qu'il trouverait un autre travail qui lui conviendrait plus. Il fallait qu'il trouve sa voie, c'était tout.

Alors il avait un peu traîné en ville, avant de rentrer à l'appartement. Lucy n'était pas là. Stiles se sentait à la fois soulagé et triste. Drôle de sentiments contradictoires. Pour se faire pardonner, il rangea et nettoya tout l'appartement, au moins, il se sentait utile ici. Puis il alla lire dans sa chambre en attendant le retour de Lucy. Il allait devoir lui annoncer la nouvelle. Il eut le temps de lire quelques pages avant d'entendre le bruit d'une porte qui s'ouvre et d'entendre la voix de Lucy. Il alla dans l'entrée et il aida à porter les courses.

"Oui je suis là.... et rassure toi, non j'ai rien de prévu... J'ai encore perdu mon travail ..."

C'était le quatrième travail en peu de temps. Mais en même temps, il s'acharnait à vouloir être serveur alors qu'il savait qu'il ne savait pas porter un plateau chargé.

"Je crois qu'il faut que j'arrête de vouloir travailler dans la restauration, c'est définitivement pas pour moi..."

Il ajoutait une touche d'humour pour l'aider à accepter la nouvelle. C'était sa faute, à croire qu'il ne se connaissait pas assez. Il ajouta:

"Surtout.. ne me confie jamais de servir un repas avec plus de 6 invités... ou alors accepte que je prenne les assiettes ou les verres, un par un..."

Soirée entre colocs

feat. Stiles

Le sourire de Lucy disparaît immédiatement au moment d’entendre Stiles lui apprendre qu’il a perdu son emploi… une fois de plus. Malheureusement, ce n’est pas la première fois que ça arrive, mais à chaque fois que Stiles finit par retrouver un nouveau boulot, la très positive et optimiste Lucy réussit à se convaincre que cette fois sera la bonne, que son colocataire réussira vraiment à s’épanouir dans son travail, et que ce dernier sera apprécié à sa juste valeur par les principaux concernés… Malheureusement, la maladresse légendaire de Stiles et surtout un manque de bol total à ce stade, avait bien souvent raison de ses convictions.

« Oh mais non, qu’est-ce qui s’est passé ? »

Un « cette fois » malvenu avait failli franchir le seuil de ses lèvres mais Lucy avait réussi à l’arrêter à temps. Même si Stiles n’a pas l’air complètement au bout du rouleau, elle n’a pas envie qu’il culpabilise alors que, déjà, il doit en avoir assez lui-même d’enchaîner les petits boulots constamment. Elle n’est pas sa mère, elle n’a pas l’intention de lui faire inutilement la morale. Du moment qu’il paie toujours son loyer, elle ne se voit pas lui faire des reproches injustifiés (et même s’il devait avoir du retard sur quelques loyers, ce n’est pas la fin du monde non plus, bien évidemment). Elle veut plutôt être à son écoute s’il veut avoir envie de s’exprimer, de lui confier ce qui s’est passé, elle veut qu’il sache qu’elle est là pour lui.

« J’ai bien peur malheureusement qu’on doive tous en passer par là », fait-elle avec humour quand Stiles affirme qu’il devrait arrêter de travailler, que ce n’est pas fait pour lui. Elle sait qu’il plaisante. « Mais il paraît qu’on a besoin d’argent pour vivre, malheureusement », ajoute-t-elle malicieusement en haussant les épaules tout en poursuivant de sortir les courses de leur sac. « Je commence à deviner ce qui s’est passé », reprend-elle quand Stiles lui suggère fortement de ne jamais lui confier un repas avec plus de six invités. « Bon, le service, peut-être que c’est définitivement pas fait pour toi, mais je suis sûr qu’il y a tout un tas d’autres boulots qui sauraient mettre à profit ton énergie, ton enthousiasme et tes compétences », affirme-t-elle avec un grand sourire, bien décidée à encourager son colocataire. « Je pensais préparer des lasagnes, ce soir, t’es partant ? Et dis-moi que t’as faim, surtout parce qu’il faut qu’on mange pour dix si on veut écumer tout ce que j’ai acheté. J’ai pris des tas de biscuits apéro, aussi. »

Avec la nouvelle qu’elle vient d’apprendre, cette soirée change de vocation : elle doit non seulement consacrer plus de temps à son coloc, mais aussi et surtout lui remonter le moral après cette déception professionnelle.

Soirée entre colocs

feat. Stiles

Stiles semblait un peu honteux d'avoir de nouveau perdu son emploi. Mais, il savait qu'il en retrouverait un rapidement parce que Stiles était de loin, le type de garçon à se laisser vivre. Il avait horreur de ça. En plus, ne pas être occupé ne ferait qu'augmenter son hyperactivité. Lucy le poussait toujours dans ce sens et Stiles ne pouvait que lui en être reconnaissant. Sa colocataire lui demandait ce qui s'était passé. Stiles sourit finalement. Il était très déçu de lui-même mais ce n'était pas une fatalité. Après tout, il saurait rebondir. Même s'il essuyait échec sur échec. Un peu amusé, ça lui rappelait les nombreuses où il avait tenté d'aborder Lydia mais sans succès. Et même si aujourd'hui, c'était terminé pour lui, il ne pouvait pas s'empêcher de faire la comparaison. Stiles sourit et il reprit:

"Mais ce n'est pas grave, je vais prendre le temps de trouver ma voie... Quitte à continuer les petits boulots jusqu'au bon... On croit en moi, n'est-ce pas? "

Stiles ne voulait pas se décourager trop vite et montrer une fausse image de lui à Lucy. Il alla l'aider à ranger les courses et il dit:

"Promis en échange, je fais la vaisselle... c'est moins dangereux pour moi..."

Il ne voulait plus penser au négatif, ni au fait que ses amis n'étaient pas encore ici et qu'ils ne le seraient probablement jamais. Stiles avait toujours l'impression de vivre une vie parallèle où il n'avait jamais existé à Beacon Hills. Et quand ça n'allait pas, ça l'aidait à relativiser.

"Ca tombe bien... j'ai faim et tu viens de dire les mots magiques pour réveiller mon estomac..."

Il plaisantait, redevenait le Stiles que tout le monde connaissait. Il avait assez déprimé pour aujourd'hui. Il reprit avec humour:

"Je pourrais aussi essayer de cuisiner... tu vois, ouvrir mon propre restaurant..."

Il cuisinait souvent pour son père bien qu'il adorait se nourrir de frites et d'hamburger.

"Tu vois le truc? Les burgers de Stiles, avec une pointe de sarcasme..."

Soirée entre colocs

feat. Stiles

L’avantage, avec Stiles, c’est qu’il est du genre optimiste. Il ne se laisse pas abattre si facilement, et c’est sans doute aussi pour cette raison que Lucy l’apprécie autant et trouve qu’il est un excellent colocataire. Même si elle ne lui a pas consacré suffisamment de temps dernièrement, elle aime son énergie, sa positivité et son enthousiasme. Il vient de perdre son boulot, ce n’est naturellement pas la meilleure nouvelle qui soit, mais Stiles reste positif malgré tout, il ne se morfond pas sur son sort, non, il est convaincu qu’il saura rebondir et fait de chaque situation une opportunité. Lucy trouve ça admirable. Et il a raison, c’est important qu’il prenne le temps de trouver sa voie, et accumuler les petits boulots, ce sera une manière de gagner en expérience, et peut-être même en confiance en lui, qui sait ?

« Tu finiras par trouver le boulot que t’ira comme un gant, moi je crois en toi », lui assure Lucy avec un grand sourire et toute la sincérité dont elle peut bien être capable. Et oui, elle croit en son ami, elle n’a jamais cessé de croire en lui, et elle croira toujours en lui quoi qu’il advienne.

Allez, plutôt que de s’épancher trop longuement sur ce sujet déplaisant, elle préfère largement qu’ils passent une bonne soirée, et pour ça, le mieux, c’est encore de parler ce langage qu’ils comprennent tous les deux à la perfection : celui de la bonne bouffe.

« Comme si ton estomac avait besoin de quoi que ce soit pour être réveillé », s’amuse Lucy en se retroussant les manche pour se mettre à la préparation de leur repas du soir. Alors qu’elle découpe quelques légumes à ajouter à sa farce, Stiles suggère qu’il devrait ouvrir son propre restaurant. « C’est la pointe de sarcasme qui ferait ton succès, à coup sûr. » Elle marque une pause. « Mais c’est vrai que tu cuisines super bien, t’aurais peut-être un succès monstre, tu sais. Par contre, bonjour les galères administratives. » Elle continue sa préparation tout en continuant de parler. « En tout cas, si je trouve des annonces intéressantes, je te les transmets tout de suite, promis. »

Elle détourne un peu son attention de son colocataire le temps de finir de cuisiner, et quand c’est chose faite, le temps que cuisent les lasagnes, elle dépose des biscuits apéritifs dans des bols et les dépose sur la table basse du salon.

« On se regarde un film, ce soir ? J’ai encore toute une culture cinématographique à rattraper, et je suis loin du compte. On m’a parlé de ce film, là… Matrix je crois ? On a essayé de m’expliquer, j’ai absolument rien compris. »