Sa conversation avec Satine acheva de la convaincre. Des semaines (qui pouvait aisément être comptées en mois) que Padmé réfléchissait à l’éventualité de trainer Nolan Sorrento en justice pour ce qu’il lui avait fait : des avances refusées que le doyen avait fait payer cher à la sénatrice en lui niant son droit à un congé maternité tout bonnement mérité. Ce ne sont pas la puissance financière de l’homme, son réseau d’influence ou ses intimidations qui avaient empêché Padmé d’entreprendre de telles démarches jusqu’ici, mais l’effet qu’une telle action en justice aurait sur son mari. Le souvenir de Vador la hantait. Elle savait à quel point la violence d’Anakin pouvait exploser quand des êtres chers à son cœur étaient maltraités. Surtout elle, son amour de toujours. Anakin avait un tel respect pour Padmé qu’il était capable de prendre un regard de travers lancé à son épouse pour une déclaration de guerre. Alors… S’il apprenait que Nolan Sorrento l’avait embrassé par surprise et qu’il s’était bassement attaqué à elle… La force de frappe de l’Etoile Noire ne serait rien en comparaison à sa barbarie à lui. Elle aurait pu demander à Satine de s’occuper de sa défense, mais Padmé rejeta bien vite cette idée, car l’avocate était trop proche d’elle et elle refusait qu’elle soit accusée de conflit d’intérêts par la partie adverse. Elle se tourna alors vers l’un de ses confrères qu’elle lui avait conseillés : Jaime Lannister.
Au lieu de vivre sereinement les derniers jours de sa grossesse, Padmé décidait de prendre rendez-vous avec l’avocat dans les jours qui suivirent. Elle voulait régler cette histoire au plus vite pour qu’elle soit derrière elle, pour jouir enfin de son droit au bonheur et à la tranquillité avec Anakin, après tout ce qu’ils ont traversé, que ce soit ici ou dans leur monde. Alors qu’elle était la victime dans cette histoire, elle ne put s’empêcher de ressentir une certaine angoisse l’envahir. Et si Jaime ne la croyait pas ? Refusait d’instruire son dossier ? Et si elle partait sur des années de procédures contre les quelques mois auxquels elle croyait ? Et si Nolan Sorrento lui mettait encore plus de bâtons dans les roues ? Et si… ? Padmé caressait son ventre durement arrondi par une grossesse gémellaire touchant à sa fin pour se rassurer. C’est également pour ses fils Ruwee et Jinn qu’elle le faisait, pour qu’ils sachent plus tard que toute injustice doit être punie, qu’en aucun cas ils ne doivent se laisser faire et qu’il y a d’autres moyens de régler ses problèmes que par la violence. Tant pis pour la colère d’Anakin qui l’effrayait, elle comptait sur l’arrivée des enfants pour le calmer.
Sa tête se tournait subitement quand la secrétaire de Maître Lannister l’appelait. Elle lui fit signe de la suivre en l’emmenait jusqu’au bureau de Jaime. Elle remerciait la secrétaire quand elle fut congédiée, puis elle serrait la main de l’avocat pour le saluer. « Merci de me recevoir aussi rapidement, Maître. » Elle s’excusait d’aller s’assoir tout de suite après, sans qu’on l’y ait invité : son ventre lui pesait. Elle avait d’ailleurs constamment les mains posées dessus, ne se lassant pas de le caresser pour transmettre à ses jumeaux tout l’amour qu’elle avait pour eux, c’était également une façon de se rassurer quand elle déroulait le fil de son histoire une fois que Jaime regagna son bureau. « Une amie m’a chaudement recommandé votre conseil. J’ai en effet un différend qui m’oppose à Nolan Sorrento, le doyen de la faculté. Mon patron en somme. » Elle poussait un soupir. Elle ne savait pas bien par quel bout prendre cette histoire dans laquelle elle avait un possible tort. « Avant le début de ma grossesse, il m’a coincé en quelque sorte dans son bureau et m’a embrassé contre mon gré. Je l’ai repoussé, j’ai mis les choses au clair et j’ai cru qu’on en resterait là. Mais je me suis fourvoyée. » Énième soupir, plus las cette fois-ci, quand elle regardait Jaime. Les traits de son visage étaient tirés par la fatigue extrême creusée par ses nuits d’insomnies et son travail titanesque à la faculté. « Il s’est vengé à sa manière en me refusant mon droit à un congé maternité. » Elle ne mentionnait pas la strangulation de Tom Jedusor dans les toilettes, parce que Padmé n’avait aucune preuve sous la main qui lui permettrait de prouver que cette agression fut commanditée par Nolan Sorrento, mais la coïncidence était troublante. « Mais… je dois vous avouer que… excédée, sous la colère, j’ai débarqué dans son bureau il y a quelques semaines avec le sabre de mon mari pour le menacer et mettre à sac son bureau. Je voulais simplement faire pression sur lui pour qu’il signe ma demande de congé ! » Une moue inquiète se dessinait son visage, passant sa main contre son front dans un tic nerveux. Elle confrontait le regard de Jaime à nouveau, tracassée. « Vous pensez que cette agression peut me porter préjudice si j’intente une action en justice contre lui… ? » Elle ne voulait pas non plus être condamnée. D’autant plus qu’elle n’avait dégradé que le matériel de l’homme, elle ne l’avait à aucun moment touché avec son sabre. Mais Nolan Sorrento était tellement perfide que Padmé le pensait largement capable de fabriquer de faux documents médicaux qui feraient cas de violences corporelles.
(c) SIAL
Invité
Sam 16 Avr 2022 - 14:47
Backlash
feat. Padmé Skywalker
Sa carrière d'avocat était relativement jeune, et pourtant, Jaime savait déjà vers quels types d'affaires les clients qu'il défendait se tournaient généralement. Aussi, lorsqu'une de ses consoeurs l'avait averti qu'il serait contacté sous peu par une amie à elle au sujet d'une affaire d'agression sexuelle doublée d'un refus de congé maternité, Jaime fut au bas mot, surpris. Et pourtant... Pourtant, il accepta aussitôt de défendre cette femme avant même d'avoir étudié son dossier. D'une part, parce qu'il se doutait que Cersei serait rapidement persuadée de prendre son parti. Elle taisait et dissimulait sa vulnérabilité, mais Jaime était bien placé pour savoir que des histoires d'agression ne pouvaient que la toucher. Et, d'autre part, parce que Jaime se souvenait d'un temps, qui lui paraissait bien lointain à présent, où il avait risqué sa vie et sa sérénité pour défendre une autre femme, se plaçant entre elle et ses agresseurs pour lui éviter la souffrance de ce qui n'aurait été ni plus ni moins qu'un viol. Les valeurs chevaleresques de Jaime Lannister étaient bien enfouies, mais parfois, elles surgissaient de manière inattendue et dans ces cas là, c'était l'honneur qui primait sur les intérêts personnels.
Jaime, informé par sa secrétaire, se leva de son bureau pour recevoir sa cliente. il lui serra la main, l'invita d'un geste à prendre place en face de son bureau derrière lequel il reprit place. Il garda le silence, laissant Padmé lui faire part de ce qui la conduisait dans son bureau ce jour-ci. Il connaissait déjà les grandes lignes de l'affaire, bien sûr, mais s'intéressait aux détails. C'étaient les détails qui permettaient de gagner. Les détails et l'influence de Cersei, certes. Mais malgré toute la partialité de son épouse, Jaime savait qu'il ne pouvait se permettre une défense de piètre qualité pour le bien de la réputation de sa famille. Qu'on les catégorise d'êtres corrompus, c'était un fait dont Jaime s'amusait allègrement. Mais qu'on les qualifie d'incompétents, en revanche... C'était intolérable.
Jaime avait noté, à l'ordinateur, les informations données par sa cliente. Il aurait volontiers pris des notes à la main, mais sa prothèse l'handicapait encore trop pour que sa prise de note soit suffisamment rapide et efficace. En ce sens, la technologie de ce monde était une véritable bénédiction et lui facilitait grandement la vie.
- Soyez rassurée, Mme Skywalker. Une dégradation matérielle ne vaut rien en comparaison d'un refus de congé maternité, qui est une atteinte directe au droit du travail, et d'une agression sexuelle.
Il cessa de taper au clavier, et releva les yeux pour se concentrer sur son interlocutrice, qu'il fixa d'un air songeur. La réaction de cette femme était certes un inconvénient qui risquait d'être utilisé par la partie adverse lors du procès. Mais il était sincèrement confiant. On ne pouvait falsifier des preuves au point de croire que Nolan Sorrento avait été physiquement agressé par Padmé. La maternité était un sujet particulièrement délicat, et les jurés seraient immédiatement touchés par l'histoire de cette mère qui avait subi la présence oppressante d'un Doyen tyrannique. De par son rôle, Nolan Sorrento avait une forme d'autorité sur cette jeune femme, et avait abusé de cette même autorité. Cela ne passerait pas auprès des jurés, Jaime en était certain.
En revanche, Jaime, pour choisir son angle d'attaque, devait connaître les intentions de cette jeune femme. Avec une telle affaire, le procès pouvait être sanglant et envoyer l'accusé derrière les barreaux si Jaime appuyait là où cela faisait mal. Mais pour cela, il devait s'assurer de la volonté de sa cliente.
- Je me dois de vous poser la question. Qu'espérez-vous obtenir durant ce procès ? Une condamnation, des dommages et intérêts ?
Invité
Dim 15 Mai 2022 - 14:00
Les mots de Maître Lannister étaient un véritable soulagement pour Padmé. Elle aurait tant regretté que les avocats véreux de Nolan Sorrento se servent de ce piètre argument pour inverser la situation — elle était la folle furieuse qui avait agressé le pauvre doyen et non le contraire. Elle n’était pas naïve, elle sait qu’ils en feront forcément mention, mais elle était rassurée de savoir que cela n’allait pas lui attirer plus de problèmes, que les jurés seraient même touchés par son cas. Padmé n’était pas une menteuse de toute façon. Qu’importe les arguments qu’ils avanceraient, elle ne se laisserait ni abattre ni intimider. Elle avait connu des situations plus tendues et pires que celle-ci au Sénat galactique et elle avait toujours fait face, la tête haute. Compte tenu des mots de son avocat, sa grossesse inspirerait pitié sur sa personne, mais elle était une véritable force pour elle, un moteur pour son acharnement dans ce combat. C’était pour ses jumeaux qu’elle le faisait. Pour leur prouver qu’il y avait une justice en ce monde et que jamais ils ne devaient cesser de se battre, qu’importe leur cause, qu’importe les bâtons qu’on leur mettrait dans les roues. Et Dieu sait que Nolan lui en mettra. Des arbres entiers même. « Vous me rassurez. » Elle offrait un sourire plein de reconnaissance, mais néanmoins réservé, à Jaime. « En revanche, je dois vous prévenir : Nolan Sorrento est tellement fourbe qu’il va tout tenter pour m’abattre et salir ma réputation. Il a le bras long, très long. Vous comprendrez donc mes craintes. » Padmé n’avait pas à rougir de son influence : elle était appréciée dans son travail autant par ses élèves que ses collègues. Elle ne faisait jamais de problème, du moins, elle n’en créait pas inutilement. Si Nolan Sorrento avait tenté de faire croire que l’ancienne sénatrice affabulait sur son cas, voire pire qu’elle était consentante, personne n’y avait réellement cru. Elle savait d’avance que les avocats de cet odieux personnage joueraient sur ce point. Elle les entendait déjà clamer que c’était un jeu morbide pour Padmé de feindre le non-consentement — un fantasme de Nolan Sorrento qui la dégoutait autant que le sinistre individu qu’il était. Rien que d’y penser, elle en avait des frissons d’effrois.
Lorsque Jaime lui parlait de ce qu’elle voulait, elle avait déjà sa petite idée. « Dans un premier temps, je ne veux pas d’argent. » Un point qui en surprendrait beaucoup et sûrement Nolan lui-même. Contrairement à ce que son adversaire avait toujours prétendu, Padmé n’était pas vénale. Il n’y avait rien de plus pernicieux pour elle que l’argent dont elle se passerait bien. Padmé vivait confortablement, et si un jour elle perdait tout et était contrainte de mener une existence plus chiche, elle n’y verrait aucun inconvénient, contrairement à Nolan qui trouvait uniquement son bonheur dans la démesure et l’ostentatoire. Si les personnes désintéressées par l’argent étaient rares lors des recours judiciaires, elles existaient malgré tout. Mais la seconde requête de Padmé était assez déconcertante. « Je ne souhaite pas forcément non plus qu’il soit condamné à de la prison ferme ou à de la prison tout court. C’est inutile pour ce genre d’individu. Il va trouver un moyen de se défiler, tenter de corrompre les bonnes personnes sûrement. Et surtout, il ne profitera pas de ce temps qui lui est alloué pour réfléchir sur son comportement. Puis, dans tous les cas, je suis contre les peines de prison. Ce n’est pas constructif pour moi. Il y a d’autres alternatives, je pense. » Elle hochait la tête positivement pour appuyer ses propos. Padmé était une femme de conviction et s’y tenait. Même si elle avait des pulsions meurtrières à l’égard de Nolan et qu’elle voulait lui faire payer au centuple ce qu’il lui avait fait. Mais la vengeance n’était pas bonne conseillère. Elle avait d’ailleurs une autre idée en tête. Elle ignorait si la chose était possible, mais dans le doute… autant la proposer. « Je veux qu’il soit condamné bien entendu. Pour que son cas fasse jurisprudence ici et serve d’exemple aux hommes de sa trempe qui seraient tentés de considérer encore une fois que les femmes de leur entourage proche ou professionnel sont des objets seulement là pour leur bon plaisir. Je ne veux pas que son crime reste impuni, mais je veux que sa peine le fasse réfléchir au moins un peu. Avec des travaux d’intérêt général par exemple dans une association féministe si c’est possible. Ou une association tout court. Ça lui fera les pieds. » Elle était peut-être trop optimiste, mais cette solution lui conviendrait. Puis… Impossible pour Padmé de dissimuler son petit satisfait en imaginant un macho comme Nolan Sorrento servir la cause des femmes et voir des femmes le mettre à l’amende si jamais il osait l’ouvrir un peu trop. Puisqu’elle se détendait peu à peu, elle caressait de nouveau son ventre, une chose qui l’aidait à s’apaiser. Elle ajoutait avec un peu plus de sérieux. « Je veux qu’il comprenne qu’on ne peut pas tout régler avec l’argent, que certaines personnes restent incorruptibles. » D’autant plus qu’il lui avait envoyé des messages pour régler cela à l’amiable. Padmé ignorait si elle devait en parler ou non à Jaime, doutant de l’importance de ce genre de preuves.
Padmé avait bien raison de se méfier de l'homme qu'ils allaient accuser, et d'autant plus raison de s'inquiéter des stratagèmes que Nolan pourrait tenter de déployer pour se tirer d'affaires. Jaime écouta avec patience ses avertissements, mais afficha aussitôt une expression qui se voulait rassurante. Pour sa part, il était parfaitement serein.
- Nolan Sorrento n'est pas le seul homme au bras long de cette ville.
Et à ce sujet, Jaime ne se faisait aucune crainte. Tant qu'il avait Cersei de son côté, il était protégé. Et ses clients avec lui.
Ni argent, ni peine de prison. Voilà qui était plus étonnant. Mais pas inintéressant, encore moins pour Jaime, qui avait connu une justice bien différente dans son propre monde, et qui ne se conformait aux règles de la justice moderne que par souci d'adaptation et d'intégration à cette société qu'il avait eu bien de la peine à maîtriser dans un premier temps.
Des travaux d'intérêt général, de préférence en compagnie de femmes. C'était une éventualité amusante, qui fit sourire Jaime, quoiqu'avec prudence. Lui-même n'était pas un modèle de vertu en ce qui concernait son comportement avec les femmes. Il avait été odieux, parfois cruel avec sa soeur. Haineux, tout comme elle l'était. Pourtant, avec d'autres femmes, Jaime avait appris que certains agissements lui étaient insoutenables. Pour cette raison, il n'avait pas su rester de marbre face à la tentative d'agression sexuelle dont avait été victime la femme chargée de le ramener à bon port à King's Landing. De même qu'il avait considéré Catelyn Stark comme une adversaire aussi redoutable, si ce n'est bien plus, que son époux ou que son fils. Selon Jaime, il était stupide de penser que les femmes, parce qu'elles étaient femmes, étaient moins compétentes ou moins puissantes que les hommes. Son expérience lui prouvait tout le contraire, Cersei tout particulièrement. Il ne connaissait aucune femme plus compétente, redoutable et déterminée que son épouse et sœur.
- A vous entendre, la corruption est l'une de ses armes privilégiées. Si vous avez des preuves de ce que vous avancez, ce sera pour nous un véritable avantage. Les tentatives de corruption font partie des délits qui sont le plus condamnés lorsqu'ils sont révélés au tribunal.
Jaime continua d'écouter les idées de sa cliente, s'apercevant avec une certaine satisfaction qu'elle savait précisément ce qu'elle désirait, et par quel moyen l'obtenir. Ce qui leur faisait gagner beaucoup de temps, et lui faisait gagner une véritable estime auprès de Jaime. Même si, bien sûr, il n'aurait quoiqu'il en soit guère pu refuser facilement de refuser de la défendre.
- Pour ce qui est de sa peine, je peux plaider en faveur de votre idée, ce qui là aussi ne peut que vous donner une image positive auprès des membres du jury. Ce sera néanmoins au juge d'en décider.
Et il était persuadé que Cersei trouverait l'idée amusante. Mieux, qu'elle s'en délecterait. Car s'il connaissait sa soeur aussi bien qu'il le pensait, Jaime était prêt à affirmer qu'elle serait uniquement capable d'éprouver du mépris pour un homme tel que Nolan Sorrento. Car il était, sur bien des aspects, un adversaire potentiel pour elle et ses jeux de pouvoirs.
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Backlash ((Jaime x Padmé))
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