N’y va pas. Ta conscience, comme bien souvent, prend la voix de Tina. Mais tu ne parviens pas à l’écouter, pas cette fois. Elle se désespère, et tu le sais, de ne pas te voir aller mieux. Tu le discerne dans toutes les pensées qu’elle ne sait pas te cacher, il y a à la fois de l’inquiétude et de l’exaspération, de l’impuissance. Elle qui a toujours été là pour toi, qui t’a soutenue contre vents et marées après la mort de vos parents, se retrouve impuissante face à ta détresse. Vous avez survécu à tant d’épreuves, elle ne comprenne pas qu’une « simple peine de cœur » te brise à ce point. Elle ne peut pas savoir, et tu as beau lui dire que ton cœur est en morceau, elle ne peut se figurer la douleur très concrète que chaque minute passée loin de lui suscite en toi… Parfois, elle fait des efforts, souvent elle perd patience. Tu peux la comprendre. Tu ne manges plus ou à peine, tu ne vas plus travailler… et tu sais qu’au MACUSA, elle doit sans doute s’efforcer de justifier ton absence de toutes les manières possibles pour ne pas compromettre ta place. Tu sais les efforts qu’elle fournit, mais ils sont vains… et tu voudrais tant qu’elle comprenne ! Comment peut-elle ne pas comprendre, d’ailleurs ? Elle aussi souffre, même si elle fait passer cette douleur au second degré pour ne pas t’affecter. Tu sais pertinemment que la distance qui la sépare de Newt est une épreuve pour elle… mais elle a toujours été la plus pragmatique… Qui a besoin d’un homme, n’est-ce pas ? Après tout, vous êtes là l’une pour l’autre…. mais tu as besoin d’un homme. Non, de cet homme, l’homme de ta vie. Et tu dois le retrouver.
Alors oui, cet article de journal, que ta sœur aurait sans doute voulu que tu ne découvres jamais, a achevé de te convaincre… Tu attendais un signe, désespérément, non, tu attendais une excuse. Combien de fois as-tu songé à venir frapper à sa porte ? Comme ça, pour rien, juste pour le voir… mais tu as résisté. Cette fois, néanmoins, la tentation est beaucoup trop forte. Un article de journal qui vante le succès d’une boulangerie de quartier au nom familier. Cette fois, tu ne peux résister… Tant pis pour Tina et ses avertissements éclairés.
Alors tu es allée à l’adresse indiquée, et tu as été éblouie de constater qu’à l’extérieur, il y avait la queue, une masse pressée de découvrir les « meilleurs pains de tout New Yotk », selon l’article élogieux. Ton projet est simple : te fondre parmi la masse des clients et juste… le voir. Tu ne feras pas de mal, n’est-ce pas ? Il ne te reconnaîtra pas, après tout. Tu as juste besoin de le voir pour t’assurer qu’il va bien, pour être certaine qu’il est heureux… Tu te dis que s’il l’est, tu le seras forcément davantage, toi aussi. Alors tu es décidée… Tu te faufiles dans la queue et tu attends de pouvoir rentrer dans la boutique bondée.
Ton regard détail chaque article proposé et leur forme familière. Ici, un main qui ressemblerait à s’y méprendre à un éruptif, là, des raisins secs en guise d’yeux, est-ce que ce ne serait pas des niffleurs. Ton cœur s’emballe… Si ses créations sont la réminiscences de souvenirs pas tout à fait enfouis, alors. Alors c’est une raison de plus pour rebrousser chemin. Tu chasses la voix de Tina une bonne fois pour toutes, parce qu’elle se laisse totalement oublier au profit d’une autre. Une voix rieuse, joviale, si familière.
"Où allez-vous chercher toutes ces idées, monsieur Kowalski ?" demande une cliente émerveillée.
Ton regard n’est plus capable de voir qui que ce soit d’autre tandis que tu l’observes au comptoir, dans son élément, si heureux de faire ce qu’il a toujours aimé plus que tout au monde. Tu devrais te contenter de ça, n’est-ce pas. Il est là, il est heureux, c’est ce dont tu voulais avoir le cœur net, pas vrai ? Non, pas seulement. En pensée, tu le supplie de lever les yeux et de croiser ton regard.
Dans un premier temps, il semble… intrigué… Tu te rapproches doucement, et tu le ressens… Ce n’est pas la conscience concrète de tout ce que vous avez partagé, mais tu le ressens dans ses pensées… Il sait qui tu es, il te reconnaît. Ton cœur bat à un train fou tandis que tes lèvres s’étirent en un sourire que tu es tout bonnement incapable de contenir.
La solitude de ses nuits lui fit comprendre que quelque chose clochait. Happé par la frénésie de ses journées à la boulangerie, il n’avait pas le temps de penser à autre chose qu’au bon fonctionnement de sa boutique et à satisfaire chacun de ses clients. Malgré la fatigue, une fois qu’il rentrait chez lui, il y avait cette sorte de pression dans sa cervelle qui se manifestait. Son subconscient envoyait régulièrement à Jacob des messages qu’il ne parvenait pas à déchiffrer. Cette sensation était née le jour où il avait croisé ce type qui l’avait bousculé à la sortie de l’usine et qui avait laissé une valise remplie de coquilles d’oeuf en argent à ses pieds. Il savait qu’il l’avait vu quelque part, Jacob en était profondément convaincu, mais impossible de mettre le doigt dessus ou de savoir où ! C’était comme s’il avait son nom constamment sur le bout de la langue, mais que son cerveau refusait de lui donner la réponse en laissant ce vide flotter dans sa mémoire quand Jacob tentait de remonter le fil pour savoir d’où ce type sortait. Cette sensation de déjà-vu s’était poursuivie à l’ouverture de la boutique lors de la création de ses premières œuvres culinaires. Il ne savait pas d’où cela lui venait, mais en tout cas, il profitait de ce génie créatif pour montre l’étendue de ses compétences d’artisan à sa clientèle. Et Jacob avait bien fait : il savait dès le départ que sa boulangerie serait un succès, mais à ce point ? Jamais il n’y aurait cru ! Il ne remercierait jamais assez ce généreux bienfaiteur qui lui avait permis de réaliser ce rêve. La boulangerie était constamment pleine de monde, avec une queue à n’en plus finir et des ruptures de stock dès la fin de la matinée. Jacob avait été obligé d’engager des bras supplémentaires pour pallier ce succès qui défiait toute concurrence. Jamais il n’aurait pu être plus heureux qu’en cet instant. Mais il y avait toujours son cerveau qui lui jouait des tours, qui lui faisait comprendre que quelque chose, ou plutôt quelqu’un manquait à ce charmant tableau… Il avait beau creuser, la réponse ne vint jamais. De quoi le frustrer au plus haut point ! Il arriverait bien à mettre le doigt dessus un jour… enfin… Il l’espérait.
Et Jacob ne croyait pas si bien dire. Comme d’habitude, la journée démarrait sur les chapeaux de roue : la boulangerie n’avait même pas encore ouvert qu’il y avait déjà une pléthore de personnes qui attendait avec impatience dehors ! Tous disaient bonjour à Jacob qui leur rendait la pareille puis la machine se mit en marche avec frénésie. Mais cette journée différerait des autres avec l’arrivée de cette nouvelle cliente que Jacob n’avait malheureusement pas remarquée à cause du monde qui s’amassait dans la petite boutique. À ce rythme, il pensait même déjà à s’agrandir… Et alors qu’il répondait à cette cliente qui chantait les louanges de sa créativité sans limites, Jacob la vit enfin. Il sentait quelque chose le happer, l’envahir au point de créer une bulle dans laquelle seuls lui et cette femme, d’une beauté qu’il ne saurait qualifier, existaient. La sensation était agréable, extatique. Était-ce cela le coup de foudre dont tout le monde parlait ? Pourtant, Jacob sentait qu’il y avait quelque chose de plus profond là-dedans. Un sentiment, une émotion plus ancrée en lui, car elle avait eu le temps de se développer sur plusieurs semaines, voire des mois entiers. C’est cette recherche dans sa mémoire qui lui donnait cet air intrigué et curieux, car il sentait bien que cette femme le dévisageait pour une raison particulière : elle le connaissait. Lui aussi… ? En tout cas, il avait la même impression de déjà vue avec Queenie qu’avec Newt devant l’usine. Mais à la différence du magizoologiste, un verrou psychique sautait en présence de la jeune femme puisque celle-ci s’attardait et s’approchait de Jacob et lui laissait l’occasion de chercher plus longtemps pour la remettre. Des souvenirs lui revenaient par bribes. Il se touchait d’ailleurs le cou par réflexe quand celui avec le Murlap lui revenait. L’image de la sorcière devenait plus claire dans son esprit à mesure qu’elle s’avançait vers lui dans cette bulle où le temps s’était clairement arrêté. Elle éveillait en lui des choses plus intimes et plus enfouies, comme l’amour qu’il avait ressenti pour elle avant qu’on ne lui jette le sort d’oubliette. Cette magie était efficace pour les souvenirs, mais pas pour les sensations et les émois qui eux subsistaient éternellement. Si le cœur de Queenie battait à la chamade, celui de Jacob était sur le point d’imploser dans sa poitrine à cause de la force de ses sentiments qui resurgissait avec la même violence qu’un volcan en éruption. Pour autant, des zones d’ombres persistaient encore autour du souvenir de Queenie, sans l’empêcher d’apprécier la saveur du moment. Il n’était donc pas bien sûr de savoir à qu’il s’adressait, même si elle connaissait son prénom. Et malgré tout, lui non plus n’arrivait pas à contenir son sourire ébahi, presque niais, car amoureux. Et puisqu’il ne comptait pas rester là, à la regarder en chien de faïence pendant une éternité, il décidait de se lancer, même s’il n’était pas très sûr de ce qu’il avançait : un nom lui était revenu en mémoire. Tant pis s’il se trompait d’interlocutrice. « Euhm… Quee… Queenie ? » Et sans qu’il ne comprenne pourquoi, un souvenir explosait en feu d’artifice dans son esprit : celui de leur première rencontre dans l’appartement que la jeune femme partageait autrefois avec Tina. Il se rappelait tout, en détail, au sujet de ce moment de vie tandis que le reste restait pour le moment extrêmement flou. « Oui ! Oui, oui, oui ! Queenie! C’est toi ! » Il avait laissé exploser sa joie au travers de ce sourire immense qui fendait son visage. Et puisque Jacob était une personne spontanée, malgré le monde, malgré l’attitude professionnelle qu’il n’avait pas le choix de garder au sein de sa boutique pour ne pas ébrécher sa crédibilité, il fit le tour de son comptoir de caisse pour la rejoindre et la prendre dans ses bras et la serrer de toutes ses forces. Tirant profit du fait d’être un peu plus petit qu’elle, il ne manquait pas de blottir sa tête contre son épaule et d’humer son parfum aux notes douces, délicates et rafraichissantes qui éveillaient davantage de souvenirs, certes flous, mais Jacob savait qu’avec le temps, ils deviendraient plus clairs. Il profitait du bref moment de silence pour entrer en communion avec toutes les émotions fortes qui l’assaillaient et ne faire qu’un avec elles avant de finalement se décider à contrecœur de se détacher lentement de Queenie pour pouvoir la regarder. « Je… Je suis désolé de pas t’avoir reconnu tout de suite… Je crois que je me suis pris un coup sur la tête il y a… Je sais pas… Peut-être plusieurs semaines… ? J’ai pas encore récupéré toute ma mémoire, mais toi… impossible de t’oublier complètement. » Il laissait échapper un rire heureux, les yeux remplis d’amour pour elle.
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Lun 21 Mar - 11:52
Never let me go
feat Jacob Kowalski
Tu es comme en suspens, quelque part perdue dans le temps, à mi-chemin entre ce monde et un autre que tu ne connaissais pas avant de le connaître. Ta vie et ton destin tout entier semblent en cet instant suspendus à cette simple question : est-ce qu’il sera capable de te reconnaître ? De tout ton cœur, tu pries pour que ce soit le cas. Tu prétendais ne vouloir que le revoir, mais si, en cet instant, il ne devait plus savoir rien de toi, ton cœur déjà malmené ne le supporterait certainement pas… Mais il te regarde, vos yeux se rencontrent une nouvelle fois, et tu le saisis immédiatement, ce quelque chose qui n’appartient qu’à vous, et qui vous avait déjà bouleversé lors de votre première rencontre. Il sait qui tu es, parce que, en réalité, vous vous reconnaîtriez dans n’importe quelles circonstances. Mémoires altérées ou non, comme deux âmes qui s’aiment se rencontrent toujours.
Il est hésitant, mais c’est bien ton nom qu’il finit par prononcer, et à cet instant-là, les battements de ton cœur s’emballent si fort que tu as le sentiment qu’ils ne seront plus jamais capables de reprendre un rythme normal. Ton sourire et si large qu’il te dévore le visage. Tu voudrais dissoudre le monde sous le seul effet de ton bonheur pour qu’il n’y est plus que toi et lui… Il t’a reconnu, et ton monde est à nouveau dans l’ordre. Tu peux lire dans ses pensées ces événements flous sur lesquels il ne sait pas remettre le doigt, mais aussi la limpidité d’autres souvenirs qui lui reviennent avec force et sans ombre, parce que ces souvenirs vous appartiennent, et qu’ils sont les plus heureux que vous pouviez vivre.
Sa joie est communicative, elle enveloppe ton cœur d’un baume de bonheur indescriptible. Tu le retrouves comme tu l’as toujours le plus aimé, enthousiaste, heureux, si heureux… Et si amoureux, aussi… Jamais tu ne sauras vraiment ce que tu as bien pu faire, au monde, pour mériter une telle dévotion de sa part, un amour si pur et si profond, ce que tu sais en revanche, c’est qu’il est entièrement partagé… Tous tes doutes, toutes tes craintes, la douleur, tout ce qui t’avait si terriblement fait mal en son absence, tout ça ne semble avoir jamais existé. Rien n’a jamais existé en dehors de vous. Rien n’existera jamais en dehors de vous.
Les larmes qui coulent le long de ton visage sont des larmes de bonheur quand il abandonne tout pour venir te prendre dans ses bras. Toi aussi, tu le serres aussi fort que tu le peux, comme pour t’assurer qu’il ne t’échappera plus jamais, cette fois. Tu viens glisser une main dans ses cheveux, savoure le fait de le sentir là, tout contre toi. Enfin… dorénavant, tu es certaine que plus rien ne saura jamais vous atteindre. Tu ne sais pas combien de temps s’écoule, tu t’en moques, tu serais prête à le garder dans tes bras éternellement… Heureuse, si heureuse de l’avoir à tes côtés. Et tu ne le laissera plus jamais t’échapper. Peu importe la loi, tu t’en moques…
"Ne t’excuse pas... ne t’excuse de rien, tu sais qui je suis, c’est le principal." Tu oublies tout, tu oublies que le monde n’a pas cessé de tourner sous prétexte que le temps a l’air de s’être arrêté pour vous. Tu approches ton visage du sien, et tu l’embrasses à présent comme si ta vie en dépendait. "J’ai eu tellement peur de te perdre, Jacob", souffles-tu contre ses lèvres. "Je ne te laisserai plus jamais partir." Ta voix tremble, mais trahit dans le même temps une détermination à toute épreuve, que rien ne saurait ébranler. "Je te rendrais tous les souvenirs qui te manquent, je te le promets." Tu t’écartes légèrement, prends conscience de ce qui vous entoure. "Je devrais peut-être te laisser travailler… ?"
Dans les bras de Queenie, Jacob se sentit enfin complet. Il n’avait peut-être pas tous ces souvenirs, mais pour le moment, il s’en moquait pas mal. Il sentait enfin le vide en lui, cette déchirure douloureuse, se refermer maintenant qu’il avait la femme qu’il avait tant cherchée dans les tréfonds de sa mémoire contre lui. Désormais réunis, Queenie et Jacob se créeraient d’autres souvenirs. Des meilleurs. Des plus beaux. Des plus heureux. Ils avaient toute la vie devant eux. Rien ne les obligeait à précipiter les choses. Il était farouchement persuadé que cette nouvelle existence aux côtés de la femme qu’il aimait ferait remonter ses souvenirs enfouis un jour ou l’autre. Le bonheur ne pouvait qu’appeler le bonheur de toute manière et tous les moments qu’il avait vécu avec elle étaient de cet ordre. Deux de ses sens l’aidaient beaucoup à reprendre pied aux côtés de Queenie. Le monde cessait d’exister autour d’eux. Le temps s’était arrêté. Jacob eut la sensation d’être pris au piège dans une bulle temporelle où seuls lui et sa belle subsistaient, mais il se fit otage volontaire. Loin du tumulte de l’univers, il se réappropriait cette femme d’une part grâce à son parfum délicat. Ayant la tête dans son cou, il ne pouvait décidément pas le manquer. Il était subtil, fin. Des senteurs florales s’en dégageaient, l’odeur de tête lui rappelant une prairie fleurie au sommet des montagnes en plein été. Il se voyait allongé dans l’herbe sauvage de l’une de ses plaines avec Queenie emmitouflée dans ses bras après un pique-nique agréable — un rêve s’égrenant dans les pensées du boulanger que l’occlumens lirait à tous les coups. Le soleil l’aveuglait, lui brulait la peau, une douleur bien futile face aux douces caresses réconfortantes infligées par ses rayons. C’était ce que la chaleur naturelle de Queenie lui évoquait à cet instant, une lumière qui emportait tout avec elle et rendant précieuse chaque second passée dans son halo. Sans elle, il était cette fleur qui fanait en silence, se pliant aux affres du temps lorsque l’orage inondait de sa triste pluie la plaine qu’était son cœur. Le parfum de la jeune femme l’ensorcelait avec la même force et la même vigueur que lors de leur première rencontre. Il avait su dès l’instant où il l’avait vu qu’il voulait faire sa vie avec elle — la première pensée qui avait émergé dans sa cervelle. Jacob savait ce que les hommes pensaient de Queenie la première fois qu’ils la voyaient. Elle aussi. Mais cette idée lubrique avait toujours été reléguée au second plan, comme aujourd’hui. L’amour emportait tout au point de supplanter le désir. L’embrun naturel de Queenie était l’essence attisant la flamme qui permettait tout simplement à Jacob de vivre — sans elle, il n’était rien. Pas même un grain de sable. Un atome vide de sens dans l’immensité de l’univers. Queenie avait permis à Jacob de rayonner, de se révéler à lui-même. Tout ce que Jacob entreprenait dans sa vie, c’était pour elle, et uniquement elle.
Le toucher l’aidait également à se complaire dans cet amour infini. Tendre, il laissait sa main se faufiler contre sa joue, pour la caresser. Il pensait connaître la meilleure des sensations en retrouvant ce contact, mais rien ne valait le ras de marée de frissons qui l’emportait au loin lorsque Queenie l’embrassait enfin. Jacob avait l’impression d’être enveloppé dans du coton, que plus rien désormais ne pouvait l’atteindre. Il avait même l’impression que ses côtes étaient à deux doigts de céder à cause de ce cœur qui battait si fort au point de vouloir s’échapper de sa cage thoracique. Son autre main joignait la joue libre de Queenie lorsqu’il prolongeait ce baiser plus qu’agréable. Il aurait pu rester une éternité ainsi. Le bonheur vivait entre les bras de Queenie, à quoi bon le quitté. « Je suis là. Je bouge plus. »soufflait-il contre ses lèvres à elle lorsqu’elle exprimait sa crainte de l’avoir perdu. Et même si Jacob n’avait jamais retrouvé ses souvenirs, il était persuadé que Queenie aurait réussi à le faire retomber amoureux d’elle. Comment ne pas succomber pour une femme aussi délicieuse en tout point qu’elle ? Un sourire extasié se dessinait joliment sur ses lèvres quand Queenie décrétait qu’elle ne le laisserait plus jamais partir. Et même si un jour elle le souhaitait, il ne la laisserait pas faire : plus jamais il ne voulait se retrouver loin d’elle. Elle était l’oxygène dont il avait cruellement besoin en toute circonstance. « Et même si je les retrouve pas, je m’en fiche Queenie. Parce qu’on s’en créera des beaux, des nouveaux. Des meilleurs même. Tu restes avec moi. » Il laissait cette phrase mourir dans un souffle chaud contre ses lèvres, ne pouvant résister à l’envie de l’embrasser à nouveau, plus épris, plus fougueux cette fois-ci. Il eut un léger pincement au cœur quand il la sentait s’éloigner. Le monde se remit en marche autour d’eux. Si l’instant avait duré une éternité pour lui, pour son plus grand bonheur, il n’avait pris place que quelques minutes dans le monde réel.
Jusqu’ici, il ne s’était nullement préoccupé des regards des clients soit attendris, soit agacés de voir que leur prise de commande prenait du retard à cause des épanchements du boulanger. Peut-être le jalousait-on un peu en voyant qu’il était aussi heureux en amour que professionnellement parlant. À la question de sa bien-aimée, il fit non de la tête, laissant même échapper un léger rire. « Je viens de te retrouver et tu crois vraiment que je vais retourner au travail normalement après ça ? Je te lâche plus. Tu vas m’avoir sur le dos toute la journée Queenie. » Sa gausse était plus franche. Il lui volait un énième baiser avant de lui faire signe de l’attendre deux secondes le temps qu’il se rende dans l’arrière-boutique. Il informa ses apprentis et son second boulanger qu’exceptionnellement, il prenait sa journée. Personne ne trouvait rien à redire là-dessus comme c’était sa boutique et que Jacob n’avait pas pris ne serait-ce qu’une journée de congé depuis qu’il avait ouvert. Il prenait rarement des pauses également. Les employés étaient simplement étonnés de cette soudaine prise de décision et lui souhaitèrent bon vent. Jacob rejoignait Queenie après s’être débarrassé de son tablier et avoir enfilé son manteau. Il sortait de la boutique main dans la main avec son amoureuse. « Je connais un salon de thé qui fait d’excellentes pâtisseries dans le coin. On pourrait s’y poser pour discuter tranquillement. Tu dois avoir en plus une tonne de choses à me dire si tu dois me faire retrouver la mémoire. » Il lui adressait un sourire doux et amoureux dont lui seul avait le secret. Au bras de Queenie, il s’enfonçait dans une artère bondée de la ville.
Made by Neon Demon
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Ven 29 Avr - 12:09
Never let me go
feat Jacob Kowalski
Il est là, oui, est plus jamais il n'ira où que ce soit. Tu laisses ces mots te pénétrer et tu les conserves précieusement. Quoi qu'il advienne dorénavant, tu t'en fais la promesse plus que solennelle : tu te fiches royalement de cette loi absurde qui ne cautionne pas des idylles telle que la vôtre, tu te fiches de leçons de morale de Tina, tu te fiches de te compromettre dans l'illégalité la plus totale au nom du pur bonheur de sentir Jacob entre tes bras. Plus rien au monde n'importe à présent en dehors de lui, et rien au monde ne vous séparera plus jamais... Si les circonstances, des règles improbables et même une pluie qui aurait dû le rendre amnésique n'ont pas été capable de vous désunir, alors rien, absolument rien ne le pourra.
Ton sourire s'élargit quand Jacob te fait la promesse de tous les souvenirs communs que vous allez pouvoir construire, au-delà de ceux qu'il a perdus. Tu te satisferas bien, toi aussi, de ne pas laisser le passé entacher le présent. Tout ce qui compte, pour toi, c'est qu'il soit ici avec toi, et nulle part ailleurs. Peu importe ce que la vie vous réservera dorénavant, tu es prête à y faire face, sereine et vaillante, parce que Jacob sera toujours dans ton sillage, et tout ce que vous façonnerez ensemble dans l'avenir sera parfait, parce que Jacob est parfait. Parfait pour toi. Bon sang, ce que tu l'aimes. Continuer de le chérir à distance avait été une torture, mais tu réalises à présent à quel point tu l'aimes encore plus fort que tu ne l'imaginais. Chacune de ses pensées te submerge d'un nouveau flot d'amour, et c'est à peu près plus puissant que tout ce que tu pourrais bien expérimenter au monde.
Tu aurais cependant compris qu'il ne lâche pas d'un coup d'un seul toutes ses obligations professionnelles pour toi - même si, bon, quand même, tu veux passer en priorité. Tu sais à quel point cette boulangerie lui tient à coeur, et tu es si heureuse, d'ailleurs, qu'il ait pu réaliser son rêve. Si quelqu'un mérite d'être pleinement heureux, c'est définitivement lui... mais égoïstement, tu as envie de penser que son bonheur n'aurait jamais été complet s'il ne t'avait pas retrouvée. Présomptueux de ta part ? Tu as conscience de l'être en effet, mais c'est, quelque part, plus fort que toi. Tout ce qui vous arrive est dans tous les cas plus fort que vous, quelque chose de puissant, de transcendant, et qui échappe à absolument tout, y compris à la raison... et Merlin que ça peut être grisant. Il te confirme qu'il ne risque pas de travailler de sitôt alors qu'il t'a enfin retrouvée, et tu savoures cette réponse à sa juste valeur.
"Je veux t'avoir sur le dos toute ma vie, Jacob", tu réponds avec certitude quand il affirme que maintenant qu'il t'a retrouvée, il veut t'avoir sur le dos toute la journée. Il ne faut pas t'en demander plus, en l'occurrence.
Chaque minute, chaque seconde même que tu passeras à présent sans lui sera une seconde gâchée. Tu le sais parce que tu en as déjà tant perdues. Des milliers et milliers de secondes bêtement gâchées quand tu aurais tout simplement pu être à ses côtés. Tu n'as aucune intention de répéter cette erreur, sous aucun prétexte. Tu le laisses faire quand il s'éclipse dans l'arrière boutique et tu adresses un sourire rayonnant aux clients alentours, même à ceux qui te regardent de travers, sans doute incommodée par la distraction que tu représentes pour leur boulanger. Toi, tu t'en fiches. Rien, absolument rien au monde ne serait susceptible d'entamer ta bonne humeur.
Tu te laisses entraîner à l'extérieur avec lui, serre sa main aussi fort que tu le peux dans la sienne, savourant sa présence, soucieuse de ne pas le voir t'échapper. Tu sais que pour ce simple geste innocent, tu pourrais risquer gros, et Jacob aussi. Mais en cet instant, tu fais le choix de ne surtout pas y penser.
"Dis-moi ce dont tu te souviens, et je comblerai les vides", tu fais avec douceur, songeant que c'est le rôle que tu veux te donner dans tous les aspects de sa vie. Jamais plus elle ne sera vide, car tu l'empliras éternellement de ta présence.
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