(terminé) Enjoy your freedom 'til you can (Hannibal)

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Enjoy your freedom 'til you can

feat Hannibal Lecter

Du mieux que tu le peux, tu tentes d'ignorer les battements désordonnés de ton coeur qui sont comme autant d'avertissements de ne surtout pas faire un pas de plus. Tu le sais, ce que tu fais, c'est pénétrer dans la gueule du loup, ni plus ni moins. Ce n'est pas une nouveauté de ta part, bien sûr, si vraiment c'était quelque chose qui te dérangeait outre mesure, ta carrière aurait été bien différente, n'est-ce pas ?

Mais cette fois est différente malgré tout... Tu sais très précisément à qui tu as affaire, et également combien il pourrait être simple pour lui, au nom de son seul divertissement, de te rompre le cou. Et si tu ne sortais jamais de ce cabinet psychiatrique ? Non, Freddie... peu importe les circonstances, tu sais que cette confrontation est inévitable : alors autant être celle qui en établira les termes, n'est-ce pas ?

Tu as donc pris rendez-vous dans le cabinet du docteur Lecter. Sa seule voix a suffi à te faire frissonner au téléphone, mais tu resteras inflexible : tu tentes de garder une chose à l'esprit, et c'est que tu as le pouvoir sur la conversation, il doit forcément le savoir. Bien sûr, tu n'as pas donné ton vrai nom au téléphone, et tu as modifié ta voix par précaution.

Et donc, sur les coups de dix-huit heures, ponctuelle comme tu sais qu'il attendra de toi que tu le sois, tu attends dans sa salle d'attente. Tu restes attentive à chaque détail, et tu remarques que cet endroit ressemble à s'y méprendre à son ancien cabinet... c'est déroutant, et ça te donne l'impression de te retrouver des années en arrière, quand tu étais venue le consulter dans l'espoir d'obtenir des informations plus spécifiques au sujet de Will Graham... Tant de choses ont changé depuis.

Finalement, la porte s'ouvre, d'instinct, tu te lèves de ta place, et tu le reconnais aussitôt. Allez Freddie, aie l'air sûre de toi, et surtout, tâche de rester en vie.

"Bonsoir docteur Lecter." Tu restes à une distance respectueuse de lui - plus pour ta sécurité qu'autre chose, quand même. "Pas de micro, cette fois, vous pouvez vérifier", tu ajoutes en tendant ton sac à main dans sa direction pour qu'il puisse en observer l'intérieur.

Tu es sincère... tu sais que ce n'est pas en l'interrogeant que tu obtiendras ce que tu veux. Tu sais aussi que tu ne peux pas rivaliser d'intelligence avec lui, alors tu dois la jouer fine.

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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De ces figures familières d'un passé qui devait le poursuivre quoi qu'il arrive, il en est quelques-uns qu'il attendait sans que ce soit néanmoins avec une vive impatience. Disons plutôt avec une légitime curiosité, et une volonté ferme de réparer des erreurs qui n'avaient pas eu l'occasion de l'être par le passé. La survie de Freddie Lounds était, sans conteste possible, de ces torts que ces nouvelles circonstances devaient l'inviter à réparer si leurs chemins devaient se recroiser.

Revoir cette femme ne fait l'objet d'aucune forme d'impatience, mais à mesure que le sort a placé sur son chemin multitude d'anciens acteurs de son passé qu'il ne pensait plus jamais revoir, il a songé à l'éventualité de son retour, qui était de ceux qu'il souhaitait le moins, en bonne position avec celui de Jack (encore que, le temps passant, il commencerait presque à espérer le retour de Jack dans sa vie, ne serait-ce que pour apporter une conclusion légèrement plus satisfaisante à ce qui n'en avait pas véritablement eu). Freddie Lounds est donc de retour, et Hannibal doit accepter la désagréable contrariété qu'elle soit sa patiente de dix-sept heures trente, empiétant par conséquent sur d'autres rendez-vous qui serez autrement plus utile.

De même qu'il s'agace qu'elle vienne le trouver et non l'inverse... Il ne laisse cependant, et comme à son habitude, rien paraître au moment de poser son regard sur elle. Il fait le constat qu'elle porte sur elle la peur mieux que sa chevelure criarde, et cela le conforte dans l'intuition que Freddie a l'intention d'y aller au bluff, ce qui laisse, par conséquent, à Hannibal la possibilité de prendre l'ascendant sur elle. Elle est là parce qu'elle ne pouvait pas s'empêcher de venir, mais elle est là sans plan véritable autre que celui de le confronter, et qui sait, peut-être de l'intimider. Aucune de ces options ne sera efficace, il y veillera.

"Vous auriez donc gagné en intégrité journalistique ?" reprend Hannibal en toisant Freddie d'un regard sceptique quand elle affirme que cette fois, elle n'a pas l'intention d'enregistrer leur conversation, en référence à leur première rencontre, où elle s'était sans doute estimée très maline de chercher à lui soutirer des informations sur un de ses patients (et quel patient). Il prend tout de même le temps d'observer le contenu de son sac. Il y découvre notamment son téléphone portable, qu'il prend le soin d'éteindre et de confisquer pour la peine, simple question de précaution.

Ce n'est qu'une fois ceci fait qu'il invite Freddie à le rejoindre à l'intérieur de son cabinet, referme la porte derrière eux et suggère à la journaliste sans scrupule de prendre place sur le fauteuil qu'il réserve d'ordinaire à ses patients.

"Si vous n'êtes pas ici à des fins journalistiques, dois-je en déduire que vous êtes ici pour une consultation ?" suggère-t-il sans y croire bien sûr.

Alors que son regard la sonde de la même manière que s'il la passait au rayon X, ses intentions lui paraissent particulièrement claires, il veut cependant qu'elle les formule directement. A ce stade, il estime superflus ces faux-semblants qui n'ont plus vraiment nécessaires à l'heure où ils savent pertinemment la véritable nature de l'autre. Et Hannibal est tenté de penser que celle de Freddie Lounds n'est pas beaucoup plus glorieuse que la sienne propre.

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feat Hannibal Lecter

Tu ne réponds pas au moment où ton interlocuteur remet en cause ton intégrité journalistique que tu sais souvent remise en question. La vérité, c'est que tu considères, pour ta part, que la notion d'intégrité journalistique est surfaite et qu'on devrait y accorder moins de valeur que ce que font la plupart. En ce qui te concerne, tu préfères avoir été au plus près du scandale et t'être compromise dans le processus que d'avoir effleuré le scoop sans pour autant le saisir parce que tu n'aurais pas su aller jusqu'au bout de tes idées. Que cela déplaise autour de toi, tu en as pris ton parti. Fort heureusement, tu n'attends pas après l'approbation des autres, sinon tu n'irais nulle part. S'il faut noter une seule différence tout de même, un seul élément qui mérite malgré tout que l'on s'y attarde un minimum, tu sais que tu pourrais avoir tendance à commettre des erreurs du fait de ta persévérance que beaucoup trouvent affligeante.

Ceci dit, tu trouves que remettre en questions tes torts qui seraient d'ordre moral quand on est soi-même un tueur en série mangeur de chair humaine, c'est tout de même sacrément ironique. Et ce n'est pas comme s'il pouvait le nier. Vous savez tous deux quel genre d'homme il est, et à choisir, tu préfères être une fouineuse accomplie qui va dénicher les scoops au mépris de sa propre sécurité en employant des méthodes parfaitement déloyales que d'être une véritable criminelle...

"Estimez-vous que j'en ai besoin, docteur ?" tu demandes quand ton interlocuteur est là pour une consultation.

Le calme dont il sait faire preuve en ta présence te fait froid dans le dos mais tu fais de ton mieux pour l'ignorer. Ce n'est pas le moment de perdre la face, ce n'est pas le moment de te mettre dans tous tes états : non, c'est le moment de garder la tête haute et d'aller au bout de tes investigations.

"J'ai des questions à vous poser dans le cadre de l'écriture d'un article. Je pense que votre témoignage sera... édifiant."

Tu pourrais tout aussi frontalement répertorier les différents meurtres dont tu le sais coupable et le placer devant le fait accompli, mais chaque chose en son temps.

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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"Probablement plus que beaucoup d'autres", répond posément Hannibal quand Freddie lui demande s'il estime qu'elle a besoin d'une thérapie.

A ses yeux, ça ne fait pas le moindre doute, et ce ne serait pas une tare en soi. Accepter le soutien d'un psychiatre, même si beaucoup y sont réfractaires, c'est aussi une manière intelligente de se libérer de ses traumas, ou de libérer ses compétences enfouies. Ce n'est pas un tort et ce n'est pas dit comme une insulte. Mais oui, en effet, Hannibal est convaincu du fait qu'en s'installant dans son cabinet, sur son fauteuil, il y aurait sans doute beaucoup à découvrir, à dénouer. Cela dit, si un jour Hannibal doit découvrir ce qu'il y a dans la tête de l'insupportable Freddie, ce sera après avoir tranché son crâne en deux, et certainement pas en deux.

"Je me vois difficilement accepter de contribuer à quoi que ce soit qui ait trait à TattleCrime, j'ai déjà eu l'occasion de constater la qualité de vos articles, et vous savez bien qu'elle ne correspond à aucun de mes standards."

C'est le cas, bien évidemment. Et pourtant, cela ne l'a pas empêché, malgré tout, de suivre assidument chaque publication du blog tenu par Freddie. En partie par ego, bien sûr, afin de se tenir informé de tous les articles qui paraissaient à son sujet quand il se faisait connaître sous le nom du tueur de Chesapeake, et aussi parce que Freddie, tout agaçante fut-elle, avait le mérite de bien souvent dénicher des informations dont même la police ne disposait pas elle-même.

Alors oui, il a été un lecteur assidu de ses articles, mais cela ne l'empêchera pas de veiller au grain afin de s'assurer que son nom n'y apparaisse surtout pas. Certes, il y aurait une manière radicale de mettre fin à sa carrière journalistique, et cela adviendra tôt ou tard, mais ici et maintenant, il est trop tôt encore, il doit comprendre les intentions plus concrètes de Freddie, et surtout savoir ce qu'elle aura pu raconter, et à qui. Suffisamment d'acteurs incommodants ont conscience de leur vraie nature, ils doivent se protéger. Car il n'est plus question que de lui, se protéger, c'est également protéger Will, et c'est un constat qui change la donne par bien des aspects pour lui.

"Mais vous ne parlez pas de donner mon opinion en tant que psychiatre, n'est-ce pas ? Vous avez parlé de témoignage. J'imagine par conséquent que votre article a trait à un sujet qui me concerne."

Son ton est calme, ce qu'il y a de plus posé. Mais il y a une lueur de menaces dans son regard. Il ne faudrait surtout pas que Freddie s'imagine bénéficier d'une quelconque impunité. Au contraire, plus que quiconque d'autre, elle est dans sa ligne de mire, et elle n'aura que peu de chances de s'en tirer indemnes. Aucune chance. Son destin est déjà scellé. Et sa curiosité ne la préservera pas de sa cruauté.

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Un sourire cynique étire tes lèvres quand Hannibal affirme que tu aurais sans doute besoin d'une thérapie plus encore que beaucoup d'autres. Ce n'est pas une chose que tu ignores, mais de la part de ton interlocuteur, tu n'y accorderas aucun crédit particulier. Par ailleurs, tu préfères largement te focaliser sur d'autres choses plutôt que là-dessus. S'il devait un jour te prendre l'envie de suivre une thérapie, il est évident que tu ne te fieras pas à l'expertise psychiatrique de ton interlocuteur. Il n'est pas question de toi dans tous les cas. Il n'est jamais question de toi, à bien y regarder. Il est constamment question, en revanche, de ceux sur qui tu jettes ton dévolu et sur lequel tu fais preuve d'un acharnement journalistique de haut vol.

Bien sûr, le docteur Lecter ne se montre pas très conciliant, et à la place, il observe qu'il préfère ne pas avoir affaire, de près ou de loin, à Tattlecrime. Tu le regardes avec un mélange d'amusement et d'irritation. Il est certain que vos standards sont aux antipodes, en effet, et c'est tant mieux parce que, vraiment, tu te garderas bien de partager le moindre standard avec un psychopathe cannibale.

"Pourtant j'ai cru comprendre que vous étiez un fervent lecteur de mes articles."

Mais comme toujours quand il est question de presse à scandale, on n'assume pas de la lire et on s'en abreuve. Dans ton cas, tu sais bien qui s'intéresse à TattleCrime : les meurtriers et les personnes obsédées par les meurtriers... Alors naturellement, Hannibal n'est pas seulement l'objet de tes investigations, il est tout naturellement l'un de tes lecteurs les plus assidus.

"Rien ne vous échappe", tu fais avec un fin sourire quand il observe que tu n'attends pas son opinion en tant que psychiatre, mais que tu veux en découvrir davantage sur une affaire qui le concerne. Bien sûr, il doit déjà savoir de quoi il retourne, il veut seulement l'entendre de ta bouche : c'est donc une nouvelle manière de s'approprier le dialogue et d'en prendre le contrôle, pas vrai ? Tu ne peux pas prétendre que tu ne t'en rends pas compte, parce que oui, tu t'en rends compte, mais tu penses avoir le dessus malgré tout, et ça en dépit des allures mesurées de ton interlocuteur qui, dans tous les cas, n'est pas capable d'autre chose. "J'aimerais parler avec vous du meurtre de Garret Jacob Hobbs."

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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"Les lire avec attention ne signifie pas que je les apprécie", répond simplement Hannibal, posément, au sujet des articles de Freddie.

C'est un fait, il l'a toujours lue infiniment. Freddie Lounds est une grande sensationnaliste, Freddie Lounds a le goût du scandale, et il faut savoir prendre l'emphase de ses textes avec une certaine distance, mais il doit lui reconnaître (mais pas à voix haute, bien sûr) qu'elle vise souvent juste. Elle a une trop bonne intuition, et bien souvent, elle est capable de livrer des informations que personne d'autre n'a su obtenir. Ca a été le cas de Jack Crawford et des grandes pontes du FBI. Alors oui, il l'avait lue assidument par le passé, et il recommencera... Du moins tant qu'elle sera capable d'écrire, car Hannibal ne lui en donnera pas l'opportunité pendant très, très longtemps.

Dans tous les cas, ce n'est pas du tout le sujet, vraiment pas. Freddie n'est pas ici par hasard, elle a une raison d'être là. Il lui a sans doute fallu du courage... beaucoup de courage ou de stupidité. Elle est venue le confronter, pour une raison ou pour une autre, et puisqu'elle n'a pas, à l'évidence, l'intention de devenir sa patiente, Hannibal veut savoir ce qui a motivé l'impétuosité de cette femme qui a cru qu'elle pourrait pénétrer impunément dans la gueule de loup et ne pas se faire dévorer. Bien sûr que non, c'est tout à fait impossible. Ainsi donc, elle aborde le sujet une bonne fois pour toutes. Il s'agit donc du meurtre de Garret Jacob Hobbs. Evidemment. Avant d'avoir eu vent de cette affaire, elle ne devait pas avoir conscience de sa présence en ces lieux. Que sait-elle de plus ? Sans doute sait-elle que Will et Abigail son présents ici également, et si ce n'est pas le cas, elle l'apprendra bien trop vite quoi qu'il en soit. Ce constat - déplaisant - se doit d'être pris avec des pincettes.

"Eh bien ? Je doute fort d'avoir plus à vous apprendre à sujet que ce que la police vous aura déjà appris - car je ne doute pas du fait que vous les ayez déjà harcelés de questions, n'est-ce pas ?" Il marque une pause. "De même que je suppose que vous avez d'ores et déjà une version très élaborée - et très probablement fausse de ce qui s'est passé dans ce même cabinet", reprend-t-il avec la plus grande attention.

Il ne se laissera pas intimider par les connaissances pour le moins dangereuses de Freddie. Mais il sait néanmoins qu'il doit les prendre au sérieux. De tous les acteurs de son passé, plus ou moins incommodant, qui pouvaient faire leur grand retour dans sa vie, Freddie Lounds est certainement la plus dangereuse. Le fait qu'elle n'ait pas encore abattu toutes ses cartes vis-à-vis de lui est également tout spécialement alarmant. Elle a un plan à l'esprit. Ou si ce n'est pas le cas, il s'élabore, lentement mais sûrement. Freddie est impulsive, mais elle est aussi intelligente, et elle peut se révéler particulièrement dangereuse. Elle n'aura aucune ingérence dans sa vie, il n'en est bien évidemment hors de question.

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Un léger rictus étire tes lèvres quand le sociopathe avéré qui se trouve en face de toi te fait remarquer que ce n'est pas parce qu'il lit tes articles qu'il les apprécie. Sans doute pas, mais tu penses que son discours est en partie mensonger. Tu as suffisamment étudié les criminels de son acabit en long, en large et en travers pour savoir au moins un peu ce qu'il en est. C'est de l'égotisme, c'est une volonté narcissique d'être vu et reconnu, et en ce sens, tu lui rends sans doute un fier service. C'est ce que l'on pourrait appeler la rançon de ton travail, et ce qui en constitue une majeure partie des dangers par la même occasion.

Tu ne commentes pas pour autant et tu préfères rentrer directement dans le vif du sujet, et le sujet est particulièrement brûlant puisqu'il est évidemment question de la mort de Garret Jacob Hobbs... Encore une fois. Celle-là même qui t'as remis sur la trace d'Hannibal Lecter, de Will Graham mais aussi d'Abigail Hobbs. Le monde est petit et si grand à la fois quand il est question de ce monde en particulier. Oui, tu es là pour cette raison précise, et tandis que tu rentres dans le vif du sujet, tu guettes une réaction particulière de la part de ton interlocuteur. Et bien sûr, comme il s'agit d'Hannibal Lecter, tu dois être en partie déçue, car sans surprise il ne laisse rien transparaître, ou le moins possible en tout cas tandis que tu t'exprimes sur ce sujet brûlant qui devrait naturellement le placer sur des charbons ardents s'il devait avoir le moindre scrupule, mais à quoi t'attendais-tu exactement ?

"J'ai fait mon travail", tu réponds posément quand Hannibal observe que tu as très probablement harcelé la police de questions - il te connaît bien. "Je ne suis pas convaincue qu'ils fassent le leur." Tu marques une pause. "La différence entre eux et moi, c'est que je vous connais. Tout comme je connais Will Graham et Abigail Hobbs. Je sais ce dont vous êtes capables." Tu marque une pause. "Vous voulez ma version ? Très bien. Vous et ce cher Will avez découvert la présence d'Abigail en ville et vous avez voulu vous l'accaparer. Vous avez certainement poussé la pauvre Abigail à tuer son propre père pour la rendre redevable de vous comme vous l'aviez fait avec Nick Boyle." Tu marques une pause. "Je suis seulement surprise que Garret Jacob Hobbs n'ait pas fini dans votre assiette, mais j'ai cru comprendre qu'il y avait des témoins à la scène."

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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Faire son travail peut avoir plus d'une signification en fonction de qui décide de prononcer ces mots. Venant de Freddie Lounds, Hannibal décide de n'y accorder qu'un crédit relatif. Ce que la jeune femme considère être son travail pourra être considéré par bien d'autres, et non sans raison, comme une très remarquable perte de temps et comme un affront direct à la décence et à l'éthique. Dans le vocabulaire de Freddie Lounds, le fait de "ne faire que son travail" se doit d'être très nuancé. Cependant, oui, il faut tout de même savoir s'inquiéter de ce qu'elle affirme, car son travail, quoi qu'on puisse en penser, cela a forcément un impact, d'une façon ou d'une autre, et ce n'est pas une chose qui doit être acceptée, pas alors que cette situation pourrait avoir un impact là-dessus. Pour ce qui est du travail de la police, Hannibal peut bien admettre qu'elle est clairement dépassée, et c'est une chose qui, bien sûr, arrange complètement le psychiatre.

Bien sûr, la vérité que souligne la prétendue journaliste à la chevelure flamboyante n'a rien d'une fausse vérité en soi : ce qu'elle dit est effectivement juste... en quelque sorte. Elle les connaît, et il ne peut pas prétendre. Elle a rencontré leurs perversions dans toutes leurs coutures les moins admirables. Elle sait de quoi ils sont capables. Et pas seulement lui. Abigail et Will également, et c'est ce qui rend cette situation plus houleuse, le choix qu'Hannibal a fait presque malgré lui, ne s'en rendant finalement compte que tardivement : il s'est trouvé une famille. Et il se doit de protéger cette famille, envers et contre tout, et peu importe les circonstances.

Il écoute la version de Freddie en la gratifiant de son attitude la plus détachée et indifférente qui puisse être. Freddie est une fouineuse de première classe, et elle est insupportable, mais elle est lucide, et elle a de la suite dans les idées. Sa version des faits n'a rien d'éloignée de la réalité. Cela ne veut pas dire qu'elle a raison sur tous les points. Mais sur un certain nombre de points, c'est certain.

"Des témoins que vous ne vous êtes sans doute pas privée d'interroger. Vous les estimerez sans doute plus fiables que mes réponses à vos questions."

Il en est convaincu, oui. Et il ne s'en inquiète pas, car il sait que Nick et Alex les couvriront, comme eux-mêmes les ont couverts, ils doivent en prendre leur parti.

"Qu'est-ce que vous avez l'intention de faire, exactement, Freddie ?" Il l'observe avec la plus grande attention. "Vous devez savoir que je ne vous laisserai pas entraver nos projets, qu'importe quels sont les vôtres", ajoute-t-il d'un ton où transparaît une menace qu'il ne cherche pas à nier ou éluder.

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L'impassibilité d'Hannibal Lecter a quelque chose de violemment clinique, froide, de quoi vous donner froid dans le dos quand vous prenez conscience de qui il est réellement. Comme tout bon sociopathe qui aura su parfaitement imiter les charmants usages de ses pairs, il peut donner le change quand il le décide, mais avec toi, tu as bien compris qu'il ne se donnera jamais cette peine, et tout naturellement, tu es loin d'en éprouver une quelconque satisfaction. En cet instant, il te fait peur, et tu redoutes qu'il sente cette peur sur toi comme un parfum trop tenace. Mais ça ne t'empêchera pas d'aller au bout de tes résolutions et de tes investigations, n'est-ce pas, Freddie ? Tu sais où se situe ton devoir, et si on t'estime opportuniste (ce que tu es effectivement), on ne pourra jamais remettre en question la rigueur dont tu sais faire preuve quand il doit être question d'obtenir la vérité que tu recherches tant, surtout si elle doit être sanglante. Face à son tempérament, tu fais donc de ton mieux pour rester, toi aussi, de marbre, mais on admettra que c'est évidemment plus facile à dire qu'à faire.

"J'aime multiplier les sources, c'est ce qu'on appelle un travail journalistique minutieux, vous savez, celui que vous me soupçonnez de ne pas faire ?" tu suggères avec une effronterie qui est peut-être de trop mais qui te rattrape toujours un peu quand on remet ton discours en question.

Oui, tu as interrogé plus d'un témoin, mais tu es loin d'avoir trouvé cela complètement concluant, tu aurais même eu tendance à trouver frustrant le résultat de tes investigations, car au final ne demeure que ton témoignage, et si tu le considères sans équivoque, tu devines qu'il ne suffira pas à convaincre pour autant. Autre monde, autres règles, ça tu l'as très vite compris aussi.

"Vous devinerez que dans ma position, j'ai tout intérêt à ne pas vous apprendre, à vous surtout, quelles sont mes intentions", tu répliques en tendant de modérer les tremblements dans ta voix qui trahissent autant ta crainte que ta détermination, en cet instant. "Est-ce que ce sont des menaces ?" tu reprends en sachant pertinemment que c'est le cas. "Comptez-vous me mettre dans votre assiette, docteur Lecter ?"

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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Hannibal toise la journaliste de son regard le plus sceptique. Il aurait beaucoup de choses à dire sur la rigueur de son travail journalistique. Interroger précisément celles et ceux dont elle sait pertinemment qu'ils cautionneront une histoire qu'il a déjà rédigée de bout en bout, et dont elle a déjà décidé des tenants et aboutissants, ce n'est pas multiplier et recouper le plus de sources possibles, c'est se donner raison de toutes les manières qui peuvent être mises à sa disposition. Peut-il vraiment le lui reprocher ? Sur le principe, il ne le devrait sans doute pas compte tenu du fait qu'ils savent tous deux, en l'occurrence, que l'histoire qu'elle tient est en béton armé puisqu'elle en est une des protagonistes indirectes.

Pour autant, le psychiatre ne la laissera pas s'en sortir comme ça. Elle ne la laissera pas s'en prendre à ... sa famille. Veiller à sa propre survie a toujours été de l'ordre de l'instinct très développé pour lui, mais la chose va bien au-delà en l'occurrence. Elle transcende ce genre de considérations dans des proportions qui ne sont pas anodines. Et si quelqu'un doit menacer son foyer, un ordre établi de haute lutte, ce quelqu'un devra le payer très chèrement... de sa vie plus que probablement, oui... car comment pourrait-il, à la vérité, en être autrement ?

"Vous n'avez pas besoin d'en dire quoi que ce soit. Vos intentions sont transparentes, Freddie", fait tranquillement Hannibal en soutenant le regard de Freddie, le sien se faisant particulièrement glacial, d'une froideur violente.

Elle peut bien espérer obtenir sur eux un moyen de pression par ce biais, elle ne se met que davantage en danger ce faisant, et si Freddie Lounds n'a jamais été la sagesse incarnée, elle doit forcément le savoir. A ce jeu, il y aura des gagnants, et elle ne saurait, sous aucune forme de prétexte, appartenir à cette catégorie. Elle est passée à côté de sa chance, de toutes ses chances, en réalité.

"Et vous savez reconnaître des menaces quand vous en entendez, voilà qui est rassurant... Je commençais à en douter très sérieusement."

Bien sûr que dans ces circonstances, il ne peut chercher qu'à la menacer, et si Freddie Lounds doit disposer d'un semblant d'intelligence (et en réalité ce n'est pas une chose dont elle manque véritablement), elle l'admettra aussi de son côté.

"Il serait de bon ton à présent, puisque vous les reconnaissez pour ce qu'elles sont, de leur accorder une attention à leur hauteur", reprend-il en la toiser d'un regard sans équivoque. Il y a aussi de la menace dans ce regard-là... et pour cause... Il est à la hauteur du profond ressentiment qu'elle lui fait ressentir en cet instant. "Je ne suis pas certaine que le résultat serait très satisfaisant", reprend-il quand Freddie lui demande de but en blanc s'il envisage de la mettre dans son assiette. "Mais vous auriez tout intérêt à ne pas forcer votre chance, toute insolente soit-elle, Freddie."

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feat Hannibal Lecter

Un sourire s'affiche au coin de tes lèvres quand le psychiatres te fait remarquer qu'il considère tes intentions comme transparentes. Elle ne va pas nier qu'elles le sont. Elle, de son côté, a pu parfois mentir pour dissimuler ses cartes, mais c'est toujours sa brutale honnêteté bien plus que sa sournoiserie qui aura retenu l'intention. Non, elle n'a guère eu l'intention de dissimuler ses intentions à quiconque : et pourquoi l'aurait-elle fait, d'ailleurs ? Il est évident, en ce qui la concerne, qu'Hannibal Lecter a conscience de ce qu'il avance en cet instant. Tes intentions sont transparentes, mais ce n'est pas ce qui doit être sujet à débat pour le moment.

Tu grimaces légèrement quand il ajoute que tu es donc capable d'entendre des menaces quand tu en entends. Oui, ce n'est définitivement pas un problème pour toi. Bien au contraire. Tu as suffisamment subi des pressions autour de toi, de personnes qui espéraient que tu te taises quand tu finissais par toucher à des sujets un peu trop brûlants, alors, sans surprise, les choses ne pouvaient certainement que se passer ainsi, en fin de compte.

"Mais j'y suis attentive", tu répliques de but en blanc quand le psychiatre suggère que tu n'écouterais pas ses menaces à leur juste mesure : c'est entièrement faux. tu les as entendues et comprises, et d'ailleurs, elles t'angoissent véritablement, mais tu n'as pas l'intention d'en montrer plus que nécessaire, tu dois garder la tête haute - froide, surtout. Tu n'as pas l'intention de te laisser déstabiliser par quoi que ce soit. En apparence en tout cas. Tu agis comme quelqu'un qui n'a plus rien à perdre : il faut dire que ce n'est pas loin d'être le cas. "Vous l'avez dit vous-même, j'ai été particulièrement chanceuse jusqu'ici. Ce n'est peut-être pas sans raison." Tu marques une pause. "Je sais que vous ne me tuerez pas ici et maintenant. Qui sait les conséquences et les répercussions que ma disparition pourraient avoir sur vous, n'est-ce pas ?" Tu le toises d'un regard que tu voudrais plus confiant. Qui sait à qui j'ai pu parler de vos petits secrets en trois ans..."

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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Freddie Lounds peut bien prétendre se montrer attentive aux menaces tacites que lui adresse Hannibal, certains signes laissent suggérer qu'elle devrait très probablement s'y montrer plus attentive encore, ou à tout le moins s'en préoccuper. Cependant, le psychiatre sait qu'elle a compris, il peut le lire dans cette lueur singulière qu'il voit dans ses prunelles. Oui, la journaliste est de toute évidence trop curieuse pour faire le pas de côté qui serait attendu d'elle, mais elle a tout de même l'intelligence de saisir l'ampleur de l'avertissement qui lui est octroyé.

Il y a un soupçon de défi dans ses prunelles, quelque chose qui déplaît profondément à Hannibal, mais cette part de défi est partiellement occultée par ce qu'il y distingue d'autre, à savoir une peur presque viscérale, et qui n'est pas du tout de trop en la circonstance, car cette peur trouve ses fondations dans quelque chose de concret, de réel. Freddie a pu constater de très près quel sort pouvait être réservé à celui que l'on nommait autrefois le tueur de Cheasapeake, et compte tenu de cette information bien spécifique, elle ne peut pas être complètement insensible à ce qu'il promet tacitement de lui faire subir si elle devait décider de ne pas filer droit. Ceci dit, qu'elle file droit ou non, son sort est déjà scellé d'avance. Freddie Lounds ne peut survivre à ce nouveau monde, c'est même hors de question.

En effet, elle a particulièrement été chanceuse jusqu'ici. Quelque part, on pourra affirmer qu'ils l'ont tous été puisque ce monde leur a offert de revenir à la vie. Dans le cas d'Hannibal, cette seconde existence relève encore d'autre chose que de la chance. S'il s'y risquait, il l'apparenterait à la destinée véritable. Dans cette nouvelle vie, son casier judiciaire à nouveau vierge, il n'a pas à fuir les autorités, dans cette nouvelle vie, le monstre solitaire n'agit plus seul mais a trouvé sa moitié. Dans ce nouveau monde, Hannibal se sent complet. Et ce n'est pas quelques fauteurs de trouble, à l'instar d'une journaliste trop fouineuse, qui gâcheront quoi que ce soit à son plaisir. Elle est un grain de sable dans un mécanisme bien huilé. Sa présence est désagréable, mais il doit être possible, quoi qu'il en soit, de s'en dispenser. C'est en tout cas l'intention du psychiatre, qui ne compte pas prendre ses menaces tacites pour argent comptant.

"En effet, Freddie", répond posément Hannibal. "Je ne vous tuerai pas ici et maintenant."

La façon dont il la toise complète sa phrase de mots qu'il ne prononce pas mais qui sont si tacites qu'ils semblent imprégner l'air tout autour d'eux. Il ne la tuera pas ici et maintenant. Cela signifie donc qu'il la tuera ailleurs et plus tard. Ce plus tard qui laisse suggérer qu'elle pourrait faire beaucoup de dégâts dans l'intervalle. En effet, qui sait à qui elle aura pu raconter son expérience passée au cours de ces trois dernières années ? Hannibal pourrait balayer ces menaces d'un revers de la main mais il ne le fait pas. Il les considère, bien au contraire, avec tout le sérieux qu'il estime qu'elles méritent. Il se doit faire preuve d'une exemplaire prudence : c'est nécessaire.

"Il ne suffit pas de parler beaucoup, mademoiselle Lounds, encore faut-il être entendu. Et quand, comme à votre habitude, l'on façonne son discours sur le scandale et la déformation des faits, ce même discours perd en valeur." Il marque une pause. "Avez-vous déjà entendu le conte de l'enfant qui criait au loup ?"

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Le calme affiché de ton interlocuteur a de quoi te faire froid dans le dos. Tu sais bien à qui tu as affaire. Le voile d'illusions a été arraché depuis un moment déjà... T'es évidemment pas sereine, et tu prends de plus en plus conscience des risques que tu as pris en venant ici. Malgré tout, tun penses quand même que t'imposer comme tu l'as fait était la meilleure chose à faire. Tu lui laisses ainsi savoir que tu as conscience de ta présence ici, plutôt que de prendre le risque d'être découverte, sans avoir aucun levier d'influence à avancer vis-à-vis de ceux qu'elle doit considérer comme des ennemis, bien évidemment.

Il te le confirme. Il ne te tuera pas ici et plus tard. Mais tu comprends bien ce qu'il en est, en revanche... Oui, il ne tuera pas ici et maintenant mais quand il te dit ça, ça veut dire qu'il te tuera à un autre moment... et ailleurs. Enfin, ça, c'est si tu le laisses faire. Et il n'en est bien évidemment pas question, n'est-ce pas, Freddie ? Non, tu es une survivante, et tu continueras de l'être, quoi qu'il advienne et quoi que tu doives faire pour y parvenir.

Il reprend la parole, et tu fais de ton mieux pour soutenir son regard et ne pas te laisser déstabiliser, ce qui n'est clairement pas chose facile à l'heure actuelle. Cet homme qui te regarde dans le blanc des yeux réfléchis peut-être, à l'heure où il te parle, à toutes les manières de t'assaisonner, exactement... et ça... Tu ne réponds rien quand il te dit que tu parles trop, e qu'on ne t'écoute pas. Tu sais que ce n'est pas tout à fait vrai... tu as réussi à te faire lire et entendre à plus d'une reprise, et par les bonnes personnes. Pour cette raison, tu es convaincue du fait qu'Hannibal est plus inquiet qu'il ne le prétend, il veut seulement se montrer moins déstabilisé qu'il ne l'est réellement. Ce qui est un avantage... oui et non... cela le rendra peut-être d'autant plus redoutable pour elle à l'avenir.

"J'ai déjà eu ce plaisir", tu réponds quand il évoque avec toi le conte de l'enfant qui criait au loup. "Mais à l'inverse de cet enfant, je n'ai jamais rapporté que des choses vraies."

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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Rien de l'attitude impassible affichée par le psychiatre en cet instant ne laisse deviner le fond de sa pensée réelle, l'ampleur du mépris qu'il ressent à l'égard de celle qui aurait dû mourir bien plus tôt. La seule satisfaction qu'il éprouve à l'idée que Freddie Lounds soit encore en vie réside dans le fait que la tuer dans sa précédente vie pour la redécouvrir respirante dans ce monde aurait été une source de frustration bien trop grande, et qu'il avait suffisamment endurée au moment d'avoir cru l'impétueuse journaliste décédée des mains de celui qui n'avait que prétendu la tuer, le trahissant là d'une manière qui aurait dû être impardonnable, mais qu'Hannibal avait été prêt à pardonner à Will... par amour.

Cette fois, même si elle respire encore, ce ne saurait être pour longtemps. Hannibal Lecter est résolu à assassiner cette femme qui aura vécu bien trop longtemps pour le malheur d'à peu près tous ceux qui auront croisé sa route, alliés autant qu'ennemis, indistinctement. Il n'affiche pas son animosité, mais si la neutralité de ton et de figure est de mise, la teneur de ses propos, elle, ne laisse que peu de place à une équivoque dont il ne veut réellement se satisfaire en présence de Freddie Lounds. Cette femme ne mérite rien d'autre que son souverain mépris.

Elle correspond tout à fait à ce conte dont elle a connaissance, lui épargnant la déplaisante nécessité de devoir expliciter un propos qui a davantage d'impact dans les circonstances dont il décide de lui-même non sans certitude. En ce qui concerne Hannibal, il ne considère pas que la jeune femme ait vraiment retenu la leçon qu'une telle parabole puisse vopuloir inculquer, auquel cas, elle y porterait un autre regard, qui n'est clairement pas celui auquel elle soumet les arguments qu'il veut lui imposer en cet instant, et qui ont leur importance à ses yeux, et par plus d'un aspect notable. Freddie Lounds est bel et bien l'enfant qui hurle au loup, mais quand le loup vient bel et bien à pointer le bout de son nez, il n'est plus rien au monde qu'elle soit en mesure de faire, définitivement plus rien.

"A force de prêcher le faux pour savoir le vrai, il est inévitable de tomber juste en quelques rares occasions", rétorque-t-il alors d'un ton calme. "Je ne peux que vous enjoindre à vous tenir tranquille, Freddie. Le sort que vous rencontrerez sera probablement le même, mais si vous deviez contrevenir à ce conseil, j'ai bien peur de vous donner plus d'une raison de vous le faire regretter... et parmi elles, certaines que vous n'auriez peut-être pas soupçonnées."

Des menaces directes, bien réelles. Freddie Lounds mourra, il n'y a pas de doute là-dessus pour lui. La journaliste est en droit de marchander les conditions de cette mort si elle le souhaite, mais elle ne pourra pas, en revanche, échapper à ce qui l'attendra forcément, naturellement, puisque son destin est à présent de mourir de sa main.

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S'il est une chose concernant laquelle tu sais garder la tête haute, c'est bien ton travail journalistique, pas parce qu'il est irréprochable, mais parce qu'on t'a trop souvent reproché tes méthodes, on a trop souvent décidé pour toi de ce que tu serais supposée faire pour devenir une journaliste "digne de ce nom", alors tu as cessé d'écouter, tout simplement. Oui, tes méthodes sont souvent contestables, oui, il arrive régulièrement que tu agisses en dehors des clous, mais grâce à cela, tu as obtenu des informations de premier choix, auxquelles la plupart n'auraient certainement pas pu prétendre. Tu n'as aucune intention de t'excuser pour ça, pas le moins du monde, même. Au contraire, tu affirmes tes positions. C'est le mieux que tu puisses faire dans ta position, ça tu le sais, de même que tu as bien conscience du fait que tu ne pourras pas faiblir, pas un seul instant. Ce serait beaucoup trop dangereux.

"Que je me tienne tranquille ou non, mon sort est déjà décidé, n'est-ce pas ?" tu suggères en osant regarder ton tueur d'interlocuteur droit dans les yeux.

Ta voix tremble, mais tu t'efforces de demeurer digne autant que possible. Tu n'as pas l'intention de lui laisser découvrir la peur que tu ressens pourtant et qu'il devine sans doute. Du piège qui est en train de se refermer autour de toi, tu n'es pas sûre de savoir t'évader... Tu le veux, bien sûr, mais est-ce que ce sera suffisant ? Rien ne te le garantit, et cette pensée t'inquiète autant qu'elle t'oppresse. Tu es une survivante, Freddie, et tu ne cessera jamais de le répéter. Mais tout à une fin. Et ta propre fin, tu as l'intuition de la contempler dans le blanc des yeux en cet instant bien précis. Cette pensée n'a définitivement rien de réconfortante, et tout, en revanche, d'anxiogène.

"Je crains fort, docteur, que vos menaces n'aient guère d'effet", tu prétends en n'étant pas le moins du monde sûre de toi, contrairement à ce que tu veux bien prétendre. Pour être parfaitement honnête, tu ne demanderais qu'à disparaître en cet instant, et faire oublier ta présence sur cette île à ton interlocuteur. Mais il est trop tard, à présent.

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▿ Date de naissance : 19/02/1972

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A la question de Freddie, Hannibal ne répond pas. Ou plutôt, il n'y répond pas verbalement. C'est son regard qui parle pour lui, un regard dans lequel brille toute la menace du monde. Hannibal Lecter est dangereux, il l'est plus encore pour Freddie Lounds. Qu'elle en ait véritablement conscience ne changera rien à son sort. Une brebis trop confiante qui s'aventure à trop de reprises dans la tanière du loup ne doit pas s'étonner, tôt ou tard, de se faire manger. Oui, la journaliste a raison, son sort est déjà décidé. Ou plutôt, et pour être plus honnête. Il l'est et ne l'est pas, tout en même temps. Oui, il est évident que Freddie ne survivra pas à ce monde, il fait déjà peu de sens aux yeux du psychiatre qu'elle ait survécu au précédent. Cette erreur ne se reproduira pas. Le question de oui ou non ne se pose pas, la question du pourquoi non plus. La question du comment, en revanche, demeure ouverte, et c'est sur ce seul sujet que son interlocutrice peut éventuellement espérer avoir... non pas voix au chapitre, mais du moins une influence. Les idées sont déjà nombreuses dans l'esprit d'Hannibal, même s'il ne s'est pas arrêté sur une en particulier. Cela viendra. Tôt ou tard, cela viendra... Plus tôt que tard, au vu des circonstances.

Ici et maintenant, il serait imprudent de l'attaquer (dans le cas contraire, ce serait déjà chose faite), mais cela viendra. Hannibal s'engage à ne pas laisser durer ce problème plus longtemps. D'autant que si le fait qu'elle vienne le voir est une chose, il apprécierait, à choisir, qu'elle s'épargne l'effort en ce qui concerne son entourage le plus proche, à savoir donc Will et Abigail. Et elle le fera nécessairement, si ce n'est pas chose faite, déjà. Quelque chose qu'il doit échapper, par conséquent. Autant que possible.

"Je n'en suis pas si certain", répond Hannibal d'un ton tranquille et peu impressionné quand son interlocutrice lui assure que ses menaces demeureront sans effet.

Elle s'efforcera probablement de le penser, au nom de cette contenance qu'il lui semble si difficile de conserver, à l'heure actuelle. Hannibal est parfaitement à même de le comprendre, véritablement. Mais en attendant, il semblerait que cette première confrontation, une manière de disposer leurs pions l'un et l'autre sous le regard plus ou moins attentif de l'autre... Une nouvelle partie peut s'engager, à présent. Hannibal gage qu'elle sera probablement très courte, et sans grand suspense - il fera tout pour que ce soit le cas, en tout cas, mais ce n'en est pas moins quelque chose de réellement nécessaire, et à prendre vraiment au sérieux.

"Je pense que nous nous sommes tout dit, Freddie."

Tout ce qu'il accepte d'entendre, en tout cas, sans considérer que cette entretien fleure bon la perte de temps. Il est temps, par conséquent, qu'elle s'en aille. Hannibal s'épargnera bien d'entendre encore parler d'elle... pour quelque temps du moins, car s'il est une chose certaine concernant Freddie Lounds, c'est qu'elle saurait difficilement se faire oublier... Mais le monde ne s'en portera que mieux quand il n'y aura définitivement plus rien à dire à son sujet.

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