(terminé) Nice to see you again (Abigail)

Nice to see you again

feat Abigail Hobbs

Engoncée dans ton épais manteau d'hiver, tu trépignes légèrement après avoir appuyé ton doigt sur la sonnette, dans l'espoir d'une réponse. Ce n'est pas le froid encore mordant d'un hiver pas tout à fait achevé qui t'agite, c'est l'exaltation de ces retrouvailles inattendues qui te rendent particulièrement fébriles.

Si au cours de tes investigations, tu as eu vent de nombreuses histoires de retrouvailles, entre individus issus du même univers qui avaient perdu espoir de se retrouver un jour, tu n'y as jamais spécialement cru pour toi-même, et tu ne l'as pas espéré non plus. Tu es une solitaire, Freddie, pas vraiment attachée à ta famille, célibataire endurcie et sans beaucoup d'amis. Non, tu n'avais personne à retrouver en particulier, et pourtant, il n'aura suffi que d'un événement pour que trois d'entre eux fassent leur retour fracassant dans ton existences.

Ces trois protagonistes qui avaient certainement contribué aux moments les plus trépidants de ta carrière. Trois protagonistes qui devraient être morts et enterrés, à l'heure actuelle (un quatrième dont le sort a été réglé). Pensez-vous que Freddie Lounds allait se priver de mettre le nez dans de telles affaires ? Certainement pas... Si tu sais très bien que tu risques gros, qu'ils n'auraient certainement aucun scrupule à menacer tes jours et ta sécurité, tu en a vu d'autres, et l'appel du scandale est plus fort que tout le reste.

C'est tout de même Abigail que tu as décidé d'aller trouver en premier lieu, celle qu'après sa mort, tu ne t'es jamais privée de présenter comme une amie, une petite soeur, dont la mort t'avait particulièrement bouleversée... Est-ce que c'était entièrement faux ? Disons plutôt que cette information, comme toute information diffusée par tes soins, mérite bien souvent d'être nuancée. En revanche, ton intention d'être là pour elle est ce qu'il y a de plus honnête... Après... Dans la manière que tu as d'être présente pour autrui, on peut évidemment trouver une ou deux choses à redire, mais est-ce de ta faute, après tout ? Pas que tu saches, non.

Alors tu attends, et quand elle ouvre la porte, tu la reconnais aussitôt. Un sourire à mi-chemin entre l'enthousiasme et la compassion étire tes lèvres tandis que tu t'adresses à elle.

"Bonjour Abigail." Tu l'observes attentivement. "Tu n'as vraiment pas changé."

PrettyGirl

Nice to see you again.

Abigail & Freddie

Cela ne faisait que quelques semaines que Garrett Jacob Hobbs était mort. Pour la seconde fois. La maison avait été vidée des affaires qu'Abigail ne souhaitait pas garder, et la jeune femme elle-même tentait de passer le moins de temps possible entre ces murs qui comportaient déjà trop de souvenirs en seulement trois ans. Des souvenirs déplaisants, qui ne manquaient pas de lui causer insomnies et cauchemars.

Il était encore trop tôt pour qu'Abigail songe à se rapprocher des deux hommes qui avaient été les témoins privilégiés de son crime. Elle préférait maintenir un semblant de normalité en se rapprochant de ses quelques amis, notamment Harry et Brooke. Ils étaient les seuls qu'elle acceptait de voir, et les seuls qui oseraient frapper en cet instant à sa porte. Et pourtant...

- Freddie, hoqueta-t-elle sans parvenir à dissimuler sa surprise.

Naturellement, elle songea immédiatement aux avertissements et réticences de Will et Hannibal, quelques années plus tôt. Elle songea à la manière qu'avait eu Freddie de sauter sur l'occasion de s'approprier son histoire et celle de son père pour ses articles. A présent qu'Abigail avait pris quelques années, elle se rendait compte avec plus de précision qu'avant du manque d'honnêteté total de cette démarche.

Mais, naturellement, Abigail songea à cet autre scandale duquel Freddie serait capable de se repaître. Car si Freddie savait pour la mort de son père, alors elle ne tarderait pas à fourrer son nez dans cette histoire. Et, cette fois-ci, le coupable n'était non plus Will mais elle-même. Or, compassion ou pas, Abigail était certaine que Freddie ne résisterait pas à la tentation de divulguer cette information. Et cela aurait des conséquences désastreuses, que la jeune femme n'était pas prête à affronter.

- J'aurais dû me douter que vous seriez ici aussi, soupira-t-elle tout en se rendant compte, trop tard, qu'elle en avait sans doute déjà trop dit.

Elle parut gênée, mais s'efforça de sourire à cette ancienne connaissance trop intrusive. Et, contre tout bon sens, elle s'écarta afin de la laisser entrer dans la maison qui, à présent que son père n'était plus, lui appartenait. Elle referma la porte derrière elles et se tourna vers la journaliste, bras croisés, guettant attentivement toute micro-expression qui pourrait l'aiguiller quant aux intentions de Freddie. Mais, finalement, elle opta pour une approche plus frontale :

- Que voulez-vous ?

Nice to see you again

feat Abigail Hobbs

La surprise la plus totale se découvre sur les traits d'Abigail Hobbs, et toi, Freddie, tu es ravie de ton petit effet, qui malheureusement est éphémère. L'effet de surprise est un de tes rares atouts ici, où tu sais pertinemment que te montrer représente un risque capital. Mais en même temps, pouvait-on vraiment attendre de toi que tu restes en retrait ? Bien sûr que non. Il fallait forcément que tu viennes mettre ton grain de sel dans tout ceci, c'est toujours plus fort que toi, tu ne peux pas t'en empêcher, et encore moins quand tu as le sentiment que tout ceci te concerne de très près. Abigail Hobbs n'a pas forcément ravie de te voir, mais elle finira par l'être quand elle admettra que tu es sa seule alliée ici - car c'est bel et bien ce que tu penses, en effet, tu en es même complètement convaincu.

Tu affiches un fin sourire quand Abigail remarque qu'elle aurait dû deviner que tu te trouverais ici également. Ils auront tous mis du temps à le comprendre. Un temps de répit qu'ils n'auront sans doute pas savouré à sa juste valeur, incapables qu'ils étaient d'identifier ce temps de répit pour ce qu'il était justement. Ceci dit, tu pourrais difficilement le leur reprocher compte tenu du fait que, toi-même, tu n'étais pas totalement certaine de leur présence ici. Tu l'as présumée, et elle t'a même rendu paranoïaque à quelques occasions, mais il t'aura fallu un certain temps tout de même pour prendre pleinement conscience de leur présence bien concrète ici. Maintenant, il faut que tu saches dégainer les bonnes cartes au meilleur moment - et ce n'est pas forcément le plus simple.

"Moi aussi je suis heureuse de te revoir, Abigail", tu fais avec un sourire qui se veut doucement compatissant, comme si tu ne te rendais pas compte de son évidente réticence à te parler. En même temps, si tu devais tenir compte des attitudes réfractaires de tous ceux à qui tu t'adresses, tu n'en aurais jamais fini - aucun d'eux n'est jamais vraiment heureux de te revoir. "J'ai appris ce qui est arrivé à ton père, et je voulais savoir comment tu allais."

Soyons sérieux deux minutes. Ce qui t'intéresse, ce n'est pas comment elle va, c'est ce qui s'est vraiment passé.

PrettyGirl

Nice to see you again.

Abigail & Freddie

La compassion affichée de Freddie rendait la jeune femme nauséeuse. Elle savait que cette compassion n'était pas sincère, ou pas complètement désintéressée quoiqu'il en soit. Car si Abigail avait apprécié Freddie par le passé, et avait même refusé d'écouter les conseils de Will et d'Hannibal, les choses étaient différentes désormais. Elle faisait plus confiance à Will qu'auparavant, et même si la confiance qu'elle avait envers le psychiatre s'était amoindrie depuis qu'il l'avait tuée, elle reconnaissait tout de même que ses arguments quant à la prudence que l'on se devait d'avoir face à Freddie Lounds étaient raisonnables.

Elle se félicita d'avoir permis à la journaliste de rentrer, car elle ne souhaitait pas qu'un voisin trop curieux ou un passant aux oreilles trop attentives puisse obtenir ne serait-ce qu'un bout de leur conversation. La mention de son père alerta Abigail, qui ne sut néanmoins pas s'empêcher d'esquisser un sourire cynique.

- Comment je vais ?

Elle eut un ricanement bref, entre dérision et amertume. Bien entendu, la femme qui lui faisait face se fichait bien de son état d'esprit ou de son bien-être. C'était la curiosité, l'appât du gain et des rumeurs qui l'avaient conduite ici, c'était une évidence. Abigail se demanda si Freddie espérait trouver en elle une complice, s'interrogea sur ce qu'elle savait réellement. Confrontée aux figures de son passé, la jeune femme se rendait compte qu'elle avait manqué bien des événements dans les vies de chacun des êtres qu'elle avait connus. Ce qui était, en cet instant, un inconvénient dont elle avait tristement conscience.

- Comme une fille qui vient de perdre son père, répondit-elle enfin quoiqu'avec moins de tristesse qu'elle n'aurait dû en éprouver.

Mais si on le lui faisait remarquer, elle mettrait cela sur le compte du choc.

Abigail se doutait que Freddie comptait obtenir plus de détails, et s'interrogea un instant sur l'approche que choisirait la journaliste pour obtenir ces réponses qu'elle désirait tant. Mais en attendant, Abigail décida de poser elle-même les questions, car dans cette conversation, plus elle en savait, mieux elle saurait se défendre.  

- Comment l'avez-vous su ? Pour mon père.

Nice to see you again

feat Abigail Hobbs

Le cynisme affiché d'Abigail ne t'échappe pas, et il est compréhensible. Toute soucieuse peux-tu paraître, elle a tout à fait raison de remettre en question autant la sincérité de ta démarche que la validité de ta question. Est-ce pour autant que tu te confondras en excuse et admettra le caractère indélicat de ta démarche ? Non, c'est fort peu probable, pour ne pas dire que ça t'est impossible. Non, tu ne t'excuseras pas de quoi que ce soit. Si tu avais dû le faire pour chaque égo que tu as potentiellement pu froisser, tu aurais passé plus de temps dans ta vie à t'excuser qu'à faire quoi que ce soit d'autre, et le temps t'est précieux (d'autres diraient qu'il t'est compté, ici... mais tu es une survivante, Freddie).

Alors qu'importe ce qu'elle pense de ta démarche et d'à quel point elle s'en défie, tu as obtenu en partie ce que tu désirais, puisque la jeune femme t'a invitée à entrer chez elle et te permet donc un tête-à-tête dont elle ne veut peut-être pas mais qui lui sera imposé malgré tout.

Tu l'observes attentivement quand elle précise qu'elle n'est jamais que comme une fille qui vient de perdre son père. Sauf que ce n'est pas la première fois qu'elle le perd, sauf que son père n'est pas exactement comme n'importe quel parent attentif et prévenant dont on pourrait faire le deuil sans mettre en lumière multitude de strates de violence et de cruauté... dont Abigail a fait l'objet plus que quiconque au passage.

"Il me semble que tu t'en aies trouvé d'autres en compensation", tu fais en l'observant avec attention avant de jeter ton regard tout autour de toi, profitant de la double occasion de parler Abigail et de zyeuter de plus près l'antre du monstre. "Tu devais savoir que ça arriverait, n'est-ce pas ?" tu ajoutes tout en contemplant presque distraitement les meubles déplaisamment vides, signifiant que les lieux avaient été vidés. "J'ai mes sources...", tu reprends évasivement quand elle te demande comment tu as été mise au courant des événements. "Abigail...", tu reprends d'un ton plus sérieux. "Vu les circonstances, ta réputation et ton avenir sont en jeu, tu n'as pas envie de repasser par là, pas vrai ? Si tu m'expliques ce qui s'est vraiment passé..." Si elle incrimine Will et Hannibal. "... Je pourrais t'aider."

PrettyGirl

Nice to see you again.

Abigail & Freddie

Il était préoccupant de savoir que Freddie avait déjà connaissance de la présence de Will et Hannibal en ville, mais Abigail n'était hélas pas étonnée. Cette journaliste était tenace et brillante, nul doute qu'elle avait plusieurs coups d'avance. La jeune femme n'appréciait pas la manière dont Freddie observait ce qui avait été, le temps de quelques années, l'endroit où elle s'était de nouveau retrouvée à vivre avec son père. La rousse lui donnait l'impression d'être une vipère à l'affût du moindre écart, du moindre faux mouvement pour frapper.

L'interrogation la troubla. Si elle savait que cela arriverait ? Sans doute. Elle y avait longuement songé, en tout cas. Mais c'était une observation bien froide pour une femme qui prétendait, quelques instants plus tôt, se soucier de son bien-être. Ayant obtenu la confirmation de ses soupçons, non pas qu'elle en ait eu réellement besoin, Abigail croisa les bras et observa son interlocutrice, sur la défensive. Elle était troublée par l'assurance de Freddie, terrifiée à l'idée de lui donner le moindre début d'information qui serait sans aucun doute décortiqué, exagéré et répété dans l'un des futurs articles de la rousse.

Abigail ne l'exprima pas, mais elle avait compris les insinuations de Freddie. Cette dernière espérait qu'elle témoigne contre Will et Hannibal pour l'un de ses articles. Ce qui, naturellement, aurait de multiples avantages pour la journaliste. Cela engendrerait un beau petit scandale, bien sûr. Mais aussi et surtout, cela permettrait sans doute l'arrestation de ces deux hommes qui, si Abigail les connaissait aussi bien qu'elle le pensait, ne devaient avoir à l'égard de Freddie que des pensées meurtrières. Et s'ils se mettaient à deux pour la réduire au silence... Ses chances de survie étaient minimes, voire inexistantes. Ce constat fit presque éprouver de la peine à Abigail, qui même si elle se méfiait profondément de la rousse et de son goût pour le scandale, avait autrefois éprouvé un semblant de sympathie pour elle. Ce n'était cependant pas suffisant pour qu'elle envisage un seul instant de trahir les deux hommes qui l'avaient aidée et hébergée. Lui avaient offert une nouvelle famille.

- Et si je refuse, que ferez-vous ? Vous raconterez ce que vous savez de mon passé ?

Nice to see you again

feat Abigail Hobbs

Au moins es-tu fixé dorénavant quant au camp qu'a décidé de choisir Abigail. Le doute était infime, il n'est à présent plus permis. Abigail Hobbs s'est rangée du côté de ces pères de substitution meurtriers dont l'horreur des actions lui rappelle peut-être la monstruosité de son propre géniteur. Cela ne t'arrange guère mais cela ne te surprend pas pour autant. Tu as conscience à présent qu'il te faudra supporter la défiance naturelle de ton interlocutrice, et tu l'acceptes. Elle ne sera pas la première - ni la dernière - à afficher ostensiblement son animosité à ton adresse. De part ta carrière et ta personnalité, tu t'es fait plus d'ennemis que d'amis au cours de ton existence, tu ne veux pas qu'Abigail appartienne à la première catégorie, mais tu l'accepteras s'il doit en être ainsi.

Tu fais doucement non de la tête quand Abigail suggère que si elle devait refuser toute collaboration, tu te retournerais contre elle et révélerais toutes les informations dont tu disposes la concernant, et concernant son passé tumultueux avec son père.

"Non, bien sûr que non."

Tu fais mine d'être offusquée par la perspective d'un tel chantage, mais tu ne l'es pas, bien sûr, parce qu'elle a tout à fait raison, en vérité : tu en serais parfaitement capable : mais tu estimes que ce n'est pas chose nécessaire en l'occurrence. Tu n'as pas besoin d'en arriver là, et tu ne le veux pas. Tu veux aider Abigail, mais si elle ne veut pas se laisser aider, alors... alors il faudra bien que la donne change.

"Mais si tu refuses, j'ai bien peur que tes jours soient comptés, Abigail." Tu lui adresses un sourire bienveillant. "Je peux vraiment t'aider à sortir de là, mais pour ça, j'ai besoin de toi. Tu peux encore changer de vie, loin de tout ça, loin de tous ceux qui pourraient la mettre en danger. J'ignore ce qu'ils t'ont promis ou menacé de faire, mais je peux te garantir que ta situation n'est pas inextricable." Tu marques une pause. "Est-ce que tu n'en as pas envie ? De mener enfin une vie normale, comme toutes les jeunes filles de ton âge, mh ?"

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Nice to see you again.

Abigail & Freddie

Abigail était bien obligée de le reconnaître : l'attitude de son interlocutrice était déconcertante. Elle savait qu'elle était en train de subir les tentatives de manipulation de Freddie, mais cette dernière était une excellente actrice, lorsqu'elle le voulait. Abigail était presque tentée de croire à la bienveillance de ses sourires.

C'était une évidence, Freddie n'avait pas une haute estime de Will et Hannibal. Elle semblait persuadée qu'en acceptant de vivre sous leur toit, Abigail se condamnait. Elle n'avait peut-être pas tout à fait tort. C'était une idée qui avait plus d'une fois traversé l'esprit d'Abigail. Mais la jeune femme considérait néanmoins qu'en l'ordre actuel des choses, c'était au contraire sa meilleure chance de survie. Will et Hannibal la protégeaient. Le premier plus que le second, sans doute. Mais là où elle se méfiait encore du psychiatre, pour des raisons plus qu'évidentes, elle accordait en revanche toute sa confiance à Will.

Quoiqu'il en soit, c'était une information intéressante que venait de lui partager Freddie. La journaliste continuait de penser qu'Abigail n'était qu'une simple victime. C'était sans doute ce qu'elle était majoritairement. Mais Abigail avait de moins en moins de scrupules à assumer sa part de monstruosité également. Ceci, elle préférait ne pas l'évoquer avec Freddie.

Abigail croisa les bras et reporta son attention sur la rousse, la toisant un instant avant de l'interroger :

- Qu'attendez-vous de moi, au juste ?

Cette fois-ci, le ton de sa voix n'était pas agressif. Sa curiosité était sincère. Tant qu'elle n'en savait pas davantage quant aux intentions concrètes de Freddie, elle continuerait d'éprouver des difficultés à se montrer sous son meilleur jeu. Plus elle en savait, mieux c'était. Par ailleurs, elle n'avait aucune envie de faire de cette femme une ennemie. Pas pour l'instant. Elle s'efforça donc de lisser sa défiance naturelle et la considéra avec plus de neutralité.

Elle avait évoqué la possibilité d'une vie normale. Abigail n'y croyait pas une seule seconde. Il n'y avait aucun retour à la normalité qui soit possible pour elle. Mais elle était néanmoins curieuse de savoir ce que Freddie avait sous la main comme solution, pour elle.

- Comment pourriez-vous m'aider ?

Nice to see you again

feat Abigail Hobbs

Ce que tu attends d'elle ? Qu'elle te serve de rempart, de bouclier à l'encontre de ceux qui veulent te nuire et qui pourraient te faire un mal inexprimable si elles le décidaient. Ce que tu attends d'elle, c'est qu'elle te serve de caution, qu'elle soit l'arme qui te permettra de rester en vie.

En ce sens, est-ce que tu es si différente de tes ennemis ? Tu ne l'exploites peut-être pas moins qu'eux, mais il reste une différence. Pour toi, Abigail n'est pas une pièce de viande où un morceau de pâte à modeler que tu pourras sculpter à ta guise. Tu as de la considération pour elle, très sincèrement. Même s'il est vrai que tu ne peux pas prétendre être généreuse et désintéressée.

"Tu ne seras jamais en sécurité, tu ne seras jamais en mesure de mener une vie normale tant qu'Hannibal Lecter et Will Graham seront en liberté. Tu le sais, n'est-ce pas ?"

Elle le sait forcément, tu n'as aucun doute à ce sujet. Si quelqu'un a été en mesure de voir leur vrai visage, de savoir à quel point ils peuvent être dangereux, dangereux pour les autres, mais dangereux pour elle également, sans aucun doute.

"Leur place est en prison... Je peux comprendre que tu aies peur, que tu ne veuilles pas les dénoncer, que tu redoutes les retomber, mais si tu acceptes de coopérer, de me dire tout ce que tu sais, je peux te garantir que tu seras protégée, et eux ne seront plus en mesure de te nuire. Personne n'aura besoin de savoir le rôle que tu auras joué, y compris eux. Je serais la seule à savoir ce qu'il en est."

Tu déroules un discours bien rôdé, d'un ton volontaire et décidé, tu espères la convaincre. Tu es plutôt douée pour ça en temps normal alors... Abigail est perdue. Toi, tu estimes que tu montres seulement à la jeune femme la meilleure voie possible.

"J'ai besoin que tu me dises tout ce que tu sais."

Même les informations insignifiantes peuvent avoir une valeur inestimable dans ces circonstances, et elles ne doivent surtout pas passer à côté.

PrettyGirl

Nice to see you again.

Abigail & Freddie

Abigail écoute les arguments de Freddie, et à mesure que la journaliste s'exprime, Abigail est forcée de reconnaître que Freddie est... douée. Convaincante. Si elle n'était pas avertie par son expérience passée, elle se serait très certainement laissée duper. Même maintenant, elle est tentée de croire que Freddie est sincère dans son intention de l'aider. Mais c'est impossible, bien sûr. Abigail a appris, par la force des choses, que personne n'est aussi avenant. Pas sans vouloir obtenir autre chose en retour. Et ce que veut Freddie, elle ne le sait que trop bien. Elle veut son témoignage. Son histoire. Pour mieux la remodeler à sa sauce, la partager à tous ses lecteurs et faire d'Hannibal et de Will les cibles directes des médias et des autorités compétentes. C'est une tentative louable, en soi. Mais Abigail n'a aucune intention de les trahir. Il s'est passé trop de choses pour qu'elle en vienne à de tels extrêmes, aussi tentée soit-elle de se rebeller contre ce destin qui semble déjà tracé pour elle.

Elle ne sera jamais en sécurité avec Will et Hannibal... C'est fort possible. Freddie semble sincèrement le croire, en tout cas. Abigail le comprend, et ne songe pas même à lui en tenir rigueur. Elle-même ne fait pas encore totalement confiance à ceux qui sont pourtant devenus ses pères adoptifs.

Le discours de Freddie a sans doute été répété et pratiqué. Car il est convaincant. Abigail l'écoute, ne parvenant pas totalement à estimer que la journaliste est son ennemie. Elle n'a jamais été en mesure de se méfier totalement d'elle. Et pourtant... elle se souvient des avertissements des deux hommes qui ont bouleversé sa vie, de bien des manières. Et c'est en se souvenant de ces avertissements qu'elle prend sa décision. Elle n'est pas encore certaine de savoir comment elle réagira sur l'ensemble de cette situation, mais... ce qu'elle sait, c'est qu'elle veut en parler à Will. Et ce n'est qu'alors qu'elle prendra sa décision.

- Je comprends, affirme-t-elle doucement.

Comprend-elle vraiment ? Elle aime à penser que oui. Les intérêts personnels de Freddie rejoignent ses intérêts professionnels, et quelque part, ils pourraient rejoindre ses propres intérêts, aussi. Mais Abigail n'est pas prête. Et pour cette raison, elle n'a guère besoin de feindre son attitude et ses paroles suivantes :

- J'ai besoin d'y réfléchir à tête reposée. J'ai besoin... de temps.

Nice to see you again

feat Abigail Hobbs

Est-ce qu'elle comprend vraiment ? T'en es pas totalement certaine, Freddie, mais en même temps, tu te dis que même si elle devait ne pas être totalement convaincue, tu as peut-être semé dans son esprit des graines qui finiront par germer. Tu veux croire qu'elle sait quand même qu'en dépit de tes choix et de ta personnalité, ta volonté n'a jamais été de lui causer du tort. Tu échelonnes tes priorités d'une manière que certaines personnes trouveront peut-être contestable, tu ne peux pas dire le contraire, mais tu restes quelqu'un d'entier, à ta manière bien à toi... tu veux vraiment lui prêter une main secourable, c'est sincère. Encore faut-il maintenant qu'elle accepte effectivement cette main tendue, et ça c'est une autre paire de manches.

"D'accord... Prends tout le temps dont tu as besoin."

Pas trop de temps quand même, tu as envie de préciser, mais tu as tout de même la lucidité d'esprit de ne pas le faire. Chaque minute compte, surtout quant tu sais que des influences extérieures pourraient bien venir tout gâcher. Mais au moins, elle ne t'a pas dit non, même si elle ne t'as pas dit oui non plus, et ça, c'est déjà une petite victoire, quelque part. Une victoire dont t'accepteras de te contenter, en tout cas. Tu tires ta carte de visite, avec tes coordonnées, de ton sac, et tu la tends vers elle.

"Si tu dois te sentir prête, ou même si tu as besoin de quoi que ce soit, contacte-moi, d'accord ?" tu lui demandes d'un ton aussi sincère que concerné.

Pas dit qu'elle t'écoute... Et si elle ne le fait pas ? Eh bien... tu reviendras à la charge à un moment ou à un autre. Mais pas tout de suite.

"Je ne vais pas te déranger plus longtemps." Tu lui adresses un fin sourire. "J'étais contente de te revoir, Abigail."

Ce n'est pas un mensonge. Et tu gages que vos chemins se recroiseront. Parce qu'il le faut, tout simplement. Parce que c'est nécessaire, naturellement.

PrettyGirl