((ft. tom jedusor jr.)) ❘ pv ⁂ i'm all fucked up and my heart's changed;
Dr. Hannibal Lecter
▿ Ton univers : Tétralogie (( Dragon Rouge (1981) Le Silence des agneaux (1988)﹒Hannibal (1999)﹒Hannibal Lecter : Les Origines du Mal (2006) )) + Films (( Le Silence des Agneaux (1991)﹒Hannibal (2001) ))
▿ Date de naissance : 20/01/1968
▿ Age : 56
▿ Métier : Neurochirurgien
▿ Quartier : Baker Street Avenue
▿ Côté cœur :
“I'll confess it is pleasant to look at you asleep. You're quite beautiful, Clarice.” ― Hannibal Lecter to Clarice Starling
Thought when I grew up. I would be the same as the ones who gave me my last name. I would not give in, I would not partake in the same old drugs everyone else takes.
Avec des si, nous pourrions refaire le monde… Lorsque Merope Gaunt s’est retrouvée à la croisée des chemins cette nuit du 31 décembre 1926, elle a dû choisir entre la vie ou la mort. Entre une tragédie ou une heureuse vie. De ce choix dépend l’avenir du monde magique. En abandonnant son enfant pour embrasser la douce faucheuse, Merope Gaunt a laissé un champ de ruines dans le cœur de celui que nous connaissons comme le plus grand mage noir de sa génération. Et si Merope Gaunt avait fait un autre choix, cette nuit-là ? Et si… elle avait choisi la vie au lieu de la mort ? Que seraient-ils donc devenus ?
Cela remonte à maintenant seize ans, mais Merope Gaunt n’a jamais oublié cette nuit du 31 décembre 1926. C’est la nuit où son bien-aimé fils, la prunelle de ses yeux, est apparu en ce monde dans la sombre ville de Londres. Abandonnée par son mari, Merope s’est réfugiée dans un orphelinat en pleine banlieue londonienne. Wool’s Orphanage. C’est entre les draps de coton de l’une de ses chambres que Tom Elvis Jedusor est né. Merope appelle l’enfant Tom, du prénom de l’homme de sa vie, et Elvis, de celui de son propre père. Jedusor.Faites qu’il soit son père, implore-t-elle. Faites qu’il soit aussi beau que son père. Ses pensées divergent vers l’image de son mari, Tom Jedusor Senior, puis vers ses dernières paroles avant qu’il ne l’abandonne, elle et leur bébé. Les yeux de Merope s’humidifient au fur et à mesure, ses souvenirs appellent en elle une forme de détresse immense. Merope a le cœur brisé en mille morceaux, des éclats piquants et sanglants. Elle murmure quelques mots devant les rares personnes présentes. « Faites qu’il ressemble à son père. » Aussi incongru soit-il, ce souhait est ce qui lui tient le plus à cœur. Elle prie les étoiles et le ciel pour qu’ils se ressemblent trait pour trait. C’est une bien étrange demande, lorsque l’on repense à la cruauté dont il a fait preuve à l’égard de sa femme et de son enfant à naître. Malgré tout le mal que son mari lui a causé, Merope est toujours profondément amoureuse de lui. Elle ne lui trouve que des prétextes pour justifier son acte d’abandon. Je lui ai menti depuis le début de notre relation. Je ne lui ai pas laissé la moindre chance de tomber sincèrement amoureux de moi. Il a toutes les raisons du monde de me haïr ou de haïr… ce qui se trouve dans mon ventre. Merope se confuse en excuses, entre deux sanglots, devant la directrice de l’orphelinat. Tom Jedusor Senior est un homme au charme ravageur, ce qu’elle ne possède malheureusement pas. Elle espère ainsi qu’en naissant avec le même potentiel physique, toutes les portes s’ouvriront pour son enfant. Merope refuse de regarder l’enfant pendant quelques minutes, elle craint de se sentir bouleversée. Madame Cole insiste à deux reprises, avant de s’écarter du grand lit recouvert de serviettes ensanglantées. Soudain, quelque chose vint traverser les pupilles dilatées par la souffrance de la jeune héritière Gaunt. Alors que ses yeux couleur noisette, mouchetée de miel, sont encore emplis de larmes brûlantes, elle formule une bien étrange demande à la directrice. « M…Montrez-le moi. » C’est un revirement inattendu qui laisse la directrice de l’orphelinat et le médecin chancelants. « S’…S’il vous plait. Montrez-moi…mon fils… » répète-t-elle d’une voix claire. Lorsque ses yeux se posent sur les prunelles bleu acier de son nouveau-né, Merope tombe une seconde fois de sa vie éperdument amoureuse d’un Jedusor. Il est comme son père, songe-t-elle en suppliant des yeux madame Cole, la directrice de l’orphelinat, de lui laisser prendre l’enfant dans ses bras. Foudroyée par un éclair de lucidité, elle décide de s’accrocher à la vie. Une vie à ses côtés. Merope Gaunt a fait tout autre choix cette nuit-là. Celui de la vie au lieu de la mort. Merope Gaunt s’est accrochée à la vie. Elle s’y est désespérément accrochée en contemplant les beaux yeux bleus de son fils. Merope entrevoit finalement la possibilité d’une vie heureuse avec lui. Tom. Son fils. Ni Merope ni Tom n’eurent la sombre destinée ayant marqué l’histoire de la magie. Merope Gaunt réalise qu’un chemin bien différent est possible pour eux. Elle réalise surtout que cet enfant au visage arrondi, aux beaux yeux bleus et au petit nez rebondi mérite une figure maternelle. Cet enfant mérite autre chose que d’être la victime collatérale d’une tragédie grecque, dans laquelle une mère abandonne son fils aux portes d’un orphelinat situé dans les bas quartiers de la capitale. Elle opère sans le savoir une transition psychique entre la fin d’un amour et la naissance d’un nouveau lien filial. Elle transpose une obsession en une autre. Tom Elvis Jedusor est sa nouvelle raison de vivre, de se battre et d’aimer. Au-delà du fait d’être sa nouvelle obsession, il est également la source de sa magie. « Nous ne serons jamais plus séparés, Tom Jedusor. » Elle lui chuchote ces quelques mots au creux de son oreille, avant qu’elle ne vienne déposer un baiser chaste au milieu du front. Rien ni personne ne sera en mesure de se mettre en travers de leur chemin. Merope Gaunt s’en fait la promesse solennelle. Elle n’abandonnera pas Tom comme elle a abandonné tout espoir d’être aimée par son père. Tom est sa nouvelle chance de croire en l’amour véritable. L’amour d’une mère.
FIN DU MOIS DE JUIN 1942 – LITTLE HANGLETON
Merope Gaunt dévisage fixement l’heure qui est affichée sur la vieille horloge de la salle à manger. Les aiguilles défilent en un rien de temps, et d’ici quelques minutes, Tom Jedusor s’apprête à franchir la porte du cottage des Gaunt. Merope s’efforce de conserver son calme, mais elle est submergée par des sentiments contradictoires. Elle espère et redoute, en même temps, l’arrivée de son fils unique. Il vient de finir sa sixième année à Poudlard, l’école de sorcellerie de Grande-Bretagne. Merope considère Tom comme sa fierté, mais ce n’est pas nécessairement le cas de son grand-père, Elvis Gaunt. Elle s’affaire à sa broderie de manière obsessionnelle, en proie à des tocs compulsifs, à l’idée même que l’on vienne reprocher des choses à son fils. Elvis Gaunt ne cesse de brailler et de s’agiter depuis le petit matin en reprochant à sa fille, Merope, d'avoir enfanté un « ignoble sang-mêlé ». Elle est familière de ces querelles incessantes, Elvis n’a jamais accepté le fait que son héritière se soit mariée avec un Moldu. Lorsqu’elle a ramené son nouveau-né au cottage situé près de Little Hangleton, ce fut alors comme un coup de poignard en plein cœur. Elle se souvient parfaitement qu’Elvis l’a incendié et insulté de tous les noms, avant de finalement accepter l’existence d’un enfant de Moldu entre ses murs. Malgré cette filiation douteuse, du sang de la noble et illustre famille Gaunt coule dans ses veines, tout comme lui, Morfin ou Merope.
L’apparition de Tom dans la vie de Merope eu le mérite de lui faire accepter ses pouvoirs magiques. Merope n’est plus cette pauvre petite chose, qui ignore commenter utiliser sa baguette magique. Merope s’est habituée à la magie, qu’elle a appris en autodidacte et qu’elle a perfectionné grâce aux conseils de son fils prodige. « Dépêche-toi. » grogne une voix grave dans son dos. « Ton impur de progéniture ne va pas tarder. » Elvis Gaunt n’est pas une personnalité que l’on peut qualifier de sympathique. Il est tout le contraire, ce n’est qu’un vieillard aigri, cynique et vulgaire. En faisant volte-face, Merope manque de lâcher le plateau en cuivre qu’elle tient dans ses mains. Elle baisse les yeux en direction des quatre tasses et de la théière qui se trouvent en son centre. « Père. Je t’en prie, cesse donc de l’appeler sous ce… qualificatif infâme… Pas devant moi. » Gaunt se tord presque immédiatement dans un rire effrayant. Son visage se déforme sous le coup de la colère. « Infâmant ? Infâmant ? C’est ce qu’il est, pauvre sotte ! » Gaunt attrape ensuite le poignet de sa fille pour la contraindre à se déplacer de la cuisine jusqu’au petit salon. Ils traversent ensemble un couloir recouvert de tableaux représentant les dignes prédécesseurs de la noble famille Gaunt. Elle dépose ensuite, de force, le contenu du plateau sur la table, en disposant une petite assiette pleine d’un peu de nourriture. « Cesse de discuter mes ordres. Tu as suffisamment sali le noble sang de la famille Gaunt avec tes… pulsions de femme ! » Lorsqu’Elvis Gaunt est dans cet état, Merope préfère fermer les yeux. Elle préfère ne pas admettre que son père est quelqu’un de monstrueux. Son propre père. Lorsque Tom n’était encore qu’un enfant, les choses étaient bien plus faciles. Elle était en mesure de camoufler les excès et la vulgarité du patriarche Gaunt. Maintenant que Tom est âgé de seize ans, Merope n’est plus en mesure de protéger son père. Aussi fou que ce soit, Merope reste profondément attachée aux maigres miettes d’affection que son père consent à lui donner de temps en temps, si ce n’est pas pour se confondre en insultes et en railleries. Tom est le fruit du péché, selon les mots d’Elvis Gaunt.
Tom Jedusor détestait Little Hangleton. C’était même au-delà de la détestation : il avait en horreur ce village d’une médiocrité sans nom auquel il rêvait de mettre le feu. Il n’aspirait pas à la même vie pitoyable que ses habitants — il rêvait grand, il lorgnait même sur le statut de Dieu. Il ne comptait pas se terrer dans leur maison de famille et battre ses progénitures consanguines comme le faisait quotidiennement Elvis Gaunt. Sauf avec lui. Parce que Tom avait su lui montrer que sa magie était beaucoup plus puissante que la sienne et surtout digne de leur illustre ancêtre Salazar Serpentard. Il s’en souvient comme si c’était hier : il était dans l’année de ses quatorze ans et le vieux Gaunt avait profité d’une brève absence de Merope pour abattre toute sa violence sur l’horrible souillure du sang que représentait son petit-fils. Mais personne ne pouvait imaginer à quel point Elvis fut surpris de voir Tom lui lancer un des sorts interdits contre lui — Doloris, son préféré. Son hurlement de douleur imprégnait encore les murs du salon décrépit par des années d’horreur. Chacun sait que le sortilège se gorge de puissance en fonction de la détermination et du sadisme du lanceur et Dieu sait à quel point Tom nourrit une haine féroce contre son ainé. Elvis payait pour toutes les violences qu’il avait assénées à sa fille, mais aussi pour toutes les brimades et insultes en tout genre dont il avait usité à l’égard de Tom. Oh bien sûr, une fois remis de ses émotions, Morfin et Elvis voulurent lui faire la peau, mais Tom s’était farouchement défendu en leur jetant des sorts plus insolents encore, montrant ainsi qu’il les dominait en tout point. À partir de ce jour, plus jamais Elvis n’avait osé s’en prendre à lui physiquement, se limitant simplement aux insultes auxquelles Tom était sourd. Il n’avait pas d’attention à porter à un cafard comme Elvis Gaunt. Morfin… N’en parlons même pas : cette erreur congénitale n’existait tout simplement pas à ses yeux. Son débile d’oncle faisait bien évidemment tout pour le chercher avec des paroles plus salaces les unes que les autres en supputant un potentiel désir que Tom aurait pour sa mère, mais ce dernier se contentait de le regarder de son œil le plus noir et le plus sombre. Il n’avait pas de temps à gaspiller en lui répondant et Morfin se fatiguait de lui-même avec ses élucubrations incestueuses qui dégoutaient au plus haut point le jeune Jedusor. La seule chose qui le stimulait réellement, qui lui procurait un certain plaisir, était ses études magiques et ses cours à Poudlard dans lesquels ils obtenaient toujours la note la plus élevée — un effort récompensé par un trophée qui trônait dans la salle prévue à cet effet. Il n’était pas rare de voir Jedusor passer un nombre astronomique de fois dans cette salle juste pour contempler son nom qu’il haïssait pourtant plus que tout au monde briller de mille feux. À seize ans, Tom savait déjà qu’il était promis à un grand avenir sur un chemin pavé d’or et d’innombrable richesse qui lui conféreront une réputation et une carrière dans le monde magique que beaucoup lui jalouseront. Il se voyait déjà ministre de la Magie, un poste qui lui permettrait en toute liberté de mettre ce monde pitoyable et décadent à feu et à sang pour le façonner à sa manière.
Tout ça pour dire que si Tom fuyait autant que possible son domicile familial durant les vacances scolaires pour rester le plus longtemps possible à Poudlard et étudier librement à la bibliothèque durant ce temps de liberté qui lui était alloué, il ne pouvait malheureusement pas échapper à son retour chez lui lors des vacances d’été. Revoir sa mère l’enchantait quelque peu, il n’allait pas le nier. Effrayer son père par sa simple existence l’amusait déjà beaucoup plus. Parce que Merope Gaunt l’ignorait, mais un étrange manège s’était installé entre le père et le fils depuis que ce dernier avait entamé ses études à Poudlard. Le Poudlard Express déversait son flot d’élèves sur le quai de King Cross lorsqu’il arrivait en gare. Si ses camarades s’étaient débarrassés de leur uniforme réglementaire, Tom portait encore fièrement le sien à l’effigie de la maison Serpentard. Il avait bien évidemment retiré sa cape, mais le blason sur son polo n’échappait à personne dans le train misérable de banlieue qui le ramenait à Little Hangleton. D’aucuns ne se posaient de question à ce sujet, les occupants du train étaient bien trop empotés pour se poser une quelconque question sur quoique ce soit de toute manière et Tom les ignorait dans tous les cas. Il haïssait les moldus autant qu’il se haïssait lui-même ainsi que les autres sangs de bourbe et sang-mêlé. Une haine qui le poussait chaque fois à se rendre au Manoir Jedusor pour effrayer son géniteur par sa simple présence derrière la porte. Tom toquait, remarquant toujours la nouvelle femme de son père en train de l’espionner derrière un rideau, le regard rempli de curiosité. Tom lui adressait toujours un sourire charmant, mais tellement rempli de fausseté. Il était évident que son géniteur n’allait surtout pas lui parler de son ex-femme consanguine et folle et de leur progéniture contre nature. Surtout quand sa nouvelle épouse avait un nouveau chiard dans le tiroir. Son père ouvrait toujours la porte de la même manière : il l’entrebâillait, laissant simplement la moitié de son visage dépasser du battement pour ne surtout pas donner l’occasion à son bâtard d’apercevoir l’intérieur du luxueux manoir. « Que me voulez-vous ? » Jedusor père tendait de se montrer ferme, hautain et agacé par sa présence horripilante, mais Jedusor fils décelait la peur dans son regard, la peur et le dégout face à sa nature qui était contre les lois établies de la physique pour un moldu aussi moldu que lui. Une peur qui l’amusait plus qu’elle ne l’énervait et il était bien évident que Tom en tirerait profit. Il considérait d’ailleurs son père avec indifférence. Une nonchalance exacerbée par la froideur de ses yeux bleus qu’il avait héritée de lui tout comme le restant de son physique. Le jeune homme s’attardait ensuite sur la bâtisse et disait avec la même mollesse non sans être tintée d’une pointe de menace. « C’est une bien belle maison que vous avez-là. Si elle était mienne… (Un frisson d’effroi naissait dans le bas de la nuque du père quand son fils reposait son regard brillant d’une lueur meurtrière sur lui, sans perdre de son charme dans lequel beaucoup tombait)… Je n’aimerais pas qu’elle disparaisse dans les flammes. » Et dès que ces mots furent prononcés, un buisson situé à quelques mètres d’eux prit soudain feu. Comme par magie. Tom avait ce genre de don qu’il s’amusait à développer en ce genre d’occasion. Si le jardinier qui passait par là accourut dans un cri pour éteindre l’incendie précaire, Tom Jedusor Snr avait soudainement refermé sa porte d’entrée — un geste désespéré qui étira de satisfaction les lèvres de l’héritier de Serpentard. Il savait qu’il réapparaitrait dans quelques secondes. Il avait l’habitude de ce petit manège désormais. Et effectivement, il était là, plus anxieux que jamais, les mains remplies d’argent. Il pensait que son fils était uniquement là pour l’escroquer alors qu’il prenait son pied en lui foutant la frousse de sa vie. L’argent n’avait aucun intérêt pour lui. Mais dans un tout autre but, il ne disait pas non à ce petit pécule : il l’économisait soigneusement et dans le secret depuis plusieurs années pour que sa mère et lui puissent partir de ce trou à rat dans lequel ils mourraient s’ils ne faisaient rien. D’une poigne ferme, le père fourrait l’argent dans la main de son fils, mains qu’il serrait pour l’attirer à lui et le foudroyer de son regard rempli de peur et de colère — c’était le seul contact que les deux Tom avaient une fois par an depuis que ce rituel s’était installé. « Quand est-ce que tu vas t’arrêter ?! Qu’est-ce que tu me veux à la fin ?! » Et Tom, dans son petit jeu sadique, reprit son air plein de charme et d’innocence que tout le monde lui connaissait à Poudlard et qui ne pouvait soupçonner qu’un dangereux monstre assoiffé de sang, de pouvoir et de vengeance se dissimulait derrière. « Mais rien du tout, père. Je dis simplement qu’il serait dommage de perdre cette sublime demeure et cette ravissante vie aussi bêtement que dans un incendie… » Il brisait le masque brièvement laissant son rire cristallin, mais mesquin s’évader entre son père et lui. La main pleine d’argent moldu, Tom se hâtait. Tout en jetant un dernier regard à son géniteur. « Bonne journée, papa. » Il s’amusait de ce surnom affectueux, le prononçant non sans un cynisme certain puisque jamais de sa vie Tom ne considérerait cette sous-race comme son paternel, ni de près, ni de loin. Il n’éprouvait aucun amour, ni aucun sentiment à son égard, juste une envie de meurtre effroyable et cruelle qui ne fit que s’accroitre et se noyer dans le pire à mesure que les années passaient et que Tom gagnait en puissance.
Il passait le pas de la porte de la maison des Gaunt en fin d’après-midi. Merope et Elvis étaient en plein milieu de leur altercation dans l’un des couloirs et Morfin s’amusait à torturer une souris dans le salon quand il remarquait que son neveu était là. « Ah tiens ! Voilà le p’tit bâtard ! » Son oncle ricanait, pensant blesser Tom qui n’avait cure de ses paroles offensantes. Il ne le regardait point, posant avec nonchalance ses valises et autres affaires dans un coin de la pièce à l’aide de sa magie. « Où est Merope ? » Pas de bonjour, aucune politesse entre eux. Juste du dédain de la part du jeune homme et du vide dans celui de son oncle. « Elle est dans le couloir avec mon père. Tu devrais pas y aller, il est peut-être en train de la culbuter pour rattraper la saleté qu’elle a faite avec notre sang. » Morfin désignait son neveu du doigt quand il parlait de l’impureté de leur sang. Une énième provocation que Tom ignorait avant de s’engouffrer dans le couloir. « Lâchez-la. » L’œil de Tom sur son grand-père était froid, tout comme le ton de sa voix. Il n’était qu’arrogance et mépris face à son ainé qui lui rendait la pareille tout en lâchant enfin sa griffe de Merope. « Voilà ton petit protégé, ma fille. Le sauveur. » Une pointe de cynisme se décelait dans sa voix quand il surnommait son petit-fils en ces termes qui n’avaient rien d’élogieux dans sa bouche, mais Tom concentrait son attention sur sa mère, ne se préoccupant pas de lui encore une fois. « Venez, j’ai à vous parler. » Il n’était pas plus chaleureux avec sa mère, déjà hors de lui d’être de retour dans ce trou à rat qui lui donnait de l’urticaire. Sans chercher à savoir si sa mère lui avait emboité le pas, Tom rebroussait chemin et repassait par le salon qui faisait office de cuisine et de salle à manger. D’un coup de baguette, ses bagages le suivaient aussi jusqu’à la chambre qu’il partageait avec Merope depuis sa naissance, faute de place, et lassait ses bagages s’accommoder comme ils le pouvaient dans cette pièce déjà bien encombrée. Assis sur son lit, quand il vit sa mère dans le coin de son œil, Tom attendit qu’elle ferme la porte pour s’adresser à elle, tout bas — il savait que Morfin avait probablement son oreille collée, avide de détails graveleux qui n’aurait jamais lieu entre la mère et le fils au plus grand désarroi de son cerveau malsain et pervers. « Il faut que je vous montre quelque chose. » D’un coup de baguette, une brique du mur du côté de son lit sortait de son trou pour laisser apparaitre une minuscule cachette. Tom en extrayait une boite en fer qui peinait à se fermer, pleine à craquer de billets. C’est d’ailleurs au moment de l’ouvrir qu’il sortait sa prise du jour de la poche de son pantalon. « Demain, nous irons à Londres, au Chemin de Traverse pour vous trouver une baguette à vous, digne de ce nom chez Ollivander. Nous irons d’abord à Gringotts pour échanger tout cet argent en monnaie de notre monde. Ensuite, j’ai repéré une annonce pour un appartement dans l’Allée des Embrumes. Il ne paie pas de mine, mais nous serions toujours mieux qu’ici. Si j’ai bien compté… Nous avons de quoi tenir pour trois mois avec ce que j’ai ici. Pour le reste… On verra bien. Enfin, vous verrez comme d’ici là je serai retourné à Poudlard. » Tom posait un instant son regard sur sa mère. Il attirait l’un de ses sacs, le plus petit, avec sa baguette et en sortait un flacon minuscule — une potion qu’il avait préparée avant son départ de Poudlard. « Tenez, pour le repas du soir, vous verserez ceci dans le repas d’Elvis et de Morfin. C’est un puissant somnifère. De quoi les tranquilliser pour la journée, sinon, ils ne nous laisseront jamais partir. Enfin, surtout vous. » D’aussi loin que Tom s’en souvienne, Merope a toujours souffert de l’extrême surveillance tout bonnement horripilante de son frère et de son père. La seule fois où elle avait eu le malheur de sortir, elle était revenue mariée à un moldu et avec un bébé dans les bras — elle avait succombé à ses vieilles pulsions de femme comme Elvis se plaisait à le dire. Alors, autant dire qu’il gardait un œil excessivement énervant sur elle. « Parce que vous allez me suivre, n’est-ce pas ? » Son regard glacé dans les yeux de sa mère, la main tendue vers elle avec son flacon, la question avait plus l’allure d’un ordre auquel elle consentirait dès l’instant où elle s’emparerait de la fiole, comme une sorte d’accord tacite. Tom ne s’épanchait jamais sur l’attachement qu’il éprouvait pour sa mère, aussi discret soit-il, mais son petit stratagème pour la faire sortir d’ici et mener une autre vie était, à son niveau, une preuve d’amour à son égard qu’il ne confesserait jamais comme tel.
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Dr. Hannibal Lecter
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▿ Date de naissance : 20/01/1968
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– LITTLE HANGLETON ▿ FIN DU MOIS DE JUIN 1942 ▿ TOM & MEROPE
« Arrêtez, père ! » hurle une voix de femme dans l’étroitesse du couloir miteux du petit cottage anglais. Le timbre est haut perché avec une pointe d’aigüe. Une souffrance apparente. Son ton est suppliant, enveloppant toute la force de son désespoir. L’amour filial n’existe pas entre le père et la fille. C’est un lien qui n’a jamais existé entre eux, même bébé. Merope exulte toutes ses frustrations en dégageant les mains de son père de son pauvre corps fébrile. Comme une furie, une harpie trouvant refuge dans les légendes mythologiques grecques, elle se débat furieusement pour clamer sa liberté. Elle aspire à l’apocalypse, seul moyen de rompre le charme qu’il exerce sur elle. Ses menottes sont psychologiques. Elles ne sont pas réelles. Pourtant, à chaque fois qu’elle plonge ses deux orbes noisette dans ceux de son père, à chaque fois qu’elle entraperçoit cet éclat de miel dans le fond de ses prunelles vives et méprisantes, c’est comme si son corps était déjà mort glacé Merope Gaunt n’est rien d’autre qu’une esclave qui désire plus que tout dans l’univers être affranchie. Libérée des griffes diaboliques, de l’odeur musquée et amère du corps de son père, de ses bras puissants qui la giflent et la malmène comme un vulgaire sac de légumes pourris. Il est puant d’orgueil, de cruauté et de décadence. Digne héritier de la noble famille des Gaunt. Digne successeur de Salazar Serpentard. Véritable ordure âgée d’une soixantaine d’années, raccrochant tous ses espoirs de grandeur à une précieuse bague et un médaillon verni. Quelle honte. Elle se sent souillée d’avoir été giflée avec autant de force. Étendue par terre, en train de ramasser les débris de porcelaine brisé, elle n’est désormais plus que l’ombre d’elle-même. Ce n’est toutefois pas le pire. Son père se comporte de manière abjecte depuis aussi longtemps qu’elle existe, en usant de tous les subterfuges qui lui viennent en tête pour l’humilier encore plus. Il ne cesse de lui rappeler sa médiocre condition, celle d’un être magique incapable d’utiliser cette dernière. Femme de sang-pur, illustre héritière de la maison des Gaunt, Serpentard et même des Peverell… ayant forniqué avec un vulgaire Moldu. Femme incapable, bonne à rien, piètre cuisinière. Merope souffre de ses allusions, de ses moqueries, de ses insultes depuis sa plus tendre enfance. Elvis Gaunt n’a jamais été un bon père. Il n’a jamais nonn plus aspiré à l’être. Même vis-à-vis de Morfin, c’est à peine s’il se comporte mieux. Morfin est un abruti. Il fait également honte au génie calculateur des Gaunt. La seule chose qu’Elvis trouve grâce chez Morfin, c’est son sadisme. Morfin est son digne fils, le seul qui mérite d’être protégé, contrairement à elle, qui ne sert qu’à écarter les cuisses devant le premier Moldu qui traverse son chemin. « Père… S’il vous plaît ! » parvient-elle à dire, entre deux sanglots étouffés, d’une voix suppliante. Elvis la dédaigne d’un simple regard, pétri d’orgueil. Il aime que sa fille supplie et implore sa bienveillance pour ses actes ignobles. Souvent depuis la naissance de son fils, Merope s’est vue acculée, insultée pour avoir engendré une progéniture infâme. Tom représente sa plus grande fierté, quoiqu’Elvis Gaunt en pense. Tom est son soleil. Son fils bien-aimé, le souvenir de l’homme qu’elle a aimé et qui les a lâchement abandonnés à leur triste sort. « Tom est… » Un cri de douleur transperce les murs. Une nouvelle gifle. Pas une seconde, Merope ne baisse le regard. Elle confronte les éclats miel de son père des siens avec une lueur de défiance. Son regard est intense et vif. Inattendu. Son père vient de manquer de respect à son soleil, sa seule et unique raison de vivre, alors plus rien n’a d’importance dans l’univers tout entier. Merope se transforme en véritable lionne, prête à protéger ses petits au péril de sa vie. Qu’il ne s’avise plus de parler ainsi de sa raison de vivre, du fils de l’homme qu’elle aime encore de manière compulsive et chaotique. Elvis vient de lui signifier une fois encore son profond mépris envers cet enfant bâtard. « Ne prononce jamais le prénom de son Moldu de père devant moi ! » vocifère le patriarche Gaunt, avant d’extirper la jeune femme du plancher comme la misérable petite chose qu’elle est entre ses mains. Il s’apprêtait à la frapper une fois encore, quand quelque chose, ou plutôt quelqu’un, vint interrompre leur altercation. Merope senti presque immédiatement son cœur déborder de bonheur à la vue du seul être qui lui apporte cette bienveillance et cet amour débordant, aussi curieux soit-il. Lorsque cette voix douce et froide vint siffler agréablement à ses oreilles, toutes ses tensions et toutes ses frayeurs s’évanouirent en un claquement de doigt. « Tom. Bonjour, Tom. » dit-elle dans un souffle en plantant ses deux orbes noisette dans la glace des prunelles de son fils. Merope entreprit d’épousseter les manches de son chemisier et les ourlets de sa jupe pour avoir l’air convenable devant lui. Son sauveur, se moqua Elvis Gaunt en le dévisageant avec dédain. Son sauveur. Un surnom moqueur, mais qui porte en lui toute la force de ses convictions. Dans l’esprit torturée de Merope Gaunt, cet enfant est comparable à la lueur aveuglante d’un phare dans la nuit noire. Elle s’en approche comme un insecte en quête désespérée d’un point de lumière vive. La lutte est vaine face à l’immense tiédeur émanant de son timbre de voix. Il y a beaucoup de froideur, mais celle-ci dissimule l’amour profond qu’ils se vouent. Merope ne lui tient pas rigueur de cette dureté, des paroles tranchantes ou des distances émotionnelles qu’il érige entre lui et les autres, dont elle-même. Tom sait que sa mère le suivra aveuglément sans opposer de résistance. C’est ce qu’elle semble toujours faire. Tout comme elle s’échappe momentanément des griffes acérées d’Elvis pour suivre sa chair et son sang jusque dans leur chambre. Elle n’est qu’en apparence surprise de la cachette magique dissimulée dans l’un des murs de leur modeste taudis. Elle boit les mots de son enfant comme du lait mélangé avec une cuillère sucrée de miel. Toutes ses paroles sont pleines d’espérance et inoculent en son esprit fragilisé une petite flamme. La flamme du courage, de l’espoir. Parce qu’il est son soleil et sa raison de vivre, elle n’oppose aucune réticence à son désir de quitter la sinistre maison des Gaunt. Pour une vie meilleure, lui promet-il en plaçant entre ses mains une précieuse petite fiole. Tout le long de ses explications, la sorcière s’est abstenue de couper ses tirades. Elle ne fait qu’hocher la tête de temps à autres, tout en jetant un coup d’œil furtif à la porte de leur chambre de crainte que Morfin ou Elvis ne viennent les interrompre, les pensées pleines d’images incestueuses d’une rare obscénité. « Tom, merci pour tout ce que tu fais. » Ces quelques mots paraissent peu, mais ils signifient énormément pour elle. Tout ce que veut son fils, c'est de l'aider. Il veut favoriser son épanouissement en tant qu'être humain et son éclosion en tant que sorcière. Une baguette magique. Sa propre baguette. Merope ne s'en rend pas immédiatement compte, mais sous le coup des émotions, un fin sourire se dessine sur ses lèvres pleines. On ne s'était jamais autant soucié d'elle de toute sa vie. Tom lui donne la sensation vertigineuse d'exister. D'avoir une place en ce bas monde. C'est pour cela qu'elle lui sera fidèle, quels que soient ses desseins. S'il doit la plonger, tête la première, dans sa noirceur, elle le suivra les yeux bandés. Sans lui, elle ne serait rien. « Sans toi, je ne serais plus de ce monde. » C’est une vérité qui lui pèse. Elle repense souvent à cette nuit glaciale de décembre. Sa voix se brise au beau milieu et ses yeux s'humidifient d’un léger voile translucide. Merope ne le quitte pas des yeux, tout en luttant contre ses propres incertitudes et sentiments. Elle refuse d’exhiber toutes ses faiblesses, et surtout devant son propre fils. Elle est encore cassée, comme une poupée de chiffon, manipulable et fébrile. « Ils ne nous laisseront jamais partir. Ils ne me laisseront jamais partir. Ils nous retrouveront et... » confesse-t-elle en plongeant ses yeux dans les siens, afin d’apporter de l'intensité à ses mots. Merope se coupe, avec le cœur au bord des lèvres. Elle s'efforce alors de reprendre contenance. Elle est si familière au comportement destructeur des hommes de sa famille, une part d'elle ignore même si elle est capable d'évoluer sans son emprise. « Rien de tout ceci... ne peut s'arrêter. » Une lueur traverse ses yeux, noire comme le charbon. Une pensée dangereuse effleure son esprit, tandis que le rythme de son palpitant s'accélère jusqu'à manquer quelques battements. Il ne reste finalement qu’une seule solution et elle est radicale. Merope est traversée par des pensées noires, ténébreuses, qu’elle essaie de refouler du plus profond de son âme déjà bien noire. Merope refuse de céder à cette part d’obscurité, dissimulée en elle, mais ce n’est pas la première fois qu’elle s’est retrouvée confrontée à ce dilemme. En ensorcelant par un philtre d’amour Tom Jedusor Senior. Merope le voulait tant, ses obsessions la dévoraient jour et nuit, il n’y avait aucune autre solution que de le contraindre à l’aimer. « Tu connais déjà cette réponse, Tom. Elle est toujours la même. » murmure-t-elle en rompant les derniers centimètres qui séparent leurs corps. Elle lui sera toujours fidèle. Merope apporte beaucoup de profondeur à leurs échanges en posant délicatement les paumes de chaque côté des joues de son fils. Elle ancre alors ses yeux, un éclair de tendresse infinie traversa ses pupilles. « Je te suivrai. Toujours. » dit-elle en détachant chacune syllabe avec un certain impact. Même contre son géniteur, son frère. Contre l’univers tout entier. Le temps s’est momentanément arrêté, le silence s’est fait autour d’eux. Seuls les battements de son palpitant résonnant grossièrement dans ses oreilles occupent toutes ses pensées. Tom comble sa mère par ses encouragements. Ces mots ne font que l’emporter encore plus dans ses ténèbres, elle consent à s’exécuter à l’heure du dîner dans un acte de grande dévotion. Prise dans un tourbillon de confusion totale, elle se laisse guider par la voix doucereuse de son enfant. Parce qu’il lui rappelle la sienne. Parce qu’il lui rappelle son père. Son âme en lambeaux hurle d’être sienne. Tom est en quelque sorte sa seconde chance. Lorsqu’il lui prodigue ce qui s’apparente à des sentiments affectifs, elle ne peut que se convaincre que son père a ressenti la même chose. Elle lui suivrait envers et contre tout, telle une dévote devant son apôtre, qu’il lui ordonne de tuer ou de se vider de son sang, elle s’exécuterait dans le seul but d’obtenir un geste d’amour de sa part.