Scorpius savait qu’en franchissant certaines barrières, il atteindrait un point de non-retour. L’idée trottait dans sa tête depuis un moment. Vicieusement, elle hantait ses nuits et ses jours quand il apprit au cours de diverses conversations que Lord Voldemort était de retour dans ce monde. Personne ne savait réellement où il se terrait, même si Albus Dumbledore l’avait rencontré au sein de l’université. Cette nouvelle glaça le sang du jeune Malefoy — que se passerait-il si le mage noir retrouvait son père avant lui ? Avant même qu’il puisse le protéger ? Que se passerait-il s’il trouvait Albus (Scorpius ignorait que c’était déjà le cas) ? Qu’adviendrait-il d’eux s’ils tombaient entre ses mains ? Scorpius savait et il en avait la nausée. Les images qui tournaient en boucle dans son cerveau trop actif étaient galvanisées par les récits qu’il avait pu ouïr au sujet de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom. Ces bouts flottants rendaient les tortures bien trop réelles, crues et douloureuses dans le monde onirique créé par le jeune homme. Mais il n’était pas sans savoir que la violence dépeinte dans ces pires cauchemars était très éloignée de la réalité. S’il avait le malheur de croiser le chemin de Tom Jedusor, Scorpius savait qu’il regretterait d’être né.
Pourtant, ce n’était pas pour lui qu’il avait le plus peur. Sur le coup, il ne pensait même pas à la fichue rumeur qui le désignait comme le fils biologique de Voldemort et au poids écrasant qu’elle fit peser sur ses maigres épaules. Il était surtout terrorisé pour son père et pour son fiancé. En tant que fils, il se devait de protéger ce père (qu’il n’avait pas encore retrouvé) qui avait déjà tant souffert à cause de la guerre et à cause de ces fonctions de mangemorts qu’il fut contraint d’embrasser aux risques de mourir s’il refusait de rejoindre les rangs de Voldemort comme son père l’avait fait avant lui. En tant que futur époux d’Albus, Scorpius se devait de respecter d’ores et déjà les vœux qu’ils échangeraient, pour le meilleur et pour le pire. Il fallait qu’il prouve autant aux autres qu’à lui-même que ce mariage ne se résumait pas qu’à une lubie de la part d’adolescents qui s’aimaient trop. C’était bien au-delà de ça. Scorpius prenait déjà très au sérieux son devoir : celui de protéger le foyer qu’il était en train de construire avec son meilleur ami, son amour depuis toujours. Il ne pouvait pas laisser à Voldemort ou à ses disciples l’opportunité de ruiner tout ça.
Mais vers qui pouvait-il se tourner ? Il y avait bien sûr Albus Dumbledore qui, plus d’une fois, avait été à l’écoute du jeune Scorpius et qui n’avait pas non plus hésité à lui dispenser quelques cours de perfectionnement sur des sorts qu’il maitrisait mal. La logique et la raison le pousseraient bien évidemment à se tourner vers l’ancien directeur de Poudlard, mais ce n’était pas non plus une évidence. En effet, la magie blanche apparaissait à ses yeux comme trop faiblarde pour terrasser le mal qu’il était censé affronter. Si Scorpius voulait un jour caresser l’espoir de défaire Voldemort, il devait se battre avec les mêmes armes que lui, voire effleurer une puissance supérieure à la sienne. Il n’avait pas d’autres choix que de maitriser la magie noire et d’autres disciplines plus sombres encore s’il voulait réussir dans sa tâche. Si beaucoup aurait renoncé face à cette folie, elle n’était pas si délirante que cela pour Scorpius étant donné que les Malefoy étaient bien loin d’être étrangers aux ténèbres. Il savait qu’Albus allait le détester pour ça, de s’être servi d’une information donnée au cours d’une conversation banale pour établir un autre plan bien moins raisonnable. Le nom de Grindelwald était sorti au moment où son cher et tendre lui avait raconté ce qu’il s’était dit au cours d’une sorte de réunion organisée entre Dumbledore et certains de ses adeptes. Maintenant que Poudlard s’était retrouvée catapultée sans que personne ne sache comment dans ce monde, Scorpius avait filé à la bibliothèque de l’école pour trouver plus d’informations au sujet de ce fameux Grindelwald. Contre toute attente, au fur et à mesure de ses lectures, Scorpius était séduit par l’image de Gellert dépeinte dans ces livres même si ces derniers le descendaient en flèche à cause de son extrémisme et de sa pratique de la magie noire, entre autres. Il y avait tout un tas d’autres raisons, mais Scorpius fit clairement l’impasse dessus puisqu’il répondit aux mêmes sirènes que Queenie Goldstein — dans un monde dominé par Gellert Grindelwald, Albus et lui pourraient vivre librement et en sécurité avec le reste de leur famille. Ayant vagabondé dans le temps grâce au retourneur et étant tombé dans une réalité alternative dans laquelle Voldemort avait plongé l’univers dans le chaos, le blondinet savait que vivre un amour avec un sang-mêlé serait impossible dans un monde totalitaire gouverné par un raciste qui prônait la suprématie des sangs purs. Quelle ironie quand on sait que ledit chef est lui-même un sang pur de première classe... Scorpius était naïf. Scorpius était apeuré et surtout amoureux, alors il voulait voir et entendre seulement ce qui l’arrangeait. Qu’importe la violence, qu’importe les sacrifices, il ne voulait pas prendre le risque de voir Voldemort régner et perdre Albus ainsi que tous ceux qui l’aimait. Alors son cœur était déjà acquis à la cause de Gellert. À la seconde où son fiancé l’apprendrait ce qu’il faisait derrière son dos, il le haïrait, mais Scorpius faisait cela uniquement pour son bien, pour qu’ils vivent leur amour dans un monde libre. Scorpius espérait qu’Albus finisse par comprendre le jour où ils auraient cette discussion.
En effectuant quelques recherches en ville, Scorpius sut que Grindelwald était le PDG d’une entreprise pharmaceutique. Étant donné que le jeune homme ignorait comment le contacter, il décida d’y aller au culot… Enfin… ça, c’était bien quand on n’était pas aussi timide que lui. Ses premières tentatives pour entrer dans le bâtiment se soldèrent par des échecs cuisants, mais au bout d’une semaine ou deux, Scorpius parvint à s’aventurer jusqu’à l’accueil où il se présentait. « Euhm… Bonjour ? » Sans réponse de la secrétaire, il s’éclaircissait la voix en pensant qu’elle ne l’avait pas entendu. Avec nonchalance, elle tournait sa tête vers lui et le considérait d’un œil dédaigneux. « Euh… Je… Est-ce que je pourrais m’entretenir avec Gellert Grindelwald s’il vous plait ? C’est… important. » Elle étouffait un petit rire mesquin. Mais qu’est-ce que Scorpius croyait ? Qu’avec sa tête d’ange on lui ouvrirait toutes les portes du paradis sans poser de question ? « Vous avez un rendez-vous ? » Elle était si sèche et froide que le pauvre garçon piquait un fard. Il n’avait qu’une seule envie : prendre ses jambes à son cou. « Euhm… Non, mais… Je… peux peut-être en prendre un ? » Énième rire, cette fois-ci non dissimulé de la part de la secrétaire. Elle fit mine de parcourir les pages de son agenda pour finalement dire avec mépris. « Navrée, mais il y a aucun créneau de libre. » Elle ignorait copieusement Scorpius qui repartit la queue entre les jambes, n’ayant pas osé insister.
Toutefois, le garçon ne s’avoua pas vaincu pour autant et revint chaque jour après ses cours pour formuler la même demande dont il était débouté à chaque fois. Au bout deux longues semaines, prise de pitié sûrement, la secrétaire sembla plus conciliante. Toujours aussi agacée, elle suggéra à Scorpius de patienter sur l’un des fauteuils le temps qu’elle passe quelques appels. Après plusieurs minutes, sans perdre de son irascibilité, elle lui fit signe de venir et lui indiquait le chemin à prendre pour se rendre au bureau de Gellert. Bingo ! Scorpius bondit sur ses deux pieds et s’y rendit à toute vitesse. Il était très anxieux, le cœur battant à tout rompre. Il savait que, bien qu’il répétât mentalement son discours préparé dans sa tête, celui-ci ne ressortirait jamais comme tel devant Gellert à cause de son stress palpable. Mais… Devant sa porte, il ne pouvait décidément plus reculer. Il rentrait quand il entendait qu’il y était autorisé puis une fois devant l’homme qu’il cherchait depuis des semaines… Scorpius se murait dans le silence, trop impressionné pour formuler une quelconque parole. Il y avait trop en jeu pour se foirer et même si Scorpius le niait, cela lui foutait une pression monstre sur les épaules. À ses yeux, Gellert était le seul homme qui pouvait le sauver ainsi que sa famille et Albus. Au bout de plusieurs secondes d’un silence assez gênant, Scorpius s’éclaircissait la voix et avançait jusqu’au bureau de Gellert, prenant son courage à deux mains. « Je suis vraiment désolé de vous importuner monsieur Grindelwald, mais vous êtes vraiment le seul qui peut m’aider. » Dépassé par son stress, Scorpius s’asseyait sur le siège qui lui tendait les bras sans y avoir été invité. Il se rendait compte soudainement qu’il ne s’était pas présenté. Alors, maladroitement et les joues rosies de timidité, il tendait sa main à Gellert sans oser le regarder dans les yeux. « Oh… Je me suis pas présenté. Scorpius Malefoy, enchanté. Je suis un sorcier, j’étudie à Poudlard. Enfin…J’étudiais. » Pourquoi diable avait-il dit cela ? On s’en fichait. Le naze… Super comme première impression… Il voulait juste s’enfoncer dans un trou et disparaître.
Son long manteau noir sur les épaules, le regard froid et orienté vers l’horizon, Gellert Grindelwald a longuement regardé le ciel ce soir-là lorsque la lune rouge est subitement apparue dans le ciel. L’instant d’après, il s’est retrouvé dans cette ville, sans la moindre explication. Et depuis, il a fait sa route à sa manière mais dans la peau d’un moldu car tous ses pouvoirs magiques ont mystérieusement disparu. Bien que déboussolé dans un premier temps, il a rapidement su rebondir. Il a décidé d’explorer ce monde et d’y chercher tout artefact ou autres sources de pouvoir. Il a essayé également de rassembler de nouveaux partisans, mais sans ses pouvoirs cela prend du temps. Alors prenant son mal en patience, il est devenu le directeur d’une grande entreprise pharmaceutique pour avoir une couverture. Et puis avoir de l’argent est aussi utile mine de rien. Vivre comme un moldu le déplait beaucoup, mais ce n'est pas aussi désagréable qu’il aurait pensé. En vérité, il s'y habitue bien mieux qu'il ne l'aurait cru, même si bien sûr ses pouvoirs magiques lui manquent. Cependant, il se demande sincèrement comment font ces gens pour vivre sans la magie. Cela parait tellement aberrant quand on a l'habitude de compter sur ses pouvoirs. Tout est fait moins vite, il faut se fatiguer pour des tâches ingrates et puis, il n'y a rien d'amusant tout cela. Vivre quelques temps sans la magie est une chose, mais une vie entière ? Dans le fond, il ne peut que ressentir de la compassion. Dans une moindre mesure bien sûr. Aux yeux de Gellert, les Moldus ne sont pas comme les sorciers et ne le seront jamais. Pour lui, la différence entre ces deux peuples sera toujours là.
Et voilà qu'au bout de près de trois ans, ses pouvoirs magiques ont commencé à lui revenir progressivement. Comment ? Il n'en a pas la moindre idée, mais la majorité de ses capacités lui sont revenues, à sa grande satisfaction. Désormais, il ne lui manque plus grand-chose pour être à nouveau lui-même. Pour le moment, c'est plus que satisfaisant, car il peut reprendre sa noble cause. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'a pas perdu son temps. Gellert a déjà recommencé à rassembler des partisans, tout en continuant ses recherches pour toutes sortes d'artefacts magiques que peut contenir ce monde. Mais comme rien n'est jamais acquis, son vieil ami et amant Albus est lui aussi apparu dans ce monde. Cette nouvelle a laissé Gellert entre la joie et l'agacement. Oh, il peut tenter de le haïr autant qu'il le veut, malheureusement, il ne pourra jamais cesser d'aimer cet homme. Que cela lui plaise ou non. La dernière rencontre entre Albus et Gellert remontait à plus de 20 ans. Un immense fossé s'est crée entre eux durant tout ce temps, un fossé qui est désormais impossible à combler. Tous les deux en ont parfaitement conscience. Malgré tout, le désir ardent de revoir l'autre brûle toujours en eux. Même si tourner le dos à Albus et poursuivre leur quête seul a été si facile, dans le fond, le blond garde une cicatrice. Dès l'instant où il a quitté Godric's Hollow suite à l'incident avec Ariana, il a su qu'il ne rencontrerait plus jamais quelqu'un comme lui. Mais surtout et contre toute attente, Gellert s'est laissé aller à l'amour, lui qui n'y connaissait absolument rien. Et même s'il avait tout d'abord profité de l'amour que lui portait Albus, il avait à son tour développé des sentiments pour ce garçon dont le génie est similaire au sien. Briser le Code International du Secret Magique, puis soumettre les Moldus à leur volontés afin de permettre aux sorciers de sortir de l'ombre, ils en ont rêvé ensemble durant cet été particulièrement chaud à Godric's Hollow. Gellert a également partagé ses connaissances avec le jeune Dumbledore concernant les reliques de la mort, trois puissants artefacts qui lui permettrait plus facilement de réaliser leur rêve. Pour Le Plus Grand Bien, avait alors décrété Albus. Un slogan que Gellert a décidé par la suite de reprendre parce que c'est leur projet à eux. En souvenir de cet été torride, le blond a décidé de porter leurs rêves à tous les deux. Et bien évidemment, il a pris soin d'emporter avec lui à l'époque le pacte de sang qu'ils avaient fait, les empêchant mutuellement de s'affronter. Le pacte qu'il s'est fait dérober par le Niffleur de Scamander. Ah celui-là, la prochaine fois Grindelwald ne serait pas aussi clément avec lui.
Et comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, il y a également cet autre mage noir qui lui fait de l'ombre. Ce Voldemort. Honnêtement, Gellert estime qu'il est une insulte pure envers lui. Qu'est-ce qu'il espère ? S'emparer de ce monde ? Et pour quel dessein au juste ? A-t-il seulement à cœur les intérêts de la communauté magique comme lui ? Combien de pays a-t-il seulement visité pour enrichir ses propres connaissances de la magie ? Ce Voldement n'est qu'une honte pour lui qui vise une cause bien noble que la simple domination absolue. Mais cela n'a pas que du mauvais après tout, car il est également une menace pour Albus. Et aux vues de ses dernières rencontres avec Albus, il sait que ce dernier souhaite aussi arrêter ce Voldemort. Et bien qu'ils n'arrivent pas à un accord, ils ont un ennemi en commun.
Ce jour-là alors qu'il a plusieurs réunions toutes plus ennuyeuses les unes que les autres, l'assistante de la réception l'informe par téléphone qu'il y a un jeune garçon très insistant qui désire le rencontrer. Intrigué, Gellert décide qu'il va recevoir ce garçon à la fin de la réunion qui ne tarda d'ailleurs pas à se terminer. Il repoussa la suivante à l'heure suivante et attendit son invité. Dès l'instant où ce dernier mit un pied à l'intérieur de son bureau, il sut qu'il s'agit d'un sorcier lui aussi. Comment ? À l'expression de son visage désespéré. Sinon, pourquoi viendrait-il le voir en lui assurant qu'il est le seul qui puisse l'aider ? La suite ne tarda pas à lui donner raison.
- Poudlard, hm ? Et en quoi puis-je t'aider mon garçon ? Tu as sans doute déjà dû solliciter l'aide d'Albus Dumbledore, n'est-ce pas ? Il n'a pas su répondre à tes attentes, je me trompe ? lui dit-il d'une voix douce et pleine de compassion alors qu'il se lève pour venir à sa rencontre.
My brothers... my sisters. The clock is ticking faster. My dream, we who live, for truth, for love. The moment has come, to take our rightful place... in the world, where we wizards... are free. Join me... or die
(abandonné) Selling your soul to the devil ((Gellert x Scorpius))
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