[Abandonné] breathing fresh air (DOLORES)

**Invité**

\|	breathing fresh air with @Dolores Madrigal

Les trois dernières années n’avaient pas été de tout repos pour moi. Depuis que je suis arrivée dans cette ville mystérieuse, je passais beaucoup de temps à l’hôpital. Ne possédant plus mes pouvoirs, j’avais réussi à me recycler et à me trouver un boulot comme infirmière. J’adorais mon nouveau métier, bien que les urgences étaient souvent animées. D’un autre côté, c’était une bonne chose, puisque je m’occupais la tête, et pendant ce temps, je ne pensais pas à ma famille. Ma famille que je n’avais pas vu depuis que j’étais atterri ici. Je n’avais aucune idée de l’endroit où ils étaient. Étaient-ils toujours en Colombie ou s’étaient-ils réveillés ici, tout comme moi? Tant de questions, si peu de réponses. Je préférais ne pas trop y penser, sinon je devenais malheureuse et je broyais du noir. J’étais seule ici, et c’était beaucoup plus difficile que je ne l’aurais imaginé. J’étais habituée de vivre dans une maison remplie de monde. Ici, je vivais dans un tout petit appartement. Je ne sortais que très peu et lorsque j’étais en congé, je passais mes journées dans ce petit logis pour cuisiner. Ça me rappelait la maison, et ça me rendait heureuse.

Le soleil se levait à peine sur la ville, lorsque je suis sortie de l’hôpital, après une longue nuit de travail. Pour la première fois depuis mon « déménagement subi », je n’avais pas envie de retourner chez moi. J’ai laissé mes pieds me guider. À cette heure, c’était le calme plat. La majorité des gens dormaient encore. Mes pas m’ont guidé doucement vers la plage. Le soleil se levant tranquillement dans le ciel. Un léger sourire s’est dessiné sur mon visage. J’ai marché pendant plusieurs minutes dans le sable, avant de m’arrêter. J’ai fixé l’horizon un moment, avant de m’asseoir, remontant mes genoux contre ma poitrine, déposant ma tête sur ceux-ci. J’avais un réel besoin d’un changement d’air et de me libérer l’esprit.

(c) SIAL ; icon kawaiinekoj

▿ Date de naissance : 15/08/1998

Breathing fresh air

feat Julieta

Assise en tailleur sur le sable fin, goûtant les embruns glacés de cette fin d'hiver face à un soleil pointant le bout de son nez à l'horizon, tu savoures une douce solitude. Tu grattes distraitement quelques accords sur ta guitare sèche en fredonnant une mélodie de ton cru, que tu ne trouves pas encore suffisamment aboutie - mais tu ne perds pas espoir de t'améliorer. Ton oreille musicale fine et ta mémoire des sons t'aident à élaborer des compositions qui sonnent bien à l'oreille, et que tes camarades ont tendance à apprécier. Mais il y a toujours une certaine forme de frustration dans chacun de tes efforts de composition. La perte de ton don est cette chance qui te permet de te focaliser vraiment sur un son en particulier sans être envahie par tous les bruits du monde, mais c'est aussi, parfois, une malédiction.

Même après tout ce temps, tu continues de ressentir le manque de tes pouvoirs. C'est comme avoir été à l'affût de tous les bruits du monde presque toute sa vie, avoir pu ressentir l'essence de tout, même de ce qui n'était pas animé, et tout à coup... le vide, le silence. C'est inattendu, c'est brutal. Naturellement, c'est plutôt insupportable... Tu regardes la mer, et tu songes qu'autrefois, tu aurais pu ressentir et isoler le frissonnement de chaque vague, tu aurais été capable d'entendre les poissons nager... tu aurais entendu ces pas qui se rapprochent et dont tu ne réalises la présence que tardivement : et ça, définitivement, ça ne te ressemble pas, pourtant.

Ce n'est qu'après un moment que tu réalises que, plusieurs mètres plus loin, une femme est assise. Tu fronces les sourcils. Pourquoi est-ce que tu as à ce point l'impression de la connaître ? Tu n'en sais rien, mais... Tu as une intuition, et tu veux en avoir le coeur net. Alors tu te redresses, le manche de ta guitare dans la main, et tu t'avances dans sa direction. Juste pour être sûre.

"Excusez-moi de vous déranger, vous allez peut-être trouver ça fou mais..." Mais quand tu poses un regard plus attentif sur elle, tu es à présent sûre de toi. "Tía Julieta ! C'est bien toi !"

PrettyGirl

Dolores Madrigal

KoalaVolant