Si l’on peut remettre en question la seule idée que Cersei Lannister ait jamais eu un cœur, l’on omet l’amour intense qu’elle a toujours éprouvé pour ses enfants, la prunelle absolue de ses yeux, pour qui elle était prête à absolument tout. Ce monde ne lui a pas rendu Joffrey, Tommen et Myrcella, mais ce monde lui a offert Tywald, dont la mort, le dépaysement et toutes les prophéties du monde n’ont pas su le priver. Son fils, sa chair, son sang. Elle ne laissera personne, cette fois, les lui arracher, elle se l’est promis. Et un Lannister tient toujours ses promesses.
Pour cette raison, confier Tywald à qui que ce soit est une épreuve terrible de confiance pour elle, et le fait est que sa confiance, elle n’est complètement prête à l’accorder à personne en dehors de Jaime…Tout le monde, en ces terres étrangères, même après trois années passées à les apprivoiser, lui est hostile. A-t-elle vraiment confiance dans cette jeune femme, jeune donc influençable, à qui elle a décidé de confier la garde de son fils quand ni elle ni Jaime ne sont en mesure d’en prendre soin ? Pas complètement, parce que, définitivement, elle n’a confiance en personne. Mais justement parce que Beth March est jeune et influençable, Cersei veut lui donner sa chance. La chance d’être influencée par elle. Par certains aspects : sa jeunesse, sa douceur, sa beauté, son éducation Beth lui fait irrésistiblement penser à Myrcella, et c’est sans doute pour cette raison que Cersei se sent prête à lui accorder de son temps et son attention. Ce qu’elle estime être un privilège, mais qui pour Beth pourrait bien se révéler être une véritable malédiction.
Rentrée d’une soirée d’affaires éprouvante, au cours de laquelle elle n’a pas manqué de serrer nombre de mains illustres, décidée à se faire une place et un nom au sein du gratin de la ville, elle est prête à retrouver son fils. Jaime, retenu ailleurs, ne doit pas être rentré encore, et comme à chaque fois que Tywald est laissé seul avec sa baby-sitter, une angoisse irrationnelle l’étreint, celle de se retrouver confrontée au cadavre sanglant de son fils encore si petit… Porter le deuil d’un quatrième enfant est une possibilité si violente dans son esprit que cette pensée la hante. Mais quand elle ouvre la porte de la luxueuse demeure des Lannister et fait un détour par la chambre de Tywald, elle constate que ce dernier dort profondément, petite tête blonde a l’air si doux et détendu que l’on aurait peine à imaginer que le sang des Lannister coule dans ses veines. Rassurée de le savoir bien présent, apaisé et en vie, ses talons haut annoncent son arrivée à travers le couloir qui mène cette fois au salon, où Beth doit l’attendre.
« Bonsoir Beth », la salue-t-elle tout en retirant sa veste et ses chaussures. « Tout s’est bien passé ? »
Son ton est aimable, d’une douceur qui semblerait suspecte à quiconque saurait qui elle est vraiment, mais ici, tout le monde semble l’ignorer (cela ne durera pas), y compris elle-même, protégée par sa prétendue mémoire défaillante.
J'avais toujours adoré les enfants et ce, depuis toujours. Même dans mon ancienne vie, j'était toujours en train de garder la progéniture de parents pauvres afin qu'ils puissent aller travailler le coeur tranquille en les savant entre bonnes mains. C'était d'ailleurs comme cela que j'avais attrapé la scarlatine à l'âge de 13 ans, mais ça c'était une toute autre histoire.Mais à présent, garder des enfants, c'était la manière par laquelle je me faisais un peu d'argent. Après la musique, c'était la chose pour laquelle j'étais le plus douée. Et puis, quand on gardait des enfants, on avait pas besoin de converser avec eux pendant des heures. Il suffisait de jouer avec eux, de les amuser, et ils étaient heureux la plupart du temps. Ma paie était de voir leur sourire sur leur visage endormi. Mais, bien sûr, un peu d'argent n'était pas mal non plus.
Ce soir-là. je gardais Tywald Lannister, le fils d'une femme nommée Cersei Lannister. Lorsque j'avais entendu ce nom pour la première fois, j'avais trouvé que c'était très beau, comme prénom. Je ne l'avais jamais entendu auparavant, mais je le trouve magnifique et majestueux. Bien sûr, je l'avais rencontrée avant qu'elle ne sorte afin qu'elle puisse me donner ses instructions spécifiques sur son enfant. Somme toute, ça s'était plutôt bien déroulé. Bien sûr, j'avais bégayé un peu, j'étais toujours un peu timide avec les inconnus. Cependant, c'était moins pire que quand j'étais petite.
La soirée avec le jeune Tywald s'était bien déroulée. J'étais allée le coucher à l'heure prévue par sa mère. Puis, j'avais passé le reste de la soirée à tricoter dans le salon, jusqu'au retour de ma cliente. Elle est d'abord allée voir son fils. J'ai sourit. Je me demandais ce que ça faisait d'être mère. Je me disais que j'étais d'ailleurs impatiente de l'être un jour.
- Bonsoir, madame Lannister. Oui, tout s'est déroulé à merveille. Votre soirée s'est bien passée ?
J'avais dit ça d'un ton timide, mais sans bégayer cette fois cependant, ce qui était un progrès.
La première impression que Cersei s’était faite de Beth, au cours de cet entretien durant lequel elle l’avait jaugée sans réserve afin de s’assurer qu’elle serait digne de s’occuper de la prunelle de ses yeux, se confirme encore au moment de se retrouver en sa présence. Et pour cause, non contente de s’être visiblement parfaitement occupée de Tywald, qui dort à présent sereinement, elle sait faire preuve d’une douceur et d’une politesse que Cersei sait tout à fait apprécier quand on les lui adresse, même si elle-même ne les rend que très rarement, en retour, à ses interlocuteurs. Elle lui offre du « madame Lannister », une marque de politesse somme toute classique mais qui fait semble-t-il défaut à beaucoup. Certes, la flatter de quelques « ma reine » ou « majesté » serait mieux apprécié encore, mais chaque chose en son temps… Ce moment viendrait bien assez vite : Cersei se l’est promis.
« Très bien, je te remercie », fait Cersei évasivement, quand sa jeune interlocutrice lui demande comment s’est passée sa soirée.
Elle n’a pas l’intention de lui en donner le détail, elle ne pense pas que le détail en question l’intéressera. En revanche, elle en profite, de son côté, d’observer son interlocutrice avec la plus grande attention… Elle est convaincue qu’entre de bonnes mains, cette jeune fille a du potentiel… Ce qu’elle retrouve de Myrcella dans sa posture, son sourire, lui donne irrésistiblement envie de creuser, et d’en apprendre davantage à son sujet. Raison pour laquelle elle a bien l’intention de retenir un peu sa jeune interlocutrice, quand bien même cette dernière voudra certainement être libérée.
« Tu boiras bien quelque chose avant d’y aller, n’est-ce pas ? » reprend-elle en se dirigeant pour sa part vers le minibar du salon afin de se servir un verre de whisky bien mérité – et qui n’est certainement pas, ne nous le cachons pas, son premier verre de la soirée. « J’ai du thé, aussi, si tu préfères », reprend-elle en jaugeant son interlocutrice d’un regard légèrement amusé avant de s’autoriser une première gorgée de liquide ambré.
Elle n’attend pas vraiment la réponse de la demoiselle qui lui fait face pour reprendre le fil d’une conversation qu’elle entend bien poursuivre, et, évidemment, dominer…
« Dis-moi, Beth, quelles sont tes ambitions, dans la vie ? »
La question est directe, mais si Cersei sait y faire en matière de ronds de jambe, elle n’a pas pour habitude d’en passer par quatre chemins dans les circonstances qui ne l’exigent pas nécessairement. De la part de Beth, elle attend simplement une réponse sincère, curieuse de savoir ce que cette demoiselle aux allures si timides et dociles peut bien avoir dans le ventre.
Madame Lannister, je la trouvais assez... impressionnante. Si je l'avais rencontrée lorsque j'étais plus jeune, elle m'aurait certainement effrayée. Mais maintenant, je la trouvais plus intimidante qu'autre chose... Mais au moins, j'arrivais à dire des phrases cohérentes, et c'était déja ça. J'avais hoché la tête avec un petit sourire. J'étais sincèrement heureuse pour mon employeuse qu'elle eut passé une bonne soirée, même si, en réalité, ce n'était qu'une formalité de demander cela.J'ignorais pourquoi, mais on aurait dit qu'elle tenait réellement à ce que je reste, ce qui m'étonnais pas mal. Je ne pensais pas qu'elle tiendrait tant que ça à sympathiser avec moi, mais, par politesse, je ne pouvais réellement refuser, c'est pourquoi j'acceptais l'offre de Cersei.
- Euh oui, je prendrais bien une tasse de thé, si cela ne vous dérange-
Je me faisais interrompre par la Lannister. Cela ne me dérangeait pas, en soit. Ça m'assurait que je n'aurais pas à trop faire la conversation. Ça m'aurait mise mal à l'aise.
- Devenir compositeure et rester avec mes soeurs, tout simplement.
« Du thé, très bien », répond poliment Cersei dans un hochement de tête avant de mettre l’eau à bouillir.
Elle n’est pas vraiment étonnée, au regard de ce qu’elle devine du tempérament de sa jeune interlocutrice, que cette dernière ne soit pas particulièrement portée sur la boisson (qui sait s’il lui arrive seulement de boire ? – toute l’antithèse de Cersei, en somme). En revanche, elle aurait apprécié qu’elle se laisse tenter par un verre, néanmoins, on en apprend toujours plus sur autrui, y compris certaines de leurs facettes insoupçonnées, quand leur esprit est désinhibé par l’alcool, et c’est bien évidemment plus simple encore en présence de personnes qui, pour commencer, ne sont pas de nature à en boire. Certes, Mais Cersei ne veut rien forcée, elle veut juste apprendre à mieux connaître son interlocutrice. De même qu’elle ne veut pas s’amuser de sa conscience ou de ses limites physiques, juste mieux les connaître… Pour éventuellement en tirer son parti plus tard, certes.
« Tout simplement ? » répète Cersei quand Beth lui fait le résumé de ce que peuvent être ses rêves et ses projets. « Il faut de la détermination, du travail et de la ténacité pour devenir compositrice, ce n’est pas à la portée de tout le monde, c’est une ambition dont tu peux te sentir très fière », reprend Cersei d’une voix doucereuse tout en remplissant une boule à thé d’herbes parfumées.
Elle dit les choses ainsi que, effectivement, elle les pense. Elle a toujours l’art d’arranger la vérité à sa sauce, mais il n’empêche que cette vérité, tôt ou tard, finit nécessairement par la satisfaire… puisqu’ainsi en aura-t-elle décidé. C’est une affaire de choix et d’orientation, de même qu’elle sait orienter très exactement cette conversation dans le sens qui l’arrange le plus, ni plus ni moins.
« Quant à tes sœurs… » Elle fait couler l’eau chaude dans une tasse et y dépose la boule à thé avant de glisser la boisson encore fumante en direction de Beth. « La famille est la chose la plus importante qui soit au monde. Vouloir rester auprès d’elle est par conséquent la plus belle des ambitions. » Là encore, Cersei ne ment pas. La lionne que l’on pense sans cœur a pourtant voué un amour sans mesure possible à sa famille, mais surtout, bien sûr, à ses enfants. Aujourd’hui, elle n’a plus que Tywald, mais il est la prunelle de ses yeux, et elle le protégera toujours, quoi qu’il advienne. « Est-ce que tes sœurs sont ici ? » demande-t-elle, songeant qu’elles touchent ici à un sujet qui devrait l’éclairer davantage sur sa jeune interlocutrice.
- Merci, dis-je dans un sourire des plus sincères.
Je la regardai faire tandis qu'elle me parlait, mais sans la fixer tenacement par contre. Je voulais juste lui faire savoir que je l’écoutais. Pas que j’étais captivée par sa manière de faire du thé.
Honnêtement, je trouvais exagéré de dire que devenir compositrice prenait beaucoup de courage. En plus, je n’étais pas si courageuse que cela. La preuve: après 21 ans d’existence, je n’avais toujours pas réussi à vaincre ma timidité. Mais une chose était sûre: je n’étais pas ambitieuse, loin de là. Seulement, j’avais pour passion la musique, et ce d'aussi loin que je puisse me souvenir. Je revoyais toutes ces soirées passées avec mes sœurs et Maman à chanter, et tous ces moments à jouer sur le piano de monsieur Laurence, et quand il me l'a offert comme cadeau. La musique avait toujours fait partie de ma vie. Pour moi, devenir compositrice était normal. Après tout, c’était ma passion.
- Je veux juste faire ce pour quoi je suis passionnée… et puis je ne me vois pas me donner en concert devant plein de gens.
Elle me passa la tasse de thé et je la remerciait avec un sourire. Cersei se mit à me parler de mes sœurs. Elles me manquaient. Au moins, j’avais Jo. Mais coiffer les belles boucles blondes d'Amy et coudre avec Meg me manquaient. Mais à présent, je pouvais vivre en me disant que j’avais retrouvé ma grande sœur que je n’avais pas vue depuis trois ans.
— Je suis d’accord. La famille, c’est ce qu'il y a de stable dans la vie.
Sa question me fit repenser à mes retrouvailles avec Jo, ce qui me fit sourire.
— Oui, j'ai retrouvé ma grande sœur, mais pas encore les deux autres…
Beth accepte son compliment avec un charmant sourire. Sa personnalité, douce, adorable, polie lui plaît définitivement beaucoup. Bien sûr, c’est une personnalité qu’elle estime par essence malléable, et cela fait partie de ce qui lui plaît, mais l’innocence qu’elle dégage lui rappelle irrésistiblement celle d’une enfant qu’elle a perdue, celle aussi de l’enfant qu’elle aurait pu être et n’a sans doute jamais été. Ses compliments, par ailleurs, sont tout à fait sincères, et Cersei apprécie ce que cette petite conversation lui permet d’apprendre au sujet de la personnalité de son interlocutrice. Elle a conscience d’avoir à peine effleuré la surface, pourtant. Et cela ne la rend que d’autant plus curieuse de ce qu’elle découvrira quand elle grattera plus profondément sous la surface.
Faire ce pour quoi l’on est passionné, ce n’est pas une mince ambition, mais c’est une utopie, néanmoins. Cersei pourrait prétendre que ce qu’elle fait également. Elle fait ce pour quoi elle est passionnée au sens où elle est véritablement passionnée par le pouvoir, et c’est bien loin d’être un mensonge, cependant, elle ne pense pas que les doux rêveurs qui confondent loisirs et ambition soient voués à aller très loin dans la vie, à moins de posséder de ces talents innés qui vous exemptent de devoir faire montre du moindre effort stratégique.
« Tu veux être une actrice de l’ombre, donc », répond Cersei en observant Beth avec attention quand cette dernière lui dit ne pas se voir donner des concerts devant une foule. Elle ne cherche ni l’acclamation, ni la reconnaissance de tout un public. L’on pourrait affirmer que c’est tout à son honneur, Cersei, de son côté, estime surtout que c’est lâche. « Ne laisse pas ta timidité entraver ton plus haut potentiel », se contente-t-elle de dire doucement, ce qui pourra passer autant pour un conseil que pour un avertissement.
Beth se saisit de sa tasse de thé, qu’elle accepte avec un charmant sourire, tandis que Cersei l’interroge au sujet de sa famille. Cersei n’irait pas nécessairement dire que la famille est ce que l’on possède de plus stable dans la vie… La sienne a été particulièrement instable – et elle s’épargnera de faire référence à Tyrion. Mais ils sont ce qui méritent que l’on se batte pour eux en toutes circonstances, ils vous fournissent une raison d’être que nul autre ne serait en mesure de vous offrir. Beth précise qu’elle a retrouvé sa grande sœur, mais qu’il lui reste deux sœurs à retrouver. Cersei hoche doucement la tête, loin de vouloir taire encore une curiosité grandissante.
« Parle-moi d’elles, tu veux bien ? » lui demande-t-elle alors en la fixant avec la plus grande attention.
Code by Laxy
Invité
Lun 18 Avr 2022 - 6:43
The lioness and the sheep
feat Cersei Lannister
Beth ne comprenait pas trop pourquoi Cersei tenait autant à avoir cette conversation avec elle. Après tout, elles ne se connaissaient pas vraiment. Elle avait deux fois son âge, et était seulement venue une ou deux fois pour garder son enfant, après avoir été recommandée par d’autres de ses clients. La musicienne ne comprenait pas quel interêt elle avait à apprendre à la connaître. À sa connaissance, aucun de ses clients n’avait cherché à la connaître, excepté Cersei Lannister.
— Oui, exactement. C'est ce que j’ai toujours été et ce qui m'a toujours rendue heureuse.
Même durant son enfance, elle avait laissé toute la place aux forts caractères d'Amy et de Jo en s'effaçant, laissant à Meg le soin de les séparer sur le vif de la dispute qui éclatait entre les deux et s'occupait par après d’aller leur parler seule à seule afin de les réconcilier. Ce n’était pas Beth qui aurait causé un scandale chez les March, c’était sur.
Ce que la brune lui dit ensuite lui fit penser à sa famille. Celle-ci lui répétait sans cesse de ne pas laisser son défaut fatal l’empêcher de réaliser ses rêves. Comme quand elle avait faillit laisser ce défaut l’empêcher d'utiliser le piano de monsieur Laurence. Qu’est-ce que cette époque lui semblait lointaine et proche à la fois…
— On me l'a souvent dit, répondit simplement Beth.
Elle donna ensuite des détails sur ses sœurs.
— Meg aurait 24 ans aujourd’hui. Elle est mariée à monsieur Brooks, et j’espère qu’elle est heureuse. Elle a toujours aimé les bals et les jolies choses. Jo a 23 ans je crois. Quand on était petites, c’était un vrai garçon manqué. Mais elle a beaucoup prit en maturité. C’est une écrivaine très douée, ma préférée. Et Amy, elle aurait 20 ans. C’est une artiste douée, elle a toujours fait de magnifiques dessins. Par contre elle a tendance à laisser sa jalousie la contrôler. Je les aimes toutes plus que tout au monde… elle marqua une pause, prenant une gorgée de thé. Comment est votre famille à vous ?
PRETTYGIRL
Spoiler:
Pardon du retard
Invité
Ven 22 Avr 2022 - 21:31
The lioness and the sheep
feat. Beth
Se satisfaire de vivre dans l’ombre… Comme il est étrange de songer que certaines personnes sont bel et bien capables de s’en satisfaire, et même de s’en sentir heureux. En ce qui concerne Cersei, elle a toutes les peines du monde à l’envisager, à admettre que ce puisse être véritablement possible. En son for intérieur, conditionnée par sa propre expérience, elle a tendance à penser que le pouvoir est susceptible d’attirer absolument n’importe qui, à des échelles différentes, certes, mais tout le monde néanmoins, chacun conditionné par ses propres considérations, par ses propres ambitions… Certes, il y en a qui sont faits pour atteindre les sommets, et d’autres pour se laisser écraser, mais Cersei estiment que ceux qui se trouvent dans ce dernier cas de figure chercheront toujours à dépasser leur potentiel, au mépris de tout, y compris de la raison même. Quoi qu’il en soit, donc, elle écoute sans y croire et songe que si son interlocutrice pense ainsi, c’est sans doute que personne n’a jamais réellement su la pousser dans la bonne direction. Qu’on lui ait souvent servi le même discours qu’elle-même ne signifie rien, ou pas grand-chose, l’ancienne reine de Westeros est absolument certaine de cela.
« On devrait pourtant te le dire davantage », se contente de commenter Cersei sans envisager pour autant d’expliciter son propos, mais ce dernier lui apparaît suffisamment clair pour qu’elle n’ait guère besoin d’en dire forcément davantage.
Plutôt que de s’attarder sur la question, donc – pas qu’elle la mette complètement de côté, mais elle fait le choix (qui lui semble le plus avisé) de la remettre à plus tard –, elle choisit de s’intéresser aux sœurs de la jeune femme, au climat familial dans lequel cette dernière a grandi et évolué. Une grande sœur du nom de Meg, mariée et heureuse, semble-t-il, une femme du monde, précieuse, sans doute, mais qui savait tenir son rang. Une autre sœur du nom de Jo, un garçon manqué qui n’en faisait qu’à sa tête (ce qui peut avoir ses attraits, mais dans une moindre mesure seulement). Et enfin une artiste, une peintre… à croire que la veine artistique court dans la famille. Pas dit que ce soit forcément une bonne chose. Il est possible de vivre de sa plume, de son art et de sa musique, encore faut-il avoir le talent et le réseau, autrement, la musique n’est rien qu’une amusette, l’écriture des pattes de mouches et les peintures des gribouillages sans l’ombre du moindre intérêt.
« Tes sœurs ne semblaient pas manquer de ressources. Je suppose que tes parents vous avez bien éduquées. » Elle laisse passer un temps de silence. « Ma famille… »
Comment décrire la famille Lannister ? Naturellement, elle songe aux enfants qu’elle a perdu, au mari qu’elle n’a jamais aimé, au frère qu’elle aime à un point condamnable, à ce frère qu’elle a toujours conspué, à son père…
« Je n’ai que Jaime et Tywald, et ils sont les seuls qui importent. Le reste appartient au passé. » Elle marque une pause. « Toi aussi, tu aurais sans doute intérêt à laisser ton passé derrière toi. »
Code by Laxy
Invité
Mar 3 Mai 2022 - 5:04
The lioness and the sheep
feat Cersei Lannister
Cette conversation avec la Lannister lui semblait plutôt intéressante, bien qu'elle avait un peu l'impression que celle-ci ne tournait qu'autour d'elle, ce que la blonde n'appréciait pas particulièrement. Beth avait toujours détesté être le centre de l'attention. C'était entre autre pour cela que la jeune fille préférait faire sa musique dans l'ombre que sur le devant d'une scène. Le seul public pour lequel elle avait déja accepté de jouer étaient ses sœurs, sa mère et les Laurence - qu'elle considérait d'ailleurs comme membres de sa famille. Elle adressa un sourire à Cersei, après qu'elle ait formulé ce qui lui semblait être un compliment. Beth ne l'accepta pas et ne le déclina pas: elle se contenta de sourire gentiment. La conversation déclina sur la famille de Beth. Qu'est-ce que son père, sa mère et ses sœurs pouvaient lui manquer ! La musicienne avait l'impression que la dernière fois qu'ils ont été réunis était il y a dix ans... pourtant seulement trois années avaient passées. La preuve qu'elle avait besoin d'eux. - Ils étaient les meilleurs parents qu'on puisse rêver avoir... on était pas riche mais on était heureux, commenta-t-elle simplement, disant la pure vérité. Tandis que Beth demandait à Cersei comment était sa famille à elle, celle-ci sembla réfléchir durant quelques secondes. La troisième des March en profita pour tremper ses lèvres dans son thé. - C'est sûr qu'il n'est jamais bon de s'attarder sur son passé. Seulement, j'espère retrouver un jour le reste de mes soeurs, parce qu'elles me sont importantes. Il ne vous arrive jamais de souhaiter revoir des personnes que vous avez un jour aimées tout particulièrement ?
PRETTYGIRL
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Jeu 5 Mai 2022 - 20:02
The lioness and the sheep
feat. Beth
Cela se sent, quand Beth parle de ses parents, c’est avec une affection des plus sincères, de celles que l’on ne peut pas feindre. Elle les a sans doute beaucoup aimés, mais Cersei, à sa manière d’en parler au passé, devine également qu’ils ne sont pas là, et c’est une information qu’elle note précieusement. Il est toujours plus simple d’avoir une certaine forme d’influence sur les jeunes esprits qui eux-mêmes ne peuvent plus s’en référer à des figures parentales qui auparavant prenaient toute la place. Une place à remplir également. Pas que Cersei Lannister veuille vraiment faire de Beth March une fille de substitution, en revanche, elle devine qu’en donner ne serait-ce que l’impression pourrait être une chose bénéfique.
L’ancienne reine de Westeros ne peut s’empêcher de réprimer une légère grimace quand Beth affirme qu’ils avaient beau ne pas être riches, ils étaient heureux. Associer la sensation de bonheur, si superficielle puisse-t-elle être à la notion de dénuement, lui paraît relativement absurde, elle doit bien le reconnaître, mais elle écoute parler son interlocutrice et ne dira certainement pas à voix haute que les individus qui mènent les vies les moins nanties sont ceux qui d’ordinaire manquent le plus d’ambition, et qu’il n’y a vraiment pas de quoi pavoiser à ce sujet. Les parents, c’est un sujet sensible, Cersei l’a bien compris, et c’est donc une corde sur laquelle Cersei se permettra d’appuyer quand l’occasion se présentera. C’est le genre d’effets qu’il faut savoir ménager. Quand on se découvre des avantages, il faut apprendre à les écouler avec la plus grande parcimonie, au risque d’être, ensuite, pris au dépourvu.
Cersei se surprend à afficher une légère esquisse de sourire amer quand son interlocutrice l’interroge quant au fait de souhaiter peut-être revoir des personnes qu’elle a un jour aimées. La vérité, c’est que c’est là un désir qu’elle caresse chaque jour que les dieux font, dans ce monde et dans le précédent, c’est un rêve qu’elle a effleuré en pensées, et parfois en cauchemar, mais elle a bien compris qu’elle ne saurait jamais exaucée, et faute de l’être, elle pouvait trouver une très légère satisfaction dans la vengeance qu’elle ourdissait alors.
Tout comme Beth brûle de retrouver ses sœurs, Cersei brûle de retrouver ses enfants : Joffrey, Myrcella, Tommen… Que ne donnerait-elle pas pour les retrouver ici ? En vie et en bonne santé. Mais elle ne se leurre pas. Elle porte le deuil de ses trois enfants, ceux dont on lui avait prédit la disparition dès la plus tendre enfance comme autant de plaies toujours béantes, et qui ne se refermeraient jamais. Elle préférait le vivre ainsi que de vivre dans une expectative irréaliste, bien que devenue plus probable dans ce monde, il est vrai.
« Cela m’arrive, oui », confesse-t-elle. « Mais je sais qu’à trop espérer ce que je voudrais retrouver, je perdrais de vue ce que je peux dorénavant avoir. » Une vraie vie de famille, au su de tous, avec Jaime et Tywald. « Cependant, si cela peut avoir le don de vous apaiser, je peux éventuellement faire jouer mes relations afin de découvrir si vos sœurs se trouvent ici ou non. »
Code by Laxy
Invité
Dim 15 Mai 2022 - 6:39
The lioness and the sheep
feat Cersei Lannister
Beth est sensible vis-à-vis tout ce qui a trait de près ou de loin à la famille. La preuve: elle était allée prendre soin des Hummel alors qu'ils avaient la scarlatine, seulement pour s'assurer qu'ils ne soient pas seuls alors que leur mère était partie travailler. Elle avait d'ailleurs eu la douleur émotionnelle de voir un des enfants mourir dans ses bras... elle revoyait encore parfois la scène dans ses cauchemars, et elle détestait cela. Ç'avait été un évènement traumatisant pour la jeune Elisabeth. Surtout qu'elle avait attrapé cette maladie infantile et mortelle du même coup, qui avait d'ailleurs finit par courir à sa perte.
Après avoir parlé à Cersei de sa famille, la rousse était bien curieuse d'en savoir plus sur celle de son interlocutrice. Beth était d'avis que la manière dont une personne décrivait sa famille en disait beaucoup sur celle-ci. Elle avait d'ailleurs remarqué que son employeuse était une mère aimante et protectrice. À ses yeux, la Lannister ne pouvait donc pas être une mauvaise personne.
Elle hocha alors la tête.
- Je comprends votre point de vue.
Lorsque son interlocutrice lui fit savoir qu'elle avait le pouvoir de savoir si sa famille était également ici, Beth n'en crut pas ses yeux, et esquissa un grand sourire. Ce qu'elle n'avait pas compris, en revanche, c'était que jouer ses relations est égal à pouvoir et que pouvoir n'est jamais bon signe niveau honnêteté...
- Vous auriez vraiment le pouvoir de faire cela ? Les retrouver serait la chose que je désire le plus au monde...
PRETTYGIRL
Invité
Mer 18 Mai 2022 - 21:15
The lioness and the sheep
feat. Beth
Cersei esquisse un fin sourire qui pourrait passer pour bienveillant – pour peu que l’on admette que Cersei Lannister soit véritablement capable de bienveillance, chose qui n’a définitivement rien de certain – quand Beth affirme comprendre son point de vue. Cersei arguerait que la jeune femme n’a pas le choix dans tous les cas. Son point de vue, Cersei Lannister l’impose plus souvent qu’elle ne le suggère, c’est ainsi qu’elle a pour habitude de procéder, et il y a fort peu de chances pour que cela change un jour, de quelque manière que ce soit. Alors oui, en exposant son opinion sur la question de ce qu’elle pourrait retrouver et ce qu’elle a trouvé ici, elle s’attendait à ce que son interlocutrice soit d’accord avec elle et n’essaie pas même un seul instant de la contredire ou de la contrarier (ce qui serait au demeurant une particulièrement mauvaise idée.
A dessein, Cersei cherche à s’attirer la confiance et la sympathie de sa jeune interlocutrice, et elle a rapidement compris qu’elle n’y parviendrait jamais mieux qu’en touchant à ce qui pouvait être un point sensible pour elle. En l’occurrence, elle l’a bien compris, la famille est un sujet qui les touche toutes deux de manière égale, et un point de convergence qu’elle ne peut qu’avoir intérêt à exploiter de son côté, ce qu’elle n’hésite pas le moins du monde à faire, par conséquent, tandis qu’elle affirme à sa jeune interlocutrice être en mesure de l’aider à retrouver sa famille.
Est-ce tout à fait vrai ? Sans doute que non. Rien ne lui garantit, à la vérité, qu’elle soit effectivement capable d’accéder à sa requête, mais elle peut en tout cas faire jouer ses relations dans l’intention de lui permettre d’obtenir gain de cause… et c’est effectivement ce qu’elle fera. C’est aussi en partie intéressé, car se renseigner sur la famille de Beth, c’est aussi avoir un certain pouvoir sur elle, et donc d’avoir d’éventuels moyens de pression sur elle à l’avenir – qui sait, ça pourrait servir effectivement. Elle n’y croit pas tout à fait, mais elle estime que ce n’est pas à exclure. Dans tous les cas, elle aime et appréciera toujours d’avoir le plus de cartes possibles à sa disposition quoi qu’il en soit. Elle considère même cela comme une nécessité des plus absolues.
« Je ne veux pas te faire des promesses hâtives, mais j’ai des entrées dont beaucoup ne bénéficient pas, et comme tu le sais peut-être, le maire et moi sommes très amis. » C’est un mensonge, elle ne l’a jamais rencontré. Mais ça ne l’empêche pas de le faire croire à qui veut l’entendre, et sans scrupule. « Je ferai ce que je peux, Beth, je te le promets », ajoute-t-elle avec douceur, d’un ton presque maternel.
Appuyer sur la corde sensible de Beth - dans ce cas-ci, sa famille - était la meilleure manière de la manipuler. Elle aurait tout, absolument tout fait pour sa famille. Cette dernière était égalent, en quelques sortes, son talon d'Achille. Tout comme elle était sa plus grande force. Les March l'aidaient à avancer mais finiraient aussi par courir à sa perte. Beth devait tout faire pour protéger sa fratrie. C'était plus fort qu'elle. Sa famille passait toujours avant elle et ce, depuis toujours.
Cersei semble, elle aussi, tenir à sa famille. C'est une valeur que les deux femmes ont en commun, c'est certain. C'est d'ailleurs une chose que la rouquine apprécie chez son interlocutrice. Quelqu'un d'axé sur la famille est, à ses yeux, une bonne personne. C'est d'ailleurs pour cela que la jeune fille est encline à vouloir lui faire confiance. On ne peut être une mauvaise personne tout en prenant soin de sa famille, pas vrai ?
C'est pour cela que Beth croyait Cersei. Elle croyait fermement que cette femme avait autant de pouvoir qu'elle le disait. Cependant, sur le coup, la musicienne n'avait pas pensé que elle-même ne connaissait pas l'identité dudit maire... mais l'espoir de retrouver Amy et Meg était de retour, ça c'était sûr.
- Je n'arrive pas à croire que vous avez vraiment déja rencontré le maire... dit-elle doucement. Dans tous les cas, merci beaucoup de faire cela pour moi, ajouta-t-elle, finissant sa tasse de thé.
PRETTYGIRL
Invité
Mar 24 Mai 2022 - 21:16
The lioness and the sheep
feat. Beth
Cersei adresse à Beth un sourire bienveillant quand cette dernière affiche une surprise sincère quant au fait qu’elle ait bel et bien rencontré le maire, une surprise qui ne s’accompagne cependant pas de doute et de réticence… C’est un avantage dont elle bénéficie auprès de sa jeune et naïve interlocutrice, et dont elle compte bien user et abuser. Il est des mensonges qu’elle ne peut pas se permettre de servir à tout le monde, ou pas de la même manière. Certes, elle prend plaisir à faire courir la rumeur qu’elle serait dans les petits papiers du maire, et en convaincre les esprits les plus impressionnables est la meilleure manière de consolider cette rumeur jusqu’à ce que les plus sceptiques commencent à douter eux-mêmes.
Qu’y gagne-t-elle pour sa part ? La question pourrait bel et bien se poser, il est vrai, et la réponse n’est pas évidente pour quiconque ne s’intéresse pas aussi assidûment qu’elle à ces jeux de pouvoir et à quoi ils tiennent. Seulement voilà, elle s’y intéresse… et surtout, elle ne s’y intéresse pas à moitié. Cersei Lannister est une femme fondamentalement et viscéralement attachée au pouvoir. Sa quête est sa priorité, exception faite du peu de famille qu’il lui reste. Et pour l’obtenir, prétendre avoir affaire à celui qui le détient de la manière la plus absolue est une manière de s’attirer les faveurs de ceux qui voudraient réussir à leur tour à atteindre cet homme influent. Cersei le sait donc, et elle n’hésite pas un seul instant à en jouer… Elle a tant répété ce mensonge qu’elle serait presque capable d’y croire elle-même, d’ailleurs. Presque. Cela lui confère du moins pile ce qu’il faut de force de conviction pour se montrer convaincante envers ceux qu’elle veut assujettir à sa manière de penser, et dont elle veut modeler parfaitement l’image qu’ils pourront avoir d’elle.
« Ne me remercie pas, c’est la moindre des choses. Tu prends le plus grand soin de Tywald, je ne peux que te rendre la pareille en t’aidant dans la mesure de mes possibilités. »
Des possibilités qu’elle estime donc être au-dessus de la moitié. C’est facilement dit. Trop facilement dit, peut-être, pourtant, c’est bien une chose qu’elle pense et qu’elle dit avec la plus totale honnêteté, vraiment. Cersei voit les choses de cette façon. Chaque petite action de la sorte est un pion qu’elle avance sur le grand échiquier politique, et c’est une chose qu’elle n’oubliera jamais, ô grand jamais.
Cersei baisse le regard sur la tasse de thé à présent vide de son interlocutrice. Elle pourrait la retenir un peu plus longtemps peut-être, mais elle pense en avoir suffisamment dit comme cela. Il est sans doute temps de libérer la jeune femme. Elles auront tout le loisir d’avoir une autre conversation, tout aussi éloquente, plus tard : pour Cersei, ça ne fait pas le moindre doute.
« Je ne vais pas te retenir plus longtemps, tu dois être impatiente de rentrer chez toi. » Cersei adresse un sourire de connivence à Beth. « Encore merci à toi. »
Ce que venait de faire Cersei était la plus grande faveur qu'on aurait pu lui faire. À ses yeux, la famille était le trésor le plus inestimable qui puisse exister. Son désir le plus profond depuis qu'elle était ici avait été de retrouver le reste des soeurs March. Le jour où elle avait retrouvé Jo avait été le meilleur de sa vie. Depuis, elle n'avait pas perdu espoir de retrouver Amy ou Meg, qui étaient les gens les plus importants dans sa vie. Son objectif ultime, c'était d'avoir, à son tour une grande famille. Ou du moins de rester avec la sienne.
- C'est avec le plus grand des plaisir que je m'occupe de Tywald. Il est tellement adorable.
Sa tasse de thé vide, Beth songea qu'il était rare. Du style couche-tôt, il lui tardait de rejoindre ses draps chauds. Elle attendait seulement que son hôte ne lui donne congé afin de pouvoir enfin rentrer chez elle. Auprès de ses chats. Ses chats qui étaient comme ses propres enfants et pour qui la rouquine tricotait des chaussons.
- Merci beaucoup, et une excellente soirée à vous !
Prenant sa veste, elle quitta alors le domicile de Cersei, prenant la route vers chez elle. Pour aller dormir.
PRETTYGIRL
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