We finally meet {Poe Dameron}

We finally meet.

feat. Poe Dameron

Il est difficile pour Rick de se faire à sa nouvelle vie malgré les mois qui se sont écoulés. Le monde tel qu'il le connaissait n'existe plus ou alors serait-ce un mauvais tour de son esprit hanté par les dernières images le mettant en avant sur un pont avant qu'il n'explose. Perturbant et encore plus lorsqu'il s'était rendu compte de sa présence dans une ville qui lui est inconnue avec des vivants, des personnes prônant une vie plus ou moins normale. Troquer ses armes et son côté survivaliste pour un statut de psychologue a tendance à le perturber encore à ce jour. Il s'appelait toujours Rick, mais il vivait dans un loft avec de nombreux diplômes en poche dont un sur la psychologie, une fois qu'il a finalement décidé de suivre. N'est-ce pas lui qui aurait besoin d'un psychologue ? Surement. Pourtant il a rapidement prit le pli de cette nouvelle vie en se fondant dans la masse pour aider son prochain. Comment ? Tout simplement en se remémorant les dernières paroles de Carl qui voulait qu'il fasse tout son possible pour créer une vie pacifique et arrêter la violence. A vrai dire, en voyant ce monde, Rick pensait à Carl et c'est bien la seule chose qui a poussé ce dernier à ne pas céder à la folie comme ça a déjà pu être le cas dans son autre vie. Il aurait tellement aimé voir ce qu'il voyait en ce moment. Judith....où était-elle ? Et Daryl ? Michonne ? Tout le groupe ? Il n'a pas cessé de se poser toutes ces questions sans avoir la moindre once de réponse pouvant lui prodiguer un petit espoir de les retrouver. Il continue de chercher dans l'ombre tout en faisant abstraction de ce problème pour devenir le psychologue renommé qu'il est au sein de Baker Street Avenue.


Une vie normale.
Un métier stable.
Une nouvelle perspective.

Rick tente tant bien que mal à ne pas penser au passé pour se concentrer sur un présent plus généreux. Mais bientôt il retrouvera ses proches, il s'en est fait la promesse.

Central Perk, un endroit où il fait bon vivre et où il a prit l'habitude de se rendre afin de siroter un bon café chaud dont le nectar ne cesse jamais de lui étirer un sourire en coin. Grand amateur de café, il ne peut s'empêcher d'en prendre un peu importe où il se rend même si ça ne lui permet pas d'avoir un quota raisonnable de sommeil. C'est pas comme si il n'avait pas l'habitude de dormir que d'un œil de toute façon. Il entra dans le café tout en ne manquant pas d'adresser un signe de tête en guise de politesse à quelques clients dont il a déjà eu l'occasion de croiser ou voir que ça soit dans son cabinet ou ailleurs dans la ville. Etant un psychologue renommé, sa réputation le précède et lui permet d'agrandir son cercle des connaissances. Un sourire se voulant à la fois agréable et discret, il prit la direction du comptoir où se trouvait déjà trois personnes espacées tout le long de ce dernier. Se trouvant une petite place non loin de l'un d'eux, Rick passa commande comme à son habitude. Adoptant une attitude décontracté, il lança un regard par-dessus son épaule tout en déposant ses deux bras sur le comptoir. Le type à côté.....qui était-il ? Son visage lui était familier, mais où l'avait-il vu ?

C'est étrange de ressentir une telle sensation sans avoir la réponse adéquate. Ne voulant pas paraitre trop insistant malgré tout, Rick détourna son regard pour venir prendre son café entre les mains tout en essayant de fouiller dans ses souvenirs afin d'obtenir une réponse à son interrogation. Il ne pouvait s'en empêcher quoiqu'il arrive. D'où venait ce type ? Il ne pouvait pas y avoir trente-six milles réponses. La plus récente lui revient comme un vague souvenir lorsqu'un de ses clients lui a parlé de la passion qu'il avait pour l'aviation. Un jeune homme d'une vingtaine d'années ayant certains complexes et ayant partagé ses peurs avec lui. Au cours de la discussion lui a parlé d'un type connu comme un pilote œuvrant à l'aérodrome. Une photo. Il tenait une photo dans sa main montrant le visage de....
C'était lui. Voilà où il avait aperçu ce type. Il ne le connaissait pas, mais son client semblait faire des éloges sur ce dernier et à l'écouter il était celui qui l'avait aidé à vaincre ses peurs.

« Excusez-moi de vous déranger. Vous ne seriez pas un des pilotes à l'aérodrome ?! »

Peut-être se trompait-il, mais si un type contribuer aux bien-être d'un de ses clients alors c'est qu'il vaut peut-être le coup d'en apprendre plus et d'entamer une conversation. Rick adressa un regard vers le type à ses côtés tout en attendant une réponse.

We finally meet.

feat. Rick

C’est au moment de réaliser, progressivement, qu’il avait ses lieux de prédilections, des endroits où il avait pris des habitudes telles qu’il pouvait y être reconnus, que Poe réalisait que, pour la première fois de sa vie, il expérimentait ce que l’on appelle une routine. Oh, des routines, il en avait à moindre échelle, dans son ancienne vie : comme quand il fallait, au cours de chaque réunion de la Résistance, respecter un cahier des charges qui ne variait jamais ou quand, avant d’entamer un vol spatial, il respectait scrupuleusement un certain nombre d’action qui ne variait jamais, mais ça restait quelque chose de fondamentalement différent.

Ici, pour la toute première fois de son existence, oui, il a des habitudes, pour la première fois de sa vie, il reste suffisamment longtemps dans un même endroit, sans subir la menace constante d’une guerre qui ne vous accordait que peu de temps de répit… C’est à la fois agréable, et en même temps… un peu angoissant. Les raisons mêmes qu’il a d’être heureux sont celles-là même qui, en certaines circonstances, l’angoissent. Et si cette routine finissait par devenir oppressante pour lui ? Et s’il devait irrémédiablement manquer d’action ? Et si la sensation d’être enfermé dans ce lopin de terre sans plus jamais pouvoir sillonner l’espace devenait finalement si désagréable qu’il devait ne plus être à même de la supporter ?

La plupart du temps, il fait mine de ne pas trop y penser, range bien vite ces pensées dans ce recoin de son esprit qu’il consulte le plus rarement possible afin d’avoir la paix. Mais plus on range de pensées nauséabondes au même endroit, plus on prend le risque de voir ces mêmes pensées déborder tôt ou tard, évidemment. Enfin… Plutôt que d’y penser, Poe décide, à la place, de céder à cette routine qui le conduit très fréquemment au Central Perk, un café très cosy et très chaleureux, qui propose du café de qualité, une boisson qui, avec la bière, est définitivement devenue son breuvage de prédilection depuis son arrivé dans ce nouveau monde.

Installé au comptoir, il commande un expresso. Il n’a pas l’intention de s’éterniser, le temps de boire son café, et il rentrera chez lui. Sa journée de travail terminée, rien ne le retient forcément très longtemps ici, à moins peut-être d’une rencontre inopinée. Poe sirote donc tranquillement le contenu de sa tasse, sans prendre vraiment garde à l’homme qui vient d’arriver à côté de lui, et à qui il se contente d’adresser dans un premier temps un sourire police, ce qui laisse au concerné l’opportunité de s’identifier.

Quand l’homme s’adresse à lui, Poe reconnaît être surpris – mais agréablement, cela va sans dire. C’est bien la première fois qu’il rencontre quelqu’un qui le reconnaît d’office du fait de sa profession. Car oui, il est bien l’un des pilotes de l’aérodrome, et mieux que ça encore.

« Vous êtes bien renseigné », répond Poe non sans une fierté tout en tendant la main à son interlocuteur afin qu’il puisse la serrer. « Poe Dameron, pilote et propriétaire de l’aérodrome. » Il le dévisage un instant, et admet finalement que non, cet homme ne lui dit rien. « Et à qui ai-je l’honneur ? »

We finally meet.

feat. Poe Dameron

Parler à des inconnus à toujours été une épreuve pour lui avant que son fils Carl ne meurt, il avait pour habitude de se montrer hostile et assez sauvage dans ses propos rappelant presque les Cro-Magnon. Mais pouvait-on lui en vouloir ? Une chose est sûre, il a changé de vie et ce bien avant de se réveiller dans cette ville d'où la démarche envers l'inconnu à ses côtés. Et puis pour un psychologue il se devait d'être sociable tout en gardant son caractère de base. On n'oublie pas ce qu'on est. Curieux, il ne perdit pas de temps pour poser la question qui allait définir la suite de la conversation. Était-il ce fameux pilote de l'aérodrome qui semblait lui avoir donné un coup de pouce indéniable indirectement. Le regard en coin, Rick observa l'homme qui lui répondit favorablement à sa question. Tendant également la main pour répondre à sa forme de politesse, l'ancien flic esquissa un léger sourire en coin.

« Disons simplement que tout se sait dans cette ville. »

Et c'est le cas de le dire surtout pour un psychologue, il sait tellement de chose qu'il est obligé de garder certains dires pour lui dû au secret professionnel qu'il doit maintenir.

« Rick Grimes. Je suis psychologue. »

Confiant et satisfait de voir qu'il venait de taper dans le mille grâce aux infos que lui avait énoncées un de ses jeunes clients, Rick bu une nouvelle gorgée de sa bière tout en tentant de remercier avec parcimonie celui qui se faisait appeler Poe afin que les chevilles ne gonflent pas trop aux risques de ne pu rentrer dans l'avion.

« Vous connaissez un jeune homme du nom de Chris Stanford ? C'est un de mes clients et il m'a parlé de vous comme étant l'élément déclencheur de son nouveau bien-être, une certaine reprise de confiance en soi. »

Mais ne jamais rentrer dans les détails car cela pourrait compromettre la nouvelle situation de son client lui faisant finalement confiance de façon aveugle. N'ayant qu'une parole, il comptait bien s'en tenir à son serment. Ceux qui viennent en aide à autrui directement ou indirectement peuvent prétendre à entrer dans les petits papiers de Rick.

« Laissez-moi vous payer la prochaine tournée. »

Le psychologue interpella le barman pour demander une autre tournée à Poe.

Silencieusement, Rick repensait automatiquement à son fils qui avait une certaine passion pour l'aviation trouvant le domaine intéressant sur de nombreux points. C'est fou comme il a remarqué de très nombreuses choses rappelant ce que son défunt fils aimait. Pour ce qui est de Judith, il ne serait pas étonnant qu'elle ait des similitudes avec ce dernier.

« Donc pilote. D'où vous est venue cette vocation ? »

Ne se doutant pas une seule seconde qu'il n'était pas le seul à s'être perdu dans le coin, il ne pensait nullement à trouver une parade à cette question qui pouvait lui revenir en pleine face. Que répondrait-il ? Une grande question qui méritait une longue réflexion. Parler de la vie antérieur serait une très mauvaise idée, on pourrait le prendre pour un fou. Paradoxal quand on sait qu'il l'était à une époque, une folie engendrait par tout ce qu'il a vécu.

We finally meet.

feat. Rick

Tout se sait en ville, effectivement, à l’exception de ce que la ville ne veut pas que l’on sache. Ce peut sans doute passer pour une affirmation bien cryptique, voire absurde, mais c’est bel et bien la conclusion à laquelle a fini par aboutir à force de fréquenter ces lieux qui lui ont pris aléatoirement ceux qui lui étaient proches pour finalement les lui rendre presque tous en même temps. Si tout se sait en ville, comment se fait-il qu’il lui ait fallu autant de temps pour retrouver Finn ? Et pourtant, ça a été le cas. Ceci dit, il y a bien longtemps que Poe a renoncé à la logique intrinsèque de cette ville, au risque de se faire de très sérieux nœuds au cerveau.

L’homme se présente sous le nom de Rick Grimes, et le nom du psychologue semble familier à Poe, même s’il ne sait plus précisément déterminer pour quelle raison. C’est quand l’homme lui parle de Chris Stanford, ce client qui en effet a pris des cours de pilotage à l’aérodrome que Poe raccroche les wagons. Il affiche un sourire à cette remarque. Il est heureux de savoir que son travail sert à quelque chose, car après tout, s’il initie d’autres au vol, ou leur propose des baptêmes de l’air, c’est bien pour partager une passion qui lui-même le rend heureux dans l’espoir que ce bonheur saura être transmis.

« J’ignorais que Chris parlait de moi de façon si élogieuse, mais j’apprécie. »

Poe ne va certainement pas jouer les faux modestes, ce n’est définitivement pas son genre, loin de là. Poe Dameron sait admettre sa valeur (et sait moins admettre l’inverse, en revanche), et donc, il aime bien récolter, quelques fois, ce qu’il estime n’être jamais que le fruit de son labeur.

« Eh bien avec plaisir, je me chargerai de la suivante ! » répond le pilote quand le psychologue lui propose de lui payer sa prochaine tournée. La suivante ne sera peut-être pas nécessaire, cela dit, mais au passage, il ne refuse jamais un verre gratuit, ce serait définitivement du gâchis.

Une fois que Rick a passé commande pour eux deux, l’homme s’intéresse davantage à lui, et l’interroge sur sa vocation. La tournure de sa question lui décoche un rictus amusé. Poe n’a jamais consulté de psychologue, mais il pense entrevoir là quelque chose qui s’apparenterait sans doute à de la déformation professionnelle.

« J’ai le droit à une consultation gratuite ? » remarque-t-il, amusé. Ceci dit, ça ne le dérange pas de répondre. « Ma mère était pilote, elle m’a transmis sa passion, j’ai passé presque toute ma vie dans l’es… airs. » Pas la peine de commencer à parler vaisseaux spatiaux s’ils veulent poursuivre sur une note joyeuse sans être pris pour un fou. Il observe son interlocuteur avec attention. « Et vous alors, d’où vous vient votre vocation ? »

Si c’en est une. Après tout, toutes les professions n’ont pas nécessité à être des vocations.

We finally meet.

feat. Poe Dameron

La curiosité est un vilain défaut n'est-ce pas ? Mais dans le fond n'est-ce pas une qualité en soi ? Surement un des réflexes de son job de psychologue additionnant à ça son ancienne vie. Le gouverneur. Negan, etc.... Imaginez un seul instant ce qui pourrait se produire si il venait à fermer les yeux sur certaines choses pouvant mettre à mal ses propres clients ? Il se doit de les suivre psychologiquement, de les aider à se relever et avancer dans la vie, l'ignorance pourrait être une sorte de mise à mort poussé par le suicide ou le meurtre dans le sens figuré comme propre. Ce serait un coup dur pour l'ancien flic qui ne pourrait se le pardonner. Donc oui, il ne connait pas personnellement le fameux pilote et ce face-à-face lui permet de pouvoir juger ce dernier, d'observer les réactions pour pouvoir le mettre dans une catégorie bien précise.  

« C'est mon métier d'analyser et j'ai une très bonne mémoire. »

Que ça soit dans les bonnes comme les mauvaises situations et pour le coup Poe semble se trouver dans la bonne catégorie. Partager sa propre passion a tendance à ouvrir les voies d'un certain bien-être enfouie pouvant ainsi mettre en avant le meilleur côté d'une personne. L'aviation est également un moyen de pouvoir vaincre ses peurs en tout genre même si ça peut s'écarter d'une peur principale. Poe peut-il devenir un potentiel associé ? Non. Rick ne préfère pas mêler quiconque à ses affaires pour éviter un quelconque problème ultérieur. Mais pour la soirée il est son binôme étant donné qu'il était prêt à payer la prochaine tournée. Comment refuser.

Cette situation ne semblait pas pour autant être un sorte de paradoxe professionnel ? Rick ne se rendait peut-être pas entièrement compte car bien trop ancré dans ses habitudes, mais il se laissait aller à la beuverie. On sait tous qu'au bout d'un moment il risquait de finir par tituber. Vive l'image du psychologue, mais n'étant pas en service il fait ce qu'il veut quand il veut.

Il laissa échapper à léger rictus à sa question concernant une consultation gratuite, aucune réponse n'était nécessaire. La discussion tourna rapidement vers des questions plus personnelles dans le but d'apprendre à connaitre l'interlocuteur. L'aviation était donc une passion transmise de sa mère. Très belle vocation et moyen de faire perdurer cette passion familiale. Rick appréciait grandement une telle perspective qui lui-même aurait aimé pouvoir la transmettre à son fils ou même sa fille qu'il n'a pas vu grandir. Une légère moue attristée et l'esprit ailleurs, Rick revint rapidement à lui-même.

« Je vivais en Géorgie et j'étais dans la police, adjoint du shérif plus précisément .... »

Les minutes défilaient, les verres bien remplis en disait surement long sur la dose d'alcool présent à l'intérieur et laissant Rick aller à certaines confessions sans pour autant entrer dans les détails. N'aller pas penser qu'il irait jusqu'à lui dire qu'il vivait autour de morts revenus à la vie, il y a une barrière dans son esprit qu'il est impossible de briser à ce point-là. Mais Rick savait intérieurement que Poe était digne de confiance, son intuition le trompait rarement surtout ces derniers temps. Faisant signe au barman de servir un autre verre, il reprit simplement...

« Mais la vie a voulu que je finisse par emprunter une autre voie, celui de la psychologie. Un domaine qui m'a toujours tenu à....cœur. »

Et puis il est le parfait exemple de l'ascenseur émotionnel psychologique et ainsi le mieux placer pour en parler et régler les problèmes. Il suffit de se souvenir de la mort de Shane, Lori, Carl, son épisode avec le gouverneur ou encore Negan..... Oh oui, cette nouvelle vocation est fortement soutenue par ses nombreux épisodes psychologiques.

« Et puis quoi de mieux que de rentrer dans la tête des personnes dans le but de les aider à vaincre leurs démons. »

Il sourit en coin tout en regardant avec insistance son verre remplit.

« Mon fils a été l'élément déclencheur de tout ça. Il voyait le bon côté des gens et rêvait d'une vie meilleure. D'ailleurs il aimait beaucoup l'aviation. Je devrais peut-être songé à venir voir de plus près l'aérodrome un de ces jours. »

Il venait de parler de son fils au passé....

We finally meet.

feat. Rick

Poe veut bien croire que son interlocuteur soit un bon analyste, pas seulement parce que leur ami commun a toujours eu tendance à parler de son psychologue en des termes élogieux, mais parce qu’il y a quelque chose, autant dans son ton, son attitude que dans sa capacité d’observation qui laisse effectivement suggérer qu’analyser est devenu une déformation professionnelle comme tout un chacun en développe bien évidemment à sa propre échelle. Et pourtant, Poe apprend que le métier de Rick avait été bien différent dans son ancienne vie.

« Vous parlez d’une reconversion professionnelle », observe Poe d’un ton amusé en découvrant donc que Rick avait été policier dans son ancienne vie.

Poe s’épargne d’apprendre à son interlocuteur qu’il n’a pas la moindre idée d’où la Géorgie peut bien se trouver. Il va seulement supposer que cet endroit, qu’il s’agisse d’une ville, d’un État ou d’un pays, doit se trouver sur la planète Terre, puisque c’est de cette planète que semblent venir bon nombre des habitants de cette îlot étrange dont ils sont dorénavant tous les prisonniers plus ou moins consentant.

Ainsi donc, cet homme a décider de changer de voie. Poe comprend immédiatement que si ce domaine lui a toujours tenu à cœur, c’est qu’il y a une raison bien plus profonde qu’un simple goût appuyé pour la dissection des comportements humains. Il est tentant d’en demander plus à son interlocuteur sur la naissance de sa vocation, comme Rick l’a fait au moment de lui demander quelles raisons l’avaient poussé à vouloir devenir pilote, mais il a l’intuition que ce serait bien plus indélicat dans ce sens que dans l’autre, et il n’a aucune intention de mettre mal à l’aise celui qui semble être parti pour devenir un partenaire de beuverie le temps d’une soirée.

Et au final, il n’a même pas besoin de poser la moindre question, puisque Rick se confie de lui-même, et lui apprend que sa motivation lui est finalement venue de son fils. Certains détails n’échappent pas au pilote, comme cette manière qu’il avait d’en parler au passait.

« Il voyait, hein… », souligne-t-il avec une mine désolée. « Je suis sincèrement désolé pour votre fils », reprend-il d’un ton compatissant.

Poe, pour sa part, n’a jamais eu d’enfant (pas à sa connaissance, en tout cas), et ne tient pas forcément à en avoir (BB-8 sera certainement ce qui se rapprochera le plus d’un enfant pour lui dans toute son existence, et il s’en est fait une raison), il ne peut donc qu’imaginer la douleur que cela représente de perdre un fils. L’émotion qui s’en rapproche le plus sera sans doute celle que lui-même a éprouvée quand, tout petit encore, il a compris que sa mère ne rentrerait pas à la maison.

Peut-être pourrait-il abreuver – en plus d’alcool – Rick de faux espoirs, lui parler de tous ces morts qui revenaient à la vie dans ce nouveau monde, et il en a vu tant, pour sa part, revenir d’entre les morts ! Mais ce serait nourrir chez cet homme un espoir fou autant que malsain, et bien sûr, il n’a aucun droit de faire une chose pareille. Alors il préfère simplement lui présenter ses condoléances, avant de saisir l’occasion offerte par son interlocuteur de changer de sujet, afin de ne pas le plonger dans une trop grande mélancolie.

« Vous êtes le bienvenu à l’aérodrome quand vous le voulez. Vous savez, je propose des baptêmes de l’air, si ça peut vous intéresser. On ne vole jamais ni très haut ni très loin, mais c’est toujours ça de pris. »