C'était sur une impulsion qu'Amélie Lacroix s'était rendue à l'adresse indiquée rapidement par le jeune homme qu'elle avait abordé quelques soirs plus tôt après l'avoir entendu grommelé des informations à propos de quelque trafic à un autre homme encapuchonné et qu'elle n'avait donc pas su identifier. Ces discussions-là ne choquaient plus Amélie, qui était tristement consciente des magouilles du monde de la criminalité. Elle avait vu et commis plus d'horreurs qu'elle ne voulait bien l'admettre, dans son ancienne vie. Et c'était précisément cette ancienne vie qui revenait suffisamment la hanter pour que lui vienne l'idée vicieuse mais terriblement tentante de se procurer une arme à feu. Par mesure de prudence.
Il faisait encore jour, mais les rues étaient étonnamment silencieuses. Chacun de ses pas était accompagné par le bruit de ses talons sur le bitume. Pourtant, ce fut sans aucune hésitation qu'elle s'avança en direction de la caravane miteuse décrite par l'adolescent intercepté quelques jours plus tôt. De ce dernier, elle avait retenu l'insolence. Il n'avait pas cessé de ricaner lorsqu'elle l'avait interrogé. Plus d'une fois, Amélie s'était fait la réflexion qu'il avait eu bien de la chance de tomber sur elle. Widowmaker n'aurait pas été aussi clémente.
L'homme qu'elle trouva était... Ce qu'elle s'attendait à trouver lorsqu'on lui avait parlé de tous les domaines dans lesquels il fourrait son nez et ses pattes.
- C'est bien vous, constata-t-elle avec un soupir.
Elle ne s'embarrassa pas de présentations ou de formules de politesse inutiles avant de continuer, mains dans les poches de sa veste.
- On m'a dit de venir vous voir. Pour... Un achat particulier. Je ne me trompe pas ?
Les lois qui établissaient la conduite des habitants de la ville étaient floues. Mais ici comme ailleurs, mieux valait être prudent. Amélie avait entendu parler de justiciers masqués, et de bons samaritains qui se feraient une joie de dénoncer toute activité suspecte au premier agent de police venu. Or, si elle ne craignait pas spécialement les répercussions de sa présence ici, elle souhaitait néanmoins rester discrète. Elle avait déjà retrouvé Angela, ce qui impliquait que d'autres connaissances du passé pouvaient se trouver en ville. Et elle ne souhaitait pas attirer leur attention, d'autant moins pour le fait de s'être procuré une arme à feu - par mesure de prudence et non pour s'en servir, bien sûr.
Bien sûr, Amélie. Par mesure de prudence, lui susurra la voix honnie de Widowmaker.
Une voix qu'elle tut immédiatement, pour se concentrer sur l'homme au faciès peu avenant qui lui faisait face.
Dernière édition par Amélie Lacroix le Ven 27 Mai - 15:21, édité 1 fois
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Lun 14 Fév - 20:10
One shot, one kill. × ft. Amélie
Loin des curieux et des oreilles indiscrètes, l’entrepôt de Vaas stockait ses marchandises ainsi que son bétail. Des pleurs chevrotants, des lamentations, des supplications parvenaient des conteneurs dévorés par la rouille. Cette lugubre symphonie était couverte par la voix hurlante du pirate qui ordonnait à ses hommes d’avoir un minimum de précaution avec sa marchandise. Avec lui, il valait mieux éviter les écarts de conduite, ses employés l’avaient spécialement bien compris. Les dissidents n'étaient plus de ce monde pour en parler. Déambulant parmi les containers maritimes, son regard s’arrêta sur une jeune bête de son troupeau. Il correspondait parfaitement à l’une des commandes qu’on lui avait passé. Jeune, élancé, en bonne santé et intact, il remplissait tous les critères. D’un sifflement strident, il héla l’un des pions et lui ordonna d’effectuer les préparatifs pour l’échange. Sous les jérémiades du jeune mâle, Vaas lui ordonna férocement de se taire. Qu’importent les couinements, l’argent, qu’il valait, primait sur toutes les valeurs morales. Rien, absolument rien, ne le sauvera de cet enfer… Désormais, il n’était réduit qu’à l’état d’objet, totalement déshumanisé. Tel était l’horreur du trafic d’être-humains. Détournant les talons, il reprit son chemin tandis que ses hommes muselaient et traînaient le pauvre garçon loin des autres sous le regard impuissant de sa mère.
À l’aide de son pied, la portière de sa jeep claqua sèchement. Dans ses bras, il portait un carton rempli de vivre. C’est-à-dire des fruits exotiques, de la viande et de l’alcool, beaucoup trop pour un seul homme, d’ailleurs. Rapidement et grossièrement, il rangea ses affaires et bazarda le carton dans un coin. Malencontreusement, l’une des bouteilles du carton s’était carapatée et attendait patiemment que l’on vienne la récupérer. Ressortant de sa caravane, Vaas rejoignit son véhicule et récupéra la fugitive. Il n’allait tout de même pas abandonner ce délicieux rhum. Dès qu’il se retourna, ses yeux émeraude rencontrèrent une toute nouvelle personne. Une jeune femme en talon avec un long manteau lui faisait face, au loin. Sa présence, ici, n’était pas anodine ! Ses yeux se plissèrent à sa remarque, un léger rictus étira ses lèvres.
Sa main se glissa dans son dos, prête à dégainer, mais dès qu’elle prononça le mot : achat. Le trafiquant sourit davantage comme illuminé par la sainteté de ces paroles. L’argent… Un fléau qui causera sans doute sa perte... Ca, ou peut-être l'une de ses nombreuses addictions. « Un achat particulier, hermana ? Tout dépend de la nature de cet achat. » Gloussa-t-il. Sans plus tarder, il rentra dans son habitacle et ouvrit la bouteille. Sa voix puissante s’éleva en direction de sa charmante cliente. « Qu’est-ce que tu cherches ? De l’aventure… Une expérience unique... » Demanda-t-il. Comme à son habitude, le pirate ne se préoccupait pas des formules de politesse que cette société souhaitait lui inculquer. « Un verre ? » Ceci sonnait comme une invitation à pénétrer dans son antre. Ils pourront discuter en toute tranquillité. « Cet achat ? Garçon, fille, femme, homme… Arme, peut-être ? » Le goulot de la bouteille déversait son contenu dans un verre plus ou moins propre.
Plus le contrebandier s’exprimait, plus Amélie comprenait qu’il trempait dans des affaires plus louches et criminelles que ce qu’on avait bien voulu lui apprendre. Ce n’était pas suffisant pour impressionner l’ancienne tueuse à gages, mais les propositions qu’il lui fit à propos de… Garçons ? Filles ? La rendirent plus prudente. Elle aurait voulu penser que ce n’était qu’une plaisanterie, mais elle n’avait plus le luxe de la naïveté. Lorsque l’on avait fréquenté Talon et ses mercenaires, on connaissait les horreurs du monde. D’autant plus lorsque l’on y avait soi-même participé.
Cet homme-là était… Frontal. Ce qui, en affaires, n’était pas nécessairement un défaut. Elle dut retenir un ricanement en l’entendant lui proposer un verre, mais… Mais elle se souvenait suffisamment de son ancienne vie que se mettre à dos des types comme lui, ce n’était pas une bonne idée. Et puis, à côté d’un Gabriel Reyes, qu’était un rustre de plus ?
Consciente qu’elle jurait avec le décor mais peu intéressée par l’idée de se déguiser pour mieux correspondre à l’environnement, elle poussa un soupir avant de s’avancer vers l’antre du trafiquant.
- Une arme, confirma-t-elle sèchement depuis l’entrée. Une arme à feu, plus précisément.
Elle poussa un soupir, sembla hésiter puis daigna finalement passer l’entrée et rejoindre le délinquant. Avant qu’il ne puisse faire d’autres suppositions dérangeantes, elle reprit la parole sans détacher son regard de sa personne :
- Rien d’extravagant. Une précaution. Quelque chose qui soit suffisamment discret pour ne pas attirer l’attention, mais suffisamment efficace pour qu’elle soit utile si je dois un jour m’en servir.
L’idée de réclamer une arme d’assaut automatique qui possède un mode sniper était tentante… Mais c’était une étape trop importante qui la rapprocherait trop, par mémoire musculaire, par association évidente, à Widowmaker. Et ça, c’était hors de question.
- Vous pensez pouvoir me trouver ça ? L’interrogea-t-elle finalement comme s’il s’agissait d’une transaction ordinaire.
Invité
Mar 22 Mar - 19:47
One shot, one kill. × ft. Amélie
Le verre rempli. Le goulot de la bouteille d’alcool termina sa course entre ses lèvres. Une rasade de rhum déferla le long de son œsophage. L’intéressée pointa enfin le bout de son nez. Vaas l’observait avec insistance et déposa le verre sur la table où quelques déchets liés à sa consommation de psychotrope traînaient. D’un mouvement de la main, il l’invita à s’installer. Religieusement, il écouta la requête de la charmante demoiselle. Sa recherche se portait sur une arme à feu ! Dommage pour cet amour de l’argent… Les humains, surtout les plus jeunes, avaient tendance à se vendre relativement plus cher qu’une simple arme en plastique. Notamment, dû à la rareté du matériau… Néanmoins, le pirate n’allait pas cracher sur cette requête. Appuyé contre le plan de la cuisine, il méditait sur sa proposition. Discrétion et efficacité étaient ses critères de recherches. Un revolver serait peut-être trop encombrant pour elle. La première arme de poing qui lui vint à l’esprit fut le Glock. Suivant le modèle, l’arme offrait les avantages qu’elle souhaitait.
« Un Glock ! Simple, efficace… Plus précisément le 43X. Il rentrera dans ton joli sac à main ! Calibre 9 mm… Précis, il enverra n’importe quel enfoiré en enfer ! Capacité du chargeur dix balles. Environ dans les six cents grammes chargés… Plus léger qu’un nourrisson et moins bruyant que cette merde. » Toujours des arguments de vente incroyable. Cette ville avait son lot de taré. « Aucun numéro de série… Logique ! Ça serait con d’aider les autorités de cette belle ville, non ? » Gloussa-t-il. « Peut-être, que tu souhaites autre chose, hermana ? Plus gros calibre ? Colt ? Berrata ? Tant que tu paies… » La question sensible de cette transaction. Elle semblait sérieuse, mais le pirate espérait se réconforter dans l’idée. « D’ailleurs… En parlant de fric ! Chaque chose a un prix… Une arme, une vie, un chien, un chat… Toutes ces merdes ! Donc, j’espère sincèrement que t’as de quoi payer… Mais, les vêtements, les talons hauts et tous ces beaux petits privilèges me montrent que l’argent n’est pas un problème. » À nouveau, sa bouteille se portait à ses lèvres.
De toute évidence, cet homme s'y connaissait dans le domaine. Et même si ses autres propositions de transaction l'écoeuraient, elle n'en montra rien et se concentra sur ce qui l'avait menée dans un tel endroit. Retrouver Angela l'avait confortée dans l'idée que d'autres fantômes de son passé pouvaient se trouver en ville, et parmi ces fantômes, deux l'inquiétaient en particulier. Reaper et Moira s'en donneraient à coeur joie, s'ils se croisaient de nouveau. Soit pour l'éliminer, soit pour réveiller son alter ego, la privant à nouveau de sa conscience et de son humanité. Et ça, c'était hors de question. Et fort heureusement, quoiqu'ironiquement, elle savait se défendre à présent, grâce à Widowmaker. Mais pour cela, il lui fallait une arme, car elle était certaine que ces êtres là ne l'approcheraient pas à mains nues s'ils devaient se croiser.
- En effet, ce serait parfait, déclara-t-elle d'un air légèrement impressionné suite à la description établie par Vaas.
Elle n'avait pas soupçonné qu'un tel professionnalisme se cachait sous les abords rebutants de cet énergumène. Elle l'écouta tenter de lui vendre une autre arme. Un sourire en coin revêtit le bord de ses lèvres pourpres.
- Un jour, peut-être, je viendrai pour une arme plus... Imposante. Mais pour l'instant, une seule suffira.
Elle songea immédiatement à son ancienne arme, celle qu'elle maniait en tant que Widowmaker... Et s'alarma, une énième fois, pour la tournure que prenaient ses pensées. Plus le temps passait, et plus elle succombait, de plus en plus facilement, aux pensées intrusives de son alter ego. Elle acceptait avec de moins en moins de résistance de songer à ce que son ancienne personnalité aurait fait, et des décisions qu'elle aurait prises, tout en se laissant inconsciemment influencer par celles-ci. Elle aurait dû en être terrifiée. Mais, ce jour-ci, elle prenait la nouvelle avec bien de flegme qu'à son habitude, ce qui était déjà éloquent en soi.
Amélie revint à ses esprits lorsque la question de l'argent rentra en jeu. Elle eut un hochement de tête.
- L'argent n'est pas un problème, assura-t-elle avec conviction. Comment souhaitez-vous procéder ? Je peux payer maintenant si vous avez une telle arme sous la main. Sinon, je peux attendre... Mais je ne vous cache pas que c'est une affaire plutôt pressante.
Invité
Jeu 5 Mai - 0:09
One shot, one kill. × ft. Amélie
Face à la description de Vaas, la jeune femme l’écouta attentivement. En tout bon trafiquant d’armes, il se devait de connaître sa marchandise. Sinon comment pourrait-il aiguiller et conseiller ses clients à cracher un maximum d’argent ? Sa proposition fut déclinée. Toutefois, elle lui avoua que si elle désirait obtenir un armement plus important, elle viendrait le voir. Cette information, Vaas la gardait bien précieusement. « Hum… Quel genre de calibre ? » Demanda-t-il intrigué. « Alors, un Glock 43X pour la demoiselle ! » Une affaire conclue rapidement et en bonne et due forme ! Le genre de rencontre que le trafiquait appréciait par-dessus tout. Certains de ses clients se sentaient dans l’obligation de parlementer, de tourner autour du pot, de l’agacer avec leurs questions stupides. L’unique élément, qui l’empêchait de plomber ces abrutis, était les jolies liasses de billets qui dépassaient de leur porte-monnaie.
En parlant d’argent, le trafiquant ne tarda pas à rentrer dans le vif du sujet. Sans ce précieux tribut, il n’aurait pas de marchandage ! Un grand sourire illumina son visage. « Alors, nous n’aurons pas de problèmes. » Gloussa-t-il. Sa langue claqua sèchement sur son clapet, démontrant ainsi sa désapprobation. Sa marchandise n’était pas stockée ici. Non, il la conservait à l'abri des regards indiscrets. « Cálmate ! Je ne l’ai pas ici… Non ! Mais, hermana, je peux l’avoir pour ce soir. Repasse en début de soirée et t’auras ton joli bébé entre les doigts. » Une idée lui traversa l’esprit. « Des munitions pour flinguer les éventuels connards ? Une boîte de 50 ? Plus, peut-être ? Le prix de cette beauté est de huit cent cinquante. Sans numéro d’identification et prêt à l’emploi ! » Une grandiose illumination le transperça. « J’offre les munitions… Parce que quelque chose me dit que l’on se recroisera très rapidement, mamacità… Passez d’un fusil de précision à une arme de poing ? Rha… Mauvaise idée… Très mauvaise idée… » Ajouta-t-il. Certes, il ne connaissait pas le passif de cette charmante jeune femme, mais il connaissait l’addiction aux sensations… Ce glock ne pourra jamais remplacer son ancienne arme ! « Reviens avec le fric et tu auras ton arme à feu. » Sans aucun savoir vivre, il pointa la porte de la caravane de son index et sourit. « Tu connais la sortie… Et n'oublie pas mon pognon ! » Redit-il une dernière fois avant de la laisser vaquer à ses occupations.
Le tutoiement employé par cet individu commençait à irriter ses nerfs, déjà soumis à rude épreuve par son épuisement de ces dernières semaines. C'était simple. Plus les jours passaient, plus les nuits au sommeil agité se succédaient, plus sa patience s'estompait... Et avec sa patience, sa résistance s'effondrait, elle aussi. Les séances avec le Docteur Lecter, de plus, semblaient encourager cette partie refoulée d'elle-même à surgir. C'était un cauchemar constant, mais qui commençait à influer sur ses agissements. A tel point que, ce jour-là, se procurer une arme à feu lui semblait être une excellente idée, là où quelques temps plus tôt, elle aurait été horrifiée par une telle possibilité.
Mais, s'imposant un calme nécessaire afin d'obtenir ce qu'elle désirait, Amélie endura l'impolitesse de son interlocuteur et continua de l'écouter attentivement, méfiante. Ce type était attaché à ses affaires, et à l'argent, c'était une certitude. Elle ne serait pas étonnée qu'il tente de l'escroquer. Malheureusement pour elle, il semblait très bien connaître son type de clients, et avoir très bien cerné ce qui sommeillait déjà chez elle. Voilà qu'il se montrait étonnamment généreux, parce qu'il avait la certitude qu'elle reviendrait le voir pour des demandes plus... Alléchantes. Hélas, Amélie n'avait aucun argument pour le contredire, et ce constat la plaçait au comble du désespoir.
Lorsqu'elle pensait à la précision de son ancienne arme, et au nombre pourtant dérisoire de cinquante munitions, elle en avait un frisson d'horreur. Par le passé, une boîte de cinquante, ç'aurait été tout autant de victimes... Ce qui était énorme. Un nombre trop vertigineux pour la femme qu'elle était redevenue. Et pourtant, un nombre bien dérisoire pour Widowmaker, qui avait exécuté chaque victime sans sourciller, sans poser de questions... Sans émotion. Hormis la satisfaction sadique d'un travail bien accompli.
Ne souhaitant pas faire face à ces vérités trop brutales pour être acceptées, elle se reconcentra sur la conversation, levant les yeux au ciel lorsqu'il la chassa de sa caravane.
- A ce soir, dans ce cas.
Le prix avait été fixé, le rendez-vous était obtenu, et cet homme devait avoir bien plus à perdre à manquer de discrétion la concernant qu'en gardant un semblant de secret... Elle était donc prête à revenir le soir-même pour obtenir cette arme désirée depuis si longtemps par son alter ego.
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