Son cœur bat la chamade tandis qu’elle attend, fébrile, l’arrivée de la patiente – un terme charmant qui n’est jamais qu’une autre manière de dire prisonnière, tant on ne saurait être autre chose dans une des cellules capitonnées ou insalubres de l’asile d’Arkham — qu’elle rencontre pour la toute première fois.
Ses doigts crispés sur le dossier médical de Pamela Isley, plus connue sous le nom de Poison Ivy, elle cherche par-dessus tout à se redonner une contenance, et chaque signe de nervosité qui dicte ses gestes trahissent l’émotion angoissante qui l’étreint (qu’elle reloge ses lunettes carrées au-dessus de son nez ou triture la peau malmenée au-dessus de ses ongles)… C’est elle qui l’a voulu, bien sûr. Si elle veut mener ses recherches à bien, et saisir cette opportunité d’aller au bout de son expérimentation, elle n’a pas le droit de reculer… mais il y a une grande différence entre théoriser sur des cas de trouble psychiatrique extrêmes, et la rencontre avec les individus atteints de ces mêmes troubles… Ceux-là même qui n’étaient autrefois que des noms, faisant de temps à autre la une de la presse de Gotham, deviennent des individus de chair et de sang, et bien sûr, cela fait une différence tout sauf infime.
Et ce n’est pas à un petit morceau qu’elle s’attaque aujourd’hui, puisqu’il est question de l’illustre Poison Ivy. Certes, il n’existe pas véritablement de « petits morceaux », ici, et ce ne sont pas ses rencontre avec Killer Croc ou le Chapelier fou qui l’auront convaincue du contraire, mais le palmarès de cette bioterroriste sans peur mais avec beaucoup de reproches la touche tout particulièrement, cela va sans dire. Elle se compose tout de même une attitude qu’elle veut décontractée. Elle doit paraître le moins impressionnable possible, elle ne sait pertinemment… elle est ici pour une raison particulière, et elle ne doit surtout pas l’oublier… ne pas se laisser distraire, ne pas se laisser impressionner, mais ne pas non plus se laisser manipuler ou émouvoir… une combinaison qui a tout de subtile, et rien d’évidente.
Finalement, elle arrive. Retenue par une camisole, elle est assise sur la chaise qui lui fait face, maintenue par deux mastodontes en blouse blanche à qui Harleen intime finalement de s’en aller. Elle maîtrise la situation, prétend-elle. C’est on ne peut plus faux. Elle ne maîtrise absolument rien du tout.
Quand les deux hommes s’en vont, elle-même s’est redressée sans trop savoir pourquoi.
« Bonjour, je suis le docteur Harleen Quinzel. » Elle tend une main en direction d’Ivy avant de se rappeler que ses bras sont entravés. Elle arrête son geste en pleine course et se rassoit finalement, légèrement penaude. « J’aimerais vous poser quelques questions, si vous le voulez bien », reprend-elle avec le sentiment de se retrouver en plein entretien d’embauche, mais ce serait alors elle la novice, intimidée par la femme à l’évidence charismatique qui lui fait face.
Ne pas se laisser impressionner. Elle en a vu d’autres, et elle en verra d’autre. Elle a un doctorat, bordel de merde ! Elle est ici pour une raison, et elle saura se faire un nom dans le milieu de la psychiatrie, en saisissant l’occasion unique qui lui accordée.
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Dernière édition par Harleen Quinzel le Dim 3 Avr 2022 - 9:38, édité 1 fois
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Mar 1 Fév 2022 - 23:36
When the abyss gazes
back into you.
feat. Harley Quinn & Poison Ivy
"Whoever fights with monsters should see to it that he does not become a monster in the process."
C'était un ennui profond qui animait les gestes de Poison Ivy ce jour-ci. On l'avait prévenue, pourtant. Les autres prisonniers parlaient, et elle n'était pas la seule à avoir attiré l'attention de la nouvelle psychiatre. Mais les récits de ses compagnons d'infortune n'avaient pas suffi à convaincre la biochimiste de se soumettre docilement aux infirmiers venus la chercher dans sa cellule et la conduire dans cette pièce sans fenêtre où elle fut assise de force sur une chaise inconfortable. La camisole qu'on l'obligeait à porter était un véritable enfer, pour un être si épris de sa liberté de mouvement. Le manque de soleil, pourtant vital à sa santé, était une chose. Mais l'enfermement et les entraves étaient impardonnables.
Certes, ils ne pouvaient pas prendre le risque de la laisser toucher quoi que ce soit. Car si la faiblesse de Poison Ivy était d'avoir besoin de toucher un sol fertile pour utiliser son pouvoir, elle arrivait pourtant à puiser de l'énergie dans toute forme d'élément végétal. Cela incluait le papier utilisé à tout va, ces bouts de cadavres issus des arbres sauvagement abattus, et tout ça pour quoi ? Pour que les gardiens de l'asile y notent leur liste de course ou y griffonnent des jeux ou plaisanteries grivoises ?... C'était écœurant.
Ivy fut distraite de ses pensées moroses et haineuses par la voix du docteur Quinzel, qui se présentait après lui avoir vainement tendu la main. Nul besoin de se fier à son taux de phéromones pour deviner la nervosité de celle qui lui faisait face, et qui à cet instant peinait à trouver l'assurance nécessaire à un entretien de cette envergure.
- Enchantée, docteur. Je vous serrerais bien la main, mais comme vous le voyez, j'en suis pour le moment dans l'incapacité, exposa-t-elle de sa voix venimeuse, sombrement amusée par l'idée de souligner l'évidente cruauté du traitement subi à son interlocutrice.
La camisole était une précaution qui n'était pas nécessaire, mais qui était prudente, elle devait le reconnaître. Elle n'avait guère besoin de contrôler la flore pour contrôler l'esprit humain. Il lui suffisait pour cela de les charmer. Et pour les charmer, il lui suffisait de les toucher... De les embrasser, plus précisément. Car même si on privait Poison Ivy de son environnement, elle était elle-même porteuse de toxines face auxquelles les humains étaient trop faibles pour résister.
Habituellement, Ivy refusait de répondre aux questions des médecins et psychiatres qui se succédaient à l'asile. Elle n'était pas intéressée par le fait d'être étudiée. Mais la docteure qui lui faisait face était... Différente. Sa nervosité, charmante, n'était pas suffisante pour la dissuader de mener cet entretien. Ce qui était une marque de bravoure qu'elle pouvait respecter.
Intriguée, Ivy sonda le regard du docteur Quinzel de ses yeux verts. Elle avait adopté une expression impassible tout le long de son observation, mais elle esquissa finalement un sourire charmeur avant de se redresser. La jeune femme qui lui faisait face avait toute son attention.
- Je vous écoute.
Dernière édition par Pamela Isley le Ven 4 Fév 2022 - 1:18, édité 1 fois
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Mer 2 Fév 2022 - 18:02
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
Harleen se contente d’adresser à son interlocutrice un sourire crispé quand cette dernière, à juste titre, lui fait la remarque à voix haute de ce que la jeune psychiatre avait d’ores et déjà pu constater, quoi qu’à rebours : elle n’est en effet pas en capacité de lui serrer la main, et pour elle, c’est tout de même rassurant, elle doit le reconnaître. La jeune femme apprécie de savoir que les patients de l’asile qu’elle interroge ne sont jamais en mesure physique de riposter… il lui faut au moins ça pour, de son côté, pour conserver le peu de contenance qu’elle possède encore, et qui n’est sans doute pas si grande au bout du compte. Quoique la force d’une parole ou d’un regard puisse être tout aussi désarmante que n’importe quel geste, et Harleen n’est pas tout à fait ignorante de cet état de fait.
Harleen se sent passée au crible, comme si les yeux de la criminelle la passaient au rayon X, mais elle fait de son mieux pour conserver un semblant d’attitude digne. Si soutenir le regard de cette femme lui est presque impossible et qu’elle a plutôt tendance à baisser le regard sur son dossier avec un léger raclement de gorge, elle a bien l’intention d’aller au bout de cet entretien autant que de son expérience. Les débuts sont toujours intimidants, c’est ce qu’elle tente de se dire, mais ça ira forcément mieux petit à petit, quand elle parviendrait à mieux cerner son interlocutrice, ce qu’il est difficile de faire à partir de quelques mots écrits noir sur blanc par des écrivaillons qui pour certains n'auront été ni attentifs ni scrupuleux mais avant tout soucieux d’en finir le plus rapidement possible.
Déjà, Poison Ivy accepte de l’entendre, de savoir ce qu’elle peut bien avoir à lui dire. En soi, déjà, c’est beaucoup. La plupart de ses patients n’ont, ironiquement, aucune patience, et il est absolument impossible d’obtenir quoi que ce soit de leur part, si ce n’est des regards assassins ou des remarques obscènes, rien qui ne soit franchement en mesure de l’aider dans ses recherches… Qui sait si Ivy ne se refermera pas rapidement comme une huître, mais tant qu’elle sait se montrer un tant soit peu réceptive, Harleen a la ferme intention d’en profiter.
« Hum… Alors, avant tout, j’aimerais que vous parliez de votre ressenti, quant à votre vie à Arkham », dit-elle d’un ton toujours relativement peu sûr, mais certaine en revanche de son angle d’attaque.
Elle suppose que les psys qui se seront pressés devant elle jusqu’ici auront voulu avant tout déterminer ce qui a fait d’elle ce qu’elle est devenu, mais ce n’est pas ce qui intéresse Harleen, ce n’est pas là l’objet de son étude. Ce qui l’intéresse, c’est l’incidence de ses conditions d’enfermement sur sa personnalité, et plus concrètement sur son empathie.
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Mer 2 Fév 2022 - 18:39
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"Whoever fights with monsters should see to it that he does not become a monster in the process."
Le visage, jusque-là relativement serein de Poison Ivy se tordit en une expression de fureur effrayante. Elle se redressa violemment, se penchant malgré ses entraves pour fusiller la psychiatre du regard.
- Mon ressenti ? répéta-t-elle d'un ton menaçant. Mon ressenti à Arkham ? Qu'imaginez-vous, docteur ?
Ses yeux verts semblaient lancer des éclairs. Elle marqua une pause, simplement le temps de s'assurer d'avoir l'attention complète de son interlocutrice avant de poursuivre férocement :
- Je n'ai pas de soleil. A peine ce qu'il faut d'eau pour survivre. Le personnel s'amuse fréquemment à malmener les rares plantes à proximité. Je le sais, je le ressens... Quand ils ne le font pas ouvertement devant moi. Je sens dans ma chair la souffrance de la flore pourrissante et torturée de Gotham. Les végétaux ont une voix, vous savez. J'entends les cris d'agonie de la nature, en permanence, même depuis ma cellule... Et je ne peux rien faire pour les apaiser. Encore moins pour les venger.
A ces mots, la haine qui déformait son visage se dissipa lentement. Au bout de quelques secondes, elle esquissa un sourire narquois. Quelles que soient les pensées qui lui traversèrent l'esprit en cet instant, elle les savourait sadiquement. Enfin, après avoir repris son souffle, elle ajouta de sa voix venimeuse :
- Pour l'instant.
Son ire était passée. Goguenarde, elle s'avachit dans son siège et toisa son interlocutrice avec ce mélange de provocation et de rancune qu'elle vouait à tout membre de l'espèce humaine. La question de la blonde n'avait été qu'un prétexte à déverser son venin, à exprimer une infime part de cette haine qui croissait chaque jour dans son cœur et son esprit. La souffrance végétale qu'elle percevait constamment la rendait impulsive, violente. Mais si elle focalisait son attention sur l'être qui lui faisait face, Ivy pouvait trouver la volonté d'apaiser ses pulsions.
- Alors dites-moi, docteur Quinzel... Que pensez-vous que je ressente, considérant tout cela ?
De la haine. Un profond sentiment d'injustice. Poison Ivy, amenée à l'asile d'Arkham par Batman, et tout cela pour quoi ? Pour avoir voulu sauver le monde et le libérer de l'influence humaine. Qu'importe que l'humanité doive périr pour préserver la nature. C'était un juste prix à payer, selon elle.
Dernière édition par Pamela Isley le Ven 4 Fév 2022 - 1:19, édité 1 fois
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Jeu 3 Fév 2022 - 18:01
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feat. Ivy
Au terme de sa question, l’expression de la criminelle change du tout au tout. Il faut dire qu’Harleen avait peut-être oublié de prendre des gants. Et aussi, une question sans doute évidente appelle certainement une réponse tout aussi évidente en fin de compte. Ce n’est pas comme si elle devait s’attendre à ce que son interlocutrice se montre enthousiaste ou franchement ravie du sort qui lui est réservé ici. Et de ce qu’elle sait su personnage, Poison Ivy n’a pas sa langue dans sa poche. La franchise peut être un don précieux en psychiatrie, cela dit, mais cela n’empêche pas Harleen d’avoir envie de reculer sa chaise de plusieurs centimètres, comme si cela pouvait la protéger du regard ô combien accusateur de son interlocutrice.
Elle l’écoute en tentant de ne pas se dérober à son regard. Elle avait eu dans l’intention de prendre des notes, mais elle ne se sent pas capable de noter quoi que ce soit si elle doit accuser dans le même temps un regard d’une telle intensité. Ses yeux la transperceraient presque. Alors elle l’écoute lui parler de ce soleil absent, des plantes malmenées, de la souffrance de la flore qu’elle ressent dans ses chairs. Harley ne peut prétendre s’identifier pour sa part.
« Pour l’instant… ? » répète Harley.
Elle envisage de lui rappeler la sentence qui lui a été imputée, mais elle décide de le garder pour elle. Par ailleurs, il est connu que les évasions de l’asile d’Arkham sont chose possible puisque plusieurs criminels l’ont déjà fait, et plus d’une fois. Elle préfère ne rien dire, elle est supposée être du bon côté de la barrière, elle est supposée avoir cet avantage, elle s’efforce du mieux qu’elle le peut, en son for intérieur, de ne pas l’oublier.
« De la souffrance. De la colère », répond, au premier degré, la psychiatre à son interlocutrice. Elle se racle de la gorge. « Ce que vous ressentez vis-à-vis de ces plantes, c’est de la pure empathie, n’est-ce pas ? Vos conditions de vie ici n’ont pas… affecté votre perception ? »
Son discours est aussi maladroit qu’il révèle de façon évidente un certain malaise de la part d’Harley. Elle ne s’attendait pas à la tournure que prendrait leur entretien en dépit des avertissements que lui avaient adressé certains. Entre l’image que l’on peut se faire de ces dangereuses figures publiques et qui elles sont réellement, il y a souvent un monde, en réalité. Pour le meilleur et pour le pire. Harleen est effrayé, c’est certain, parce que la rage, palpable, de son interlocutrice, se ressent jusque dans l’air qu’elles respirent à présent, mais autant qu’elle est effrayée, elle est également intriguée. Des sentiments qui vont bien souvent de pair, n’est-ce pas ?
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Jeu 3 Fév 2022 - 20:36
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feat. Harley Quinn & Poison Ivy
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La psychiatre semblait être surprise par son affirmation. Ivy, pourtant, ne lui fournit pas davantage d'explications et se contenta au contraire de hausser lentement les épaules avec cette même arrogance qu'elle adoptait pour décourager ceux qui tentaient de l'approcher. Le docteur Quinzel pouvait douter autant qu'elle le souhaitait. Elle était convaincue de ne pas rester longtemps à l'asile. Les évasions étaient fréquentes. Et elle avait de la ressource. Il suffisait d'une seule erreur, la moindre petite erreur de la part de n'importe quel membre du personnel... Et elle serait de nouveau libre.
Mais avant de connaître ces jours glorieux, elle devait poursuivre cet entretien. Son interlocutrice était effrayée. C'était une source de profonde satisfaction pour Ivy, qui ne pouvait s'empêcher de se délecter de la manière dont ces grands yeux bleus s'écarquillaient lorsqu'elle haussait le ton, tout comme elle se délectait du moindre signe de nervosité chez la psychiatre. Et pourtant, sous l'effroi, sous la nervosité, Ivy percevait... Autre chose. Un taux de phéromone qui était inhabituel en de telles circonstances. Intéressant.
Hélas, elle fut forcée de se résigner à renoncer à ses considérations prédatrices au moment où le docteur reprit la parole pour revenir au vif du sujet. Le terme d'empathie éveilla son intérêt. Les questions de la blonde étaient suffisamment surprenantes pour qu'Ivy accepte de modérer ses réactions.
De la pure empathie. C'était une manière de nommer les choses, oui. Quoiqu'insuffisante selon elle.
Après un temps de silence méditatif, elle soupira et répondit enfin, d'une voix lasse :
- Je suis plus sensible à leur souffrance qu'aux émotions de tout être humain. Les plantes de Gotham souffrent toutes, vous savez. L'air est nocif. Elles souffrent mais tout le monde les ignore parce qu'elles n'ont pas de voix pour exprimer leur douleur. Mais moi, je les entends. Et je suis la seule à m'en soucier.
Quant à la nature de sa perception avec ces conditions de vie ? La jeune femme avait raison de s'interroger à ce sujet. C'était même là l'interrogation la plus pertinente qu'Ivy ait entendu en ce lieu. Aucun des prédécesseurs du docteur Quinzel n'avaient songé à s'en inquiéter. Ce qui avait d'ailleurs coûté la vie à l'un d'eux, qui avait été suffisamment imprudent et sûr de l'inhibition de ses pouvoirs pour la laisser toucher la terre d'une plante en pot.
Ivy esquissa un sourire. Puis, avec calme mais intention, elle baissa le regard sur le papier qui servait au docteur à prendre ses notes.
- Pour moi, c'est littéralement un cadavre que vous tenez entre vos mains, docteur, l'informa-t-elle d'une voix teintée de chagrin.
Elle releva les yeux pour les plonger dans ceux de Harleen. Enfin, elle daigna répondre à sa question, avec une franchise déconcertante :
- Ma perception est intacte. Je dirais même qu'elle est plus imposante. Je n'ai plus l'énergie de refouler ces sensations trop vives.
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Ven 4 Fév 2022 - 18:13
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
Un silence succède à ses interrogations, si bien qu’Harleen songe que son interlocutrice ne va peut-être tout simplement pas lui répondre. Certes, elle lui a d’ores et déjà prouvé qu’elle pouvait être tout à fait bavarde, mais ça ne signifie pas qu’elle ne pourra pas faire le choix de se murer dans le silence non plus. C’est déjà arrivé d’ailleurs. Harleen s’est déjà retrouvé face à des pensionnaires d’Arkham qui ont passé le temps – terriblement long – de leur entretien à la regarder dans le blanc des yeux sans rien faire, la jaugeant d’un regard sournois, qui transpirait parfois ou la violence ou le désir (ou les deux)… le silence est un réflexe naturel pour beaucoup, ici, elle en a bien conscience. Mais finalement, Ivy daigne lui répondre.
Elle lui parle de ces plantes en souffrance… Harley doit bien admettre qu’elle a du mal à se le figurer… Elle sait oui, parce qu’elle a été une élève attentive, que les plantes sont des organismes vivants, mais elle ne leur a jamais imputé la moindre émotion… C’est plus simple, comme avec les animaux, de les considérer indifférents et insensibles à la cruauté humaine, ça vous épargne un bon nombre de souffrances à titre personnel, mais ce n’est pas parce qu’on passe une chose sous silence qu’elle est, pour autant, inexistante. Est-ce que le discours d’Ivy va pour autant l’encourager à arroser plus consciencieusement ses plantes ou à intervenir en faveur de la flore de Gotham ? Il y a peu de chances, en réalité.
Malgré tout, il y a quelque chose qui, définitivement, la touche, et même qui la fascine dans la manière dont elle prend cette cause à cœur, dans l’indignation qu’elle affiche, c’est elle, plus que la cause qu’elle défend, qui parvient à troubler Harley sans qu’elle soit pour autant capable de déterminer plus précisément l’origine plus profonde d’un tel trouble.
Harleen ne comprend pas immédiatement à quoi son interlocutrice fait référence avant de baisser les yeux sur le papier sur lequel elle n’a toujours pris aucune note… c’est étrange de remarquer combien sincère semble être la tristesse qui l’anime. Harleen aurait presque envie de s’excuser au nom de toutes les rames de papier qu’elle a utilisées au cours de sa vie, et dieu sait qu’il y en a eu au cours de ses longues années d’études. Quand elle lève les yeux, son regard capte celui d’Ivy et semble comme absorbée par celui de cette femme au regard su pénétrant qu’il n’en déstabiliserait Harleen que plus encore.
Sa réponse vient contrarier la thèse initiale d’Harleen. Peut-être que c’est tant mieux, elle a du mal à le savoir. Au-delà de la crainte naturelle que lui inspire son interlocutrice, elle éprouverait presque une sorte de… compassion envers cette femme… Elle ne peut complètement présumer de l’honnêteté de son interlocutrice, mais sa souffrance, elle, paraît sincère.
« Je vois… » En fait, Harleen n’est pas sûr de complètement voir… Mais elle s’y efforce. « Être coupé de ce qui vous affecte ne rend votre affection que plus grande alors… c’est intéressant. » Elle marque une pause. « Pas de papier lors de notre prochain entretien », ajoute-t-elle en rangeant la feuille pour la glisser dans son sac. « Promis. »
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Sam 5 Fév 2022 - 0:15
When the abyss gazes
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feat. Harley Quinn & Poison Ivy
"Whoever fights with monsters should see to it that he does not become a monster in the process."
C'était une place intéressante que celle de la patiente, qui acceptait pour l'une des rares fois de son existence de coopérer... A sa manière, cela va sans dire. Car pendant que le docteur Quinzel s'évertuait à vouloir l'analyser... Ivy, en retour, profitait de leur conversation et de sa place pour observer celle qui lui faisait face. Et ce qu'elle percevait chez elle continuait de l'intriguer. Elle n'aurait pas dû se montrer aussi conciliante avec une psychiatre qui se servait de ses réponses, et de celles des autres patients, pour ses thèses. Elle n'était ni une expérience, ni un sujet d'étude. Mais elle était... Curieuse.
- C'est une manière de résumer la chose, oui, souffla-t-elle.
Au-delà de l'indignation, c'était du désespoir que ressentait Ivy. Chaque instant passé dans cet asile l'empêchait de lutter pour défendre ces vies végétales qui ne possédaient pas les moyens de se défendre. Toutes ses actions étaient tournées vers le but de lutter pour améliorer les choses, pour sauver le monde de sa destruction et pourtant, c'était elle que l'on qualifiait d'instable et d'extrême. Des hommes saccageaient les forêts, gaspillaient les ressources, asséchaient les sols et polluaient les rivières, tant d'éléments précieux et vitaux, dans le seul but d'obtenir davantage de ce que qu'ils possédaient déjà : l'argent. Et c'était elle que l'on enfermait ?
D'humeur maussade, soudainement, elle se renfrogna et s'enferma dans le silence durant un long moment. Son regard suivit le mouvement de la blonde pour ranger la feuille de papier. Ce geste, en plus de sa promesse, furent appréciés. Mais Ivy ne répondit pas pour autant. Les promesses humaines la rendaient naturellement méfiante.
Finalement, après une énième œillade appuyée en direction de la psychiatre, Ivy se redressa à nouveau et afficha l'un de ses sourires enjôleurs - et trompeurs.
- Mais assez parlé de moi. Et si vous me parliez plutôt de vous, docteur Quinzel. Qu'est-ce qui vous fascine tant chez nous autres criminels et monstres de Gotham pour que vous passiez outre votre peur et pour que vous vous infligiez ces entretiens ?
Sa voix était profondément provocante. Mais au-delà de l'envie de tester les réactions de son interlocutrice, il y avait un réel intérêt. Et surtout, une réelle confusion. Pour la misanthrope qu'elle était, l'idée de s'acharner à vouloir connaître les autres esprits était une absurdité.
- C'est un tort de s'intéresser aux ressentis des patients d'Arkham. Quoique vous espériez prouver avec vos thèses sur l'empathie, vous feriez mieux de renoncer tout de suite, docteur. Je doute que vous soyez capable de supporter les désillusions qui vous attendent.
Invité
Sam 5 Fév 2022 - 10:33
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feat. Ivy
« Vous savez que c’est une technique courante chez la plupart des patients ? De renverser la situation, de lui demander de parler de soi pour se dérober à toute question. Une stratégie de manipulation classique », fait Harleen en repositionnant ses lunettes sur son nez avant de baisser les yeux sur le pan de table sous son nez… elle aurait aimé garder sa feuille. Même si elle était vierge, cela lui donnait le sentiment d’avoir prise sur quelque chose.
L’observation de Harleen, en cet instant, a surtout vocation à noyer le poisson, car elle n’a aucune envie de répondre frontalement à la question de son interlocuteur. Elle se doute que si elle devait le faire, cela pourrait mal, très mal se passer. Est-ce la fascination qui la pousse ainsi à s’intéresser aux monstres les plus dangereux de Gotham ? Elle a envie de répondre que non. Elle a envie d’assurer qu’elle n’est pas du tout poussée par une sorte de fascination morbide qui l’encouragerait ainsi à faire d’eux l’objet de ses études… mais ce serait un mensonge, bien sûr.
Évidemment, qu’elle est fascinée… fascinée au point même que cela puisse sembler obsessionnel, en réalité. Elle ne peut prétendre que ses entretiens ne la poursuivent pas une fois rentrée chez elles, qu’ils ne tiennent pas une place de choix dans ses pensées et dans ses cauchemars. De même que ces cauchemars, pour ce qu’ils ont parfois de déplaisant, ne le sont pas toujours autant qu’il le faudrait. Elle le pense, mais en aucun cas elle n’est autorisée à le dire.
Alors non, elle ne répondra pas à Ivy à ce sujet, même si, en réalité, sa manière de se dérober à la question revient peut-être à répondre, quelque part, à la question en question. Elle préfère en occulter la possibilité, mais en même temps, elle a tout à fait conscience de se trouver en présence d’une femme intelligente, bien intelligente pour être susceptible de la cerner, voire même d’observer en elle ce qu’elle refuse pour sa propre part d’observer en bonne et due forme.
La criminelle ajoute qu’il est un tort de s’intéresser au ressenti des patients d’Arkham… Harleen se mordille légèrement la lèvre inférieure, agacée que son sujet d’étude ait été si flagrant que son interlocutrice cherche déjà à le démanteler sans lui donner l’occasion d’opposer le moindre argument.
« Vous n’avez pas la moindre idée de ce sur quoi portent mes recherches plus exactement », assure-t-elle avec sérieux, en s’efforçant du mieux qu’elle le peut à soutenir le regard de son interlocutrice. « Vous pourriez bien être surprise, vous savez ? »
Mais peut-être aussi que non, c’est à l’évidence une autre possibilité, une possibilité qu’Harleen cherche à réfuter, même si elle n’est, en réalité, pas aussi sûre d’elle qu’elle le voudrait.
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Invité
Dim 6 Fév 2022 - 0:09
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- N'est-ce pas également une technique de manipulation classique que d'énoncer un fait pour éviter de répondre à la question posée ? rétorqua Ivy de sa voix railleuse. Je ne fais que rétablir un peu d'équité dans ce rapport de docteur à patiente que vous entendez m'imposer. Vous désirez accéder à mon esprit, ne devrais-je pas, moi aussi, pouvoir accéder au vôtre ?
Elle prenait un malin plaisir à déstabiliser son interlocutrice, et plus encore à tester les limites de sa patience et de sa détermination. En tant que grande antisociale, Ivy était persuadée que chaque humain passait son temps à dissimuler sa nature monstrueuse, avec plus ou moins de succès. Et selon elle, en cet instant, l'intérêt du docteur Quinzel pour les criminels de Gotham n'était pas anodin... Une suspicion confirmée par le refus de la jeune femme à lui répondre. Le silence était éloquent. Celui des psychiatres l'était encore plus.
Mais cette jeune femme avait au moins le mérite de soutenir son regard, et de répondre sans flancher à ses provocations. Ivy arqua un sourcil quand la psychiatre lui soutint qu'elle pouvait être surprise, y voyant là une aubaine pour reprendre la main sur la conversation.
- En effet, c'est une possibilité, concéda-t-elle. Alors surprenez-moi, docteur. Détaillez-moi votre projet et ce sur quoi portent vos recherches.
A son sens, elles perdaient toutes deux moins de temps à s'attarder sur les ambitions du docteur Quinzel qu'à continuer de creuser le sujet de son lien avec la vie végétale de Gotham. Car comment faire entendre à l'esprit étriqué et profondément égoïste d'un humain qu'Ivy perdait une part d'elle-même chaque fois qu'une plante des environs mourait ? Que la douleur qu'elle éprouvait, par empathie, pour chaque végétal tourmenté n'était pas issue de son imagination mais bel et bien une manifestation physique du lien particulier qu'elle avait avec la nature ? C'était impossible. Elle savait, pour avoir en de nombreuses occasions tenté de faire entendre raison aux habitants de Gotham, qu'ils ne comprendraient jamais le sérieux de ses discours. L'humanité préférait se mettre des œillères durant cinquante années pour se rendre compte, trop tard, que la Terre allait être détruite par leurs actions plutôt que d'agir pour préserver la nature. Ils ne méritaient pas qu'elle s'acharne à leur sauver la peau des fesses (quitte à sacrifier une grande partie de l'humanité pour servir sa cause, mais ce n'était qu'un détail).
Invité
Dim 6 Fév 2022 - 9:57
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
« Mais la psychiatrie ne fonctionne pas sur un rapport d’équité, ce n’est pas donnant-donnant », répond Harleen, en essayant de faire preuve d’autant d’autorité qu’elle le peut à l’égard de sa fascinante patiente. Bien sûr que c’est une technique de manipulation classique que d’énoncer des faits pour ne pas répondre à la question posée. C’est, à vrai dire, un grand classique, mais bien sûr que la psychiatrie repose sur quelques techniques de manipulation mentale, il en fallait bien quand il fallait s’infiltrer dans l’esprit de quelqu’un d’autre. « Alors non, vous n’aurez pas accès à mon esprit », reprend posément Harleen, et d’un ton qu’elle veut sans appel.
Mais quand ses propos se veulent inflexible, son attitude, elle, ne l’est jamais tout à fait. Elle est trahie par ses gestes, ses regards, les inflexions de sa voix… c’est l’ampleur de son inexpérience qui se laisse à voir. Oui, elle estime être brillante, oui, elle maîtrise son domaine, mais il est vrai que décider de démarrer sa carrière sur les chapeaux de roue en s’intéressant aux cas les plus violents, les plus redoutables et les plus instables de Gotham, ce n’est pas forcément la chose la plus intelligente à faire – loin de là. Cependant, elle ne commet pas l’erreur – pas dans l’immédiat en tout cas, à se dévoiler plus que nécessaire. L’analyse du non-verbal est un art qu’Ivy maîtrise peut-être et ne l’aidera déjà que trop à combler certains vides, de préférence, Harleen voudrait ne pas lui faciliter la tâche plus encore.
Cependant, en décidant à ne pas parler d’elle, elle se retrouve, presqu’irrésistiblement, à parler de ses recherches, et parler de ses recherches, n’est-ce pas, déjà, parler d’elle-même ? Si, bien sûr que c’est le cas. Et bien sûr que c’est une très, très mauvaise idée, pour des dizaines de raisons, vraiment. Mais peut-être par orgueil, ou parce que ça lui semble malgré tout une bonne manière de noyer le poisson, elle en revient à ses recherches. C’est contreproductif d’en donner l’objet à ceux qui doivent être les sujets de ses expériences, car ils s’en révéleront forcément biaisés.
« Naturellement, je n’ai aucun intérêt à vous en parler », observe-t-elle en fixant l’empoisonneuse.
Et pourtant, elle va en effet le faire. Pour le partager avec quelqu’un qui l’observe avec plus d’intérêt que la plupart de ses confrères ? Peut-être bien. Ou seulement pour se convaincre elle-même qu’elle ne perd pas son temps entre ces murs. Une théorie est faite pour être confirmée ou réfutée. Mais en l’occurrence, Harleen ne supporterait pas qu’elle le soit, réfutée.
« Je suis ici pour juger de l’effet des conditions de stress intense auquel vous êtes exposés sur votre capacité d’empathie. Si l’on étend la capacité d’empathie aux plantes, il me faudra reconsidérer mes théories de départ, mais vous n’avez pas du tout évoqué votre sentiment vis-à-vis des autres humains. »
Et Harleen n’a pas vraiment de mal à deviner pourquoi.
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Dim 6 Fév 2022 - 22:23
When the abyss gazes
back into you.
feat. Harley Quinn & Poison Ivy
"Whoever fights with monsters should see to it that he does not become a monster in the process."
- Mais je ne suis pas intéressée par une thérapie, docteur. Je n'ai aucun besoin d'être guérie.
Son ton était sérieux, mais une lueur malicieuse éclaircissait le vert de son regard. La volonté de son interlocutrice de se montrer ferme était... Attendrissante. Mais cela n'avait pas l'effet escompté sur Ivy, qui prenait trop de plaisir à voir réagir cette charmante blonde. Elle n'aurait peut-être pas accès à son esprit par les mots, mais elle était déjà persuadée d'y avoir accès par l'attitude.
L'hésitation de la jeune femme, au moment où elle l'interrogea sur ses recherches, l'intrigua. Le docteur Quinzel était une femme ambitieuse, elle l'avait compris dès qu'elle avait commencé à l'interroger. Une telle ambition était d'ailleurs nécessaire pour se confronter quotidiennement à autant d'esprits dérangés et d'une violence inégalée.
- Naturellement, répéta-t-elle sur le ton de la raillerie.
Pourtant, elle perdit progressivement son air moqueur. Pour sa part, ce qu'elle devinait de la thèse de son interlocutrice ne la convainquait pas. Mais elle consentait à admettre que c'était une thèse qui avait le mérite d'être intéressante, et d'apporter un nouveau point de vue sur la situation. Ce qui était tout l'intérêt d'une thèse, en soi.
Elle haussa les sourcils et l'interrogea d'un air circonspect :
- C'est ce qui vous intéresse ?
L'empathie était un bon sujet d'étude, selon Ivy. Mais celle des criminels de Gotham ? Elle craignit, presque sincèrement, que le docteur Quinzel subisse de grandes désillusions.
Et elles en revenaient à parler d'elle.
- Je pense que vous devinez déjà ma réponse, mais soit.
Elle expira, et tenta de trouver une position plus confortable sur sa chaise, frustrée par la camisole qui retenait ses bras. Elle savait se tenir sans que l'on ait besoin de lui mettre de telles entraves, tout de même.
- Le sort des autres humains m'indiffère tout temps qu'ils ne m'opposent aucune résistance. Et s'ils ont l'inconscience de le faire, je les élimine. Comme lorsque vous autres écrasez un moustique trop bruyant.
Ce qui n'était pas une réponse totalement honnête. Certes, elle ne se préoccupait généralement du sort de l'humanité, qui passait en second plan, puisque toutes ses priorités étaient tournées vers la préservation de la planète et de la nature. Mais il lui était arrivé, par le passé, d'éprouver de la compassion à l'égard des êtres les plus fragiles et les plus vulnérables. Les enfants, notamment. Mais ça, elle se gardait bien de le révéler à cette psychiatre trop têtue et trop curieuse pour son propre bien.
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Lun 7 Fév 2022 - 19:06
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
Harleen est-elle seulement là pour guérir les patients de l’asile d’Arkham ? C’est techniquement le rôle de tout psychiatre, mais elle doit bien reconnaître que dans son cas spécifique, elle a accepté de prendre son poste à Gotham sans songer un seul instant qu’elle serait véritablement capable de soigner aucun des dangereux individus qui s’étaient retrouvés internés ici : ils étaient considérés comme des causes perdues par la société, et ce n’était sans doute pas sans raison, loin de là. Pour sa part, Harleen ne s’estime pas si remarquable (même si elle a, du moins d’un point de vue strictement intellectuel, une assez haute estime d’elle-même) qu’elle puisse changer des individus comme son interlocutrice, ou encore le Joker (elle frissonne rien qu’à la pensée de ce dernier).
Non, elle n’est pas vraiment là pour les soigner, au fond. Elle est surtout là pour les observer. Et au bout du compte, on peut bien le dire, ça n’a absolument rien de sain que de procéder de cette manière très précise. Mais en même temps, puisqu’elle a affaire à des individus qui, à l’instar de son interlocutrice, ne cherchent pas à être guéris, quelle importance cela pourrait bien faire en fin de compte ? Sans doute aucune, en réalité. Elle ne pense pas que ça en fera la moindre pour son interlocutrice en tout cas.
Elle sent bien que sa thèse n’a rien de convaincante aux yeux de son interlocutrice, mais Harleen s’efforce de ne pas en prendre ombrage, après tout, ce ne sera pas la première fois, ni la dernière à coup sûr, que ses recherches ne seront pas considérées avec le sérieux qu’elle mérite. Quand elle a voulu faire valoir la validité de son travail devant tout une assemblée de ses pairs, elle n’avait recueillis que des regards circonspects ou désintéressés. Mais qu’importe, elle poursuivrait jusqu’au bout, quitte à devoir revenir sur son hypothèse de départ, quand bien même ce ne serait pas une chose particulièrement plaisante pour elle.
Oui, elle devine d’ores et déjà la réponse de son interlocutrice, mais elle attend tout de même que cette dernière y réponde. Et le fait est qu’elle sait qu’elle est peut-être tombée sur cette exception qui confirme la règle, bien que ce soit là une excuse facile, en réalité, de décider que tout contre-exemple était une exception pour ne pas avoir à reconsidérer sa thèse pour commencer. Mais comment jauger la différence d’empathie purement humaine que peut avoir subi une personne qui n'en éprouvait pas au départ ? Harleen retient un légère grimace quand Ivy fait le parallèle entre ceux qu’elle a pu tuer sous le prétexte qu’ils auraient été en travers de son chemin et un moustique trop bruyant.
« Il n’y a jamais eu aucun être humain pour susciter votre intérêt ou pour trouver grâce à vos yeux, alors ? » demande-t-elle non sans une certaine précaution.
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Jeu 10 Fév 2022 - 14:30
+1
Dernière édition par Pamela Isley le Ven 11 Fév 2022 - 23:09, édité 2 fois
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Ven 11 Fév 2022 - 17:40
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
Comme Harleen s’y était attendue, c’est bel et bien un silence fier et catégorique qui s’oppose d’abord à sa question, un silence qu’elle ne cherche pas à rompre tout de suite. La psychiatre n’a peut-être pas encore beaucoup de bouteille, mais elle a déjà une vision arrêtée sur son métier, et elle estime que ce que dévoile le dialogue patient-thérapeute a beau être éloquent, c’est bien davantage ce que l’on observe qui peut s’avérer révélateur… Est-ce que, pour autant, elle peut vraiment tirer des déductions remarquables de ce silence à rallonge ? Pas complètement, mais elle peut déjà en tirer quelques interprétations, des interprétations qu’elle aura ensuite le loisir de tirer au clair ou de réfuter au gré des circonstances.
La tension est palpable, mais Harleen consent à ce que cette dernière demeure, car pour cette fois, elle a bien conscience de ne pas être seule à la ressentir. Cette tension les enveloppe tous les deux, et ils n’ont d’autre choix que de faire avec et de l’accepter… Harleen a bien l’intention de parler, tôt ou tard, de chercher une autre ouverture par laquelle s’engouffrer afin de percer à jour la mentalité complexe de l’empoisonneuse, mais elle n’en a finalement pas véritablement besoin, puisque Poison Ivy décide d’elle-même de rompre ce silence oppressant en quelques mots seulement. Des paroles qui en disent beaucoup et en même temps ne disent rien.
« Dans quelles circonstances ? » insiste la psychiatre en daignant ancrer son regard à celui de son interlocutrice.
Elle est convaincue qu’il y a quelque chose à creuser ici. Tout comme elle est aussi convaincue qu’Ivy ne lui fera définitivement pas la vie facile. Ne serait-ce que suggérer qu’elle est susceptible de lui en dire plus a des chances de la braquer, au fond, mais Harleen est absolument convaincue du fait qu’elle peut bel et bien être capable de parler, de s’exprimer, d’une manière ou d’une autre.
Si elle a bien voulu ouvrir le sujet, même si ce n’est qu’en des termes particulièrement cryptiques, c’est qu’elle est bien capable d’en dire davantage, et c’est ce que la psychiatre, intriguée, et étonnamment fébrile, aussi, veut obtenir d’elle en cet instant. D’une façon ou d’une autre, elle a envie de croire qu’elle serait bel et bien capable d’en retirer quelque chose de fascinant et de remarquable. Elle n’a pas dit son dernier mot avec Ivy, et par conséquent, elle suppose qu’Ivy non plus n’a pas dit son dernier mot avec elle. Peu importe le temps que ça prendra, elle en a beaucoup à passer entre les murs de l’asile d’Arkham dans tous les cas, bien assez pour observer tout ceci avec tout le sérieux nécessaire.
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Dim 13 Fév 2022 - 1:14
When the abyss gazes
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feat. Harley Quinn & Poison Ivy
"Whoever fights with monsters should see to it that he does not become a monster in the process."
L’insistance de la psychiatre était louable. C’était une conduite inconsciente, qui aurait pu lui être fatale en présence d’autres individus. Mais c’était courageux, et témoignait d’une force de caractère qu’Ivy ne lui aurait pas soupçonné à première vue. Amusée par ce constat, l’empoisonneuse émit un petit rire bas et grave, teinté d’une moquerie douce.
- C’est intéressant, vous savez. Que vous choisissiez de m’interroger sur ce que j’éprouve pour les humains plutôt que de vous concentrer sur la réelle empathie que j’éprouve à l’égard de ces êtres qui, à vous, semblent inaccessibles.
Elle se mit à développer son propos, sa voix devenant de plus en plus haineuse à mesure qu’elle s’exprimait, son regard vert brûlant d’une rage de moins en moins contenue :
- Je n’ai pas toujours été aussi… Réceptive à la souffrance de la faune et de la flore. A cette époque, l’espèce humaine m’inspirait par conséquent plus de sympathie. Mais tout cela a changé lorsque j’ai découvert à quel point vous vous obstiniez à détruire ce que vous avez de plus précieux, en dépit de tous les avertissements et de toutes les preuves scientifiques. Tout ça pour quoi ? L’argent. Le vice. C’est écœurant, siffla-t-elle. Vous êtes écœurants.
Nul doute que si elle l’avait pu, elle aurait laissé son pouvoir se déchaîner, animée par son ire et par ses intentions vengeresses. Mais, restreinte et enfermée, elle ne put que crisper la mâchoire tout en fusillant son interlocutrice, qui n’avait pour seul tort que de poser les bonnes questions. Finalement, après plusieurs secondes où elle s’acharna à reprendre une respiration plus mesurée, elle ferma les yeux et baissa la tête en soupirant.
De nouveau et sans qu’elle ne relève la tête pour la regarder, sa voix adopta les intonations de la tristesse et de l’amertume :
- Vous avez tout empoisonné et tout perverti, sans aucun scrupule. Sans considération ni pour vous, ni pour les générations à venir. Tout. Même le vent. Même le ciel nocturne. Ce n’est que justice que je vous fasse subir le même sort.
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Dim 13 Fév 2022 - 18:02
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
Harleen se garde bien de répliquer à son interlocutrice qu’il ne tient qu’à elle de décider de ce qui est intéressant ou non. C’est ce qu’elle s’efforce de penser, mais elle en est moins convaincue, en revanche, que ce qu’elle daigne prétendre. Il est vrai néanmoins que l’empathie de Poison Ivy envers ses comparses humains l’intéresse en effet bien plus que son émotion ressentie envers les plantes, quand bien même il y a sans doute beaucoup de choses à dire à ce sujet. Pour comprendre totalement son interlocutrice, c’est sans doute cette piste qu’elle devrait explorer, mais ce n’est pas ce qu’elle a l’intention de faire pour autant.
Elle laisse son interlocutrice poursuivre et choisir l’angle d’approche qui lui conviendra le mieux. Le plus important est qu’elle parle, qu’elle ne cesse jamais de parler, et tant que c’est le cas, alors cela conviendra tout à fait. Elle lui partage le fait qu’avant d’être aussi réceptive aux émotions de la faune et de la flore, c’était aux humains qu’allait sa sympathie naturel… Harleen songe qu’il a dû se produire un événement traumatique, quelle que soit sa nature, pour qu’elle ait un tel changement de cœur. Car oui, au fond, la plupart des humains ont conscience que les grandes entreprises et les humains à petite échelle détruit la nature et la planète… pour autant, l’affliction ne dépasse pas la limite de l’ego… Et atteindre le stade de l’écoeurement est encore autre chose… Il y a, bien sûr, des personnes très investies dans la protection de la planète, mais il faut généralement, ironiquement, un élément déclencheur… quand bien même tous devraient s’en soucier, car protéger la faune et la flore, c’est aussi se protéger soi-même.
« D’où vous est venu ce déclic ? » demande tranquillement Harley sans commenter le discours véhément de son interlocutrice.
A sa longue et puissante litanie, elle oppose une question très courte. Et pour cause, elle n’a pas réellement d’arguments à opposer à son interlocutrice, ni ne cherche vraiment à débattre avec elle. Ce n’est pas l’état lamentable de la planète qu’elle cherche à commenter en cet instant, mais l’état de son interlocutrice, fragilisée par une souffrance qu’il est sans doute impossible à juguler. Car peut-on véritablement sauver ce qui est d’ores et déjà condamné ?
Alors oui, elle s’interroge, bel et bien, sur ce qui a pu être le déclic, plus précisément, l’élément déclencheur, ce moment où elle a véritablement compris, ce moment où elle s’est retrouvée à l’écoute de cette terre en souffrance qui, jusqu’alors, avait été muette pour elle comme elle l’est pour la plupart de ceux qui décident de détourner la tête plutôt que de regarder la situation en face et d’accepter de l’assumer.
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Lun 14 Fév 2022 - 21:44
When the abyss gazes
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feat. Harley Quinn & Poison Ivy
"Whoever fights with monsters should see to it that he does not become a monster in the process."
Poison Ivy eut un soupir. Elle ne savait pas pourquoi elle perdait son temps à s'égosiller, lorsque tout humain dont elle faisait la rencontre ne se donnait pas la peine d'essayer de comprendre.
Elle adressa à son interlocutrice un regard exaspéré. La psychiatre avait des préoccupations bien étranges. Ivy n'aurait pas dû être surprise. Elle arqua un sourcil, avant de répondre avec lassitude :
- J'ai fait des rencontres... Qui m'ont ouvert les yeux.
Et qui avaient tenté de la manipuler, également. Mais c'était une autre histoire. Et finalement, Ivy en était sortie victorieuse, éclairée, puissante. Il s'en était fallu de peu avant qu'elle règne sur Gotham, et qu'elle puisse enfin se déclarer comme la protectrice directe de Mère Nature, ainsi que comme reine auto-proclamée. Oui, ce n'était pas l'humilité qui étouffait Ivy, ni même le manque d'ambition.
Jouer les patientes, finalement, était un exercice qui n'était amusant que le temps de quelques minutes. Peu intéressée par le fait de continuer à parler d'elle, la rousse leva le regard au plafond avant de baisser les yeux pour fixer sa charmante quoique trop curieuse interlocutrice.
Son attitude changea alors du tout au tout. Elle inclina la tête sur le côté, et lui offrit un sourire naturellement charmeur. Elle ignorait ce que la psychiatre recherchait en menant cet entretien, mais Ivy n'était pas certaine de pouvoir lui donner les réponses qu'elle espérait quoiqu'il en soit.
- Qu'est-ce qui vous a donné envie d'exercer ce métier, docteur ? De mener ces recherches ?
Une certaine forme de cruauté éclaira son regard. Elle se redressa autant qu'elle le pouvait étant donné sa position, continuant de détailler le visage de celle qui lui faisait face avec un intérêt qui n'était étonnamment pas feint.
- Ce doit être une existence profondément solitaire que vous menez. Terrifiante, même. Est-ce pour cette raison que vous recherchez des explications, des solutions auprès des détenus d'Arkham ?
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Mar 15 Fév 2022 - 18:13
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
Harleen cesse de soutenir le regard d’Ivy, supporter son exaspération lui est plus difficile qu’elle ne l’avait soupçonné en premier lieu. Pourtant, elle croise régulièrement, entre ces murs, des regards chargés de colère, de rage, de haine, quand ce n’est pas d’une concupiscence affichée qui a tout autant le don de la faire frémir. Mais il y a quelque chose de déplaisant à se sentir ainsi jugée, jaugée par son interlocutrice, qui a l’évidence ne compte pas faire l’effort de répondre plus précisément à ces questions. C’était couru d’avance pourrait-ont dire. Après tout, Harleen accepte de l’entendre, mais pas véritablement de l’écouter. Forcément, cela devait mettre à mal la patience de notre criminelle, qui décidait de ne plus en afficher aucune en présence de son interlocutrice.
Sa réponse est des plus cryptiques et n’aide pas réellement Harleen pour la peine. Est-ce que ces rencontres qui lui ont ouvert les yeux ont été des rencontres impactantes parce qu’elles l’ont aiguillée dans la direction qu’elle estime être la bonne, est-ce que ces rencontres ont été autant de déceptions qui ont jalonné la voie qu’elle a décidé de tracer pour elle-même. Cette fois, Harleen le sait, interroger Poison Ivy davantage ne fera que la braquer un peu plus. Par conséquent, ne devrait-elle pas baisser les bras, et décider que cela suffit comme cela ? Elle a d’autres pensionnaires de l’asile d’Arkham à questionner, ou bien elle pourrait tout simplement rentrer chez elle, ce ne serait sans doute pas un moindre luxe. Oui, mais elle n’en fait rien pour autant… Parce qu’Harleen Quinzel est plus obstinée qu’elle ne peut en donner l’air, et quand elle observe un changement dans le comportement de son interlocutrice, elle entraperçoit également une brèche dans laquelle elle pourrait prendre la décision de s’engouffrer.
Le regard qu’elle porte sur elle est différent, son sourire presque séduisant, non, objectivement séduisant, en réalité, même si Harleen balaie très vite cette pensée d’un revers de la main pour écouter les questions de son interlocutrice. Cette fois, elle fait le choix d’y répondre bel et bien.
« La curiosité », répond Harleen dans un premier temps, daignant répondre à son interlocutrice si cela peut encourager cette dernière, par la suite, à s’ouvrir. Ceci dit, elle garde l’intention de se montrer pour le moins cryptique, autant qu’a pu l’être Ivy l’instant d’avant.
Ce n’est pas entièrement faux, ceci dit, c’est bien la curiosité qui a orienté ses recherches dans des contrées si dangereuses, Une curiosité que l’on pourrait sans doute qualifier, à très juste titre, de particulièrement malsaine et morbide. Mais Harleen n’est pas là pour procéder à sa propre analyse, n’est-ce pas.
« Vous n’avez pas la moindre idée de ce qu’est mon existence en dehors de ces murs. Je ne suis pas seule », ajoute-t-elle d’un ton qu’elle veut ferme et résolu.
Sauf que c’est faux. Si, elle est effectivement seule. Et cette solitude lui pèse de plus en plus. Surtout dans des moments comme celui-ci, alors qu’elle sait déjà qu’aucune sorte de réconfort ne lui saura offert à son retour chez elle.
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Mar 15 Fév 2022 - 19:43
When the abyss gazes
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feat. Harley Quinn & Poison Ivy
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La curiosité. Sur ce point, la criminelle ne pouvait réellement blâmer la psychiatre. Elle-même faisait preuve d'une bien vilaine curiosité en cet instant, en choisissant de s'intéresser à son interlocutrice plutôt qu'en choisissant de fuir la conversation comme elle était, à l'origine, bien décidée à le faire.
Elle aurait pu profiter de la réponse catégorique qui suivit pour lui rétorquer qu'elle pouvait alors y remédier et lui donner une meilleure idée de ce qu'était sa vie. Mais elle doutait que ce soit la bonne stratégie à adopter, et elle choisit plutôt de relever le détail qui l'intéressait le plus en répliquant :
- Le fait que ce soit le seul point sur lequel vous acceptiez de me répondre davantage que deux mots me laisse pourtant penser le contraire...
Cette psychiatre était redoutablement intelligente, Ivy en avait pertinemment conscience. Mais elle avait visiblement touché une corde sensible, et cette réponse semblait en révéler bien plus sur son interlocutrice que toutes les questions strictement professionnelles qu'elle lui avait posées. Feignant la nonchalance, la criminelle poursuivit donc, dans l'espoir d'obtenir davantage d'informations, davantage de réactions qui lui permettraient de se faire une meilleure idée de la femme qu'était véritablement Harleen Quinzel :
- Tout comme le fait que vous passiez vos soirées ici plutôt que chez vous. Si vous n'êtes pas seule physiquement - ce dont je doute, mais soit - vous l'êtes vraisemblablement émotionnellement.
Elle ponctua ses observations d'un sourire qui aurait presque pu être compatissant, si le ton qu'elle employait n'était pas aussi venimeux.
Et pourtant, même si la tentation était forte que de continuer de remuer le couteau dans la plaie ou de faire preuve de cruauté, Ivy sembla sincère au moment d'ajouter d'une voix plus sérieuse :
- Méfiez-vous, Harleen. Nombreux sont ceux qui pourraient abuser de votre solitude entre ces murs.
Et c'était là une véritable mise en garde. Si elle-même avait su déceler cette vulnérabilité, d'autres, plus observateurs, plus brillants encore qu'elle-même, et infiniment plus cruels, sauraient l'exploiter pour servir leurs intérêts.
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Mer 16 Fév 2022 - 18:14
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
Une réponse spontanée à une question déstabilisante, voilà qui ne vous donnait jamais l’avantage. Ce n’est pas comme si Harleen n’avait pas pertinemment conscience de cela : elle le sait, et elle le sait pertinemment, même. Quand on sait que l’on doit s’engager dans des face-à-face avec des personnalités dangereuses et psychotique, l’on sait également qu’il ne faut pas seulement s’appuyer sur ses connaissances en matière de psychiatrie, mais aussi sur des talents rhétoriques qui sauront éventuellement vous aider à remporter la mise au moment opportun. Oui, mais dans des moments de trouble ou de stress, il devient difficile d’appliquer ces belles leçons qui nous semblaient si simples et si accessibles dans d’autres contextes. Elle se rend bien compte qu’elle en a trop dit sur elle-même en ne voulant rien dire du tout. Il aurait été préférable qu’elle ne réponde pas du tout, mais elle s’était laissée avoir avec une facilité qui l’agace d’elle-même.
Elle est supposée valoir mieux que cela, n’est-ce pas ? Elle est une jeune femme pleine de ressources, une psychiatre brillante : tout ceci ne devrait pas la concerner… Mais elle doit aussi se faire une raison : elle ne se ménage pas spécialement depuis qu’elle a commencé à occuper ses fonctions au sein de l’asile d’Arkham et elle ne prend que peu la peine de vraiment se focaliser sur autre chose. Elle porte son travail avec elle, et il l’accompagne dans la solitude de son appartement, dans sa solitude tout court, car en réalité c’est bel et bien le cas : une évidence à laquelle elle aurait tout intérêt à se rendre : Harleen est seule, et sans doute qu’il lui serait plus simple d’endurer le stress qu’elle s’impose à elle-même si elle avait dans son entourage des personnes sur lesquelles elle pourrait compter, afin de n’être pas totalement livrée à elle-même.
Et voilà donc qu’elle laisse à la criminelle qui lii fait face l’occasion d’être celle qui analyse l’autre : c’est typiquement la chose qu’Harleen cherchait à éviter, mais elle n’était, à l’évidence, pas spécialement douée à l’exercice, puisqu’elle avait été bien incapable de ne pas se prendre au jeu de l’inversion des rôles.
« Vous, par exemple ? » réplique Harleen, sur la défensive, quand Ivy la met en garde contre ceux qui pourraient prendre le parti de tirer profit de sa vulnérabilité.
Elle refuse de l’entendre, elle refuse d’être perçue comme une petite chose fragile dont les travers et les fragilités pourraient être manipulés par les esprits les plus brillants et manipulateurs incarcérés ici : et il y en avait… Poison Ivy avait largement fait la preuve de son intelligence… Mais ce n’était pas d’elle qu’elle devrait se méfier, non, mais d’un autre encore. Seulement, pour cela, il faudrait qu’elle accepte de prendre au sérieux les avertissements de son interlocutrice. Et par orgueil avant tout, elle s’y refuse catégoriquement.
« Je ne suis pas la petite chose fragile et influençable que vous dépeignez. »
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Sam 19 Fév 2022 - 0:54
When the abyss gazes
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feat. Harley Quinn & Poison Ivy
"Whoever fights with monsters should see to it that he does not become a monster in the process."
Sa nouvelle psychiatre était sur la défensive. Ivy perçut cette attitude comme un excès d’orgueil qui continua d’attiser sa curiosité. Chacun de ses anciens psychiatres avait, à ce stade, renoncé à l’idée de tirer quoi que ce soit de la méta-humaine, qui choisissait tour à tour le mutisme ou la séduction comme arme de défense. De plus, les anciens docteurs qu’elle avait vu passer estimaient généralement que la lecture de son dossier était suffisante à établir un diagnostique, souvent le même : Poison Ivy souffrait d’un trouble de la personnalité borderline ainsi que d’un trouble de la personnalité antisociale, saupoudrée de narcissisme et autres joyeusetés psychiatriques. Or, même si Harleen commençait visiblement à regretter d’avoir laissé Ivy retourner la situation, elle avait tout de même eut le mérite de tenter une nouvelle approche. Et, pour cela, la criminelle accepta de se montrer légèrement plus… Compatissante.
- Moi ? Oh, docteur Quinzel… Je vous rends nerveuse ? ne sut-elle s'empêcher de la taquiner sur ce ton séducteur qu’elle employait pour déstabiliser ses adversaires ou séduire ses futures proies.
La séduction, chez Ivy, était comme un second langage. Elle fit néanmoins l’effort d’atténuer son numéro de charme et retrouva même son sérieux suite à la dernière remarque de son interlocutrice.
- Je ne pense pas que vous soyez fragile. Je pense en revanche que vous êtes plus attirée que vous ne voulez bien l’admettre par l’esprit des criminels qui se trouvent ici.
Elle ne savait pas ce qui la poussait à mettre sérieusement en garde celle qui lui faisait face. Mais, puisqu’elle avait commencé, elle pouvait bien poursuivre un peu. Et si la psychiatre refusait de l’écouter… Ce n’était pas son problème.
Après un instant de réflexion, elle haussa les épaules et reprit ses explications, qui s’achevèrent en interrogatoire :
- Vous avez le pouvoir de tous nous déclarer cliniquement sains d’esprit. De nous accorder des privilèges ou, au contraire, de demander à ce qu’ils nous soient ôtés. Accordez-moi cette dernière curiosité, docteur, et dites-moi : aimez-vous ce pouvoir que vous possédez sur les individus les plus dangereux et instables de Gotham ? Ou espérez-vous être dépossédée de ce pouvoir, que ce soit par la force ou la ruse ?
Elle laissa à la blonde le temps de la réflexion. La rousse n’acceptait pas si facilement de se laisser déposséder de tout contrôle, et ces questions à l’intention de la jeune femme faisaient définitivement partie d’un jeu de pouvoir… Mais ce dernier était, pour le moment, davantage joueur que véritablement offensif.
L’esprit instable d’Ivy sembla finalement se souvenir qu’elle n’était pas censée tourmenter sa psychiatre… Même si les réactions de la jeune femme étaient au-delà de ses espérances.
Sa voix était plus calme et avait perdu de sa raillerie lorsqu’elle reprit la parole :
- Pour en revenir à votre théorie sur l’empathie… Je suis partiellement plante, docteur. J’aurais même tendance à affirmer que je suis davantage plante qu’humaine. Vous vous devez d'en tenir compte. L’empathie que j’ai à l’égard de la flore sera toujours plus sincère et puissante que celle que je pourrais éprouver pour l’humanité.
Invité
Lun 21 Fév 2022 - 16:44
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
Malheureusement oui, c’est le cas, Poison Ivy la rend nerveux, et le pire, c’est que plus elle la perce à jour, plus la psychiatre a de difficultés à faire comme si elle n’était pas dérangée par cette situation. Elle perd du peu de superbe qu’elle possède, et elle perd du peu de confiance dont elle dispose, aussi, parce que oui, cette femme la déstabilise, avec ce talent qui devrait être celui d’Harleen de pointer du doigt des aspects de sa personne qu’elle voudrait enfouir, refouler.
Elle ne sait si elle doit vraiment apprécier le fait que son interlocutrice considère qu’elle n’est pas fragile – même si quelque part, elle l’est effectivement --, mais elle n’apprécie pas, en revanche, les paroles qui suivent : elle ne se rend que trop compte de combien elle a raison… et à quel point la jeune femme la perce à jour et met en lumière ces vérités à son sujet que Harleen, de son côté, voudrait que personne ne sache discerner. Car oui, ce n’est pas seulement de la curiosité intellectuelle qui la pousse ainsi à s’intéresser aux criminels les plus redoutables de Gotham, mais bel et bien une sorte de fascination morbide qu’elle est loin, très loin d’assumer complètement. C’est une chose qu’elle ne veut pas accepter, qu’elle ne veut pas assumer, car il n’y a qu’un pas entre cet aveu et celui de ce que ces criminels trouvent d’écho en ce quelque chose profondément enfoui en elle, qu’elle tente d’ignorer… C’est peut-être aussi une manière de se soigner de ses névroses : se rappeler pourquoi elle ne doit surtout pas sombrer dans les mêmes travers qu’eux.
« Vous me prêtez plus de pouvoir que je n’en possède », réplique Harleen, à moitié sincère, pour bien sûr ne pas répondre sincèrement à son interlocutrice. Parce qu’elle ne veut pas forcément s’interroger sur cette question beaucoup trop pertinente.
Par ailleurs, la jeune femme n’oublie pas que plus elle accepte de parler d’elle-même, plus elle cède du pouvoir qui lui est prêté à son interlocutrice, et ce n’est pas acceptable, bien évidemment… Ou du moins, elle ne veut pas l’accepter… Et par ailleurs, elle n’a pas la pleine certitude de sa réponse. Ce pouvoir est grisant, et en même temps terrifiant, et elle n’est pas complètement certaine d’avoir fait la part des choses entre ce qui l’angoisse et ce qui lui plaît.
Elle se sent soulagée, au fond, quand son interlocutrice daigne presque répondre à sa question, en affirmant qu’au vu de sa nature, elle sera toujours plus proche des plantes que des humains, et que c’est une chose dont il est nécessaire d’avoir conscience en la circonstance.
« J’en tiendrai compte », répond Harleen avec un léger hochement de tête, d’un ton étonnamment sincère. Parce qu’elle l’est. « Comment ça se passe… de quelle manière est-ce que vous communiquez avec elle… ? Est-ce que vous l’apparenteriez à une certaine forme de télépathie ? »
Code by Laxy
Invité
Mar 22 Fév 2022 - 17:57
When the abyss gazes
back into you.
feat. Harley Quinn & Poison Ivy
"Whoever fights with monsters should see to it that he does not become a monster in the process."
La réplique de la blonde quant au pouvoir qu'elle lui prêtait ne persuada pas Ivy, qui arqua un sourcil.
- Je ne pense pas, rétorqua-t-elle laconiquement.
Elle acceptait cependant de laisser son interlocutrice méditer sur la question. Son but était de déstabiliser celle qu'elle ne pouvait que considérer comme un adversaire. Ivy se méfiait plus que tout des humains. Et parmi eux, elle se méfiait encore plus des docteurs. Lors de ses multiples séjours à Arkham (car elle trouvait toujours le moyen de s'en évader, d'une manière ou d'une autre), les docteurs avaient été nombreux à tenter de la droguer, de lui imposer des cachets censés inhiber ses pouvoirs et donc sa "nature monstrueuse", de s'en prendre à une plante en pot devant elle afin de lui "prouver" qu'elle ne pouvait ressentir sa souffrance ou, au contraire, pour se jouer de cette même souffrance et la punir pour mauvaise conduite. Ils avaient été nombreux à tenter les traitements les plus cruels qui soient. Son aversion était donc réelle.
Et, même si elle devait admettre que le Docteur Quinzel faisait partie des rares individus qui avaient retenu son attention et ne semblaient pas ouvertement sadiques et prêts à abuser d'elle, Ivy continuait néanmoins de se méfier. Car la pire des monstruosités pouvait se cacher sous une apparence inoffensive. Elle-même en était un bon exemple. Elle séduisait par sa beauté, et était pourtant léthale à quiconque commettait l'erreur de la toucher sans son consentement.
Les interrogations de son interlocutrice au sujet de sa communication avec les plantes la sortirent de ses pensées moroses et antisociales. Ivy cligna des yeux, semblant en vérité se souvenir de sa présence. Elle se concentra alors sur la conversation et, après un temps de réflexion, expliqua posément :
- Les arbres, les plantes, les fleurs... Sont comme une extension de moi-même. Leur souffrance est la mienne. Leur joie aussi. Toutes les plantes s'expriment, vous savez. Pas seulement envers moi. Elles rient, et elles hurlent. Mais personne ne tend l'oreille. Or, moi... C'est ce que je fais. Je tends l'oreille.
Elle poussa un soupir.
- J'entends les cris de souffrance de la Nature qui se meurt, à tous moments. C'est comme une arrière-pensée constante, qui gagne de l'ampleur à mesure que je m'éloigne de toute vie végétale. Et lorsque je reviens... Les cris s'estompent, et la souffrance diminue. Et alors, je les aide. Je les défends, parce qu'elles sont incapables de le faire. La Nature n'est pas violente par elle-même, vous savez. Ce sont les hommes qui la rendent violente.
Invité
Mer 23 Fév 2022 - 18:35
When the abyss gazes back into you
feat. Ivy
Harleen sait, au fond, qu’elle perd sans doute son temps, comme c’est le cas avec tous ceux qui se t plié au jeu de ces entretiens jusqu’ici, parce qu’ils n’avaient tout simplement pas le choix. Oui, plus elle passe de temps avec ces criminels notoire, plus elle perd de son temps, mais pas seulement, c’est aussi sa santé mentale qui, petit à petit, irrémédiablement, s’étiole. Elle refuse d’admettre que c’est le cas, pourtant, il y a des signes qui ne trompent pas, et qu’elle ne peut tout simplement pas ignorer. C’est ce qui la déroute et la déstabilise le plus dans le discours d’Ivy, cette manière qu’elle a de pointer très précisément du doigt ce que la psychiatre ne veut surtout pas entendre, et ce sous aucune forme de prétexte.
L’espace d’un instant, elle a le sentiment que son interlocutrice ne l’écoute même plus. L’idée qu’elle puisse potentiellement l’ennuyer au point qu’elle ne daigne même pas lui prêter le minimum syndical d’attention est une pilule plus difficile à avaler que ce qu’elle veut bien reconnaître. Elle veut capter l’attention de cette femme autant qu’elle redoute de le faire, bien consciente du fait qu’elle saurait difficilement en sortir indemne. Mais veut-elle seulement en sortir indemne. C’est une question qu’elle ne se pose pas… pas parce qu’elle n’y songe pas, mais parce qu’elle refuse catégoriquement d’en observer la réponse, pourtant évidente.
Finalement, cependant, elle répond, lui parle plus longuement de ses aptitudes, de la manière dont elle ressent et perçoit la souffrance d’une nature aux abois. Harleen est très sceptique quant au fait que, réellement, comprendre et entendre les plantes quand celles-ci cherchent à s’exprimer serait à la portée de tous sous le prétexte de la rendre violente. Elle écoute malgré tout, et elle prend note, mentalement, de tout ce qu’elle lui apprend.
« Votre pouvoir ne se limite pas à la compréhension des plantes, n’est-ce pas ? » demande finalement Harleen, ce qui est une question totalement rhétorique.
À sa manière, elle cherche à reprendre le contrôle d’une conversation qui, elle le voit bien, lui échappe, lui glisse des mains comme du sable entre ses doigts. Et elle veut parvenir à déstabiliser, elle aussi, comme elle a été déstabilisée. Un retour de bâton qu’elle estime juste en soi, mais qui en réalité n’a sans doute rien de bien professionnel, et elle n’est pas totalement sans le savoir. La frontière est mince entre ce qu’elle met d’elle-même ou non dans ces entretiens où elle devrait pourtant se rendre tout à fait inaccessible pour ne pas en être, tout naturellement affectée.
« Vous pouvez les contrôler, aussi. » Harleen s’efforce de soutenir le regard de son interlocutrice. « C’est un rapport de force que vous entretenez avec elles, dans ce cas. Je ne trouve pas ça très… respectueux de cette nature que vous prétendez chérir. »
iv>
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(Terminé] When the abyss gazes back into you [Ivy]