[Abandonné] Nul ne peut tenir une mère loin de son fils trop longtemps ! (Camilo)
Invité
Sam 29 Jan 2022 - 7:14
Nul ne peut tenir une mère loin de son fils trop longtemps !
Pepa est à la fois nerveuse et plus qu'heureuse. C'est un sentiment assez particulier, mais elle s'y accroche comme à une bouée de sauvetage. Elle marche vite, son coeur battant la chamade. Elle est en route pour retrouver son deuxième enfant, son fils Camilo. Après qu'elle ait, par un concours de circonstance, retrouvé Dolores, celle-ci lui a donné l'adresse de son frère. Afin que Pepa puisse s'y rendre, afin de lui faire la surprise. Mais Dolores l'a prévenu qu'il a un peu changé, qu'il a grandi en quelque sorte et qu'il s'en sort bien depuis son arrivée ici. Cela rassure et terrifie à la fois Pepa. Elle a quitté des enfants, des adolescents quand elle a été transportée dans ce monde et voilà qu'elle retrouve des adultes ici. C'est assez étonnant et également un peu horrible, parce qu'elle a cette impression venimeuse de ne pas avoir pu les voir grandir. D'avoir loupé des choses et ça, ça l'insu-porte totalement. Mais elle décide de ne voir que le bon côté : elle va retrouver son fils et c'est tout ce qui compte !
Elle arrive finalement à l'adresse indiquée par Dolores, mais jette un dernier coup d'oeil au papier qu'elle tient si fort entre ses doigts qu'il en est déjà froissé et se dirige vers la bonne porte. Là, elle prend une profonde inspiration, essayant de ne pas trop laisser l'émotion la gagner ! Si elle se met à pleurer maintenant, qu'est-ce que ce sera quand elle le verra ?! Non, il faut qu'elle se contienne un minimum ! Une fois un peu plus détendue (c'est dans ces moments là que son mari lui manque le plus également, parce qu'il arrivait toujours à la calmer en seulement quelques secondes), elle prend son courage à deux mains et se retient de ne pas juste entrer comme ça, tant elle a hâte de voir Camilo ! Non, il faut faire les choses bien ! Elle se contente donc de frapper trois grands coups contre la porte. Puis elle attend, le coeur battant dans sa poitrine.
Camilo, ces derniers temps, a connu plusieurs moments de joie. Il a retrouvé successivement Bruno, puis Isabela, et enfin Dolores. Toutes ces retrouvailles lui ont donné l'espoir de retrouver la famille au complet, même s'il est encore conscient que les autres membres de sa famille continuent de lui manquer terriblement. Ses parents et son petit-frère en particulier. Bien sûr, Abuela, Luisa et Mirabel lui manquent aussi. De même que sa tante et son oncle par alliance. Il sait, au fond, qu'il ne se sentira véritablement complet et joyeux que lorsque toute la famille sera réunie, et qu'ils auront bâti une nouvelle maison digne de Casita.
Etendu sur son canapé, les yeux rivés sur le plafond, il en est là de ses réflexions trop tristes pour le jeune homme optimiste qu'il est, lorsqu'il entend frapper à sa porte. Il songe à son colocataire, qui aurait oublié ses clés. Puis il songe à Isabela ou Dolores, qui viendrait lui rendre visite à l'improviste.
Mais quelle surprise lorsqu'il se lève du canapé et ouvre la porte.
- Mami ! s'exclame-t-il en se précipitant dans les bras de sa mère.
Et, même s'il a bien grandi, Camilo reste un fils à maman. Il sent ses yeux s'humidifier sous le coup de l'émotion. Il est extrêmement heureux de la retrouver, tout en étant extrêmement bouleversé de ne pas avoir pu la retrouver plus tôt.
Il continue de la serrer dans ses bras alors qu'il laisse éclater sa joie.
- C'est bien toi ! Tu m'as tellement, tellement, tellement manqué. Mais... Comment tu as su ?
Il s'écarte pour la laisser respirer, mais lui prend la main, comme pour s'assurer qu'elle reste là, qu'elle ne soit pas issue de son imagination. Il ne veut plus jamais être séparé de sa famille, il en a désormais la certitude. C'est trop douloureux d'être loin d'eux.
Son sourire témoigne de son bonheur de la retrouver. Il la fait doucement entrer chez lui, veillant à ce qu'elle soit bien accueillie.
- Rentre, il faut que tu me racontes tout, mamá.
Il la fait entrer dans son salon, referme la porte derrière eux afin qu'ils soient en paix.
Nul ne peut tenir une mère loin de son fils trop longtemps !
Lorsqu'elle voit son fils ouvrir la porte, Pepa a l'impression d'enfin respirer. De retrouver une partie d'elle-même. "Camilo" souffle-t-elle en lui rendant son étreinte. Les yeux fermés et un sourire aux lèvres, elle caresse ses boucles brunes, retenant ses larmes. "Tu m'as tellement manqué aussi ! Je t'ai cherché de partout !" Et c'est vrai. Elle a longtemps cherché ses enfants, un peu de partout. Dans les hôpitaux et dans les endroits qui pourraient leur plaire. Malheureusement sans succès. Et il a fallu qu'elle aille dans un salon de thé pour finalement tomber sur sa fille ! "J'ai vu Dolores", avoue-t-elle avec un grand sourire tout en regardant son fils de plus près, vu que leur étreinte est terminée. Elle pose ses mains sur les joues de Camilo, ne se lassant de l'observer. Il a l'air d'avoir tellement grandi ! "Elle m'a donné ton adresse et je suis venue directement, je ne pouvais pas attendre !" Puis elle rentre avec plaisir dans l'appartement de son fils. Cela lui fait bizarre de le voir vivre par lui-même, sans personne de sa famille avec lui. Après tout, les Madrigal vivent tous ensemble, en communauté. Ils n'ont pas l'habitude d'être séparés, c'est pourquoi elle a un petit pincement au coeur. Mais la fierté qu'elle ressent de toi qu'il a pris son envol surpasse absolument tout."Je crois que c'est plutôt à toi de me raconter, non ? Tu as dû vivre tellement de choses ici ! Est-ce que vas bien ? Tu vis seul ici ? Est-ce que tu manges bien au moins ?" Les questions s'enchainent sans qu'elle ne puisse s'en empêcher. Réflexe de maman.
L'émotion qui l'étreint est inhabituelle, pour Camilo. Il ressent, vivement, intensément, le manque qui l'a tourmenté durant ces trois années de séparation. Retrouver les membres de sa famille, peu à peu, c'est comme retrouver des morceaux de cœur manquants. Sans eux, il est incomplet. Et retrouver sa mère après tant de temps, c'est l'un des plus grands bonheurs qu'il ait pu expérimenter.
Il ouvre de grands yeux en apprenant qu'elle a retrouvé Dolores, et que cette dernière lui a donné son adresse. Petite cachottière ! songe-t-il en souriant. Mais, quelque part, il est reconnaissant à sa soeur aînée. Elle savait que les retrouvailles étaient précieuses, et Camilo était heureux de pouvoir profiter de celles avec sa mère dans le calme de son appartement.
La succession de questions le firent sourire encore davantage.
- Je vais bien maman, assure-t-il aussitôt d'une voix apaisante. J'ai un colocataire, Teddy, mais il est super sympa ! Pas comme l'ancien... Lui, il était pénible mais il n'est pas resté longtemps.
A la question sur la nourriture, il adresse un regard coupable aux paquets de chips qui traînent sur le plan de travail de la cuisine, et affiche une expression à la fois mutine et gênée.
- Oui, on va dire que... Enfin tu sais, les étudiants c'est pas toujours... Enfin...
Il se perd dans ses explications, conscient que sa mère serait capable de s'inquiéter qu'il ne mange pas suffisamment, ce qui le rend nerveux.
- Enfin oui, je mange bien, maman. T'en fais pas. Vraiment.
Et, comme pour changer de sujet, il bondit hors du canapé jusqu'au vivarium situé contre un mur du salon. Il en sort son caméléon de compagnie, qu'il garde sur sa main avant de revenir auprès de sa mère sur le canapé et de le lui montrer.
Nul ne peut tenir une mère loin de son fils trop longtemps !
Pepa ne peut s'empêcher de poser une multitude de questions à son fils. Pour elle, rien n'est plus important que son bien être et sa sécurité. Comme pour sa fille, d'ailleurs. Elle veut que ses enfants soient en bonne santé et qu'ils se sentent bien dans la vie en général. Elle apprend alors qu'il vit avec un colocataire et qu'apparemment tout se passe pour le mieux. Savoir que son fils n'est pas seul rassure Pepa. Elle suit ensuite son regard jusqu'au paquet de chips et se retient de lever les yeux au ciel. Evidemment, qu'il ne va pas forcément manger sainement ! C'est un jeune adulte, après tout ! Mais elle ne lui en tient pas rigueur, loin de là ! "Je vois... Oh, je suis si contente que tu ailles bien" répète-t-elle en venant caresser affectueusement la joue de son fils. Puis il se lève et va chercher quelque chose. Les yeux de Pepa s'écarquillent lorsqu'il lui montre un animal de compagnie assez peu commun ! "Tu as adopté un animal ?" s'étonne-t-elle. Mais en soi, ça ne l'étonne pas. Dans leur monde, Camilo s'est toujours occupé des autres en cas de besoin, c'est pour cela qu'elle ne doute pas qu'il soit capable de prendre soin de ce caméléon. "Il est... mignon ?" Elle n'est pas sûre du mot approprié concernant ce genre de bestiole. Mais oui, elle trouve tout de même qu'il a une tête sympathique. "Bon sang, toi et ton oncle, vous faites définitivement la paire. Entre lui avec ses rats et toi, ton caméléon..." Elle sourit et ne peut s'empêcher de demander. "J'espère pour toi que tu fais des études et que tu ne profites pas de fait de n'avoir aucune supervision pour faire n'importe quoi, mon chéri !" Et voilà, maman Madrigal est de retour ! Mais qu'est-ce que ça fait du bien de pouvoir gentiment rabrouer son fils !
Camilo affiche un large sourire lorsque sa mère s'étonne d'abord du fait qu'il ait adopté un animal. Mais il baisse un regard fier sur le caméléon, et précise avec douceur :
- Elle s'appelle Fiona. Je l'ai trouvée quelques jours après... Après que je me sois retrouvé là. Elle m'accompagne depuis, et grâce à elle, je ne suis jamais resté totalement seul, tu comprends ?
Sa voix avait pris des inflexions plus tristes, plus nostalgiques pour lui avouer ces détails. Mais, secouant la tête, il se concentre sur la discussion et retrouve son sourire. Rien ne sert de se désoler, à présent. Il a retrouvé sa grande sœur, et il a retrouvé sa mère. L'allusion à son oncle rend à son regard une lueur malicieuse.
- Ouais, mais heureusement, j'ai moins de caméléons que tío Bruno n'a de rats...
Camilo perd soudainement son attitude légère quand sa mère commence à gentiment le sermonner. Il la regarde, un peu piteusement, par habitude. Et parce que sa mère, aussi douce et bienveillante soit-elle, peut être sacrément terrifiante lorsqu'elle est fâchée. Même s'il semblerait qu'il n'ait aucun risque de se prendre d'éclair à cet instant.
Il finit cependant par secouer doucement la tête et la fixer d'un air qu'il veut rassurant.
- T'en fais pas maman... Je sais que t'aurais pas aimé que je fasse rien de ma vie alors... Je me suis lancé dans des études. De théâtre, précise-t-il en haussant les épaules. Et parfois, je joue au théâtre de la ville d'ailleurs... Il faudrait que je vous trouve des places pour mon prochain spectacle !
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