(abandonné) "... but there the caress fixed itself." [Carmilla & Qi'ra]
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Jeu 20 Jan 2022 - 15:50
"... but there the caress fixed itself."
Qi'ra & Carmilla ▬ "There was a coldness, it seemed to me, beyond her years, in her smiling melancholy persistent refusal to afford me the least ray of light."
Plus les nuits passaient, plus la soif de sang de l'ancienne vampire était vécue comme une malédiction. Du temps où elle était en pleine disposition des facultés surnaturelles qui accompagnaient sa condition, Carmilla Karnstein n'avait pas vécu son vampirisme comme une plaie. Bien au contraire. La créature qu'elle avait alors été avait considéré que son passé d'humaine était un enfermement, et que l'accès au vampirisme et à la nuit l'avait libérée. Elle avait obtenu une vision des choses qui, selon elle, était plus claire. Libérée des contraintes de la religion, elle avait considéré sa monstruosité comme appartenant à la nature. La lune comme étant sa protectrice. Terriblement romantique, s'apercevait-elle à présent.
Pour échapper au tiraillement qui tendait chacun de ses muscles et qui était révélateur d'une envie de sang toujours plus forte, Carmilla se réfugiait dans ses recherches. Elle avait récupéré ses crocs, elle avait récupéré son attrait pour le sang. Et elle était déterminée à trouver le moyen de retrouver le reste de ses facultés, afin de se sentir de nouveau complète, de nouveau elle-même. Etre partagée entre une humanité dont elle ne voulait pas et une monstruosité hésitante et vulnérable, c'était éreintant. Elle ne désirait rien tant que de planter ses crocs dans la première gorge venue, tout en étant terriblement consciente des limites de sa condition humaine.
Elle était donc au summum de la frustration, entre deux rayonnages, le nez à hauteur de l'étagère qui l'intéressait spécifiquement depuis qu'elle était en ville : des essais à n'en plus finir sur l'occulte, le surnaturel. Tout ce qui permettait d'expliquer, le plus souvent vaguement - mais c'était un début - toutes ces manifestations étranges et d'apparence inexplicables qui avaient lieu en ville. Les résurrections. Les pouvoirs divers et variés. Les changements d'apparence. Et, ce qui l'intéressait le plus naturellement, le vampirisme.
Lorsque l'on avait vécu des siècles en tant que prédateur, on savait repérer les regards insistants et les approches sournoises. Avec une vivacité digne du félin dont elle avait autrefois su adopter la forme, Carmilla tourna son regard sombre en direction d'une femme décelée du coin de l'œil quelques secondes auparavant. Jeune. Séduisante. Remarquablement séduisante, même, et qui en avait conscience. Tout, dans sa démarche, sa posture, même la teinte de rouge à lèvres choisie, était indicateur d'une assurance volontaire et assumée.
Déjà intriguée sans qu'elles n'aient eu pour cela besoin d'échanger un mot, la vampire rangea le livre qu'elle venait d'extirper de l'étagère à sa place, et se tourna complètement vers l'inconnue qui s'avançait.
- Oui ? choisit-elle de l'interpeler en premier, un sourire teinté d'amusement séducteur décorant déjà le coin de ses lèvres.
Invité
Jeu 27 Jan 2022 - 3:39
"... but there the caress fixed itself."
Qi'ra & Carmilla ▬ "There was a coldness, it seemed to me, beyond her years, in her smiling melancholy persistent refusal to afford me the least ray of light."
Beaucoup de gens l’ignoraient, mais Qi’ra était cultivée. Très. Il avait fallu qu’elle le soit de toute manière. Pas le choix. Ordre de son maître en voyant le peu d’éducation que la jeune fille avait en l’achetant aux Vers Blancs. Pas le temps d’aller à l’école sur Corellia. Pas d’argent pour ça non plus. Au début de sa vie misérable d’esclave, elle avait dû accompagner des personnalités riches à des diners ou à d’autres obligations à travers la galaxie avant de terminer dans leur lit pour une nuit. Une souffrance et une destruction pour son âme qui se morcelait chaque fois que cela arrivait. Les passes la laissaient morte, cadavérique sur les lits de ses amants infernaux. Un moment de sa vie qu’elle souhaitait, plus que tout au monde, oublier. Mais avait cela, avant la torture physique, il fallait tenir le choc toute la soirée au milieu de ces conversations pédantes qui demandaient un certain niveau de connaissance pour survire, pour éviter la violence des clients du soir et de la personne à laquelle elle appartenait mécontente d’un service de qualité non effectué. Qi’ra était présentée comme un objet : aussi utile habillée que dénudée perdue dans des draps. Les filles dans son genre coutaient cher, alors il fallait qu’elle soit irréprochable dans ses prestations imposées. Tout ce cheminement pour dire que les livres holographiques avaient été un véritable refuge pour elle, son moyen de survie pour s’échapper de cette réalité monstrueuse. Même les livres barbants traitant de sujets ennuyeux au possible la tenaient en haleine — le temps passé à les lire était des heures en moins dans son caveau de soie. Elle leur devait la vie, à ces livres. Une fois libre, elle n’avait en rien perdu de son côté rat de bibliothèque, augmentant même son débit de lecture quand elle prit la tête du plus grand syndicat du crime de sa galaxie. Ils restaient son moyen pour s’évader, mais aussi de continuer d’étendre son champ de connaissance et sa culture qu’elle souhaitait que les gens comparent à un puits de savoirs sans fond. Elle voulait être admirée pour cela, elle en mourait d’envie — elle, la gamine partie de rien sur la planète-poubelle qui avait accueilli ses premiers cris. Cela va sans dire que c’était une habitude qu’elle n’avait absolument pas perdue dans cet univers, bien au contraire : elle lisait tellement qu’elle devait constituer une part importante du chiffre d’affaires du maître de ses lieux. Pour son plus grand plaisir et celui de son porte-monnaie. Et aujourd’hui, si elle revenait pour la troisième fois en deux semaines à La Rose Éternelle, c’était pour les mêmes raisons que les précédentes : acquérir un nouveau livre à dévorer.
Elle ignorait encore que sa journée d’achat allait être bouleversée.
Dès l’instant où Qi’ra était entrée dans la librairie de Regulus Black, son regard avait été attiré par Carmilla. Lorsque son œil de lynx s’était posé sur elle, aucun adjectif lié à la beauté ne lui était venu à l’esprit — une insulte pour la créature qui se tenait loin d’elle avait une certaine lascivité naturelle. C’était bien plus qu’une qualité esthétique dont la jeune femme était dotée. Un charme plus subtil, attractif, comme cet aimant auquel on ne saurait résister. Carmilla avait une force de gravité impressionnante, incoercive. Quiconque se trouvait à proximité tomberait dedans, dans son piège si bien ficelé, mais naturel, d’une perfection à couper le souffle. Était-elle née ainsi ? Sûrement. Les dieux avaient exécuté un véritable travail d’orfèvre sur cette créature d’un autre monde. Qi’ra rougirait presque devant cet attrait, trouvant pour une fois une femme à sa hauteur et même au-delà. Carmilla était divine.
La jeune femme avait pourtant tenté d’ignorer la vampire en allant se réfugier dans un coin opposé au sien dans la librairie. Mais impossible de se défaire de son image, elle était comme… obsédée par cette nymphe qui n’avait rien fait d’autre que feuilleter des livres ou se balader dans les allées du magasin. Elle n’avait même sûrement pas conscience qu’une autre cliente était ici et qu’elle s’était farouchement intéressée à l’inconnue qu’elle était. Mais Qi’ra s’entêtait encore à plonger dans ses livres qui n’avait aucun intérêt à ses yeux pour oublier cet épanchement ridicule. Sa tête ne fit que penser à Carmilla et à son envie d’aller la voir de plus près. Il fallait qu’elle lui parle, qu’elle attire son attention pour qu’elle ait conscience de son existence. Carmilla avait beau appartenir au monde des ténèbres, elle était la lumière dont Qi’ra avait besoin sur le moment. Elle arrivait enfin près d’elle. Subtilement. Silencieusement. L’air de rien. Comme si elle continuait de vagabonder dans les allées à la recherche d’un livre auprès duquel elle ne courrait plus ayant soudainement oublié la raison principale de sa venue. Mais si elle s’était crue discrète, il n’en était rien. Au côté de la vampire, elle était comme un éléphant au milieu d’un couloir, surtout en tenant son livre à l’envers et en prétextant le lire alors qu’elle zyeutait celui que la brunette avait dans les mains. Puis Qi’ra sursautait, prise sur le fait quand son interlocutrice fermait brusquement son bouquin pour ensuite s’avancer vers elle. Il était rare de la voir aussi timide, aussi décontenancée… La seule personne qui arrivait à susciter une telle émotion en elle était… Han Solo. Elle le rejetait vite au fond de sa mémoire quand le son mélodieux de la voix de Carmilla martelait avec bonheur ses tympans. Qi’ra ne restait pas bien longtemps sur la réserve : ses instincts de prédatrice revinrent bien vite au galop, surtout quand la jeune femme se présentait avec un tel sourire face à elle tandis que le sien était plus carnassier sans perdre de sa subtilité. « J’étais très intriguée par votre livre. » Elle fermait le sien qu’elle rangeait n’importe où dans la bibliothèque à côté d’elle pour ensuite s’avancer vers Carmilla qui n’était pas si loin que cela. « Le titre me semblait très obscur et pourtant, vous sembliez très investie dans sa lecture. » À tel point que vous ne m’avez même pas remarqué lorsque je suis entrée, avait-elle eu envie de rajouter. Parce que Qi’ra avait l’habitude que tous les regards soient tournés vers elle, que l’effet que Carmilla avait eu sur elle ce soit… elle qui le provoque et non l’inverse. Était-elle autant jalouse qu’attirée par cette aura mystérieuse et fascinante émanant de cet être ? Peut-être. « Mais… peut-être pourriez-vous m’en dire un peu plus. » En tout cas, elle se gardait bien de lui montrer en lui adressant un sourire plein de ce charme et de cette séduction qui lui était propre : tout en délicatesse et subtilité.
Invité
Ven 28 Jan 2022 - 23:01
"... but there the caress fixed itself."
Qi'ra & Carmilla ▬ "There was a coldness, it seemed to me, beyond her years, in her smiling melancholy persistent refusal to afford me the least ray of light."
Le perfectionnisme de la vampire lui fit considérer d'un œil légèrement désespéré la manière dont cette jeune femme posa le livre qu'elle tenait dans l'une des étagères, sans se soucier de savoir s'il s'agissait de sa juste place ou non. Fort heureusement, son interlocutrice était fort plaisante à regarder. Plus encore à fusiller du regard, sans doute. Mais Carmilla choisit de se réserver ce petit plaisir pour plus tard, si l'occasion se présentait. Il y avait un charme indéniable dans le fait de chercher querelle à une femme aussi séduisante. Un subtil jeu de regards, de plus subtiles tentatives de séduction transmises par le ton d'une voix et des intonations à première vue offensantes ou offensées, mais qui en vérité réclamaient davantage d'affrontements. Pour davantage de réconciliations, le plus souvent charnelles, le plus souvent délicieuses.
Cette charmante inconnue avait semblé prise au dépourvu quelques instants plus tôt. Mais l'ancienne vampire constata avec une légère surprise qu'elle était habituée à dissimuler son trouble sous des airs de séduction. Ce constat lui plut. Son interlocutrice était quelques instants plus tôt confuse et timide, presque maladroite, et voilà qu'elle était plus sûre d'elle. Maîtresse d'elle-même, aurait-elle même pu dire. C'était une qualité qu'elle appréciait chez les personnes qu'elle fréquentait.
Si la candeur et la naïveté des jeunes femmes qu'elle prenait autrefois comme victimes et amantes avaient toujours eu sa préférence, l'assurance était alléchante, elle aussi. C'était une qualité qui éveillait chez elle des instincts de prédation plus sombres, mais aussi plus exigeants que ceux qui étaient animés par le plaisir de corrompre les pucelles qu'elle feignait autrefois de considérer comme des amies chères. Les nubiles avaient leurs avantages : elles satisfaisaient le sadisme profond de la prédatrice qui se repaissait de sang, chaque nuit, afin de survivre. Elles permettaient à Carmilla de feindre des émotions humaines, si profondément humaines telles que la compassion, ou l'affection. Et, quelques fois, elle s'était perdue dans ces jeux dangereux. Elle s'était entichée, plus d'une fois, de ses victimes. Mais elle les avait toutes dévorées malgré son attachement. Car la Soif, elle, était une maîtresse plus impérieuse que toute naissance de sentiment amoureux. Même Laura, sa chère Laura, aurait dû périr de ses crocs. Elle en avait été empêchée, autrefois... Mais c'était à charge de revanche.
Les femmes de la trempe de celle qui l'abordait ce jour-ci, en revanche... Avaient l'avantage de connaître les jeux charnels qui égayaient les nuits trop froides. Bien souvent, il ne suffisait que de quelques mots, quelques caresses avant qu'elles ne succombent à la tentation. C'était alors leur passion, et non leur candeur, qui devenait pour une prédatrice telle que Carmilla aussi fascinante que le sang qui coulait dans leurs veines.
Mais chaque chose en son temps.
Le regard sombre de la vampire détailla de haut en bas cette inconnue qui n'en était déjà plus tout à fait une. Puis elle releva les yeux pour les plonger dans les siens.
- Il vous ennuierait si vous le lisiez, prédit-elle de sa voix doucereuse. Mais peut-être saurez-vous y accorder un tant soit peu d'intérêt si je vous en dis plus, en effet.
Ses intonations étaient rieuses, presque moqueuses. Mais son ton était posé.
- Je m'intéresse aux forces... Mystérieuses et invisibles - à première vue - qui animent ce monde. Plus encore depuis que j'ai découvert que chacun, ici, possède sa propre vision des événements et surtout, possède ses propres explications au sujet des événements inexpliqués du monde... De son monde. Alors, dans l'espoir - sans doute vain, je le reconnais - d'obtenir une vision globale de ces phénomènes, je lis chaque ouvrage que je trouve au sujet... Disons le clairement, au sujet des forces occultes. Du surnaturel, diraient certains.
La concernant, le "surnaturel" était au contraire parfaitement naturel. Mais elle n'allait pas se perdre dans une telle discussion au beau milieu d'une librairie. Ce n'était ni le lieu, ni le moment.
- Nous avons tous nos domaines de prédilection, continua-t-elle après un temps de pause. Je m'interroge à propos des vôtres.
Elle s'avança à nouveau sur la fin de sa dernière phrase, frôlant le corps de sa charmante inconnue qui ne possédait toujours pas de nom afin de récupérer le livre qu'elle avait négligemment reposé, en caressant la tranche du bout de l'index.
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