Jewelry is a very personal thing... it should tell a story about the person who’s wearing it.
— Tu en avais pourtant assez. Ta boite à bijoux hurlait depuis des siècles pour que quelqu’un lui vienne en aide : la pauvresse dégueulait de colliers, bracelets et bagues en tout genre. Ô malheureuse ! Tu n’avais pas fini de la torturer puisque tu étais insatiable. Il fallait que tu en aies toujours plus ; les plus beaux, les plus clinquants, ceux qui laissent une impression sur les autres au point de ne retenir que cela de toi. Tu avais pour habitude de dire que ce n’était pas le bijou qui te sublimait, mais toi qui lui rendais justice. Quelle prétention ! Mais si vrai parfois. Il était arrivé que tu retrouves avec autour du cou des parures aux formes alambiquées, tout droit sorties d’un autre univers qui n’avait fait envie à personne sur le présentoir, mais qui, une fois sur toi, révélait toute sa beauté. Alors tu n’en avais jamais assez, juste pour les compliments que tu voulais encore recevoir à l’infini. Lorsque tu te contemplais au travers de ton miroir en pied ce matin-là, tu passais la main au niveau de ton décolleté, sur ton cou, pour constater le manque de bijoux. Aucun ne trouvait grâce à tes yeux alors que tu en avais toute une collection. Tu soupirais, lasse. Tant pis, ta matinée serait dédiée à l’achat d’un nouveau trésor — tu ne pouvais pas rester dans cette situation : tu te sentais nue sans une rivière à ton cou ! Pauvre petite Qi’ra, tu avais des problèmes si graves dans la vie… c’était à pleurer. L’ancienne version de toi que tu avais laissé sur Corellia aurait bien ri en te voyant ainsi puisque tu représentais aujourd’hui tout ce qu’elle avait exécrait autrefois : la richesse à outrance, l’oisiveté… tu lui disais merde à cette Qi’ra d’antan. Tu n’allais pas cracher sur la richesse que tu avais accumulée à la sueur de ton front.
Tu te rendais tellement de fois dans la bijouterie que le personnel te connaissait bien. « Bonjour mademoiselle Duskstar ! » Le tapis rouge t’y était déroulé. On te traitait aux petits oignons et cela te plaisait de voir le petit pouvoir que tu avais sur ces gens seulement grâce à l’argent que tu possédais. Après un thé pris dans l’arrière-boutique avec la propriétaire, tu fis ton tour habituel dans sa boutique. Il y avait de nouveaux arrivages — les bijoux étaient plus somptueux les uns que les autres, un véritable travail d’orfèvre façonné par la grâce de doigts de fée. Tu rêvais de les voir à ton cou ou de simplement les posséder, mais… le coup de cœur n’était pas encore là : tu cherchais le collier, celui qui allait faire renverser toutes les têtes parce que tu lui ajoutais une plus-value par le simple fait de le porter. Tu étais du côté des onyx noirs quand une nouvelle cliente entrait. Tu avais lu une fois dans un magazine quelconque que l’onyx était réputé pour renforcer la confiance en soi et l’estime de soi. En avais-tu réellement besoin ? En bon Narcisse que tu étais, pas vraiment. Mais il n’y avait jamais d’excès dans l’excès, alors… Pourquoi s’en priver ? En divaguant dans tes pensées, ton œil était attiré par cette nouvelle cliente qui regardait les rubis dans la vitrine d’à-côté. Tu ne l’avais jamais vue ici. Du moins, si elle avait déjà mis un pied dans la boutique, tu sais que tu n’aurais jamais pu oublier un si joli minois. Un visage fin, taillé avec précision dans le marbre, encadré par de beaux cheveux blonds malgré leur taille certes courte. Pearl était aussi délicate et raffinée que le plus beau des bijoux présents ici. Le tout était sublimé par de jolies prunelles noisette que tu avais eu le temps d’entrapercevoir quand elle te jeta un coup d’œil rapide, par curiosité sans doute, et que tu la saluais d’un sourire poli. C’est la brèche dans laquelle tu t’engouffrais pour t’approcher d’elle et entamer la conversation. « Les rubis… Symbole de l’amour divin selon certains. Je préfère garder son symbolisme autour du courage et de la bravoure. C’est plus noble à mes yeux. Le feu n’est pas uniquement passionnel. » Comment t’en vouloir de t’être immiscée dans l’espace personnel de Pearl sans politesse, sans demander ton reste, avec ce sourire si gracieux, si tendre que tu arborais ? Une simple conversation, loin de toute mauvaise intention. Pourtant, Pearl ignorait qu’elle avait en face d’elle le pire des serpents — Si Han et Peter étaient là, surtout le premier, il crierait à la géologue de se méfier, de fuir, car la prédatrice était déjà en train de rôder autour de sa proie. « Pour vous… Je verrais plus une topaze ou de l’ambre. » Pearl t’inspirait quelque chose de doux, de discret. Ces deux pierres n’étaient pas les plus exubérantes, mais tu ignorais que tu avais tapé dans le mille en suggérant à la jeune femme le topaze. Cette pierre symbolisait la protection, une chose que Pearl s’était évertuée à faire toute sa vie entre Rose et Steven… Toi, pour le moment, tu trouvais que cela allait juste bien avec le reste de son apparence. Tu prenais d’ailleurs un air plus nonchalant, presque lasse, en regardant ailleurs lorsque tu passais à nouveau ta main contre ton cou en manque de bijoux. « Moi… Je ne saurais dire quelle pierre me correspond le plus… J’en ai tant. Qu’est-ce que vous en pensez ? Et ne me dites pas le saphir pour aller avec mes yeux, c’est terriblement banal et ennuyeux. » Un rire mélodieux et un poil méprisant à l’égard de ceux qui t’avaient déjà fait cette remarque s’échappait d’entre tes lèvres.
Dernière édition par Qi'ra Sorrento le Dim 19 Juin - 23:42, édité 1 fois
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Sam 22 Jan - 15:32
One of a kind
feat. Qi'ra
La coquetterie n’a jamais étouffé Pearl, et pour cause, ce n’était pas exactement quelque chose qui devait la concerner dans sa vie d’avant, et elle ne voyait pas pourquoi elle se préoccuperait de ça, à présent. À l’époque, elle était d’ailleurs l’agrément, c’était elle, le bijou là pour ravir sa maîtresse, le joyau de Rose… Un joyau n’allait pas s’amuser, bien sûr, à disposer de ses propres joyaux. Être l’ornement le plus sublime que Pink Diamond possèderait jamais lui convenait en soi parfaitement. Certes, il peut lui arriver, en quelques occasions, de ressentir l’envie de plaire, surtout depuis que son chemin a croisé celui d’Andréa, mais dès qu’elle prend le risque d’essayer une jolie robe, ou de déposer un peu de rose sur ses lèvres ou sur ses joues, elle se sent aussitôt ridicule, déguisée.
D’où elle vient, elle ne choisissait pas sa tenue dans tous les cas, et sa tenue n’évoluait que si son corps était désintégré pour laisser place au suivant… Le pauvre Steven avait d’ailleurs pâti de son absence totale d’intérêt pour la mode, lui à qui elle réservait toujours les mêmes vêtements en diversité d’exemplaires. Ceci dit, l’adolescent n’avait jamais eu l’air de s’en plaindre – ceci dit encore, Steven ne se plaignait jamais de rien…
Oui, la coquetterie n’était pas son fort, alors que diable Pearl Pinkstone vient-elle donc faire dans une bijouterie, en ce cas ? A vrai dire, elle ne le sait pas tout à fait elle-même. Elle a été attirée par la beauté des pierres, et elle avait décidé que jeter un œil ne coûterait rien. Elle s’est même dit qu’elle pourrait peut-être en profiter pour dénicher des informations à la dérobée au sujet des clients de la bijouterie. Qui sait si ses amies gemmes n’auraient pas été poussées par la même curiosité qu’elle-même, après tout.
L’œil de Pearl est directement attiré par les rubis, qu’elle observe avec cette sensation de familiarité presque nostalgique… Évidemment, elle pense à Garnet. Elle ne l’imaginerait pas forcément dans son élément en cet endroit, mais l’imaginer, en revanche, se munir d’un rubis et d’un saphir, en symbole des deux éléments de sa fusion, qui ne pourraient jamais se désunir… A moins qu’elles ne soient arrivées ici désunies ? Pour elles, Pearl sait que ce serait tragique… Mais sont-elles seulement ici ? Toute à ses réflexions, Pearl ne remarque la présence de la jeune femme à côté d’elle qu’au moment de l’entendre s’adresser à elle. Elle lève le regard et ce dernier croise celui d’une très belle jeune femme, à l’assurance immédiatement intimidante.
Est-ce que les rubis sauraient vraiment représenter l’amour divin… ça collerait sans doute parfaitement au lien qui unissait Ruby et Saphhire, de même pour le courage, la passion, la bravoure… les crises de colère intempestives, aussi… Mais pourquoi te parle-t-elle de ça ?
« Je préfère le quartz », répond doucement Pearl, d’une voix si faible qu’elle en était à peine audible. Un avis évidemment complètement biaisé par ta propre appréhension des pierres, et que tu es bien évidemment la seule à pouvoir véritablement comprendre.
Pearl s’autorise à observer son interlocutrice plus attentivement, sans trop comprendre ce que cette dernière recherche quand elle lui demande quelle pierre elle imaginerait lui correspondre du tout.
« Je ne suis pas vendeuse ici… », se défend-t-elle mollement avant de reprendre tout de même. « Je ne pense pas que le saphir vous corresponde. » Cette femme lui semble aux antipodes de la discrète Sapphire, d’une douceur et d’une discrétion… Peut-être que la dignité du saphir lui conviendrait, mais. « Je ne vous connais pas assez, mais visiblement, vous êtes quelqu’un de direct, puisque vous n’avez pas hésité à m’aborder, vous êtes sûre de vous, vous ne détournez pas le regard quand vous parlez aux gens, et vous êtes visiblement convaincue d’être dans votre bon droit dans les deux cas, alors… Je dirais que vous avez l’impétuosité de l’améthyste et… la digité du topaze. »
Et la beauté du diamant. Ça elle le garde pour elle.
Code by Laxy
Invité
Lun 20 Juin - 14:50
Outrageusement narcissique, Qi’ra ne pouvait s’empêcher d’interpréter la description formelle de Pearl comme des compliments déguisés. C’est en tout cas le ressenti que soulignait son délicat sourire en coin rempli de fierté. Quand Pearl évoquait le quartz, la jeune femme hochait la tête dans un mouvement positif, confirmant ainsi ses propos tout en ajoutant. « C’est une belle pierre, le quartz. J’ai une petite préférence pour le rose, je vous avoue, mais je ne cracherais pas sur celui plus translucide. Ça fait toujours son petit effet. » L’évocation de ce minerai permit à Qi’ra de réaliser qu’elle n’avait jamais eu de bijoux ornés de quartz en dépit de sa boîte à bijoux qui dégueulait de parures en tout genre avec les plus belles pierres en leur sein. Désireuse de tout avoir telle la collectionneuse qu’elle était, il fallait donc rapidement remédier à ce problème qui n’en était pas vraiment un dans le fond. Si elle a le coup de cœur, peut-être qu’elle achètera également un bijou surmonté d’un morceau de Quartz qui viendrait sublimer son tour de cou.
Les propositions de Pearl étaient, en toute honnêteté, plus intéressante que les choix mentionnés par Qi’ra. « Je ne suis pas vendeuse ici… » La Corellienne s’en était doutée : elle n’avait jamais vu la jeune femme ici. Toutefois, elle ressentit le besoin de réparer cet impair que Pearl avait pris pour une méprise. « Pardonnez-moi. J’espère que je ne vous ai pas dérangée ? Je suis trop avenante, je sais, je ne peux pas m’empêcher d’aller voir les autres. C’est mon défaut. » Le seul. Selon elle. Pour détendre l’atmosphère, Qi’ra l’emplissait de son rire cristallin avant d’adopter le sourire dont on parlait plus haut lorsque son interlocutrice lui révélait que la topaze et l’améthyste seraient plus adéquates pour une personne comme elle. En tout cas, Pearl, avait beau ne pas la connaitre, elle avait visé juste dans sa description de la jeune femme. Difficile de passer à côté de ces traits principaux de toute manière vu comment elle se mettait naturellement en avant. « Fine observatrice à ce que je vois. Vous avez vu juste. » En parallèle de cette affirmation, Qi’ra se déplaçait dans la boutique pour voir de ses propres yeux à quoi ressemblait la topaze et l’améthyste, ne s’en souvenant pas le coup. Elle avait repéré une très jolie bague avec la première pièce et un collier sobre, mais efficace, avec la seconde. Laquelle choisir ? Elle avait envie des deux, mais pour la première fois, Qi’ra se dit que ce n’était sûrement pas raisonnable. « Je crois que la topaze m’irait mieux. » concluait-elle après plusieurs minutes d’hésitation. Son choix était, cependant, purement arbitraire. Elle estimait que la couleur ambrée de la pierre irait mieux avec le reste alors que les tons violacés de l’améthyste trancheraient trop. D’un signe de la main, elle l’appelait la vendeuse et lui fit savoir qu’elle voulait le collier avec la topaze taillée en larme et sa chaine en or très simple et dépouillée. Un choix qui pourrait paraître étrange au regard du clinquant que Qi’ra affichait. La simplicité avait du bon parfois.
Elle revenait ensuite vers Pearl, même si elle n’avait pas été si loin que cela. Elle la remerciait dans un premier temps avec un sourire avant de joindre la parole à l’acte. « Merci pour vos conseils. Vous m’avez évité de partir avec l’entièreté du magasin. » Elle riait, posant son regard sur Pearl. « Je peux peut-être vous aider, à mon tour ? Même si vous avez l’air de vous y connaitre mieux que moi ! » Comme Pearl l’avait si justement souligné, Qi’ra avait le contact facile, et puisque la compagnie de la jeune femme lui était agréable, elle ne voyait pas de raison d’écourter la conversation. Qi’ra enchainait alors naturellement : « Vous avez un métier en rapport avec les pierres ? Ou c’est juste un hobby ? » C’était bien plus profond que ça pour Pearl puisqu’elle était littéralement une gemme et qu’il en allait de même pour les gens qu’elle avait côtoyés. Si jamais Pearl était encline à poursuivre la conversation avec elle, peut-être que Qi’ra lui suggérerait de la poursuivre autour d’un verre ou autre, c’était toujours plus agréable qu’au beau milieu de cette bijouterie impersonnelle.