Harry le sait, même si Abigail ne lui en a jamais soufflé que quelques mots cryptiques qui ne lui laissait pas entendre la nature précise de sa relation avec son père, que celle-ci était, si non conflictuelle, du moins complexe, et les relations aussi complexes exigent bien souvent un investissement émotionnel dont on ne peut avoir idée quand on les observe de l’extérieur. C’est peut-être parce qu’il a rapidement été convaincu qu’ils avaient ça en commun que Harry s’est senti suffisamment proche d’elle pour se confier sur certains aspects de sa vie passée qu’il n’avait partagés avec personne d’autre…
C’est pour cette raison aussi qu’il pense être le plus à même de comprendre ce qu’elle traverse, alors qu’elle est confrontée à la perte violente, brutale, de cet homme qui n’était sans doute pas un saint (et ça, il n’a pas idée d’à quel point – mais prenant son propre père comme élément de comparaison, il a du mal à s’imaginer que ce puisse être pire), certes, mais qui n’en était pas moins son père, et qu’elle a sans doute immensément aimé, qu’elle aime sans doute toujours immensément pour cette raison.
Dès l’instant où il a appris la nouvelle, Harry s’est promis d’être là pour elle et de la soutenir dans l’épreuve. Il le sait, Abigail n’a pas beaucoup d’amis, ce qu’il comprend sans difficultés – il n’en a pas beaucoup non plus de son côté –, et même s’il sait vaguement qu’elle a retrouvé des proches de son ancienne vie (de même qu’il a compris que c’était compliqué), il se dit qu’elle ne sera pas contre un peu d’aide. Lui-même est passé par là, du moins il a cru passer par là, quand il pensait que son propre père était mort, pour finalement réaliser qu’il n’en était rien… Il avait eu beau savoir toutes les horreurs qu’il avait commises, il ne s’en était pas moins retrouvé choqué, traumatisé… et surtout en colère, une colère terrible qui avait fait ressortir le pire de lui-même. Il ne s’imagine pas qu’un hobgoblin se dissimule en Abigail Hobbs (même si le nom s’y prêterait), ça non, en revanche, il se dit qu’elle aura peut-être besoin de quelqu’un qui sache tout à fait se mettre à sa place dans ces circonstances.
Il a été ravi qu’elle accepte bel et bien son aide au moment de devoir emballer et ranger les affaires de son père. Il se doute que cette étape en particulier doit être particulièrement éprouvante… il se souvient vaguement de quelque chose de similaire à la mort de sa mère, mais tout ce qui est lié à cette dernière reste relativement flou dans son esprit, si bien qu’il ne sait pas en être tout à fait convaincu. Arrivé à son adresse, une maison où il n’avait jamais mis les pieds avant le décès de Garret Hobbs, il trouve Abigail devant la porte.
« Salut. » Il ose lui adresser une brève étreinte. « Comment tu te sens ? T’es pas obligée de répondre. »
La question peut sembler bête. Mais dans ce genre de moments, on peut parfois avoir envie de se confier sur ses états d’âme.
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Mer 22 Déc 2021 - 20:33
Daddy Issues
feat. Harry
Depuis la mort de son père, Abigail avait cette impression tenace de nager dans des eaux troubles et opaques. Elle avançait, jour après jour. Elle répétait les gestes du quotidien, elle allait à l'universiité. Mais elle se renfermait. Elle avait vaguement laissé entendre aux quelques personnes qui n'étaient pas au courant et qui s'en souciaient que son père était mort, sans donner d'explication. Comment l'aurait-elle pu, lorsque ces mêmes explications l'auraient exposée en tant que meurtrière aux yeux de ses rares amis ?
Par ailleurs, il était encore trop tôt pour qu'elle formule consciemment le désir de revoir Will, ou Hannibal. Ces deux-là étaient les deux auxquels elle pensait chaque jour, vers lesquels elle avait l'envie presque instinctive de se tourner en cas de besoin et de doutes. Mais elle savait que c'était une mauvaise idée. Et, même si cette attitude n'était sans doute pas très juste de sa part, elle ne pouvait s'empêcher de leur tenir rigueur des événements qui s'étaient produits. L'intime conviction que ses journées seraient plus calmes et plus paisibles s'ils n'étaient jamais entrés dans sa vie l'obsédait. Et pourtant, elle savait également que c'était là un mensonge réconfortant qu'elle se racontait. Même sans l'intervention de Will et Hannibal, la vie aux côtés de son père aurait été tout sauf idyllique. Sa raison avait même tendance à suggérer qu'il avait été plus que temps qu'elle règle elle-même le problème Garrett Jacob Hobbs, afin de se donner une maigre chance d'émancipation.
Elle était seule, la plupart du temps. Enfermée chez elle. Ce qui était un soulagement. Lorsqu'elle n'était pas entourée, elle n'avait pas besoin de feindre des émotions qu'elle ne ressentait qu'à peine. Ces mêmes émotions qui se mélangeaient pour ne former qu'un tout confus. Néanmoins, la contrainte de s'infliger une présence humaine était parfois moins pesante que la solitude. Elle accueillit donc la proposition de son ami, Harry, avec soulagement et une gratitude qu'elle ne saurait jamais lui exprimer convenablement. Elle espérait qu'il comprenait, néanmoins.
Si elle avait accepté l'aide de son ami, c'était parce qu'elle savait qu'il comprendrait ne serait-ce qu'un minimum la situation dans laquelle elle se trouvait. Bien que leurs histoires divergent, les relations qu'ils avaient avec leur père respectif étaient similaires.
Lorsqu'il fit son apparition, elle accepta son étreinte, aussi brève soit-elle. La question qu'il lui posa eut le mérite de lui faire rompre son impassibilité. Elle hésita un instant avant de répondre, en quête des bons mots :
- Pas suffisamment triste, je crois.
Elle eut un soupir, et haussa les épaules en détournant le regard.
- Mais ça viendra. Pour le moment je suis surtout... Perdue. Je ne sais pas bien ce que je suis censée faire. C'est pour ça que... Enfin, ranger ses affaires, c'est facile.
Elle le fit entrer, révélant par la même occasion la multitude d'objets divers qu'elle avait déjà commencé à trier la nuit précédente, trop anxieuse à l'idée de se retrouver confrontée à ses cauchemars pour ne serait-ce qu'oser dormir.
- Merci d'être là, souffla-t-elle finalement.
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Lun 3 Jan 2022 - 16:50
Daddy issues
feat. Abigail
Harry esquisse un fin sourire désolé quand Abigail observe qu’elle n’est sans doute pas assez triste. Il apprécie son honnêteté, et il la comprend. Il ne saurait exactement exprimer en mots ce que lui-même a ressenti au moment d’avoir cru son père mort : un mélange de soulagement et de colère, la tristesse était logée là, quelque part, naturelle, inévitable, mais ce n’est certainement pas l’émotion première qu’il a su exprimer, et certainement pas celle qui s’est manifestée quand la colère a pris le pas sur tout le reste, au point de faire de lui qui il n’a pas le sentiment d’être, qui il aurait voulu ne jamais devenir, qui il n’a jamais eu le sentiment d’être.
Harry est loin de tout savoir de la vie d’Abigail et de son histoire, mais il sait qu’ils ont en commun cette relation au père hautement complexe. Oh non, clairement, il ne lui reprochera pas de ne pas être assez triste, ni ne pointera du doigt son comportement comme inapproprié ou quoi que ce soit de cette nature, pas le moins du monde… parce qu’il n’y a pas de comportement approprié à des circonstances aussi terribles quoi que l’on puisse en dire. A chacun sa façon d’y réagir et de le supporter, mais… en soi, il n’existe pas de taux acceptable de larmes, on ne peut pas comptabiliser la souffrance ou l’émotion en fonction de ce que l’on est susceptible d’éprouver et de supporter. C’est, bien évidemment, autrement plus complexe que cela.
« C’est normal », répond Harry en le pensant sincèrement quand Abigail le remercie d’être là. Il estime que c’est le moins qu’il puisse faire pour elle, en réalité.
Il comprend aussi qu’elle se sente perdue. Elle se trouve dans une situation où elle est livrée à elle-même pour ce qu’il imagine être certainement la toute première fois, naturellement, elle a du mal à savoir de quelle façon vivre et accepter cela.
« Quand j’ai cru avoir perdu mon père, je me suis senti… vide… Puis ce vide s’est rempli de toutes ces émotions que j’arrivais pas à comprendre ou à contrôler. J’avais passé tellement de temps à le haïr, tu vois, et à ce moment-là, je détestais le fait qu’il me manque, que son absence fasse si mal. Je pensais… J’en voulais à la terre entière. » Il marque une pause. Il ne prononce pas ces mots pour ramener la couverture à lui, il se livre sur son expérience dans l’espoir qu’Abigail finisse par se livrer au sujet de la sienne, si ça peut lui faire du bien ou la libérer de quelque chose. « Ce que je veux dire c’est que je te comprends. Être trop triste, ou pas assez, c’est des conneries, tout ça… » Il laisse passer un temps de pause, regarde autour de lui. « T’as déjà bien avancé. T’as pas dû beaucoup dormir, je me trompe ? » Ils ont encore de quoi faire, mais certains signes ne trompent pas, au-delà des cernes qui marquent le visage de son amie. « Tu veux que je m’occupe d’un meuble ou d’une pièce en particulier ? Est-ce que tu sais déjà ce que tu voudrais garder ou jeter à tout prix ? »
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Mer 5 Jan 2022 - 19:28
Daddy Issues
feat. Harry
Abigail voue une gratitude sincère son ami, à cet instant. La manière dont il accepte ses propos la soulage. Elle n'a aucun mal à le croire lorsqu'il affirme qu'il comprend. Parce qu'elle sait que leurs situations sont similaires.
Harry se dévoile et elle l'écoute attentivement. D'une part, parce que cela lui permet d'oublier durant un temps sa situation, et de se perdre dans les images invoquées par les paroles du jeune homme. Et d'autre part, parce qu'il est lui aussi bien mystérieux au sujet de son passé. Sur ce point-là, ils se sont bien trouvés. Ce qu'il lui confie en évoquant le fait d'avoir détesté que son père lui manque, elle le comprend parfaitement. Car elle ressent exactement la même chose. Le fait d'aimer un monstre est un phénomène bien plus cruel et complexe que l'est celui de le haïr complètement. Sa raison sait que la mort de son père est une chose meilleure pour la société, et pour sa propre existence. Mais s'il n'y avait que la raison, ça se saurait. Et malheureusement, quand ça concerne ses figures paternelles, Abigail ne sait plus véritablement être raisonnable.
- Mon père n'était pas un homme bien. Vraiment pas. Et pour ça, je lui en ai atrocement voulu. Mais... Ca restait mon père, tu vois ? Je l'aimais quand même. Et pendant longtemps, je n'ai eu que lui.
Harry s'était confié, et elle estime que c'est une réponse naturelle et juste que de se confier à son tour. Elle s'aperçoit que cela lui fait beaucoup de bien. Elle se garde cependant bien de taire son implication dans les atrocités de son père, car égoïstement, elle ne veut pas prendre le risque que son ami se méfie et s'éloigne d'elle. C'était pour la même raison qu'elle ne racontait rien à Brooke, ou même à Peter, sur ce qu'elle avait réellement vécu au quotidien. Pourtant, elle a la brève intuition qu'Harry serait sans aucun doute le plus capable de comprendre. Mais ce n'est pas le moment.
Elle esquisse un sourire.
- Non, tu te trompes pas, admet-elle quand il est question de son sommeil.
Quand il l'interroge sur la manière dont elle veut s'y prendre, elle ne sait d'abord pas quoi répondre. Puis elle regarde autour d'elle et avise la bibliothèque qui recouvre la majeure partie du mur dans leur dos.
- Je veux bien que tu tries les livres. S'il y en a qui te plaisent, tu peux les garder. Sinon on les met à l'écart et je les donnerai à une librairie ou quelque chose dans le genre.
Elle marque une pause pour jeter un coup d'oeil à l'unique carton déjà clos qui se trouve dans la pièce.
- Tout ce que j'ai voulu garder se trouve là-dedans. Je vais jeter ou donner la plupart des choses qui restent.
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Ven 7 Jan 2022 - 21:29
Daddy issues
feat. Abigail
Les propos d’Abigail trouvent un écho tout particulier en Harry, et pour cause, ce sont là des paroles qu’il aurait lui-même pu prononcer, clairement, et mot pour mot. Son père non plus n’était pas un homme bien. Vraiment pas. Le présenter de la sorte est un doux euphémisme, mais un euphémisme nécessaire quand on sait souffrir malgré tout de la perte d’un monstre qui, au regard de ses actes et de sa cruauté, ne manquera sans doute à personne. Oui, lui aussi en a voulu à son père, et malgré tout, il l’aimait quand même. Et pendant longtemps, après la mort de sa mère, cette mort qu’il a causée, Harry n’avait eu que lui.
« Je vois exactement ce que tu veux dire. J’ai continué d’aimer mon père même quand j’ai su ce qu’il avait fait de plus monstrueux. Et je pense que j’arrêterai jamais de l’aimer, même après ce qu’il m’a fait. »
Des paroles qu’il sait énigmatiques, comme le sont au fond celle d’Abigail. Même s’il se montre plus franc envers elle qu’envers n’importe qui, il n’est jamais allé au bout de ses aveux quand il est question de son passé ou de Norman Osborn (mais l’un n’existerait pas sans l’autre), et pourtant, il est convaincu que si il lui racontait tout, elle ne se détournerait pas de lui, elle ne le fuirait pas, elle ne le détesterait pas, tout ce qu’il redoute quand il est question de s’épancher sur son passé. Parce que, par de nombreux aspects, il se ressemble. Et s’il le répète à Abigail, ce n’est pas pour tirer la couverture à lui mais parce qu’elle veut qu’elle se sente comprise, et aussi comprenne qu’elle n’était pas seule. Harry serait aussi capable d’entendre son histoire que l’inverse, il en est convaincu.
Abigail lui confesse – sans surprise – qu’elle n’a pas beaucoup dormi, le contraire l’aurait effectivement étonné. Eh bien, raison de plus pour être présent à ses côtés, pour faire ce qu’elle n’aura ni le moral, ni l’énergie de faire de son côté.
« OK, je vais regarder ça », dit-il en avisant en détails la bibliothèque, dont il retire les livres un à un. « Eh bien, il était branché chasse, ton père », remarque Harry, qui ne cherche pas à être indélicat en disant cela, alors qu’il avise tous les ouvrages concernant cette activité accumulés sur la bibliothèque, mais il se dit que c’est peut-être un bon moyen d’engager la conversation sur le sujet de son père, si elle veut en parler pour se libérer…
Mais bien sûr, elle aura tout autant le droit de décider de se taire, et Harry comprendra, évidemment. Il ne veut pas l’enfoncer, même s’il peut parfois faire preuve de maladresse. Lui, tout ce qu’il veut, c’est lui apporter un soutien dont il aurait eu besoin lui-même, avec le sentiment que c’est trop tard pour lui à présent.
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Dim 9 Jan 2022 - 12:54
Daddy Issues
feat. Harry
Harry exprimait exactement ce qu'elle ressentait à propos de son père. Reconnaissante au jeune homme pour la compréhension dont elle faisait preuve, elle voulut l'étreindre afin de lui montrer toute l'étendue de sa gratitude. Mais il restait beaucoup de choses à faire dans la maison, et si elle commençait à le prendre dans ses bras, elle avait le pressentiment qu'elle ne voudrait plus rien faire d'autre de la journée. Et comme elle ne voulait pas tremper le haut de son ami de ses larmes, ni devenir un poids pour lui, elle esquissa un sourire ému en hochant doucement la tête.
- Tu sais, tu peux m'en parler si tu veux. De ton père et de ce qu'il t'a fait. Moi aussi, je veux être là pour toi. Comme tu l'es pour moi aujourd'hui.
Aussi et surtout, si Harry se confiait, s'il dévoilait les monstruosités de son passé, peut-être qu'elle-même trouverait enfin cela légitime que de lui avouer ses propres fautes. Et ses propres traumatismes.
Pendant que Harry s'intéressait de plus près aux livres de la bibliothèque, Abigail s'agenouilla et continua à remplir des cartons avec tous les objets qu'elle avait rassemblés dans la pièce. Le commentaire de son ami au sujet de l'intérêt de son père pour la chasse la fit sourire, bien malgré elle.
- Ouais. Il m'a appris à chasser aussi. On y allait souvent ensemble.
Une manière pour elle de confesser ses crimes ? Sans doute. Elle supposait que c'était un effet secondaire du deuil et du chagrin, mais elle devait contenir à tout moment l'envie insoutenable de tout avouer à Harry. De lui avouer que c'était elle qui avait tué son père, de lui avouer qu'elle en avait eu assez d'être sa complice et qu'elle en avait eu assez de voir ces jeunes filles sacrifiées pour qu'elle-même puisse survivre. Plus que tout, elle avait envie d'admettre que si elle avait à y réfléchir de sang-froid, elle recommencerait sans hésitation pour assurer sa survie. Mais elle ne pouvait pas lui avouer tout ça, car ce serait trop ouvertement admettre qu'elle était monstrueuse. Et Harry ne méritait pas d'avoir à porter le poids de tous ses secrets.
- C'est pas très conventionnel comme activité père/fille. Mais au moins ça me fait des souvenirs.
Des souvenirs à chérir autant qu'à maudire.
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Mer 12 Jan 2022 - 19:06
Daddy issues
feat. Abigail
« Je sais pas trop… c’est vraiment… compliqué. »
Harry marque un temps d’hésitation quand Abigail lui assure que si il devait décider de parler de son père et de ce qu’il lui a fait, elle serait prête à l’écouter. Il sait que son intention d’être là pour lui est sincère, il la croit sur parole et sans remettre sa parole en question, et une part de lui est convaincue que la jeune femme ne le jugerait pas, mais il reste méfiant malgré tout, parce qu’en dépit de toutes ses convictions, il redoute de perdre une amie qui lui est chère. Et en même temps, peut-être qu’il est temps que l’un passe aux aveux pour que l’autre accepte d’en parler en retour ?
« Si je te parle de ce qui m’est arrivé… tu me parleras de ce qui t’est arrivé à toi ? »
Ça ressemblerait presque à du chantage, mais ce n’est pas comme ça que Harry le perçoit de son côté, il ne veut pas mettre la pression à Abigail ou l’obliger à parler, pas du tout : il n’est pas question de ça, c’est plutôt qu’il pense que s’ils veulent vraiment être là l’un pour l’autre comme ils n’ont de cesse de se le répéter, il est peut-être temps qu’ils se montrent plus honnêtes, plus transparents l’un envers l’autre. Si elle devait répondre oui, Harry se promet de ne pas se dérober et de bel et bien lui parler franchement de ce qu’il a vécu, même s’il redoute ce qu’elle pourra en penser plus précisément.
En attendant, il retourne à ces livres, pour découvrir qu’il y en avait beaucoup sur la chasse… Harry n’appose aucun jugement sur le fait que c’était une activité qu’ils avaient en commun avec son père, lui-même ne peut pas prétendre qu’ils aient partagé la moindre activité ensemble, il lui envierait presque cela, quand bien même il n’aimerait pas du tout chasser pour sa part. Encore que… il n’en savait rien… c’est une activité qui ne lui inspire pas grand-chose en dehors des on-dit.
« C’est vrai », répond Harry tout en commençant à ranger plusieurs livres dans un carton. « Et ça te manque, la chasse ? T’as l’intention de continuer ? » demande-t-il sans rien deviner du double sens que pourrait revêtir sa question.
C’est plus une simple curiosité. Abigail va à présent se réinventer indépendamment de tout ce qu’elle avait vécu avec son père, et puisqu’elle vivait sous son toit, puisqu’ils entretenaient une relation que Harry devine aussi co-dépendante que toxique, Harry devine qu’Abigail va devoir se réinventer par bien des aspects. Et si elle peut avoir un peu d’aide, un léger coup de main, Harry veut essayer d’être là pour elle autant qu’il le peut, même si ce ne sera pas forcément facile.
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Ven 14 Jan 2022 - 0:48
Daddy Issues
feat. Harry
La première réaction d'Abigail fut de hausser les épaules et de contenir sa légère déception. Mais si Harry préférait maintenir le secret, qui était-elle pour le lui reprocher ? Elle-même servait mensonges sur mensonges pour se préserver des questions trop intrusives, et n'acceptait de révéler que suffisamment d'émotions pour que l'on ne s'inquiète pas de la manière dont elle encaissait les choses. Mais elle ne pouvait s'empêcher d'être partiellement déçue tout de même, tout simplement car elle avait espéré pouvoir aider Harry ne serait-ce qu'en lui offrant son écoute.
Elle tourna cependant vers lui un regard curieux quand il lui proposa cet échange de... D'aveux ? De souvenirs ? De culpabilité ?
C'était risqué, bien sûr. Le simple fait de considérer cette possibilité représentait un risque pour le masque de distance qu'elle s'était soigneusement construit. Elle ne pouvait pas savoir si leurs secrets respectifs avaient la même portée. Les mêmes conséquences. Elle devinait que ce que taisait Harry n'était pas inoffensif. Mais ce qu'elle avait à cacher, pour sa part, ne l'impliquait pas seulement elle. Serait-ce placer son ami en danger que de se confier à lui ? Jusque-là, elle n'avait fait confiance qu'à Will pour recueillir ses doutes et ses angoisses. Elle savait qu'il serait sans doute mieux pour son équilibre psychique qu'elle puisse se rapprocher, réellement, d'une personne de son âge.
- Je crois que oui. Mais tu dois savoir que ce sera pas facile à encaisser.
Elle se redressa et se tourna vers lui pour observer son visage, déceler le moindre signe d'incertitude qui pourrait la convaincre que lui confier ce qu'elle dissimulait de son histoire serait une mauvaise idée.
- Et que tu ne devras le répéter à personne. Absolument personne. Pas seulement pour moi, mais pour toi. Tu risquerais d'en perdre la vie, Harry.
La question de la chasse l'amusa. Non pas tant la question en soi que le double-sens qui, pour le moment, échappait nécessairement à son ami. Elle prit le temps d'y réfléchir, peu encline à se précipiter. Puis, finalement, elle déclara posément :
- Pas pour le moment. A l'avenir... On verra. Mais j'ai découvert la pêche, récemment. Je crois que je préfère. C'est plus calme.
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Mer 19 Jan 2022 - 21:54
Daddy issues
feat. Abigail
« La pêche, je suis pas sûre que j’apprécierai… ça demande plus de patience que j’en ai, je crois », observe Harry en plaisantant pour commencer. « La chasse aussi, tu me diras. »
Mais au fond, il est rassuré de savoir qu’Abigail sait se trouver des passions dignes de ce nom, qui parviennent à l’aider à se canaliser et à remonter la pente. Mais bien sûr, il lui manque un certain nombre d’informations pour tout comprendre… Des informations qu’il s’apprête à obtenir, semble-t-il.
« Je peux encaisser beaucoup, crois-moi », assure Harry à Abigail, peut-être à tort, quand elle accepte ce marché étrange, cet échange d’aveux respectifs.
Lui-même ne sait pas vraiment sur quel terrain il s’engage en parlant de tout ça. La seule personne avec qui il avait été complètement transparent sur le sujet avait été sa psychiatre, mais le cadre était bien évidemment très différent… Il savait qu’elle était tenue au secret… Là, il ne sait pas à quoi il s’engage, mais il est convaincu que s’il doit tout dire à Abigail, elle sera capable de l’entendre et de le comprendre. Oui, il pense être capable d’encaisser tout ce que son amie pourrait avoir à lui dire… Même s’il s’avance un peu trop, il se promet de l’écouter et de ne rien juger… Il pense connaître assez son amie pour savoir qui elle est, indépendamment de son histoire, dans tous les cas… Même s’il est sans doute impossible d’exister réellement indépendamment de sa propre histoire.
« Et je te promets que je ne dirai rien à personne », ajoute-t-il aussi sérieusement qu’elle-même l’est quand la jeune femme lui dit que c’est sa vie qui pourrait être en jeu.
Est-ce qu’il la croit ? Eh bien oui, et ça l’inquiète, à vrai dire, et le convainc d’autant plus d’entendre son histoire. Parce que si sa situation est à ce point dangereuse, et encore maintenant, alors il est important qu’elle n’affronte pas cette situation seule. Harry pousse un léger soupir. En échange de la franchise d’Abigail, il est donc temps qu’il partage sa propre histoire.
« J’ai jamais été proche de mon père… Enfin… c’est compliqué. Il était très exigeant. Et il avait pas vraiment de temps pour moi. Je sais pas combien de temps j’ai passé à vouloir attirer son attention, à vouloir faire en sorte d’exister plus pour lui… » Harry marque une pause. Il tente de trouver les mots afin d’être le plus compréhensible possible, afin de ne négliger aucun élément, mais. « Plus le temps passait, plus il était secret… alors j’ai voulu mener mon enquête. Mon père était un grand scientifique, tu sais. Il était à la tête d’Oscorp, une grande entreprise spécialisée dans les sciences expérimentales. Et il s’était mis en tête de mener des expériences sur lui-même… Et au cours d’une de ses expériences, ça a mal tourné… » Il déglutit avec difficulté. « Je me souviens plus de grand-chose. Ma mère est morte juste après et mon père a plus jamais été le même. C’est plus tard que j’ai appris que mon père jouait avec mes souvenirs. Hypnothérapie… mais je le sais, aujourd’hui, que ma mère est morte par sa faute. Qu’il l’a tuée sous mes yeux. Et moi aussi j’ai plus été le même. Les expériences de mon père m’ont changé en monstre… dans tous les sens du terme… Et en super-vilain. » De ça, il a un peu parlé à Abigail, déjà. De l’existence de super-héros et de super-vilains dans son monde, comme il y en a ici aussi. « Et moi aussi… Je pouvais me transformer en… je saurais même pas le décrire… Un monstre, vraiment… » Il marque une pause. « Quand j’ai cru que mon père était mort, il s’est réveillé. Je voulais le venger. A tout prix. J’ai fait des choses… horribles… J’ai… du sang sur les mains. Quand j’ai pris conscience de ça, j’ai voulu en finir, pour de bon…. Mais j’ai été placé en détention, finalement. C’est là que j’ai appris que mon père n’était pas vraiment mort… Le SHIELD s’est servi de moi comme appât, pour l’attirer… Je me suis transformé pour me protéger de lui, mais c’était pas suffisant. Il m’a battu… » Sa voix se brise. « Il m’a battu à mort. » Nouvelle pause. « Et je me suis réveillé ici. »
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Invité
Ven 28 Jan 2022 - 19:17
Daddy Issues
feat. Harry
La préférence théorique de Harry pour la chasse plutôt que pour la pêche fit sourire Abigail. Les multiples sens qu'elle pouvait associer à ces deux occupations étaient cruels, mais parmi cette cruauté, le commentaire innocent de son ami en devenait presque comique.
- Il vaut mieux savoir être patient, en effet. Même si au final, il suffit surtout de savoir tirer au bon moment. Ou remonter le poisson avant qu'il ne s'échappe.
Soit, Harry savait encaisser. Et il savait se taire. Abigail ne demandait qu'à pouvoir en obtenir les preuves. Mais d'abord, elle décida de conserver le silence afin de lui laisser l'occasion de parler en premier. Et puis... Après avoir écouté son récit, elle saurait mieux jauger de ce qu'elle acceptait de lui révéler ou non. Même s'il promettait de ne rien révéler à personne. Concernant de telles révélations, elle supposa qu'il valait mieux que chacun s'exprime à son tour et laisse l'autre développer autant qu'il le souhaitait.
Alors elle délaissa le carton dont elle était en train de s'occuper et se tourna vers lui pour l'observer le temps qu'il lui confie son récit.
Et quel récit. Aussitôt, Abigail se mit à éprouver pour son ami une compassion qu'elle n'était plus sûre de savoir ressentir jusqu'à ce jour. Elle était bien placée pour comprendre ce qu'avait enduré Harry dans sa recherche d'attention auprès de son père. C'était un sentiment qu'elle comprenait, intimement. Presque viscéralement.
Le fait que son père ait joué avec ses souvenirs la fit froncer les sourcils. Quel père ignoble que le sien. Trafiquer les souvenirs de son propre fils ? Abigail était indignée. Mais elle ne commenta pas aussitôt, laissant Harry terminer.
Lorsqu'il évoqua les super-vilains, elle ne fut pas surprise. Mais elle fut, en revanche, surprise d'apprendre que son ami en avait été un. Il était d'un tempérament si... Calme, si réservé, qu'elle l'imaginait mal en monstre sanguinaire, comme elle s'était figuré les super-vilains lorsqu'il lui avait parlé de leur existence.
Elle fut cependant soulagée, de manière légèrement malsaine, d'apprendre que lui aussi avait du sang sur les mains. Ce fut ce détail, en particulier, qui la persuada définitivement de partager son histoire avec lui. Il comprendrait. Il ne pouvait que comprendre, après avoir vécu autant de monstruosités lui aussi.
N'écoutant que son instinct, elle s'approcha et le prit dans ses bras. Et elle serra, fort. Battu à mort par son père... Quel mort tragique. Affreuse. Peut-être même plus affreuse que de se faire égorger par une figure paternelle sous les yeux de son autre figure paternelle.
- Je suis tellement désolée pour toi, Harry, lui souffla-t-elle à l'oreille avec une sincérité qui lui sembla étrange car elle n'était pas familière, chez elle.
Invité
Sam 29 Jan 2022 - 14:47
Daddy issues
feat. Abigail
Alors que Harry déroulait le récit de son existence tourmentée, il se produisait en lui un phénomène étrange. Quand bien même son histoire avait fait de lui qui il est, quand bien même elle l’avait construit, quand bien même elle faisait partie intégrante de lui, une part de sa personne a malgré tout du mal à admettre qu’il s’agit de sa propre histoire, comme s’il était en train de raconter l’histoire de quelqu’un d’autre. Il ne réalise qu’au moment d’arrêter de parler pour de bon qu’il avait tout raconté d’une traite ou presque (sans doute parce qu’il n’en aurait pas été capable autrement), et qu’il en avait presque oublié de respirer dans le processus. Il s’en rend compte au moment de devoir reprendre son souffle, ce qui exige de sa part un retour au calme plus complexe que ce à quoi il s’était attendu. Reprendre une respiration normale et calmer les battements effrénés d’un cœur malmené par un tel récit lui fait se rendre compte de combien les plaies sont encore béantes, en dépit de tous les efforts qu’il fournit afin de dépasser, de transcender cet état.
Il revient totalement à lui au moment où Abigail le prend dans ses bras et le serre contre lui. Harry resserre cette étreinte et lutte contre les larmes qui menacent de poindre au coin de ses yeux. Il s’est directement senti proche d’Abigail, il a immédiatement deviné qu’elle serait mieux à même de le comprendre que n’importe qui d’autre, pour autant, ils s’étaient épargnés l’un comme l’autre de se témoigner des démonstrations d’affection telle que celle-ci, ce qui ne rend en réalité leur étreinte que plus précieuse. Il avait besoin de l’écoute et de la compassion de son amie, et il ne regrette pas le moins du monde le choix qu’il a fait de tout lui dire. Et à présent, il songe que même si elle devait décider de ne pas partager son histoire de son côté, ce ne serait pas si grave. Il ne regrette pas un seul instant de lui avoir témoigné ce degré de confiance, parce qu’il sait qu’elle en est définitivement digne, de même qu’il est convaincu du fait qu’elle ne répétera pas son histoire à tort et à travers. Elle saura respecter sa discrétion et ses secrets, comme Harry aura toujours voulu respecter les siens.
« J’en suis revenu », finit par répondre Harry avec un fin sourire. « C’est encore compliqué mais, au final, il a pas gagné. »
C’est ce qu’il se dit en cet instant. L’injustice n’a pas payé, il a survécu à la monstruosité de son père et à toutes ces atrocités. Il est plus fort que ça, il sait être plus fort que ça… Mais bien sûr, il est bien simple de le penser alors que son père n’a pas encore fait son grand retour dans sa vie. Alors qu’il s’écarte finalement, il adresse un fin sourire à Abigail. Il ne la relance pas. Si elle ne veut pas lui parler en retour, il comprendra, mais pour sa part, il se sent soulagé de l’avoir fait enfin.
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Dim 30 Jan 2022 - 15:12
Daddy Issues
feat. Harry
La conversation était grave, presque solennelle. Etonnamment, Abigail se fit la réflexion que la maison de son père était le lieu idéal pour qu'ils se confient les histoires qu'ils avaient avec leur père respectif. Son ami s'écarta, et Abigail lui rendit son sourire, hochant la tête après qu'il ait affirmé qu'au moins, cet homme-là n'avait pas gagné, au final.
- Tu as beaucoup de courage.
Ce n'était pas une qualité qu'elle estimait particulièrement, en temps normal. Mais dans ce contexte bien précis, c'était un compliment sincère. Il fallait beaucoup de bravoure pour oser lui confier de telles choses.
Elle sentit qu'il accepterait sans broncher si elle décidait finalement de garder le silence. Elle eut donc conscience de ne pas être obligée de partager son histoire. Mais s'il y avait bien une personne avec qui elle pouvait prendre ce risque, c'était lui. Après avoir obtenu autant d'informations sur le passé de son ami, elle se sentait prête à se révéler. Il était temps.
- Il n'y avait ni super-vilains ni super-héros dans mon monde. Mais il y avait quand même des monstres.
Un soupir quitta ses lèvres. Même en cet instant, elle ne pouvait s'empêcher de mesurer ses propos. De peser chaque mot, car elle avait l'impression que le moindre écart ou le moindre terme employé sans prudence pouvait provoquer des réactions de rejet ou nuire à la cohérence de son récit.
- Mon père était un... Un tueur en série. C'est comme ça qu'on parlerait de lui dans les médias. Mais c'est pas tout.
C'était annoncé. Brutalement. Crument. Elle ne voulait pas s'embarrasser de détours, tout simplement parce qu'il n'y avait aucune belle manière de présenter cela, selon elle.
- Il mangeait ses victimes. Et par extension... Ma mère et moi aussi, on les mangeait. Parce que c'était ça, ou mourir. Mon père... Il avait peur que je quitte la maison. Il s'en prenait à des filles comme moi. Des filles qui me ressemblaient. Et moi... J'étais complice.
Une lueur de défi passa dans son regard. C'était l'attitude qu'elle adoptait toujours pour se défendre. Ce n'était pas Harry qu'elle défiait, mais le monde en général, de lui reprocher d'avoir priorisé sa survie en dépit de celle des autres. Mais elle guetta néanmoins sa réaction, un peu plus encore quand vint le moment d'ajouter :
- Y compris dans ce monde.
Elle était plus avare d'explications que Harry. Mais à ce sujet, elle ne voulait pas avoir à raconter en long, en large et en travers la complexité de son histoire. Elle aurait été forcée de mentionner Will et Hannibal, et elle ne voulait pas le faire. Elle aurait vécu cela comme une trahison. Et elle ne voulait trahir ni l'un, ni l'autre. Le premier par amour, le second par crainte.
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Dim 30 Jan 2022 - 17:48
Daddy issues
feat. Abigail
Harry affiche une légère esquisse de sourire, pas totalement convaincu, quand Abigail lui affirme qu’il a eu beaucoup de courage, ou en tout cas qu’il en a beaucoup : c’est facile d’en avoir, ou de faire mine d’en avoir en tout cas quand l’objet de notre hantise et de nos névroses n’est plus là pour venir nous tourmenter (et encore, c’est ce qu’il croit) – le courage se sera rapidement fait la malle quand il aura de nouveau affaire à son père, en chair et en os et plus seulement dans ses cauchemars, dont il est l’éternel protagoniste.
Harry n’attend pas vraiment, après ça, qu’Abigail enchaîne sur sa propre histoire, et d’ailleurs, si elle décidait de ne rien lui confier finalement, ce n’est pas seulement qu’il ne le prendrait pas mal, il comprendrait parfaitement. Elle ne lui doit aucune forme de vérité. Oui, Harry avait eu besoin de ce prétexte pour aller au bout de son récit, mais à présent que c’est chose faite, il a parfaitement conscience du fait qu’il ne peut pas demander une telle chose à son amie si cette dernière ne s’y sent pas prête.
Mais finalement, après ce qu’il ressent être de l’hésitation de sa part, la jeune femme passe aux aveux, et Harry comprend très vite que son histoire est au final aussi lourde que la sienne – si ce n’est davantage, en réalité.
Il avait toujours deviné que son père n’était pas un enfant de chœur, mais ça aurait pu tout et rien vouloir dire : il aurait pu être abusif, maltraitant, violent sans être un assassin… mais il en est un, à l’instar de son propre paternel, et même un tueur en série… Et ce n’est pas le pire – quand on pourrait s’imaginer que ça le serait naturellement. Le cœur et la gorge de Harry se serrent à mesure qu’il prend la pleine mesure de l’horreur que son amie a endurée : la peur constante d’être la prochaine victime, et l’obligation de se rendre complice des crimes de son père… C’était elle ou eux, ça Harry le comprend tout de suite, et il n’a aucun doute à ce sujet. Ce qui l’horrifie plus encore, c’est qu’elle a dû poursuivre même dans ce monde…
« Je suis… vraiment désolé. » Le mot lui semble si faible ! Mais Harry ne sait pas vraiment l’exprimer autrement au bout du compte. « Est-ce que quelqu’un d’autre est au courant ? »
Il ne veut pas lui sortir des lieux communs, suggérer qu’elle devrait être soulagée que son père soit mort ou quoi que ce soit de cet acabit… il est très bien placé pour savoir que ce n’est pas si simple. C’est pour sa sécurité qu’il s’inquiète. Il veut s’assurer que son amie échappera au viseur de la justice, et par la même occasion parviendra à se reconstruire. Sans son père.
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Dim 30 Jan 2022 - 19:28
Daddy Issues
feat. Harry
Une émotion inhabituelle saisit, brutalement, Abigail au moment où Harry lui demanda si quelqu'un d'autre était au courant. C'était une émotion si peu familière qu'elle mit du temps avant de parvenir à l'identifier : c'était de la reconnaissance. Car sous la question de Harry, elle devinait ses intentions. S'assurer qu'elle soit hors de danger. Ce n'était pas la réaction à laquelle elle s'attendait. Elle s'était attendue à un dégoût légitime suite au choc d'apprendre que cette amie si mystérieuse avait déjà consommé de la chair humaine. Abigail n'aurait même pas trouvé la force de lui en vouloir, si Harry avait décidé de fuir suite à une telle révélation. Mais il ne fuyait pas. Mieux que cela, il ne semblait même pas lui en tenir rigueur. Bouleversée, la jeune femme sentit des larmes d'émotion lui monter aux yeux. Elle les chassa en battant des cils, ce qui humidifia le coin de ses yeux et ses pommettes.
- Quelques personnes... Mais parmi ces personnes, aucune n'a d'intérêt à me balancer.
Will et Hannibal ne feraient que s'exposer. Quant à Alana, elle connaissait la complexité des liens qui l'attachaient à ces deux hommes, et si elle se fiait au pacte tacite qu'elles avaient passé, Abigail se doutait que la psychiatre n'avait aucune envie de provoquer la colère de ses deux anciens tuteurs.
- Ta psy fait partie de ces personnes, d'ailleurs, admit-elle après avoir marqué une pause.
Quitte à être honnête avec Harry, autant qu'il sache à quel type de personne il faisait face lors de ses séances. En vérité, Abigail se doutait que le Dr. Bloom n'avait aucunement l'intention de nuire à son ami. Elle n'avait pas le même goût qu'Hannibal pour la manipulation. Mais malgré cela, cette femme avait changé depuis la dernière fois où elle l'avait vue. Depuis... Qu'elle l'avait défenestrée, en fait. Alors Abigail se méfiait tout de même, car telle était sa nature, et car telle était l'attitude la plus raisonnable.
Elle eut un soupir. Le poids de leurs crimes respectifs semblait avoir alourdi l'air de la pièce. Elle se sentait épuisée comme si elle venait de passer la journée à courir. Mais paradoxalement, elle était soulagée. Se confier, même sans tous les détails, était une thérapie en soi.
Son regard clair se tourna vers Harry et le scruta avec une inquiétude qui s'apparentait presque à de la timidité.
- Tu... Tu ne m'en veux pas ? osa-t-elle finalement l'interroger.
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Mar 1 Fév 2022 - 18:52
Daddy issues
feat. Abigail
Quand Harry voit des larmes poindre au coin des yeux d’Abigail, il se sent comme pris au dépourvu. Il ne s’attendait pas à la voir ainsi, si exposée, si fragile. Après tout ce qu’elle vient de lui apprendre, c’est normal, bien sûr, mais depuis le temps qu’il la connaît, il ne l’a jamais vue ainsi. C’est déstabilisant. Elle a toujours semblé si forte… presque détachée. Mais au fond, Harry a toujours su que ça dissimulait quelque chose, quelque chose de bien plus profond, et de bien plus sombre. Abigail vient de lui montrer son vrai visage, sans détour, et tout comme elle n’a pas pris la fuite en découvrant le sien, Harry, de son côté, a bien l’intention de demeurer auprès d’elle à présent qu’il fait tout. Bien sûr, elle s’est rendue coupable de choses horrifiantes, mais lui, de son côté, c’est la même chose, et s’ils ne se soutiennent pas l’un l’autre, alors peut-être qu’ils ne seront pas capables de trouver de soutien auprès de qui que ce soit, au bout du compte.
Certaines personnes sont au courant, cette information met Harry mal à l’aise, mais si Abigail lui assure qu’aucun d’eux ne cherchera à lui nuire, il accepte de le croire sur parole. Alors oui, c’est vrai, il a envie d’en entendre davantage, très clairement, il ne peut pas nier être curieux, mais elle en a déjà dit beaucoup, il n’en exigera pas davantage dans sa part. Il accepte et intègre la part de confiance qu’elle lui adresse, mais voilà, les choses s’arrêtent là, et ne vont pas plus loin… Enfin… sauf que quand il apprend que le docteur Bloom est aussi de la partie, là, il n’arrive pas franchement à taire sa curiosité. Qu’est-ce qu’elle vient faire là-dedans. Il fronce les sourcils, perplexe.
« Je ne savais pas que tu consultais aussi le docteur Bloom », s’étonne-t-il.
Quelles étaient les chances… Bon, d’accord, d’accord, elle n’avait aucune raison de s’épancher sur un sujet aussi confidentiel, elle n’avait pas à le lui dire. Clairement, Abigail ne lui doit rien à ce sujet, et au fond, si elle voit un psy, c’est très bien comme ça, et c’est définitivement tant mieux pour elle. Il laisse passer cette réflexion et préfère se concentrer sur la question qu’elle pose ensuite. Il sent que la réponse à cette question est très importante, il sent qu’elle redoute que cela change quelque chose à leur amitié… Alors oui, certainement, leur amitié ne serait plus jamais la même, mais c’est sans doute pas plus mal. Parce qu’il n’y a aucun autre de ses amis à qui il se soit jamais adressé avec autant de transparence.
« Je t’en veux pas du tout. Je te comprends. Et je te remercie de m’avoir fait confiance », répond-il, absolument sincère.
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Dim 13 Fév 2022 - 21:07
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feat. Harry
La jeune femme eut un petit rire sans joie lorsqu'Harry s'étonna qu'elle consulte le docteur Bloom. Elle secoua doucement la tête à la négative, avant d'expliciter calmement :
- Pas ici. C'est juste qu'on vient du même endroit, elle et moi. C'était ma psy attitrée, pendant un temps, mais...
Eh bien, elle avait fini par la défenestrer.
- Ca s'est pas si bien passé que ça, euphémisa-t-elle en haussant les épaules. Mais elle sait. Ce que je faisais à l'époque. Ce que mon père faisait. Et même si elle ne le dit pas, je sais qu'elle l'a deviné ici aussi.
Ce qui ne l'inquiétait pas. Chacune avait ses intérêts à servir et ses raisons de rester discrète. Abigail et Alana avaient un accord tacite, que la jeune femme ne briserait pas. Quoiqu'il en soit, il était évident, selon elle, qu'elle était celle qui avait le plus à perdre si la psychiatre décidait soudainement de la dénoncer. Mieux valait ne pas la provoquer.
La réponse finale de Harry la fit sourire. Véritablement sourire.
- C'est moi qui te remercie. De t'être confié. De m'avoir écoutée.
Elle laissa passer un temps de silence. Après des révélations d'une telle ampleur, ce n'était pas chose aisée que de revenir à une conversation plus simple. Etait-ce seulement possible ?
Mais elle avait suffisamment chargé Harry de partager, un peu, le poids de ses crimes. Elle venait tout juste d'en faire un complice. Du moins s'il gardait le silence. Mais, étonnamment, elle le croyait sincère lorsqu'il affirmait qu'il n'en parlerait pas. Il y avait toujours eu, entre eux, une compréhension qui se passait de mots.
Finalement, elle eut pour lui un regard désolé.
- Ton père, tu aurais aimé le retrouver ici ? Tu aurais aimé, je ne sais pas... Une chance que les choses se passent autrement ?
La question n'était pas anodine. Abigail s'était longuement interrogée sur ce phénomène étrange qui avait décidé de les réunir, elle et son père, dans cette ville. A présent qu'elle était libérée de l'emprise oppressante de Garrett, elle se rendait compte que, paradoxalement, son père avait contribué au développement de sa force de caractère durant ces trois dernières années.
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Lun 14 Fév 2022 - 20:22
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feat. Abigail
« Oh… »
Harry fronce légèrement les sourcils tandis qu’il intègre doucement l’information. Tandis qu’il se désespère de trouver quiconque qui aurait appartenu à son monde (et pas à une version alternative de son monde) – à l’exception de son père… encore que –, il avait, trop rapidement, imaginé qu’Abigail non plus n’avait retrouvé personne, en dehors de son père, évidemment, qu’elle n’a donc retrouvé que pour le perdre. Il n’ose pas l’interroger au sujet du docteur Bloom, mais il ne met pas longtemps à comprendre que la jeune femme et la psychiatre ne sont pas forcément en excellents termes… En même temps, si le docteur Bloom a connaissance de tout ce que Abigail vient de lui apprendre, on peut reconnaître que la situation est effectivement délicate. Comme son amie a déjà accepté de lui en dire beaucoup, Harry accepte de ne pas réclamer davantage de sa part. A la place, il se contente de lui adresser un fin sourire, de ceux qui veulent dire « ce n’est rien », quand elle le remercie de s’être confié et de l’avoir écoutée.
La vérité, c’est que ce n’est sans doute pas rien, loin de là, au regard de tout ce qu’ils ont bien voulu se dire et se confier. Ce n’est pas donné à la portée de tous, et ce n’est pas anodin. Mais à l’évidence, ces confidences leur étaient nécessaires, à l’un comme à l’autre, et par cette intermédiaire, Harry a quelque peu le sentiment qu’ils ont tous deux acquis un seuil de compréhension nouveau, différent, singulier, qui doit forcément rendre leur amitié plus spéciale, plus unique. Placée à présent sous le sceau d’un secret qu’il faudrait ne surtout pas briser, et Harry pour sa part n’en a pas la moindre intention.
Il hésite, à la question d’Abigail, quant à la réponse à lui donner. Il se passe une main dans les cheveux, hésitant. Ce n'est pas qu'il ne veut pas lui répondre, c'est qu'il n'est pas tout à fait certain lui-même de ce que devrait être sa réponse. Sa question, et Abigail le sait forcément, n’a rien d’anodine, et elle mérite d’y prêter un temps de réflexion.
« Je crois… » Il pousse un soupir. « Je voudrais que les choses puissent se passer autrement, retrouver mon père, et que tout soit différent mais… Honnêtement, s’il était là, j’imagine que tout serait comme avant… Ce serait peut-être même pire qu’avant », reconnaît-il après un temps. Comme ça avait été le cas pour le père d’Abigail, dont les habitudes n’avaient absolument pas changé dans ce nouveau monde. « Tu as rencontré d’autres personnes de ton monde alors ? En dehors du docteur Bloom ? »
Et de son père, évidemment, mais il fait sciemment le choix de ne pas l’évoquer davantage.
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Sam 26 Fév 2022 - 20:10
Daddy Issues
feat. Harry
Abigail se montra particulièrement attentive à la réponse de son ami, le fixant de ses grands yeux. Elle eut un mince sourire triste suite à sa réponse.
- Maintenant que tu connais l’influence qu’il a eu sur toi, tu n’es toujours pas sûr de pouvoir t’en défaire ?
Sa question était complètement rhétorique. Elle l’avait posée avec cet air désolé des personnes qui connaissaient la situation qu’ils évoquaient. C’était une illusion douce-amère que celle qui consistait à penser que, à contexte et environnement différents, les choses changeaient subitement. Abigail était bien placée pour savoir que rien ne changeait si les personnes impliquées ne le voulaient pas. Les habitudes, même lorsque l’on revenait d’entre les morts, étaient tenaces. Elle ne croyait pas en des thèses déterministes, mais avait trop assisté et participé à la cruauté humaine pour savoir que ce n’était pas une voie dont l’on revenait facilement… Si c’était seulement possible. Pour sa part, elle n’estimait pas y avoir échappé. Elle avait du sang sur les mains. Et pas seulement du sang de coupables.
L’image de Will et Hannibal s’imposait justement à son esprit au moment où Harry l’interrogea sur de potentielles connaissances retrouvées ici. Elle ressentit une forme de compassion à son égard, devinant que lui n’avait jusque-là pas retrouvé qui que ce soit. Et même si elle pensait que la solitude pouvait avoir ses avantages, elle comprenait que ce pouvait être douloureux que de se retrouver seul du jour au lendemain. Sans guide. Sans conseils et sans présence un tant soit peu rassurante, malgré la cruauté et les sévices.
- Quelques-unes, oui. Plus que ce que je pensais d’ailleurs. J’ai retrouvé le docteur Bloom dès le départ mais pour les autres, ça a mis plus de temps… C’est très récent en fait. Et depuis que je les ai retrouvés tout s’est… Comme bousculé et enchaîné.
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Dim 27 Fév 2022 - 14:04
Daddy issues
feat. Abigail
Harry ne prend pas la peine de répondre à la question d’Abigail, il sait qu’elle est purement rhétorique. Savoir l’emprise qu’un autre individu peut avoir pour vous peut être un bon début pour se défaire de cette entreprise, c’est même, pour ainsi dire, un point de départ essentiel, mais ça ne fait pas tout. Parce que cette influence n’est pas qu’une affaire de raison, il y a nécessairement quelque chose derrière tout ça, une chose qui ne peut pas être oubliée ou mise de côté, une chose qu’il faut savoir prendre en considération… ce n’est pas la raison qui vous pousse constamment dans les filets de ces personnes toxiques pour vous, c’est de l’amour qui, même quand il n’est sans doute pas partagé, reste trop fort pour être ignoré.
Et quand c’est envers un membre de sa famille, ça n’arrange rien. Impossible de s’imaginer que vos propres parents ne vous aimeraient pas du tout, n’est-ce pas. On se dit qu’il nous aime juste de la même façon, et qu’avec un peu de chance, ils changeront, alors qu’en fin de compte, c’est eux qui vous changent, et vous, vous n’êtes capables de rien faire pour l’empêcher. Mais ce n’est pas à Abigail qu’il va apprendre une chose pareille, bien évidemment. Après ce qu’elle a daigné lui apprendre au sujet de son père, il est assez évident qu’elle en sait quelque chose aussi, de son côté, sans l’ombre d’un doute. Raison pour laquelle sa question ne pouvait être que rhétorique. Elle aussi avait su l’influence de son père sur elle, ce n’est pas pour autant qu’elle a été capable de s’en défaire malgré tout.
Abigail lui confirme qu’elle a retrouvé plus d’un acteur de son passé dans ce nouveau monde, plus qu’elle ne l’estimait possible, d’ailleurs. Harry en est d’autant plus intrigué, et frustré peut-être en partie de ne pouvoir être à sa place (même s’il est évident que la place d’Abigail Hobbs n’a franchement rien d’enviable). Dès le début, elle avait retrouvé le docteur Bloom, mais Harry comprend bien vite que les deux n’étaient pas si proches que cela. Enfin, on entretient toujours une certaine forme de proximité un peu trompeuse avec son psychiatre. On se livre tant à lui, sur des choses si personnelles, qu’on peut éventuellement lui confier un rôle injustement important. La balance des émotions. Mais Abigail ne sombrait pas dans cet écueil (une défénestration plus tard, c’était plutôt logique, mais il y a des détails – importants – que Harry ne sait toujours pas).
« Tu veux en parler ? C’est qui, ces personnes, pour toi ? »
Il devine qu’il s’engouffre dans une brèche éventuellement inconfortable pour elle, mais puisqu’ils en sont au stade des confidences, et pas des moindres, il trouve normal de lui poser des questions. Et puis, on ne va pas se mentir, il se sent effectivement très curieux.
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Jeu 3 Mar 2022 - 14:00
Daddy Issues
feat. Harry
La curiosité de son ami était légitime, et fit sourire Abigail qui prit à peine le temps de réfléchir avant de répondre avec douceur :
- Ce sont... Mes deux autres pères, en quelque sorte.
C'était la première fois qu'elle l'admettait aussi ouvertement, à voix haute. Mais depuis qu'elle avait ôté la vie de son géniteur, faisant le choix de se fier à Will et à Hannibal plutôt qu'à son père génétique, c'était un constat qui s'imposait. Il s'était d'ailleurs imposé bien des années plus tôt.
- C'est pas la première fois que mon père meurt. Dans mon ancien monde il est mort aussi, après avoir tué ma mère et... Après avoir essayé de me tuer, moi aussi. C'est grâce à eux que j'ai survécu. Le premier a abattu mon père et l'autre... M'a évité de mourir égorgée.
Pour mieux lui ôter la vie plus tard, avec cette même méthode. Mais ça, c'était une autre histoire. Et elle n'était pas encore prête à la lui partager.
- Et après, à leur manière, ils ont pris soin de moi.
Elle ressentit une étrange sensation de... Bien-être ? à l'évocation de ce passé. L'illusion d'insouciance qu'elle avait eue à cette époque lui manquait, terriblement. Il avait été si simple, autrefois, de se laisser réconforter par Will et de suivre les indications d'Hannibal. Mais à présent qu'elle avait tué son père, à présent qu'ils avaient reconstruit leur vie et que le souvenir de ses derniers instants continuaient de planer sur chacune de leurs discussions, qu'en était-il de leur relation ? La considéreraient-ils toujours comme leur fille adoptive ? Will, ayant constaté de ses propres yeux qu'elle avait pu tuer son père continuerait-il toujours de vouloir la protéger ? C'étaient des interrogations qu'Abigail tentait de refouler, mais qui commençaient à s'imposer de plus en plus nettement dans son esprit, lui causant une certaine forme d'angoisse qui était... Inhabituelle. Et qu'elle identifiait, à son grand regret, comme une peur de l'abandon. Car si Will et Hannibal lui tournaient le dos à présent, alors elle serait véritablement, et définitivement seule.
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Ven 4 Mar 2022 - 22:19
Daddy issues
feat. Abigail
Harry ne s’était pas forcément attendu à ce qu’Abigail lui réponde. Même s’ils se montrent l’un et l’autre très honnête depuis les débuts de leur conversation, il aurait compris qu’elle estime en avoir dit assez. Lui-même sait pertinemment l’importance de conserver son jardin secret, quand bien même lui-même s’est montré très transparent avec elle, ce qui lui a, à l’évidence, fait du bien. Mais Abigail accepte de lui répondre en toute honnêteté, et Harry apprécie ce qu’il considère comme une marque de respect.
Ces personnes qu’elle a retrouvées sont ses deux autres pères, selon ses dires. Harry fronce les sourcils, incertain de la manière dont il lui faut interpréter ses propos. Quand il songe combien il a su être traumatisé par un seul père, il n’imagine pas ce que ce serait que d’en avoir trois. Ce qu’il apprend l’éclaire davantage mais le peine en même temps. C’est donc la deuxième fois qu’Abigail doit faire le deuil de son père. Il imagine ce qu’elle a dû ressentir au moment de perdre son père la première fois, après qu’il ait tué sa mère (donc son père a tué sa mère aussi, ils ont vraiment des points communs tout à fait charmants tous les deux). Ce mélange d’angoisse et de soulagement, de douleur et de bien-être. Et ce qu’elle a ressenti en retrouvant son père dans ce monde… Il a plus de compassion que jamais pour elle.
Et il se sent rassuré, quelque part, que ces deux hommes qui l’ont aidée, qui l’ont sauvée et qui ont pris soin d’elle, soient là. Il n’imagine pas la complexité de leurs relations, de même qu’il ne s’imagine pas le moins du monde que l’un des deux ait été responsable de la mort de son amie. Non, quand il l’entend parler de ces deux hommes, Harry a le sentiment qu’Abigail est différente… plus détendue, peut-être ? Il n’en sait trop rien.
« Ça me rassure. Ça veut dire que t’es pas toute seule. Ils vont pouvoir t’aider et prendre soin de toi, pas vrai ? »
Il pose la question tout de même, parce qu’il reste étranger à cette situation. Il veut surtout s’assurer que son amie ne sera pas livrée à lui-même. Certes, il veut être présent pour elle, et il le sera autant que nécessaire, mais il y a des rôles qu’il ne peut pas jouer pour elle. A vrai dire, il ne sait pas trop comment les choses vont se passer pour elle. Certes, elle est une adulte, après tout, mais ce n’est pas pour autant qu’être ainsi lâchée seule, dans le grand bain, ne sera pas quelque chose de difficile.
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Invité
Mer 16 Mar 2022 - 21:21
Daddy Issues
feat. Harry
S’il savait… Le pauvre Harry ne serait sans doute plus aussi rassuré de savoir que ces deux hommes avaient refait leur apparition dans sa vie. Abigail, à présent, parvenait à avoir une vision plus sereine de ce phénomène. C’était en partie grâce à eux qu’elle avait trouvé le courage nécessaire d’ôter la vie de son père, et ainsi de se débarrasser elle-même de sa présence trop dangereuse pour être viable sur le long-terme. Et, malgré les trahisons d’antan, elle parvenait de moins en moins à continuer d’alimenter sa rancoeur à l’égard de ces figures du passé. Par épuisement, peut-être. Ou à cause de ce sentiment de familiarité qu’elle ne pouvait s’empêcher de ressentir dès qu’elle se trouvait en présence de Will ou d’Hannibal. Elle n’était pas toujours certaine de pouvoir leur faire confiance, mais elle n’était pas non plus certaine de pouvoir se fier à sa propre personne, alors toutes ces observations la faisaient… Relativiser.
A la question d’Harry, elle hésita un instant avant de répondre sobrement :
- Je ne sais pas. Je pense... Je sais qu’au moins l’un des deux aimerait sans doute que j’emménage chez eux.
Cette information la fit sourire malgré elle. C’était un geste audacieux de la part de Will que de lui offrir la clé du domicile qu’il partageait avec Hannibal. Elle ne lui aurait pas soupçonné une telle volonté par le passé, ce qui ne faisait que prouver un peu plus à quel point il avait changé, lui aussi.
- Et si c’est le cas, j’ai pas l’impression que l’autre ait vraiment son mot à dire, plaisanta-t-elle après quelques secondes de pause.
Plus elle mentionnait cette idée, plus celle-ci lui semblait attirante. Troublée, et ne sachant si elle devait mettre cela sur le compte des circonstances ou s’il s’agissait d’une véritable envie, elle soupira.
- Et puis si finalement ce n’est pas le cas… Tant pis, assura-t-elle avec pourtant moins de conviction tout en haussant les épaules, feignant la nonchalance. Ça voudra dire qu’il est peut-être temps que j’apprenne à me débrouiller toute seule.
Et pourtant, elle n’en avait visiblement aucune envie. L’indépendance avait ses risques et ses dangers, et Abigail n’était pas pressée d’y être exposée, même si elle savait bien que chacun devait, un jour ou l’autre, passer par là.
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Ven 18 Mar 2022 - 20:59
Daddy issues
feat. Abigail
Harry réalisera peut-être un jour que parler de choses qu’il ne connaît qu’en surface ne vous permet pas de donner les meilleurs conseils. Harry, pourtant, est très bien placé pour savoir qu’il ne faut absolument pas se fier aux apparences… mais après toutes les confidences que lui a faites Abigail, il veut croire avoir toutes les données à sa disposition pour juger de ce qui peut être bien pour elle ou non. Ces deux figures paternelles, presque providentielles, qui lui offrent des repères qu’elle aurait autrement perdus… S’ils veulent l’accueillir chez eux, Harry est d’avis qu’elle devrait accepter : il n’est pas bon pour elle de rester seule pour le moment. Elle a besoin de se reconstruire, tout d’abord, accompagnée de personnes qui sauront être présentes pour elle et la soutenir… temporairement, elle devrait y songer.
Harry s’autorise à sourire quand Abigail suggère que si un des deux pères veut d’elle chez eux, elle ne sait pas ce qu’il en est pour l’autre, mais il n’aurait pas le choix dans tous les cas… Il avait le sentiment d’entrevoir les indices d’une réelle complicité entre son amie et ses pères de cœur. Et là encore, il se trompe de tant de manières… Mais oui, pour lui, c’est une preuve de plus qu’il faut vraiment qu’elle accepte cette proposition. Il a l’intuition, par ailleurs, qu’elle en a envie, même si elle se met des barrières… peut-être bien parce qu’elle pense qu’elle songe que ce serait peut-être l’occasion de gagner son indépendance.
Ce qui se comprend, pour commencer… Il est vrai qu’après tout, Abigail a l’âge de se débrouiller par ses propres moyens, mais même une personne qui aurait été habituée à vivre seule aurait besoin de retrouver des proches, une famille, un foyer dans de telles circonstances : c’est humain que de se comporter ainsi. Alors oui, Harry pense, pour sa part, que le choix est fait.
« Tu sauras très bien te débrouiller par tes propres moyens », dit-il d’un ton rassurant, mais parce que c’est vrai. Harry sait très bien qu’Abigail serait parfaitement en mesure de gagner en indépendance. « Mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose que tu restes seule pour le moment. Tu as des proches qui se soucient de toi et sont prêts à t’accueillir… Je ne vais pas te dire ce que tu dois faire, évidemment, mais si j’étais toi, j’accepterais leur invitation. Juste pour quelques mois, si tu veux, le temps de te remettre… Tu as assez subi comme ça, tu peux laisser les autres prendre soin de toi. »
C'est dit avec toute la bienveillance du monde. Lui-même aurait voulu qu'on le prenne sous son aile, à une époque. Mais il n'avait personne.
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Invité
Mar 5 Avr 2022 - 20:26
Daddy Issues
feat. Harry
Les paroles rassurantes de son ami l'apaisaient. Ce n'étaient pas tant les termes employés ou le contenu de ses phrases, mais le ton qu'il choisissait pour s'exprimer, et le fait qu'il soit présent, tout simplement. Harry ne pouvait pas savoir à quel point la situation était complexe avec le peu d'informations qu'elle lui avait donné, et pourtant il essayait de la réconforter et de la conseiller... Et ça, c'était une attitude qui lui réchauffait le coeur. Et qui lui faisait presque oublier à quel point elle avait agi monstrueusement en tuant son propre père sous l'influence de deux autres hommes qui avaient pourtant commis les mêmes crimes que Garrett Jacob Hobbs.
Si la remarque d'Harry quant au fait qu'elle saurait se débrouiller la réconforta, la suite, en revanche, l'interpella. Abigail le fixa pendant qu'il s'exprimait, et resta songeuse, décortiquant ses conseils tout en sachant qu'il était naturel pour lui que de suggérer qu'elle se tourne vers son "autre famille", étant donné qu'il n'était pas informé des raisons qui la rendaient si hésitante à rejoindre le domicile de Will et Hannibal.
- Une famille, ça peut être un soutien merveilleux... Mais ça peut aussi te couper les ailes, observa-t-elle tranquillement.
Et, s'il était question de son indépendance en cet instant, Abigail était certaine que ce ne serait plus une notion qui compterait tant si elle acceptait la proposition de Will. A croire qu'elle ne retenait pas la leçon, à songer à se placer sous l'influence de deux pères adoptifs alors qu'elle venait tout juste de se libérer de la présence oppressante du sien...
- Merci, Harry. Ton soutien aujourd'hui, et tes conseils... C'est quelque chose qui compte beaucoup pour moi.
Elle força un mince sourire.
- Je crois que ça me fait pas de mal d'être seule pour le moment. Mais... Pour plus tard, on verra. Et puis, avant de songer à emménager ailleurs, il faudrait déjà que j'arrive à vider cette maison et à savoir qu'en faire.
Invité
Jeu 7 Avr 2022 - 19:46
Daddy issues
feat. Abigail
Harry est certainement la personne la moins bien placée du monde pour prodiguer le moindre conseil quand il doit être question de famille, de ce que celle-ci doit représenter pour vous et de ce que l’on peut être capable de faire pour elle. Il croit dans l’idée que la famille la plus importante est celle que l’on se choisit. Sa mère est partie trop tôt et de manière trop brutale, son père a agi en monstre quasiment toute son existence, ne pas vouloir se composer une famille de cœur aurait sans doute été suicidaire, à ce stade, même si la sienne s’était alors limitée au frère qu’il avait trouvé en Peter. Un frère aux abonnés absents ici, à l’évidence. Même si, de Peter en Peter, Harry finit tout de même par se convaincre du fait qu’il doit bien être quelque part.
Ceci dit, non, il n’est pas de bon conseil pour autant, et peut-être qu’Abigail a raison. Ces circonstances sinistres l’obligent à s’émanciper d’une manière assez horrible, c’est un fait, mais peut-être que c’est aussi un signe, effectivement, et qu’il est bel et bien temps pour elle de voler de ses propres ailes. Après tout, à son âge, c’est assez naturel, tout compte fait. Harry s’épargnera de lui conseiller quoi que ce soit. Ce qui importe pour lui, c’est qu’elle ne soit pas seule dans cette épreuve, et elle ne l’est pas. Ne serait-ce que parce qu’il est là pour elle. Après tout ce qu’elle lui a confié, il y est d’autant plus décidé.
« Tu n’as pas à me remercier », fait-il quand Abigail lui assure que son soutien et ses conseils comptent pour elle. Il le pense, des remerciements ne sont pas nécessaires, il a voulu être présent parce qu’il tient à elle, c’est aussi simple que cela, et dans ces circonstances, s’il avait dû se retrouver à sa place, il aurait aussi voulu que l’on soit là pour l’épauler.
Elle a sans doute raison quand elle affirme que pour le moment, elle préfère rester seule, même si la solitude dans ce genre de moments peut sans doute être une chose terrible aussi. Harry ne se souvient que trop bien de ce qu’il avait ressenti après le décès de sa mère, quand son père avait été envoyé derrière les barreaux (par sa faute)… Du moment qu’Abigail a conscience de ce qui est le mieux pour elle, c’est aussi ce qui importe.
« T’as raison, on a intérêt à s’y remettre si on veut un peu avancer. Et t’inquiète, on va trouver quoi faire de tout ça. Je peux même t’organiser un vide-maison, s’il faut. En attendant, on va tout entreposer au même endroit, de préférence un endroit où tu mets jamais les pieds, et ça t’évitera d’y penser. »
Et oui, il est plus que temps qu’ils se remettent à l’ouvrage. A eux deux, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont encore du pain sur la planche.
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