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[terminé] I knew you before we met [Orpheus]

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Dim 12 Déc - 18:53



I knew you before we met



feat. Orpheus



Comme hypnotisée, figée au sol, Eurydice est une statue de glace. C’est à peine si elle parvient à respirer, le souffle suspendu à cette voix douce et familière, cette voix qui n’a jamais cessé de hanter ses songes. Seuls les tambourinements de son cœur, qui semble battre au rythme des chansons que l’artiste, sur scène, enchaîne, la rappellent à la réalité de l’instant, au fait qu’elle est bien vivante et qu’il est bien là. Elle l’a vu, elle sait qu’il est là, elle devrait partir, à présent, elle le sait bien. Pourtant, elle ne le fait pas. Elle n’y parvient pas. Son regard a agrippé le sien, et dès lors, elle s’est vue incapable de détourner les yeux. Un seul regard d’Orpheus a scellé son destin, celui-ci… celui-ci la comble à la fois de joie et de tristesse, tout en même temps, est-ce seulement possible ?

A cette distance de la scène, elle ne peut pas être complètement sûr que c’est bien elle qu’il regarde, et pourtant, elle en a la pure et violente certitude. La voix du chanteur se teinte d’une émotion nouvelle, et elle ne sait plus rien faire d’autre sinon se laisser bercer par cette voix qui berçait ses jours et ses nuits quand ils vivaient ensemble, avant Hadestown.

Alors qu’il s’adresse à son public – non, qu’il s’adresse à elle –, elle sait que les prochaines strophes qui s’échapperont de ses lèvres lui seront dédiés. Ces mots lui transpercent l’âme sont les siens, les leurs, ils résonnent dans son esprit comme une promesse, autant la promesse qu’il n’a jamais pu tenir qu’une autre qu’il lui ferait en cet instant. Un voile épais de larmes recouvre ses yeux alors qu’elle accueille la poésie de ces mots avec un mélange de douceur et d’amertume.

Elle ne bouge toujours pas tandis que la foule des spectateurs se déplace petit à petit vers la sortie. Certains la bouscule, elle qui demeure sur le chemin sans bouger, et c’est seulement quand Orpheus se retrouve finalement en face d’elle qu’elle semble retrouver ses capacités de mouvements, quoi que limitée, bouleversée.  C’est encore le moment, Eurydice. Tu peux courir, t’éloigner. Tourne-lui le dos comme tu l’as fais autrefois, quand le doute a piétiné vos projets, votre amour et vos rêves. Fuis, Eurydice, fuis. Elle ne fuit pas. Souffle toujours retenu, elle a envie de le prendre dans ses bras autant que de le repousser. Il lui a si terriblement manqué. Plus qu’il ne le faudrait, plus qu’il ne le voudrait. Elle ne veut pas oublier, elle ne peut pas oublier. Ces années passées sur Hadestown l’ont doucement consumée. Avant son arrivée ici, il ne lui restait presque plus rien d’elle déjà.

« Tu as fini d’écrire ta chanson, finalement ? »
demande-t-elle finalement, d’une voix si basse qu’elle passerait presque pour un murmure.


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Dernière édition par Eurydice Mélôidía le Mar 14 Déc - 17:48, édité 1 fois
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Lun 13 Déc - 21:16


I knew you before we met.

feat. Eurydice
L'hiver est une saison inspirante. Hélas, l'inspiration chez Orpheus est  constamment teintée d'une mélancolie douloureuse qui fait le succès de ses chansons. Orpheus joue et chante le plus souvent dans un groupe de musique. La guitare a remplacé la lyre. Sa voix, autrefois porteuse d'innocence et d'optimisme, a pris des accents de désespoir malgré la nature engagée de ses chansons.

En cet hiver, il songe à Eurydice. Il songe toujours à Eurydice, mais l'hiver et l'été sont les deux saisons qui la lui rappellent le plus. Jadis, il la découvrait pour la première fois, seule contre les éléments. Eurydice luttait contre le froid, la misère et la faim. Elle luttait toujours après qu'elle ait accepté de vivre avec lui, pendant qu'Orpheus, sourd à ses complaintes, composait obsessionnellement la chanson qui, il l'avait espéré, rendrait au monde son harmonie.
Il fut un moment où elle ne lutta plus, mais cette absence de faim n'était pas de meilleur augure. Eurydice avait progressivement perdu son identité et ses sensations physiques, à Hadestown. Et Orpheus aurait pu l'en délivrer, s'il n'avait pas... S'il n'avait pas commis la faute la plus impardonnable qui soit. Il avait douté.

Ces souvenirs animent chacun de ses gestes. Chacun de ses chants. Il la revoit, il revoit son regard au moment où il s'est retourné. Au moment où il l'avait de nouveau condamnée. Eurydice, Eurydice, Eurydice... Il ne prononce pas son nom, jamais. Mais c'est tout comme. Orpheus pense l'entendre dans chaque refrain, cette mélopée qui l'inspire et le tourmente sans cesse.

Ce soir-là, comme tant d'autres, il se prépare à chanter de nouveau, dans l'espoir de trouver l'intonation qui suffira à la ramener près de lui, parmi les vivants, dans ce monde et cette époque qui ne leur appartiennent pas mais qui saurait devenir leur seconde chance si seulement...

Il ne peut plus y penser.

Comme chaque soir, il feint les sourires. Les larmes qui font briller ses yeux, elles, ne sont pas feintes. Mais elles s'accordent au personnage du chanteur énigmatique. Alors il les laisse couler, parfois.

Une chanson passe. Il la chante yeux clos, imaginant par ses paroles une autre réalité où il serait réuni avec la seule femme qu'il aime. Cette chanson lui semble être infiniment trop courte.

Il rouvre les yeux, et se croit toujours dans un songe éveillé. Elle est là, au beau milieu de cette foule d'inconnus. Il sourit, alors. Le premier sourire qui ne soit pas machinal depuis qu'il l'a perdue. Puis, quelques secondes passent. Ce qui n'aurait dû être qu'un rêve, qu'un infime moment d'espoir ne s'estompe pas. Bien au contraire. Son regard accroche le sien. Elle ne disparaît pas.

Alors il comprend. Le destin les a de nouveau réunis. Il veut pleurer, il veut quitter la scène et plonger dans le public pour l'embrasser et la serrer dans ses bras. Mais il a un concert à terminer. Et des excuses à présenter.

Il continue donc de jouer ses chansons. Elles se succèdent, le public semble apprécier, mais il n'a d'yeux que pour elle. Sa plus grande crainte, en cet instant, est de détourner les yeux ne serait qu'une fraction de seconde puis s'apercevoir qu'elle n'est plus présente.

Finalement, la dernière chanson arrive. Il rapproche son micro, fait un signe aux autres musiciens. Puis, en ne s'adressant toujours qu'à Eurydice, la seule qui compte vraiment, il prononce ces mots :

- J'aimerais chanter un couplet d'une chanson que je n'osais, jusqu'à ce soir, ni chantonner ni nommer. Mais je crois que c'est le moment d'y remédier.

Il prend une inspiration. Les musiciens derrière lui se tiennent dans l'expectative, surpris par cette initiative mais curieux. Orpheus saisit sa guitare et se met à jouer. Il laisse l'instrument s'exprimer quelques instants. Enfin, il chante, d'une voix presque timide, une voix qui le fait paraître plus jeune qu'il ne l'est réellement :

I'm gonna hold you forever
The wind will never change on us
Long as we stay with each other...
Then it will always be like this


Il se tait. Les lumières s'éteignent. Les applaudissements fusent mais Orpheus profite de la pénombre et quitte la scène, en criant le nom de celle qu'il pensait ne jamais revoir. Affolé à l'idée qu'elle disparaisse, il attend à la sortie et la cherche avec frénésie.
 

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Mar 14 Déc - 17:48



I knew you before we met



feat. Orpheus



Comme hypnotisée, figée au sol, Eurydice est une statue de glace. C’est à peine si elle parvient à respirer, le souffle suspendu à cette voix douce et familière, cette voix qui n’a jamais cessé de hanter ses songes. Seuls les tambourinements de son cœur, qui semble battre au rythme des chansons que l’artiste, sur scène, enchaîne, la rappellent à la réalité de l’instant, au fait qu’elle est bien vivante et qu’il est bien là. Elle l’a vu, elle sait qu’il est là, elle devrait partir, à présent, elle le sait bien. Pourtant, elle ne le fait pas. Elle n’y parvient pas. Son regard a agrippé le sien, et dès lors, elle s’est vue incapable de détourner les yeux. Un seul regard d’Orpheus a scellé son destin, celui-ci… celui-ci la comble à la fois de joie et de tristesse, tout en même temps, est-ce seulement possible ?

A cette distance de la scène, elle ne peut pas être complètement sûr que c’est bien elle qu’il regarde, et pourtant, elle en a la pure et violente certitude. La voix du chanteur se teinte d’une émotion nouvelle, et elle ne sait plus rien faire d’autre sinon se laisser bercer par cette voix qui berçait ses jours et ses nuits quand ils vivaient ensemble, avant Hadestown.

Alors qu’il s’adresse à son public – non, qu’il s’adresse à elle –, elle sait que les prochaines strophes qui s’échapperont de ses lèvres lui seront dédiés. Ces mots lui transpercent l’âme sont les siens, les leurs, ils résonnent dans son esprit comme une promesse, autant la promesse qu’il n’a jamais pu tenir qu’une autre qu’il lui ferait en cet instant. Un voile épais de larmes recouvre ses yeux alors qu’elle accueille la poésie de ces mots avec un mélange de douceur et d’amertume.

Elle ne bouge toujours pas tandis que la foule des spectateurs se déplace petit à petit vers la sortie. Certains la bouscule, elle qui demeure sur le chemin sans bouger, et c’est seulement quand Orpheus se retrouve finalement en face d’elle qu’elle semble retrouver ses capacités de mouvements, quoi que limitée, bouleversée.  C’est encore le moment, Eurydice. Tu peux courir, t’éloigner. Tourne-lui le dos comme tu l’as fais autrefois, quand le doute a piétiné vos projets, votre amour et vos rêves. Fuis, Eurydice, fuis. Elle ne fuit pas. Souffle toujours retenu, elle a envie de le prendre dans ses bras autant que de le repousser. Il lui a si terriblement manqué. Plus qu’il ne le faudrait, plus qu’il ne le voudrait. Elle ne veut pas oublier, elle ne peut pas oublier. Ces années passées sur Hadestown l’ont doucement consumée. Avant son arrivée ici, il ne lui restait presque plus rien d’elle déjà.

« Tu as fini d’écrire ta chanson, finalement ? »
demande-t-elle finalement, d’une voix si basse qu’elle passerait presque pour un murmure.


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Jeu 16 Déc - 13:59


I knew you before we met.

feat. Eurydice
Il attend que tous les membres du public, sauf elle, soient partis avant de la rejoindre. La salle est emplie de ce silence assourdissant qui suit les concerts. La clameur des applaudissement s'est tue, les instruments n'animent plus les coeurs. Mais le silence qui suit est toujours chargé d'une ampleur émotionnelle qui le rend presque pesant.

Enfin, il se place devant elle. Il savoure ce moment. Elle est là, face à lui, et elle ne disparaît pas. Elle ne lui tourne pas le dos. Il la revoit pour la première fois depuis ce qui lui semble être une éternité. Et il sait que c'est bien elle. Son coeur ne battrait pas autant la chamade pour une autre. Son âme ne se réjouirait pas tant pour une illusion de son esprit.

Sa question le déstabilise. Il a amorcé un mouvement pour la prendre dans ses bras, mais il s'abstient finalement. Ses bras retombent pour rester le long de son corps. Il la regarde avec le même air solennel et désespéré qu'il avait eu après s'être retourné.

- Non...

Sa voix est telle une complainte. Il se racle la gorge et reprend, d'une voix plus grave et plus audible :

- Je ne peux plus... Je ne peux plus la chanter.

Il s'avance alors, incapable de contenir cette envie impérieuse qu'il a de la toucher et de vérifier, par le contact physique, qu'elle est bien présente. Il prend sa main avec tendresse.

- Je ne trouve plus les mots, ni les notes, ni le rythme.

Et pourtant, le simple fait de la revoir, en cet instant, fait renaître son inspiration. Déjà, son esprit est empli de dizaines de mélodies qu'il ne demande qu'à chanter jusqu'à s'époumoner. Mais l'heure n'est pas aux chants. L'heure est à la parole, celle qui leur permettra de rattraper ce temps perdu et de réparer ce qui a été brisé.

- Eurydice...

Finalement, il ne parvient plus à se contenir. N'écoutant que son impulsivité et l'intensité de ses sentiments, il s'avance jusqu'à franchir la distance qui les sépare et la prend dans ses bras, la soulevant du sol le temps de quelques secondes avant de la reposer avec délicatesse.

- Je pensais t'avoir perdue... T'avoir perdue pour toujours,  murmure-t-il à quelques centimètres de ses lèvres sans pour autant oser y déposer un baiser.

 

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Jeu 16 Déc - 20:06



I knew you before we met



feat. Orpheus



La réponse d’Orpheus n’est pas une surprise pour Eurydice, elle n’est même pas certaine qu’elle aurait voulu entendre de sa part que sa chanson avait finalement été achevée, achevée sans elle. En se retournant, il l’avait condamnée, mais pas seulement elle. Le fis d’une muse s’était séparé de la sienne, involontairement certes, mais brutalement néanmoins. Même si elle lui reprochait souvent d’être si affairé à la composition de sa chanson qu’il ne prêtait plus attention à elle, elle savait dans la même temps que sa présence avait été une source d’encouragement, d’inspiration. Mais dès lors qu’il l’avait contrainte à retourner à Hadestown, la flamme de l’inspiration avait dû, naturellement, s’éteindre, ou du moins une part d’elle, peut-être égoïste, ne peut-elle que l’espérer.

Il l’admet, il ne trouve plus les mots, les notes, le rythme… Elle le comprend. Au moment où leurs chemins se sont séparés pour de bon, c’est le monde qui a perdu de son harmonie, ce n’était pas une chose qui pouvait se réparer encore, il était trop tard. Pourtant, là, tout de suite, elle aurait envie d’entendre cette esquisse de mélodie, comme une promesse que leurs vies brisées pouvaient elles aussi se réparer. Doit-elle l’avouer ? Elle se sent faible en sa présence. Elle veut être froideur et colère, et c’est à peine si elle y parvient, pourtant. Elle doit forcer sa nature pour ne pas plonger dans ses bras, se noyer dans une étreinte salvatrice qui lui offrirait d’oublier une minute, une seconde même, que même s’ils se retrouvent à présent, il est sans doute trop tard pour eux. Il était peut-être déjà trop tard dès l’instant de leur rencontre.

Quand il l’entend prononcer son nom, c’est comme une mélodie, déjà. Oh, beaucoup d’autres le formulent au quotidien, innocemment, sur tous les tons, mais jamais avec cette tendresse folle, cette dévotion infinie. Encore maintenant, cette façon qu’il a de lui parler, de la regarder, la séduit comme avait été séduite la jeune fille désoeuvré qu’un inconnu avait demandée en mariage dans l’instant même de leur rencontre. Il prononce son nom, et tout simple plus limpide, plus beau… et par la même plus dangereux. Avoir conscience de l’aimer autant au moment de l’avoir devant les yeux lui rappelle en même temps l’intense déception qu’elle a ressentie par sa faute. Certaines plaies se referment à peine, la présence d’Orpheus et les souvenirs qu’il invoque ne peut que naturellement les rouvrir.

Elle ne veut pas sourire quand il la prend dans ses bras, la soulève du sol un instant, pourtant un sourire orne presque instinctivement ses lèvres alors que ses paupières closes savourent contre elle la chaleur d’un être qu’elle penser ne plus jamais retrouver. Quand elle les rouvre, son regard s’ancre au sien, et elle pourrait oublier toutes résolutions si ses paroles ne venaient pas la rendre au réel.

« Mais tu m’as perdue, Orpheus. Je ne suis pas certaine que tu puisses me retrouver un jour. »
Elle baisse les yeux. « Je me déteste de ne pas t’en vouloir assez. »

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Ven 17 Déc - 19:52


I knew you before we met.

feat. Eurydice
La réponse que lui donne Eurydice lui brise le cœur. Yeux aqueux, il la dévisage avec une attention qui frôle l'obsession. Comme si, pour la première fois de son existence, il décidait de ne pas se fier à ses oreilles. Incapable de se résigner à accepter la décision de celle qu'il vient à peine de retrouver et qui déjà, lui échappe de nouveau, il secoue la tête.

- Non... Non, Eurydice.

Il la couve d'un regard empli de désespoir amoureux. Dans son regard, ce sont des promesses silencieuse de la chérir qu'il lui adresse. Ce sont des suppliques pour qu'elle lui pardonne.

- Je ne peux pas... Je ne peux pas y croire. J'ai douté... J'ai douté et j'en suis le plus coupable et triste des hommes, Eurydice, mais...

Il s'avance avec énergie et saisit ses deux mains. Il les serre dans les siennes, les guide pour les laisser reposer contre son torse, juste au-dessus de son cœur qui bat la chamade. Il se tait, alors. Il laisse les battements chaotiques de son coeur s'exprimer pour lui. Il est vivant. Elle est vivante. Ils sont ensemble, enfin.

Lorsqu'il estime qu'il a suffisamment gardé le silence, il lui adresse de nouveau ce regard tendre et désespéré qu'il ne saurait porter que sur elle. Puis, sa voix réduite à un murmure, il souffle :

- Tu ne comprends pas ? C'est notre seconde chance, ici. Nous sommes enfin réunis. Nous pouvons enfin vivre, véritablement vivre.

Il lâche ses mains. Puis dans le même élan, il met un genou à terre et relève vers elle des yeux teintés d'une dévotion sincère. Il écarte les bras, se présente à elle dans toute sa vulnérabilité, toute son humanité.

- Tout ce que je n'ai pas su te promettre autrefois, je peux te l'offrir à présent. Eurydice, s'il te plaît...

La tentation de lui saisir de nouveau les mains est forte, mais il se contient. Au lieu de cela, il continue de la supplier du regard, en continuant de l'observer avec cette tendresse qu'elle lui a constamment inspiré.

- Laisse-moi une chance, murmure-t-il enfin.

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Sam 18 Déc - 9:50



I knew you before we met



feat. Orpheus



Il est difficile, pour ne pas dire impossible, pour Eurydice de demeurer insensible à la détresse qu’elle lit dans le regard d’Orpheus, et qu’elle sait infiniment sincère. Orpheus est quelqu’un d’entier, chacune des émotions qu’il exprime, il l’exprime sans détours et sans restriction, c’est déroutant quand on ne le connaît pas, et attirant malgré tout, ensuite, on ne sait plus se passer d’une telle honnêteté de cœur. Elle sait qu’elle lui brise le cœur, et cette pensée brise le sien. Mais si elle devait le garder contre elle, si elle devait tourner la page et prétendre tout lui pardonner, elle redoute que la rancœur ne vienne empoisonner une relation qui l’avait été autrefois par sa frustration et sa détresse.

Il a douté, c’est le problème. Il a douté. Pas d’elle, non, d’Hadès plus certainement, mais cela revient au même. Ils n’avaient qu’une condition, une seule, à remplir, et Eurydice avait été convaincue que ce serait loin d’être une difficulté pour eux, qu’ils y parviendraient sans difficulté et sans hésitations. Mais ça ne s’est pas passé comme ça. Si près du but, il avait laissé le doute empoisonner sa pensée, et maintenant, ils en sont là. Peut-être est-il le plus coupable et le plus triste des hommes. Elle, elle est à coup sûr la plus malheureuse et la plus désemparée des femmes.

Eurydice baisse les yeux sur leurs mains jointes, qu’Orpheus glisse sur son torse. Elle peut sentir son cœur battre la chamade, au même rythme effréné et chaotique que le sien. Elle ferme les yeux, et ces derniers se remplissent de larmes sans qu’elle parvienne à les contrôlée. Est-ce qu’elle peut espérer que cet endroit soit leur deuxième chance ? Peut-elle vraiment croire qu’elle n’a plus rien à redouter ? Que tout va bien se passer dorénavant ? Elle n’en est pas si sûr. Quand ils effleurent le bonheur du bout des doigts, il leur échappe. Tout le temps, constamment. Pourquoi cette fois-ci serait différente ? Elle n’a aucune raison de l’être.

« Tu ne sais pas comment c’était, après ton départ, après que je sois retourné là-bas, tu ne peux pas comprendre »
, dit-elle d’une voix tremblante, le visage défiguré d’un indicible tristesse, regard baissé sur Orpheus qui, vulnérable, à genou devant elle, dépose le monde à ses pieds qu’autrefois. « A quoi ressemblerait-elle, cette chance ? » demande-t-elle en lui cédant du terrain presque malgré elle.

Eurydice n’y peut rien, elle est incapable de demeurer insensible à cet homme, elle est incapable de voir sa détresse faire si justement écho à la sienne sans avoir dans l’instant envie de tout lui pardonner. Elle sait que ce serait la dernière chose à faire, mais c’est presque irrésistible, en réalité. Elle ne le déteste pas en dépit de tout ce qui s’est passé, c’est même tout le contraire, elle l’aime toujours, elle n’a jamais cessé de l’aimer. Et ce sentiment, impérissable, l’angoisse.


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Sam 18 Déc - 23:06


I knew you before we met.

feat. Eurydice
Ce qu'Eurydice avait dû endurer après qu'il se soit retourné, Orpheus l'avait imaginé des milliers de fois. Lorsqu'il s'était extirpé des ténèbres d'Hadestown, il avait chanté l'histoire d'Eurydice, son histoire à lui, celle de leur amour tragique à qui voulait bien l'entendre. Cela avait été une façon d'honorer la mémoire d'Eurydice. Cela avait été une façon d'apaiser sa douleur.

C'était Eurydice qui avait passé un marché avec Hadès, qui s'était laissée duper et s'était laissée entraîner au coeur des souterrains d'Hadestown. Mais c'était Orpheus qui avait échoué. Il n'avait pas su l'écouter lorsqu'elle avait appelé son nom avant de partir. Il n'avait pas su garder espoir lors du voyage du retour.

- Alors raconte-moi. C'est la seule histoire que je ne saurais pas raconter. Dis-moi tout ce que je dois savoir, Eurydice. Tout ce que je dois comprendre.

Dans cette ville, ce n'est plus la mission d'Orpheus que de redonner au monde son harmonie. La ville n'est pas un lieu de vie idéal, selon lui. Mais le chanteur sait qu'en cet endroit, les saisons se suivent inlassablement tout en respectant l'ordre naturel des choses. Il sait que les travailleurs ne perdent pas progressivement leur identité. Bien au contraire, certains éprouvent même du plaisir à travailler. Lui-même se fait payer pour ses chansons. Tout est différent. Tout est plus propice à la célébration de leur amour.

- Laisse-moi te montrer où j'habite. Ce monde... Ce monde est différent du nôtre. Ici, nous ne connaîtrons plus jamais ni la faim, ni le froid, ni la sécheresse.

Il se relève. Il veut la prendre dans ses bras, mais la tristesse qui traverse le visage d'Eurydice l'en empêche. Il la contemple, il la dévisage avec ce même mélange de détresse et de tendresse que précédemment.

- Ici, seul notre amour importe. Je t'aime, Eurydice. Je t'aime et il ne s'est pas passé une seconde sans que je ne pense à toi, sans que je ne tente de trouver les notes qui te ramèneraient jusqu'à moi. C'est tout ce que je veux, tout ce que je désire, Eurydice... Toi et moi réunis à jamais.

Sa main droite glisse sur sa joue, la caresse doucement.

- Dis-moi ce que je peux faire pour que tu me pardonnes.


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Dim 19 Déc - 10:32



I knew you before we met



feat. Orpheus



Raconter… Elle le doit sans doute à Orpheus, et il est bien possible, par la même, que cela lui fasse du bien. Mais quand Orpheus est, pour sa part, un conteur né, Eurydice, pour sa part, ne peut pas en dire autant, et il lui serait difficile de décrire quelque chose qui se résume davantage à des émotions, ou plutôt à l’absence de ces mêmes émotions… Tant qu’on n’a pas été enrôlé à Hadestown, on ne peut sans doute pas se faire une idée réelle, véritable, de ce que cela signifie que de se retrouver au service d’Hadès. Alors si elle ne veut pas laisser Orpheus dans l’ignorance, si elle veut qu’il comprenne où elle se situe, elle a tout de même du mal à l’exprimer. Elle voudrait, comme son époux, être capable de le chanter, de le chanter aussi bien que lui.

« Je n’étais plus moi, tu comprends ? J’étais… j’étais comme une enveloppe faite de vide, ce n’était ni malheureux, ni douloureux, ni heureux non plus, ce n’était rien… Tout s’évaporait hors de moi, ma joie, ma déception, mes souvenirs de toi… jusqu’à ton nom, jusqu’à mon nom. »

A l’évocation de son sort, Eurydice ne peut s’empêcher de sentir les larmes lui monter aux yeux : c’est plus fort qu’elle, elle est tout bonnement incapable de le supporter. Tout ça est loin derrière elle, à présent, mais semble si proche en même temps. Elle ne s’est jamais totalement remise, elle n’est pas sûre qu’elle sera un jour capable de se remettre complètement. C’en est au point où elle sait à peine faire la distinction entre ce qui a été et ce qui a tenu du songe. Ou du non-songe.

« Ici, les émotions et les souvenirs me sont revenus d’un coup. C’était beaucoup, c’était violent. Et j’étais seule. Tu n’étais pas là pour porter la part de douleur que tu m’as causé. »

Cette accusation-là est sans doute injuste. Orpheus n’était pas là pour elle, mais elle non plus, pendant ces trois ans, n’a pas été pour lui. Ils ont subi l’absence de l’autre tout ce temps, et bien sûr, ça ne pouvait qu’être compliqué et plus douloureux encore à vivre.

« Tu ne peux pas me promettre que la vie sera plus belle ici, tu ne peux pas me promettre que notre amour suffira à tout, tu ne peux pas me promettre qu’on ne redoutera plus rien, que le printemps reviendra toujours, que rien ne nous atteindra jamais. »
Elle baisse le regard. « Je ne sais pas ce que tu peux faire, Orpheus, je n’en sais rien… »

Elle n’interrompt pas la caresse de ses doigts contre sa joue. Le fait est qu’elle lui fait du bien, beaucoup de bien, même. Et qu’au fond, Orpheus n’a presque rien à faire pour qu’elle retombe dans ses bras tant elle en meurt d’envie, tant elle brûle de le retrouver.

« Montre-moi où tu vis. »



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Lun 20 Déc - 18:59


I knew you before we met.

feat. Eurydice
Orpheus l'écoute, et à chaque mot prononcé par Eurydice, son visage se métamorphose pour revêtir un masque de tristesse absolue. Il imagine ce qu'Eurydice a enduré, seule. Il imagine le désespoir de s'apercevoir que chaque émotion qu'elle possédait s'estompait jour après jour. Il imagine la perte d'identité et la perte de souvenirs. Il imagine le vide, et le simple fait de l'imaginer le saisit d'effroi.

Il veut prononcer son nom. Ce nom qui sonne comme une mélodie. Mais les sons ne sortent pas. Il la fixe, les yeux voilés d'une tristesse qu'il éprouve par empathie avec celle qui possède et possédera toujours son cœur.

L'accusation qu'il lui adresse éveille chez lui une culpabilité telle qu'il en a une sensation de nausée. Il ferme les yeux, et s'aperçoit que la pièce semble tourner. Pour l'une des rares fois de son existence, il ne sait pas exprimer ce qu'il ressent. Cette douleur mêlée de culpabilité et de détresse à l'idée d'avoir à ce point causé de souffrance à l'être qu'il chérissait le plus est insoutenable.

Il rouvre les paupières au moment pour elle de lui assurer qu'il ne peut pas lui promettre toutes ces choses. A ces mots, les sourcils d'Orpheus se froncent. Son expression prend des allures bornées.

- Si, je peux te le promettre. Je peux te le promettre parce qu'ici, les choses sont différentes. Et je te le prouverai, Eurydice. Je te prouverai que je suis digne de ton amour et... Et que tu n'auras plus à seulement te satisfaire de mes mots et de mes bras. J'ai juré de te chérir, Eurydice. Je le ferai. Je t'offrirai tout ce que je peux t'offrir si cela peut apaiser ton cœur.

Il la prend dans ses bras avec une délicatesse telle qu'il ne fait aucun doute qu'elle est, pour lui, la plus précieuse des femmes. Il aurait aimé pouvoir conserver ce moment dans l'éternité. Composer, au sujet de cette étreinte, des centaines de chants afin que l'humanité entière connaisse la force de leur amour. Afin que toute l'humanité sache que, si le destin les avait séparés par le passé, Orpheus ne laisserait plus le destin contrôler leurs décisions et leur vie.

Le chanteur accepte de se séparer d'elle après plusieurs minutes. Il prend sa main et, sans un mot de plus, puisqu'il est temps pour lui de se taire afin de laisser l'opportunité à Eurydice de s'exprimer, l'entraîne à l'extérieur.

Le trajet jusqu'à son appartement lui semble à la fois court et par mille fois trop long. Il lui tient la main, il mène la voie, et ce n'est pas sans lui rappeler le chemin qu'ils avaient commencé autrefois, avant qu'il ne faute en se laissant submerger par le doute. Cette fois-ci, il ne la regarde pas. Il ne se retourne pas. Il continue d'avancer et la mène finalement jusqu'à l'intérieur de son appartement.

Il referme doucement la porte derrière eux. Avec cette même douceur qu'il place en chaque geste qu'il a envers elle, il la conduit jusqu'à son salon. Son appartement est modeste, mais Orpheus se félicite tout de même de pouvoir se permettre de payer le loyer pour plusieurs pièces. Salon, cuisine et chambre sont séparés. La décoration est principalement composée d'éléments de musique et de partitions disséminées sur chaque surface possible. Le mobilier privilégie le confort au luxe.

- Ce peut être chez toi, si tu le désires, ose-t-il finalement souffler après lui avoir laissé le temps d'observer les lieux.


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Mar 21 Déc - 18:25



I knew you before we met



feat. Orpheus



La douleur dans les yeux et sur le visage d’Orpheus est telle qu’Eurydice voudrait pouvoir l’effacer d’un seul geste, d’un seul mot. Le pire, c’est qu’elle se sait en avoir le pouvoir. Elle sait très précisément ce qu’elle pourrait dire ou faire pour le voir sourire, pour le soulager de la peine qu’elle lui cause. Mais si elle n’aime pas le voir malheureux, une part d’elle, honteuse et à l’évidence rancunière, a envie tout de même qu’il le soit. Afin qu’il comprenne ce qu’elle a vécu, afin qu’il l’éprouve en même temps qu’elle, quand bien même elle ne peut que deviner que sa vie à lui également, n’a plus jamais été la même, de complaintes en regrets, il n’a sans doute pas besoin d’elle pour aiguiser des remords qui ont su l’accompagner jusque dans cette nouvelle vie. Il ferme les yeux un instant, et elle comprend qu’elle a peut-être brisé quelque chose qu’elle n’a pas forcément le pouvoir de réparer. Doit-elle s’en excuser ? Elle n’a jamais fait que dire ce qui était. Elle ne pourrait retourner auprès de lui sans lui expliquer Hadestown et les tourments qui habitent cet endroit.

Elle le pense sincèrement quand elle lui dit qu’il ne peut rien lui promettre de ce qu’il lui affirme. Elle voudrait y croire, elle voudrait boire ses paroles, mais elle a par le passé été déçue, elle refuse de l’être encore. Elle ne peut sans doute pas se préserver de la déception, mais elle ne veut pas souffrir encore, pas souffre pour Orpheus ou par sa faute.

Oui, les choses ici sont différentes, en trois années, elle a eu tout le loisir de le constater. Mais eux, le sont-ils ? Et s’ils le sont, est-ce que cela pourrait être au point que leurs chemins ne soient plus susceptibles de se retrouver. Elle sait qu’il le pense, qu’il est prêt à tout lui offrir si cela peut aider son bonheur, elle sait que son amour pour elle est inconditionnel, et dans le fond, elle constate que son amour pour lui l’est tout autant. Sinon, comment expliquer qu’elle veuille lui pardonner l’impardonnable, qu’elle accepte de justifier, l’injustifiable.

Une fois encore, il la prend dans ses bras, d’un geste d’une délicatesse folle. Et tandis qu’elle se laisse un instant bercer par cette étreinte, les yeux fermés, le temps s’arrête, elle ne ressent que l’émotion vive d’être auprès de celui aux côtés de qui elle aurait toujours dû être, et c’est ce qui lui fait peur. Lui revenir pour à nouveau le perdre. Le suivre à nouveau pour que peut-être il la perde. Cette pensée lui est au-delà d’insoutenable. Muette, elle se contente non pas de le suivre mais de l’accompagner, sans réellement savoir à quoi il lui faut s’attendre. Elle ne rompt pas ce silence un seul instant tandis que leurs pas se font écho jusqu’à rejoindre ce qui est son appartement. Rien de grandiloquent certes, mais quelque chose de doux, de rassurant, de confortable.

« Je suis bien où j’habite. Je n’ai pas l’intention de partir »
, répond-elle simplement, ce qui est sa manière de lui dire qu’elle a besoin de temps quand il suggère que cet endroit pourrait être chez elle, si elle le désirait. L’envie de vivre avec lui, pour ne plus jamais être séparée de lui, est terriblement séduisante, mais elle n’y cède pas. Elle ne peut y céder tout de suite. « Tu es heureux, ici ? » demande-t-elle en zyeutant chaque élément du décor qui l’aiderait à se faire une meilleure idée de la manière dont il vit.


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Mer 29 Déc - 14:33


I knew you before we met.

feat. Eurydice
La réponse implacable d'Eurydice lui fait manquer un battement de coeur. L'espoir qui avait pris possession de son être s'efface lentement, cesse de lui faire imaginer ces scènes idylliques qui impliquent toutes la présence d'Eurydice à ses côtés. Son appartement lui semble être bien froid, à présent qu'elle a refusé son offre. Comme si l'intégralité de son environnement avait perdu ses couleurs pour ne plus être constitué que de nuances de gris. Froides, si froides.

Il n'insiste pas. Pas encore. Il se contente de la fixer de son regard aqueux, accepte la souffrance que cette réponse lui inflige tout en faisant son possible pour se concentrer sur l'amour inconditionnel qu'il ressent pour elle. Si Eurydice préfère la distance, il devra se montrer digne d'elle et l'accepter. Aussi pénible cette résolution soit-elle.

La question qu'elle lui pose finalement le surprend. Ses yeux s'écarquillent l'espace d'un instant. Puis il secoue la tête, doucement, sans jamais détacher son regard du sien.

- Je ne peux pas être heureux sans toi, Eurydice, affirme-t-il avec simplicité.

Nul besoin de lyrisme et de déclarations enflammées pour répondre à cette question. Sa voix prend des accents de douleur. Une douleur telle que s'épancher davantage sur ce sujet briserait sa voix. Le comble, pour un chanteur. Il ajoute néanmoins dans un souffle :

- Ici ou ailleurs, il n'y a qu'avec toi que je puisse accéder au bonheur.

Après quelques secondes où il se tient à distance, droit et immobile, il s'avance et se place devant elle. Il saisit sa main à nouveau, trace du bout des doigts les lignes de sa main. Puis il enlace leurs doigts et baisse les yeux pour que son regard rendu terne de tristesse croise le sien.

- Reste avec moi, cette nuit.

Reste avec moi, toujours.

- Il est déjà tard, plaide-t-il. Prends mon lit, je dormirai sur le canapé.

Il se penche sur elle et embrasse son front, yeux clos, comme s'il craignait qu'elle ne soit qu'une illusion. Comme s'il voulait la retenir à tout prix.

- Reste, s'il te plaît, murmure-t-il contre sa peau.


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Lun 3 Jan - 17:01



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feat. Orpheus



La réponse d’Orpheus, dans tout son naturel, dans toute sa sincérité, dans tout ce qu’Eurydice sait qu’elle contient de pure honnêteté, la fait doucement frémir et fait battre son cœur un peu plus tôt. Elle ne devrait pas caresser le souhait égoïste qu’il soit malheureux sans elle, pourtant, chaque fois qu’elle se l’est imaginé, alors qu’elle était prisonnière d’Hadestown, et tant que sa condition l’autorisait encore à se souvenir de lui, elle l’imaginait malheureux, désespéré de la retrouver, rongé par la culpabilité. Elle en était en partie malheureuse elle-même, mais pas complètement. Elle le veut heureux, mais elle ne le veut heureux qu’avec elle, tout en n’étant pas tout à fait certaine de vouloir encore être à lui. N’est-ce pas là le comble même de l’égoïsme ? Si, très probablement. Égoïste, elle ne sait complètement s’interdire de l’être, en l’occurrence. Au nom de quoi serait-il autorisé à se sentir heureux sans elle, après tout, quand elle-même était si malheureuse sans lui ?

Car oui, il ne lui semble avoir goûté au bonheur qu’au moment de le rencontrer, de se laisser séduire, et si le bonheur s’estompait au bénéfice d’autres émotions, plus primaires et incontrôlables, elle n’oubliait pas qu’il était le seul à avoir su donner un sens à une existence qui en revêtait si peu avant qu’il ne fasse finalement partie de sa vie. Ici ou ailleurs, elle aussi sait qu’il est la clé de son bonheur. Alors pourquoi ? Pourquoi tant de réserve ? Mais parce qu’elle a peur, bien sûr. Même, elle est terrifiée. Elle redoute la chute, la désillusion, le moment où tout se brisera, une fois de plus, que ce soit de son fait ou du sien. Il paraît plus simple, plus rassurant, d’occulter cette possibilité en, simplement, laissant couler. Mais dans les faits, c’est bien plus difficile. Son cœur lui souffle des mots qu’elle ne veut entendre mais qu’elle ne peut qu’entendre. Elle ne veut se laisser conquérir, mais elle est déjà conquise.

Comment expliquer, sans cela, que ses mains serrent plus fort les siennes quand leurs doigts s’entrelacent, que son cœur oublie de battre quand leurs regards se croisent, que son souffle se brise quand il se penche sur elle et dépose un baiser sur son front avant de lui demander, plus une supplique qu’une requête, de rester auprès de lui, ne serait-ce que cette nuit ? Elle ne le peut pas. Il est là, tout contre elle, et les contours du monde s’estompent pour ne plus laisser place qu’à lui, à eux. Et le reste oublie d’exister.

« Cette nuit seulement »
, cède-t-elle finalement à voix si basse que l’on dirait presque un murmure. Elle ferme les yeux, et un temps ne dit rien, se contente de savourer leur proximité, le contact de son souffle, proche de son visage. « J’ai faim », dit-elle après un instant. « On pourrait dîner ? »

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Mer 5 Jan - 8:17


I knew you before we met.

feat. Eurydice
La sensation de l'avoir si proche et pourtant encore si inaccessible est à la fois douce et douloureuse. Orpheus n'est pas un être de réserve. Celle que choisit d'afficher Eurydice le peine, mais il comprend qu'elle ait besoin de temps, et se réjouit quand elle accepte finalement de rester pour la nuit. Savoir qu'elle est et restera quelques heures sous le même toit que lui, ça lui suffit. Tant qu'il sait qu'elle est proche et en sûreté, il peut rester serein.

Le silence qui s'installe est presque confortable, presque familier. Il savoure, lui aussi, leur proximité. Il aimerait la saisir dans ses bras, fort, afin d'être certain qu'elle ne lui soit plus jamais arrachée. Mais il ne veut pas la brusquer, elle est trop précieuse pour cela. Elle sait l'étendue de ses sentiments envers elle. Pour une fois, il estime ne pas avoir besoin de trop en faire.

Il hoche la tête. Un dîner. Oui. C'était un bon début.

- Oui. Installe-toi, je vais faire à manger.

Il lui sourit, de cet air mélancolique qu'il ne sait pas réprimer. Puis il recule d'un pas et lui tourne finalement le dos pour aller dans la cuisine ouverte. Il se place derrière le plan de travail et tâche de trouver de quoi les nourrir tous les deux. Il ne peut s'empêcher de lui jeter quelques regards en biais. Paradoxalement, elle lui inspire de la nervosité, mais également de l'assurance. Il est nerveux comme tout jeune homme éperdument amoureux lorsque vient le moment de plaire à l'élue de son coeur. Mais il est confiant, aussi, car il sait que leur amour est plus fort que toutes les épreuves qu'ils pourraient endurer. La preuve en est qu'ils se sont retrouvés alors que tout semblait perdu.

Quelques minutes plus tard, il revient auprès d'elle et lui tend une assiette. Il a fait simple, une omelette, dans laquelle il a mis ce qu'il a trouvé de plus sain dans son réfrigérateur. Il s'installe auprès d'elle et pose sa propre assiette sur la table basse.

- Je sais que c'est simple mais... Je n'avais pas grand-chose d'autre, admet-il pendant que ses joues se colorent progressivement de rose.


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Ven 7 Jan - 18:12



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feat. Orpheus



A la demande d’Orpheus, Eurydice s’installe à table, et tente de se focaliser sur ces sensations familières et reconnaissables plutôt que sur cette vague d’émotions qui autrement l’assaillent et qui se disputent une place un peu trop grande dans son esprit et dans son cœur. La faim, c’est une chose qu’elle connaît, un peu trop bien, même, même si elle ne s’est plus jamais exprimée avec la même intensité, ici. Mais pour le reste… Des émotions positives, négatives, heureuses, malheureuses… elle ne sait que faire de ce torrent d’émotions qui la prend aux tripes et l’empêche de se concentrer convenablement. Elle a mal et en même temps elle est heureuse, elle a peur, et en même temps, elle est sereine, comment est-ce seulement possible ?

En elle, il y a cette douce satisfaction d’être auprès de l’homme qu’elle aime, le sentiment d’être complète à nouveau, l’impression que plus rien de mal ne leur arrivera jamais, mais ces émotions sont à peine ressenties qu’elles sont contrariées par la tristesse, le ressentiment et, par-dessus tout, la peur… Car oui, même la perspective du moindre bonheur lui fait, au fond, très peur, de crainte qu’on ne le lui arrache et qu’elle ne soit plus jamais en mesure de le retrouver. Comment serait-elle capable de supporter une telle chose ? La réponse est bien simple : elle en serait tout à fait incapable : c’était insupportable.

Elle a envie de demeurer assise à cette table pour l’éternité, et oublier une bonne fois pour toutes que le monde existe autour d’elle : mieux encore, ne plus jamais avoir à s’en soucier. Oh, comme ce serait agréable de ne plus avoir dans la vie qu’un foyer aimant, un repas sur sa table et la présence d’Orpheus, toujours présent pour elle et ce quoi qu’il advienne… mais Eurydice n’est guère capable de tant de naïveté…. Elle se doit de faire preuve de réserve, elle le doit d’autant plus qu’elle a le sentiment de devoir en avoir pour deux, à présent.

« C’est très bon »
, dit doucement Eurydice après avoir avalé une première bouchée de son omelette. Elle n’aurait pas voulu d’un repas élaboré, elle voulait juste se remplir l’estomac, et là encore, c’est surtout parce que cela lui permet de garder une contenance, de s’occuper les mains, d’avoir un vague contrôle sur la situation, comme si elle n’avait pas pertinemment conscience du fait que c’était cette situation qui la contrôlait et non l’inverse.

« Donc tu es musicien, dit-elle comme pour ancrer cette conversation dans une sphère un tant soit peu rationnelle. Tu as du succès, j’ai remarqué… Tu as l’air de bien t’en sortir. »

En vérité, ce qu’elle veut lui demander, c’est à quoi ressemble sa vie ici, et dans les moindres détails. Mais les mots ne viennent pas. Ou à peine.

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Dim 9 Jan - 20:02


I knew you before we met.

feat. Eurydice
Orpheus mange calmement, laissant à Eurydice l'opportunité de s'exprimer ou non. Il sait qu'elle a déjà fait l'effort de venir, et il ne veut rien lui imposer. Il lui sourit cependant quand elle lui dit qu'elle aime l'omelette. C'aurait été difficile de louper une omelette, mais il apprécie le compliment quand même. Il veut veiller à son confort, il veut veiller à son bien-être, et ce y compris pour les choses les plus simples. Il sait, de plus, à quel point le simple fait de manger est précieux pour eux deux. Lui s'était accoutumé à la faim, s'en était servi comme source d'inspiration supplémentaire pour ses écrits. Mais Eurydice, elle, en avait toujours infiniment souffert.

Il la regarde avec espoir, bien malgré lui, quand elle l'interroge finalement. Il pense que c'est bon signe. Que si elle s'intéresse à lui et à sa vie, c'est qu'elle ne le hait pas totalement. Et il obtient immédiatement le sentiment d'être plus heureux suite à cette simple hypothèse.

- Oui. Et je continue d'écrire mes poèmes. Je les distribue, pour essayer de changer les choses.  

Il sent que ce peut être un sujet délicat à aborder. Orpheus a toujours fait d'Eurydice sa priorité, mais il a également toujours caressé l'espoir d'encourager chacun à se défendre et à obtenir sa liberté. Il sait cependant qu'Eurydice, pour sa part, a toujours eu à s'inquiéter de sa propre survie. Il ne développe donc pas à ce sujet et revient plutôt au sujet de la musique.

- Je suis musicien et chanteur. La plupart du temps, je suis seul sur scène. Mais je fais aussi partie d'un groupe. Parfois, j'ai peur que mes chansons ne touchent plus le public comme autrefois, mais... Mais finalement, je m'en sors bien.  

Il se frotte la nuque d'un air gêné, toujours timide lorsqu'il doit admettre que sa musique plaît. Ce qui est paradoxal, pour lui qui avait autrefois eu l'ambition pas si humble de rendre au monde son harmonie grâce à sa chanson.

- Et... Et toi ? Qu'est-ce que tu fais ? Tu habites où ?  


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Lun 10 Jan - 18:22



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feat. Orpheus



« Tu penses que les choses peuvent vraiment changer ? »
demande-t-elle doucement, pas vraiment surprise, en réalité, si bien que sa question est, en réalité, rhétorique.

Bien sûr qu’il le croit. Ce n’est pas pour autant qu’il a raison, et sa question marque à l’évidence son propre scepticisme, car elle-même est bien moins convaincue que ne sait l’être Orpheus… Il a voulu changer les choses, il a été à deux doigts d’y parvenir, mais il a échoué. Pourquoi les choses seraient-elles différentes ici ? Et pourquoi, par ailleurs, faudrait-il qu’elles changent. Elle n’est pas complètement aveugle ou sourde aux problèmes que cet endroit crée et incarne, mais la vie lui semble bien plus douce ici qu’elle ne l’a jamais été pour elle, avant ou après Hadestown. Même avant d’avoir rencontré Orpheus. Malgré tout, une part d’elle se sent bel et bien séduite par le bel aplomb de son mari, cet homme qui encore maintenant est capable de croire dans un changement salvateur, et se sent prêt à être la voix de ce changement.

« J’aimerais lire tes poèmes, si tu veux bien »,
ajoute-t-elle après un instant.

Bien sûr, elle l’a écouté chanté, et par conséquent, elle a déjà entendu certains d’entre eux, puisque des chansons ne sont jamais, après tout, que de la poésie mise en musique, mais elle ressent de l’intérêt pour chacun de ses textes. Elle pourrait prétendre s’en moquer, n’en avoir rien à faire, mais ce serait mentir : c’est loin d’être le cas. Elle s’intéresse à tout, et continuera de s’intéresser à tout.

Musicien et chanteur : quels autres métiers auraient pu être les siens. Orpheus est un musicien, un poète, un visionnaire, un artiste. Eurydice aurait bien été incapable d’envisager une autre carrière pour lui, et elle est heureuse qu’il ait su s’épanouir comme c’est son cas. Ça la rend heureuse pour lui, car oui, c’est ce qu’elle veut, son bonheur. Le ressentiment n’est pas absent des émotions qui la dominent quand ses pensées vont à Orpheus, mais jamais elles ne la dominent, non. Elle l’aime, elle l’aimera toujours, elle l’aimait avant même de le connaître, elle voudra toujours son bonheur, même quand elle a peur que leurs bonheurs conjoints soient une impossibilité, et qu’ils doivent s’y brûler les ailes, peu importe le nombre de fois où ils s’y essaieraient.

« Hogwarts Place. On a eu la gentillesse de m’héberger. Il s’appelle Sam, c’est un homme exceptionnel. Et il a une petite fille, Lou, que j’aime beaucoup. Ils sont mon repère, ici »
, dit-elle pour répondre aux questions que lui pose Orpheus. « Et je suis fleuriste. C’est un métier qui me plaît beaucoup », complète-t-elle.

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Mar 11 Jan - 17:10


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feat. Eurydice
Il sait qu'Eurydice possède déjà la réponse à sa propre question. Il se contente donc de lui adresser un regard éloquent ainsi qu'un sourire désolé. Car il est ainsi. C'est dans sa nature que de croire que les choses peuvent changer, même quand tout porte à croire que c'est une impossibilité.

- Je ne suis pas le seul,  précise-t-il tout de même entre deux bouchées. J'ai rencontré un autre homme qui, comme moi, aspire à un changement concret dans cette ville.

Il termine son assiette, repose celle-ci ainsi que ses couverts sur la table basse. Quand Eurydice lui demande de voir ses poèmes, il a l'impression que son coeur s'est enflammé tant une chaleur vient aussitôt le bercer. Eurydice veut lire ses poèmes, et c'est pour lui un véritable bonheur.

- Bien sûr. J'en ai quelques-uns, dans ma chambre... Je vais les chercher. Je reviens.

Il s'empresse de quitter le canapé et de rejoindre sa chambre. Les poèmes en question sont éparpillés sur son lit, ainsi que dans les tiroirs de sa table de chevet. Il en sélectionne quelques-uns et revient, feuilles en main, auprès d'Eurydice à qui il confie ses écrits avec la même solennité que s'il lui confiait son âme. Ce qui n'est pas si loin de la vérité.

Il est soulagé d'apprendre qu'elle a un toit sûr sous lequel habiter. Il ne ressent aucune jalousie à propos de ce Sam, mais s'inquiète d'abord de son bien-être. Elle semble sincèrement heureuse d'habiter avec cet homme et sa fille, et il l'accepte. Tout ce qui lui importe, c'est le confort et la sérénité d'Eurydice. Elle lui apprend qu'elle est fleuriste. C'est un choix de métier qui fait sourire Orpheus, qui ne peut que penser à cette fleur rouge qui symbolisait autrefois leur amour.

- Ca te va bien, fleuriste... Les fleurs et les plantes peuvent s'estimer chanceuses que tu sois là pour prendre soin d'elles,  complimente-t-il avec douceur.

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Mer 12 Jan - 18:12



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feat. Orpheus



« Un autre poète ? »
demande Eurydice avec une curiosité qu’elle ne dissimule pas totalement quand Orpheus lui apprend qu’il y a un autre homme, en ville, qui espère un changement concret.

Oh, des individus qui aspirent au changement au sein de cette ville, Eurydice est convaincue qu’il y en a de nombreux, est-ce pour autant qu’ils seront vraiment capables de faire quoi que ce soit ? Elle émet davantage de doutes… En revanche, peut-être faut-il la verve et la folie de plusieurs hommes pour espérer un résultat. Orpheus n’a pas perdu son aplomb, cet aplomb qui lui avait tant plu, et ce dès le premier jour, cet aplomb qui continue de lui plaire, même si elle lui trouve aujourd’hui un aspect différent, qui ne l’avait pas effleurée autrefois.

« Qui est-il, cet homme ? Et qu’est-ce que vous envisagez de faire exactement ? »

Il y a du souci dans la voix d’Eurydice : elle ne veut pas voir Orpheus prendre des risques inconséquents pour une cause peut-être perdue d’avance, mais c’est parce qu’il continue de bien vouloir se battre au nom des causes qui en apparence semblent perdues qu’Eurydice l’apprécie tant, en vérité. Qu’elle l’aime toujours autant. Comme au premier jour… Elle ne peut pas le nier : pas plus maintenant qu’elle ne le pouvait autrefois.

Orpheus accepte de lui montrer certains de ses poèmes, Eurydice n’avait pas douté du contraire… Il ne les lui aurait certainement pas cachés, encore moins à elle qu’à n’importe qui d’autre. Quand il revient vers elle c’est avec, entre ses mains, une multitude de feuilles griffonnées de sa main dont Eurydice se saisit comme un trésor. Eurydice cède à la tentation de les lire tout de suite pour répondre à Orpheus quand ce dernier commente son choix de métier… Elle savait qu’il comprendrait… Elle n’avait pas vraiment eu le sentiment d’avoir de voie ou de vocation au moment de chercher de quelle manière gagner sa vie, mais ça avait changé au moment de commencer à travailler dans la boutique où elle est employée depuis plus de deux ans à présent. Comme si un horizon tout singulier, et qui n’appartiendrait qu’à elle, s’était tout à coup ouvert.

« Elles me le rendent bien »,
répond Eurydice avec douceur, qui estime qu’elle prend autant soin des fleurs et des plantes que les fleurs et les plantes ne prennent soin d’elle. « Tu veux bien m’en lire un ? » ajoute-t-elle en désignant d’un geste de la tête les poèmes de son époux.

Elle pourrait les lire elle-même, et elle est certaine qu’à la lecture de ces poèmes, c’est dans tous les cas la voie d’Orpheus qu’elle l’entendrait, mais elle veut pouvoir entendre ces poèmes avec toute l’intention qui a été employée au moment de les écrire, et qui en sait davantage sur ces intentions, si ce n’est l’homme qui les a écrits ?


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Mer 12 Jan - 23:58


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feat. Eurydice
Orpheus observe Eurydice avec bienveillance lorsqu'elle continue de l'interroger avec cette curiosité qu'il ne sait que trouver charmante, chez elle.

- Alexander Hamilton. Il n'est pas poète. Pas vraiment.  

Il cherche ses mots. Il ne sait pas exactement comment décrire cet Alexander rencontré quelques jours plus tôt.

- Mais il a l'étoffe d'un grand orateur. Il a écrit des pamphlets, des opinions politiques qui m'ont plu. Alors je l'ai contacté. Et, finalement, j'ai réussi à le rencontrer. Lui aussi, il veut changer les choses. Il est l'un des rares qui admette que notre situation à tous est anormale, voire absurde. Et l'un des rares qui soit prêt à se démener pour garantir aux habitants leur libre-arbitre, sans l'influence de ce maire que tout le monde connaît mais que personne ne voit jamais.

Il espère avoir répondu à ses questions, sans l'inquiéter. Pour sa part, il est confiant. Il sait qu'il y a de l'espoir pour cette ville et pour ses habitants. Il pense avoir trouvé un véritable allié en la personne d'Alexander Hamilton.

La réponse d'Eurydice au sujet des fleurs le fait sourire. Mais son sourire se fige quand elle lui demande de lire l'un de ses poèmes. Pour elle, il lirait toute la nuit si elle le lui demandait. Cependant, l'extrait qui lui vient immédiatement en tête comporte un risque.

Mais, incapable de résister à l'émotion qui le saisit, et incapable de ne pas lui déclamer ce qu'il estime être ce qu'il a écrit de mieux, il prend ses deux mains entre les siennes et la regarde droit dans les yeux avant de commencer à réciter, sans avoir besoin de support écrit pour lui adresser les mots les plus sincères qu'il ait jamais écrit :

- Dans un silence total, ils s'engagent sur un sentier en pente, abrupt, obscur, plongé dans un brouillard dense et opaque. Ils étaient tout près d'aborder la surface de la terre. Orphée eut peur qu'Eurydice ne l'abandonnât et, avide de la voir, amoureux, il tourna les yeux. Aussitôt elle tomba en arrière, tendant les bras, luttant pour être saisie et pour le saisir, mais la malheureuse n'attrape que l'air qui se dérobe.

Et, mourant à nouveau, elle ne reprocha rien à son époux – de quoi d'ailleurs se serait-elle plainte, sinon d'avoir été aimée ? Elle lui fit un suprême « adieu », qu'il n'entendrait plus qu'à peine, puis elle retourna sur ses pas à l'endroit d'où elle venait.

Après cette seconde mort, Orphée resta tout aussi interdit que l'homme qui fut effrayé en voyant le chien à trois têtes, dont celle du milieu portait des chaînes : la peur ne le quitta qu'avec sa nature première, quand son corps fut pétrifié. Il resta figé comme Olénos qui prit sur lui la faute d'autrui et voulut paraître coupable ; toi aussi, si confiante en ta beauté, infortunée Léthéa, jadis vous étiez des coeurs très unis, maintenant, vous êtes des rochers sur l'humide Ida.

Malgré ses prières et son vain désir de faire une seconde traversée, Orphée fut écarté par le nocher des enfers ; alors, sept jours durant, il resta assis sur la rive, négligé, sans recourir aux dons de Cérès : pour nourriture il avait son souci, sa souffrance et ses larmes.
*


* extrait des Métamorphoses d'Ovide

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Jeu 13 Jan - 18:27



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feat. Orpheus



« Hamilton ? » répète Eurydice, songeuse. Non, elle ne connaît pas cet homme. En revanche, ce nom lui est néanmoins familier, parce qu’elle l’associe à quelqu’un d’autre, à cette femme qui lui a tendu la main quand elle se sentait totalement désœuvrée, à cette femme qui lui a donné la chance que personne d’autre ne lui aurait sans doute accordé. « Je pense que je connais son épouse… une femme incroyable », dit-elle doucement.

Et si l’épouse est incroyable, peut-être que le mari l’est aussi. En tout cas, Orpheus a l’air convaincu. Il lui parle de ses talents d’orateur, de tous les pamphlets qu’il a écrits, de ses opinions politiques… La jeune femme écoute, curieuse, attentive, et même si elle-même ne veut pas vraiment s’intéresser à ces considérations politiques, elle apprécie d’entendre Orpheus mettre tant de cœur à l’œuvre, il semble vraiment convaincu, il garde de cet espoir dont elle manque encore beaucoup. Bien sûr, elle aussi trouve cette situation anormale et absurde, mais elle n’est pas certaine que pousser plus loin la curiosité puisse mener où que ce soit. A dire vrai, elle suppose que cela pourrait être plus compliqué qu’autre chose.

Par certains aspects, le maire de cette ville étrange lui fait penser à Hades, et pour cette raison, elle se garderait bien de se mêler de trop près de son influence et de ses décisions, au risque d’en payer un prix trop lourd pour elle, et qu’elle ne supporterait pas le moins du monde. Elle reste sur la réserve. Orpheus ne se laisse pas retenir par son expérience, il reste convaincu de sa réussite. Ce n’est pas son cas à elle. En ce qui la concerne, elle préfère demeurer aussi prudente qu’il peut être nécessaire de l’être. Elle restreint ses perspectives à sa vie seule, et tente de la préserver autant que possible, en espérant ne pas se leurrer, en espérant réussir où elle pourrait trop facilement échouer.

« Je ne suis pas sûre que tu changeras ce monde. Ni que ce soit si grave »
, remarque-t-elle avant de lui suggérer de lire un de ces poèmes.

Tandis qu’elle l’écoute déclamer, elle boit ses paroles et le dévore du regard. Ses yeux la fixent avec intensité, et son récit la transporte dans un ailleurs qu’elle pensait hors d’accès… Elle sent l’émotion l’étreindre au fur et à mesure de sa récitation. Elle se sent bercée d’une intensité folle… Cette histoire, c’est la leur, et les mots qu’il a consciencieusement choisis lui serrent le cœur.

Elle ne reprocha rien à son époux, de quoi se serait-elle plainte, sinon d’avoir été aimée… Ces mots lui arrachent le cœur, et elle sent les larmes noyer son visage. Elle se rend à peine compte de combien elle pleure, et de combien ça lui fait mal, et du bien en même temps… Elle ne sait plus si ses larmes sont de rage, de tristesse ou de regret… elle éprouve quelque chose qu’elle n’a jamais éprouvée, et qui la saisit à un point qu’elle n’aurait jamais pu s’imaginer.

« C’est beau… » sont les seuls mots qu’elle parvient à articuler.

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Jeu 13 Jan - 23:15


I knew you before we met.

feat. Eurydice
Les larmes d'Eurydice avaient bien failli pousser Orpheus à se taire. Mais une part de lui tenait à ce qu'elle entende ces mots sur lesquels il s'était acharné jour et nuit jusqu'à trouver la formule correcte, les termes les plus justes possibles pour décrire toute l'intensité de son désespoir au moment de la perdre.

Ces larmes lui brisent le coeur. Mais elles le rassurent, paradoxalement. Il avait compris la froideur d'Eurydice, avait compris que pour elle, la réserve était une affaire de survie. Pourtant, là, elle lui apparaît telle qu'il l'a toujours vue. Humaine, vulnérable, sensible et pourtant dotée d'une force indomptable.

"C'est beau". Oui. Sans doute. C'est surtout vrai.

Orpheus lâche ses mains, lâche ses écrits qui s'éparpillent au sol, mais il n'en a cure. Il s'avance et referme un bras autour d'elle, l'incite à profiter du réconfort qu'il lui offre en l'accueillant contre lui pour une étreinte dont ils ont tous deux cruellement besoin.

- Je mourrai avant de te perdre à nouveau, Eurydice, souffle-t-il à son oreille.

C'est une promesse. La jeune femme a déjà trop subi, a déjà trop souffert par sa faute. Elle avait perdu la vie par le passé, en partie parce qu'il n'avait pas su écouter, ni être là pour elle quand elle en avait besoin. Ce n'est pas une situation qu'il laissera se reproduire. Plus jamais. Si l'un d'eux devait mourir pour permettre à l'autre de vivre, il se désignerait sans hésitation. Et s'il pouvait leur épargner à tous deux le chagrin d'une nouvelle séparation, il le ferait également. Cette motivation, plus qu'aucune autre, le persuadait plus encore de s'engager politiquement pour obtenir les réponses à ces questions précieuses qu'ils se posaient tous sans oser les formuler.

- Je t'aime. Je t'aime tant que les mots ne suffisent plus à l'exprimer. Mais écoute les battements de mon coeur, écoute la faiblesse de mes inspirations et vois la lueur dans mon regard. Mon corps sait révéler ce que mon âme brûle de hurler au monde à tout instant. Je t'aime, et c'est la seule certitude que j'aie.

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Mar 18 Jan - 18:50



I knew you before we met



feat. Orpheus



Eurydice est bien incapable de contenir ses larmes : la tristesse a pris possession de chaque fibre de son être : toutes les émotions qu’elle essayait de contenir lui reviennent au grand galop, et elle se retrouve dans l’incapacité la plus totale de se contenir. Et d’ailleurs, elle n’en a pas envie. La distance qu’elle avait mise – ou tenté de mettre du moins – entre elle et Orpheus lui avait semblé, sur le moment, nécessaire. Elle n’en est plus si sûre à présent, et surtout, elle n’est pas capable de faire encore preuve de tant de réserve quand, de son côté, Orpheus met ses sentiments à nu d’une manière aussi pure et honnête. Chacune de ses paroles retranscrit une douleur qu’elle ne peut que comprendre parce qu’elle a ressenti la même. Cet arrachement à l’autre a été une épreuve terrible, et il n’est pas juste de se l’imposer encore alors que rien ne leur interdit plus d’être ensemble… Et pourtant, pourtant… c’est si difficile.

Eurydice, sans être capable de se retenir davantage, pleure toutes les larmes de son corps, tout contre Orpheus. Elle ne cherche plus à se composer une attitude ou une nature qu’elle est dans l’incapacité la plus totale de respecter. Elle laisse ses maux s’exprimer dans leur intensité la plus grande, elle accepte qu’il puisse considérer en toute transparence l’ampleur de ses émotions contrariées, comme elle-même ne lui a jamais rien caché de ses propres émotions. Agitée de sanglots, elle entend les paroles d’Orpheus, qu’elle trouve terriblement réconfortantes : « Je mourrai avant de te perdre à nouveau »… Elle veut que ce soit vrai, elle le veut par-dessus tout. Mais au fond, il ne l’a jamais perdue, jamais complètement. Elle a toujours été à lui, et il a toujours été à elle. Son cœur lui appartenait avant même qu’elle ne sache son nom ou son visage. Ces choses-là ne changent pas…

Elle l’observe à travers un voile de larmes alors qu’elle accepte de plonger son regard dans le sien, ses mains posées contre son cœur. Elle a à la fois tant de craintes et tant de certitudes, et il lui est si difficile de savoir combiner les deux. Finalement, ce n’est pas avec des mots qu’elle lui répond, parce qu’il a raison : les mots ne peuvent pas exprimer ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre : ils sont impuissants à servir cette fonction pourtant primordiales… Elle laisse ses mains glisser sur ses joues, et finalement, elle embrasse ses lèvres comme elle en brûlait d’envie dès l’instant où elle l’avait retrouvé, sans pour autant oser.

« Je t’aime, Orpheus »
, lui confie-t-elle, son souffle contre ses lèvres. « Je t’ai aimé avant de savoir que j’étais capable de t’aimer. Je t’aime comme je respire. » Avec évidence, avec nécessité. Logiquement, naturellement. « Mais j’ai peur… »


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Mer 19 Jan - 16:46


I knew you before we met.

feat. Eurydice
L'émotion pure et sincère d'Eurydice le touche. Elle pleure toutes les larmes de son corps, et Orpheus les accueille. Il tente de se montrer digne d'elle, aussi vulnérable qu'il peut l'être, aussi certain des sentiments qu'il a pour elle. Les larmes de son âme soeur imbibent son t-shirt d'une humidité qu'il accueille également comme symbole de leurs retrouvailles. Comme preuve flagrante de l'intensité de ce qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. Ces larmes l'attristent autant qu'elles le rassurent. Ils ont suffisamment confiance l'un dans l'autre pour s'autoriser de pareilles démonstrations. Mais il prend conscience de la tristesse d'Eurydice, tristesse dont il est en grande partie responsable. Lui causer de la peine lui en cause toujours aussi, par empathie. Et parce qu'il a l'impression tenace que, quoique ressente Eurydice, il le ressent aussi. Ses joies, ses peines, sont siennes également.

- J'ai peur aussi, souffle-t-il tristement.

Pas des mêmes choses. Pas de la même manière. Mais c'est une peur qu'il ressent sincèrement néanmoins. La peur de la perdre. La peur qu'ils soient tous deux dupés comme ils l'ont été autrefois.

- Mais nous pouvons savourer notre amour, ici. Le vivre aussi intensément que nous le voulons. Eurydice, je ne demande rien tant que d'ouvrir les yeux chaque matin et voir ton visage au réveil. M'endormir chaque soir avec la sensation de ton corps entre mes bras. C'est tout ce que j'ai toujours souhaité pour nous deux. C'est tout ce que je désire, plus ardemment que jamais, en ce moment.

Il essuie doucement les traces de larmes sur les joues d'Eurydice. Il prend son visage en coupe, embrasse ses lèvres teintées du goût salé de leurs larmes conjointes. Il recule après plusieurs secondes, veillant à ancrer son regard dans le sien avec toute la candeur dont il est capable.

- Je ne te ferai plus de promesses vaines. Mais je peux te promettre de t'aimer chaque jour, inconditionnellement.

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Jeu 20 Jan - 18:13



I knew you before we met



feat. Orpheus



Sans mal, Eurydice accepte de croire Orpheus quand ce dernier lui confie que lui aussi a peur… elle peut reconnaître qu’elle a eu tendance à se laisser distraire par ses seules émotions, à les mettre au centre de tout, et à négliger celles d’Orpheus, pas parce qu’elles ne comptent pas, mais parce que les siennes propres finissent par prendre tant de place qu’elles en viennent à éclipser celles de l’homme qu’elle aime. C’était déjà le cas autrefois, tout l’amour, si puissant pourtant, qu’elle ressentait pour Orpheus ne savait éclipser l’intensité de sa faim, et la nécessité absolue d’y mettre un terme.

Entendre qu’Orpheus a peur, lui aussi, ça lui fait du bien. Pas parce qu’elle veut le voir éprouver une telle chose, mais parce qu’elle veut croire que leurs émotions individuelles ne sont peut-être qu’une émotion commune, qu’il ne leur sera peut-être possible de transcender qu’en étant ensemble. Tout ce qu’il peut ressentir, elle veut croire l’éprouver aussi…

Ses paroles la bercent et la rassurent un peu. Ici, leur amour est possible, ici, vivre pleinement, et vivre pleinement est possible, ici, ils peuvent être l’un avec l’autre et l’un à l’autre autant qu’ils le désirent… Ils n’ont pas à s’imposer cette torture mentale qui au fond ne sert vraiment à rien. Ils n’ont qu’à vivre, à s’aimer, à se désirer… Et tout ira bien. Tout ira bien puisque tout doit bien aller, puisqu’ils sont ensemble et que plus rien ne peut les attendre. Elle ne peut résister à ses promesses, pas plus qu’au baiser qu’il lui adresse. Ce n’est pas faiblesse, c’est nécessité…

« Ne trahis jamais cette promesse »,
dit-elle doucement tout en joignant ses mains aux siennes. Au fond, elle sait qu’il n’a jamais vraiment trahi aucune de ses promesses envers elle, il n’a pas réellement eu l’occasion de les tenir ainsi qu’il l’aurait souhaité, et c’est là une chose bien différente, sans aucun doute possible. Malgré tout, Eurydice veut s’armer de prudence. C’est son seul rempart contre les émotions les plus violentes qui la tourmentent, et ne la laissent jamais tranquille. « Je crois que j’ai besoin d’un peu de temps… Autant que j’ai besoin de toi », précise-t-elle sans savoir chasser les larmes qui continuent d’imbiber son visage. « Laisse-moi venir vers toi autant qu’il le faudra, laisse moi te séduire à nouveau, laisse-toi être séduit par moi, donne-moi le temps d’apprendre à t’aimer comme il faut, sans avoir peur et sans avoir mal. Et je te promets que quoi qu’il arrive, je ne serais jamais qu’à toi, et rien qu’à toi. »


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