One person’s crazyness is another person’s reality | Natasha
Invité
Dim 3 Oct - 21:38
One person’s crazyness is another person’s reality
Natasha & Wanda
Son arrivée dans la ville n’avait pas été évidente du tout. Wanda avait eu beaucoup de mal à s’y faire, se demandant si elle était à l’origine de tout ce bordel. Elle n’avait pas compris pourquoi elle était là, ni qui étaient toutes les autres personnes présentes autour d’elle. Ces dernières avaient été elles-mêmes complètement perdues. Elle avait tenté de lancer un sort pour tout faire disparaître, mais cela n’avait pas fonctionné. Wanda n’était plus la Scarlet Witch, elle n’était désormais que ‘Wanda’. Au début, elle avait eu de nombreuses hallucinations, qui avaient fini par se calmer au fur et à mesure. Elle avait finalement, contre toute attente, réussie à s’intégrer et à avoir un semblant de vie normale. Et elle le devait en grande partie à Bucky. Depuis qu’elle avait croisé le chemin du jeune homme, elle avait pu compter sur lui. Ensemble, ils avaient développé une relation amicale, avant de se rendre compte que des sentiments s’étaient intégrés à leur amitié. Ce qui n’était pas pour la déplaire, à vrai dire. Elle n’avait plus vécu normalement depuis la mort de Vision, et le rapprochement avec Bucky lui avait permis de justement retrouver cette envie d’avancer. Par la suite, elle avait même découvert que Steve était également présent dans la ville. Celui qu’elle considérait comme un grand frère et qui avait été là pour elle dès ses débuts en tant qu’Avengers, était à nouveau dans sa vie. Les choses n’allaient qu’en s’améliorant, et Wanda retrouvaient enfin les personnes qu’elle considérait comme les plus importantes pour elle. Elle avait aussi croisé le chemin de Natasha, mais quelque chose était différent chez elle. Elle semblait avoir perdu la mémoire, et alors que Wanda s’était proposée pour l’aider à faire le tri dans ses souvenirs, Natasha s’était enfuie. Elle ne l’avait plus revu depuis. Elle savait qu’elle était dans la ville, mais Wanda était persuadée que son amie l’évitait. Son seul but à l’ancienne sorcière était de l’aider, comme elle l’avait aidé à devenir une vraie Avengers quelques années auparavant. Elle voulait simplement lui rendre la pareille, et être là pour elle.
Ce jour-là, Wanda avait fini le travail vers midi. Elle était rentrée chez elle juste après avoir fait quelques courses. Elle était un peu triste car Bucky travaillait, et qu’elle ne le verrait pas avant le lendemain. Néanmoins, elle avait décidé de profiter de ce petit temps libre pour faire un peu de ménage chez elle. Et alors qu’elle s’apprêtait à commencer, quelqu’un sonna à la porte. Elle n’attendait pas de visite et avait donc été surprise d’entendre la petite sonnerie. Ouvrant la porte, sa surprise s’agrandit encore davantage. Natasha se tenait sur le palier.
Les jours de repos ne devraient pas exister. Création aberrante qui me force à passer un, deux jours seule avec pour unique compagne l’éternelle impression que rien n’est à sa place. Mes souvenirs s’affadissent sans rien laisser derrière eux. Tout est morne et vide. Drôle de vie, déprimante à souhait, et mon psy ne sert à rien, sinon à m’empêcher de m’isoler quand je ne travaille pas. J’y attache pourtant un soin particulier, que je sais malsain, mais de plus en plus, même mon image me dérange. La semaine dernière, j’ai cassé le miroir de la salle de bain, parce qu’il me dérangeait. Je le voyais trop souvent et n’appréciais guère le regard éteint que j’y croisais dans la glace. Un temps, j’ai craint les miroirs du studio, mais ils n’ont rien à voir : tout dissimuler derrière un large sourire, n’est-ce pas là l’une des forces qu’on retrouve chez tous les danseurs et toutes les danseuses. Personne n’est capable de dire que les miens sont faux, plus vides encore que les bouteilles qui s’entassent dans mon appartement. Même moi, je parviens à me tromper, à me bercer de la tendre illusion, quelques heures par jour, que ma vie a un sens dans mon travail, comme si j’existais en double. Cette impression ne me dérange pas, contrairement au reste, je profite de ces quelques heures pour vivre une vie que je ne sais plus apprécier autrement. Mon travail est tout ce qui me reste de concret, alors les jours de repos, je les déteste. Savoir n’aide pas non plus, dans cette situation. Savoir que Steve n’est pas Steve, Wanda pas elle-même non plus. Comment ne pas me sentir d’autant plus isolée lorsque ma propre cousine a essayé de m’expliquer que je suis seule dans mes souvenirs. Je ne parle pas des autres, je ne sais pas où ils sont, s’ils sont là. Je n’ai pas voulu savoir, j’ai fui Wanda sans lui laisser le temps de me raconter quoique ce soit. Le déni est confortable, malgré tout, et j’ai suffisamment de peine à accepter que mes cauchemars puissent vouloir dire autre chose que rien. Certains rêves n’ont aucun sens, mais je suis du genre à penser que les coïncidences n’existent pas. Ce matin, je me réveille en sueur, presque tétanisée dans mon lit à cause de visages fondus et d’un James en marionnette, bouche ouverte comme celle d’un casse-noisette avec un tentacule qui lui sortait de la gorge. J’en regrette les somnifères. S’ils étaient loin d’être réellement reposant, ils avaient le mérite de me faire dormir d’un sommeil mort, au moins sans rêve. Je grogne, rejette ma couette étouffante loin de moi et me lève tranquillement. J’ai du temps devant moi ; jusqu’à midi et le soleil n’est pas encore levé. Donc je traine, j’erre chez moi toute la matinée sans trop savoir quoi faire. Je regarde une série, me lasse au bout de cinq minutes, passe l’aspirateur, nettoie les vitres alors que j’oublie toujours de le faire. Je garde un œil sur l’heure et au plus elle avance, au plus je stresse : pour une fois, j’ai des plans pour la journée. Je suis fatiguée de n’avoir l’air de rien, d’attendre sans fin que tout tombe du ciel. C’est un peu le fonctionnement, ici, peu importe d’où on vient, mais j’ai de plus en plus l’impression que je ne viens de nulle part. Je n’ai aucune réponse à toutes les questions que je me pose et si j’ai raison, aucune ne me tombera sur le coin du nez. Alors aujourd’hui, je fais quelque chose que j’aurais jugé immensément stupide à peine deux jours plus tôt.
J’ai fait les yeux doux à un ami pour qu’il me retrouve une adresse et je n’en suis pas fière, mais cette adresse est la bonne. J’ai attendu que Wanda sorte de chez elle pour aller au travail puis je me suis posée à une terrasse non loin, suffisamment près pour pouvoir la voir rentrer. Attendre ne me dérange pas, je suis trop fébrile pour m’ennuyer de la matinée qui s’allonge et traine en longueur. Chaque seconde passe à la fois trop vite, mais pas assez et j’hésite toute la matinée. Rentrer chez moi, accepter l’aide que Wanda me proposait la dernière et seule fois qu’on s’est vues ? Si ça se trouve, je l’ai vexée, ma cousine était bien susceptible, peut-être l’est-elle aussi ? Si je toque à sa porte, me claquera-t-elle la porte au nez ? Suis-je vraiment certaine de vouloir avoir cette discussion ? Qui sait ce que Wanda a à me raconter. Je la vois rentrer mais ne la suis que quelques instants plus tard, pour qu’elle ne puisse pas me remarquer. A tout moment, je me dégonfle et fais demi-tour : ça ne serait plus possible à la seconde où elle me verrait. Je pourrais prétendre visiter un appartement, mais aucun n’est à louer dans son immeuble. Alors j’hésite encore, comme toute la matinée, bien cinq minutes devant le bouton de la sonnette avant d’appuyer dessus avec une telle violence qu’on pourrait croire que je viens me battre contre le mur. Je ne suis même pas sûre que sa sonnette marche encore après mon passage… Mais c’est assez pour qu’elle sonne aujourd’hui et comme prévu Wanda vient m’ouvrir la porte. Je me fais presque violence pour ne pas reculer. Je crains l’incompréhension et de la gentillesse que je lis dans ses yeux. Je sais qu’elle ne m’attendait pas, c’était le but, mais tout me parait maintenant être une mauvaise idée. Je me racle la gorge et inspire profondément avant de tenter quelque chose :
« Wanda Je…. Ne te dérange pas ? »
Invité
Lun 11 Oct - 20:31
One person’s crazyness is another person’s reality
Natasha & Wanda
Parmi toutes les personnes que Wanda connaissait dans la ville, Natasha était vraiment la dernière qu’elle s’attendait à voir devant le pas de sa porte. Non pas qu’elle n’était pas contente de la voir, bien au contraire, mais la jeune femme semblait l’avoir tellement évité ces derniers temps, qu’elle ne pensait pas qu’elles se recroiseraient un jour. Natasha, je ne m’attendais pas à ta visite. Mais tu ne me déranges pas, entre, je t’en prie. Elle s’effaça pour la laisser rentrer dans son appartement.
Je dois dire que je suis assez surprise de te voir ici. Est-ce que tout va bien ? Dans d’autres circonstances, Wanda aurait déjà invité Natasha à passer la voir plus d’une fois. Les deux jeunes femmes avaient été plutôt proches par le passé, et Natasha avait même été un mentor pour la jeune sorcière. C’était grâce à elle qu’elle avait appris tout ce qu’elle savait, et qu’elle avait pu devenir une véritable Avengers. Mais depuis qu’elles étaient arrivées en ville, les choses avaient été différentes. Natasha semblait avoir perdu la mémoire, et ses souvenirs avaient été altérés. Elle était persuadée que Wanda était sa cousine. Certes, elles avaient une ressemblance, mais elles n’avaient eu aucun lien de parenté quel qu’il soit. Et lorsque la Scarlet Witch avait essayé de l’aider à faire le tri dans ses souvenirs, son amie avait pris la fuite. Elle ne l’avait plus revu depuis, et avait vraiment eu l’impression qu’elle l’évitait. Wanda pouvait comprendre à quel point se remémorer certaines choses pouvait être douloureux. Elle-même avait eu envie d’effacer certains souvenirs de sa mémoire. Même une grande partie, pour être honnête. Mais ses expériences, aussi douloureuses qu’elles aient pu être, faisaient partie d’elle et de qui elle était aujourd’hui. Mieux que n’importe qui, elle pouvait comprendre ce que Natasha traversait. Et rien que pour cette raison, elle avait envie de faire tout ce qui était possible pour l’aider.
Bien sûr, qu’elle ne pensait pas que je me pointerais. Comment aurait-elle pu ? J’ai été très claire avec elle, j’ai au moins ce mérite même si je n’ai pas été hyper correcte. Ce qu’elle en pense, je n’en sais rien, mais j’aurais pu être plus polie, moins véhémente et méfiante. Je l’ai repoussée plus violemment que nécessaire. Pourtant, on se marrait bien, avec ma cousine. On s’est moins vues, après mon arrivée aux Etats-Unis, parce que retourner en Russie m’a toujours paru inconcevable, mais elle est venue nous voir quelques fois, et on ne s’est jamais brouillées. Aucune raison pour justifier ma réaction paniquée ou ma fuite hâtive. Rien qui lui soit imputable à elle. Ce n’est que moi et cette fâcheuse manie que j’entretiens soigneusement : repousser aussi loin que possible tout ce qui pourrait ébranler mon univers. Je l’abime seule, sans assistance. Je suis très forte pour ça, car même si je n’aime pas, je rumine, je ressasse mes peurs et remets en question mon isolement volontaire. Enfermée avec moi-même, j’ai un talent particulier pour faire ce que j’ai refusé qu’elle fasse avant moi : tout casser. En refusant son appui, je ne fais rien, sinon mêler mes cauchemars à mes souvenirs et ce réflexe est mauvais, je le sais. Ma réalité s’effiloche, avec ou sans elle. Alors je suis revenue vers ma cousine, pour ce qu’il en est réellement. Non, tout ne va pas bien, c’est pour ça que je suis là. Sa question est rhétorique, probablement : j’ai une sale tête. Trop pâle, les cernes noirs qui coulent à moitié sur mes joues, non camouflés par le maquillage. Mes cheveux auraient mérité que je les lave hier, tressés pour cacher la misère. J’ai maigri aussi, mais je nie le problème en prenant mon métier comme excuse. Toujours est-il que mes vêtements baillent comme pas permis. J’ai l’air au bout, mais peut-être la politesse lui fait éviter toute remarque. Ou ne pas m’enfoncer encore plus ? Qui sait.
Toujours, c’est ma réponse universelle si on me pose cette question. Tout va toujours bien, personne ne voit passé les jolis sourires et les yeux brillants. Pour une fois, je me retiens. A quoi bon lui faire croire que tout est parfait et que je ne suis là que pour boire un thé. Je n’aurais jamais fait ça, je ne me serais pas embêtée en mentir et aurais continué à faire l’autruche. Ne connaitre personne pour n’avoir aucun problème est une logique qui a fait son temps, mais qui ne fonctionne plus maintenant, il me faut quitter mon confort affligeant pour réussir à savoir ce qu’il m’arrive, pour passer outre ce néant et ce foutoir. Je n’ai plus rien ici, alors pourquoi pas envisager autre chose, que j’ai refusé jusque-là. C’est ça ou… rien. Je ne sais pas ce qui est envisageable, je n’arrive plus à me projeter plus loin que la minute qui suivra la présente. Je secoue latéralement la tête pour ne pas laisser la jeune femme en face sans réponse mais n’ose pas prononcer un mot ou relâcher ma mâchoire crispée. J’entre silencieusement, je cherche mes mots. « Ce n’est pas toujours facile » ; psychologue claqué au sol, je le sais ça, mais ta sagesse, actuellement, elle ne sert à rien, aucun secours. Je ne vais pas rester silencieuse jusqu’à ce que mort s’ensuive, je suis arrivée là alors qu’à huit heures je pensais à retourner m’enfermer chez moi, et ce toute la matinée. J’ai eu l’occasion, mais j’ai loupé ma chance. Je reste brave, la tête haute, même si l’envie me pousse à rebrousser chemin.
« Tu n’es pas ma cousine », je lâche finalement à mi-voix.
Cette phrase aurait pu être banale à souhait, logique, normale, mais je galère à la prononcer jusqu’à la fin. Elle brise tout ce à quoi je me raccroche. Bientôt trois ans que je m’obstine et pour quoi ? Rien. A quoi ? Mes cauchemars et mes illusions. Au moins, ça y ressemble maintenant. Je ne sais plus rien et je peine à l’avouer.
« Comment ? Comment peux-tu être si toi, mais une autre personne en même temps ? »
Invité
Lun 8 Nov - 20:56
One person’s crazyness is another person’s reality
Natasha & Wanda
Pendant un petit instant, Wanda ne dit rien. Entendre Natasha dire qu’elle n’était pas sa cousine, était quelque chose d’étrange. Certes, elle savait qu’elles n’étaient pas de la même famille, mais elle savait également que Natasha avait eu beaucoup de mal à accepter cette réalité. Pour être honnête, elle ne pouvait pas dire si ces paroles avaient été une affirmation, ou une persuasion. Après tout, les deux jeunes femmes s’étaient évitées longtemps, et la sorcière ne savait pas à quel stade se trouvait son amie. Elle avait voulu être là pour elle, dès le début. Mais Wanda, plus que quiconque, savait à quel point il pouvait être compliqué d’accepter une réalité qui pouvait blesser. Lorsqu’elle avait perdu Vision, elle avait tout fait pour le revoir une dernière fois. Un dernier adieu. Mais en le voyant être séparé en différentes parties, la rousse avait compris qu’il n’était définitivement plus là. Cette réalité avait été tellement dure à accepter, qu’elle avait fini par en créer une autre. Littéralement. Westview existait déjà, mais Wanda avait tout modifié afin que ‘sa’ réalité lui corresponde, et qu’elle puisse être heureuse. Il lui avait fallu du temps, et de l’aide extérieure, avant de comprendre que tout cela ne provenait que de son esprit, qu’elle avait façonné un monde à son image, lui permettant d’échapper à la véritable réalité. Après avoir finalement accepté son destin, Wanda avait fini par aller mieux. Elle avait retrouvé une vie normale dans la ville, une seconde chance de pouvoir tout recommencer à zéro. Et sans magie sans fois-ci. Juste elle. Et Bucky. Sa présence avait tout changé à la vie de Wanda, à un point qu’elle n’aurait jamais imaginé. Il avait été là pour elle, et lui avait apporté quelque chose qu’elle ne pensait plus possible : de l’espoir. En quittant Westview, elle était partie se cacher dans la forêt pour être seule, n’ayant aucun objectif à long terme. Mais en arrivant dans la ville, et en s’étant rapprochée de James, la jeune femme avait vu une toute nouvelle vie s’offrit à elle. Et elle comptait bien en profiter un maximum.
Je me doute que ce n’est pas évident pour toi. Mais je suis contente que tu sois venue me voir lui répondit Wanda. Elle ne savait pas si sa visite avait un but précis, mais elle se doutait qu’il ne s’agissait pas d’une simple envie de venir lui faire un petit coucou. Mais peu importe, le fait d’être venue jusqu’à chez elle, et d’avoir même sonné à sa porte, était une grande avancée. La Scarlet Witch était vraiment très fière d’elle. Maintenant, elle espérait simplement qu’elles allaient enfin avoir la possibilité de discuter tranquillement, et franchement, sans que Natasha ne s’enfuit à nouveau.
A accepter d’être rationnelle, j’en aurais une ou deux, des explications à la situation. Mais c’est là que ça coince, je m’y refuserai tant que j’y réfléchirai seule. Je voudrais pouvoir retrouver mes proches et me comporter comme une enfant, à bouder comme une gamine parce que Steve se moque de mes gouts cinématographiques, ou passer une soirée simple à s’insulter sur Mario Kart, saboter la manette de Clint parce qu’il est trop fort… ce genre de choses. Alors, si Wanda a rai … puisque Wanda doit avoir raison – admettons que – je n’ai aucune idée de ce que je serai amenée à retrouver, quelle relation et avec qui. Si Wanda n’est pas ma cousine, Clint est-il seulement mon frère, Steve un si bon ami, James un collègue ? Si je dois ne trouver que de l’indifférence – ou pire – dans leurs yeux, je… je ne sais pas, je n’ai pas la moindre idée de ce que je ferais après, ou si j’arriverais seulement à faire quelque chose. Certes, j’ai toujours été très indépendante, mais jamais isolée et je sais parfaitement que si un jour ça m’arrive, je me serais au fond du seau. Un peu comme en ce moment, finalement. Donc, théoriquement, je n’ai rien à perdre ; il n’y a que moi pour me retenir, mais encore une fois je me répète.
J’ai peur, qu’on se le dise, j’ai assez bougé, assez encaissé, assez douté pour avoir envie de rempiler maintenant. Je n’aspire qu’au calme, j’ai envie de vivre en paix, mais je ne serai pas tranquille tant que je n’aurai pas tiré cette affaire au clair. Je pourrais continuer à le prétendre aussi longtemps que je le voudrais, il viendra forcément un moment où les mots n’auront plus aucune valeur, pour moi comme pour les autres. Au pire, je ne risque rien de plus, sinon la même chose, simplement plus rapidement. Ça ne change pas grand-chose au fait que j’ai l’impression d’être tombée dans un piège, même si le sentiment n’a aucun fondement. Je lui adresse un sourire poli, mais rapide, gêné parce que ma présence ici n’a rien de naturelle ou de spontanée. Elle a bien du courage de m’accueillir chez elle dans ces conditions. J’ai l’impression qu’elle a décidé de s’occuper d’un chaton abandonné. Je me comporte comme tel : je regarde partout, sans trop oser bouger de mon coin, je la regarde du coin de l’œil comme si elle allait me bouffer. C’est clairement absurde. Non, ce n’est pas évident d’être ici, mais plus rien ne l’est, alors autant être ici plutôt qu’autre part. Mes miroirs me remercieront plus tard et au moins je ne passe pas la journée à me morfondre. Sur un malentendu, on arrive à en faire quelque chose, de cette visite. Un gros malentendu alors, mais. « Mais », j’aime ce mot, de l’opposition et de l’inconstance permanente qu’il incarne par sa simple existence. On dirait moi, toujours à réfléchir à l’illogisme qui me m’anime et me décompose en même temps.
« C’était compliqué. Venir te voir. Je ne sais pas quoi te dire, pas quoi te demander, trop de choses pour savoir par où commencer. J’aimerais savoir, j’aimerais comprendre d’où viennent nos similitudes et pourquoi nos différences. Ce n’est… ce n’est pas le genre d’épreuve que j’ai l’habitude d’affronter. »
Invité
Lun 20 Déc - 20:43
One person’s crazyness is another person’s reality
Natasha & Wanda
Wanda comprenait totalement que toute cette situation n’était pas évidente pour Natasha. Après tout ce qu’elle avait vécu, il était étonnant que la folie n’ait pas pris le dessus. La jeune sorcière savait que son amie était forte et courageuse, elle en avait encore la preuve aujourd’hui. Je te propose qu’on s’installe sur le canapé du salon. Je te ramène un verre d’eau, et ensuite on pourra discuter tranquillement. De tout ce qui te passe par la tête. Si tu veux, on pourra tout noter sur une feuille afin de se rappeler de tout. Elle accompagna Natasha dans le salon, et l’invita à s’installer sur le canapé. Je reviens vite. Wanda se dirigea dans la cuisine, prit un verre et le remplit d’eau. Elle en profita également pour prendre une feuille ainsi qu’un stylo, au cas où les deux jeunes femmes en auraient besoin. Wanda avait eu cette idée sur le coup, pensant qu’elle pourrait aider à Natasha à faire un premier tri dans sa tête. Trier les questions importantes, et pourquoi pas établir des priorités. De cette façon, elle pourrait déjà faire un peu d’ordre. Et cela serait peut-être plus simple pour discuter.
Wanda prit une grande bouffée d’air et retourna au salon. Elle n’avait pas peur de discuter avec Natasha, bien au contraire. Elle avait simplement peur des réactions que son amie pourrait potentiellement avoir en découvrant certaines vérités. Il fallait dire que Wanda était passée par là plusieurs fois au cours de sa vie. Découvrir la vérité sur certains sujets, en étant dans un profond déni, avait été blessant pour elle. Il lui avait fallu du temps pour s’en remettre et surtout, pour accepter ce qu’elle ne voulait pas. Mais là voilà aujourd’hui, vivant une nouvelle vie et étant heureuse. Chose qu’elle n’aurait jamais pensé être à nouveau possible. Mais bien évidemment, le chemin vers ce bonheur avait été semé d’embûches. Elle avait tout de même pu compter sur ses proches, qui lui avait été d’une aide vraiment précieuse. Elle comptait donc faire la même chose pour Natasha aujourd’hui, et être présente quoi qu’il pourrait lui en coûter.
Je suis perdue, comme un chaton égaré sur le bord de la route, entière dépendante de la bonne volonté de Wanda. Quelque part, je suis beaucoup moins tendue que sur le pas de sa porte. Peut-être que de ne plus avoir à anticiper sa réaction ou de ne pas avoir pris un mur m’aide à me sentir mieux. Au moins, moins mal, découvrir qu’elle n’est pas complétement l’opposé de qui elle est dans ma tête me soulage, quelque part. S’il y a quelque chose de juste dans mes esprits embrouillés, c’est déjà ça. Avec la gentillesse et la patience de Wanda, avec un peu de chance, j’obtiendrai les réponses que je ne veux pas, mais que je ne peux objectivement fuir davantage. Je m’assieds sur son canapé et elle part chercher de l’eau. J’étouffe mes problèmes d’alcool qui jugent ce verre d’eau de travers. Tss. Laissez-lui une chance ; associé au reste, il fera peut-être des miracles que la vodka serait incapable de reproduire. Il ne me déliera peut-être pas autant la langue, ne me poussera pas autant à raconter mes problèmes que j’ai l’habitude d’étaler à mon chat à quatre heures du matin, mais je ne suis pas venue en courant, je vais continuer à me faire violence pour sortir de mon quotidien qui n’a rien d’une zone de confort et que je n’ai aucune envie de subir davantage, même si je ne sais pas par quoi le remplacer. Là, Wanda, revient avec le verre d’eau qu’elle m’a annoncé, papiers stylos et je la remercie d’un sourire, sans savoir quoi ajouter de plus. Je prends simplement un stylo entre mes doigts et m’occupe à le faire tourner entre.
Je sens qu’elle attend que je prenne la parole. Que je lui pose une question, que je lui raconte ma vie… ce qu’elle attend exactement, je ne sais pas mais le silence entre nous me pèse. Je n’ai pas envie de tout lui déballer pour qu’elle me dresse une liste point par point de ce qui est faux parmi mes souvenirs qui s’effritent. Elle serait surprise du nombre de choses qui me passent par la tête à la seconde. Ne sachant pas par quel pied attraper le bébé, ça va sans doute ne ressembler. Mais si je vis dans une réalité complétement fantasmée, ça n’aura de toute façon aucun sens pour ma cousine. Pour Wanda. Pour elle, ça doit faire la différence.
« Si tu n’es pas ma cousine, j’imagine que tu n’es pas non plus serveuse au Dunkin’ de la huitième avenue. C’est presque triste », je rigole doucement « pour la galère que ça a été pour toi d’obtenir un visa. On a crû que tu ne quitterais jamais la Sokovie. »
Invité
Mar 19 Avr - 22:06
One person’s crazyness is another person’s reality
Natasha & Wanda
Wanda ne voulait surtout pas brusquer Natasha. Elle aurait très bien pu lui raconter le détail des événements de ces dernières années, tout en omettant la partie des cinq années où elle avait elle-même disparu bien-sûr, mais ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait faire. Elle voulait simplement laisser le temps à son amie d’apprendre la vérité à son rythme. Et lorsque la jeune femme lui demanda si elle n’était effectivement pas serveuse au Dunkin’ et qu’elle rigola doucement, Wanda en fit de même. Cela lui faisait très plaisir de la voir rigoler, même un peu. Non effectivement, je n’ai jamais été serveuse. Je ne suis même pas sûre que ce métier soit pour moi à vrai dire continua-t-elle toujours avec un petit sourire aux lèvres. Dans sa vie d’avant, elle n‘avait jamais pensé à exercer un métier normal. La vengeance l’avait animé durant une grande partie de sa vie, avant que la rédemption ne prenne le dessus. Et puis elle était devenue une super-héroïne. Aussi difficile que cela puisse paraître, il s’agissait bien de la réalité. Il est vrai que j’étais très attachée à mon pays. Mais je crois que dans le fond, c’était surtout à mon frère que j’étais le plus attachée. Une nostalgie la traversa. Elle avait vécu toute sa vie en Sokovie, et c’était dans ce pays qu’elle avait perdu son frère. Même si la ville n’avait pas été détruite, elle n’aurait pas été certaine d’y rester de sa propre volonté après cet événement. Détruire un pays n’est pas quelque chose que l’on peut prendre à la légère. Mais nous avons sauvés tellement de vies, c’était la bonne décision. Ce jour-là, sa vie avait entièrement basculée.
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